Les homicides policiers d’Autochtones au Canada

Publié le 25 janvier 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

En 2024, dix-neuf Autochtones ont été tués par la police canadienne

Au recensement de 2021, 1,8 million d’Autochtones habitaient au Canada.

Même s’ils représentent 5 % de la population canadienne, ils ont compté pour 26 % des 72 personnes tuées en 2024 lors d’interventions policières au pays.

C’est le pourcentage le plus élevé depuis l’an 2000; entre 2000 et 2023, la moyenne était de 17 %.

Lorsqu’on tient compte de la taille des populations concernées, les Autochtones canadiens ont deux fois plus de risques d’être tués par des policiers que les personnes à la peau pigmentée aux États-Unis.

La moitié de ces homicides ont été commis par la Gendarmerie royale du Canada. De plus, le cinquième des Autochtones tués par la police l’ont été en détention, c’est-à-dire alors qu’ils étaient désarmés et totalement à la merci de leurs geôliers.

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En raison de sa complexité, le graphique ci-dessus mérite des explications.

À gauche, l’axe vertical indique le pourcentage d’Autochtones au sein de la population d’une province ou d’un territoire. C’est ainsi que le trait horizontal vert au-dessus du Nunavut indique que dans ce territoire, environ 85 % de la population est autochtone.

À droite, l’axe vertical permet de quantifier la hauteur des bandes verticales mauves. Celles-ci représentent le pourcentage d’Autochtones canadiens tués qui l’ont été dans cette province.

Il fut de 26 % en Saskatchewan et au Manitoba, de 16 % en Alberta et en Ontario, et de 5 % en Colombie-Britannique, au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Les bandes verticales bleu poudre indiquent la population autochtone d’une province en nombre absolu. La plus haute de ces bandes est au sujet de l’Ontario. C’est là que vivent 406 590 Autochtones, soit 23,9 % de tous les Autochtones du pays, mais seulement 2,9 % (le trait vert) de la population de cette province.

Le cas du Manitoba est intéressant.

2019-11-29-21-raisonsOn se rappellera que cette province s’est illustrée dans la campagne anglo-canadienne contre la loi 21 (au sujet de la laïcité de l’État).

Pour les dirigeants de cette province, le droit d’une personne ‘blanche’ de porter des signes religieux ostentatoires a plus d’importance que le droit d’un Autochtone à la vie.

Près d’un Manitobain sur cinq (18,1 %) est Autochtone. De nos jours, ils y constituent un sous-prolétariat dont la misère sociale s’exprime par leur surreprésentation dans les prisons de cette province à la suite d’accusations de vagabondage, si ce n’est d’avoir commis des méfaits mineurs.

Selon des rapports internes du ministère des Affaires indiennes, de tous les Autochtones du pays, ceux du Manitoba sont les plus à risque de grandir dans la pauvreté, d’abandonner l’école, de dépendre de l’aide sociale, de vivre dans des logements délabrés et d’être victimes de violence familiale ou policière.

Dans cette province, 62 % des enfants Autochtones vivent sous le seuil de pauvreté alors que cette proportion est de 25 % dans l’ensemble des enfants Autochtones du pays.

Si les pensionnats autochtones ont y disparu dans les années 1990, les services sociaux de la province utilisent encore tous les prétextes pour confier des enfants Autochtones à des familles d’accueil hors des réserves indiennes. Ce qui a le même effet.

Parmi les Autochtones du pays, ceux du Manitoba détiennent le plus faible taux de diplomation du secondaire.

Le taux de bénéficiaires de l’aide sociale y est également le plus élevé au pays; dans certaines communautés, 80 % de la population autochtone en dépend.

Les données publiées cette semaine au sujet des homicides policiers d’Autochtones nous amènent à nous demander en quoi cette province peut se permettre de faire la morale aux autres quant à la protection des droits fondamentaux.

Références :
La population autochtone continue de croître
Manitoba : droits fondamentaux et laïcité
Plus du quart des personnes tuées par la police en 2024 au Canada étaient autochtones

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La corruption politique en Grande-Bretagne

Publié le 3 décembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

L’exemple québécois

Une des lois les plus importantes adoptées par le gouvernement péquiste de René Lévesque est celle qui concerne le financement politique au Québec.

Au départ, cette loi était déjà une des plus restrictives au monde. Les amendements apportés depuis en ont fait probablement la plus stricte de toutes.

Pour éviter que nos élus soient à la solde d’intérêts obscurs, cette loi fait en sorte que toute la classe politique n’est redevable qu’aux gens d’ici.

Concrètement, seuls les citoyens québécois sont autorisés à contribuer au financement des candidats et des formations politiques du Québec. Cela est interdit aux entreprises (même québécoises), aux syndicats et aux organisations non gouvernementales (ONGs).

La contribution annuelle maximale est de 100 $ par citoyen, un maximum porté à 200 $ les années électorales.

Financement politique en Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, le financement politique est de la corruption légalisée.

Dans ce pays, il n’y a aucune limite à l’argent qui peut être versé à un parti politique. Il y a seulement une obligation de déclarer ce don à la Commission électorale s’il est au-delà d’un certain montant.

Seuls doivent être déclarés, les dons versés à la caisse électorale d’un parti qui dépassent 7 500 £ et les dons supérieurs à 1 500 £ qui sont versés à une association de comté.

Les donateurs ne peuvent être que des citoyens ou des syndicats britanniques, de même que des compagnies enregistrées en Grande-Bretagne (même si elles n’y font pas véritablement affaire).

De la même manière, n’importe quelle ONG américaine peut verser des dons par l’intermédiaire de sa succursale britannique.

La Commission électorale ne vérifie pas la légalité des dons; c’est le rôle des partis politiques de s’en assurer. Malheureusement, ceux-ci n’ont pas intérêt à trouver quoi que ce soit d’irrégulier.

À partir des registres de la Commission, l’ONG Transparency International a scruté 78 735 dons versés officiellement à des politiciens britanniques entre 2002 et 2024, pour un total de 1,2 milliard de livres sterling.

Selon cette ONG, 115 millions £ (environ le dixième de tout ce financement) proviennent de sources opaques ou suspectes.

Cet argent est versé par des entreprises douteuses (parce qu’elles n’en ont pas les moyens), par des associations dont la liste des bailleurs de fonds est maintenue secrète, et par des sociétés-écrans qui servent de paravent à des associations ‘caritatives’ étrangères bannies dans certains pays, etc.

De plus, cette corruption prend aussi la forme de cadeaux valant des millions de livres sterling versés par des gouvernements étrangers.

Ces cadeaux comprennent des voyages, toutes dépenses payées, totalisant 11,6 millions de livres sterling. Ils sont offerts par le Qatar (460 000 £), l’Arabie saoudite (400 000 £), le Bahreïn (200 000 £) et l’Azerbaïdjan (140 000 £).

En 2022, le gouvernement conservateur a modifié la loi électorale de manière à retirer à la Commission électorale son pouvoir d’entamer des poursuites criminelles contre ceux qui violent la loi à ce sujet. Depuis ce temps, il est devenu inutile de dénoncer le financement illégal auprès de Commission.

De plus, les associations sans statut légal n’ont plus besoin de s’enregistrer auprès de la Commission tant et aussi longtemps que leurs contributions sont inférieures à 37 270 £ par année (soit environ 66 500 dollars canadiens).

Ce qui signifie que les données publiées par Transparency International représentent une grossière sous-estimation de la corruption britannique.

Références :
Le véritable héritage de René Lévesque
Political funding in the United Kingdom
Rules for funding for political parties
UK politics infiltrated by ‘dark money’ with 10% of donations from dubious sources

Complément de lecture : La corruption au parlement européen

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les garderies-ghettos

Publié le 13 novembre 2024 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

C’est le journaliste Francis Vailles, de La Presse qui révélait hier que dans la région de Montréal, trente-six garderies subventionnées par l’État n’acceptent que des enfants qui appartiennent à certaines minorités ethniques ou religieuses.

Ces garderies offrent environ deux pour cent des 134 000 places disponibles dans la région de Montréal⁠.

C’est en 1998 que le Québec a déconfessionnalisé son système scolaire, abolissant ainsi à la fois les commissions scolaires catholiques et protestantes.

Qu’un quart de siècle plus tard, apparaissent des garderies confessionnelles subventionnées par l’État, cela représente un retour en arrière.

Si une garderie veut se constituer en ghetto qui n’accepte que des enfants de parents qui partagent la même confession religieuse ou la même ethnie — voire la même aisance financière — elle ne doit pas être subventionnée par l’État.

Les dangers de la ghettoïsation

Quarante ans après que le parlement de Stockholm eut décidé de transformer la Suède en un pays multiculturel, celui-ci est devenu la capitale du viol en Occident.

Non pas que le multiculturalisme ou que l’immigration conduisent séparément à ce résultat, mais parce que de 2005 à 2016 ce pays a accueilli un grand nombre de réfugiés — majoritairement d’Afghanistan, d’Iran, d’Irak, de Syrie, de Somalie et d’Érythrée — qu’il n’a pas pris le soin d’intégrer à la culture du pays en raison du laisser-faire inhérent au multiculturalisme.

Or leur nombre n’est pas négligeable; en 2019, un Suédois sur cinq était né à l’Etranger.

De son côté, la France est opposée au multiculturalisme. Mais elle a laissé se développer des banlieues qui se sont constituées en ghettos mono-ethniques au sein desquels les valeurs républicaines sont demeurées étrangères à la mentalité de la majorité des jeunes qui y habitent.

Multiculturalisme vs convergence culturelle

Le multiculturalisme canadien encourage l’appartenance ethnique en tant que marqueur identitaire. Il favorise la tendance naturelle du repli rassurant entre semblables.

De son côté, la convergence culturelle n’oblige pas le Québécois né à l’Étranger à épouser les valeurs québécoises. Mais il le motive, entre autres, en pénalisant le repli sur soi.

Cesser le financement des garderies-ghettos par l’État les rend plus onéreuses et dissuade ainsi les parents d’y envoyer leurs enfants.

La solution du guichet unique

L’apparition des garderies-ghettos est le résultat du laisser-faire de la CAQ.

Ce laisser-faire s’explique par le fait que la manière pour la CAQ de diminuer les taxes tout en prétendant que cela n’affecte pas la qualité des services, c’est de ne jamais vérifier dans quelle mesure les normes sont respectées, notamment après l’adoption de budgets insuffisants.

Et comme chaque dollar dépensé en inspection est un dollar de moins pour créer une place en garderie, c’est une raison de plus pour ne pas aller voir ce qu’on a intérêt à ne pas savoir.

Pour empêcher les garderies de se constituer en ghettos, le gouvernement se propose de créer un guichet unique qui attribuera les places automatiquement à partir de l’automne 2025.

Comme c’est facile.

Dans un pays idéal, les parents devraient avoir le choix de la garderie où envoyer leurs enfants. S’ils jugent approprié de les retirer d’une garderie privée subventionnée parce que la salubrité ou l’encadrement pédagogique y laisse à désirer, ils devraient en avoir le droit.

Malheureusement, dans un contexte de sous-financement des garderies et du nombre insuffisant de places, le choix des parents est limité.

Si en plus, c’est un ordinateur qui détermine là où leurs bambins doivent aller, on abolit tout incitatif à l’excellence de la part des garderies subventionnées. C’est le nivèlement par le bas.

Évidemment, le guichet unique existe aussi en santé. Mais le nivèlement par le bas y est contré par les inspections des Ordres professionnels qui s’assurent du maintien de la qualité des services. Ce qui n’est pas le cas du personnel en garderie privée.

Ce que l’article de La Presse nous apprend, c’est qu’à défaut d’inspections de routine, avant que le gouvernement apprenne les lacunes qui sévissent dans une garderie, cela prend des années.

Après l’instauration de son guichet unique, commenceront les années au cours desquelles les parents seront forcés d’envoyer leurs enfants à la garderie déterminée par ‘l’ordinateur de la CAQ’.

Références :
Confessionnalisme et neutralité religieuse dans les écoles de Montréal
Immigration en Suède
La convergence culturelle : communion et symbiose
La Suède, capitale du viol en Occident
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Places en garderie : un « vrai » guichet unique dans un an
Trente-six CPE sélectionnent selon l’ethnie ou la religion

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le contrôle coercitif

Publié le 11 octobre 2024 | Temps de lecture : 1 minute

À voir…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’influence politique des médias sociaux

Publié le 10 octobre 2024 | Temps de lecture : 1 minute


 
Selon un sondage effectué aux États-Unis entre le 16 et le 22 septembre dernier par le Pew Research Center, près de la moitié des jeunes adultes utilisent les médias sociaux comme principale source d’information au sujet de la politique américaine.

Les personnes âgées sont les seules demeurées majoritairement fidèles au petit écran, suivies par les 50 à 64 ans.

Quant aux sites web (accédés directement ou par le biais des moteurs de recherche), ils constituent la principale source de nouvelles politiques chez environ le tiers de l’électorat américain.

Loin derrière eux se trouvent les médias les plus anciens (radio et quotidiens imprimés).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La vie nocturne de Montréal et le cas d’un cabaret de quartier

Publié le 29 septembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes
Manisfestion d’appui au cabaret La Tulipe

De la salle de cinéma muet au cabaret bruyant

Au début du XXe siècle, Montréal était connue comme le ‘Paris’ de l’Amérique du Nord.

Le vendredi soir, de riches Américains louaient des cabines dans le train de nuit qui reliait New York à Montréal afin de fêter le lendemain soir dans les clubs de jazz du quartier de la Petite Bourgogne, où l’alcool coulait à flots.

Rappelons qu’au sud de la frontière, la prohibition régnait aux États-Unis.

Pendant ce temps, les familles qui fuyaient la misère des campagnes québécoises s’entassaient dans les logements insalubres de l’Est de la ville. Montréal possédait alors un des taux de tuberculose les plus élevés en Amérique du Nord.

Face à ce paupérisme, les quelques entrepreneurs qui ouvraient des salles de spectacle dédiées aux ouvriers étaient presque perçus comme des bienfaiteurs en permettant à ces derniers, le temps d’un divertissement, d’oublier leur condition sociale.

Quand le Théâtre Dominion, financé par la Confederation Amusement Ltd, ouvre ses portes en 1913, c’est d’abord une salle de cinéma muet où les projections, entrecoupées d’entractes musicaux, sont accompagnées au piano.

Il en sera ainsi pendant seize ans, jusqu’à l’arrivée du cinéma parlant.

Si cette salle était demeurée un cinéma de quartier, cela ne créerait pas de problème de voisinage puisqu’il n’est pas rentable de programmer, dans les milieux ouvriers, des films qui débutent très tard en soirée.

C’est ainsi que de nos jours, le denier film projeté au Cinéma Beaubien débute à 21h30 pour se terminer vers 23h.

Le problème du théâtre Dominion, c’est qu’il est devenu le seul ‘cabaret de quartier’ de Montréal alors que tous les autres étaient situés au centre-ville.

L’âge d’or de la vie nocturne montréalaise

Dans les années 1940 à 1960, Montréal devint la Mecque du divertissement au Canada; c’est à cette époque qu’on vit se multiplier les spectacles offerts tous les soirs, au bénéfice principalement de touristes.

En 1944, c’est dans la métropole que s’établit l’effeuilleuse Lily Saint-Cyr, pourtant Américaine de naissance. En 1951, Alain Bernardin fonde le Crazy Horse Saloon de Paris après avoir vu son spectacle à Montréal.

À cette époque, le règlement municipal concernant le tapage nocturne visait plus des fêtards au sortir des tavernes que les établissements de spectacle. Et ce, pour deux raisons.

Premièrement parce que les cabarets étaient situés au centre-ville. Et deuxièmement parce que personne n’osait se plaindre d’eux puisqu’ils appartenaient à la pègre.

Le règlement anti-bruit du Plateau Mont-Royal

Un règlement bien écrit est un règlement facile d’application.

L’article 9 du règlement anti-bruit de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal interdit tout bruit perceptible hors d’un appartement ou d’un établissement commercial.

Lorsqu’un citoyen se plaint du bruit fait par un voisin, la police n’a même pas besoin d’entrer chez ce voisin; il lui suffit d’aller chez le plaignant, d’y entendre le bruit en question et de glisser la contravention sous la porte du voisin tapageur.

Depuis des années, l’arrondissement du Plateau Mont-Royal a refusé de sévir à l’égard des boites de nuit, des bars, des restaurants, des théâtres bruyants du quartier, se contentant d’empocher l’argent des contraventions. Pour la ville, le tapage nocturne était une source intéressante de revenus.

Pour les plaignants, la seule manière de forcer la ville à régler le problème était de la poursuivre devant les tribunaux.

En raison de l’inaccessibilité économique des tribunaux, les familles du plateau rongeaient leur frein. Jusqu’au jour où un citoyen fortuné décida de s’adresser aux tribunaux afin d’obtenir justice.

Officiellement, cette cause opposa un citoyen à la ville. Dans les faits, ce citoyen avait derrière lui des dizaines de milliers de travailleurs dans une situation analogue à la sienne un peu partout sur l’ile de Montréal.

De nos jours, toutes les personnes qui louent un logement s’attendent et exigent qu’il soit habitable.

Or ‘habitable’, cela ne signifie pas seulement que ce logement soit doté d’un toit et des vitres aux fenêtres qui les protègent des intempéries, qu’il soit doté d’un système de chauffage, mais également que les enfants et leurs parents puissent y dormir en paix.

Un cataplasme sur une jambe de bois

En panique depuis le jugement unanime de la Cour d’appel du Québec, l’administration Plante se propose de soustraire la pollution sonore de l’industrie du divertissement de l’application de l’article 9 de son règlement anti-bruit.

Pendant deux heures aujourd’hui, j’ai cherché en vain sur l’internet le texte exact du nouveau règlement anti-bruit de la ville.

Les citoyens inquiets de l’intention de la ville ont quelques jours seulement pour s’opposer à un règlement fantomatique dont la teneur est maintenue secrète.

Selon ce qu’on en sait, le nouveau règlement ne changera strictement rien.

Dans la cause concernant le cabaret La Tulipe, le plaignant s’est appuyé sur l’article 9 parce c’était l’argument légal le plus simple à démontrer; en substance, il demandait aux tribunaux de forcer la ville à faire respecter son propre règlement.

Même si l’article 9 du règlement municipal n’avait pas existé, le plaignant se serait appuyé sur ses droits constitutionnels. Ce que les tribunaux lui auraient accordé sans hésitation.

L’article 6 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne se lit comme suit :

Toute personne a droit à la jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens, sauf dans la mesure prévue par la loi.

En d’autres mots, exempter l’industrie du divertissement de l’application de l’article 9 rend le nouveau règlement invalide parce que contraire aux libertés fondamentales du Québec.

Conclusion

L’administration Plante entend faire reposer le ‘nightlife’ de Montréal sur le sacrifice de ses travailleurs.

Si cette gauche caviar au pouvoir — celle qui se paie des huitres à 350$ à Paris ou qui boit du vin à 60$ la bouteille à Vienne — est incapable de comprendre que cela est une violation de nos droits fondamentaux, elle ne doit pas s’attendre à être réélue.

Référence : Un changement au règlement sur le bruit inquiète les citoyens du Plateau

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/20 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Répartition territoriale des langues parlées à Montréal et à Laval

Publié le 21 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Référence : Cette carte montre la «superdiversité linguistique» unique de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La renaissance de Pignon sur rue

Publié le 9 septembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes


 
Introduction

Après Real World, créée aux États-Unis en 1992, Pignon sur rue fut la deuxième téléréalité au monde.

Diffusée de 1995 à 1999 sur les ondes de Télé-Québec, celle-ci fut donc la première téléréalité québécoise.

De nos jours, le concept de la ‘téléréalité’ est devenu n’importe quoi.

Il comprend des concours où on suit de jeunes adultes, transposés oisivement dans une villa sous les tropiques, qui sont pressés de tomber amoureux avant le dernier épisode.

Il comprend également des compétitions où, pour éviter l’élimination, les participants doivent former des alliances qu’ils seront obligés de trahir s’ils veulent se rendre en finale.

Dans un cas comme dans l’autre, on fait intervenir fréquemment un deus ex machina qui relance l’action lorsqu’elle s’enlise.

Le concept comprend même un concours semblable au premier exemple que nous avons donné, mais où les participants sont nus à la campagne, mais où leurs parties génitales sont brouillées à l’écran pour ne pas choquer les âmes sensibles qui ne peuvent résister à l’envie de l’écouter quand même…

Bref, tout cela est autant de la ’téléréalité’ que de filmer les rats de laboratoire d’une compagnie pharmaceutique.

Avant cette dérive décadente, il y a eu donc la première vraie téléréalité québécoise.

Le Pignon sur rue originel

Cette série consistait à présenter, sous forme d’épisodes hebdomadaires, le quotidien de sept jeunes partis des régions du Québec pour étudier à Montréal et qui avaient accepté d’être colocataires d’un même grand appartement sous l’œil de la caméra.

Offerte depuis sur YouTube, la série originelle demeure un document sociologique exceptionnel au sujet de la génération X québécoise et ce, à une époque où les médias sociaux n’existaient pas.

Le nouveau Pignon sur rue

Dernièrement, on pouvait voir les trois premiers épisodes de la nouvelle mouture de Pignon sur rue sur les ondes de Télé-Québec.

La série est présentée du lundi au jeudi à 18h30. Et chaque épisode est repris le soir même à 23h, puis le lendemain à 11h et à 16h.

De nouveau, on y met en vedette de jeunes adultes provenant de diverses régions du Québec qu’on suit dans leurs déplacements quotidiens. Le tout entrecoupé de vues du quartier de Pointe-Saint-Charles où se trouve la maison qu’ils habitent.

Des sept (trois filles et quatre gars, âgés de 18 à 25 ans), ma préférée est Maureen. En plus d’être attachante, elle répond très bien à mes trois critères d’évaluation : la qualité du français, sa diction et le débit de son élocution.

En deuxième place, Jean-Gabriel — un gaillard qui aimerait être journaliste ou attaché politique (si j’ai bien compris) — est celui qui possède clairement le meilleur vocabulaire, sans les clichés (les ‘genre’ et les ‘Oh my God’) de sa génération.

Des cinq autres participants, deux méritent également de bonnes notes tandis que les trois autres ont des lacunes.

Puisque la force de Pignon sur rue, c’est son aspect sociologique, cette série reflète les préoccupations actuelles de notre société.

Non seulement par les propos des participants, mais également par les choix des créatrices de cette série, qu’elles ont voulue scrupuleusement inclusive; en plus d’un représentant de la diversité quant à l’orientation sexuelle, on y trouve notamment un autiste très léger et une personne atteinte minimalement du trouble de l’attention.

En vue de la troisième mouture de cette série, j’attacherais plus d’importance à l’élocution des participants.

Au départ, j’avais mis les écouteurs intra-auriculaires qui accentuent les graves et dont je me sers pour écouter de la musique. Mais comme je ne comprenais à peu près rien de ce que disait un des participants, j’ai changé pour un casque à la sonorité plus sèche.

Peine perdue; ce participant n’articule pas; on ne comprend pas la moitié de ce qu’il dit. En plus, il parle vite, ce qui n’arrange rien.

Ces deux défauts, on les trouve aussi, dans une mesure plutôt acceptable, chez une participante.

Pour avoir une idée du français parlée par nos jeunes en région, il est essentiel de comprendre ce qu’ils disent. En raison de l’aspect sociologique de la série, il ne s’agit pas ici de choisir des participants exemplaires quant à la qualité de leur français, mais de choisir des gens qui articulent.

Parmi les participants, il aurait été utile d’avoir une musulmane voilée (c’est-à-dire portant le hijab). L’excellente série télévisée Immigrants de souche nous présente des néoQuébécois qui ont fait leur place en région et dont l’ethnicité dépasse le cadre étroit de la pigmentation de la peau, chère à tous ceux qui se targuent d’inclusivité.

J’aurais aimé entendre la voix de cette participante musulmane et voir la dynamique qu’elle aurait instaurée par sa différence vestimentaire.

En dépit de sa distribution ‘catholique blanche marbrée de brun’, cette série s’annonce tout aussi passionnante que sa célèbre mouture précédente, devenue historique, et qui nous permet de comparer l’évolution des mentalités depuis.

J’attends déjà avec impatience les prochains épisodes et je n’ai aucun doute que cette série deviendra une mine d’or pour les sociologues et pour tous ceux qui veulent comprendre la société québécoise actuelle.

Ceux qui ont manqué les premiers épisodes peuvent se reprendre grâce à la vidéo sur demande sur le site de Radio-Québec.

Référence : Nouvelle mouture de «Pignon sur rue»: sept jeunes aux horizons différents débarquent à Montréal

Complément de lecture : 25 ans de téléréalité au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Guerre au Proche-Orient et racisme woke

Publié le 11 juillet 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

On apprenait hier qu’on organise sur les médias sociaux un boycottage des restaurants montréalais qui appartiennent à des Québécois de confession juive ou de descendance juive.

L’idée de boycotter les restaurants ‘juifs’ est née aux États-Unis.

L’appartenance ethnique est la fondation sur laquelle se sont édifiées les sociétés anglo-saxonnes; sous l’appellation de ‘multiculturalisme’ se cache un tribalisme qui sape la cohésion sociale de ces sociétés.

Ce tribalisme est omniprésent. Dans ces pays, même l’antiracisme (dont le wokisme) contribue à perpétuer involontairement l’enracinement profond de l’appartenance ethnique en tant que vecteur identitaire.

Lorsqu’on dit que ces restaurants sont ciblés en raison de leurs liens avec Israël, c’est faux; ils sont visés en raison de l’appartenance ethnique de leurs propriétaires.

Le boycottage des entreprises en Israël (ou celui des produits agricoles importés des colonies juives en Palestine) peut se justifier en raison de la relation entre la puissance économique d’Israël et sa puissance militaire.

Mais les restaurants ‘juifs’ de Montréal et leurs propriétaires ne paient pas d’impôt à l’État d’Israël. On peut présumer qu’il leur arrive de cotiser à des causes israéliennes, mais cela n’est qu’une présomption.

Ce boycottage est contraire à la Charte québécoise des droits et libertés. Son article 10 interdit toute discrimination fondée sur la religion et l’origine ethnique ou nationale.

Or, on a affaire ici à une discrimination ethnique qui se présente hypocritement sous le couvert de l’anticolonialisme et de l’appui à la cause palestinienne.

Que ce boycottage soit dirigé contre des entrepreneurs québécois de descendance juive, arabe, russe, chinoise ou autres, cela constitue une menace à la paix sociale québécoise. Une menace qui doit être condamnée dans les termes les plus sévères.

Références :
Boycottage de restaurants : Parce que « nous sommes juifs »
Europeans are experiencing a ‘wave of antisemitism’, survey finds
La convergence culturelle : communion et symbiose
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
McGill : protestataires vs donateurs

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Deux nouvelles sous le thème de la diversité sociale

Publié le 6 juillet 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

Une bonne nouvelle de Grande-Bretagne

Ce matin, le nouveau premier ministre britannique annonçait la composition de son Conseil des ministres.

Comme c’est souvent le cas en Angleterre, Keir Starmer a adressé son premier discours à la nation dans la rue, devant sa résidence officielle du 10 de la rue Downing.

Sa formation politique, le Parti travailliste, étant de la gauche traditionnelle, l’accent a été mis sur la diversité sociale. En effet, son cabinet fait une large place à des personnes issues de familles modestes formées à l’école publique.

En faisant cette annonce, le premier ministre a déclaré :

« Pendant trop longtemps, nous avons ignoré les personnes qui se comportaient en bons citoyens, qui travaillaient dur tous les jours. Je veux dire très clairement à ces personnes [qu’avec moi] elles ne seront plus ignorées. Notre mission de renouveau est urgente et nous commençons aujourd’hui.»

En Amérique du Nord, les règles qui régissent les mises en candidature politique sont des barrières économiques qui empêchent les classes laborieuses d’accéder au pouvoir.

C’est ainsi que le Congrès américain est exclusivement composé de millionnaires, généralement masculins à la peau pâle.

Ici même à Montréal, vous ne trouverez pas de travailleurs manuels ou d’assistés sociaux au sein de l’administration de Valérie Plante; ce sont tous de jeunes parvenus, qui aiment commander des huitres à Paris ou boire des vins dispendieux à Vienne, et qui ont été choisis pour composer un portrait de famille représentant toutes les nuances de la pigmentation humaine.

Lorsque l’avocate Cathy Wong — à l’époque, deuxième personne en ordre d’importance au sein de l’administration Plante — demande à un conseiller municipal de confession juive de ne pas se représenter aux élections afin de faire place à la ‘diversité’, elle veut dire qu’il nuit à ce portrait de famille. Parce que les Juifs, apparemment, ne font pas partie de la ‘diversité’.

L’an dernier, la ville de Montréal a démantelé 240 campements d’itinérants pour les forcer à aller dans des refuges qui, en réalité, n’acceptent plus personne parce que débordés par la crise du logement.

Le résultat, c’est que, expulsés des terrains vacants sous les ponts, ils se dispersent plutôt dans les quartiers centraux de la ville où ils agressent les passants et traumatisent les enfants des garderies ou des écoles à proximité.

De la même manière, l’administration Plante s’est acharnée contre Guylain Levasseur, ce bon samaritain qui alimente gratuitement les itinérants dans les campements ‘illégaux’ et conséquemment, fait concurrence aux travailleurs sociaux patentés de la ville.

Une mauvaise nouvelle des États-Unis

Mais par-dessus tout, la nouvelle du jour qui m’a fait le plus sursauter est ce clip vidéo, publié sur TikTok, dans lequel John McEntee — responsable du personnel de la Maison-Blanche sous Donald Trump — s’est vanté de faire l’aumône aux itinérants qu’il rencontre en leur donnant des billets contrefaits de 5$ afin qu’ils se fassent arrêter par la police en voulant s’en servir. Ce qui lui permet de faire œuvre utile en débarrassant les rues de ces gens-là.

Rappelons que George Floyd a été assassiné lors d’une arrestation policière après avoir effectué un achat payé avec un billet de banque contrefait. Or, on n’a jamais su si Floyd savait que son billet était un faux.

Je soupçonne que John McEntee a simplement voulu faire parler de lui comme aime le faire son ancien patron à la Maison-Blanche. Mais le simple fait que, de nos jours, on puisse sentir le besoin de publier des messages aussi outrageants, cela est le signe d’une société profondément malade.

Références :
Au Royaume-Uni, le nouveau premier ministre travailliste Keir Starmer forme un gouvernement marqué par la diversité sociale
En marge du meurtre de George Floyd
Guylain Levasseur vs l’hypocrisie bourgeoise de l’administration Plante
Le manque de jugement de l’avocate Wong
Les itinérants-campeurs et la gestion du risque
Montée du nombre de cas de COVID-19 dans les refuges pour itinérants à Montréal
Plus de 240 campements d’itinérants démantelés depuis le début de l’année à Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel