La dysphorie de genre chez l’enfant

15 septembre 2023

Introduction

La dysphorie de genre se définit comme un inconfort ou une détresse liés à un sentiment d’inadéquation entre le sexe biologique d’une personne et son identité de genre.

Dans certains cas, ce trouble est d’une telle intensité qu’il affecte le fonctionnement social et professionnel de la personne atteinte.

Selon Wikipédia, ce serait le cas chez environ 0,01 % des hommes et 0,0025 % des femmes dans la population en général, et chez 1,2 % à 2,7 % des enfants. De son côté, Statistique Canada estime que Transgenres et les Non binaires constituent 0,33 % de la population canadienne sans préciser le pourcentage à l’enfance.

En réalité, ces personnes font partie de l’ensemble beaucoup plus vaste des gens qui sont mal dans leur peau. On peut l’être parce qu’on se trouve laid, qu’on est obèse ou trop maigre, trop grand ou trop petit, et finalement parce qu’on estime être né(e) femme dans un corps d’homme ou l’inverse.

Et comme c’est le cas chez toutes les personnes insatisfaites d’elles-mêmes, le conflit entre le sexe biologique et l’identité de genre entraine un certain nombre de conséquences cliniques, dont l’anxiété, la dépression, l’insomnie et, dans les cas extrêmes, les idées suicidaires.

Le genre en tant que construction sociale

Contrairement au sexe — qu’on détermine objectivement par l’analyse des chromosomes — la détermination du genre d’une personne est subjective.

Chez les peuples dont la langue ne contient pas de mot pour ‘genre’, on distinguera le sexe biologique du sexe culturel ou social.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le mot ‘genre’ (ou son équivalent) sert à évoquer les rôles qui sont déterminés socialement, les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.

Plus une société adopte une définition rigide de ce qu’est un homme et de ce qu’est une femme, plus grand est le nombre des personnes qui ne s’identifient ni à l’un ni à l’autre.

En Écosse, personne ne se demande à quel genre appartiennent les hommes qui portent un kilt. Aux yeux de tous, ce sont simplement des hommes qui portent un kilt.

Selon les clichés d’une autre époque, un homme, un vrai, c’est quelqu’un de poilu, qui sent parfois la transpiration, qui préfère porter du ‘mou’, qui raffole d’un bon steak accompagné d’un bock de bière, et qui ne s’intéresse qu’aux femmes, au sport et aux voitures.

De son côté, une femme modèle préfère brouter de la salade, boit du vin, s’intéresse à la culture, sent bon, et porte aveuglément tous les vêtements inconfortables que les ayatollahs italiens ou français de la mode féminine décrètent appropriés… pour cette saison.

Lorsque j’étais petit, mon père s’était opposé à ce que je m’inscrive à des cours de piano en affirmant que tout le monde sait qu’apprendre le piano rend fifi.

Au cours de ma vie adulte, j’ai eu toutes les occasions de me reprendre et d’apprendre le piano. Ce que je n’ai pas fait. Ce qui prouve, dans mon cas, que tout cela était un caprice d’enfant.

Chez les milliards d’hommes et de femmes à travers le monde, il y a des milliards de manières différentes d’être homme ou femme. Parce que chaque être humain est unique.

Conséquemment, il est réducteur de vouloir classer six-milliards d’humains dans les six petites cases (pour l’instant) du sexe culturel.

Le rôle de l’école

En raison des conséquences parfois dramatiques de la dysphorie de genre, la lutte en faveur des Transgenres et les Non-binaires est devenue en Occident l’ultime combat pour le respect des droits de la Personne.

Pour les combattants zélés de cette lutte, sont coupables de maltraitance tous les parents qui refusent d’accepter que leur enfant ait une identité de genre différente de son sexe biologique.

C’est ainsi que certaines écoles, à l’insu des parents, consentiront à ce qu’un enfant y soit connu sous un prénom différent. Ceci est contreproductif.

Tout finit par se savoir. Le lien de confiance nécessaire entre les parents et l’école est irrémédiablement brisé lorsque les parents découvrent que l’école complote dans leur dos.

Les conséquences les plus dramatiques de la dysphorie de genre sont les mêmes que pour toutes les personnes qui sont mal dans leur peau et qui doivent subir jours après jour le rejet, les moqueries, et le harcèlement des autres écoliers.

Le rôle de l’école ne se limite pas à transmettre des connaissances et à doter leurs élèves de compétences. Son rôle est aussi de leur apprendre à devenir de meilleurs citoyens. Ce qui implique l’acceptation de la différence.

À cette fin, l’école doit combattre les comportements asociaux. Et notamment, le rejet dont sont victimes à l’école les élèves ‘différents’. Ce qui inclut les Transgenres et les Non-binaires.

Dans les sociétés où l’homosexualité est acceptée, certaines études ont révélé que la dysphorie de genre disparait spontanément à la puberté dans la grande majorité des cas.

Parce que ce n’est pas toujours le cas, certains chercheurs estiment qu’il serait approprié de retarder chimiquement la puberté de tous les enfants atteints de dysphorie de genre jusqu’à l’âge adulte, où ils pourront décider par eux-mêmes. Toutefois, cette approche est controversée.

Je doute que le comité d’experts que le gouvernement québécois compte mettre sur pied en arrive à suggérer une politique claire puisque la recherche à ce sujet — comme c’est le cas de toutes les sciences sociale — fait partie des sciences molles.

Tout ce qu’on sait avec certitude, c’est qu’à la puberté, la dysphorie de genre disparait dans 75 % à 85 % des cas. En d’autres mots, le meilleur remède contre la dysphorie de genre, c’est la puberté.

Conclusion

La notion de ‘genre’ est un palliatif à l’étroitesse de notre conception de la masculinité et de la féminité.

Le jour où on aura accepté qu’il y a autant de manières différentes et légitimes d’être un homme ou d’être une femme qu’il y a d’humains sur Terre, la notion de ‘genre’ sera superflue.

Croire qu’au cours de l’assemblage final des humains, Dieu se soit trompé en attribuant un corps masculin à des femmes (ou l’inverse) est, à mes yeux, un blasphème.

Dieu sait ce qu’il fait.

Références :
Dysphorie de genre
Dysphorie de genre chez les enfants
Psychosexual Outcome of Gender-Dysphoric Children
Qu’est-ce que le genre? Qu’est-ce que le sexe?
Sexe et genre
Transgenrisme: laissez les enfants grandir en paix!

Paru depuis :
Réassignation sexuelle des trans: aucun enfant québécois n’a subi de changement de sexe depuis trois ans (2023-09-26)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Équité, diversité et inclusion : la nouvelle discrimination multiculturelle

28 juin 2023
Pavillon central de l’Université McGill

Introduction

Il y eut une époque où les politiques génocidaires du Canada à l’égard de ses peuples autochtones ne suscitaient aucun écho sur la scène internationale.

Mais depuis le scandale des pensionnats autochtones, notre pays sent le besoin de se refaire une virginité. Puisqu’une bonne partie de la prospérité du pays découle de ses exportations, le Canada estime primordial de projeter une image positive à travers le Monde.

À la suite de ce scandale, la nomination d’une Autochtone à titre de représentante de la monarchie britannique au Canada découle d’un façadisme qui sert à masquer le fait que l’apartheid juridique à l’égard des peuples autochtones se poursuit toujours.

La politique nationale d’ÉDI

Afin de laver plus blanc que blanc, le gouvernement canadien s’est lancé à fond dans une politique nationale d’ÉDI, c’est-à-dire d’équité, de diversité et d’inclusion.

Les principes d’ÉDI sont nobles; ils visent à offrir à tous les mêmes chances de traitement et de réussite.

Spécifiquement, les personnes visées par les politiques réparatrices de l’ÉDI sont :
• les femmes (ou plus exactement, les personnes avec ou sans vagin qui s’identifient comme telles),
• les peuples autochtones du Canada,
• les autres personnes qui n’ont pas la peau blanche,
• les minorités ethniques,
• les handicapés,
• les minorités sexuelles (soit les personnes LGBTQ2S+), et
• les immigrants.

Non seulement le fédéral entend-il fonctionner en respectant les principes d’ÉDI — ce qui est impossible, comme nous ne verrons plus bas — mais il utilise son pouvoir de dépenser pour obliger les entreprises ou organismes qui reçoivent son argent à se doter d’une politique d’ÉDI.

Concrètement

La recherche scientifique

Le Conseil de recherches en Sciences naturelles et en Génie du Canada est un organisme subventionnaire du gouvernement fédéral. Conformément aux directives d’Ottawa, le conseil a ajouté à ses formulaires une question visant à connaitre l’orientation sexuelle de chaque demandeur de subvention afin que la distribution des fonds fédéraux soit équitable.

Le secteur bancaire

Depuis peu, la Banque Scotia invite les candidats à ses postes de direction de lui dévoiler leur orientation sexuelle.

La question est facultative. Mais le candidat n’a aucun moyen de savoir si la banque pose cette question sérieusement (c’est-à-dire dans le but d’obtenir une réponse).

Le secteur universitaire

L’an dernier, à l’Université Laval, un poste d’enseignant en biologie était ouvert exclusivement aux femmes, aux Autochtones, aux handicapés et aux groupes ‘racisés’.

De la même manière, à l’Université d’Ottawa, cinq postes à combler étaient réservés à des candidats ‘racisés’ ou autochtones. Dans l’affichage des postes, l’université priait les candidats qui souhaitent être considérés de s’auto-identifier clairement comme faisant partie de ces groupes.

La faculté de musique de McGill a préféré embaucher la professeure Danielle Gaudry (native du Manitoba et dont le nom français vient de ses origines métisses) plutôt que le professeur québécois Jonathan Dagenais.

La candidature de ce dernier était soutenue unanimement par le comité de sélection mais le doyen de la faculté l’a rejetée à la lumière de considérations d’équité, de diversité et d’inclusion.

Le secteur agricole

Le ministère fédéral de l’Agriculture a mis sur pied le Programme des technologies propres en agriculture qui vise à aider les paysans à adopter des pratiques agricoles plus respectueuses pour l’environnement.

Les subventions offertes par le fédéral dans le cadre de ce programme sont majorées de dix pour cent si la demande est faite par une personne qui déclare appartenir à un peuple autochtone ou à une autre minorité visible, ou qui est jeune (35 ans ou moins), femme, handicapée ou dont l’orientation sexuelle est parmi celles des 2ELGBTQI+.

ÉDI vs discrimination positive

Lorsqu’on a à choisir entre deux candidats de compétences égales, la discrimination positive consiste à choisir celui qui appartient à un groupe historiquement victime de discrimination.

Pour un organisme subventionnaire d’Ottawa, il est beaucoup plus simple d’imposer les principes d’ÉDI puisque leur application est globale.

Par exemple, dans le cas d’une maison d’enseignement, le progrès se juge par la proportion croissante d’élèves et de professeurs appartenant aux groupes ciblés par l’ÉDI et par la diminution des plaintes issues de ces groupes. Peu importe les moyens d’y parvenir.

Toutefois, à la fois l’ÉDI et la discrimination positive sont des mesures réparatrices dont la mise en application est facilitée par la repentance des groupes ‘oppresseurs’.

Lorsque le forum de Montréal répète avant chaque partie de hockey que l’ile de Montréal est un territoire mohawk non cédé (c’est-à-dire volé aux Autochtones), il travaille à susciter cette repentance. Même si tout cela est faux.

Les effets mitigés de l’ÉDI

Au sujet des femmes

À l’Université Laval, les femmes dirigent 22 des 73 chaires de recherche subventionnées par Ottawa.

Cette sous-représentation — qui reflète celle dans l’ensemble du corps professoral universitaire — justifie les mesures pour corriger cette situation.

L’orientation sexuelle

À la suite du rejet de la candidature d’une personne homosexuelle, un comité de sélection court un risque beaucoup plus grand de poursuite s’il connaissait l’orientation sexuelle du candidat que s’il l’ignorait. Mais c’est ce que veut le fédéral.

Le problème ? C’est illégal.

L’article 5 de la Charte québécoise des droits et libertés garantit le respect de la vie privée.

Quant à l’article 18,1 de cette charte, il stipule que nul ne peut, dans un formulaire de demande d’emploi ou lors d’une entrevue relative à un emploi, requérir d’une personne [son orientation sexuelle].

En somme, le fédéral utilise son pouvoir de dépenser pour inciter les entreprises et les organismes qu’il finance à violer les droits fondamentaux garantis par la Charte québécoise des droits et libertés.

L’appartenance ethnique

À l’Université McGill, il y eut une époque où chaque faculté ne pouvait pas admettre plus d’une certaine proportion de Juifs. C’est ainsi que cette université a fermé sa faculté de pharmacie parce qu’elle ne réussissait pas à y attirer suffisamment d’étudiants de ‘race britannique’.

À partir de ce fait, on peut présumer que cette université exerçait à l’époque une discrimination à l’embauche contre tous les candidats à un poste professoral qui n’étaient pas de la ‘bonne race’.

Toutefois, il n’existe aucune preuve que les candidats francoQuébécois bilingues ont tiré profit de cette discrimination contre les Autochtones; en somme, qu’ils étaient embauchés à leur place.

À défaut de cette preuve, la poursuite intentée par le professeur Jonathan Dagenais contre McGill (dont nous avons parlé plus tôt) obligera les magistrats à évaluer si les politiques d’ÉDI, telles qu’appliquées par l’université, sont une mesure réparatrice ou si elles ne font que remplacer une discrimination par une autre.

Tout comme pour les accommodements raisonnables, il est à parier que les tribunaux estimeront l’ÉDI doit s’appliquer au cas par cas, plutôt que comme une mesure qui vise à punir aveuglément tous les hommes ‘blancs’ hétérosexuels.

Autrement, c’est l’équivalent d’ostraciser et de chercher à punir les Québécois musulmans pour les attentats commis par des coreligionnaires dans d’autres pays.

McGill devra donc prouver que la discrimination à l’égard des candidats québécois bilingues (comme le professeur Dagenais) répare un tort antérieur auquel ceux-ci ont profité.

Il est à souhaiter que cette cause n’aboutisse pas à un règlement hors cour, mais donne lieu à un jugement de fond qui balisera l’application actuellement dogmatique des politiques d’ÉDI.

Conclusion

Avec ses 319 601 employés, le gouvernement canadien est le plus important employeur du pays. Or à Ottawa, la fonction publique est composée de trois groupes ethniques :
• le groupe majoritaire des angloCanadiens unilingues,
• des francoCanadiens bilingues, et
• des angloCanadiens bilingues.

Même la nouvelle loi canadienne au sujet des langues officielles n’y changera rien; à partir du moment où la majorité des fonctionnaires à Ottawa ne comprennent pas le moindre mot de français, l’anglais devient la langue de travail que devront maitriser tous les nouveaux fonctionnaires.

Dans les postes satellites situés au Québec, le fédéral embauche principalement des francoQuébécois bilingues, accessoirement des angloQuébécois bilingues et plus rarement, des angloQuébécois unilingues. Bref, des gens qui ont en commun la connaissance de l’anglais.

Lorsque les préposés des postes satellites rédigent leurs rapports, ils le font en anglais, de manière à ce que ces documents soient compris des vrais décideurs qui, eux, travaillent à Ottawa en anglais.

Peu importe la minorité sexuelle ou ethnique à laquelle vous appartenez, peu importe votre identité de genre — en d’autres mots, même si vous faites partie d’un groupe privilégié par l’ÉDI — les portes de la fonction publique fédérale vous seront fermées si vous ne respectez pas la condition sine qua non pour y être embauché; celle de parler anglais.


 
Selon le recensement, les Francophones unilingues représententent la moitié de la population du Québec. Ceux-ci peuvent baragouiner quelques mots d’anglais, mais ne peuvent pas postuler là où l’anglais est exigé.

Or les politiques d’ÉDI du fédéral ne mettront pas fin à la discrimination à l’embauche qu’Ottawa exerce depuis toujours contre la moitié de la population québécoise, celle qui n’est pas qualifiée parce qu’elle ne parle pas anglais.

À cette discrimination étatique s’ajoute déjà celle des entreprises; à l’embauche, l’anglais est exigé dans 40 % des entreprises du Québec. Et ce, même lorsque cela n’est pas nécessaire. Une proportion qui grimpe à 63 % à Montréal.

En exigeant la mise en place de politiques d’ÉDI dans les institutions qu’il subventionne ou les entreprises privées qu’il règlemente, Ottawa complète la discrimination existante à l’égard des francoQuébécois unilingues par une nouvelle discrimination, dite ‘réparatrice’, contre l’autre moitié du peuple francoQuébécois, celle qui est bilingue.

C’est ainsi qu’au nom de l’ÉDI, l’université McGill a choisi une professeure albertaine moins compétente qui ne parle pas le français, plutot qu’un francoQuébécois parfaitement bilingue plus compétent qu’elle.

En somme, il y a toujours une bonne raison qui justifie la discrimination à l’embauche contre les francoQuébécois, qu’ils soient bilingues ou non.

Ceci ne prendra fin que le jour où nous aurons compris qu’un peuple qui remet son sort entre les mains de ceux qui le méprisent est un peuple qui ne mérite pas d’exister.

Références :
Banque Scotia : un questionnaire d’embauche qui indispose
Charte québécoise des droits et libertés de la personne
Concepts clés en EDI
Discrimination positive : l’Université Laval au cœur d’une controverse
Justin Trudeau veut savoir avec qui vous couchez!
Le marécage du multiculturalisme canadien
Les Talibans ontariens
L’inclusion et la diversité au fédéral
McGill aurait écarté un enseignant parce qu’il est un homme blanc
Pensionnats autochtones : la honte canadienne
Proximité autochtone québécoise d’hier à aujourd’hui
Secteur agricole: Ottawa propose un programme d’aide financière qui sème la controverse
Un chargé de cours en musique poursuit l’Université McGill pour 300 000$
Université d’Ottawa : cinq postes réservés à des candidats racisés ou autochtones

Complément de lecture : Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le fascisme américain

13 juin 2023


 
Depuis la tentative de coup d’État de Donald Trump le 6 janvier 2021, un centre de recherche basé à l’université de Chicago suit tous les trois mois l’évolution de la sympathie de l’opinion publique américaine à l’égard de la violence politique.

Les résultats de son plus récent sondage, effectué en avril dernier, ont été publiés vendredi dernier par le quotidien britannique The Guardian.

Plus de deux ans après l’accession au pouvoir de Joe Biden, encore un électeur sur cinq croit qu’il est un usurpateur.

Même si l’appui au fascisme a diminué de moitié depuis juin 2021, cet appui semble se stabiliser; douze-millions d’Américains — soit 4,4 % de la population adulte de ce pays — croient justifié de recourir à la lutte armée pour restaurer le pouvoir de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Au-delà de ce but très précis, si on inclut tous ceux qui croient que le recours à la force est opportun pour atteindre leurs objectifs politiques (quels qu’ils soient), on atteint 13,9 % des électeurs américains, soit un adulte sur sept.

À 12,4 %, les Américains croient à l’intérêt de recourir à la violence pour rétablir le droit à l’avortement. À 8,4 %, pour forcer leurs représentants à Washington à prendre les bonnes décisions. À 6,3 %, pour préserver la suprématie de la ‘race blanche’ (c’est-à-dire pour défendre les droits des ‘Blancs’). À 6,1 %, pour empêcher l’inculpation de Donald Trump au sujet de n’importe quel de ses crimes.

La proportion des Américains qui croient que le pouvoir à Washington est entre les mains de pédophiles sataniques est stable, passant de 11 % à 10 % entre juin 2021 et avril 2023.

La théorie du Grand Remplacement est soutenue par des influenceurs qui prétendent qu’il existe un complot en vue de remplacer la ‘race blanche’ américaine par des gens qui n’en font pas partie (les Juifs, les N… et les Latinos). Depuis deux ans, la proportion des partisans de cette théorie est relativement stable à 25 %.

Puisque le financement politique aux États-Unis est de corruption légalisée, on ne s’étonnera pas que 47,9 % des Américains pensent que leurs élites politiques (autant démocrates que républicaines) sont les gens les plus corrompus et les plus immoraux du pays.

Référence : 12m Americans believe violence is justified to restore Trump to power

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Sauvages

2 mai 2023
Chemise brodée nêhithawak ou métisse (1875-1900)

Le sens des mots évolue avec le temps.

De nos jours, l’adjectif ‘sauvage’ qualifie habituellement un être vivant qui n’a pas été apprivoisé et qui vit en liberté dans son milieu naturel.

À l’époque des premiers explorateurs français en Amérique, ceux-ci appelaient ‘Sauvages’ les Autochtones rencontrés ce côté-ci de l’Atlantique.

Le mot ‘Sauvage’ dérive de l’italien Selvaggio (qui habite la forêt), lui-même issu du latin silva (forêt).

De nos jours, on évite d’utiliser ce mot en raison du sens péjoratif qu’il a acquis depuis, en tant qu’adjectif, dans des expressions comme ‘grève sauvage’ ou ‘capitalisme sauvage’.

Autrefois, ce sens péjoratif n’existait pas. Au XVIIe siècle, l’ursuline Marie de l’Incarnation illustre l’attrait de la nature et de la vie sauvage en Nouvelle France en écrivant qu’il était plus facile pour un Français de devenir un Sauvage que l’inverse. C’est donc à dire que dans son esprit, le mot ‘Sauvage’ n’avait pas de connotation ‘raciale’.

Référence : Proximité autochtone québécoise d’hier à aujourd’hui

Compléments de lecture :
Gabriel Sagard en Huronie
L’invention des races humaines

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif PanLeica 25 mm F/1,4 — 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 1250 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les dragqueens et les valeurs conservatrices

16 avril 2023

Introduction

Je devais avoir quatre ou cinq ans. Un soir d’orage, ma mère m’avait pris par la main, avait entrouvert les rideaux de ma chambre et m’avait dit : “ Tu vois les éclairs au loin. Eh bien, c’est le petit Jésus qui éclaire pour savoir où envoyer la pluie.

Quelques années plus tard, revêtu d’un épais imperméable jaune, je m’étais assis sur les marches de notre balcon pour voir et entendre un orage dont les éclairs tombaient à environ un kilomètre de notre maison. Jamais je n’avais vu un orage de si près.

Il y avait d’abord un craquement assourdissant aussitôt suivi d’une intense lumière qui colorait tout en rose. C’est un des spectacles naturels les plus grandioses auxquels j’ai assisté.

D’autre part, beaucoup plus tard, je me souviens d’avoir vu ma sœur Paule, un soir d’orage, serrant fort sa fillette dans ses bras en lui disant de ne pas avoir peur alors que tout son langage corporel criait le contraire.

Comme la peur, l’intolérance se transmet aux enfants.

La peur de la différence

Sous le titre ‘Drag Queen: Protégeons nos enfants!’, Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, a lancé une pétition s’opposant à ce que des travestis soient invités dans des écoles à réciter aux enfants des contes au sujet de la diversité sexuelle ou de la théorie des genres.

Ces contes visent à faire en sorte que les enfants acceptent l’aspect différent des autres personnes, évitent de s’adonner à de l’intimidation et au rejet de l’autre, et s’acceptent eux-mêmes s’ils se sentent différents.


 
En apprenant que le livre Le rose, le bleu et toi ! d’Élise Gravel, était notamment visé par les attaques du chef conservateur, je me suis rendu dans une bibliothèque de mon quartier afin de voir en quoi ce livre mérite ou non la controverse dont il est l’objet.

On y répond à des questions simples. Est-ce que les garçons ont le droit de pleurer ? Est-ce que les filles peuvent être des patronnes ?

On y lit que chez certains peuples, les hommes portent des jupes. On y donne des exemples de femmes qui, les premières, ont exercé des ‘métiers d’hommes’. Etc.

Afin de faciliter la lisibilité du texte auprès des enfants, il est à noter qu’on y a judicieusement évité l’écriture woke (ex.: les bâtisseur.euse.s culturel.le.s montréalais.e.s.).

En cliquant sur ceci, on pourra consulter un extrait de ce livre.

Bref, cette pétition conservatrice est un hameçon auquel se sont empressées de mordre plus de trente-trois-mille personnes qui, dans leur immense majorité n’ont probablement pas lu le livre ou, si elles l’ont lu, sont encore plus stupides que je pense.

Les beaux contes traditionnels

Cette controverse n’aurait jamais vu le jour si l’activité parascolaire facultative dont on parle avait été remplacée par la lecture d’un de ces bons vieux contes traditionnels.

Quoi de plus mignonne que l’histoire du Petit chaperon rouge dont la grand-maman est dévorée par le méchant loup qui aurait également dévoré l’héroïne n’eut été de sa perspicacité.

Mais la cruauté animale est peu de chose comparée à celle des humains. Les enfants doivent en être prévenus.

À cette fin, quoi de mieux que Blanche Neige; dans ce conte, la jalousie de la nouvelle conjointe du père est telle qu’elle demande à un complice deux choses; premièrement d’amener Blanche Neige aux bois afin de la tuer et deuxièmement, de lui rapporter son cœur comme preuve de son assassinat. Comme c’est beau.

Quant à l’importance du consentement sexuel, les enfants doivent l’apprendre subtilement par le biais de l’histoire de la Belle au bois dormant. Imaginez : l’héroïne reçoit un baiser non sollicité alors qu’elle est endormie. Un baiser que toutes les féministes au monde associeraient à de la violence sexuelle si ce baiser volé n’avait pas été administré par un homme riche et puissant. Alors, évidemment, ça change tout !

Quand les parents se plaignent de leurs difficultés financières — comme c’est malheureusement trop souvent le cas ces jours-ci — les enfants doivent s’empresser d’amasser des petites pierres blanches. Pourquoi ? Parce que les parents, lorsqu’ils ont trop de bouches à nourrir, ont parfois l’idée d’abandonner leurs enfants dans les bois afin que les loups les dévorent. C’est la leçon du Petit Poucet.

Bref, les parents conservateurs ont bien raison de préférer qu’on éveille leurs enfants à la cruauté du monde plutôt que leur enseigner la tolérance et le respect des autres… s’ils veulent que leurs enfants finissent par leur ressembler.

Référence : Un livre d’Elise Gravel est banni dans le sud des États-Unis

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Guylain Levasseur vs l’hypocrisie bourgeoise de l’administration Plante

4 avril 2023

Introduction

La promotion de l’inclusivité par la mairie de Montréal s’est limitée à l’adoption de gestes purement symboliques comme la promotion de l’écriture dite ‘inclusive’ (ex.: Les bâtisseur.euse.s culturel.le.s montréalais.e.s), et la condamnation bon chic bon genre de toutes les formes de discrimination possibles ou imaginables…

Sauf la discrimination sociale et la discrimination linguistique, soit celle dont sont victimes à l’embauche les francoQuébécois unilingues sur l’ile de Montréal lorsqu’on exige d’eux la connaissance de l’anglais lorsque cela n’est pas nécessaire.

Un nombre insuffisant de logements sociaux

Dans le cas du logement social, lors des élections municipales, la priorité de Mme Plante a toujours été d’en promettre plus que son adversaire. Mais une fois élue, le zèle lui fait défaut.

Les études sociologiques démontrent que la mixité sociale est le mode idéal de cohabitation urbaine.

Forte de ce principe, l’administration Plante compte sur les développeurs immobiliers pour réaliser ses promesses en leur émettant un permis à la condition qu’ils consacrent une partie de leurs unités locatives à du logement social.

Mais nous ne sommes pas dans un pays à économie dirigée. Au contraire, dans un pays capitaliste, si une administration municipale veut nuire à la rentabilité des investissements immobiliers, les entrepreneurs construiront ailleurs, là où ils peuvent maximiser leurs profits.

En réalité, quand de riches Montréalais déménagent dans des condominiums construits pour eux, ils libèrent des logements qui peuvent être occupés par des gens moins fortunés. Et les logements libérés par ces derniers servent à d’autres. Et ainsi de suite.

Et par ce jeu de chaise musicale, toute augmentation de l’offre locative profite à tout le monde en soulageant la crise du logement et en combattant l’augmentation des loyers qui en découle.

Voilà pourquoi le gouvernement québécois de François Legault estime qu’il est futile de budgéter des sommes supplémentaires pour la construction de logements sociaux quand des sommes colossales sont déjà disponibles, mais ne sont pas dépensées en raison notamment du blocage idéologique de l’administration Plante.

Harceler les itinérants

Il y a quelques années, la ville de Montréal s’était fait remarquer par sa volonté de limiter à trente minutes le temps qu’on pouvait passer assis sur les bancs du parc Cabot.

Cette mesure visait à lutter contre le ‘vagabondage’ des itinérants autochtones qui fréquentaient ce parc.

Après les protestations des travailleurs sociaux, l’administration municipale, soucieuse de son image publique, avait été dans l’autre extrême, soit de faire modifier ces bancs pour permettre aux itinérants de s’y allonger pour dormir.

Au cours de la pandémie, la ville a chassé les itinérants qui campaient le long de la rue Notre-Dame — où le risque d’attraper le Covid-19 était nul — afin de les forcer à dormir dans des refuges (c’est-à-dire des lieux clos) où le risque de contagion était considérablement plus élevé.

La persécution de Guylain Levasseur

Ce matin, je m’étais levé de bonne humeur, comme d’habitude.

Mais j’ai pris connaissance de l’ampleur du harcèlement policier que la ville de Montréal fait subir depuis des années à Guylain Levasseur; il doit 25 000$ en contraventions.

Pour la ville, il est un multirécidiviste.

Pour les itinérants de Montréal, il est l’équivalent de ce qu’était mère Theresa dans les quartiers pauvres de Calcutta.

Je ne le connais pas personnellement. Mais en faisant du vélo à travers le parc Adhémar-Raynault, je l’ai croisé à plusieurs reprises. Et j’ai eu l’occasion de discuter avec lui et d’admirer son dévouement pour ses protégés.


 
Ce dévouement, c’est de parcourir la ville à la recherche de dons d’épiciers généreux et d’offrir gratuitement ces vivres aux siens. Et ce, à partir de sa cantine mobile.

Le harcèlement de la ville contre lui est un scandale. Il est tel que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) a jugé bon d’intenter un recours à la fois contre la Ville, le Service de police de la Ville de Montréal, ainsi que quatre patrouilleurs qui se sont acharnés sur M. Levasseur.

Conclusion

Les élus de l’administration Plante sont des gens qui ont réussi. Ce sont des nouveaux riches, obnubilés par la technologie (trottinettes électriques) et les concepts à la mode.

Pourquoi n’y a-t-il pas plus de travailleurs manuels, d’ouvriers à faible revenu et de pauvres dans l’administration Plante ? Parce que cette administration est composée de bourgeois propres, beaux et souriants, animés de belles intentions, qui conçoivent la ville dans leur lorgnette de parvenus sans culture et sans expérience de la vie.

Guylain Levasseur est leur exact opposé.

Sa réussite sociale à lui, c’est d’avoir transformé son vieux camion en cantine mobile et de nourrir les siens.

Jamais vous ne l’entendrez prononcer les mots ‘personnes vulnérables’ en adoptant cet air empathique, typique de ces élus qui les ont répétés des dizaines de fois devant leur miroir…

Jamais vous ne l’entendrez dire que ses pensées et ses prières vont aux itinérants morts de faim ou de froid. Parce que la mort de chacun d’eux est un échec dont il a honte.

J’inviterais donc la mairesse de Montréal à invoquer l’engorgement du système judiciaire pour abandonner toutes les poursuites intentées par son administration contre Guylain Levasseur et à s’excuser de l’acharnement dont il est le sujet depuis des années.

Puisque la défense de la ville contre le recours de la CDPDJ devrait couter beaucoup plus que 25 000$ en frais juridiques, la saine gestion des finances de la ville exige que celle-ci mette fin dès maintenant à la persécution dont M. Levasseur est victime.

Références :
235 contraventions en quatre ans: un sans-abri ciblé par les policiers de Montréal
Le banc de la discorde
Le logement social à Montréal : les promesses en l’air
Les itinérants-campeurs et la gestion du risque
Quatre-millions de Québécois victimes de discrimination à l’embauche
Que défend la Ville de Montréal? Le langage épicène ou le langage militant?

Parus depuis :
Violence et itinérance dans le Village : « On touche le fond du baril » (2021-06-18)
« On est en train de voir naître un Downtown Eastside à Montréal » (2021-07-07)
Les itinérants au Palais des congrès de Montréal, « c’est rendu fou » (2021-07-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Québec solidaire et les animaux de compagnie

8 mars 2023


Avant-propos : Depuis quelques années, pour célébrer la Journée internationale des femmes (le 8 mars), ce blogue inverse ce jour-là la règle grammaticale selon laquelle le genre masculin l’emporte sur le genre féminin. En conséquence, dans ce texte qui suit, le féminin inclut le masculin.

Introduction

La semaine dernière, Québec solidaire annonçait son intention de déposer, d’ici la fin de la présente session parlementaire, un projet de loi qui autorisera la présence d’animaux de compagnie dans tous les logements du Québec.

À l’heure actuelle, 65 % des propriétaires acceptent, avec certaines restrictions, la présence d’animaux; les chattes sont acceptées dans 71 % des cas et les chiennes, dans seulement 25 %.

Dans le cas des chattes, elles sont souvent interdites dans les appartements meublés par la propriétaire en raison de leur tendance à ‘faire leurs griffes’ sur le mobilier.

Entre la souris silencieuse et la chienne jappeuse

Québec solidaire souligne les avantages médicaux et psychologiques de la zoothérapie pour la propriétaire d’un animal de compagnie. Toutefois, cette formation politique passe sous silence les inconvénients causés par les conflits entre voisines au sujet d’une bête bruyante.

En somme, si elle fait du bien à sa propriétaire, une chienne jappeuse perturbe la quiétude de la locataire du haut, de celle du bas, et de celles à l’étage, soit beaucoup plus de personnes.

Pour la SPCA (la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux), faire opérer une chienne parce qu’elle jappe est de la cruauté.

Lorsque les chiennes sont interdites par le bail, cela ne signifie pas qu’elles sont systématiquement expulsées; généralement, elles sont tolérées tant que personne ne s’en plaint.

Mais dès que des voisines sont incommodées par le tapage nocturne causé par les jappements d’une bête, la propriétaire de l’immeuble possède une base légale pour obliger la locataire à s’en départir ou à déménager. Sans une disposition à sujet dans le bail, la propriétaire est impuissante.

Les voisines incommodées sont alors obligées de s’adresser à la police — réduisant sa disponibilité à régler des conflits plus graves — ou de déposer une plainte devant les tribunaux. Signalons qu’à la Cour des petites créances, les délais sont de deux ans pour qu’une cause soit entendue.

En somme, on remplace ici le pouvoir discrétionnaire de la propriétaire de l’immeuble par le pouvoir arbitraire d’une magistrate.

Une anecdote

Il y a quelques années, dans sa cour arrière, une personne laissait japper sa chienne tous les matins dès que la clarté du jour paraissait, soit entre 5h30 et 6h15 (selon les saisons).

Dotée d’un mauvais caractère et d’un gabarit impressionnant, cette personne faisait fi des plaintes répétées de ses voisines.

Après plus d’un an à ronger son frein, l’une d’entre elles a lancé dans la cour arrière une boulette de viande hachée mélangée à du poison à rate. Et la chienne, dit-on, serait morte en pissant du sang par les yeux et les oreilles.

Au grand soulagement des voisines, majoritairement réprobatrices quant au moyen utilisé, mais unanimement favorables quant au résultat.

La personne propriétaire de la bête empoisonnée a toujours soupçonné la responsable mais n’a jamais eu la preuve que, parmi les dizaines de personnes qui haïssaient sa chienne, c’était cette voisine-là qui était la coupable.

Conclusion

Autrefois, on ne protégeait les droits individuels que dans la mesure où ils n’allaient pas à l’encontre des droits collectifs (comme le droit au sommeil).

De nos jours, on ne prend plus cette précaution; on compte sur les magistrates pour dresser une préséance entre les droits des unes et des autres.

Le recours à la justice là où une simple clause de bail suffisait correspond à une judiciarisation inappropriée.

Et ce, pour deux raisons.

Premièrement, en raison des délais et des lenteurs du processus judiciaire. Et deuxièmement, en raison de son inaccessibilité économique; demander qu’un conflit mineur soit arbitré par une juge payée un quart de million$ par année et plaidée de part et d’autre par des avocates dont les tarifs dépassent 150$ de l’heure est du gaspillage.

De plus, en rendant extrêmement difficile la résolution de conflits mineurs entre voisines, on favorise l’apparition de comportements asociaux entre des personnes qui se font alors justice elles-mêmes.

Références :
Interdire les animaux dans un logement est discriminatoire, juge Québec solidaire
Levons les interdictions d’animaux de compagnie dans les logements
Logement : devrait-on retirer l’interdiction des animaux domestiques du bail ?
Repenser les tribunaux

Paru depuis : Les délais continuent de s’allonger aux petites créances (2023-09-02)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le travail des jeunes écoliers

11 février 2023

Introduction

D’ici deux mois, le gouvernement de la CAQ compte présenter un projet de loi destiné à encadrer et à limiter le travail des jeunes.

Son but est d’éviter que le travail incite au décrochage scolaire.

À l’heure actuelle, dès l’âge minimal de quatorze ans, les jeunes peuvent travailler à la condition du consentement écrit de leurs parents et que les heures travaillées se déroulent, ni durant les heures de cours, ni entre 23h et 6h du matin.

Personne ne s’opposera à ce que la loi soit améliorée pour devancer (à 22h par exemple), l’heure où le travail des jeunes doit cesser; compte tenu du temps pour rentrer chez soi, il n’est pas normal qu’au début de l’adolescence, on se couche à minuit ou à 1h du matin.

Une étude récente de l’université Sherbrooke révèle que dès l’âge de onze ans, plus de la moitié des écoliers travaillent.

Le taux de chômage au Québec — actuellement le plus faible au pays — et la pénurie généralisée de main d’œuvre se prêtent à ce que des employeurs recrutent des jeunes pour des tâches demandant une main d’œuvre non qualifiée.

À l’Assemblée nationale

Plus tôt cette semaine, le représentant de ma circonscription (Hochelaga-Maisonneuve) s’est inquiété à l’Assemblée nationale de l’augmentation importante du travail des jeunes inscrits aux premières années du secondaire.

Après avoir invité le ministre du Travail du Québec à résister aux pressions des restaurateurs et des détaillants en procédant à la rédaction de son projet de loi, le député Alexandre Leduc (de Québec Solidaire) a adressé au ministre la question suivante :

« [Au sujet de…] ses hausses ridicules de salaire minimum, le ministre disait toujours qu’il ne fallait pas trop que ça soit haut parce que cela allait inciter trop de jeunes à prioriser le travail avant les études. Bien là, on a un salaire minimum ‘poche’ (sic) et une explosion incontrôlée du travail des jeunes. Est-ce que le ministre est conscient que lui, il est aux commandes [et qu’] il est en train de présider à un phénomène sans précédent de ‘massification’ et de normalisation du travail des adolescents de 10, 11, 12, 13, 14 ans ? »


Note personnelle : mon premier emploi était comme servant de messe, rémunéré au montant forfaitaire de cinq cents la messe, mais bientôt doublé à dix cents. Je devais avoir huit ou neuf ans. J’ai beaucoup aimé.

Le ton alarmiste du député au sujet d’un projet de loi que personne n’a encore vu est inapproprié. On ne parle pas ici de revenir au XIXe siècle alors que des enfants travaillaient dans des mines. Ni à l’époque où des gérants d’usine frappaient leurs subalternes ou harcelaient leur personnel féminin pour qu’il consente à leurs avances.

Tout le monde s’entend pour dire que la place des jeunes est à l’école. De plus, les écoliers doivent consacrer le temps qu’il leur est nécessaire pour faire leurs devoirs à domicile.

Les risques

Le travail des jeunes ne doit pas les inciter à abandonner leurs études. Voilà pourquoi le projet de loi du gouvernement devrait obliger un employeur à congédier tout jeune qui quitte prématurément l’école.

De plus, on doit éviter d’exposer indument les jeunes aux accidents de travail.

Soyons clairs : le risque zéro n’existe pas. De nos jours, même aller à la garderie peut s’avérer mortel.

Un jeune encourra toujours un risque plus grand de blessure au travail que s’il était demeuré chez lui à pitonner sur sa console vidéo, étendu sur le sofa du salon.

De la même manière, un adolescent risquera toujours de glisser l’hiver sur un trottoir mal déglacé en livrant les journaux à domicile. Comme cela pourrait lui arriver en se rendant à l’école.

Si on accepte qu’un adolescent puisse se blesser au hockey ou en descendant une piste de ski, il faudra accepter les risques raisonnables reliés à un emploi peu dangereux.

Les avantages

Qui peut s’opposer à ce que nos jeunes passent moins de temps devant les écrans de leurs appareils mobiles si cela est remplacé par du temps à épauler des camarades de travail et à servir la clientèle ?

Selon l’étude de l’université de Sherbrooke cité par le député (mais qu’il ne semble pas avoir lu), l’augmentation du travail des jeunes observée récemment s’est accompagnée d’une amélioration de leur santé mentale.

Sans prouver de relation de cause à effet, cette étude montre également une association entre le temps plus grand que les fillettes passent devant l’écran de leur appareil mobile et la prévalence d’idées noires, voire suicidaires.

Une étude américaine effectuée chez 212 913 jeunes de 12 à 17 ans a révélé chez eux une augmentation importante du taux de dépression majeure entre 2005 à 2017, soit avant le confinement pandémique. Ce taux est passé au cours de cette période de 8,7 % à 13,2 %.

Compte tenu du fait que le premier iPhone date de 2007 et que le premier iPad date de 2010, les chercheurs ont émis l’hypothèse d’une corrélation entre la généralisation de l’usage de ce type d’appareil et l’augmentation de la dépression alors qu’il est prouvé que cette généralisation s’est accompagnée d’une diminution du temps consacré au sommeil.

En effet, leurs écrans émettent beaucoup de lumière bleutée. Ce qui diminue d’autant la sécrétion de la mélatonine par le cerveau.

On peut présumer qu’à l’inverse, toute activité physique reliée au travail favoriserait le sommeil et du coup, diminuera la dépression chez les jeunes si et seulement si le temps travaillé se fait au dépens du temps passé passivement à regarder des images sur un périphérique mobile.

Voilà pourquoi ce projet de loi devrait obliger le mineur à laisser son téléphone en consigne lorsqu’il travaille. En cas d’urgence, ses parents (par exemple) pourraient le contacter par le biais du téléphone de l’employeur. Ce serait alors un bon moyen de sevrer nos jeunes de la dépendance aux écrans.

Et ce, sans compter l’effet positif du travail contre la sédentarité et contre la dépréciation de l’image de soi qui accompagne souvent l’obésité dans un monde où la minceur est valorisée.

À partir du moment où on est parfaitement libre de le quitter, il faut voir le travail comme une expérience enrichissante qui favorise l’adoption, chez les jeunes, de meilleures habitudes de vie.

Références :
Âge minimum pour travailler : un projet de loi qui ne fait pas l’unanimité
Age, Period, and Cohort Trends in Mood Disorder Indicators and Suicide-Related Outcomes in a Nationally Representative Dataset, 2005–2017
Enquête sur la santé psychologique des 12-25 ans
Lumière bleue et dégénérescence maculaire
Plus de la moitié des jeunes Québécoises vivent anxiété ou dépression
Québec déposera un projet de loi sur le travail des enfants en début d’année
Tragédie à Laval : l’heure est au recueillement
Un phénomène qui existe depuis des décennies : le travail des enfants au Québec

Parus depuis :
Social Media is a Major Cause of the Mental Illness Epidemic in Teen Girls. Here’s the Evidence (2023-02-22)
Pénurie de main-d’oeuvre: de plus en plus de jeunes travaillent dès l’âge de 12 ans (2023-03-04)

Complément de lecture : Le temps d’une messe

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Écrit par Jean-Pierre Martel


À l’Onu, le Canada refuse de condamner le nazisme

9 novembre 2022
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Le 4 novembre dernier, l’Assemblée générale de l’Onu adoptait une résolution qui condamnait le nazisme. Cette résolution est entérinée annuellement par l’organisation internationale depuis 2012.

Au fil des années, son texte s’est étoffé au point de compter maintenant douze pages. Toutefois, quant au fond, la résolution est demeurée la même.

Parmi les 105 pays qui ont voté en faveur de cette résolution, on trouve évidemment Israël. Les 104 autres sont des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine.

Les pays riches d’occident — l’Amérique du Nord et la presque totalité des pays européens (dont l’Allemagne) — ont refusé de condamner le nazisme.

Au-delà de son rejet explicite de l’idéologie du IIIe Reich, la résolution blâme également le néonazisme et les autres idéologies qui alimentent les formes contemporaines du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et l’intolérance qui lui est associée.

Le texte de la résolution ne blâme aucun pays en particulier. Ni explicitement ni par des sous-entendus.

Malgré cela, en raison de l’importance de l’extrême-droite aux États-Unis — au sein des forces policières, de même que dans les milieux judiciaires et politiques — ce pays s’est toujours senti visé par cette résolution. Voilà pourquoi, depuis 2012, il est contre.

Les ambassadeurs américains à l’Onu font valoir que cette résolution est partiale dans la mesure où elle stigmatise l’extrême droite sans condamner l’extrême gauche.

C’est un peu comme refuser d’appuyer le mouvement Black Lives Matter parce qu’il refuse de souligner également l’importance de la vie des ‘Blancs’.

Le vote du Canada du côté américain ne surprendra personne parmi ceux qui croient que sur la scène internationale, le Canada est le petit caniche des États-Unis.

De manière générale, l’opposition des pays riches d’occident s’explique par l’esprit de contradiction; cette résolution a été présentée par dix-sept pays, dont la Russie.

De nos jours, le fanatisme antirusse est tel que même une résolution tout à fait louable, si elle vient de Russie, doit être sujette aux sanctions internationales…

En gros, le vote a donc opposé les alliés militaires des États-Unis au reste du monde. La Turquie, membre rebelle de l’Otan, s’est abstenue.

Il est triste de constater que nos impôts servent à financer cet enfantillage diplomatique.

Références :
Pourquoi la France et 51 autres pays ont voté contre la résolution de l’ONU condamnant le nazisme
Résolution de l’Onu contre le nazisme

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La politique linguistique du Parti Conservateur du Québec est dans le Cracker Jack

21 septembre 2022

Introduction

Le Cracker Jack est une friandise américaine composée de maïs soufflé enrobé de mélasse. Auprès des enfants, il doit sa popularité au cadeau-surprise de peccadille que chaque boite contenait de 1896 à 2016.

Vingt ans de laisser-faire

Au cours des vingt dernières années, le gouvernement québécois n’a rien fait pour contrer l’anglicisation du Québec.

L’inaction des gouvernements libéraux de Jean Charest et de Philippe Couillard a été suivie par celle du gouvernement de François Legault. Sauf quant à la présentation de la loi 96, très insuffisante, en fin de mandat.

Selon un sondage publié hier par le Journal de Québec, trois partis politiques se disputent à égalité (16 %) la seconde place dans les intentions de vote, dont le Parti Conservateur du Québec (PCQ).

De toutes les formations politiques, le PCQ est le plus flou quant à ses intentions relatives à la défense du français.

D’esprit libertarien, le PCQ s’oppose à la loi 96 qu’il juge contraignante. Tout comme le Parti Libéral, le Parti Conservateur s’oppose aux mesures qui suscitent l’opposition des angloQuébécois. Ceci est l’équivalent de leur donner un droit de véto sur la défense du français au Québec.

Ceci étant dit, que propose-t-il en retour ?

Le son des criquets

Dans le communiqué intitulé ‘Tous unis pour protéger le français de manière positive’, daté du 6 septembre dernier, on peut lire :

Le PCQ va s’inspirer du rapport intitulé « Une langue commune à tous et pour tous » déposé en novembre 2016 par madame Claire Samson pour élaborer des solutions constructives et non coercitives.

En d’autres mots, depuis 2016, nous avons eu six ans pour accoucher d’un programme concret, mais nous n’avons pas eu le temps. Toutefois, élisez-nous et on verra.

C’est ainsi que son programme électoral affirme son intention de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires à la restauration ou à l’établissement de programmes scolaires aptes à corriger les lacunes du système public d’éducation en matière d’apprentissage, de maitrise et de transmission de la langue française.

Tout cela est très joli. Mais concrètement, quelles sont les mesures que le PCQ compte mettre en œuvre à ce sujet ? Euh… on verra.

Idéalement, une politique linguistique comporte quatre volets : un sur la langue d’enseignement, un autre sur la langue du travail, une politique migratoire et le moins important, au sujet de la langue d’affichage.

Même si le PCQ n’a pas de programme formel pour pallier l’anglicisation du Québec, on trouve dans ses promesses plusieurs mesures qui ont une incidence à ce sujet.

La revanche des berceaux

Sous la rubrique intitulée ‘Assurer la croissance de la culture québécoise dans un contexte de faible natalité et de vieillissement de la population’, le PCQ déclare qu’il favorisera l’augmentation de la natalité en tenant compte des besoins et des réalités des familles québécoises afin d’assurer le renouvèlement démographique de la nation québécoise.

On ignore comment une politique nataliste pourrait assurer la croissance de la culture française au Québec à moins de cette ‘revanche des berceaux’ soit limitée aux couples francophones ? Sinon, qu’est-ce que ça donne ?

D’autant plus que, selon ses propres mots, le PCQ favorisera une politique volontariste pour faire croitre la langue et la culture française. Voilà qui n’est pas forçant.

La langue d’enseignement

À l’école primaire ou secondaire, le PCQ ne remet pas en question l’enseignement du français. Mais il donnera 200$ par semaine (soit 10 400$ par année) pour chaque enfant à qui les parents feront l’enseignement à domicile.


 
Depuis quinze ans, le pourcentage des parents qui élèvent leurs enfants à la fois en français et en anglais est passé de 1,6 % à 16,6 % sur l’ile de Montréal, et de 1,3 % à 13,5 % dans l’ensemble de l’agglomération métropolitaine.

En subventionnant l’enseignement parental à domicile, un nombre inconnu d’élèves passeront de l’école publique française à une microécole privée bilingue.

Une autre mesure que le PCQ compte adopter concerne le mode de financement public des lycées (appelés cégeps au Québec). Le PCQ entend les financer selon leur fréquentation.

Le plus gros cégep anglophone du Québec est le collège Dawson. C’est aussi le plus fréquenté, toutes langues confondues. C’est donc lui qui recevrait la plus grosse part du financement public des cégeps québécois sous un gouvernement du PCQ.

Normalement, les maisons d’enseignement anglophones devraient recevoir leur juste part des sommes que l’État québécois consacre à sa mission éducative.

Cette juste part est liée à l’importance démographique du peuple angloQuébécois au Québec. Au-delà, les contribuables francophones financent l’anglicisation du Québec.

La politique migratoire

Rapatrier tous les pouvoirs

Le PCQ veut rapatrier tous les pouvoirs d’Ottawa en matière d’immigration.

Cela n’arrivera pas. Il y a un demi-siècle, le fédéral et Québec ont conclu une entente qui représente le maximum qu’Ottawa est prêt à concéder. Si le Québec en veut plus, il devra devenir un pays indépendant.

Comme dans la fable ‘La Laitière et le pot de lait’, le PCQ caresse de grandes ambitions; après avoir rapatrié d’Ottawa le programme de regroupement familial, le PCQ en limitera l’accès aux personnes qui parrainent leurs propres enfants d’âge mineur.

Pour des raisons humanitaires, la Cour Suprême du Canada a déjà statué qu’on ne peut pas limiter le regroupement familial. Donc tout Canadien peut cautionner l’immigration de ses propres parents à condition de subvenir à leurs besoins pendant un certain nombre d’années.

Le choix judicieux des immigrants

Le PCQ s’oppose au recours à la clause dérogatoire de la Canadian Constitution. Mais du même souffle, il annonce sa volonté de choisir les immigrants permanents en fonction de leur ‘compatibilité civilisationnelle’.

On cherchera en vain sur le site du PCQ quels sont les critères objectifs qui permettraient de mesurer précisément la ‘compatibilité civilisationnelle’ d’un requérant au statut d’immigrant au Québec.

Si ces critères sont appliqués au cas par cas, il faut se rappeler que lorsqu’une personne demande à immigrer au Québec, elle doit signer une Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise.

Le requérant y déclare vouloir respecter nos valeurs et apprendre le français. Tant que ce document n’est pas signé, le dossier du requérant est incomplet et ce dernier ne peut recevoir le certificat de sélection émis par Québec.

Si ces critères du PCQ bannissent tous les requérants en provenance d’un pays ou tous ceux qui pratiquent une religion jugée ‘civilisationnellement incompatible’, cela est contraire à la Déclaration universelle des droits de la Personne en plus d’être contraire aux chartes canadienne et québécoise des droits et libertés.

Bref, le PCQ ne trouvera pas un seul magistrat au Québec qui acceptera de valider une discrimination systématique basée sur les préjugés ‘civilisationnels’ du PCQ.

La francisation des immigrants

Le financement généreux des cégeps anglophones par le PCQ — dont nous avons parlé plus tôt — est au cœur des mesures destinées à la francisation des immigrants.

Au premier coup d’œil, cela semble contradictoire. Mais pas aux yeux du PCQ. Selon son programme électoral, un gouvernement conservateur…

…rehaussera l’enseignement du français dans les cégeps et les universités anglophones afin de permettre à tous les étudiants issus de l’immigration temporaire d’être en contact avec la culture québécoise d’expression française.

Opposé à interdire aux néoQuébécois l’accès aux cégeps anglophones, le PCQ compte sur des cours de français langue seconde dispensés dans ces maisons d’enseignement pour franciser les immigrants.

Conclusion

En matière de francisation, le programme politique du Parti Conservateur du Québec est le plus insuffisant que j’ai lu de toute ma vie, digne des colifichets de Cracker Jack.

Références :
Anglicisation de Montréal depuis quinze ans
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Cracker Jack
Duhaime d’abord contre l’agrandissement de Dawson… mais maintenant?
Langue, culture et immigration
Le Collège Dawson réclame le maintien du financement pour son agrandissement
Le serment d’allégeance aux valeurs du pays
Tous unis pour protéger le français de manière positive : Le Parti conservateur du Québec abrogera la Loi 96

Complément de lecture :
Quand défendre le français consiste à enfoncer des portes ouvertes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


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