Guerre au Proche-Orient et racisme woke

11 juillet 2024

On apprenait hier qu’on organise sur les médias sociaux un boycottage des restaurants montréalais qui appartiennent à des Québécois de confession juive ou de descendance juive.

L’idée de boycotter les restaurants ‘juifs’ est née aux États-Unis.

L’appartenance ethnique est la fondation sur laquelle se sont édifiées les sociétés anglo-saxonnes; sous l’appellation de ‘multiculturalisme’ se cache un tribalisme qui sape la cohésion sociale de ces sociétés.

Ce tribalisme est omniprésent. Dans ces pays, même l’antiracisme (dont le wokisme) contribue à perpétuer involontairement l’enracinement profond de l’appartenance ethnique en tant que vecteur identitaire.

Lorsqu’on dit que ces restaurants sont ciblés en raison de leurs liens avec Israël, c’est faux; ils sont visés en raison de l’appartenance ethnique de leurs propriétaires.

Le boycottage des entreprises en Israël (ou celui des produits agricoles importés des colonies juives en Palestine) peut se justifier en raison de la relation entre la puissance économique d’Israël et sa puissance militaire.

Mais les restaurants ‘juifs’ de Montréal et leurs propriétaires ne paient pas d’impôt à l’État d’Israël. On peut présumer qu’il leur arrive de cotiser à des causes israéliennes, mais cela n’est qu’une présomption.

Ce boycottage est contraire à la Charte québécoise des droits et libertés. Son article 10 interdit toute discrimination fondée sur la religion et l’origine ethnique ou nationale.

Or, on a affaire ici à une discrimination ethnique qui se présente hypocritement sous le couvert de l’anticolonialisme et de l’appui à la cause palestinienne.

Que ce boycottage soit dirigé contre des entrepreneurs québécois de descendance juive, arabe, russe, chinoise ou autres, cela constitue une menace à la paix sociale québécoise. Une menace qui doit être condamnée dans les termes les plus sévères.

Références :
Boycottage de restaurants : Parce que « nous sommes juifs »
Europeans are experiencing a ‘wave of antisemitism’, survey finds
La convergence culturelle : communion et symbiose
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
McGill : protestataires vs donateurs

2 commentaires

| Racisme, Sociologie | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Deux nouvelles sous le thème de la diversité sociale

6 juillet 2024

Une bonne nouvelle de Grande-Bretagne

Ce matin, le nouveau premier ministre britannique annonçait la composition de son Conseil des ministres.

Comme c’est souvent le cas en Angleterre, Keir Starmer a adressé son premier discours à la nation dans la rue, devant sa résidence officielle du 10 de la rue Downing.

Sa formation politique, le Parti travailliste, étant de la gauche traditionnelle, l’accent a été mis sur la diversité sociale. En effet, son cabinet fait une large place à des personnes issues de familles modestes formées à l’école publique.

En faisant cette annonce, le premier ministre a déclaré :

« Pendant trop longtemps, nous avons ignoré les personnes qui se comportaient en bons citoyens, qui travaillaient dur tous les jours. Je veux dire très clairement à ces personnes [qu’avec moi] elles ne seront plus ignorées. Notre mission de renouveau est urgente et nous commençons aujourd’hui.»

En Amérique du Nord, les règles qui régissent les mises en candidature politique sont des barrières économiques qui empêchent les classes laborieuses d’accéder au pouvoir.

C’est ainsi que le Congrès américain est exclusivement composé de millionnaires, généralement masculins à la peau pâle.

Ici même à Montréal, vous ne trouverez pas de travailleurs manuels ou d’assistés sociaux au sein de l’administration de Valérie Plante; ce sont tous de jeunes parvenus, qui aiment commander des huitres à Paris ou boire des vins dispendieux à Vienne, et qui ont été choisis pour composer un portrait de famille représentant toutes les nuances de la pigmentation humaine.

Lorsque l’avocate Cathy Wong — à l’époque, deuxième personne en ordre d’importance au sein de l’administration Plante — demande à un conseiller municipal de confession juive de ne pas se représenter aux élections afin de faire place à la ‘diversité’, elle veut dire qu’il nuit à ce portrait de famille. Parce que les Juifs, apparemment, ne font pas partie de la ‘diversité’.

L’an dernier, la ville de Montréal a démantelé 240 campements d’itinérants pour les forcer à aller dans des refuges qui, en réalité, n’acceptent plus personne parce que débordés par la crise du logement.

Le résultat, c’est que, expulsés des terrains vacants sous les ponts, ils se dispersent plutôt dans les quartiers centraux de la ville où ils agressent les passants et traumatisent les enfants des garderies ou des écoles à proximité.

De la même manière, l’administration Plante s’est acharnée contre Guylain Levasseur, ce bon samaritain qui alimente gratuitement les itinérants dans les campements ‘illégaux’ et conséquemment, fait concurrence aux travailleurs sociaux patentés de la ville.

Une mauvaise nouvelle des États-Unis

Mais par-dessus tout, la nouvelle du jour qui m’a fait le plus sursauter est ce clip vidéo, publié sur TikTok, dans lequel John McEntee — responsable du personnel de la Maison-Blanche sous Donald Trump — s’est vanté de faire l’aumône aux itinérants qu’il rencontre en leur donnant des billets contrefaits de 5$ afin qu’ils se fassent arrêter par la police en voulant s’en servir. Ce qui lui permet de faire œuvre utile en débarrassant les rues de ces gens-là.

Rappelons que George Floyd a été assassiné lors d’une arrestation policière après avoir effectué un achat payé avec un billet de banque contrefait. Or, on n’a jamais su si Floyd savait que son billet était un faux.

Je soupçonne que John McEntee a simplement voulu faire parler de lui comme aime le faire son ancien patron à la Maison-Blanche. Mais le simple fait que, de nos jours, on puisse sentir le besoin de publier des messages aussi outrageants, cela est le signe d’une société profondément malade.

Références :
Au Royaume-Uni, le nouveau premier ministre travailliste Keir Starmer forme un gouvernement marqué par la diversité sociale
En marge du meurtre de George Floyd
Guylain Levasseur vs l’hypocrisie bourgeoise de l’administration Plante
Le manque de jugement de l’avocate Wong
Les itinérants-campeurs et la gestion du risque
Montée du nombre de cas de COVID-19 dans les refuges pour itinérants à Montréal
Plus de 240 campements d’itinérants démantelés depuis le début de l’année à Montréal

4 commentaires

| Politique internationale, Politique municipale, Sociologie | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le wokisme et la paix

2 mars 2024

Le 23 février dernier, Ottawa annonçait une série de mesures d’aide à l’Ukraine.

Parmi elles, un montant de quatre-millions de dollars sera accordé à des « activités de déminage tenant compte des sexospécificités pour un avenir durable en Ukraine. [Cela comprend] la création d’un groupe de travail sur l’égalité des sexes et la diversité afin de promouvoir une action antimines transformatrice en matière de genre.»

La ‘sexospécificité’ (en anglais : ‘gender specificity’) est l’ensemble des caractéristiques spécifiques à chaque sexe. Ces caractéristiques peuvent être physiques, physiologiques ou comportementales.

Le gouvernement fédéral a raison; dans les activités de déminage, on voit excessivement d’hommes hétérosexuels blancs.

De la même manière, en Ukraine comme dans trop de pays, les régiments portent une lourde charge symbolique patriarcale, hétéronormative et cisnormative où des supérieurs machos utilisent la violence verbale pour se faire obéir.

Voilà pourquoi les tranchées ne sont pas des lieux sécuritaires (safe spaces) pour les minorités de genre. S’il est normal d’y être bombardé, il est néanmoins inacceptable qu’il y soit mal vu pour un homme de porter une robe, des talons hauts, des faux cils et une sacoche lorsqu’on donne l’assaut sur des positions ennemies.

Cela doit changer.

Quand vient le temps de tirer des obus contre les envahisseurs russes, la personne qui appuie sur le bouton devrait être, dans la moitié des cas, une femme ou, à défaut, quelqu’un qui prétend l’être. Ce qui revient au même.

De plus, dans l’accomplissement de cette tâche, on devrait donner la priorité aux Ukrainiens racisés, aux minorités sexuelles et aux minorités de genre.

Nous pouvons tous être fiers de notre pays, le Canada. Un pays à l’avant-garde dans la défense des personnes vulnérables et des opprimés. Un pays qui travaille jour et nuit pour un avenir durable en Ukraine… comme si l’avenir pouvait faire autrement qu’être durable.

Références :
Aide prévue par l’Accord de coopération en matière de sécurité entre le Canada et l’Ukraine
Justin et les LGBTQ++ au secours de l’Ukraine!!!

Un commentaire

| Politique canadienne, Sociologie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La théorie du genre et ses excès

16 février 2024

Le sexe biologique

Contrairement à ce qu’on lit presque partout sur l’internet, le sexe biologique n’est pas ‘attribué’ à la naissance.

Il est constaté à la naissance (si la mère n’a pas subi d’échographie au cours de sa grossesse) et déterminé neuf mois plus tôt.

La détermination du sexe se fait au moment où le spermatozoïde et l’ovule fusionnent leurs bagages génétiques respectifs pour donner naissance à la toute première cellule d’un être humain.

Si le chromosome sexuel de cette nouvelle cellule est XX, cette cellule, multipliée des milliards de fois, formera le corps d’une fillette. Si c’est XY, ce sera un garçon.

Très, très rarement, des personnes seront porteuses d’un chromosome sexuel XXX, XXY ou autre. Mais leur cas dépasse le cadre de cet article.

Le sexe biologique est un fait objectif, mesurable et constant de la naissance à la mort. On ne peut en dire autant du genre.

Le genre, du Cutex™ à la montre-bracelet

Il arrive que des gens soient convaincus d’habiter le mauvais corps. Ou plus exactement, d’habiter un corps qui ne correspond pas à leur personnalité (ou à leur identité) sexuelle.

Voilà pourquoi on a créé la notion de genre.

En réalité, cette notion est aussi arbitraire que l’attribution du genre féminin à ‘chaise’ et du genre masculin à ‘sofa’.

Selon la théorie du genre, un chef d’orchestre qui porte du Cutex™ est une personne de sexe masculin dont le genre est féminin. Mais qui a décidé que le Cutex™ est une ‘affaire de femme’?

Pourquoi ce chef n’est-il pas simplement un homme qui porte du Cutex™ et qui sera tout aussi homme le jour où il l’enlèvera ?

De manière plus générale, n’est-il pas misogyne de croire, peut-être inconsciemment, que la féminité repose sur des artifices et sur les apparences ? En somme, peut-on croire que la féminité est plus profonde que cela ?

À mon avis, sur les milliards d’hommes et de femmes à travers le monde, il y a des milliards de manières différentes (et toutes aussi valables les unes que les autres) d’être un homme ou d’être une femme.

Les montres-bracelets pour femmes existent depuis des siècles. À la fin du XIXe, lorsqu’on a voulu en faire pour hommes, ce fut un échec commercial, les hommes refusant d’en porter puisque cela faisait trop efféminé selon eux.

C’est seulement lors de la Première Guerre mondiale qu’on s’est rendu compte des inconvénients de la montre de poche.

En effet, lorsqu’on devait coordonner l’attaque simultanée de soldats de plusieurs tranchées contre des positions ennemies, chaque soldat, chargé comme un mulet, devait déboutonner son long manteau imperméable — appelé ‘Trench-coat’, issu du mot tranchée — afin de consulter sa montre de gousset, puis reboutonner son manteau d’une main, tenant peut-être son fusil de l’autre, etc.

D’où l’habitude qu’on a prise alors d’attacher, à l’aide de lanières de cuir, sa montre à son poignet. On trouve encore aujourd’hui sur eBay de ces vieilles montres, énormes, datant de cette époque. Évidemment, après la guerre, la mode de la montre-bracelet s’est imposée d’elle-même.

Bref, la théorie du genre ne sert qu’à perpétuer des clichés sexuels relatifs à ce qu’on estime être les caractéristiques d’un ‘vrai’ homme et d’une ‘vraie’ femme. Comme s’il en existait des faux.

Le retour du balancier

Il y a quinze ans, Les Trois accords composaient la chanson Elle s’appelait Serge. Celle-ci raconte l’histoire de Serge qui s’appelait ainsi avant de s’appeler Bianca…

Attiré par l’appât du gain, si ce quatuor avait fait carrière en anglais, leur album In my body serait de nos jours brulé en Floride à l’occasion d’autodafés contre les œuvres woke.

Pourquoi ce mouvement, né du désir de lutter contre les discriminations raciales et ethniques, est-il aujourd’hui la cible d’une guerre culturelle et haineuse livrée par les milieux conservateurs ? Parce qu’il est allé trop loin.

De Serge à Bianca

Il est courant que des enfants s’attribuent mutuellement des surnoms, souvent basés sur leurs défauts physiques. Mais l’école et ses représentants (dont les professeurs) continuent d’appeler ce jeune par son nom véritable.

Toutefois, si un enfant veut qu’on l’appelle par un prénom du ‘sexe opposé’, les écoles québécoises sont obligées de respecter sa volonté et d’inscrire à son dossier qu’il est très important que les parents n’en soient pas informés à moins que l’enfant y consente.

Car au Québec, dès l’âge de 14 ans, l’élève peut s’opposer à ce que ses parents le sachent.

Ceci est contre-productif.

Tout finit par se savoir. Le lien de confiance nécessaire entre les parents et l’école est irrémédiablement brisé lorsque les parents découvrent que l’école complote dans leur dos.

Au contraire, les élèves transgenres et non binaires du Nouveau-Brunswick de moins de 16 ans ont besoin du consentement parental pour qu’un autre prénom soit officiellement utilisé dans la tenue de dossiers et la gestion quotidienne à l’école.

Les toilettes mixtes

Au Québec, toutes les maisons familiales sont équipées de toilettes auxquelles accèdent, sans distinction et tour à tour, les parents et les autres membres de la famille. Peu importe leur sexe.

Arrivés à l’école, par pudeur, tous les petits garçons sont d’abord intimidés à l’idée d’utiliser des urinoirs. Puis finissent par s’y habituer.

Depuis quelque temps, certains réclament l’aménagement de toilettes mixtes à l’école. Ces lieux d’aisance sont constitués de cabines fermées du sol au plafond et de lavabos accessibles à tous.

Sur le site Je suis féministe, on y écrit les graves préjudices causés par les toilettes genrées :

Pisser debout dans un urinoir est la manifestation d’un privilège masculin cis. […] Les personnes trans et/ou non binaires ne sont pas en sécurité dans les toilettes publiques pour hommes. Ce sont des lieux qui portent une lourde charge symbolique patriarcale, hétéronormative et cisnormative et qui ne sont pas ouverts à la diversité sexuelle et de genre.

Préoccupé par des priorités plus importantes, le gouvernement de la CAQ refuse d’autoriser les écoles du Québec à dépenser des millions de dollars afin d’aménager partout des lieux d’aisance mixtes.

Mais supposons que Québec Solidaire prenne le pouvoir et abolisse l’apartheid sexuel des toilettes scolaires.

Que feront les écoliers lorsqu’ils entreront sur le marché du travail ?

Le but de l’école est de transmettre des compétences et de développer des aptitudes tout en préparant l’écolier à sa vie adulte. Or dans la vraie vie, les lieux publics sont généralement équipés de toilettes pour hommes ou pour femmes.

Dépenser des millions de dollars pour retarder une adaptation qui, ultérieurement, sera inévitable est difficilement justifiable.

Un cas fictif, mais plausible

Imaginez le cas d’un élève de 15 ans trop petit pour son âge. Inquiets de sa taille anormale, ses parents veulent consulter leur médecin de famille. Au début, l’enfant — qui en sait la cause — refuse d’y aller, mais cède aux menaces d’être privé de loisirs.

Le médecin ausculte l’enfant. Mais en consultant son dossier médical électronique, il découvre que l’école a référé secrètement l’enfant à un collègue qui lui prescrit des inhibiteurs de puberté. Selon la loi québécoise, le médecin est tenu au secret professionnel.

Afin de respecter la loi, le médecin de famille feint de ne pas savoir quelle est la cause du problème. Les parents insistent. Alors il les réfère à un spécialiste. Ce dernier fait pareil.

Les parents décident d’aller au privé. C’est alors que ce troisième médecin apprend la vérité aux parents (seul à seul puisqu’il viole ainsi la loi).

Furieux, les parents protestent auprès de la direction de l’école. Celle-ci leur répond que c’est la procédure.

Les parents en appellent au ministre de l’Éducation. Celui-ci leur répond que cette procédure est conforme aux politiques d’inclusion et de diversité du gouvernement fédéral auxquelles il ne peut déroger sans risquer des compressions dans les transferts en Santé d’Ottawa.

La clause dérogatoire devenue nécessaire

En juin 2013, le premier ministre canadien a condamné la décision de la province du Nouveau-Brunswick d’obliger l’école à obtenir le consentement des parents avant d’appeler leur enfant mineur(e) par un prénom différent de celui qu’ils ont choisi pour cet enfant à la naissance.

Quelques mois plus tard, le congrès du Parti conservateur adoptait deux résolutions dont la première s’opposait aux transitions de genre sur des mineurs et l’autre opposée aux toilettes non genrées dans les écoles.

Aussitôt, le chef du gouvernement libéral a associé cette résolution à de la haine (sic) contre les personnes trans et/ou non binaires.

Au début de cette année, l’Alberta a dévoilé sa politique sur l’identité de genre. Celle-ci prévoit que le changement de nom à l’école devra se faire avec le consentement des parents dans le cas des enfants de 15 ans ou moins.

Les Albertains de moins de 18 ans ne pourront pas avoir accès à des opérations chirurgicales de transition. Ce qui, de toute manière, ne se fait sur des mineurs dans aucune province, à l’heure actuelle.

De plus, il leur sera interdit de se faire prescrire des bloqueurs de puberté et des thérapies hormonales. Toutefois, peu avant l’accès à leur majorité, à 16 et 17 ans, les adolescents pourront accéder à ces traitements si leurs parents y consentent. Ce qui est trop tard dans le cas des blogueurs de puberté.

Plus controversée est l’obligation du professeur d’obtenir le consentement parental avant de traiter de sujets ‘sensibles’ comme l’identité de genre, l’orientation sexuelle et les relations sexuelles. Ce qui compliquera la tâche de l’enseignant et, dans les faits, poussera les écoliers désireux de parfaire leur éducation sexuelle à consulter des sites pornos.

Le sommet de la rhétorique apocalyptique du fédéral a été atteint par la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse. Celle-ci a déclaré qu’il fallait absolument permettre le changement de prénom d’un enfant à l’école à l’insu de ses parents puisque cela pouvait être, pour l’enfant concerné, une question de vie ou de mort (sic).

Auprès avoir appris sur les médias sociaux que menacer de se suicider est le meilleur moyen d’obtenir ce qu’on veut, si un enfant utilise une telle menace, ce qu’il faut faire, c’est de lui apporter un soutien psychologique d’urgence et non de céder immédiatement à son ultimatum.

Il est à noter que les organismes désireux de contester la constitutionnalité de lois provinciales peuvent se prévaloir des millions de dollars qu’Ottawa met à leur disposition par le biais du Programme de contestation judiciaire. Les sommes sont gérées par l’université d’Ottawa (qui sert de façade au fédéral), mais attribuées par un conseil d’administration nommé par le ministère fédéral du Patrimoine.

De fait, il est probable que toutes les lois provinciales qui pallient les excès de la théorie du genre soient contraires à la Canadian Constitution de 1982.

Dans leur empressement à s’opposer à la Loi 101, adoptée cinq ans plus tôt, les concepteurs de la nouvelle constitution ont voulu assurer la suprématie absolue des droits individuels sur les droits collectifs (notamment le droit de la nation québécoise d’assurer sa survie linguistique).

Malheureusement, cette camisole de force constitutionnelle — adoptée sans le Québec par l’ethnie dominante du pays — a érigé des caprices constitutionnels au rang de droits fondamentaux. Ces caprices vont du droit de porter des bijoux en forme de signes religieux au droit de l’enfant de s’appeler comme il veut.

Car les enfants ne sont pas des objets dont les parents sont propriétaires, mais des citoyens qui ont des droits constitutionnels dès la naissance.

Pour remettre un peu de bon sens dans cette affaire, les provinces anglophones sont obligées d’invoquer la clause dérogatoire. Celle-ci leur permet de soustraire aux exigences farfelues d’une constitution qui a très mal vieilli.

Le Québec, lui, a l’avantage d’avoir le choix de se constituer en pays souverain et d’ériger ce nouveau pays sur des bases nouvelles et modernes.

Finalement, les lecteurs intéressés à en savoir davantage au sujet des bloqueurs de puberté et des chirurgies de changement de sexe sont invités à cliquer sur ceci.

Références :
Comment nos écoles abordent-elles l’identité de genre avec les enfants?
Élèves transgenres : Ottawa surveille la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick
La dysphorie de genre chez l’enfant
Le PCJ, annexe de la machine coloniale canadienne
Les chirurgies de transition seront interdites pour les mineurs albertains
Les discussions sur les transgenres n’ont pas leur place au Canada, dit Trudeau
L’expérience tragique du gourou de “la théorie du genre” (1re partie)
L’expérience tragique du gourou de “la théorie du genre” (2e partie)
LGBTQ : Justin Trudeau critique les changements apportés par le N.-B. à la politique 713
Mon expérience non binaire des toilettes pour hommes
Sexe et genre: colère des libéraux et des néodémocrates contre la PM de l’Alberta
Toilettes mixtes : « L’école doit rectifier le tir », estime Bernard Drainville

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

Laissez un commentaire »

| le prix du fédéralisme, Sexualité, Sociologie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Garçon de 10 ans : trois mois de probation pour avoir uriné dans un stationnement

15 décembre 2023
Me Carlos Moore, le ‘malfaiteur’ et sa mère

Senatobia est une ville de 8 165 habitants située au Mississippi.

Les deux principaux groupes ethniques y sont les ‘Blancs’ (qui forment 53,5 % de la population) et les personnes à la peau naturellement très pigmentée (qui forment 40,3 % des Sénatobiens).

Le 10 aout 2023 fut une journée ensoleillée et chaude (sans être caniculaire). Ce jour-là, Mme LaTonya Eason avait rendez-vous avec son avocat.

Plutôt que demander à son fils de patienter dans la salle d’attente de ce professionnel (où il se serait royalement ennuyé), Mme Eason lui a plutôt demandé de l’attendre dans la voiture avec ordre de ne pas s’en éloigner.

Alors que l’envie d’uriner lui prend, l’enfant décide de faire pipi à côté de la voiture, derrière sa porte entrouverte.

Mais dans cette ville (tout comme à Montréal), il est défendu d’uriner sur la voie publique. À Senatobia, ce méfait est passible d’une amende de 500$US ou, dans le cas d’un adulte, d’une peine d’emprisonnement maximal de six mois.

Il n’existe probablement aucune personne de sexe masculin au monde qui n’ait, au moins une fois dans sa vie, uriné ailleurs que dans un cabinet d’aisances.

Lorsque le législateur interdit un méfait commis occasionnellement par tout le monde, il s’en remet au bon jugement des policiers pour ne sévir qu’à l’égard de ceux qui ont satisfait leurs besoins naturels d’une manière qui est socialement inacceptable (à la limite de la grossière indécence, par exemple).

Dans ce cas-ci, une policière avait aperçu l’enfant, s’était approchée de lui pour le gronder et s’apprêtait à quitter les lieux sans sévir quand quatre patrouilleurs sont arrivés en renfort.

Or ces derniers ont plutôt décidé de procéder à l’arrestation de l’enfant (sans le menotter) et, une fois arrivés au poste, de l’emprisonner brièvement.

Précisions que parmi les quatre policiers arrivés en renfort, celui qui a pris la décision d’arrêter l’enfant a depuis été congédié par le service de police de Senatobia.

Accusé en Cour juvénile, le garçon a été condamné hier (par un juge ‘Blanc’) à trois mois de probation. Ce qui lui évite d’avoir un casier judiciaire.

Références :
A 10-Year-Old Mississippi Boy Was Arrested for Urinating in Public. His Lawyer Says Race Played a Role
Pipi en public en attendant sa mère: un jeune garçon s’évite un casier judiciaire
Senatobia
What Happened to a 10-Year-Old Black Boy Arrested for Urinating in a Parking Lot?

Laissez un commentaire »

| Justice, Racisme, Sociologie | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Dehors, les ‘puants’ !

29 novembre 2023
Bibliothèque Maisonneuve

Introduction

Dès l’an prochain, les usagers des quarante-cinq bibliothèques publiques de Montréal pourront en être expulsés et mis à l’amende si d’autres usagers sont incommodés par l’odeur qu’ils dégagent.

Le texte définitif du règlement municipal est à venir. Mais essentiellement, c’est ce qu’il dira.

L’amende

Déjà le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal trouve choquant ce projet de règlement. Selon cet organisme, ce règlement stigmatiserait des êtres vulnérables.

Nous y reviendrons.

D’autre part, cet organisme plaide que l’imposition d’amendes élevées (de 350$ à 1 000$ par offense) est contreproductive. Pour un sans-abri, que l’amende soit de cinquante dollars ou de cinq-millions, c’est pareil; c’est une somme qu’il est incapable de payer.

Lorsque la ville voudra engager des poursuites pour non-paiement de ces contraventions, elle devra recourir à des procureurs rémunérés au tarif horaire de 500$ à 1 000$ et à un juge municipal payé un quart de million$ par année.

Si le tribunal ordonne la confiscation de ses biens, cette saisie ne couvrira pas, dans l’immense majorité des cas, les sommes dues. Donc il faudra les condamner à la prison.

Or par année, l’emprisonnement dans une prison à sécurité minimale coute environ 81 820$, soit 225$ par jour.

Il serait préférable que les préposés d’une bibliothèque vérifient la disponibilité de places dans les refuges pour itinérants et paient un taxi pour amener le sans-abri aux portes d’un refuge éloigné, où il aura le choix d’y entrer ou de poursuivre sa vie à l’extérieur (si c’est son désir).

La discrimination

Un règlement qui ne vise rien est un règlement qui ne vaut rien. La discrimination est ce qui permet de distinguer le contrevenant et de le punir sélectivement. Donc, par nature, toute loi ou tout règlement est discriminatoire.

La personne puante peut être un sans-abri, un fumeur qui se présente avec un cigare qu’il vient d’éteindre ou toute personne qui empeste le parfum.

Ce qu’oublient les organismes de défense des sans-abris, c’est que la puanteur est une agression pour les autres. En effet, tout comme la personne qui crie, la personne qui pue agresse les autres. Le premier par l’ouïe, le second par l’odorat.

La grande majorité d’une population normale aura de la difficulté à se concentrer et à lire un document quand son voisin empeste.

Cette sensibilité s’explique, entre autres, par le fait que les cellules sensitives du nez sont les seules qui connectent directement le cerveau à l’extérieur du corps, ou plus précisément aux récepteurs de l’odorat situé à la surface de la muqueuse nasale. Toutes les autres cellules nerveuses du corps font synapse avec d’autres cellules nerveuses avant d’arriver au cerveau.

Conclusion

Si on veut plus d’endroits pour abriter les sans-abris — on en compte actuellement dix-mille au Québec, dont trois-mille femmes — il faut construire plus de refuges pour les accueillir et non transformer les bibliothèques en refuges pour itinérants.

Si nos bibliothèques veulent être ‘inclusives’, elles doivent l’être d’abord et avant tout à l’égard de ceux qui viennent pour y lire en toute quiétude. Parce que c’est ça, la vocation essentielle d’une bibliothèque.

En rédigeant la version définitive de son règlement, la ville de Montréal devra garder à l’esprit qu’il est possible, dans un avenir moyennement rapproché, que toutes les bibliothèques publiques — comme tous les espaces disponibles — soient réquisitionnées par l’État pour accueillir les sans-abris que seront devenus des dizaines de milliers de travailleurs à faible revenu jetés à la rue en raison de l’aggravation de la crise du logement.

La manière avec laquelle on traite nos sans-abris aujourd’hui pourrait être celle avec laquelle on traitera demain des milliers d’entre nous…

Références :
Bibliothèques publiques de Montréal : Vous puez ? Vous sortez !
Coûts de la criminalité et des interventions du système de justice pénale

Paru depuis : Les itinérants ne sont pas des lépreux (2023-12-01)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif PanLeica 8-18 mm — 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 8 mm

Un commentaire

| Politique municipale, Sociologie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La dysphorie de genre chez l’enfant

15 septembre 2023

Introduction

La dysphorie de genre se définit comme un inconfort ou une détresse liés à un sentiment d’inadéquation entre le sexe biologique d’une personne et son identité de genre.

Dans certains cas, ce trouble est d’une telle intensité qu’il affecte le fonctionnement social et professionnel de la personne atteinte.

Selon Wikipédia, ce serait le cas chez environ 0,01 % des hommes et 0,0025 % des femmes dans la population en général, et chez 1,2 % à 2,7 % des enfants. De son côté, Statistique Canada estime que Transgenres et les Non binaires constituent 0,33 % de la population canadienne sans préciser le pourcentage à l’enfance.

En réalité, ces personnes font partie de l’ensemble beaucoup plus vaste des gens qui sont mal dans leur peau. On peut l’être parce qu’on se trouve laid, qu’on est obèse ou trop maigre, trop grand ou trop petit, et finalement parce qu’on estime être né(e) femme dans un corps d’homme ou l’inverse.

Et comme c’est le cas chez toutes les personnes insatisfaites d’elles-mêmes, le conflit entre le sexe biologique et l’identité de genre entraine un certain nombre de conséquences cliniques, dont l’anxiété, la dépression, l’insomnie et, dans les cas extrêmes, les idées suicidaires.

Le genre en tant que construction sociale

Contrairement au sexe — qu’on détermine objectivement par l’analyse des chromosomes — la détermination du genre d’une personne est subjective.

Chez les peuples dont la langue ne contient pas de mot pour ‘genre’, on distinguera le sexe biologique du sexe culturel ou social.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le mot ‘genre’ (ou son équivalent) sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement, les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.

Plus une société adopte une définition rigide de ce qu’est un homme et de ce qu’est une femme, plus grand est le nombre des personnes qui ne s’identifient ni à l’un ni à l’autre.

En Écosse, personne ne se demande à quel genre appartiennent les hommes qui portent une jupette à plis en tartan. Aux yeux de tous, ce sont simplement des hommes qui portent un kilt.

Selon les clichés d’une autre époque, un homme, un vrai, c’est quelqu’un de poilu, qui sent parfois la transpiration, qui préfère porter du ‘mou’, qui raffole d’un bon steak accompagné d’un bock de bière, et qui ne s’intéresse qu’aux femmes, au sport et aux voitures.

De son côté, une femme modèle préfère brouter de la salade, boit du vin, s’intéresse à la culture, sent bon, et porte aveuglément tous les vêtements inconfortables que les ayatollahs italiens ou français de la mode féminine décrètent appropriés… pour cette saison.

Lorsque j’étais petit, mon père s’était opposé à ce que je m’inscrive à des cours de piano en affirmant que tout le monde sait qu’apprendre le piano rend fifi.

Au cours de ma vie adulte, j’ai eu toutes les occasions de me reprendre et d’apprendre le piano. Ce que je n’ai pas fait. Ce qui prouve, dans mon cas, que tout cela était un caprice d’enfant.

Chez les milliards d’hommes et de femmes à travers le monde, il y a des milliards de manières différentes d’être homme ou femme. Parce que chaque être humain est unique.

Conséquemment, il est réducteur de vouloir classer six-milliards d’humains dans les six petites cases (pour l’instant) du sexe culturel.

Le rôle de l’école

En raison des conséquences parfois dramatiques de la dysphorie de genre, la lutte en faveur des Transgenres et les Non-binaires est devenue en Occident l’ultime combat pour le respect des droits de la Personne.

Pour les combattants zélés de cette lutte, sont coupables de maltraitance tous les parents qui refusent d’accepter que leur enfant ait une identité de genre différente de son sexe biologique.

C’est ainsi que certaines écoles, à l’insu des parents, consentiront à ce qu’un enfant y soit connu sous un prénom différent. Ceci est contreproductif.

Tout finit par se savoir. Le lien de confiance nécessaire entre les parents et l’école est irrémédiablement brisé lorsque les parents découvrent que l’école complote dans leur dos.

Les conséquences les plus dramatiques de la dysphorie de genre sont les mêmes que pour toutes les personnes qui sont mal dans leur peau et qui doivent subir jours après jour le rejet, les moqueries, et le harcèlement des autres écoliers.

Le rôle de l’école ne se limite pas à transmettre des connaissances et à doter leurs élèves de compétences. Son rôle est aussi de leur apprendre à devenir de meilleurs citoyens. Ce qui implique l’acceptation de la différence.

À cette fin, l’école doit combattre les comportements asociaux. Et notamment, le rejet dont sont victimes à l’école les élèves ‘différents’. Ce qui inclut les Transgenres et les Non-binaires.

Dans les sociétés où l’homosexualité est acceptée, certaines études ont révélé que la dysphorie de genre disparait spontanément à la puberté dans la grande majorité des cas.

Parce que ce n’est pas toujours le cas, certains chercheurs estiment qu’il serait approprié de retarder chimiquement la puberté de tous les enfants atteints de dysphorie de genre jusqu’à l’âge adulte, où ils pourront décider par eux-mêmes. Toutefois, cette approche est controversée.

Je doute que le comité d’experts que le gouvernement québécois compte mettre sur pied en arrive à suggérer une politique claire puisque la recherche à ce sujet — comme c’est le cas de toutes les sciences sociale — fait partie des sciences molles.

Tout ce qu’on sait avec certitude, c’est qu’à la puberté, la dysphorie de genre disparait dans 75 % à 85 % des cas. En d’autres mots, le meilleur remède contre la dysphorie de genre, c’est la puberté.

Conclusion

La notion de ‘genre’ est un palliatif à l’étroitesse de notre conception de la masculinité et de la féminité. En d’autres mots, le théorie du genre ne sert qu’à perpétuer les clichés sexuels.

Le jour où on aura accepté qu’il y a autant de manières différentes et légitimes d’être un homme ou d’être une femme qu’il y a d’humains sur Terre, la notion de ‘genre’ sera superflue.

Croire qu’au cours de l’assemblage final des humains, Dieu se soit trompé en attribuant un corps masculin à des femmes (ou l’inverse) est, à mes yeux, un blasphème.

Dieu sait ce qu’il fait.

Références :
Dysphorie de genre
Dysphorie de genre chez les enfants
Psychosexual Outcome of Gender-Dysphoric Children
Qu’est-ce que le genre? Qu’est-ce que le sexe?
Sexe et genre
Transgenrisme: laissez les enfants grandir en paix!

Paru depuis :
Réassignation sexuelle des trans: aucun enfant québécois n’a subi de changement de sexe depuis trois ans (2023-09-26)

5 commentaires

| Sexualité, Sociologie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Équité, diversité et inclusion : la nouvelle discrimination multiculturelle

28 juin 2023
Pavillon central de l’Université McGill

Introduction

Il y eut une époque où les politiques génocidaires du Canada à l’égard de ses peuples autochtones ne suscitaient aucun écho sur la scène internationale.

Mais depuis le scandale des pensionnats autochtones, notre pays sent le besoin de se refaire une virginité. Puisqu’une bonne partie de la prospérité du pays découle de ses exportations, le Canada estime primordial de projeter une image positive à travers le Monde.

À la suite de ce scandale, la nomination d’une Autochtone à titre de représentante de la monarchie britannique au Canada découle d’un façadisme qui sert à masquer le fait que l’apartheid juridique à l’égard des peuples autochtones se poursuit toujours.

La politique nationale d’ÉDI

Afin de laver plus blanc que blanc, le gouvernement canadien s’est lancé à fond dans une politique nationale d’ÉDI, c’est-à-dire d’équité, de diversité et d’inclusion.

Les principes d’ÉDI sont nobles; ils visent à offrir à tous les mêmes chances de traitement et de réussite.

Spécifiquement, les personnes visées par les politiques réparatrices de l’ÉDI sont :
• les femmes (ou plus exactement, les personnes avec ou sans vagin qui s’identifient comme telles),
• les peuples autochtones du Canada,
• les autres personnes qui n’ont pas la peau blanche,
• les minorités ethniques,
• les handicapés,
• les minorités sexuelles (soit les personnes LGBTQ2S+), et
• les immigrants.

Non seulement le fédéral entend-il fonctionner en respectant les principes d’ÉDI — ce qui est impossible, comme nous ne verrons plus bas — mais il utilise son pouvoir de dépenser pour obliger les entreprises ou organismes qui reçoivent son argent à se doter d’une politique d’ÉDI.

Concrètement

La recherche scientifique

Le Conseil de recherches en Sciences naturelles et en Génie du Canada est un organisme subventionnaire du gouvernement fédéral. Conformément aux directives d’Ottawa, le conseil a ajouté à ses formulaires une question visant à connaitre l’orientation sexuelle de chaque demandeur de subvention afin que la distribution des fonds fédéraux soit équitable.

Le secteur bancaire

Depuis peu, la Banque Scotia invite les candidats à ses postes de direction de lui dévoiler leur orientation sexuelle.

La question est facultative. Mais le candidat n’a aucun moyen de savoir si la banque pose cette question sérieusement (c’est-à-dire dans le but d’obtenir une réponse).

Le secteur universitaire

L’an dernier, à l’Université Laval, un poste d’enseignant en biologie était ouvert exclusivement aux femmes, aux Autochtones, aux handicapés et aux groupes ‘racisés’.

De la même manière, à l’Université d’Ottawa, cinq postes à combler étaient réservés à des candidats ‘racisés’ ou autochtones. Dans l’affichage des postes, l’université priait les candidats qui souhaitent être considérés de s’auto-identifier clairement comme faisant partie de ces groupes.

La faculté de musique de McGill a préféré embaucher la professeure Danielle Gaudry (native du Manitoba et dont le nom français vient de ses origines métisses) plutôt que le professeur québécois Jonathan Dagenais.

La candidature de ce dernier était soutenue unanimement par le comité de sélection mais le doyen de la faculté l’a rejetée à la lumière de considérations d’équité, de diversité et d’inclusion.

Le secteur agricole

Le ministère fédéral de l’Agriculture a mis sur pied le Programme des technologies propres en agriculture qui vise à aider les paysans à adopter des pratiques agricoles plus respectueuses pour l’environnement.

Les subventions offertes par le fédéral dans le cadre de ce programme sont majorées de dix pour cent si la demande est faite par une personne qui déclare appartenir à un peuple autochtone ou à une autre minorité visible, ou qui est jeune (35 ans ou moins), femme, handicapée ou dont l’orientation sexuelle est parmi celles des 2ELGBTQI+.

ÉDI vs discrimination positive

Lorsqu’on a à choisir entre deux candidats de compétences égales, la discrimination positive consiste à choisir celui qui appartient à un groupe historiquement victime de discrimination.

Pour un organisme subventionnaire d’Ottawa, il est beaucoup plus simple d’imposer les principes d’ÉDI puisque leur application est globale.

Par exemple, dans le cas d’une maison d’enseignement, le progrès se juge par la proportion croissante d’élèves et de professeurs appartenant aux groupes ciblés par l’ÉDI et par la diminution des plaintes issues de ces groupes. Peu importe les moyens d’y parvenir.

Toutefois, à la fois l’ÉDI et la discrimination positive sont des mesures réparatrices dont la mise en application est facilitée par la repentance des groupes ‘oppresseurs’.

Lorsque le forum de Montréal répète avant chaque partie de hockey que l’ile de Montréal est un territoire mohawk non cédé (c’est-à-dire volé aux Autochtones), il travaille à susciter cette repentance. Même si tout cela est faux.

Les effets mitigés de l’ÉDI

Au sujet des femmes

À l’Université Laval, les femmes dirigent 22 des 73 chaires de recherche subventionnées par Ottawa.

Cette sous-représentation — qui reflète celle dans l’ensemble du corps professoral universitaire — justifie les mesures pour corriger cette situation.

L’orientation sexuelle

À la suite du rejet de la candidature d’une personne homosexuelle, un comité de sélection court un risque beaucoup plus grand de poursuite s’il connaissait l’orientation sexuelle du candidat que s’il l’ignorait. Mais c’est ce que veut le fédéral.

Le problème ? C’est illégal.

L’article 5 de la Charte québécoise des droits et libertés garantit le respect de la vie privée.

Quant à l’article 18,1 de cette charte, il stipule que nul ne peut, dans un formulaire de demande d’emploi ou lors d’une entrevue relative à un emploi, requérir d’une personne [son orientation sexuelle].

En somme, le fédéral utilise son pouvoir de dépenser pour inciter les entreprises et les organismes qu’il finance à violer les droits fondamentaux garantis par la Charte québécoise des droits et libertés.

L’appartenance ethnique

À l’Université McGill, il y eut une époque où chaque faculté ne pouvait pas admettre plus d’une certaine proportion de Juifs. C’est ainsi que cette université a fermé sa faculté de pharmacie parce qu’elle ne réussissait pas à y attirer suffisamment d’étudiants de ‘race britannique’.

À partir de ce fait, on peut présumer que cette université exerçait à l’époque une discrimination à l’embauche contre tous les candidats à un poste professoral qui n’étaient pas de la ‘bonne race’.

Toutefois, il n’existe aucune preuve que les candidats francoQuébécois bilingues ont tiré profit de cette discrimination contre les Autochtones; en somme, qu’ils étaient embauchés à leur place.

À défaut de cette preuve, la poursuite intentée par le professeur Jonathan Dagenais contre McGill (dont nous avons parlé plus tôt) obligera les magistrats à évaluer si les politiques d’ÉDI, telles qu’appliquées par l’université, sont une mesure réparatrice ou si elles ne font que remplacer une discrimination par une autre.

Tout comme pour les accommodements raisonnables, il est à parier que les tribunaux estimeront l’ÉDI doit s’appliquer au cas par cas, plutôt que comme une mesure qui vise à punir aveuglément tous les hommes ‘blancs’ hétérosexuels.

Autrement, c’est l’équivalent d’ostraciser et de chercher à punir les Québécois musulmans pour les attentats commis par des coreligionnaires dans d’autres pays.

McGill devra donc prouver que la discrimination à l’égard des candidats québécois bilingues (comme le professeur Dagenais) répare un tort antérieur auquel ceux-ci ont profité.

Il est à souhaiter que cette cause n’aboutisse pas à un règlement hors cour, mais donne lieu à un jugement de fond qui balisera l’application actuellement dogmatique des politiques d’ÉDI.

Conclusion

Avec ses 319 601 employés, le gouvernement canadien est le plus important employeur du pays. Or à Ottawa, la fonction publique est composée de trois groupes ethniques :
• le groupe majoritaire des angloCanadiens unilingues,
• des francoCanadiens bilingues, et
• des angloCanadiens bilingues.

Même la nouvelle loi canadienne au sujet des langues officielles n’y changera rien; à partir du moment où la majorité des fonctionnaires à Ottawa ne comprennent pas le moindre mot de français, l’anglais devient la langue de travail que devront maitriser tous les nouveaux fonctionnaires.

Dans les postes satellites situés au Québec, le fédéral embauche principalement des francoQuébécois bilingues, accessoirement des angloQuébécois bilingues et plus rarement, des angloQuébécois unilingues. Bref, des gens qui ont en commun la connaissance de l’anglais.

Lorsque les préposés des postes satellites rédigent leurs rapports, ils le font en anglais, de manière à ce que ces documents soient compris des vrais décideurs qui, eux, travaillent à Ottawa en anglais.

Peu importe la minorité sexuelle ou ethnique à laquelle vous appartenez, peu importe votre identité de genre — en d’autres mots, même si vous faites partie d’un groupe privilégié par l’ÉDI — les portes de la fonction publique fédérale vous seront fermées si vous ne respectez pas la condition sine qua non pour y être embauché; celle de parler anglais.


 
Selon le recensement, les Francophones unilingues représententent la moitié de la population du Québec. Ceux-ci peuvent baragouiner quelques mots d’anglais, mais ne peuvent pas postuler là où l’anglais est exigé.

Or les politiques d’ÉDI du fédéral ne mettront pas fin à la discrimination à l’embauche qu’Ottawa exerce depuis toujours contre la moitié de la population québécoise, celle qui n’est pas qualifiée parce qu’elle ne parle pas anglais.

À cette discrimination étatique s’ajoute déjà celle des entreprises; à l’embauche, l’anglais est exigé dans 40 % des entreprises du Québec. Et ce, même lorsque cela n’est pas nécessaire. Une proportion qui grimpe à 63 % à Montréal.

En exigeant la mise en place de politiques d’ÉDI dans les institutions qu’il subventionne ou les entreprises privées qu’il règlemente, Ottawa complète la discrimination existante à l’égard des francoQuébécois unilingues par une nouvelle discrimination, dite ‘réparatrice’, contre l’autre moitié du peuple francoQuébécois, celle qui est bilingue.

C’est ainsi qu’au nom de l’ÉDI, l’université McGill a choisi une professeure albertaine moins compétente qui ne parle pas le français, plutot qu’un francoQuébécois parfaitement bilingue plus compétent qu’elle.

En somme, il y a toujours une bonne raison qui justifie la discrimination à l’embauche contre les francoQuébécois, qu’ils soient bilingues ou non.

Ceci ne prendra fin que le jour où nous aurons compris qu’un peuple qui remet son sort entre les mains de ceux qui le méprisent est un peuple qui ne mérite pas d’exister.

Références :
Banque Scotia : un questionnaire d’embauche qui indispose
Charte québécoise des droits et libertés de la personne
Concepts clés en EDI
Discrimination positive : l’Université Laval au cœur d’une controverse
Justin Trudeau veut savoir avec qui vous couchez!
Le marécage du multiculturalisme canadien
Les Talibans ontariens
L’inclusion et la diversité au fédéral
McGill aurait écarté un enseignant parce qu’il est un homme blanc
Pensionnats autochtones : la honte canadienne
Proximité autochtone québécoise d’hier à aujourd’hui
Secteur agricole: Ottawa propose un programme d’aide financière qui sème la controverse
Un chargé de cours en musique poursuit l’Université McGill pour 300 000$
Université d’Ottawa : cinq postes réservés à des candidats racisés ou autochtones

Parus depuis :
Une nouvelle religion au CHU de Québec (2024-02-16)
Quand l’université incite au mensonge (2024-05-22)

Complément de lecture : Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

4 commentaires

| le prix du fédéralisme, Politique canadienne, Racisme | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le fascisme américain

13 juin 2023


 
Depuis la tentative de coup d’État de Donald Trump le 6 janvier 2021, un centre de recherche basé à l’université de Chicago suit tous les trois mois l’évolution de la sympathie de l’opinion publique américaine à l’égard de la violence politique.

Les résultats de son plus récent sondage, effectué en avril dernier, ont été publiés vendredi dernier par le quotidien britannique The Guardian.

Plus de deux ans après l’accession au pouvoir de Joe Biden, encore un électeur sur cinq croit qu’il est un usurpateur.

Même si l’appui au fascisme a diminué de moitié depuis juin 2021, cet appui semble se stabiliser; douze-millions d’Américains — soit 4,4 % de la population adulte de ce pays — croient justifié de recourir à la lutte armée pour restaurer le pouvoir de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Au-delà de ce but très précis, si on inclut tous ceux qui croient que le recours à la force est opportun pour atteindre leurs objectifs politiques (quels qu’ils soient), on atteint 13,9 % des électeurs américains, soit un adulte sur sept.

À 12,4 %, les Américains croient à l’intérêt de recourir à la violence pour rétablir le droit à l’avortement. À 8,4 %, pour forcer leurs représentants à Washington à prendre les bonnes décisions. À 6,3 %, pour préserver la suprématie de la ‘race blanche’ (c’est-à-dire pour défendre les droits des ‘Blancs’). À 6,1 %, pour empêcher l’inculpation de Donald Trump au sujet de n’importe quel de ses crimes.

La proportion des Américains qui croient que le pouvoir à Washington est entre les mains de pédophiles sataniques est stable, passant de 11 % à 10 % entre juin 2021 et avril 2023.

La théorie du Grand Remplacement est soutenue par des influenceurs qui prétendent qu’il existe un complot en vue de remplacer la ‘race blanche’ américaine par des gens qui n’en font pas partie (les Juifs, les N… et les Latinos). Depuis deux ans, la proportion des partisans de cette théorie est relativement stable à 25 %.

Puisque le financement politique aux États-Unis est de corruption légalisée, on ne s’étonnera pas que 47,9 % des Américains pensent que leurs élites politiques (autant démocrates que républicaines) sont les gens les plus corrompus et les plus immoraux du pays.

Référence : 12m Americans believe violence is justified to restore Trump to power

Laissez un commentaire »

| Politique internationale, Racisme, Sociologie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Sauvages

2 mai 2023
Chemise brodée nêhithawak ou métisse (1875-1900)

Le sens des mots évolue avec le temps.

De nos jours, l’adjectif ‘sauvage’ qualifie habituellement un être vivant qui n’a pas été apprivoisé et qui vit en liberté dans son milieu naturel.

À l’époque des premiers explorateurs français en Amérique, ceux-ci appelaient ‘Sauvages’ les Autochtones rencontrés ce côté-ci de l’Atlantique.

Le mot ‘Sauvage’ dérive de l’italien Selvaggio (qui habite la forêt), lui-même issu du latin silva (forêt).

De nos jours, on évite d’utiliser ce mot en raison du sens péjoratif qu’il a acquis depuis, en tant qu’adjectif, dans des expressions comme ‘grève sauvage’ ou ‘capitalisme sauvage’.

Autrefois, ce sens péjoratif n’existait pas. Au XVIIe siècle, l’ursuline Marie de l’Incarnation illustre l’attrait de la nature et de la vie sauvage en Nouvelle France en écrivant qu’il était plus facile pour un Français de devenir un Sauvage que l’inverse. C’est donc à dire que dans son esprit, le mot ‘Sauvage’ n’avait pas de connotation ‘raciale’.

Référence : Proximité autochtone québécoise d’hier à aujourd’hui

Compléments de lecture :
Gabriel Sagard en Huronie
L’invention des races humaines

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif PanLeica 25 mm F/1,4 — 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 1250 — 25 mm

Laissez un commentaire »

| Langue française, Racisme, Sociologie | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel