Un air de brume hivernale (2e partie)

Publié le 21 janvier 2025 | Temps de lecture : 1 minute






 
Le 29 décembre dernier, après avoir amplement profité de ce smog hivernal au Jardin botanique, je me suis rendu au centre-ville au moment où cette épaisse chape laiteuse commençait à s’élever du sol.

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3 [1mm d’épaisseur]).
Post-traitement : Topaz Sharpen AI
1re photo : 1/15 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
2e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
3e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
4e  photo : 1/10 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
5e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un air de brume hivernale (1re partie)

Publié le 20 janvier 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Au Jardin de Chine

Au Jardin des Premières-Nations

Dans un pavillon du Jardin japonais


Ailleurs au Jardin botanique

Au lever, ce matin du 29 décembre dernier, quelle ne fut pas ma surprise (et mon émerveillement) de voir le magnifique paysage laiteux qui s’offrait à mes yeux en levant le store de ma chambre.

En réalité, quelques jours plus tôt, Environnement Canada avait émis un avertissement de smog hivernal concernant le sud du Québec, un avertissement qui m’était sorti de l’esprit.

Or, toutes les conditions climatiques extrêmes sont des occasions de prendre des photos qui sortent de l’ordinaire.

J’ai donc pris le petit déjeuner à la hâte et je me suis empressé d’aller au Jardin botanique.

Puis, voyant que cet air brumeux était persistant, je suis allé ensuite au centre-ville, au moment où le tout commençait à s’atténuer légèrement. Les photos que j’y ai prises feront l’objet du second texte de cette série.

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3 [1mm d’épaisseur]).
Post-traitement : Topaz Sharpen AI
1re photo : 1/8 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
2e  photo : 1/10 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
3e  photo : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
4e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
5e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
6e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
7e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
8e  photo : 1/50 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
9e  photo : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’arnaque de l’activation nécessaire du compte Vidéotron

Publié le 19 janvier 2025 | Temps de lecture : 1 minute


 
Hier, j’ai reçu le message ci-dessus.

Celui-ci m’avisait de la fermeture imminente de mon compte chez Vidéotron à moins d’être réactivé en cliquant sur l’hyperlien ‘GARDER MON COMPTE ACTIF’.

Si vous avez reçu le même, sachez que c’est une arnaque,

Le courriel que j’ai reçu est censé provenir de l’adresse ‘yvanbrisson@vide…….ca’. Mais que cela ne veut rien dire puisque n’importe quel pirate peut falsifier le nom de l’expéditeur.

Comme on peut le voir sur la capture d’écran ci-dessus, en cliquant sur cet hyperlien, on accède à une page web qui n’a aucun rapport avec Vidéotron et à laquelle je déconseille de vouloir accéder.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Géorgie : le pays aux grands rêves

Publié le 19 janvier 2025 | Temps de lecture : 5 minutes
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Introduction

Depuis son indépendance en 1991, le peuple géorgien n’a cessé d’espérer que leur pays adhère à l’Union européenne (UE). À tel point que la poursuite de cet objectif est exigée par l’article 78 de la constitution du pays.

Malheureusement, cela est impossible tant que la Russie ou la Turquiye n’aura pas préalablement été admise à l’UE. Voyons pourquoi.

L’agrandissement de l’Union européenne

La Règle de la contigüité

Une des règles non écrites de l’Union européenne (UE) est que seul un pays contigu ou voisin du territoire de l’union peut y adhérer.

C’est ainsi que les Pays-Bas sont membres, mais pas le Suriname (sa colonie d’Amérique du Sud) ni les Antilles néerlandaises.

Même chose pour la France, membre de l’UE, mais sans ses territoires d’outre-mer (St-Pierre-et-Miquelon, Polynésie française, etc.).

Avant le Brexit, la Grande-Bretagne était membre, de même que sa colonie de Gibraltar (contigu à l’Espagne). Mais pas ses territoires et colonies d’outre-mer.

Si, de nos jours, l’Irlande semble faire exception à cette règle, c’est qu’elle a adhéré à l’UE en même temps que la Grande-Bretagne en 1973. Or ces deux pays étaient, conjointement, voisins de l’UE à l’époque.

L’exception groenlandaise

Le caractère officieux de la ‘Règle de la contigüité’ s’explique peut-être par le fait que l’UE juge parfois avantageux d’y déroger.

Ce fut le cas lorsque le Danemark négocia son adhésion à l’UE. À l’insistance de ses négociateurs, ce pays avait obtenu que l’ensemble du royaume de Danemark (ce qui inclut le Groenland) adhère à l’Union. Or le Groenland est à deux-mille kilomètres du plus proche pays membre de l’Union.

Cette anomalie fut éventuellement corrigée.

Au référendum danois de 1972 (portant justement sur l’adhésion à l’UE), les Groenlandais avaient voté contre à 70,8 %. Pourquoi ? Essentiellement en raison de l’impérialisme culturel du parlement européen.

L’UE exigeait que les Autochtones du Groenland abandonnent leur principale source de revenus, soit la vente de la fourrure d’animaux marins. C’est en 1985 que les Groenlandais obtinrent finalement le retrait de leur territoire de l’UE.

La suppression de l’exception groenlandaise renforça la Règle de la contigüité.

Et la Géorgie ?

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Au-delà de la mer Noire, à mille kilomètres de la Roumanie, la Géorgie (en rouge sur la carte) est complètement séparée de l’UE.

Si cette dernière acceptait la Géorgie parmi ses membres, ce serait le seul pays où la libre circulation des biens et des services serait impossible avec le reste de l’Union.

En effet, aucune route terrestre et aucune voie ferroviaire ne relie la Géorgie à l’UE sans passer par la Fédération de Russie.

Ce qui signifie que les pays voisins, par le biais de tarifs douaniers, pourraient détourner à leur avantage une partie des bienfaits économiques d’une adhésion de la Géorgie à l’UE.

En vertu de la Règle de la contigüité, la Géorgie devra attendre l’adhésion préalable à l’UE de la Turquiye (au sud) ou celles de la Russie et de l’Ukraine (au nord) avant de pouvoir y adhérer à son tour.

Ce qui n’est pas pour demain.

Alors pourquoi l’UE alimente-t-elle les espoirs vains des Géorgiens ?

Le Soft Power européen

Périodiquement, l’UE doit affronter des forces centrifuges, c’est-à-dire des forces qui militent pour la sortie d’un pays de l’UE.

Quel meilleur argument pour contrer leurs efforts que de soutenir (avec un peu d’exagération) que des millions de personnes sont prêtes à mourir pour que leur pays adhère à l’Union.

De plus, en maintenant l’espoir d’une adhésion (sans cesse repoussé à plus tard), l’UE favorise l’occidentalisation des pays qui veulent y adhérer.

Grâce aux subsides qu’elle accorde aux candidats à l’adhésion, l’UE exige qu’ils modifient leurs lois (afin de les rendre conformes au Droit européen), qu’ils assurent l’indépendance de leur système judiciaire, qu’ils évitent le protectionniste dans l’attribution des contrats gouvernementaux, qu’ils combattent la corruption, etc.

Et quand toutes ces règles sont respectées, on en trouve de nouvelles qui repoussent plus loin l’adhésion.

Après quelques décennies à essayer, la Turquiye a fini par comprendre le message ; l’UE ne veut pas d’un pays de 85 millions de Musulmans.

Dans le cas de la Géorgie, ce que veulent Washington, l’UE et l’Otan, c’est de provoquer un changement de régime afin que le pays soit dirigé par un gouvernement aveuglément voué aux intérêts occidentaux, plutôt qu’un régime qui ménage la chèvre et le chou comme actuellement.

Références :
États membres de l’Union européenne
La Géorgie (4e partie) : importance géostratégique de la Transcaucasie
Relations entre le Groenland et l’Union européenne

Pour consulter en ordre chronologique tous les textes de cette série consacrée à l’histoire récente de la Géorgie, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Internet : l’ère de l’éphémère (2e partie)

Publié le 15 janvier 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

La maison de sondage PEW Research publiait en mai dernier les résultats d’une étude portant sur la disparition des pages web avec le temps.

Pour ce faire, les chercheurs ont choisi de manière aléatoire près d’un million de pages web parmi celles archivées en 2013 par Common Crawl. Fondé en 2007, cet organisme entrepose mensuellement entre 1,2 et 3,6 milliards de pages web.

En suivant l’existence des pages choisies par les chercheurs au sein des sauvegardes successives de Common Crawl, ils ont pu découvrir les pages disparues au fil du temps et déterminer le mois de leur disparition.


Selon cette étude, une disparition annuelle d’environ sept pour cent survient au cours des cinq premières années. Au-delà, cette disparition s’effectue à un rythme moindre.

Les hyperliens des sites gouvernementaux

Environ la moitié des pages sélectionnées étaient hébergées sur des sites gouvernementaux. Au total, ces pages contenaient 42 millions d’hyperliens, dont 86 % pointaient vers d’autres pages sur le même site.

En moyenne, 21 % de ces pages contenaient au moins un hyperlien défectueux. Dans 6 % des pages, aucun de ses hyperliens ne fonctionnait correctement.

Le pourcentage de pages web dont au moins un hyperlien était brisé était de 15 % dans le cas des sites d’un État américain, de 21 % dans le cas du gouvernement fédéral américain, de 27 % dans le cas d’un comté (en anglais, County) et de 29 % dans le cas d’une ville.

Les hyperliens des médias électroniques et de Wikipédia

L’autre moitié des pages sélectionnées étaient des nouvelles publiées par 2 063 médias électroniques. Au total, ces pages comportaient quatorze-millions d’hyperliens, dont 5 % brisés.

Près du tiers des hyperliens pointaient vers une page web déplacée ailleurs mais que le site web du média, à la volée, redirigeait au bon endroit.

Le huitième des hyperliens donnaient aux lecteurs l’accès à un document statique (habituellement un PDF).

Dans 23 % des cas, les pages web de quotidiens électroniques contiennent au moins un hyperlien brisé.

Sur le site de l’encyclopédie Wikipédia, 11 % de toutes les références de sont brisées, soit le double de ce qui a été observé sur les médias électroniques.

Un peu plus de la moitié (54 %) des textes de Wikipédia comporte au moins une référence défectueuse. Encore une fois, c’est environ le double de ce qui a été observé sur les sites des médias en ligne.

Référence : When Online Content Disappears

Complément de lecture (au sujet de X) : Internet : l’ère de l’éphémère (1re partie)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La géopolitique de l’Arctique

Publié le 13 janvier 2025 | Temps de lecture : 9 minutes


 
Une région essentiellement vierge

L’Arctique est la région entourant le pôle Nord comprise à l’intérieur du cercle polaire.

Les territoires de huit pays franchissent le cercle polaire et s’étendent donc jusqu’en Arctique : d’ouest en est, ce sont les États-Unis (par le biais de l’Alaska), le Canada, le Danemark (par le biais du Groenland), l’Islande, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie.

Les zones économiques exclusives (ZÉE) de la Russie et du Canada couvrent la majeure partie de l’Arctique. Des deux, c’est la Russie qui a le plus prospecté le potentiel économique de sa ZÉE.

À partir de ce qu’on en sait, l’Agence internationale de l’énergie estime que le sous-sol de l’Arctique contient 13 % des réserves mondiales de pétrole et 30 % des réserves mondiales de gaz fossile encore inexploitées.

À 95,6 % dans le cas du pétrole et à 98,4 % dans le cas du gaz fossile, ces réserves se trouvent dans les ZÉE des pays riverains de l’océan Arctique.

De la même manière que la Chine décrite par Marco Polo faisait rêver les Européens de son temps, les richesses minérales de l’Arctique d’aujourd’hui sont l’objet de spéculations.

Même si plusieurs mines sont déjà en activité à l’intérieur du cercle polaire, on aurait tort de croire que le potentiel minier de l’Arctique est bien connu.

Lorsqu’on affirme que l’Arctique est riche de tel minerai, c’est que ce minerai est exploité quelque part dans la région. Est-ce que ce minerai se trouve ailleurs en Arctique ? Le trouve-t-on un peu partout à l’intérieur du cercle polaire ? Généralement, personne ne le sait.

Toutefois, ce qu’on sait, c’est que cette région renferme des terres rares. Comment le sait-on ? Parce que, contrairement à ce que suggère leur nom, les terres rares ne sont pas rares du tout; on les trouve en très petite concentration partout sur terre

En Arctique comme ailleurs, ce potentiel est sous-exploité pour deux raisons. Premièrement, à cause de leurs procédés de raffinement encore très polluants. Et deuxièmement, parce que la Chine vend ses terres rares à des prix tellement compétitifs que cela dissuade l’ouverture de mines concurrentes ailleurs dans le monde.

Un passage

Au-delà du fantasme des puissances à la recherche de métaux stratégiques, l’Arctique occupe une position importante en tant que voie de navigation maritime durant la saison chaude.

Sur une représentation aplatie du globe terrestre, relier la Chine à l’Europe par l’Arctique est légèrement plus court qu’effectuer le détour par le canal de Suez.

Sur un globe terrestre, cette distance est nettement inférieure. Même si, pour ce faire, il faut passer par le détroit de Béring.

Par exemple, la distance maritime entre Shanghai et le port néerlandais de Rotterdam est de 20 700 km lorsqu’on passe par le canal de Suez, et de 15 000 km lorsqu’on passe par la Route polaire de la soie. Le passage par cette dernière prend même deux jours de moins que par la plus rapide Route terrestre de la soie (celle qui traverse la Sibérie).

De plus, en longeant les côtes de la Fédération de Russie, cette route est la seule voie maritime importante qui n’est pas contrôlée par les États-Unis.

La Russie y voit un moyen d’exporter ses hydrocarbures aux marchés asiatiques par le biais de ses ports sibériens.

La Russie possède déjà la plus importante flotte de brise-glaces, composée de 55 navires actifs. Certains d’entre eux sont les plus puissants au monde, capables de naviguer dans une banquise de 2,8 mètres d’épaisseur.

D’ici 2030, ils seront suivis par une nouvelle classe de brise-glaces à propulsion nucléaire, capables de fendre lentement une banquise épaisse de quatre mètres et de naviguer à 19 km/h au travers d’une banquise de deux mètres d’épaisseur.


 
L’avantage de la Russie est que la banquise d’été de l’Arctique permet davantage la navigation maritime du côté russe que du côté canadien. En d’autres mots, sans l’aide de brise-glaces, la Route polaire de la soie est navigable plus longtemps que le Passage du Nord-Ouest canadien.

Lorsqu’on s’inquiète de l’augmentation de la présence chinoise en Arctique, on doit savoir que tout cela est limité à l’Arctique russe; la Chine cherche à améliorer les installations portuaires qui sont susceptibles d’accueillir sa marine marchande le long de la Route polaire de la soie.

Autrefois, cette présence accrue concernait également quelques projets miniers et aéroportuaires au Groenland que les pressions américaines sur le Danemark ont fait avorter.

La Chine ne s’est jamais considérée comme une puissance arctique (ce qui serait ridicule) et n’a jamais eu la prétention de l’être.

Pour prouver les ambitions nordiques de la Chine, on répète souvent que la Chine a demandé (et obtenu) le statut d’observateur au Conseil de l’Arctique, un forum international voué à la promotion du développement durable de l’Arctique en matières sociales, économiques et environnementales.

Toutefois, on oublie de préciser que treize autres pays ont obtenu ce statut d’observateur dont la Suisse, l’Italie et l’Inde, trois pays aussi peu nordiques que la Chine.

D’autre part, le vieillissement des installations de NORAD — ce système de détection canado-américain essentiel à la protection de l’Amérique du Nord — peut certainement justifier de nouveaux investissements.

Mais les justifier au nom de la menace chinoise grandissante en Arctique relève du néo-maccarthysme; la Chine investit en Arctique russe pour assurer la liberté de son commerce avec l’Europe et non pour menacer notre sécurité nationale.

L’Arctique canadien

Le Canada a toujours considéré que le passage au travers des iles canadiennes de l’Arctique faisait partie de ses eaux territoriales. En conséquence, le Canada exige que les bateaux étrangers qui l’empruntent lui en demandent la permission.

Les États-Unis ont toujours refusé de reconnaitre la souveraineté du Canada à ce sujet. Pour ne pas perdre la face, le Canada délivre les autorisations nécessaires aux navires américains sans qu’ils en fassent la demande.

Avec le réchauffement climatique, on assiste à une augmentation du transport maritime en Arctique. De 2011 à 2024, le nombre de navires qui ont navigué dans l’Arctique canadien a augmenté de près de moitié.

Aussi impressionnant que cela puisse paraitre, il s’agit en fait de 466 navires l’an dernier, comparativement 319 il y a plus d’une décennie. En somme, c’est un ou deux bateaux par jour durant la belle saison. On est loin des dizaines de milliers de navires qui empruntent annuellement le canal de Suez.

Libres de prospecter le Grand Nord canadien sans études d’impact rigoureuses, les minières ont découvert un petit nombre de gisements intéressants qui ont mené à l’ouverture de mines.

Si bien que de 2013 à 2023, ce sont des vraquiers — transportant du minerai brut — qui représentent essentiellement l’augmentation du trafic maritime dans l’Arctique canadien, notamment dans sa partie orientale (le Nunavut).

Conclusion

De toutes les cibles militaires situées en sol québécois, le complexe hydroélectrique de La Grande est la cible potentielle la plus nordique. Or celle-ci se trouve à 5,2 mille kilomètres des côtes arctiques de la Russie, soit environ une fois et demie la distance entre Montréal et Vancouver.

Ce complexe n’est pas hors de portée d’un missile intercontinental ennemi. Toutefois, en raison des conditions climatiques qui règnent dans cette partie du monde, cette région est le plus improbable théâtre d’une guerre.

En effet, les chars d’assaut, les fantassins et même l’aviation de belligérants perdraient un temps précieux à traverser une région inhospitalière dépourvue d’importance stratégique. De plus, cette longue traversée à découvert priverait cette attaque de tout effet de surprise et favoriserait l’anéantissement des troupes qui y participeraient.

Contrairement à un pays comme la Norvège — dont le littoral arctique est beaucoup plus développé que le Grand Nord canadien puisqu’environ dix pour cent de la population de ce pays y habite — la militarisation de l’Arctique devrait être la moindre des priorités militaires du Canada, à l’exclusion de la protection contre des missiles intercontinentaux.

D’autre part, les compagnies minières s’emploient ces jours-ci à alimenter les journalistes et les chroniqueurs de rapports complaisants qui présentent l’Arctique comme un eldorado moderne, riche en minerais essentiels à notre développement économique.

Ce qu’on néglige de dire, c’est que toute exploitation des ressources minières de l’Arctique n’est compétitif — en comparaison avec des mines concurrentes situées ailleurs dans le monde — qu’au prix de subventions étatiques colossales.

Références :
Augmentation du trafic maritime dans l’Arctique canadien en 2024
China’s new technology achieves ‘unprecedented’ rare earth production speed
Conseil de l’Arctique
De plus en plus de navires circulent dans le passage du Nord-Ouest
Géopolitique de l’Arctique : une région sous haute tension
How the Pentagon Countered China’s Designs on Greenland
Implications of a melting Arctic
La géopolitique de l’Arctique, entre fantasmes et réalité
La Russie lance son second brise-glace de combat
L’obsession pas si folle de Trump pour le Groenland
The US is picking a fight with Canada over a thawing Arctic shipping route

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le mont Royal en automne

Publié le 5 janvier 2025 | Temps de lecture : 1 minute
Lac aux Castors



Au belvedère Kondriaronk




Ailleurs sur le mont Royal
À l’intersection de la voie Camillien-Houde et du boul. du Mont-Royal


De retour le long de l’avenue du Parc

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (4e et 8e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
  1re photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 13 mm
  2e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  3e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
  4e  photo : 1/8000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
  5e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 13 mm
  6e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 27 mm
  7e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm
  8e  photo : 1/2000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
  9e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 36 mm
10e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 20 mm
11e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Internet : l’ère de l’éphémère (1re partie)

Publié le 4 janvier 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

En naviguant sur l’internet, qui n’a jamais cliqué sur un hyperlien défectueux ?

Est-ce fréquent ? En mai 2024, la firme de sondage PEW Research a publié les résultats d’une étude qui visait précisément à répondre à cette question.

La pérennité des gazouillis

Toutes les trente minutes, les chercheurs ont sélectionné trois-mille nouveaux gazouillis publiés sur X entre le 8 mars et le 27 avril 2023. Au total, 4,8 millions de gazouillis ont été sélectionnés et suivis quotidiennement du 15 mars au 15 juin de cette année-là.

À la fin de la période d’observation, 18 % des gazouillis publiés entre le 8 mars et le 27 avril avaient disparu le 15 juin suivant, soit moins de deux mois plus tard.

Cette disparition survient tôt. Elle concerne :
• 1 % des gazouillis publiés il y a moins d’une heure,
• 3 % de ceux postés le jour même,
• 10 % de ceux publiés il y a une semaine,
• 15 % de ceux vieux d’un mois.

Dans le tiers des cas — 6 % des 18 % disparus en moins de deux mois — les gazouillis refont surface ultérieurement. Soit parce que ce compte, devenu privé, est redevenu public ou qu’il a été recréé après une fermeture.

À partir des codes internes du média social, les chercheurs ont distingué les gazouillis retirés définitivement par leur auteur, ceux redevenus visibles après un retrait temporaire, et ceux disparus avec la fermeture du compte (voulue par son propriétaire ou en raison d’un bannissement sur X).

Dans les deux tiers des cas — 11 % des 18 % — les gazouillis avaient disparu en raison de la disparition du compte (fermé volontairement, devenu privé ou banni).

Puis les chercheurs ont sélectionné un sous-groupe de cent-mille auteurs afin d’analyser leurs caractéristiques.

Si le pourcentage des disparitions est de 18 % en général, il est de 49 % dans le cas des gazouillis écrits en turc, de 42 % de ceux écrits en arabe. Il est de 20 % quand ils sont publiés en anglais et moins souvent (de 7 à 11 %) dans le cas de ceux publiés en coréen, en espagnol, en japonais, en portugais ou en thaï (en ’thaïlandais’).

De plus, lorsque le propriétaire d’un compte l’a personnalisé (en se donnant la peine d’ajouter une photo ou des détails biographiques), il a tendance à conserver ses gazouillis plus longtemps.

Par exemple, ceux qui ont ajouté une photo à leur profil ont conservé en moyenne 17 % de leurs gazouillis alors que 58 % des gazouillis des autres ont disparu.

Les gazouillis disparaissent plus souvent à partir des comptes récents, de ceux qui comptent moins d’abonnés ou de ceux qui sont moins visités.

Dans cette partie de l’étude, la période d’observation a été relativement courte. Probablement parce que les vieux gazouillis d’une personne en particulier n’intéressent pas grand monde à moins que cette personne soit une célébrité.

La seconde partie de cette série traitera des pages web, des médias électroniques, et des références aux articles sur Wikipédia.

Référence : When Online Content Disappears

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La méritocratie poutinienne

Publié le 2 janvier 2025 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Introduction

Le pouvoir d’un dictateur consiste à obtenir l’obéissance de ses sujets, généralement par l’usage de la force ou en suscitant chez eux la peur de sa répression.

Toutefois, un pouvoir totalitaire acquiert sa légitimité aux yeux de ses sujets lorsque ces derniers consentent spontanément à leur domination parce qu’ils y trouvent leur avantage.

Depuis son accession au pouvoir en Russie en 1999, le taux d’approbation de Vladimir Poutine n’est jamais descendu en bas de 60 %. À l’inverse, son taux de désapprobation n’est jamais allé au-delà de 38 %.

De nos jours, ils sont respectivement de 86 % et de 11 %.

Or au sein de la machine de l’État russe, les cadres sont le rouage de la domination consentie par le peuple. Voilà pourquoi la formation, le recrutement, et la gestion des cadres sont à la base de l’édification du pouvoir moscovite.

Les étapes de la création de la méritocratie russe

L’Académie des Sciences sociales

C’est en 1946 que fut créée l’Académie des Sciences sociales de l’Union soviétique. Les ‘sciences sociales’ dont il s’agit ici comprennent un vaste champ de recherche et d’enseignement qui inclut l’économie et les sciences politiques, entre autres.

Relevant directement du Comité central du Parti communiste, l’Académie formait les meilleurs éléments issus des hautes écoles réparties sur l’ensemble du territoire soviétique, auxquels elle délivrait un diplôme de troisième cycle après la soutenance d’une thèse de l’aspirant.

L’Académie de l’économie nationale

À ce dispositif s’ajoute en 1977 l’Académie de l’économie nationale et de l’administration publique. Née de la réunion de quinze établissements d’enseignement supérieur autrefois responsables de la formation des cadres du régime.

Depuis 2010, l’Académie relève directement directement du Conseil des ministres de Russie. D’où son surnom d’Académie présidentielle.

Son but est d’alimenter l’État russe en économistes, en gestionnaires à la tête des conglomérats et des grands groupes industriels du pays, de même qu’en hauts fonctionnaires.

L’Académie regroupe 61 laboratoires, cinq instituts et huit centres de recherche.

Elle accueille 230 000 étudiants, dont le quart à Moscou et le reste dans l’un ou l’autre de ses cinquante antennes réparties dans l’ensemble du territoire de la Fédération de Russie.

Son rôle est également d’offrir des programmes de formation continue d’une durée de 18, 36, 72 ou 144 heures (selon la discipline) à tous les cadres de la fonction publique russe. Ceux-ci sont tenus à ce rafraichissement de leurs connaissances aux trois ans.

De plus, elle a établi des partenariats avec 450 institutions à travers le monde. Des partenariats qui, ces jours-ci, en ne faisant pas de vagues, ont plutôt bien résisté aux aléas de la géopolitique.

Exemple : le déploiement en Crimée

Moins d’une semaine après l’annexion de la Crimée, le président russe (à l’époque, Dmitri Medvedev) crée une mission de formation des fonctionnaires criméens afin qu’ils puissent s’acquitter de la tâche d’être les nouveaux relais de Moscou.

C’est ainsi que 14 000 fonctionnaires criméens ont été formés dans l’antenne de l’Académie présidentielle située à Rostov-sur-le-Don, à 500 km de la capitale de Crimée.

Conclusion

En recrutant les meilleurs professeurs du pays, l’Académie présidentielle est de lieu obligé de la formation professionnelle de toute personne qui ambitionne de faire carrière dans la fonction publique russe.

En tissant des relations, et en multipliant les gages d’allégeance et de loyauté, les étudiants y développent la cohésion attendue au sein de l’élite russe. De plus, l’Académie présidentielle façonne chez eux une identité de caste au service du pouvoir et d’érudits au service du peuple.

Ouverte à tous les étudiants doués du pays (sans égard à leurs origines), l’Académie présidentielle contribue à l’acceptation de la domination du pouvoir moscovite sur la société russe puisque rares sont les familles (au sens large) qui n’ont pas un membre qui en fait partie.

Références :
Académie russe de l’économie nationale
L’Académie russe de l’Économie nationale et de l’Administration publique

Complément de lecture : États-Unis vs Russie : la classe politique

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Souhaits du jour de l’An

Publié le 1 janvier 2025 | Temps de lecture : 0 minutes


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