L’influence politique des médias sociaux

Publié le 10 octobre 2024 | Temps de lecture : 1 minute


 
Selon un sondage effectué aux États-Unis entre le 16 et le 22 septembre dernier par le Pew Research Center, près de la moitié des jeunes adultes utilisent les médias sociaux comme principale source d’information au sujet de la politique américaine.

Les personnes âgées sont les seules demeurées majoritairement fidèles au petit écran, suivies par les 50 à 64 ans.

Quant aux sites web (accédés directement ou par le biais des moteurs de recherche), ils constituent la principale source de nouvelles politiques chez environ le tiers de l’électorat américain.

Loin derrière eux se trouvent les médias les plus anciens (radio et quotidiens imprimés).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


À l’ouest du Quartier Dix30, à Brossard

Publié le 9 octobre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Grâce au Réseau express métropolitain (REM), je me suis aventuré plus loin de chez moi en vélo cette année.

En descendant à la station Brossard, je me suis rendu au centre commercial Quartier Dix30.

Puis, à la recherche d’espaces verts, je me suis aventuré dans en ensemble résidentiel composé de maisons cossues construites à l’ouest de l’intersection des boulevards du Quartier et de Rome.

Voici les photos que j’en ai rapportées.

À l’intérieur du REM
Au 3590 rue de Louviers
Au 3665 rue de Louviers
Au 3695 rue de Louviers
Au 3767 rue de Louviers
Au 3985 rue de Leningrad
Adrese inconnue

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Géorgie (4e partie) : importance géostratégique de la Transcaucasie

Publié le 8 octobre 2024 | Temps de lecture : 12 minutes


Pour consulter en ordre chronologique tous les textes de cette série consacrée à l’histoire récente de la Géorgie, veuillez cliquer sur ceci.

Géographie de la Transcaucasie

Le Caucase est un massif montagneux, le plus élevé d’Europe.

Le mont Elbrouz est son point culminant (à 5 642 mètres), alors que le plus haut sommet des Alpes (le Mont-Blanc) s’élève à 4 806 mètres.

Ce massif se compose de deux chaines parallèles : le Grand Caucase (au nord) et le Petit Caucase (au sud).

La vallée entre les deux — ce qui comprend évidemment le versant sud du Grand Caucase et le versant nord du Petit Caucase — constitue la Transcaucasie.

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Le territoire ainsi délimité est bordé à l’Ouest par la mer Noire, et à l’Est par la mer Caspienne. Entre les deux se succèdent trois pays : la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Le plus populeux des trois est l’Azerbaïdjan. Inférieur à la moyenne européenne, le niveau de vie dans ces trois pays est assez semblable, tandis que le taux de croissance économique y est plus rapide qu’en Europe.

En dépit du fait qu’il est le quatrième d’une série consacrée à la Géorgie, ce texte replace ce pays dans son contexte transcaucasien puisque son importance géostratégique est commune à l’ensemble des pays de cette région, voire également à l’Asie Centrale.

La Transcaucasie a longtemps été perçue comme une zone d’influence naturelle de la Russie. Toutefois, la crainte suscitée par la puissance militaire de cette dernière s’est estompée en raison du fait que ses ressources sont accaparées par la guerre en Ukraine. Ce qui lui laisse beaucoup moins de manœuvre pour gérer efficacement les crises dans le Caucase.

L’Azerbaïdjan a profité du retrait des troupes russes du Haut-Karabagh — une région contrôlée jusque-là par l’Arménie, alliée de la Russie — pour envahir et annexer ce territoire. La victoire azérie a entrainé l’exode de 100 000 Arméniens, représentant 80 % de la population du Haut-Karabagh.

La Transcaucasie est donc devenue le théâtre de la lutte hégémonique de quatre puissances.

D’une part, de deux puissances régionales voisines que sont la Turquie (au sud-ouest) et l’Iran (au sud-est). Et d’autre part, de deux puissances mondiales que sont la Russie (voisine au nord) et l’Union européenne (au-delà de la mer Noire).

Quant à cette dernière, elle y défend les intérêts qui lui sont propres, en plus de défendre ceux des États-Unis dont elle est la vassale.

À la croisée des chemins

Selon l’adage, qui contrôle les sources et les routes d’approvisionnements énergétiques mondiales contrôle le monde.

Le commerce longitudinal (nord-sud ou l’inverse)

Qu’il s’agisse du transport ferroviaire, du transport routier ou du transport par oléoducs, la Transcaucasie est le plus court chemin du commerce terrestre entre la Russie et la Turquie, entre la Russie et l’Iran, de même qu’entre la Russie et les pays du Proche ou du Moyen-Orient.

Corridor de transport international nord-sud

Le projet de Corridor de transport international nord-sud est un itinéraire ferroviaire et maritime destiné à relier la Russie à l’Inde en traversant la mer Caspienne et l’Iran (en rouge sur la carte ci-dessus).

Ce corridor évite un long détour par le canal de Suez.

L’Iran y est favorable parce que ce corridor évite les routes maritimes dominées par l’Occident. Quant à l’Inde, il réduira de moitié le temps de transport des marchandises entre ce pays et la Russie.

Son talon d’Achille est sa portion qui traverse la mer Caspienne, large d’environ 300 km. Or dans le cas d’une guerre ouverte entre l’Otan et la Russie, les cargos russes seraient à portée de tir de missiles si l’Azerbaïdjan devait y prendre part du côté occidental.

Déplacer ce corridor vers l’Est n’est pas prudent puisque l’Asie Centrale est (à l’exclusion du Kazakhstan) un nid de terroristes. Conséquemment, il est impossible d’assurer la sécurité d’infrastructures stratégiques qui passeraient par ces pays.

Le commerce latitudinal (est-ouest ou l’inverse)

La Chine est le premier partenaire commercial de plusieurs pays européens.

Le moyen le plus économique de relier la Chine à l’Europe, c’est par voie maritime. Si on exclut le fret aérien en raison de son cout, le moyen le plus rapide est par voie terrestre.

Pour ce faire, les marchandises empruntent actuellement le Corridor ferroviaire eurasiatique.

Celui-ci part de Chine, traverse la Sibérie, la Russie et la Biélorussie pour se terminer à la frontière polonaise (où l’écartement des rails est différent).

Sa mise en œuvre a été facilitée par le fait que le segment principal de ce corridor existe depuis 1916; c’est le Transsibérien.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, plusieurs pays cherchent à développer un deuxième corridor qui, à la différence du premier, contournerait la Russie.

Cette voie de contournement est le Corridor central transcaspien, mieux connu sous le nom de Corridor médian.

Le Corridor central transcaspien

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En voie de réalisation à un cout faramineux, ce corridor est plus court de deux-mille kilomètres en comparaison avec le Corridor ferroviaire eurasiatique.

Toutefois, entre la Russie et l’Iran, il n’y a qu’une seule voie de passage; par la Transcaucasie.

Bi-modal (à la fois terrestre et maritime), ce corridor parcourra successivement la Chine et le Kazakhstan, franchira la mer Caspienne, traversera l’Azerbaïdjan, contournera soigneusement l’Arménie (à la demande de l’Azerbaïdjan et de la Turquie) pour se rendre en Géorgie.

La Géorgie servira de carrefour. C’est là que le Corridor médian se divisera en deux embranchements.

Le premier se rendra à un port géorgien donnant sur la mer Noire. De celui-ci partiront des cargos en direction des pays qui bordent cette mer. D’autres, après avoir emprunté le Bosphore, se disperseront en Méditerranée vers leurs ports de destination.

L’autre embranchement traversera la Turquie pour se rendre soit à Istanbul, ou soit à un port en eau profonde à partir duquel les marchandises seront acheminées aux ports méditerranéens.

À l’heure actuelle, le Corridor central transcaspien repose sur des infrastructures vieillissantes dont la capacité n’est que de 5 % du Corridor ferroviaire eurasiatique (celui qui passe par la Russie).

Toutefois, grâce aux investissements importants qu’il suscite, cela devrait complètement changer d’ici dix ans.

Une fois complété, il rehaussera l’importance géostratégique de l’Asie centrale et de la Transcaucasie, deux régions jusqu’ici secondaires dans le commerce international.

Appuis internationaux au Corridor médian

L’Union européenne

Le projet est soutenu avec enthousiasme par les États-Unis et l’Union européenne.

Toutefois, il ne semble pas que les dirigeants européens aient réalisé que passer du Corridor ferroviaire eurasiatique (celui qui passe par la Russie) au Corridor central transcaspien (celui qui passe par la mer Caspienne), c’est échanger une dépendance à la Russie pour une dépendance à la Turquie.

Entre les deux, s’il est vrai que la Russie est une menace nucléaire (ce que la Turquie n’est pas), on doit considérer qu’en temps de paix, la Turquie s’immisce beaucoup plus dans les affaires intérieures des pays qui dépendent d’elle.

La Turquie

Parce que c’est une occasion d’accroitre son importance dans le commerce international, la Turquie investit des sommes considérables pour se doter des infrastructures nécessaires.

Et au-delà de l’Azerbaïdjan (qui est déjà son allié militaire), la Turquie voit dans ce projet une occasion d’étendre son influence aux républiques turcophones d’Asie Centrale.

L’Inde

Justement pour cette raison, l’Inde y craint l’encerclement.

En effet, à l’ouest de ce pays se trouve le Pakistan, allié de la Turquie. Et au nord, l’Inde est bordée par les pays musulmans d’Asie Centrale, déjà indisposés par les excès du nationalisme hindou et que la Turquie courtise.

Pour lutter contre cet encerclement, l’Inde est un allié militaire de l’Arménie. Ce pays n’est pas traversé par le Corridor central transcaspien mais il en est suffisamment près pour le menacer. Une menace qui pourrait être utile pour faire pression sur la Turquie si l’Inde devait juger cela opportun.

La Chine

D’abord soucieuse de ne pas indisposer son allié russe (contre lequel ce corridor est conçu), la Chine s’est ravisée depuis puisque ce projet est implicitement une des nouvelles routes de la Soie.

La Géorgie

La Géorgie profitera moins de sa position géographique en raison du fait que la Turquie (avec laquelle elle est en concurrence) possède déjà des ports en eau profonde et que le seul port de ce genre en Géorgie (celui d’Anaklia) peine à voir le jour.

De plus, même si la Géorgie se dotait d’un port en eau profonde, les cargos qui y partiront subiront l’encombrement du Bosphore (ce qui allonge les délais de livraison) alors que ceux qui accosteront sur la côte méditerranéene de la Turquie n’auront pas ce problème.

Les oléoducs du Caucase

Il existe un autre élément qui contribue spécifiquement à l’importance géostratégique de la Transcaucasie, ce sont les oléoducs du Caucase.

Oléoducs du Caucase

Dans la mer Caspienne se trouve un des plus importants gisements de pétrole et de gaz fossile au monde, largement sous-exploité.

Avant la guerre en Ukraine, l’Azerbaïdjan était un exportateur très secondaire d’hydrocarbures destinés à l’Europe. Parce que plus chers que ceux de Russie (en raison de l’éloignement) et du plus grand nombre de pays à traverser (auxquels on doit verser une redevance afin qu’ils en assurent la sécurité).

L’année du déclenchement de cette guerre, le commerce extérieur de ce pays s’est accru de 55,4 %. Si bien que ses exportations en sont venues à représenter 77 % de son PIB. De loin, son principal client est l’Italie, qui lui achète 46,6 % de ses exportations, essentiellement des hydrocarbures.

L’encerclement de la Russie par l’Otan

Conscient de l’importance géostratégique de la Transcaucasie, Washington déploie des ressources diplomatiques et financières considérables afin de poursuivre sa stratégie d’encerclement militaire de la Russie.

Comme la combinaison gagnante d’une machine à sous, les États-Unis cherchent à faire basculer ces trois pays dans le giron occidental.

Mais il s’agit d’une région politiquement instable où aucune alliance n’est définitive.

Des trois, l’Azerbaïdjan est le plus riche et militairement le plus puissant. Son PIB dépasse ceux de ses deux voisins combinés.

Pour l’Otan, c’est un pays-clé, capable de menacer à la fois les échanges de la Russie le long du Corridor de transport international nord-sud et les échanges de la Chine le long du Corridor central transcaspien.

Ce pays est capital pour assurer l’hégémonie mondiale des États-Unis.

Toutefois, l’Otan ne peut l’admettre dans ses rangs car c’est un pays enclavé. Conséquemment, l’adhésion de l’Azerbaïdjan nécessite l’adhésion préalable de la Géorgie.

Or la Géorgie est devenue hésitante.

De son indépendance en 1991 au déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, la Géorgie a résolument été pro-occidentale et pro-otanienne. Contrairement à l’Ukraine, où ont alterné des gouvernements pro-russes et pro-occidentaux.

Mais les Géorgiens se rappellent encore de l’époque où le président géorgien le plus voué aux intérêts occidentaux, Mikheil Saakachvili, fut laissé à lui-même lorsqu’éclata la guerre russo-géorgienne de 2008 (au sujet de l’Ossétie du Sud).

L’idée d’être dévasté par des bombardements russes comme prix d’une entrée à l’Otan repoussée toujours plus loin d’une année à l’autre, enchante de moins en moins les Géorgiens, aussi russophobes soient-ils.

D’autant plus que depuis quelques années, chaque fois que le gouvernement géorgien résiste à des pressions américaines, il doit affronter des manifestations quasi insurrectionnelles de la part d’ONG financées par les États-Unis.

De plus en plus inquiets d’être la cible d’un changement de régime à la Victoria Nuland, les dirigeants géorgiens sont devenus méfiants.

Références :
Azarbaïdjan : le profil commercial
Conflit du Haut-Karabagh
Corridor de transport international Nord-Sud
En Géorgie, le projet de port d’Anaklia peine à voir le jour
Le nouveau Grand Jeu
Oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan
OTAN : Relations avec l’Azerbaïdjan
Résumé de géopolitique mondiale (1re partie)
Routes de la soie : le corridor ferroviaire médian. L’avènement d’une alternative au rôle central de la Russie ?
Transsibérien
Ukraine et Russie : l’échec cuisant de Victoria Nuland
Why the Middle Corridor Will be a Geopolitical Game Changer (vidéo)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Du métro Papineau à Longueuil

Publié le 6 octobre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

En mai dernier, j’ai pris le vélo pour faire un tour à l’ile Sainte-Hélène.

Mais au retour, au lieu de revenir sur mes pas, j’ai parcouru l’autre moitié du pont Jacques-Cartier, pour revenir par Longueuil.

Révolutions (2003), de Michel de Broin

Que ce soit en couleurs réelles, en infrarouge rose bonbon ou comme ici, en fuchsia pour Foveon, cette sculpture (à la station de métro Papineau) est toujours aussi photogénique.

Balcon du 1639 rue Cartier
Édicule de la station de métro Jean-Drapeau (1967), de Jean Dumontier
Biosphère de Montréal (1967), de Richard Buckminster-Fuller
Dans l’ombre de ‘Trois Disques’ (1967), d’Alexander Calder
Longueuil, vu du pont Jacques-Cartier

En français, il n’y a que deux mots qui finissent en ‘—ueuil’ (avec deux ‘U’). Ce sont Brigueuil (une commune française située en Nouvelle-Aquitaine) et la ville québécoise de Longueuil, nommée en honneur de Charles Le Moyne, seigneur de Longueuil.

Il est à noter que le nom de sa seigneurie vient de ‘Longueil’ (avec un seul ‘U’), la commune française où sa mère était née.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Incendies mortels dans Ville-Marie : des congédiements, s’il vous plait

Publié le 5 octobre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes

L’arrondissement Ville-Marie comprend le centre-ville et le Vieux-Montréal. Il y eut une époque où cet arrondissement possédait son propre maire de proximité.

Valérie Plante préfère cumuler les postes de mairesse de Montréal et de mairesse de l’arrondissement Ville-Marie. Ce qui lui permet d’empocher deux rémunérations.

Privé de gouvernail, l’arrondissement est un navire à la dérive; les rues y sont sales, les passages d’écoliers n’y sont généralement pas sécurisées, les excès de vitesse y sont légion et les permis de location dans des immeubles non sécuritaires y sont délivrés à volonté.

Le 16 mars 2023, l’incendie à la place d’Youville — au cours duquel sept personnes sont décédées — a révélé que l’immeuble ne possédait pas de gicleurs, pas d’avertisseur de fumée fonctionnel, pas d’issue de secours, et des chambres dépourvues de fenêtre.

Et pourtant, l’édifice possédait tous les permis municipaux nécessaires à ce qu’il serve d’immeuble locatif.

Quelques jours après l’incendie de la place d’Youville, le quotidien Le Devoir faisait enquête à un autre édifice appartenant au même propriétaire, situé au 402 est de la rue Notre-Dame, dans le même arrondissement.

Stéphanie Vallet et Zacharie Goudreault, auteurs de l’enquête du Devoir, écrivaient :

La Ville de Montréal [y] a approuvé les plans de transformation d’une auberge de jeunesse […] qui comportent des chambres sans fenêtre ni sortie de secours, ce qui contrevient aux normes en vigueur.

À la suite de l’incendie à la place d’Youville, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a procédé à une inspection au 402 est de la rue Notre-Dame qui a confirmé les lacunes observées par les journalistes Vallet et Goudreault.

En conséquence, le propriétaire a été sommé de se conformer à la règlementation.

Toutes les non-conformités majeures auraient été rectifiées au printemps de 2024; selon La Presse, l’édifice avait été inspecté en mai 2024 par les fonctionnaires du SIM, qui n’avaient pas trouvé de problème majeur sur les lieux.

Aujourd’hui, au Téléjournal de Radio-Canada, Martin Guilbault, chef des opérations au SIM déclarait :

Je tiens à rappeler qu’en matière de sécurité, une fenêtre n’est pas considérée comme un moyen d’évacuation. Je peux quand même vous dire que dans ce cas-ci, ce ne fut pas un enjeu.

Les actions prises par la Direction de la prévention et de la gestion des risques en 2023 et 2024 — telle que l’exigence d’installer un système d’alarme d’incendie — ont assurément contribué à la sauvegarde de vies.

Monsieur Martin Guilbault passe sous silence le fait que la règlementation municipale (qu’il est sensé faire respecter) exige que les chambres aient des fenêtres par lesquelles les locataires peuvent échapper à un braiser s’ils sont pris en souricière.

Que les fenêtres soient considérées ou non comme des moyens officiels d’évacuation est une nuance qui n’intéresse que des fonctionnaires bornés.

Il est heureux que dans ce cas-ci, l’absence de fenêtre n’ait pas été un enjeu. Mais doit-il attendre que cela le devienne pour qu’il se décide finalement à faire respecter la règlementation municipale ?

Le règlement municipal sur l’entretien et la salubrité des logements précise :

Un espace habitable doit être ventilé par circulation d’air naturelle au moyen d’une ou plusieurs fenêtres donnant directement sur l’extérieur.

De plus, un détail est intrigant. Un des rescapés a déclaré que son sac à dos n’ayant pas été déballé, il s’en est emparé aussitôt et a cogné à toutes les portes du deuxième étage (third floor, en anglais) et à une partie des portes du premier. Pourquoi se serait-il donné cette peine si l’immeuble était doté d’un système d’alarme d’incendie adéquat et fonctionnel ? Qu’y a-t-il de plus strident que le bruit d’un détecteur de fumée ?

La facilité avec laquelle les propriétaires d’hébergement à bas prix de courte durée obtiennent tous les permis nécessaires pour opérer est suspecte.

Quand des inspecteurs du SIM visitent une auberge et n’y voient rien d’anormal alors que sur l’internet, de nombreux locataires témoignent du contraire, on doit se poser la question : est-il possible que, à l’instar de ‘Monsieur TPS’, des inspecteurs du SIM soient corrompus ?

Bref, la ville de Montréal n’est évidemment pas responsable du déclenchement de ces incendies criminelles. Mais elle porte une lourde responsabilité quant à leur bilan meurtrier.

Au 402 est de la rue Notre-Dame, une mère et sa fille de sept ans sont mortes dans la nuit de jeudi à vendredi. Elles s’ajoutent aux sept morts de la place d’Youville.

Tous ces brulés vifs, cela commence à faire un peu trop à mon gout.

Au contraire de ces déclarations publiques qui visent à nous convaincre que tout ceci est triste mais parfaitement normal, je crois au contraire que le laxisme des responsables doit se payer au prix de leur congédiement immédiat.

Le manque de jugement flagrant du chef des opérations au SIM le qualifie à figurer au sommet de la liste des destitutions éventuelles.

Références :
Crise à l’Hôtel de ville après le témoignage de «Monsieur TPS»
Des chambres sans fenêtre approuvées par la Ville
Incendie mortel dans le Vieux-Montréal : Ça n’aurait pas dû arriver
Incendie mortel à Montréal : des chambres sans fenêtre, selon des rescapés
Le feu à la place d’Youville : pour la scission de l’arrondissement Ville-Marie
2 dead after fire rips through historic building in Old Montreal
Une auberge de jeunesse avec des chambres sans fenêtre
Une mère et sa fille de sept ans fauchées par l’incendie

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Droit international et géopolitique (quatrième partie)

Publié le 4 octobre 2024 | Temps de lecture : 7 minutes

Plan :
• 1re partie : Assises et instances
• 2e partie  : Impact du droit international
• 3e partie  : L’exemple du droit à la légitime défense
• 4e partie  : Le droit à l’indépendance – Crimée vs Taïwan

Le droit à l’indépendance

Dans l’édition de mars 2017 de l’Action Nationale, l’expert constitutionnaliste André Binette écrit :

Un peuple apparait à la suite de la combinaison de facteurs historiques, sociologiques et culturels.

Avec le temps, ces facteurs conduisent à la formation de trois éléments essentiels. Deux d’entre eux, le territoire et la population, sont de nature objective et variable; le troisième, qui est la prise de conscience par un peuple de sa propre identité, est subjectif et invariable.

Lorsque ces trois éléments sont réunis, le droit international, depuis cinquante ans, reconnait à un peuple le droit à l’autodétermination.

Le droit à l’indépendance est reconnu par plusieurs dispositions du droit international. Toutefois, ces dispositions s’appliquent différemment à chaque cas.

La plupart du temps, l’accession à l’indépendance repose sur Le principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit de disposer d’eux-mêmes (ou résolution 2625), adopté par l’Onu en 1970. Il y est écrit :

La création d’un État souverain et indépendant […] ou l’acquisition de tout autre statut politique librement décidé par le peuple, constituent pour ce peuple des moyens d’exercer son droit à disposer de lui-même.

Il est à noter qu’en vertu du doit international, le mot ‘peuple’ désigne l’ensemble des groupes ethniques qui peuplent un territoire. Il n’est donc pas synonyme de ‘groupe ethnique’. Si c’était le cas, aucun pays ne serait né depuis la création de l’Onu puisque de nos jours, aucun pays n’est mono-ethnique.

Dans le cas des pays africains, ceux-ci ont pu se prévaloir spécifiquement de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux (ou résolution 1514), adoptée par l’Onu en 1960.

Dans le cas de la Crimée et de Taïwan, aucun d’entre eux ne peut s’en prévaloir puisque ni l’un ni l’autre n’est une colonie. Tout au plus, Taïwan peut prouver avoir été une colonie du Japon de 1895 à 1945, mais pas de la Chine continentale.

Au-delà des trois conditions essentielles à l’indépendance, énoncées par André Binette, le juriste Jacques Brossard apporte la nuance suivante quant à la reconnaissance internationale de cette indépendance :

De nos jours, la naissance d’un nouvel État ne peut plus se faire qu’aux dépens […] d’au moins un autre État. Elle ne peut donc que perturber l’ordre international […] Cette naissance peut être indépendante de la volonté des autres États, mais l’admission d’un État au sein de la société internationale dépend au contraire de cette volonté.

Cela signifie que même s’il remplit toutes les conditions pour être indépendant, un nouvel État sera un paria sur la scène internationale si les puissances de ce monde s’opposent son existence.

À l’opposé, un territoire qui n’a aucun droit à l’indépendance y accèdera par simple résolution de l’Onu puisque celle-ci s’ajouterait alors au droit international.

La Crimée

En janvier 2014, le gouvernement central à Kyiv annonçait son intention — qu’il n’eut pas le temps de réaliser — de retirer au russe son statut de langue officielle dans toutes les provinces ukrainiennes où cette langue jouissait de ce statut.

Imaginez qu’au Canada, Ottawa aurait le pouvoir de retirer au français son statut de langue officielle au Québec et qu’il déciderait d’exercer ce pouvoir : il provoquerait l’indépendance du Québec.

C’est ce qui est arrivé en Crimée.

En 2014, la population de la Crimée était constituée de 65,3 % de citoyens russophones et de 15,1 % de citoyens ukrainophones.

Dès l’annonce de Kyiv, le gouvernement provincial de Crimée adopta une déclaration unilatérale d’indépendance et organisa aussitôt un référendum qui fut remporté haut la main par les partisans de l’indépendance.

Aucun pays ne mit en doute ce résultat.

Toutefois, l’Ukraine et les pays occidentaux jugèrent que cette consultation était sans valeur.

À leur initiative, l’Onu adopta peu de temps après une résolution dépourvue de valeur juridique contraignante qui déclare non valide le référendum criméen et qui réitère l’importance du respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Il est donc paradoxal de voir des pays qui prétendent défendre la démocratie dans le monde, s’opposer à la volonté démocratique du peuple criméen de disposer de lui-même, une opposition qu’ils justifient au nom du droit international alors que cette résolution, strictement parlant, n’en fait pas partie.

Taïwan

Depuis la résolution 2758, adoptée par l’Onu en 1972, le gouvernement de Beijing représente à l’Onu non seulement la Chine continentale, mais également l’ile de Taïwan.

Depuis que le gouvernement de Chiang Kaï-chek s’y est réfugié en 1950 (après avoir perdu la guerre civile chinoise), l’ile possède une complète autonomie gouvernementale… et en jouira tant qu’elle évite de proclamer son indépendance.

Sachant cela, Washington essaie depuis des années de convaincre la population de l’ile de franchir la ligne rouge tracée par Beijing.

Le but de Washington est de répéter le ‘truc’ qui a si bien fonctionné en Ukraine, soit de susciter une guerre avec son voisin afin d’affaiblir l’armée de ce dernier.

Pour freiner l’accession de la Chine au titre de première puissance économique mondiale, les dirigeants américains souhaitent donc l’affaiblir par une guerre ruineuse.

Washington n’a jamais caché son intention de reconnaitre l’indépendance de Taïwan dès que le gouvernement de l’ile la proclamera.

Toutefois, Taïwan ne peut accéder à l’indépendance en vertu du droit international. Pourquoi ? Tout simplement parce que son profil ethnique ne se distingue pas celui de la Chine continentale.

Lorsque le gouvernement de Chiang Kaï-chek s’installe à Taïwan, accompagné de deux-millions de partisans, il y instaure une ‘Terreur blanche’ qui durera de 1949 à 1987 et qui se fit principalement aux dépens de la population autochtone de l’ile (qui le percevait comme un envahisseur).

Si bien que de nos jours, Taïwan est peuplé à 95 % de Hans alors que cette ethnie forme 92 % de la population de la Chine continentale.

En définitive, tout ce qui distingue Taïwan de la Chine continentale, c’est le niveau de vie, les caractères d’écriture et le système politique.

Bref, rien qui justifie l’indépendance.

Quant à l’adoption d’une résolution de l’Onu qui légaliserait l’indépendance de Taïwan, il faudrait que le représentant de la Chine au Conseil de sécurité (où Beijing dispose d’un droit de véto) soit soudainement retenu au lit par une vilaine grippe…

Références :
Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux
Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
D’un simple décret, Khrouchtchev fit don de la Crimée à l’Ukraine en 1954
Le droit du peuple québécois à l’autodétermination et à l’indépendance
Le pouvoir constituant du peuple québécois et l’accession à l’indépendance (1re partie)
Le pouvoir constituant du peuple québécois et la coexistence avec les peuples autochtones (2e partie)
Résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies
Résolution 2625 de l’Assemblée générale des Nations unies
Résolution de l’Onu appelant au respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine
Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies
Terreur blanche (Taïwan)

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| Géopolitique, Guerre russo-ukrainienne, Justice, Politique internationale | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Forcer la gouverneure générale à parler français : une lutte futile

Publié le 2 octobre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

Madame Mary Simon est la première Autochtone à occuper le poste de gouverneur général du Canada. Sa nomination a suscité la controverse parce qu’elle ne parle pas le français.

Entre nous, si elle ne parlait ni le français ni l’anglais, si elle était même sourde et muette, est-ce que cela changerait quelque chose ? Du moment qu’elle peut voir le doigt qui pointe vers l’endroit où elle doit apposer la signature royale, c’est bien suffisant.

Le ‘scandale’ de sa méconnaissance du français, même trois ans après sa nomination, est essentiellement une indignation limitée à ceux qui n’ont pas encore compris ce qu’est le gouvernement canadien.

Pour ces derniers, ce qui leur vient à l’esprit lorsqu’on parle du fédéral, ce sont les traits de Justin Trudeau, de Mélanie Joly, de Pablo Rodriquez, de François-Philippe Champagne, entre autres.

Tous des Québécois à la mine sympathique.

En réalité, ces gens ne sont que l’interface ministérielle de l’État canadien. Derrière cette façade se cache une fonction publique qui, dans la capitale du pays, travaille en anglais.

Elle travaille en anglais parce qu’à Ottawa, elle est majoritairement composée d’Anglophones unilingues. Secondairement, on y trouve des Francophones bilingues et finalement des Anglophones bilingues. Tous ces fonctionnaires ont une chose en commun; la connaissance de l’anglais, leur langue de travail.

À la commission Rouleau (au sujet du ‘Convoi de la liberté’), tous les fonctionnaires francophones, sans exception, ont préféré témoigner en anglais, la langue qu’ils connaissent le mieux pour parler de leur travail.

Précisons que dans les portes satellites du fédéral au Québec, la majorité des employés sont des Francophones bilingues et secondairement des Anglophones (bilingues ou unilingues). Tous ces gens ont une chose en commun; la connaissance de l’anglais anglais puisque leurs rapports, destinés aux décideurs à Ottawa, doivent être rédigés dans cette langue.

Avant 1969, presque tous les jugements de la Cour suprême du Canada étaient publiés exclusivement en anglais. C’est l’élection d’un gouvernement indépendantiste à Québec en 1976 qui a sonné le réveil du plus haut tribunal du pays à l’importance du bilinguisme.

Depuis 1867, 17 des 30 gouverneurs généraux provenaient de la noblesse anglaise. Et à ce jour, tous les représentants de la monarchie britannique au pays (dont Mme Simon) ont une chose en commun : la connaissance de l’anglais.

L’adoption d’une nouvelle constitution canadienne en 1982 était une belle occasion d’abolir ce poste inutile. Mais puisqu’il a été reconduit, laissons donc cette pauvre Mary Simon terminer son mandat en paix.

À l’heure où un déluge migratoire voulu par Ottawa risque d’entrainer le déclin irréversible du français au Québec — et conséquemment, l’extinction du peuple francoQuébécois — il y a des combats plus importants que celui-là.

Références :
Anciens gouverneurs généraux
Aperçu du fonctionnement interne de l’État canadien
Français: la Cour suprême devrait être exemplaire
Incapable de parler français après trois ans comme gouverneure générale: les libéraux défendent leur nomination de Mary Simon
Incapacité à parler le français: le Bloc va demander à la gouverneure générale de témoigner en comité
La façade ministérielle de l’État canadien

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La sixième saison du télé-crochet Révolution

Publié le 30 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute

Il y a trois ans sur ce blogue, j’avais présenté le concours de danse télévisée ‘Révolution’.

La série en est à sa sixième saison.

Ont été invités à participer à la série de cette année, vingt-quatre danseurs ou groupes de danseurs qui se sont illustrés au cours des cinq premières saisons.

Les trois premiers épisodes ont consisté à faire le tri entre eux afin de retenir la crème de la crème, celle qui s’affrontera au cours du reste de la saison.

L’épisode de dimanche soir fut exceptionnel. Rarement a-t-on vu autant de créativité, d’audace et de talents présentés en une heure.

Ceux qui l’ont raté peuvent se reprendre pour un temps limité sur l’internet ou grâce à l’application TVA+ pour appareils mobiles (une application disponible sur l’Apple Store).

Sinon, l’article paru dimanche soir sur le site du Journal de Montréal en donne un aperçu (sans la captation à 360° de l’instant le plus spectaculaire des performances).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La vie nocturne de Montréal et le cas d’un cabaret de quartier

Publié le 29 septembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes
Manisfestion d’appui au cabaret La Tulipe

De la salle de cinéma muet au cabaret bruyant

Au début du XXe siècle, Montréal était connue comme le ‘Paris’ de l’Amérique du Nord.

Le vendredi soir, de riches Américains louaient des cabines dans le train de nuit qui reliait New York à Montréal afin de fêter le lendemain soir dans les clubs de jazz du quartier de la Petite Bourgogne, où l’alcool coulait à flots.

Rappelons qu’au sud de la frontière, la prohibition régnait aux États-Unis.

Pendant ce temps, les familles qui fuyaient la misère des campagnes québécoises s’entassaient dans les logements insalubres de l’Est de la ville. Montréal possédait alors un des taux de tuberculose les plus élevés en Amérique du Nord.

Face à ce paupérisme, les quelques entrepreneurs qui ouvraient des salles de spectacle dédiées aux ouvriers étaient presque perçus comme des bienfaiteurs en permettant à ces derniers, le temps d’un divertissement, d’oublier leur condition sociale.

Quand le Théâtre Dominion, financé par la Confederation Amusement Ltd, ouvre ses portes en 1913, c’est d’abord une salle de cinéma muet où les projections, entrecoupées d’entractes musicaux, sont accompagnées au piano.

Il en sera ainsi pendant seize ans, jusqu’à l’arrivée du cinéma parlant.

Si cette salle était demeurée un cinéma de quartier, cela ne créerait pas de problème de voisinage puisqu’il n’est pas rentable de programmer, dans les milieux ouvriers, des films qui débutent très tard en soirée.

C’est ainsi que de nos jours, le denier film projeté au Cinéma Beaubien débute à 21h30 pour se terminer vers 23h.

Le problème du théâtre Dominion, c’est qu’il est devenu le seul ‘cabaret de quartier’ de Montréal alors que tous les autres étaient situés au centre-ville.

L’âge d’or de la vie nocturne montréalaise

Dans les années 1940 à 1960, Montréal devint la Mecque du divertissement au Canada; c’est à cette époque qu’on vit se multiplier les spectacles offerts tous les soirs, au bénéfice principalement de touristes.

En 1944, c’est dans la métropole que s’établit l’effeuilleuse Lily Saint-Cyr, pourtant Américaine de naissance. En 1951, Alain Bernardin fonde le Crazy Horse Saloon de Paris après avoir vu son spectacle à Montréal.

À cette époque, le règlement municipal concernant le tapage nocturne visait plus des fêtards au sortir des tavernes que les établissements de spectacle. Et ce, pour deux raisons.

Premièrement parce que les cabarets étaient situés au centre-ville. Et deuxièmement parce que personne n’osait se plaindre d’eux puisqu’ils appartenaient à la pègre.

Le règlement anti-bruit du Plateau Mont-Royal

Un règlement bien écrit est un règlement facile d’application.

L’article 9 du règlement anti-bruit de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal interdit tout bruit perceptible hors d’un appartement ou d’un établissement commercial.

Lorsqu’un citoyen se plaint du bruit fait par un voisin, la police n’a même pas besoin d’entrer chez ce voisin; il lui suffit d’aller chez le plaignant, d’y entendre le bruit en question et de glisser la contravention sous la porte du voisin tapageur.

Depuis des années, l’arrondissement du Plateau Mont-Royal a refusé de sévir à l’égard des boites de nuit, des bars, des restaurants, des théâtres bruyants du quartier, se contentant d’empocher l’argent des contraventions. Pour la ville, le tapage nocturne était une source intéressante de revenus.

Pour les plaignants, la seule manière de forcer la ville à régler le problème était de la poursuivre devant les tribunaux.

En raison de l’inaccessibilité économique des tribunaux, les familles du plateau rongeaient leur frein. Jusqu’au jour où un citoyen fortuné décida de s’adresser aux tribunaux afin d’obtenir justice.

Officiellement, cette cause opposa un citoyen à la ville. Dans les faits, ce citoyen avait derrière lui des dizaines de milliers de travailleurs dans une situation analogue à la sienne un peu partout sur l’ile de Montréal.

De nos jours, toutes les personnes qui louent un logement s’attendent et exigent qu’il soit habitable.

Or ‘habitable’, cela ne signifie pas seulement que ce logement soit doté d’un toit et des vitres aux fenêtres qui les protègent des intempéries, qu’il soit doté d’un système de chauffage, mais également que les enfants et leurs parents puissent y dormir en paix.

Un cataplasme sur une jambe de bois

En panique depuis le jugement unanime de la Cour d’appel du Québec, l’administration Plante se propose de soustraire la pollution sonore de l’industrie du divertissement de l’application de l’article 9 de son règlement anti-bruit.

Pendant deux heures aujourd’hui, j’ai cherché en vain sur l’internet le texte exact du nouveau règlement anti-bruit de la ville.

Les citoyens inquiets de l’intention de la ville ont quelques jours seulement pour s’opposer à un règlement fantomatique dont la teneur est maintenue secrète.

Selon ce qu’on en sait, le nouveau règlement ne changera strictement rien.

Dans la cause concernant le cabaret La Tulipe, le plaignant s’est appuyé sur l’article 9 parce c’était l’argument légal le plus simple à démontrer; en substance, il demandait aux tribunaux de forcer la ville à faire respecter son propre règlement.

Même si l’article 9 du règlement municipal n’avait pas existé, le plaignant se serait appuyé sur ses droits constitutionnels. Ce que les tribunaux lui auraient accordé sans hésitation.

L’article 6 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne se lit comme suit :

Toute personne a droit à la jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens, sauf dans la mesure prévue par la loi.

En d’autres mots, exempter l’industrie du divertissement de l’application de l’article 9 rend le nouveau règlement invalide parce que contraire aux libertés fondamentales du Québec.

Conclusion

L’administration Plante entend faire reposer le ‘nightlife’ de Montréal sur le sacrifice de ses travailleurs.

Si cette gauche caviar au pouvoir — celle qui se paie des huitres à 350$ à Paris ou qui boit du vin à 60$ la bouteille à Vienne — est incapable de comprendre que cela est une violation de nos droits fondamentaux, elle ne doit pas s’attendre à être réélue.

Référence : Un changement au règlement sur le bruit inquiète les citoyens du Plateau

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/20 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Par un matin brumeux

Publié le 28 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
Stade olympique



Au Jardin botanique

Ce matin, lorsque j’ai finalement tiré mes stores, j’ai eu la surprise de voir que la ville était envahie par la brume.

Je me suis mis immédiatement en route vers le Jardin botanique. Parce que je sais que les matins brumeux à Montréal ne durent jamais très longtemps.

Les photos ci-dessus ont été prises en moins de dix minutes.

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3 [1mm d’épaisseur]).
Post-traitement : Nik Color Efex Pro
1re photo : 1/25 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 16,6 mm
2e  photo : 1/6 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 16,6 mm
3e  photo : 1/0,3 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 16,6 mm
4e  photo : 1/15 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 16,6 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel