Le post-traitement des photos prises à l’aide du filtre l’IR Chrome Lite (2e partie)

Publié le 14 juin 2025 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Notre didacticiel d’aujourd’hui est basé sur une photo dont voici l’aspect originel.

En ouvrant n’importe quelle photo sous Lightroom, la toute première question à se poser concerne la luminosité générale de l’image.

Selon le souvenir que vous avez conservé de la scène photographiée, l’image que vous voyez sous Lightroom, est-elle est trop pâle ou trop foncée ?

Dans ce cas-ci, ce pavillon japonais a été photographié par un bel après-midi ensoleillé. Or la photo ci-dessus est trop foncée.

La première étape : l’exposition


 
Notre première étape sera donc d’augmenter l’exposition de la photo. Comme si on pouvait rétroactivement augmenter l’ouverture du diaphragme de notre appareil photo.

La deuxième étape : l’histogramme

Notre deuxième étape est basée sur l’histogramme. Celui-ci est visible dans le coin supérieur droit de l’interface de Lightroom.

Si l’extrémité gauche de la courbe ne touche pas le côté gauche de l’histogramme, il faut déplacer le curseur des ‘noirs’ vers la gauche jusqu’à ce que le bout de cette courbe le touche. En pareil cas, la photo perd alors le voile laiteux qui la recouvrait.

Si, au contraire, cette courbe s’appuie fortement sur le côté gauche de l’histogramme, on doit pousser le curseur des ‘noirs’ vers la droite, de manière à corriger cette sous-exposition.

Cette courbe doit également toucher le côté droit de l’histogramme. Si ce n’est pas le cas, il faut déplacer le curseur des ‘blancs’ vers la droite jusqu’à ce que le bout de la courbe y touche.

Si, au contraire, cette courbe s’appuie fortement sur le côté droit de l’histogramme, on doit pousser le curseur des ‘blancs’ vers la gauche, de manière à corriger cette surexposition.

Dans le cas précis de notre photo, l’augmentation de l’exposition a rendu superflue cette deuxième étape puisque dès nous avons augmenté la luminosité de l’image, la courbe s’étendait parfaitement d’un bord à l’autre de l’histogramme.

La troisième étape : la saturation

J’aime bien augmenter la saturation des photos prises avec ce filtre. Ici, la saturation a été haussée de 82 %.

Toutefois, malgré des améliorations apportées jusqu’ici, on peut voir que le gravier et la pierre qui enjambe le ruisseau, de même que le revêtement du toit du pavillon japonais sont trop bleutés.

La quatrième étape : peaufiner les couleurs


 
Pour réprimer sélectivement le bleu dans l’image, il faut utiliser des outils de Lightroom qui se trouvent plus bas, du côté droit de son interface.

Pour la grande majorité des photos prises avec IR Chrome Lite, il suffit de diminuer de manière draconienne la saturation du bleu. Ce qui a eu pour effet de pâlir les objets qui étaient bleutés.

Puisque cela a pour effet de pâlir les objets bleutés, on diminuera leur ‘luminance’ pour compenser.

Il arrive parfois qu’on doivent aussi atténuer légèrement le cyan (que Lightroom appelle le bleu-vert).


Pour terminer, voici en premier le résultat final.

À tire de comparaison, la seconde photo est le résultat obtenu avec le post-traitement présenté hier, basé sur une balance des blancs personnalisée.

À mon avis, le post-traitement présenté aujourd’hui (illustré donc par la première photo ci-dessus) est préférable puisqu’il respecte le léger polychromatisme que permet IR Chrome Lite alors que toute la végétation devient monochrome lorsqu’on recourt à une balance des blancs personnalisée.

Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet + objectif Lumix 14-42mmm + filtre précapteur IR Chrome Lite.

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le post-traitement des photos prises à l’aide du filtre l’IR Chrome Lite (1re partie)

Publié le 12 juin 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

Contrairement à l’infrarouge Rose bonbon, les photos prises avec le filtre IR Chrome Lite doivent nécessairement être soumises à du post-traitement.


 
Cette capture d’écran montre comment, sous Lightroom, s’affiche une photo prise à l’aide du filtre IR Chrome Lite.

Puisque ce filtre est bleu, presque toutes les photos qu’il prend sont excessivement bleutées. C’est le cas de celle-ci.

Avec une photo ‘ordinaire’ (une photo qui n’est pas infrarouge), la meilleure façon de corriger les couleurs est de recourir à une charte de gris, c’est-à-dire à un carton gris parfaitement neutre.

Avec une charte de gris

Au bas de la photo ci-dessus, au premier plan, on peut voir une charte de gris apportée justement pour l’occasion.

En cliquant sur la pipette à la droite de la photo, le curseur de la souris adopte cette forme. Lorsqu’on survole la photo à l’aide de cette pipette, l’imagette à la gauche de l’interface montre l’aspect qu’adoptera la photo si on clique à l’endroit survolé.


 
En cliquant sur la charte de gris, voilà l’aspect que prend la photo.

Sans charte de gris


 
Dans ce cas-ci, la photo est encore plus bleutée que le premier exemple que nous avons pris. Pour adopter une balance des blancs appropriée, il suffit d’utiliser la même pipette et de cliquer sur du ciment ou du gravier.

Pour juger si l’endroit de l’image que nous nous apprêtons à cliguer est vraiment neutre, il suffit de consulter l’imagette dans le coin supérieur gauche de Lightroom qui, en temps réel, nous indique ce que donnerait le résultat si nous cliquerions à cet endroit.


En cliquant sur les dalles de ciment, la végétation devient écarlate alors que le reste de la photo adopte un aspect normal. Dans ce cas-ci, le résultat obtenu avec l’IR Chrome Lite est beaucoup plus satisfaisant que celui obtenu avec notre premier exemple.

D’autres exemples


Au parc Jean-Drapeau

Voici deux autres photos obtenues par ce procédé. La première est plutôt réussie. On y notera qu’une partie de la végétation y est jaune. La seconde photo me plait beaucoup moins.

Le deuxième volet de cette série présentera la manière que je préfère de réaliser le post-traitement des photos prises à l’aide du filtre IR Chrome Lite.

Détails techniques : Appareil Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet + objectifs PanLeica 8-18 mm ou Lumix 14-42 mmm + filtre précapteur IR Chrome Lite.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Premiers pas avec le filtre précapteur IR Chrome Lite

Publié le 10 juin 2025 | Temps de lecture : 2 minutes




Au parc Maisonneuve

La compagnie Kolari Vision commercialise depuis peu des filtres qu’on ne visse pas devant l’objectif, mais qu’on dépose dans le boitier de l’appareil photo, juste devant le capteur.

J’en ai commandé deux, dont un filtre IR Chrome Lite que j’ai reçu en fin d’après-midi.

Celui-ci était destiné à mon appareil Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet. Malheureusement, s’il est compatible avec tous les OM-D, il ne l’est pas avec le modèle que je possède.

Toutefois, puisqu’il fait très bien dans mon Panasonic GX1, j’ai enfourché mon vélo électrique et je me suis empressé d’aller au parc Maisonneuve en début de soirée pour l’essayer.

Alors que le souvenir que j’avais conservé des photos à l’IR Chrome (et à son petit frère l’IR Chrome Lite), c’était des photos où la végétation est uniformément orange ou écarlate, les photos ci-dessus montrent (sauf la troisième), que ce filtre est capable d’un polychromatisme apparenté à celui de l’IR Jaune 3629.

Dans tous les cas, le post-traitement a consisté à augmenter la saturation générale de l’image, mais à réduire celle du canal bleu (puisque le gravier et l’asphalte étaient trop bleutés).

Finalement, je trouve que le parc Maisonneuve est beaucoup plus photogénique en fin de journée, alors que l’ombre des arbres s’étire sur ses immenses pelouses et leur ajoute de la texture.

Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à specte complet + objectif PanLeica 8-18mm _ filtre précapteur IR Chrome Lite
1re photo : 1/100 sec. — F/5,0 — ISO 160 — 18 mm
2e  photo : 1/100 sec. — F/5,0 — ISO 160 — 18 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 160 — 18 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/5,0 — ISO 160 — 18 mm
5e  photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 160 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le pourtour du Jardin alpin en IR Jaune 3629

Publié le 9 juin 2025 | Temps de lecture : 1 minute





Cliquez sur une photo pour l’agrandir

Le Jardin alpin est constitué de petits massifs rocheux traversés de sentiers et sur lesquels poussent des plantes montagneuses.

C’est le premier jardin à fleurir à la fin de l’hiver.

Alors que sa partie centrale, décorée d’une chute d’eau, est très ensoleillée, sa périphérie est, au contraire, plantée de feuillus.

Puisque l’infrarouge Jaune 3629 donne de biens meilleurs résultats avec des feuillus, c’est au pourtour du Jardin alpin que ces photos ont été prises.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet + objectifs Laowa C&D Dreamer F/2,0 (1re et 6e photos), M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 associé au multiplicateur de focale MC-20 (4e photo) ou M.Zuiko 12-40mm F/2,8 (les autres photos) + les filtres de l’infrarouge Jaune 3629.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’IR Jaune 3629 au Jardin des Premières nations

Publié le 7 juin 2025 | Temps de lecture : 2 minutes
Une des entrées du Jardin des Premières nations
Structure d’un tipi
Cliquez sur une photo pour l’agrandir
Jaseur d’Amérique
Écureuil gris
Quelque part dans le jardin
Iris versicolore (bleu en vrai)
Tortue peinte
Bernache du Canada
Nénufar blanc

D’une superficie de 2,5 hectares, le Jardin des Premières nations est constitué d’un massif forestier dans lequel se trouve un centre d’interprétation, de même que d’un plan d’eau.

Ce dernier est le seul lieu ensoleillé où l’infrarouge Jaune 3629 peut exceller.

On trouve dans ce jardin une grande variété de plantes et d’animaux indigènes du Québec.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet + objectifs Lumix 14-45 mm (5e photo), Laowa C&D Dreamer 7,5 mmm F/2,0 (1re et 6e photos), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (3e, 8e et 9e photos) ou M.Zuiko 40-150 mm (utilisé seul à la 2e photo ou avec le multiplicateur de focale MC-20 dans le cas des 4e, 7e et 10e photos) + les filtres de l’infrarouge Jaune 3629.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Jardin de Chine en IR Jaune 3629 – 2e partie

Publié le 6 juin 2025 | Temps de lecture : 2 minutes
Vue génerale
Pavillon principal du Jardin de Chine

Une fois de plus, les photos de cette série servent à illustrer les possibilités créatrices et les défauts de l’infrarouge Jaune 3639.

Lorsqu’on observe attentivement la photo ci-dessus, on remarquera que le bout des branches au loin est turquoise.

Sans doute parce que cette aberration chromatique n’adopte pas les couleurs habituelles (bleu/magenta), elle n’est pas décelée ni corrigée par Lightroom.

Collection de penjings

Si les Égyptiens furent les premiers à cultiver des arbres en pot, les Chinois furent les premiers à les cultiver pour des raisons esthétiques. Et ce, dès la dynastie des Han (-206 à 220).

Le mot utilisé par les Chinois est « penjing » : ses deux syllabes signifient respectivement « coupe ou plateau » et « paysage ». Il signifie la représentation d’un paysage dans une coupe.

Cela est évident lorsqu’on associe à l’arbre miniature une pièce d’eau, des roches ou des figurines. Cela l’est moins lorsque cet arbre est seul dans son pot, comme c’est le cas du bonsaï.


Pavillon carré ouvert

Chute d’eau

Utiliser une balance des blancs automatique peut réserver des surprises.

À l’ouverture, la première des deux photos ci-dessus avait une teinte verdâtre qui jurait avec le reste des photos de cette série.

Toutefois, en ajustant la température et la teinte de l’image à celles de la photo de la chute vue de près, on obtient un résultat beaucoup plus harmonieux.


Pavillon hexagonal qui fait face au pavillon principal

La photo de ce pavillon publiée hier a été prise le 15 mai alors que celle-ci a été prise le 5 juin. En trois semaines, la pelouse devant le pavillon est devenue plus orangée. Et le feuillage des grands arbres qui l’encadrent est passé du vert tendre à l’orange pâle.

Devant le pavillon hexagonal
Sortie secondaire du Jardin de Chine

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet + objectifs Laowa C&D Dreamer 7,5 mmm F/2,0 (1re photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos) + les filtres de l’infrarouge Jaune 3629.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Jardin de Chine en IR Jaune 3629 – 1re partie

Publié le 5 juin 2025 | Temps de lecture : 1 minute
Début du chemin menant au portail du Jardin de Chine
Portail du Jardin de Chine

Jardin intermédiaire
Sortie du jardin intermédiaire


Pavillon hexagonal ouvert, vu de plusieurs angles
Copie du Bateau de marbre du Palais d’été de Beijing

De tous les jardins thématiques du Jardin botanique de Montréal, mon préféré est le Jardin de Chine. Le visiter offre un dépaysement total.

Pourtant, c’est son grand rival, le Jardin japonais, qui a été choisi hier pour illustrer les possibilités offertes par l’infrarouge Jaune 3629.

La raison en est simple; la superficie du Jardin japonais est principalement gazonnée. Or cette pelouse jaune vif est un des traits distinctifs de l’IR Jaune 3629, en plus du rendu polychromatique de la végétation.

À sa manière, le Jardin de Chine est aussi mis en valeur par ce style infrarouge, comme l’illustrent les photos présentées ici.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet + objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + les filtres de l’infrarouge Jaune 3629.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’infrarouge Jaune 3629

Publié le 4 juin 2025 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Après deux ans de recherche, je vous présente l’infrarouge jaune. Pour en comprendre l’importance, revoyons l’histoire de l’infrarouge couleur.

Rappel historique

Photo dans le style de l’IR Chrome

C’est vers 2015 qu’un photographe français nommé Yann Philippe a mis au point un filtre qui permet, sur un appareil infrarouge à spectre complet, de mimer l’aspect de l’Aérochrome, une pellicule infrarouge de Kodak (aujourd’hui discontinuée).

Vissé à l’objectif d’un appareil infrarouge à spectre complet, les filtres de Yann Philippe — portant collectivement de nom d’IR Chrome — produisent des clichés photoréalistes à la différence que la végétation y est orangée, puis écarlate lorsqu’on augmente la saturation de l’image.

La découverte de l’IR Chrome marque la naissance d’une nouvelle discipline photographique : l’infrarouge couleur.

Photo emblématique de l’infrarouge Rose bonbon

Il y a quatre ans, j’ai mis au point l’infrarouge Rose bonbon. Celui-ci nécessite l’utilisation de trois filtres superposés :
• un filtre bleu B+W KB20 (ou l’équivalent),
• un filtre vert jaunâtre B+W 061 (ou l’équivalent), et
• un filtre bleu de la norme Wratten 80 (80a ou 80c selon la marque de l’appareil).

L’infrarouge Rose bonbon peut être amélioré en post-traitement. Mais comme l’IR Chrome, il donne des résultats satisfaisants tels quels, directement à la prise de vue. L’un et l’autre marquent le retour en force du pré-traitement dans l’art photographique.

© 2022 — Baptiste Guillemin, photographe

Jusqu’ici, il n’y avait pas de style jaune en infrarouge couleur. Toutefois, le jaune se rencontre fréquemment en infrarouge en fausses couleurs, notamment pour présenter les photos infrarouges prises à l’aide d’un filtre à 590nm.

On obtient alors une végétation jaune en utilisant une technique avancée de post-traitement (appelée ‘substitution de canal’) associée à une balance des blancs personnalisée.

L’infrarouge Jaune 3629

Actuellement, tous les styles d’infrarouge couleur partagent la même lacune; ils rendent la végétation monochrome. Qu’il s’agisse de conifères ou de feuillus, l’IR Chrome les rend écarlates tandis que le Rose Bonbon les rend roses, sans distinction.




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L’infrarouge Jaune 3629 est le premier style d’infrarouge couleur qui effectue une discrimination entre les différents types de végétation.

Plus précisément, il colore l’herbe en jaune (d’où son nom). Puis il fait adopter aux feuillus des teintes qui vont du jaune à l’orange selon l’essence de l’arbre. Quant aux conifères, ils sont brunâtres ou verdâtres, sauf les jeunes pousses de leurs branches, qui sont jaunes.

Le portrait en IR Jaune 3629

Autre avantage : à la différence de l’infrarouge Rose bonbon (qui rend les chairs magenta), les photos à l’infrarouge Jaune 3629 donnent des carnations qui se rapprochent de la réalité. Il est à noter que sur la photo ci-dessus, les sujets sont devant une haie de thuyas du Canada (appelés cèdres au Québec). D’où cet arrière-fond brun.



En botanique

À l’exclusion de la photographie de paysage, la photographie infrarouge est peu utilisée en botanique pour une raison très simple; elle fausse la couleur de fleurs choisies habituellement pour leur apparence à nos yeux (qui ne voient pas l’infrarouge).

Dans le cas de la troisième photo de la série ci-dessus, la version à l’infrarouge Jaune 3629 (à gauche) est effectivement moins séduisante que la version en couleurs véritables (à droite).



En entomologie

En entomologie, l’infrarouge Jaune 3629 donne des résultats où l’aspect des insectes est proche de celui qu’ils possèdent à nos yeux, à la différence que l’ensemble de l’image (et le blanc de leurs ailes en particulier) est contaminé par du cyan. Ce qui est évident à la deuxième image de cette série.

Fiabilité

Alors que l’infrarouge Rose bonbon est stable, c’est-à-dire qu’il donne les résultats attendus peu importe la saison ou le temps de la journée, ce n’est pas le cas de l’IR Jaune 3629; ce dernier n’excelle que par temps ensoleillé. Tôt un matin brumeux, les résultats sont franchement très laids (plus précisément verdâtres).

De plus, comme c’est le cas avec la photographie infrarouge Rose bonbon, on peut s’attendre à de subtiles différences dans le rendu des couleurs selon l’objectif utilisé.

Toutefois, les différences les plus accentuées seront déterminées par la marque de l’appareil utilisé. Sur un Olympus OM-D, ce qui est jaune pourrait s’avérer orangé sur un appareil d’un autre fabricant. Dans tous les cas, on conservera le polychromatisme du feuillage qui constitue une caractéristique fondamentale des filtres Jaune 3629.

Autres exemples





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Signalons que le feuillage de l’arbre à gauche sur la dernière photo — un Katsura ‘Rotfuchs’ — absorbe la lumière visible (d’où son aspect foncé à nos yeux) alors qu’à l’infrarouge, il rejette le rayonnement infrarouge de manière massive, d’où sa couleur orange brulée dans la photo ci-dessus.

Le post-traitement

Before imageAfter image

Comme l’infrarouge Rose bonbon, l’IR Jaune 3629 n’a pas besoin d’une balance des blancs personnalisée.

Mais contrairement à l’IR Chrome et à l’infrarouge Rose bonbon, l’infrarouge Jaune 3629 nécessite absolument du post-traitement.

Toutefois, ce post-traitement est à la portée du néophyte puisqu’il consiste à ne modifier que la luminosité de l’image et sa saturation.

À ceux qui soupçonneraient le présent texte d’être un canular, les septiques n’ont qu’à cliquer ceci pour télécharger le fichier brut de la photo ci-dessus (en format .ORF zippé).

Dans ce cas-ci, le post-traitement sous Lightroom s’est fait en quatre étapes :
• l’augmentation de l’exposition (c’est-à-dire la luminosité générale de la photo) de +0.6
• l’augmentation de la clarté de +70 (ce que je ne fais pas en temps normal parce que j’utilise Nik Color Efex Pro qui fait cela autrement)
• l’augmentation de la saturation de l’image au maximum (soit +100%) et
• la diminution de la saturation du ‘canal’ bleu-vert (c’est-à-dire le cyan) de -50.

Après avoir diminué la saturation du cyan (ce qui a pour effet de l’assombrir), il m’arrive d’augmenter sa luminosité.

Conclusion

La mise au point de l’infrarouge Jaune 3629 est la plus importante découverte en infrarouge depuis une décennie.

Ce qui prouve que la discipline de l’infrarouge couleur en est à ses balbutiements et donc, qu’elle nous réserve plein de surprises.

Conscient de l’importance de cette découverte, j’ai décidé de conserver secrète la ‘recette’ de l’IR Jaune 3629 (comme est secrète la composition du filtre l’IR Chrome).

Éventuellement, une compagnie finira bien par s’intéresser à cette découverte et commercialisera les filtres Jaune 3629, ce qui permettra à tous d’en profiter.

Détails techniques des photos à l’infrarouge Jaune 3629 : Appareil Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet + objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + les filtres de l’infrarouge Jaune 3629.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’augmentation des dépenses militaires du Canada

Publié le 3 juin 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

En septembre 2014, les pays membres de l’OTAN se sont entendus pour augmenter leurs budgets militaires de manière à ce que, dix ans plus tard, le niveau de leurs dépenses atteigne un minimum de 2 % de leur produit intérieur brut (PIB).

Ce deux pour cent, ce n’est pas une exigence à laquelle il faut obéir à défaut de quoi un pays risque d’être expulsé de l’Alliance; c’est un engagement volontaire pris individuellement par certains pays, dont le Canada.

Puisque nous sommes rendus dix ans plus tard, il est clair qu’Ottawa a failli à réaliser son engagement militaire puisque nous en sommes actuellement à 1,3 % du PIB.

Pour faire face à une guerre de haute intensité comme celle qui se déroule en Ukraine, même deux pour cent du PIB est insuffisant. Voilà pourquoi le secrétaire général de l’Otan et l’administration Trump s’entendent pour dire que les pays occidentaux devraient plutôt consacrer cinq pour cent de leur PIB à leur défense.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Soulignons d’abord qu’il ne s’agit pas d’un pourcentage du budget fédéral, mais d’un pourcentage du produit intérieur brut. Or le PIB, c’est la valeur de tous les biens et services produits au pays au cours d’une année.


Couts de l’augmentation des dépenses militaires

Pourcentage Cout Cout additionnel Cout par famille
1,3 % du PIB 40,1 milliards $ (aucun) 4 010 $
2,0 % du PIB 61,7 milliards $ 21,6 milliards $ 6 170 $
3,0 % du PIB 92,5 milliards $ 52,4 milliards $ 9 250 $
4,0 % du PIB 123,4 milliards $ 83,2 milliards $ 12 340 $
5,0 % du PIB 154,3 milliards $ 114,2 milliards $ 15 430 $

Le PIB du Canada est de 3 085 milliards de dollars canadiens. Pour dépenser cinq pour cent de son PIB en dépenses militaires, le Canada devra y consacrer annuellement 154,32 milliards de dollars.

En comparaison avec ce qu’on dépense actuellement, c’est 114,2 milliards de dollars de plus, par année.

Concrètement, cela signifiera qu’une famille moyenne (deux parents et deux enfants) devra (théoriquement) payer chaque année 15 430 $ en impôts pour la défense du pays.

Évidemment, cela est théorique puisque nos politiciens se font élire sous la promesse de réduire les taxes et les impôts.

Pour augmenter de manière importante les dépenses militaires sans augmenter les impôts, une solution sera de nous endetter en refilant la facture aux générations futures.

Ou bien, il suffit au fédéral de couper dans les transferts aux provinces. Ce qui leur laissera l’odieux de sabrer dans notre filet de protection sociale.

Ce sera l’un ou l’autre.

Paru depuis : OTAN : les alliés affichent un accord pour augmenter les dépenses de défense jusqu’à 5 % de leur PIB (2025-06-05)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Il y a vingt ans, le référendum français du 29 mai 2005

Publié le 29 mai 2025 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Le peuple français fut appelé trois fois, par voie de référendum, à se prononcer au sujet de l’élargissement ou de la constitution de l’Union européenne.

En 1972, il approuvait l’adhésion de quatre nouveaux pays membres (dont la Grande-Bretagne) à la Communauté économique européenne (CEE).

Puis, en 1992, il approuve, également par voie de référendum, le traité de Maastricht. Celui-ci transformait la CEE, de simple union économique, en un rudiment de gouvernement supranational.

Le 25 mai 2005, le peuple français est invité par le gouvernement de Jacques Chirac à se prononcer en faveur du Traité de Rome-II.

Par le biais d’une constitution, ce traité élargissait considérablement les pouvoirs supranationaux du parlement européen et conférait à l’Union européenne une orientation irrévocablement néolibérale.

À la surprise des élites politiques et économiques du pays, le référendum fut battu par 54,7 % des voix exprimées. Et ce, avec un taux de participation plus élevé qu’au cours de la moyenne des scrutins français.

Ce rejet, suivi trois jours plus tard par celui des Pays-Bas, sonna le glas du Traité de Rome-II.

En conséquence, le parlement européen continua d’être régi par le Traité de Nice, entré en vigueur deux ans plus tôt.

Le 16 mai 2007, Nicolas Sarkosy succède à Jacques Chirac à la tête de la France.

Alors que la construction d’une Europe fédérale suscitait l’opposition d’une partie des peuples européens, elle recueillait au contraire un large consensus au sein de leurs dirigeants politiques. Ces derniers y voyaient un moyen pour l’Europe de faire contrepoids à l’influence hégémonique de Washington et de Pékin.

Pour pallier le refus des Français, Nicolas Sarkosy participe à une conférence intergouvernementale européenne au cours du second trimestre de 2007 dans le but d’élaborer un nouveau traité, celui de Lisbonne.

Au lieu d’instaurer une nouvelle constitution (comme le faisait le Traité de Rome-II), le Traité de Lisbonne n’était qu’une série d’amendements destinés, officiellement, à améliorer le Traité de Nice.

En réalité, le Traité de Lisbonne reprenait tous les éléments du défunt Traité de Rome-II et les ajoutait, un à un, aux traités antérieurs sous forme d’amendements. En somme, le Traité de Nice ‘amélioré’ devenait le Traité de Rome-II rédigé autrement.

Prétextant que le Traité de Lisbonne n’était pas formellement un projet de constitution européenne, Nicolas Sarkosy refusa de consulter le peuple français à son sujet.

Une révision de la Constitution française, effectuée le 4 février 2008, permit aux élus français de ratifier le Traité de Lisbonne le 8 février 2008 sans passer par un référendum.

Sous l’ancien régime, la souveraineté de la France appartenait à son monarque. Celui-ci était le détenteur exclusif des pouvoirs régaliens. Mais, depuis la Révolution française, la souveraineté de la France appartient à son peuple, qui mandate ses élus à l’exercer en son nom.

Voilà ce que le peuple français a acquis par le biais d’une révolution.

La classe politique française ne peut donc pas se donner la compétence constitutionnelle de céder à une entité supranationale les pouvoirs souverains du peuple sans son consentement.

En résumé, la transformation de l’Union européenne en institution résolument supranationale n’a été possible que grâce à la forfaiture de la classe politique française en 2008.

Références :
Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe
Référendum de 2005 : comment l’élite a définitivement trahi le peuple ! (vidéo)
Traité de Lisbonne
Traité de Nice

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Écrit par Jean-Pierre Martel