Vive les paradis fiscaux !

14 novembre 2017

Introduction

Il est de ces documents qui tombent mal.

Une semaine après l’éclatement du scandale des Paradise Papers, voilà le ministère des Finances du Québec qui publie un document de 246 pages qui, implicitement, se porte à leur défense.

Au contraire de son titre — Paradis fiscaux : plan d’action pour assurer l’équité fiscale — ce document est un plaidoyer qui justifie l’inaction du gouvernement Couillard.

En réplique au rapport de la Commission des finances publiques, remis en mars dernier et salué unanimement, ce document, préparé en secret par les hauts fonctionnaires du ministère, est publié au pire moment, alors que toute la planète se scandalise de l’ampleur du phénomène de l’iniquité fiscale.

Le lendemain de sa publication, le ministre des Finances écartait toute possibilité pour le Québec de se retirer des ententes avec des paradis fiscaux, parce que cela, disait-il, « entrainerait une hausse du fardeau fiscal au Québec ». Ceci est un contresens.

La lutte contre les paradis fiscaux a précisément pour but d’augmenter le fardeau fiscal de ceux qui y recourent.

Cela n’augmente pas le fardeau fiscal des gens comme vous et moi. Au contraire, dans la mesure où les riches se mettent à payer leur juste part des dépenses de l’État, le simple citoyen a moins à le faire.

Faits saillants du document

D’entrée de jeu, le document établit la distinction entre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal. En réalité, l’évitement fiscal n’est que de l’évasion fiscale légalisée.

Puis le document souscrit au principe qui justifie les ententes fiscales avec les paradis fiscaux : éviter la double imposition.

En vertu de ce principe, les profits transférés dans un paradis fiscal seront imposés dans cette juridiction plutôt que dans le pays où ces profits ont été réalisés.

Or ce principe est complètement illogique. Tout profit réalisé au Québec doit être imposé au Québec. Est-il juste que ce même profit puisse l’être une deuxième fois s’il est transféré dans un paradis fiscal ? On s’en fout; ce n’est pas notre problème.

Puis le document suggère que les politiques du Québec soient coordonnées avec celle du gouvernement canadien. Il est évident qu’une telle coordination facilite les choses.

Mais qu’arrive-t-il si ce gouvernement est complice de l’évasion fiscale, comme le révèlent les Paradise Papers ? Ah, ce n’est pas prévu.

Le gouvernement Couillard se veut l’intendant régional du régime colonial canadien. Donc si le fédéral ne fait rien, on ne fait rien. Couché le bon chien.

Et l’argument central de ce laissé-faire : s’attaquer à l’évitement fiscal inciterait les compagnies à déplacer leurs activités à l’extérieur du Québec.

À la page 117, le document reconnait qu’il existe peu de données concernant l’ampleur du phénomène des paradis fiscaux et l’impact de ceux-ci en matière de pertes fiscales pour les pays touchés.

Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer catégoriquement à la page 31 — comme le magicien qui sort soudainement un lapin de son chapeau — qu’une taxe sur les profits détournés au Québec pourrait entrainer une perte d’environ 68 000 emplois, une baisse du PIB de 7,5 milliards$ et une diminution des revenus fiscaux de 672 millions$.

Bref, ce serait la catastrophe.

La réalité

Sur les 468 753 sociétés en activité au Québec, des milliers sont des particuliers incorporés.

Pourquoi des avocats, des médecins, des copropriétaires de pharmacies, et divers professionnels fortunés s’incorporent-ils ? Pour sauver de l’impôt. Et pour en épargner encore plus, il leur suffit d’ouvrir un compte dans un paradis fiscal. Pourquoi devraient-ils y renoncer puisque c’est parfaitement légal ?

Il suffit d’avoir des amis ou des connaissances qui exercent une profession libérale ou qui possèdent une entreprise prospère pour savoir que le recours aux paradis fiscaux est monnaie courante.

Bref, il n’y a que le ministre des Finances qui feint de l’ignorer. Il fait semblant parce que ces personnes font partie de la clientèle-cible du Parti libéral.

Je ne peux pas croire que ces milliers de particuliers qui profitent des paradis fiscaux vont fermer leurs cabinets professionnels ou leurs lucratifs commerces de vente au détail afin de recommencer leur vie et de se partir une nouvelle clientèle ailleurs dans le but d’épargner quelques dizaines de milliers de dollars au fisc québécois. Et ce, sans savoir si quelques années plus tard, la province canadienne ou l’État américain dans lequel ils auront déménagé ne suivra pas l’exemple du Québec.

Regardez le compositeur Luc Plamondon. Il s’est établi en Irlande afin d’économiser de l’impôt. Nommez-moi un seul grand succès qu’il a créé depuis ce temps. Depuis qu’il y est, sa source créatrice s’est tarie. Déraciné, il est devenu un has-been.

Quant aux véritables entreprises internationales, elles sont au Québec non pas grâce aux paradis fiscaux, mais grâce aux généreuses subventions qu’elles ont reçues afin de s’installer chez nous et grâce à la présence d’une main-d’œuvre qualifiée et d’infrastructures qui rendent leurs opérations rentables.

Conclusion

L’argument central du document est que les bénéficiaires des tactiques d’évitement fiscal sont des gens importants dans l’économie québécoise et que si on s’attaque à eux, ils risquent de déménager leurs opérations sous d’autres juridictions et ainsi créer du chômage au Québec.

Cet argument est central au néolibéralisme; il ne faut surtout pas s’attaquer aux riches parce que cela pourrait nous retomber sur le nez.

Dans le film République, un abécédaire populaire, Alain Deneault — cité sur ce blogue — taille en pièces cette argumentation fallacieuse.

Alors que les Paradise Papers provoquent une indignation planétaire, on s’étonne que le gouvernement Couillard ait choisi ce moment pour afficher une position aussi réactionnaire.

Par-dessus tout, il est regrettable que nos impôts servent à produire ce genre de propagande néolibérale et à essayer de nous faire croire qu’il est dans notre intérêt d’accepter que la classe moyenne soit la seule à supporter le poids fiscal de l’État.

Références :
La filière canadienne
Le phénomène du recours aux paradis fiscaux
Paradis fiscaux : plan d’action pour assurer l’équité fiscale
Paradis fiscaux: Québec crée une escouade pour traquer les mauvais contribuables

Parus depuis :
Toujours plus d’intimité entre Bay Street et les paradis fiscaux (2017-11-25)
Où sont les 25 milliards dus au fisc? (2017-12-04)
Panama Papers : 500 millions récupérés dans le monde, rien au Canada (2018-01-09)
Gabriel Zucman : « Comprendre les implications de l’évasion fiscale » (2018-05-28)
Panama Papers : 1,2 milliard de dollars ont été récupérés dans le monde (2019-04-02)
L’impôt sur le revenu presque à son plus bas en 26 ans (2019-09-25)
Des dizaines de dirigeants mondiaux exposés dans les « Pandora Papers » (2021-10-04)
Les intouchables : KPMG a caché l’argent de riches clients (2022-06-21)
La Banque Royale forcée de révéler qui se cache derrière 97 comptes aux Bahamas (2022-07-27)
La Caisse de dépôt et placement du Québec légitime de plus en plus les paradis fiscaux (2023-04-29)
Les cadeaux fiscaux aux entreprises ont augmenté de 80% sous la CAQ (2023-10-19)
La grande évasion fiscale des multinationales continue (2023-10-22)

Sur le même sujet :
Les réductions d’impôts consenties aux riches, stimulent-elles l’économie ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’écriture inclusive

12 novembre 2017


 
Introduction

L’écriture inclusive se définit comme l’ensemble des procédés graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes.

L’écriture inclusive vise trois objectifs d’importances inégales :
• la féminisation des titres,
• l’élimination du masculin générique,
• l’élimination de la majuscule de prestige à ‘Homme’.

Encore controversée en France, la féminisation des titres est une chose acquise au Québec. Voilà pourquoi il n’en sera pas question ici.

Le troisième objectif, mineur, vise à éviter, par exemple, que ‘droits de l’Homme’ désigne les droits communs aux hommes et aux femmes.

Le texte qui suit concernera donc exclusivement le deuxième objectif, beaucoup plus ambitieux.

Le masculin générique

Offensés par la règle selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin, ses promoteurs accusent celle-ci d’invisibiliser (sic) les femmes.

À titre d’exemple, dans le paragraphe qui précède, ‘promoteurs’ comprend à la fois les promoteurs de sexe masculin et les promotrices. Conséquemment, le mot masculin pluriel ‘promoteurs’ englobe donc implicitement les promotrices, ce qui a pour résultat de les occulter.

En somme, le masculin générique aurait pu très bien s’appeler ‘masculin inclusif’ parce que c’est précisément ce qu’il fait; inclure implicitement le féminin.

Aussi offensante soit-elle, cette règle concerne le genre grammatical et non le sexe des êtres (vivants ou inanimés).

Une table n’est pas de sexe féminin, mais plutôt du genre féminin. De la même manière, un divan n’est pas de sexe masculin, mais plutôt du genre masculin.

Les promoteurs de l’écriture inclusive en sont conscients mais soutiennent que le langage construit les mentalités et entraine un impact important sur les représentations sociales.

Il s’agit donc pour eux de combattre les stéréotypes sexistes en remaniant l’écriture.

Langue et société

Dans le combat en faveur de l’égalité des sexes, le désir d’éliminer le masculin générique repose sur le mythe selon lequel la langue façonne les mentalités.

Est-il possible que ce soit l’inverse ? En d’autres mots, ne pourrait-on pas croire que toute langue soit le reflet de l’histoire et de l’évolution de la société qui l’utilise ?

Dans tous les cas, peut-on effacer les ‘stigmates’ des mentalités qui prévalaient autrefois ?

La mitraille de points

En France, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), un organisme étatique, recommande de structurer les phrases selon le schéma suivant : racine du mot + suffixe masculin + point + suffixe féminin.

Dans tous les cas, le HCE prescrit que le suffixe masculin ait préséance sur le suffixe féminin. Pour une solution à l’écriture sexiste, cette préséance est antinomique.

À titre d’exemple, au lieu de « Pour entrer en fonction, le sénateur doit prêter serment au roi d’Angleterre », on écrira : « Pour entrer en fonction, le.la sénateur.rice doit prêter serment au.à la roi.reine d’Angleterre » (p. 29 du guide du HCE).

Pour le pluriel, au lieu des « agents territoriaux », on écrira : « agent.e.s territoriaux.ales» (p. 29 du guide du HCE).

Imaginons un instant que l’abolition du masculin générique devienne une réalité. Tout comme les textes écrits sous l’Ancien régime sont aujourd’hui publiés avec une graphie moderne (ex.: estudier est devenu étudier), toute la littérature française devra être réécrite.

On aura le choix.

On pourra alors modifier le texte. Dans l’exemple donné précédemment, « Pour entrer en fonction, le sénateur doit prêter serment au roi d’Angleterre », on écrira tout simplement « Pour entrer en fonction, chaque membre du Sénat doit prêter serment à la monarchie britannique ».

C’est pareil. Malheureusement, si ce texte avait été écrit par Lamartine, la nouvelle version ne serait pas vraiment ce qu’il a écrit. Et sur l’ensemble de son œuvre, le génie de cet auteur serait amoindri aux yeux des lecteurs d’aujourd’hui.

Par contre, si on opte pour la mitraille de points, imaginez la difficulté du jeune écolier à qui le professeur demande de lire à voix haute un texte rédigé ainsi.

Dans le même ordre d’idée, à chaque fois qu’il sera question d’un être sexué, l’acteur de théâtre, de cinéma ou de télévision se butera sur le texte écrit ou traduit en écriture inclusive.

À l’époque de l’Empire romain, tous les textes étaient en majuscules et aucun signe de ponctuation ne l’interrompait.

Au Moyen-âge, on a inventé à la fois les minuscules et les plus importants signes de ponctuation; la virgule pour insérer une pause dans la phrase et le point pour la terminer.

De nos jours, l’auteur doit user de finesse lorsque vient le temps d’utiliser une abréviation comme etc. En effet, le point de l’abréviation peut être confondu avec un point final. On pourra donc placer l’abréviation à la fin de la phrase pour que son point fasse une pierre deux coups. Autrement, la minuscule ou la majuscule au début du mot suivant permet d’indiquer au lecteur la nature du point qui le précédait.

Mitraillé par l’écriture inclusive, le lecteur doit constamment analyser la phrase pour en deviner le sens.

Le point médian

Afin d’évider cette confusion, certains suggèrent le point médian, appelé également point d’altérité. Au lieu d’être à la ligne, ce point est situé à mi-fauteur des caractères. Par exemple, les citoyen∙ne∙s.

À l’heure actuelle, le point médian n’est pas offert sur le clavier de nos ordinateurs mais pourrait l’être à l’avenir si la demande s’en fait sentir.

Le point médian nuit moins à la lisibilité du texte lorsqu’il est utilisé de manière parcimonieuse. Mais dès qu’il devient abondant — ce qui est inévitable avec l’écriture inclusive — il partage la même lacune majeure que le point conventionnel; une diminution de la lisibilité.

L’énumération du féminin et du masculin

Parmi les solutions alternatives, approuvées par le HCE, il y a l’utilisation conjointe du féminin et du masculin. C’est ce qu’on appelle la double flexion.

Prenons une communauté religieuse formée exclusivement de femmes. On les désignera collectivement comme étant des religieuses. Si cette communauté décide de devenir mixte, dès l’ajout d’un premier homme, ce sont des religieux en vertu de la règle selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin.

Face à ce genre de situation, l’Ordre des infirmières du Québec est devenu l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec.

L’accord de proximité

Dans certaines langues, les adjectifs se conjuguent en fonction du dernier nom qu’ils qualifient. Ainsi, dans une énumération, on y écrit « Les femmes et les hommes sont nés égaux » ou « Les hommes et les femmes sont nées égales ». Dans ces langues, l’un et l’autre sont parfaitement acceptables.

La première fois qu’on lit « Thomas et Jacynthe sont belles », on est un peu surpris. Mais si cela devait devenir la norme, on finira bien par s’y habituer.

Acceptabilité sociale

Selon un récent sondage, trois Français sur quatre seraient favorables à l’écriture inclusive sans trop savoir de quoi il s’agit.

Dans l’esprit du HCE, l’écriture inclusive se confond avec le combat pour l’égalité des sexes.

Français et Québécois sont d’accord avec l’égalité entre les hommes et les femmes, un des buts visés par l’écriture inclusive.

Mais dès qu’on parle spécifiquement de l’élimination du masculin générique, les choses se compliquent.

Lorsqu’un premier manuel scolaire basé sur l’élimination du masculin générique a fait surface en France, cela a déclenché un tollé.

Accusant l’écriture inclusive d’être un peu la version féministe de la ‘novlangue’ de George Orwell, des députés français s’y sont opposés vigoureusement.

Le ministre français de l’Éducation a déclaré que l’écriture inclusive ajoute à l’écriture une complexité qui n’est pas nécessaire. Son opposition est partagée par sa collègue de la Culture.

Dans un communiqué émis le 26 octobre dernier, l’Académie française a qualifié l’écriture inclusive de péril mortel.

Sans le dire explicitement, cette opposition concerne l’élimination du masculin générique. Ce qui contribue à la confusion puisque l’écriture inclusive, en principe, est une réforme plus vaste que cela.

Conséquemment, dans l’esprit du public québécois, l’écriture inclusive est devenue synonyme de l’élimination du masculin générique.

Pour le blogueur Raphaël Fiévez du Huffington Post, bannir le masculin générique dans le but de combattre le sexisme est aussi futile que de bannir le mot race pour combattre le racisme.

Conclusion

Que la ‘méchante’ Académie française ait décidé au XVIIe siècle d’imposer le féminin générique plutôt que le masculin générique, le résultat serait fondamentalement le même; une simplification de la langue aux dépends d’un genre grammatical.

Après des siècles d’usage, certaines décisions deviennent irréversibles.

À l’heure actuelle, aucune étude scientifique n’a prouvé qu’un programme éducatif basé sur l’écrit mitraillé de points n’entrainait pas de retard dans l’apprentissage du français auprès de jeunes écoliers.

N’importe qui est libre d’écrire le français comme il le souhaite.

Contrairement aux bouleversements actuels provoqués — à juste titre — par la dénonciation du harcèlement sexuel, le combat pour l’élimination du masculin générique fait partie de ces luttes bourgeoises et superficielles qui ne changent rien à la vie de tous les jours.

Ni plus ni moins, il s’agit ici d’une version moderne des Précieuses ridicules de Molière. Conséquemment, les organismes qui y ont recours pour faire ‘cool’ se discréditent.

Dans le cas du HCE, cela est dommage puisque dans l’ensemble des mesures qu’il préconise sous l’appellation générale d’écriture inclusive, il y a beaucoup de suggestions intéressantes que cet organisme aura du mal à promouvoir après le discrédit qu’essuiera probablement sa proposition extravagante d’abolir le masculin générique.

Références :
Écriture inclusive
Jean de La Fontaine en inclusif
L’écriture inclusive, fausse solution à l’iniquité des sexes
Pour l’Académie française, l’écriture inclusive est un “péril mortel”
Pour une communication publique sans stéréotype de sexe
Qu’est-ce que l’écriture inclusive et pourquoi pose-t-elle problème ?
3 Français sur 4 se disent favorables à l’écriture inclusive

Parus depuis :
L’écriture inclusive, un débat déjà vieux de 40 ans au Québec (2017-11-23)
Ecriture inclusive : malaise à l’Académie française (2017-12-13)
Le bannissement partiel de l’écriture inclusive sur ce blogue (2020-05-19)
L’«écriture inclusive» interdite à l’école française (2021-05-12)

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm — F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 22 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés à la grammaire et à l’orthographe, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Violence policière, port du masque et démocratie

9 novembre 2017

Introduction

Plus tôt cette semaine, le Service de police de la ville de Montréal a été condamné à verser la somme de 175 000$ (plus les intérêts), pour un incident survenu lors d’une des premières manifestations du Printemps érable.

À cette occasion, une grenade assourdissante a explosé beaucoup trop bas et a causé une perte d’acuité visuelle presque totale de l’œil droit de Francis Grenier, alors âgé de 22 ans.

Dans son jugement de 86 pages, les reproches du juge Steve J. Reimnitz, adressés aux forces policières, sont les suivantes :
• le refus aveugle de tenir compte des mises en garde du fabricant au sujet de la létalité possible des grenades assourdissantes (paragraphes 405 à 428),
• la méconnaissance de leur puissance (par. 444-50),
• l’absence de mode d’emploi (par. 461-3) et conséquemment le fait que chaque policier avait sa propre méthode de les utiliser (par. 466-70),
• l’imprécision de la trajectoire suivie par ces grenades, de même que de la vitesse de leur descente sur une foule (par. 566-78, 619)
• l’utilisation superflue d’autres grenades assourdissantes après que les précédentes aient atteint leur objectif (par. 526-44).

L’interdiction du port du masque

À plusieurs reprises sur ce blogue, je me suis exprimé en faveur de l’interdiction du port du masque sur la voie publique… à moins que cela soit justifié par des raisons climatiques (le froid), médicales (des pansements chirurgicaux) ou sécuritaires (un casque de moto).

Il est rare que je change d’avis après avoir longuement réfléchi sur un sujet. C’est le cas cette fois-ci.

Au cours du Printemps érable, le gouvernement libéral de Jean Charest a autorisé les forces policières à recourir à des outils de répression d’une violence considérable.

Ces armes ont rendu borgnes Francis Grenier à Montréal et Maxence Valade à Victoriaville, en plus de fracturer la mâchoire, casser des dents et causer une commotion cérébrale chez d’autres manifestants.

Confronté au désastre de leur utilisation, le gouvernement Charest a refusé d’en interdire l’usage, se contentant de suggérer aux blessés de s’adresser aux organismes de déontologie policière.

Ce sont donc les tribunaux qui se voient aujourd’hui obligés de se dresser contre les dérives autoritaires de l’État. La cause de Francis Grenier est la première à connaitre son aboutissement. D’autres suivront.

À différence de la manifestation à Victoriaville (qui a tourné à l’émeute), celle au cours de laquelle Francis Grenier a été mutilé fut une manifestation essentiellement pacifique.

Comme le rappelle le juge Reimnitz, le droit de manifester est un droit constitutionnel. Ce n’est pas parce qu’une minorité de manifestants bloquaient illégalement l’accès d’un immeuble que les policiers étaient justifiés d’interdire l’ensemble de la protestation et surtout, de s’attaquer aux manifestants alors qu’ils étaient justement en train d’obéir à l’ordre de dispersion.

Par des agissements dignes d’un pays totalitaire, les forces répressives de l’État ont démontré qu’il est parfois indispensable de porter un casque de protection afin d’exercer un droit démocratique, soit celui de manifester.

Conséquemment, ils ont rendu impossible l’adoption d’une législation interdisant le port du masque sur la voie publique.

L’autoritarisme de l’État

La grande majorité des mutilations subies au cours du Printemps érable sont survenues au cours de la manifestation à Victoriaville. Celle-ci a tourné à l’émeute, justifiant l’usage de la force.

La question fondamentale à se poser est la suivante : dans quelle démocratie voulons-nous vivre ?

Oublions le cas particulier du Printemps érable.

Voulons-nous vivre dans un État où le gouvernement peut librement adopter des mesures très impopulaires et les imposer par la force, au prix d’une violence extrême ?

Regardons les moyens dont se dotent les municipalités américaines, qui vont jusqu’à l’achat de chars d’assaut. Cela est rendu nécessaire par la généralisation du port des armes par les citoyens, un système judiciaire dominé par des suprémacistes blancs et une société presque complètement dépourvue de justice sociale.

Après qu’il eut consenti à des réductions d’impôts ou offert des échappatoires fiscales aux gens fortunés, voulons-nous laisser l’État démanteler notre filet de protection sociale au nom de la nécessité d’équilibrer le budget tout en nous privant de tout moyen de nous y opposer ?

Ou, au contraire, voulons-nous, comme les Islandais, vivre dans un pays où la faiblesse des moyens répressifs de l’État est telle qu’elle oblige le gouvernement tenir compte de l’acceptabilité sociale de ses politiques et à servir humblement le peuple ?

Il ne s’agit pas ici de rendre l’État impotent mais de l’obliger, dans l’allocation de ses ressources, à privilégier la justice sociale et le développement économique plutôt que le respect de la loi et de l’ordre établi.

Références :
Décision du juge Steve J. Reimnitz
Manifestations étudiantes : un jeune blessé à l’œil obtient gain de cause

Paru depuis : Montréal paie 6 millions $ et s’excuse pour des arrestations de masse de manifestants (2023-02-28)

Sur le même sujet : Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Coup de pouce contre Apple

8 novembre 2017

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Il y eut une époque où le mari infidèle devait absolument éviter que son téléphone portable tombe entre les mains de son épouse.

Mais cette époque est bien révolue.

De nos jours, même le FBI peine à briser le code à quatre chiffres qui protège la confidentialité des téléphones d’Apple.

Or cette compagnie offre maintenant un code à six chiffres et, sophistication suprême, le déverrouillage par empreinte digitale.

Rien n’est plus distinctif qu’une empreinte digitale. Conséquemment, de nos jours, les maris infidèles peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

C’est du moins ce qu’a cru un passager de Qatar Airways en partance hier de la capitale qatari en direction de l’Indonésie.

Durant son sommeil, son épouse soupçonneuse a d’abord allumé le téléphone de son mari en appuyant sur le bouton principal.

À l’écran de déverrouillage, l’épouse a délicatement placé le téléphone sous le pouce de son mari endormi. Et bingo ! le téléphone était prêt à livrer ses secrets; courriels expédiés à sa maitresse, factures électroniques des cadeaux somptueux offerts à celle-ci, etc.

Réveillé brutalement par les coups de son épouse, le mari n’a pu contenir la colère déchainée de son épouse. Même les agentes de bord en furent incapables. Les gardiens de sécurité ont bien maitrisé l’épouse, sans réussir à faire taire ses cris et le scandale qu’elle provoquait.

Si bien que l’avion dût atterrir d’urgence au port de Madras, en Inde.

Toute cette histoire prouve que si Apple est assez puissante pour se dresser contre le FBI, ses téléphones ne peuvent résister à la débrouillardise d’une épouse soupçonneuse…

Référence :
Qatar Airways plane forced to land after wife discovers husband’s affair midflight

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Analyse de la victoire de Valérie Plante à la mairie de Montréal

7 novembre 2017

Introduction

Pour la première fois, les Montréalais ont élu une femme pour occuper le poste de premier magistrat de la ville.

Si beaucoup de personnes voient dans cette élection, les signes d’une évolution des mentalités, je crois que l’élection de Mme Plante tient essentiellement à ses qualités personnelles et au programme politique qu’elle défendait, mais très peu à son sexe.

Depuis 375 ans, il n’y a eu que deux femmes qui furent candidates à la mairie de Montréal. Les Montréalais auraient peut-être déjà élu une mairesse s’il en avait eu davantage l’occasion. Ailleurs, d’autres Québécois l’ont déjà fait, précisément parce qu’ils le pouvaient.

Ce qui, évidemment, n’enlève rien au caractère historique de la victoire de Mme Plante.

Denis Coderre, un maire superficiel

Denis Coderre était un maire sympathique et un habile communicateur. Son excellent flair politique le protégeait de son impulsivité.

Face à l’intimidation syndicale, il a su faire preuve d’un courage remarquable.

Mais il avait une opinion sur tout et s’éparpillait dans toutes les directions. Plus précisément, il ne sentait pas le besoin d’en connaitre davantage sur un sujet municipal dès qu’il se savait capable de vendre sa position en 140 caractères. En deux mots, c’était un maire qui ne connaissait pas ses dossiers.

Sa volteface au sujet de l’éclairage urbain à DEL a été révélatrice de sa superficialité.

Contrairement aux apparences, Denis Coderre n’était pas à l’écoute de ses citoyens. Sous l’œil des caméras, il distribuait généreusement les poignées de main : mais dans les faits, il ne répondait aux lettres du citoyen ‘ordinaire’ que par des accusés-réceptions automatisés.

Je n’ai écrit qu’une seule fois à son prédécesseur, Michael Applebaum, au sujet des dangers sécuritaires du festival Juste pour rire.

Au nom du maire Applebaum, la directrice des communications m’avait répondu avoir transmis mon courriel au responsable de la sécurité de l’arrondissement. Et l’été suivant, ce festival était chassé du Quartier des spectacles (sans que j’aie la certitude que ma lettre y était pour quelque chose).

Voilà un exemple de ce que doit faire un gouvernement de proximité.

Une campagne désastreuse

Au cours de la campagne électorale qui a opposé Coderre à Plante, la course de la Formule E d’une part, et le projet de ligne rose du métro d’autre part, ont dominé l’actualité.

Au point que le maire sortant s’est lui-même caricaturé comme un défenseur du transport individuel (même électrique) alors que sa rivale incarnait la défense du transport en commun.

Sous les administrations Tremblay et Coderre, la qualité du service en métro s’est considérablement dégradée. Le manque de fiabilité du métro fait en sorte que beaucoup d’utilisateurs sentent le besoin d’arriver plus tôt que nécessaire au travail. Au cas où…

D’autres doivent trouver en catastrophe un taxi dès qu’une panne importante se produit. Tout cela représente des frais.

De leur côté, les automobilistes sont confrontés à la multitude des cônes orange dans nos rues. Et même si la grande majorité d’entre eux sont très attachés à leur véhicule, ils rêvent que les autres abandonnent le leur, ce qui faciliterait leurs propres déplacements.

Donc même ceux qui n’utilisent jamais le métro ont avantage à son amélioration.

En s’enlisant au sujet de la Formule E et en attaquant le projet de ligne rose de sa rivale, Denis Coderre a donné au transport en commun une importance démesurée parmi tous les sujets susceptibles d’être discutés au cours de cette élection.

Si bien que sa campagne a été un rappel constant d’une des principales lacunes de son administration (même si, techniquement, le transport en commun ne relève pas uniquement de l’autorité de la ville).

Dans un tel contexte, la victoire de Mme Plante était prévisible.

Références :
Insatisfaction croissante sur la 747: la faute aux chantiers, dit la STM
La navette du 747 : un service pourri
Métro de Montréal : les statistiques de la désinformation
Métro : les statistiques ne doivent pas nous aveugler
Près de mille interruptions de service en 2011 dans le métro de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les récits de voyage

5 novembre 2017

Genèse des récits

C’est en 2009, avant d’entreprendre un voyage solitaire à Shanghai, que j’ai décidé d’entreprendre mes récits de voyage.

Plutôt que de téléphoner régulièrement aux membres de ma famille afin de dire que tout allait bien, nous avions convenu que je publierais quotidiennement sur mon blogue un résumé de ce que j’avais fait la veille.

De retour le soir à mon hôtel, je transférais mes photos dans mon ordinateur, choisissais celles qui représentaient le mieux ce que j’avais vu ce jour-là et entamais la rédaction de mon résumé.

Avec les lecteurs du blogue, cela me donnait l’occasion de partager mon émerveillement (ou mes déceptions) et ainsi donner une idée de ce qui attendait le voyageur qui déciderait d’entreprendre un voyage similaire.

À différence de ce qu’on publie généralement sur les médias sociaux, il ne s’agissait pas d’une série d’égo-portraits devant autant de sites touristiques, mais de textes informatifs accompagnés de photos documentaires.

Ci-dessous, il suffira de cliquer le nom de l’endroit (ou sur la photo qui l’accompagne) pour accéder aux récits.
 

Alberta (9 jours en aout 2016)
 

Helsinki (18 jours en aout 2018)
 

(Pour voir les 1 148 photos de ce voyage, veuillez cliquer sur ceci).

La Havane-I (21 jours en 2012)
 

(Pour voir les 2 717 photos de ce voyage, veuillez cliquer sur ceci).

La Havane-II (23 jours en 2013)
 
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Las Vegas (2 jours en 2019)
 

Lisbonne (23 jours en 2016)
 

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Palm Desert (16 jours dans le sud de la Californie en 2019)
 

Paris-I (23 jours en 2014)
 

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Paris-II (32 jours en 2015)
 

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Porto (21 jours en 2017)
 

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Shanghai (20 jours en 2010)
 

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Vienne (18 jours en 2011)
 

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2 commentaires

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’avenir de l’agriculture

3 novembre 2017
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Pour ceux que cela intéresse, j’aimerais vous inviter à écouter une entrevue accordée par Bruno Parmentier, ancien directeur de l’école supérieure d’agriculture d’Angers.

Loin du dogmatisme de certains écologistes qui ne connaissent pas grand-chose à ce sujet, les propos de M. Parmentier s’appuient sur une vision de l’agriculture qui est à la fois historique et mondiale.

Petit reproche : à quelques reprises, l’intervieweur (hors champ) est un peu trop envahissant et aurait probablement dû se taire.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les abus de pouvoir de l’UPAC

1 novembre 2017

L’irrespect des droits constitutionnels

L’article 10 de la Canadian Constitution exige qu’en cas d’arrestation, tout citoyen soit informé des motifs qui la justifie dans les plus brefs délais.

Il y a une semaine, le député Guy Ouellette a été arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Relâché après un interrogatoire de plusieurs heures, le député attend toujours de connaitre les motifs de son arrestation.

Selon l’UPAC, l’opération visait à sécuriser des éléments de preuve. Toutefois, on ignore précisément quelles sont les actions criminelles qu’auraient commises Guy Ouellette dans cette affaire.

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Sommée par le président de l’Assemblée nationale du Québec (vidéo ci-dessus) et à l’invitation du premier ministre, l’UPAC a tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle a refusé de respecter les droits constitutionnels de Guy Ouellette.

Sans fixer d’échéancier, l’APAC a déclaré que pour connaitre les raisons de l’arrestation de Guy Ouellette, il faudra attendre le dépôt de la plainte que la Direction des poursuites civiles et pénales (DPCP) pourrait prendre contre lui si cet organisme trouve cela justifié à partir des preuves que lui soumettra éventuellement l’UPAC.

Mais à la suite de son analyse, si la DPCP juge que les preuves de l’UPAC sont insuffisantes, qu’arrive-t-il ? Ah, ce n’est pas prévu.

Une arrestation sans mandat

Toutes les forces policières ont un pouvoir d’arrestation sans mandat lorsqu’elles sont témoins d’un méfait en train d’être commis ou lorsqu’on fait entrave à l’exercice de leurs fonctions.

Rappelons brièvement comment le député a été arrêté.

À partir du téléphone confisqué d’un policier, l’UPAC a envoyé à Guy Ouellette un texto lui laissant croire que ce policier avait des révélations à lui faire. Arrivé sur les lieux du rendez-vous, le député réalise qu’il s’agit d’un piège destiné à l’arrêter.

Il est illégal pour un policier de révéler des éléments d’enquête et il est illégal pour quiconque (Guy Ouellette) de transmettre ces preuves aux journalistes. Toutefois, ici nous n’avons affaire ni à la première situation ni à la deuxième.

Conséquemment, l’UPAC se devait d’obtenir préalablement un mandat d’arrestation à défaut de quoi nous sommes en présence d’un autre abus de pouvoir.

L’UPAC avait-elle un mandat d’arrestation ?

Toute requête policière auprès d’un juge en vue d’obtenir un mandat d’arrestation contient les motifs qui justifient cette requête. Dans un pays démocratique, aucun juge n’accorde un tel mandat sans savoir pourquoi.

Il est extrêmement douteux que Guy Ouellette, un ancien policier, ait oublié d’exiger de voir le mandat d’arrestation sur lequel les policiers se basaient pour l’arrêter.

Si le député avait pu le consulter, il saurait pourquoi on l’a arrêté.

De plus, si ce mandat existait, les journalistes seraient en mesure d’en obtenir une copie puisqu’un mandat d’arrestation est un document public qui précise toujours les motifs de son émission.

À la conférence de presse de l’UPAC, le directeur des opérations de cet organisme (André Boulanger) à déclaré : « J’ai autorisé l’arrestation sans mandat du suspect » (en parlant de Guy Ouellette).

Conclusion

À la suite de son arrestation, Guy Ouellette a décidé de démissionner du caucus des députés libéraux.

En raison de la menace d’accusations que l’UPAC fait planer contre lui, le député est devenu inapte à siéger à toute commission parlementaire devant laquelle l’UPAC pourrait être convoquée.

Par le biais d’une arrestation dont les motifs demeurent secrets, Robert Lafrenière se débarrasse d’un député avec lequel il est à couteaux tirés depuis longtemps et devant lequel il n’aura plus à répondre officiellement.

Puisque la corruption de l’État québécois sous le gouvernement de Jean Charest a couté des centaines de millions$ aux contribuables et qu’aucune condamnation à sujet n’a été obtenue par l’UPAC depuis sa fondation il y a six ans, Robert Lafrenière — qui dirige l’UPAC depuis le début — devrait être destitué de son poste en raison de son inefficacité et de ses abus de pouvoir.

Parus depuis :
Affaire Guy Ouellette : l’inverse des droits fondamentaux (2017-11-03)
Guerre de mots entre l’UPAC et l’Assemblée nationale (2018-01-20)
Affaire Normandeau : Lafrenière et son entourage à l’origine des fuites, selon le BEI (2022-05-30)

Sur le même sujet :
Le verrou libéral

Post-Scriptum : Le 28 septembre 2018, le Directeur des poursuites criminelles et pénales s’est rendu aux arguments invoqués par l’avocat de Guy Ouellette dans sa requête en cassation. Concrètement, cette décision invalide la perquisition opérée par l’UPAC au dominicle de Guy Ouellette.

De plus, on apprend que l’UPAC avait obtenu un mandat d’arrestation contre Guy Ouellette mais avait prétendu le contraire pour éviter de lui révéler les motifs de son arrestation.

Références :
Guy Ouellette a reproché à l’UPAC d’avoir enfreint la loi pour le piéger
L’UPAC ne pourra pas examiner les documents saisis chez Guy Ouellette

Deuxième postscriptum, du 10 juin 2021 : Frédéric Gaudreau, à titre de commissaire à la lutte contre la corruption, a présenté les excuses de l’UPAC au député Guy Ouellette pour son arrestation injustifiée en octobre 2017 et a critiqué implicitement les méthodes de son prédécesseur, Robert Lafrenière.

Référence :
Le chef de l’UPAC présente ses excuses à Guy Ouellette

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Écrit par Jean-Pierre Martel