L’inflation et la réponse enfantine du fédéral

18 septembre 2023

Introduction

Accusé de laxisme depuis des mois par le chef de l’opposition conservatrice, le gouvernement libéral s’est trouvé un bouc émissaire; les grandes chaines d’épicerie.

Celles-ci ont été sommées de se présenter à Ottawa aujourd’hui pour expliquer la hausse marquée du panier d’épicerie des Canadiens.

Signalons qu’en juin dernier, sous la pression du gouvernement français, les transformateurs et distributeurs alimentaires ont consenti volontairement à un gel de prix sur certains aliments.

Deux mois plus tard, le taux d’inflation du prix des aliments en France était encore le double du taux d’inflation pour l’ensemble de l’économie de ce pays. On a donc renforcé cette mesure en l’étendant à environ cinq-mille articles.

L’inflation au Canada et dans le monde
 

Dans un rapport sénatorial publié l’an dernier (et dont le graphique ci-dessus est tiré), les auteurs écrivent qu’un nombre relativement faible d’éléments — notamment l’énergie et les couts de l’habitation — explique en grande partie la hausse des prix moyens à la consommation.

Mais l’inflation n’est pas limitée au Canada; elle est mondiale.
 

 
Depuis trois ans, l’inflation a connu deux phases consécutives qui se sont superposées au point de créer, en apparence, une seule ‘vague’.

La première phase est apparue lors de la reprise économique consécutive à la levée des mesures sanitaires. La brutale augmentation de la demande qui en a résulté a provoqué la rupture temporaire des chaines d’approvisionnement avec l’Asie et l’engorgement des ports américains qui donnent sur l’océan Pacifique.

À cette inflation d’environ 3 %, s’est ajouté depuis l’effet des sanctions occidentales contre la Russie. Celles-ci ont provoqué une rupture permanente de milliers de chaines d’approvisionnement.

Obligées de s’approvisionner ailleurs, les entreprises ont dû, en catastrophe, rompre des contrats à long terme qui leur garantissaient un approvisionnement stable et économique, pour se tourner vers le marché libre où elles ont dû payer le gros prix pour obtenir la même chose.

Dans certains cas, ‘la même chose’ doit s’interpréter littéralement. C’est ainsi que les pays d’Europe occidentale achètent autant (sinon plus) d’hydrocarbures russes. Mais au lieu d’effectuer leurs achats directement de la Russie, ces pays achètent du pétrole russe une fois raffiné dans des pays intermédiaires.

D’autre part, afin d’éviter de pénaliser ses agriculteurs, Washington a pris soin d’exclure les engrais russes de la liste des produits interdits.

Mais Ottawa — sous l’influence de la vice-première ministre Chrystia Freeland (de descendance ukrainienne) — a interdit l’importation d’engrais russes. Ce qui a obligé les agriculteurs québécois à se tourner vers d’autres fournisseurs et à payer plus cher. Ce qui a contribué à hausser le prix des aliments au Canada.

Les taux d’intérêt

Les États-Unis ayant décidé de hausser substantiellement leurs taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, le Canada a été obligé de suivre.

Obligé parce que sans une hausse similaire de ce côté-ci de la frontière, les gestionnaires de capitaux auraient boudé les obligations canadiennes et se seraient tournés massivement vers le marché obligataire américain, plus rentable. Et cette fuite des capitaux aurait provoqué une dépréciation de la devise canadienne.

Fondamentalement, toute hausse des taux d’intérêt diminue l’inflation en réduisant la demande de biens et services. En d’autres mots, en provoquant un ralentissement économique, voire une récession.

Les sanctions économiques contre la Russie s’étant avérées inefficaces, la solution de dernier recours est la récession économique.

En entrainant une diminution de la consommation mondiale des hydrocarbures, celle-ci provoquerait une chute des revenus d’exportation de la Russie et une diminution du financement de sa guerre en Ukraine.

Ici et ailleurs, les politiciens promettent diverses mesures pour faire face à l’inflation. On adopte ainsi des mesures de mitigation qui rendent nécessaires des hausses encore plus importantes des taux d’intérêt.

Conclusion

Plutôt que de laisser les peuples occidentaux assumer les conséquences des sanctions économiques qu’ils réclamaient hier à grands cris (et qu’ils appuient toujours), on infantilise la population en lui faisant croire qu’on peut indirectement faire la guerre sans en éprouver le moindre inconvénient.

La hausse du prix des hydrocarbures augmente le prix de tout ce qui est transporté sur de longues distances. Et cette hausse augmente également le prix des engrais puisque ceux-ci sont produits à partir de gaz fossile.

Donc la principale composante de l’inflation canadienne — la hausse du prix de l’énergie — est liée aux décisions géopolitiques d’Ottawa.

Et parce que cette inflation est intolérable aux yeux des banques centrales, celles-ci haussent leurs taux d’intérêt. Ce qui entrave l’accès à la propriété, aggrave la crise du logement, et pousse les loyers à la hausse.

Voilà l’origine de la deuxième composante de l’inflation canadienne en ordre d’importance.

Bref, le ‘show de boucane’ auquel Ottawa s’apprête à procéder aujourd’hui est un vieux truc qui fonctionne très souvent. Il consiste à faire d’un bouc émissaire le responsable de ses choix politiques.

Références :
Derrière les chiffres : ce qui cause la hausse des prix des aliments
France announces more food price caps, takes aim at multinational firms
La hausse (et le recul?) de l’inflation au Canada : une analyse détaillée de son évolution post-pandémie
Les baisses d’impôts, l’inflation et la guerre
Les PDG des grandes chaînes d’alimentation convoqués à Ottawa

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le parc Beaubien (dans Rosemont)

16 septembre 2023

Créé en 1953 entre les rues Saint-Zotique (au nord) et Beaubien (au sud), et entre la 6e avenue (à l’ouest) et la 16e avenue (à l’est), le parc Beaubien occupe une superficie rectangulaire de trois hectares.



Le pavillon du parc Beaubien

Son pavillon est décoré de Paul au parc. Cette œuvre a d’abord été créée sur papier par le bédéiste Michel Rabagliati, puis transposée en murale par Jérôme Poirier.

Intersection de la rue Saint-Zotique (devant nous) et de la 6e avenue


Aperçu du parc

On y trouve huit courts de tennis (très populaires), un terrain de baseball et un autre de basketball, un parc à chiens, une aire de jeux pour les enfants, une pataugeoire, un jardin communautaire et, en hiver, une patinoire.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif PanLeica 8-18 mm (les trois premières photos) et Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 + filtre bleu FS KB20 + filtre FS VertX1a + filtre Lee No 354 (les quatre dernières photos)
1re photo : 1/160 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
2e  photo : 1/200 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 13 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 10 mm
4e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm
5e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm
6e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La dysphorie de genre chez l’enfant

15 septembre 2023

Introduction

La dysphorie de genre se définit comme un inconfort ou une détresse liés à un sentiment d’inadéquation entre le sexe biologique d’une personne et son identité de genre.

Dans certains cas, ce trouble est d’une telle intensité qu’il affecte le fonctionnement social et professionnel de la personne atteinte.

Selon Wikipédia, ce serait le cas chez environ 0,01 % des hommes et 0,0025 % des femmes dans la population en général, et chez 1,2 % à 2,7 % des enfants. De son côté, Statistique Canada estime que Transgenres et les Non binaires constituent 0,33 % de la population canadienne sans préciser le pourcentage à l’enfance.

En réalité, ces personnes font partie de l’ensemble beaucoup plus vaste des gens qui sont mal dans leur peau. On peut l’être parce qu’on se trouve laid, qu’on est obèse ou trop maigre, trop grand ou trop petit, et finalement parce qu’on estime être né(e) femme dans un corps d’homme ou l’inverse.

Et comme c’est le cas chez toutes les personnes insatisfaites d’elles-mêmes, le conflit entre le sexe biologique et l’identité de genre entraine un certain nombre de conséquences cliniques, dont l’anxiété, la dépression, l’insomnie et, dans les cas extrêmes, les idées suicidaires.

Le genre en tant que construction sociale

Contrairement au sexe — qu’on détermine objectivement par l’analyse des chromosomes — la détermination du genre d’une personne est subjective.

Chez les peuples dont la langue ne contient pas de mot pour ‘genre’, on distinguera le sexe biologique du sexe culturel ou social.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le mot ‘genre’ (ou son équivalent) sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement, les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.

Plus une société adopte une définition rigide de ce qu’est un homme et de ce qu’est une femme, plus grand est le nombre des personnes qui ne s’identifient ni à l’un ni à l’autre.

En Écosse, personne ne se demande à quel genre appartiennent les hommes qui portent un kilt. Aux yeux de tous, ce sont simplement des hommes qui portent un kilt.

Selon les clichés d’une autre époque, un homme, un vrai, c’est quelqu’un de poilu, qui sent parfois la transpiration, qui préfère porter du ‘mou’, qui raffole d’un bon steak accompagné d’un bock de bière, et qui ne s’intéresse qu’aux femmes, au sport et aux voitures.

De son côté, une femme modèle préfère brouter de la salade, boit du vin, s’intéresse à la culture, sent bon, et porte aveuglément tous les vêtements inconfortables que les ayatollahs italiens ou français de la mode féminine décrètent appropriés… pour cette saison.

Lorsque j’étais petit, mon père s’était opposé à ce que je m’inscrive à des cours de piano en affirmant que tout le monde sait qu’apprendre le piano rend fifi.

Au cours de ma vie adulte, j’ai eu toutes les occasions de me reprendre et d’apprendre le piano. Ce que je n’ai pas fait. Ce qui prouve, dans mon cas, que tout cela était un caprice d’enfant.

Chez les milliards d’hommes et de femmes à travers le monde, il y a des milliards de manières différentes d’être homme ou femme. Parce que chaque être humain est unique.

Conséquemment, il est réducteur de vouloir classer six-milliards d’humains dans les six petites cases (pour l’instant) du sexe culturel.

Le rôle de l’école

En raison des conséquences parfois dramatiques de la dysphorie de genre, la lutte en faveur des Transgenres et les Non-binaires est devenue en Occident l’ultime combat pour le respect des droits de la Personne.

Pour les combattants zélés de cette lutte, sont coupables de maltraitance tous les parents qui refusent d’accepter que leur enfant ait une identité de genre différente de son sexe biologique.

C’est ainsi que certaines écoles, à l’insu des parents, consentiront à ce qu’un enfant y soit connu sous un prénom différent. Ceci est contreproductif.

Tout finit par se savoir. Le lien de confiance nécessaire entre les parents et l’école est irrémédiablement brisé lorsque les parents découvrent que l’école complote dans leur dos.

Les conséquences les plus dramatiques de la dysphorie de genre sont les mêmes que pour toutes les personnes qui sont mal dans leur peau et qui doivent subir jours après jour le rejet, les moqueries, et le harcèlement des autres écoliers.

Le rôle de l’école ne se limite pas à transmettre des connaissances et à doter leurs élèves de compétences. Son rôle est aussi de leur apprendre à devenir de meilleurs citoyens. Ce qui implique l’acceptation de la différence.

À cette fin, l’école doit combattre les comportements asociaux. Et notamment, le rejet dont sont victimes à l’école les élèves ‘différents’. Ce qui inclut les Transgenres et les Non-binaires.

Dans les sociétés où l’homosexualité est acceptée, certaines études ont révélé que la dysphorie de genre disparait spontanément à la puberté dans la grande majorité des cas.

Parce que ce n’est pas toujours le cas, certains chercheurs estiment qu’il serait approprié de retarder chimiquement la puberté de tous les enfants atteints de dysphorie de genre jusqu’à l’âge adulte, où ils pourront décider par eux-mêmes. Toutefois, cette approche est controversée.

Je doute que le comité d’experts que le gouvernement québécois compte mettre sur pied en arrive à suggérer une politique claire là où la science n’a pas encore tranché.

Conclusion

La notion de ‘genre’ est un palliatif à l’étroitesse de notre conception de la masculinité et de la féminité.

Le jour où on aura accepté qu’il y a autant de manières différentes et légitimes d’être un homme ou d’être une femme qu’il y a d’humains sur Terre, la notion de ‘genre’ sera superflue.

Croire qu’au cours de l’assemblage final des humains, Dieu se soit trompé en attribuant un corps masculin à des femmes (ou l’inverse) est, à mes yeux, un blasphème.

Dieu sait ce qu’il fait.

Références :
Dysphorie de genre
Dysphorie de genre chez les enfants
Psychosexual Outcome of Gender-Dysphoric Children
Qu’est-ce que le genre? Qu’est-ce que le sexe?
Sexe et genre
Transgenrisme: laissez les enfants grandir en paix!

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un peu de la faune du Jardin botanique

9 septembre 2023
Canard noir
Belle-Dame
Écureuil gris
Tortue peinte mâle (Chrymesis picta)
L’observateur

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 (et multiplicateur de focale MC-14 à la 4e photo)
1re photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 75 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 500 — 150 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 320 — 210 mm
4e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
5e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Nucléaire québécois : créer la demande

7 septembre 2023

Introduction

Devrait-on rouvrir la centrale nucléaire Gentilly-2, fermée depuis 2012 ? C’est la question que se pose le nouveau président d’Hydro-Québec.

Afin de juger de l’opportunité de la rouvrir, il a confié à la firme d’ingénierie SNC-Lavalin le mandat d’en évaluer le potentiel.

Pourquoi SNC-Lavalin ?

Par le biais de la société Énergie atomique du Canada (ÉACL), le gouvernement fédéral était propriétaire, jusqu’en 2011, de tous les réacteurs nucléaires ontariens, c’est-à-dire de presque toutes les centrales nucléaires du pays.

Lorsque l’ÉACL s’est départie de ses centrales en 2011, c’est la firme SNC-Lavalin qui s’en est portée acquéreuse pour la modeste somme de 15 millions$.

Dans les faits, les 1 200 membres du personnel d’ÉACL sont devenus des employés de SNC-Lavalin. Depuis, cette firme de génie-conseil compte parmi son personnel presque tous les experts canadiens dans le domaine nucléaire.

Confier à SNC-Lavalin le mandat de recommander ou non la réouverture de Gentilly-2, c’est placer l’entreprise en conflit d’intérêts puisque c’est elle qui, tout probablement, aurait le contrat de réfection si le CAQ devait en décider ainsi.

Cela est d’autant plus probable qu’en mai 2023, la Caisse de dépôt et placement (créature de l’État québécois) possédait 19,9 % des actions de SNC-Lavalin. Ce qui en fait l’actionnaire principal.

À l’extérieur du pays, il existe des experts indépendants. Pourquoi ne s’est-on pas adressé à eux ?

C’est que les centrales canadiennes (dont Gentilly-2) sont des réacteurs de type CANDU, c’est-à-dire des réacteurs à l’uranium naturel (non enrichi) refroidis à l’eau lourde (où le deutérium replace une partie des atomes d’hydrogène).

En France, les centrales nucléaires utilisent de l’uranium enrichi. Refroidies à l’eau ordinaire, ces centrales sont construites près d’un cours d’eau dont le débit est dévié pour refroidir le cœur du réacteur.

Évidemment, en cas de canicule, la centrale est à l’arrêt forcé lorsque le niveau de l’eau est trop bas et/ou la température de l’eau, trop élevée.

En somme, SNC-Lavalin ne possède pas seulement le monopole canadien des experts nucléaires, mais également le monopole mondial des experts en réacteurs CANDU.

Bref, pour évaluer les couts de la réouverture de Gentilly-2, aucune entreprise canadienne n’est plus compétente que SNC-Lavalin pour en juger.

La boite à surprise

Privée du gaz fossile russe (le moins cher au monde), l’industrie lourde européenne perdait ainsi un avantage compétitif.

Discréditée au lendemain de la catastrophe à la centrale de Fukushima en 2011, l’énergie nucléaire renait de ses cendres sous l’aspect d’une énergie qui ne contribue pas au réchauffement climatique et qui ne contamine, au fond, que temporairement les sites d’enfouissement de ses déchets radioactifs. Temporairement, puisqu’après quelques millions d’années, ça ne parait plus du tout…

Même les Verts européens qui sont membres d’une coalition gouvernementale (comme en Allemagne) prêchent pour ses vertus ‘environnementales’. C’est tout dire.

Partout en Occident, on s’intéresse au nucléaire en tant que solution de rechange aux hydrocarbures fossiles. Ce qui fait hésiter tout le monde, c’est l’incertitude quant aux couts.

Olkiluoto

Lorsque la Finlande a décidé de doter sa centrale nucléaire d’Olkiluoto d’un troisième réacteur, elle a eu la sagesse de faire en sorte que le consortium international chargé de sa réalisation assume la totalité des dépassements de cout.

Débuté en 2003, le réacteur devait être prêt vers 2011. Il ne fut opérationnel que cette année, après douze ans de retard.

Le réacteur de 3 milliards d’euros en couta finalement dix-milliards de plus (un dépassement de 14,7 milliards$ canadiens). Cette somme fut donc payée par le consortium franco-allemand.

Et puisque l’État français est propriétaire à 86 % de la composante française de ce consortium, les contribuables français ont donc partiellement payé la note.

À la lumière de l’expérience finlandaise, SNC-Lavalin a décidé en 2019 d’abandonner le modèle des contrats clés en main à prix forfaitaire.

Ce qui veut dire que si cette firme d’ingénierie devait en arriver à la conclusion qu’on pourrait rouvrir Gentilly-2 pour une somme dérisoire et que, rassuré, le gouvernement de la CAQ décidait d’aller de l’avant, c’est l’État québécois qui paiera la note en cas de dépassements de cout.

Conclusion

Les quelques millions de dollars que recevra SNC-Lavalin pour évaluer l’opportunité de rouvrir Gentilly-2 sont du gaspillage des fonds publics.

Si la firme d’ingénierie devait en arriver à la conclusion que Gentilly-2 est un éléphant blanc, elle ne nous apprendra rien de neuf; on le sait depuis 2012.

Et si au contraire, elle devait juger que la réouverture de Gentilly-2 est possible à prix très raisonnable, qui la croira compte tenu de ses conflits d’intérêts à ce sujet ?

Références :
Accident nucléaire de Fukushima
Centrale nucléaire
Centrale nucléaire d’Olkiluoto
Gentilly-2 : État de la situation en 2012
Réacteur CANDU
Sauver Gentilly-2 : un combat perdu d’avance
SNC-Lavalin étudie la centrale nucléaire Gentilly
SNC-Lavalin poursuit son virage stratégique

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un peu de la flore du Jardin botanique

6 septembre 2023
Joubarbe des sables ‘Allionii’
Alstromère ou lis du Pérou
Euphorbe
Lis splendide
Alocasia
Buddleja

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/500 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 55 mm
2e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/800 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 40 mm
4e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 500 — 150 mm
5e  photo : 1/160 sec. — F/5,0 — ISO 500 — 75 mm
6e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 500 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Cannas

4 septembre 2023


Cliquer sur une image pour l’agrandir

Les cannas sont des vivaces dont la racine horizontale (appelée rhizome) donne naissance à des racines secondaires et à d’autres tiges aériennes (en d’autres mots, à d’autres cannas).

Selon la variété, la hauteur des plantes varie de 0,45 à 5 mètres.

Sans compter le millier de cultivars, il en existe environ 25 variétés sauvages, toutes originaires d’Amérique latine. Les pétales de ces dernières sont étroits et monochromes alors que les pétales des cultivars sont beaucoup plus larges, souvent mouchetés d’une autre couleur.

Ressemblant parfois à ces mouchoirs de soie qui jaillissent mollement de la poche d’un chemisier, leurs fleurs asymétriques arborent des teintes de jaune, de crème, d’orange, de rouge, de rose, d’abricot ou de violet.

Au jardin, les canas aiment le soleil, de même que des sols humides, bien riches en engrais.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/3250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


D’autres plantes, le mois dernier

2 septembre 2023
Lis splendide
Hémérocalle ‘White Eyes Pink Dragon’
Artichaut ‘Vert Globe’
Immortelle à bractée
Raisins à vin ‘Prairie Star’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 110 mm
5e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 150 mm

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| Botanique, Fleurs, Fruits, Nature | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La pollution atmosphérique à Montréal en aout 2023

1 septembre 2023


 
Dans mes exercices de diction, je me rappelle cette phrase : « Il a tant plu qu’on ne sait plus dans quel pays il a plus plu. Mais au surplus, s’il eut moins plu, ça m’eut plus plu.»

(C’est bizarre; ça m’a jamais servi…)

En aout au Québec, il y a eu plusieurs journées totalement ou partiellement ensoleillées. Mais ce qu’on retient, c’est qu’en gros, ce fut un mois pluvieux.

En plus de nettoyer l’air de la pollution causée par les feux de forêt des deux mois précédents, cette pluie a abaissé la température.

Si bien que le mois d’aout, habituellement chaud et humide, transforma la vallée du Saint-Laurent en oasis de fraicheur pour des millions de touristes qui ont choisi de venir nous rendre visite le mois dernier.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’intelligence artificielle (IA) et la généralisation du conformisme intellectuel

31 août 2023

Les robots conversationnels à l’école

Selon un sondage récent réalisé au Canada :
• 52 % des étudiants adultes recourent déjà à l’IA pour réaliser leurs travaux scolaires,
• 87 % d’entre eux estiment qu’elle les aide à produire des devoirs de meilleure qualité,
• 68 % croient avoir obtenu ainsi de meilleures notes, et pourtant…
• 6 élèves sur 10 considèrent que son utilisation représente de la tricherie.

Parmi ceux qui l’utilisent :
• 37 % vérifient toujours les faits rapportés dans les textes créés par IA,
• 58 % les vérifient parfois, et
• 5 % ne les vérifient jamais.

AI et spéculation boursière

Créé par les comuniqués de presse, l’engouement médiatique pour l’IA vise à attirer des capitaux, principalement aux États-Unis.

En effet, s’il y a des chercheurs en IA dans plusieurs grandes villes (dont Montréal), on ne doit pas perdre de vue que la ‘Mecque’ de l’IA, c’est la Vallée californienne du silicone.

Convaincre les spéculateurs que l’avenir appartient à l’IA — en somme, que s’ils investissent dans l’IA alors que celle-ci est encore balbutiante, ils deviendront un jour immensément riches — cela provoque automatiquement un flux de capitaux vers les entreprises qui créent de l’IA ou celles qui sont les mieux placées pour en profiter.

L’impact de l’IA sur l’emploi

La construction automobile et la fabrication des semi-conducteurs sont des exemples de domaines où on a largement fait appel à la robotisation.

Dans les grandes usines manufacturières, partout où des humains travaillaient comme des robots, ils ont été remplacés par des robots.

De la même manière, un jour viendra où partout où les humains pensent comme des robots, ils seront remplacés par l’IA.

Sans les logiciels qu’ils exécutent, les ordinateurs les plus puissants du monde ne sont rien d’autre que des tas de plastique et de métal incapables de comprendre autre chose que des 0 et des 1. Ce qui les rend moins stupides, ce sont les logiciels qu’ils exécutent.

L’intelligence imputée à l’IA, c’est celle de ceux qui la programment. Rien de plus. Même la faculté d’apprendre des robots conversationnels découle des algorithmes conçus par des programmeurs.

Voilà pourquoi on peut prévoir le déclin des emplois où la réaction des travailleurs est prévisible puisque le but de n’importe quel algorithme, c’est de synthétiser la prévisibilité.

Le talon d’Achille de l’IA

S’il est vrai que l’IA peut créer une chanson ‘à la Beatles’, un portrait semblable à ceux peints par Léonard de Vinci, un plan d’architecte dans le style du Corbusier, elle est incapable d’originalité.

Lorsque 99,9 % des opinions exprimées sur l’internet partagent le même avis — ce qui est souvent le cas en Occident au sujet des nouvelles internationales — il est impossible que l’IA en vienne à une opinion nuancée parce que la nuance n’existe pas.

Si l’IA allait à l’encontre des idées reçues, elle susciterait la controverse et conséquemment, on s’empresserait de modifier ses algorithmes.

Or, elle ne peut synthétiser qu’à partir de son champ de recherche. Celui-ci est limité à ce qu’on écrit en Occident. Aux yeux de l’IA, ce qui n’y est pas disponible sur l’internet n’existe pas.

C’est ainsi que la littérature n’est prise en considération que si elle est numérisée et disponible à partir des serveurs sur lesquels l’IA opère.

IA et Dexédrine™

Lorsque j’étudiais à l’université, une rumeur voulait qu’une partie des étudiants en médecine prenaient, à proximité des examens, de la Dexédrine™ (une amphétamine). Et ce, afin de pouvoir étudier plus tard la nuit et d’augmenter, disait-on, la rétention des informations apprises.

Je n’ai jamais cherché à prendre des amphétamines pour une raison très simple; je voulais être convaincu que ma réussite scolaire dépendait de moi et non d’une pilule.

De plus, arrivé sur le marché du travail, je voulais posséder l’assurance de la personne compétente et non être hanté le reste de ma vie professionnelle par le syndrome de l’imposteur.

Conséquemment, si j’ai un conseil à donner aux étudiants d’aujourd’hui, c’est de développer votre propre personnalité. Or la véritable originalité, c’est celle de la pensée.

De nos jours, les grandes multinationales s’appuient sur des influenceurs pour convaincre le public qu’on développe sa personnalité en consommant différemment des autres.

Un artiste masculin se distinguera par son allure ‘non binaire’ et par la couleur de son Cutex™. Le jeune par son piercing ou ses tatouages. L’homme ou la femme par l’originalité de sa tenue vestimentaire.

Malheureusement, tout cela est du domaine des apparences.

Conclusion

En raison de sa facilité d’utilisation, l’IA est aussi irrésistible que la pomme que la méchante reine offrait sous son déguisement à Blanche-Neige.

Aussi tentante soit-elle, l’IA propage la paresse intellectuelle. En d’autres mots, elle prépare la disqualification, sur le marché du travail de demain, des personnes qui n’ont pas appris à penser par elles-mêmes. Comme une drogue abrutissante.

En somme, l’IA facilite aujourd’hui la réussite de ceux qu’elle réduira à la misère demain.

Référence : Utiliser l’IA, c’est tricher, d’après une majorité d’étudiants et d’étudiantes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


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