Inaugurée hier, la Tour du Vieux-Port offre une vue panoramique du Centre-Ville de Montréal.
On accède à cette tour d’observation, haute de 65 mètres, par la billetterie située au rez-de-chaussée, du côté oriental du Grand Quai.
La plateforme d’observation peut accueillir deux-cents visiteurs à la fois. À un étage de plus, une petite cage de verre en saillie permet de prendre des photos où les sujets semblent flotter dans le vide.
Pour connaitre les heures d’ouverture et le prix de l’admission, on cliquera sur ceci.
Au premier plan, les Cours de Callière
Ancienne maison de la Douane (1836-8)
Puisque le verre de la tour est verdâtre, je m’attendais au pire. À ma grande surprise, les photos de la ville, prises au travers de ces vitres, sont très convenables.
Les utilisateurs de Photoshop qui désirent corriger la très subtile teinte verdâtre de leurs photos pourront utiliser la courbe personnalisée que j’ai utilisée et dont on pourra télécharger le fichier zippé en cliquant sur cela.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko ED 40-150 mm (3e photo) et PanLeica 8-18 mm (les autres photos)
1re photo : 1/4000 sec. — F/3,0 — ISO 200 — 9 mm
2e photo : 1/1600 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
3e photo : 1/1250 sec. — F/5,5 — ISO 200 — 138 mm
Le cabinet de mon chiro est situé à Rosemont, à 2,5 km de chez moi.
Habituellement, je fais l’aller à pied. Mais depuis deux semaines, je fais le retour en vélo en empruntant un des Bixi à la bibliothèque de Rosemont.
Il suffit alors de me laisser glisser sur la pente légère qui m’amène dans Hochelaga-Maisonneuve.
Mais vendredi dernier, pas de chance; à la bibliothèque de Rosemont, il ne restait plus que des Bixi électriques. Or ceux-ci ne peuvent être loués qu’avec un téléphone multifonctionnel doté d’une connexion internet. Ce que je n’aurai que cet été.
Bref, j’ai dû marcher dans les environs à la recherche d’un Bixi. Ce qui m’a permis d’explorer des ruelles du Vieux-Rosemont.
Précisons qu’on appelle Vieux-Rosemont — où ‘vieux’ est très relatif — cette partie de l’arrondissement Rosemont qui est comprise entre les boulevards Saint-Joseph (au sud) et Rosemont (au nord), et entre le boulevard Saint-Michel (à l’est) et la rue d’Iberville (à l’ouest).
Notre premier arrêt est sur la 8e avenue, un peu au nord de l’intersection avec la rue Masson.
Puis nous nous engouffrons dans la ruelle qui relie la 8e et la 7e avenue, un peu au sud de la rue Masson. Il est à noter que les murales qu’on y voit ont été généralement été créées il y a moins de trois ans.
En traversant la 7e avenue vers l’ouest, on accède aux ruelles du quadrilatère suivant, décorées elles aussi de murales récentes.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif PanLeica 8-18mm
1re photo : 1/1000 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 11 mm
2e photo : 1/640 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
3e photo : 1/400 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
4e photo : 1/320 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 13 mm
5e photo : 1/320 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 8 mm
6e photo : 1/400 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 8 mm
7e photo : 1/3200 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
Le Château de Prague adopte la forme d’un « A » couché le long d’un plateau abrupt dominant la ville.
Si de nombreux nobles ont choisi de construire leurs palais sur les flancs de ce plateau, d’autres ont préféré ériger les leurs sur le dessus, plus précisément autour de la place Hradčany (qui se trouve devant l’entrée principale du château).
Dans le sens des aiguilles d’une montre à partir du château, on trouve d’abord (à 0:04) le palais Salm, érigé de 1795 à 1810 par l’architecte František Pavíček.
À la suite du feu qui détruisit une partie du château de Prague et de ses environs en 1541, on construisit de 1545 à 1563 le palais Schwarzenberg-Lobkowicz (de 0:06 à 0:41).
L’édifice porte le nom de son premier propriétaire, Jan de Lobkowicz et de la famille Schwarzenberg (qui l’acheta en 1719).
L’Italien Agostino Galli, à la fois architecte et décorateur, revêtit son extérieur d’un faux bossage en pointe de diamant réalisé en sgraffites.
Son côté sud, également recouvert de sgraffites, offre une vue splendide sur la ville (0:16 à 0:19).
Les plafonds peints du deuxième étage (de 0:24 à 0:27) datent des années 1580.
L’édifice abrite une partie des œuvres de la Galerie Nationale. Il est à noter que celle-ci redistribue de temps en temps ses collections à travers ses divers musées. C’est ainsi qu’au moment de ma visite, on pouvait y voir (à 0:28) L’Épitaphe de l’orfèvre Mikuláš Müller, de Bartholomeus Spranger, trouvé quelques années plus tôt au couvent Saint-Georges du château de Prague.
Le côté ouest de la place Hradčany est principalement occupé par le palais Thun-Hohenstein (1689-1691), attribué à l’architecte Jean-Baptiste Mathey (de 0:42 à 0:53).
Il est surnommé ‘palais Toscan’ en raison du fait que les grands-ducs de Toscane en firent l’acquisition en 1718.
Les sept statues qui décorent la balustrade du toit sont de Jan Brokof; elles représentent les arts libéraux : la grammaire, la dialectique, la rhétorique, l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie.
À l’angle de la rue Loretánská, la façade de cet édifice présente un Saint-Michel (à 0:46), sculpté en 1691 par Ottavio Mosto.
À 0:56 et à 1:00, il s’agit de deux anciennes résidences de chanoines. La première, appartenant à Géraldine Mucha (belle-fille du peintre), fut le lieu de tournage de quelques scènes du film Amadeus de Miloš Forman.
Le coin nord-ouest de la place Hradčany est occupé par le palais Martinic, reconstruit vers 1583 (de 1:02 à 1:27). Sa façade est ornée de sgraffites représentant des scènes bibliques et mythologiques.
De 1:28 à 1:31, nous apercevons le palais de Saxe-Lauenbourg.
Puis, on a un aperçu du restaurant U Labuti (ou restaurant Au Cygne, de 1:32 à 1:37).
De 1:38 à 1:41, nous voyons la Colonne mariale de la peste, sculptée par Ferdinand Brokof en 1726 pour célébrer la fin de l’épidémie de peste qui frappa Prague en 1679.
Notre tour de la place Hradčany se termine devant le Palais archiépiscopal (à 1:44), construit entre 1562 et 1564 par Ultrico Avostalis sur les plans de Bonifác Wohlmut. Sa façade fut baroquisée en 1763 par Jan-Josef Wirch.
La porte à sa gauche donne accès au palais Šternberk (de 1:46 à 2:05). Celui-ci abrite une partie importante des œuvres de la Galerie nationale. Notamment, on y voit ce Christ (vers 1590) d’El Greco (à 1:52), Don Miguel de Lardizábal (1815) de Francisco Goya (à 1:54), Le Savant dans son cabinet (1634) par Rembrandt (à 2:02), et Le Martyre de saint Thomas (1636) de Rubens (à 2:04)
Les environs de Notre-Dame-de-Lorette
Après un aperçu l’église Sant-Jean-Népomucène (2:07 à 2:09), nous empruntons la rue Kanovnícká — qui débute au coin nord-ouest de la place Hradčany — on accède à la rue Nový Svět (ou rue du Nouveau Monde).
Celle-ci est bordée par de modestes maisons construites à l’époque baroque pour loger le personnel du château. Lorsqu’aucune voiture n’y circule, on se croirait téléporté au XVIIIe siècle.
Autrefois, les maisons ne portaient pas d’adresse civique (ex.- 100 rue Principale); une enseigne décorative servait à les désigner. C’est ainsi qu’à 2:13, le numéro 3 de cette rue est la Maison à la Poire d’or et qu’à 2:15, le numéro 19 est l’entrée (modernisée) de la Maison à l’Agneau doré.
En tournant à gauche à son embouchure occidentale, on grimpe la rue Černínská (de 2:19 à 2:24) pour accéder au sanctuaire de Notre-Dame-de-Lorette.
Au XIIIe siècle, alors que la Terre Sainte allait tomber entre les mains des ‘infidèles’, la légende veut que des anges aient soulevé la maison de Nazareth (la Santa Casa) où l’archange Gabriel avait annoncé à la Vierge Marie qu’elle était enceinte du Christ, pour la transporter dans la ville italienne de Loreto.
En peu de temps, cette ville devint un important centre de pèlerinage.
En 1626, Katařina de Lobkovic finança la construction à Hradčany d’une réplique de la Santa Casa, telle qu’on pouvait la voir à Loreto, c’est-à-dire gainé d’un riche revêtement sculpté en marbre de Carrare (à 2:35). Œuvre de Giovanni-Domenico Orsi, cette réplique fut placée dans la cour centrale de ce centre liturgique.
Or bientôt, dans toute la Bohème, on rapporta la nouvelle de miracles qui rendaient superflu le voyage à Loreto. Le clergé catholique était d’autant plus enclin à rapporter ces nouvelles merveilleuses que cela incitait les fidèles tentés par le hussisme — le pré-protestantisme prêché par Jan Hus — à revenir vers la ‘vraie’ religion, celle de Rome.
Six décennies après sa construction, la façade du sanctuaire fut baroquisée par Kryštof et Kilián-Ignác Dientzenhofer (père et fils étant les plus grands architectes de Prague).
De part et d’autre du balcon de sa façade (à 2:29), les statues de saint Joseph et de saint Jean Baptiste ont été réalisées par Ondřej Quitainer.
La ville d’Amsterdam étant renommée entre autres pour les charmants carillons de ses églises, on y vit venir un carillon de 27 cloches réalisé par Claude Fremy (à 2:31) tandis que l’horloge fut confiée à Petr Neumann.
Aussi somptueux que soit son extérieur, l’intérieur de la réplique de la Santa Casa tchèque est décevant. Toutefois, le sanctuaire de Notre-Dame-de-Lorette doit absolument être visité, notamment pour la splendeur de son trésor.
Les dons reçus de toute la noblesse catholique de Bohème firent de ce sanctuaire le plus riche d’Europe centrale.
De nos jours, on demeure émerveillé par ce trésor, logé dans un vaste coffre-fort aussi impressionnant que celui des plus grandes banques mondiales.
On ne compte plus les objets liturgiques parés de diamants, de perles, de pierres précieuses, de grenats de Bohème (évidemment) qu’on y trouve. À titre d’exemple, l’ostensoir surnommé Le Soleil de Prague (à 2:41), réalisée à Vienne entre 1696 et 1699, est serti de 6 222 diamants.
Pour des raisons de sécurité, il est interdit de photographier l’intérieur de ce sanctuaire. Les quelques images que le diaporama présente (de 2:35 à 2:42) sont des photos de cartes postales.
Poursuivant notre visite, nous apercevons à 2:43 le palais Černín. Long de 150 mètres, c’est le plus grand palais baroque de Prague. Œuvre de Francesco Caratti, il fut construit à partir de 1668 pour le comte Černín de Chudenice (qui ne l’habita jamais).
De nos jours, l’édifice abrite le ministère des Affaires étrangères de la République Tchèque.
De 2:45 à 2:48, il s’agit du Loretánské Náměstí 1, soit la Maison à saint Luc. On y trouve une auberge.
Les environs du couvent Strahov
À 2:50, il s’agit d’un lieu de prière sur la rue Loretánská. À 2:52, c’est l’enseigne du Pohořelec 3 (la Maison aux Étoiles d’or).
L’ancien hôpital du monastère Strahov est aujourd’hui l’hôtel Questenberk (de 2:56 à 2:59).
De 3:00 à 3:03, on voit l’enseigne du restaurant Nad U Vozem, situé au Loretánská 15, de même qu’un de ses plats.
De 3:04 à 3:27, nous sommes au couvent de Strahov.
On y voit :
• de 3:10 à 3:13, l’Église de l’Assomption de la Vierge,
• de 3:14 à 3:17, la Salle philosophique, construire pour recevoir les livres du couvent de Louka, fermé en 1782. La fresque de sa voute représente La Lutte de l’humanité pour la connaissance et la vraie sagesse (1792) de Franz Maulbertsch,
• entre les deux salles, le cabinet des curiosités renferme le seul dodo complet au monde (complet mais déplumé),
• de 3:20 à 3:25, la Salle théologique, aménagée de 1671 à 1679 par Giovanni-Domenico Orsi. Au fond, une armoire verrouillée renferme les livres à l’index. Ses fresques sont sur le thème de l’amour du savoir. Ses globes astronomiques ont été réalisés au XVIIIe siècle par William Blaeu. Le bijou de sa collection est l’évangéliaire de Stahov, écrit au IXe siècle et dont la reliure actuelle date du XIIe siècle.
Plusieurs fois pillées, les deux bibliothèques du couvent comptent encore 130 000 livres, 2 000 manuscrits et 2 600 incunables. Détails techniques : Ce diaporama est composé de 98 photos prises avec un appareil Canon Powershot G6 et de quatre reproductions de cartes postales.
Que serait le Québec sans neige au cours de la saison froide ?
Ce sont nos quatre saisons contrastées qui marquent le passage du temps. Mieux que n’importe quel autre moyen. Sans elles, notre vie serait une monotone suite de jours identiques.
Plus tôt cette semaine, nous avons eu droit à notre première véritable tempête de neige.
Et c’est seulement ce matin, lorsque le couvert nuageux s’est aminci, que quelques éclaircies de soleil ont permis au vent de se lever et de soulager les branches de leur lourd fardeau de neige accumulée.
Évidemment, c’est trop tard pour cet arbre (4e photo) qui devra être amputé d’une de ses branches.
Précisons que les baies sauvages de la cinquième photo sont celles d’un Fusain d’Europe ‘Pumilus’.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 38 mm
2e photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 18 mm
3e photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm
4e photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 28 mm
5e photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
6e photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 31 mm
7e photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 27 mm
Mardi dernier, je me suis rendu photographier le parc La Fontaine.
Dès midi, l’ombre des arbres s’étire paresseusement sous un soleil bas. Comme si on était déjà en fin de journée.
Sous la belle surface glacée de l’étang principal gisent des feuilles mortes.
Partout, des écureuils courent au soleil ou s’approchent timidement des visiteurs immobiles dans l’espoir d’obtenir un peu de nourriture.
Plus loin, des passants traversent le pont des Amoureux.
(Note : Cliquez sur une image pour la voir en haute résolution).
Détails techniques : Olympus OM-D e-M5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtres à IR Lapis lazuli (filtre bleu FS KB20 + filtre bleu Hoya 80c).
1re photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
2e photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 21 mm
3e photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 18 mm
4e photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
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Lundi dernier, je me suis rendu sur l’ile Sainte-Hélène dans le but de photographier le lac des Cygnes.
Le meilleur point de vue pour ce faire est sur le pont de la Concorde. Malheureusement, celui-ci était en réparation, précisément à cet endroit.
J’ai plutôt rapporté les photos ci-dessus.
La deuxième me plait beaucoup. Pour l’observer en plus haute résolution, il suffit de cliquer sur son imagette.
Détails techniques : Olympus OM-D e-M5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtres à IR Lapis-lazuli (filtre bleu FS KB20 + filtre bleu Hoya 80c).
1re photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
2e photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 24 mm
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C’est en 1895 que les frères Lumières ont inventé un appareil capable d’enregistrer et de projeter un film.
Le 19 mars de cette année-là, les deux frères réalisèrent à Lyon le premier documentaire, intitulé ‘La Sortie d’usine’. Ce court-métrage muet fut projeté à Paris trois jours plus tard.
À l’été de 1895, ils réalisèrent le premier film de fiction, ‘L’Arroseur arrosé’.
Convaincus que le succès de leur invention ne durerait pas, les frères Lumières formèrent rapidement des opérateurs qu’ils s’empressèrent d’envoyer partout autour du globe.
L’un d’eux fut Gabriel Veyre, arrivé à Cuba en 1896.
Et justement parce que l’engouement pour les ‘photos animées’ devait être éphémère, personne ne jugea opportun de créer des lieux qui leur seraient exclusivement consacrés.
Alors on projetait les films en plein air dans des fêtes foraines, parmi les attractions de cirques ambulants ou dans de petits théâtres temporaires en bois érigés dans des lieux publics.
C’est là qu’Atlas Bidel, à seize ans, voit un film pour la première fois.
L’enfance d’Atlas Bidel
Atlas Bidel était issue de la branche la moins prestigieuse d’une dynastie circassienne.
François Bidel, son grand-père, était dompteur de fauves. Il possédait la Grande ménagerie Bidel. Celle-ci comptait des lions, six tigres royaux, quinze panthères noires, dix ours, sept hyènes, trois chameaux, de même que des loups, des singes et des perroquets.
Ce cirque animalier prestigieux parcourait l’Europe et se produisit devant plusieurs têtes couronnées, dont Alphone XII en Espagne.
Le fils de François Bidel (prénommé Atlas, comme le sera son fils) était acrobate et donnait des numéros de foire dans le Languedoc et les Cévennes. Son épouse était charmeuse de serpents.
Il formait un duo avec son frère à lui, Hercule : Atlas-père était porteur et Hercule, voltigeur. Le duo se sépara quand le premier surprit sa femme au lit avec le second.
Alors qu’Hercule et son amante partaient de leur côté, les deux Atlas (le père et le fils) partirent du leur. Mais séparés, les deux couples gagnent difficilement leur vie.
Le village de Saint-Hippolyte-du-Fort est situé à quarante kilomètres de Montpellier. Ses habitants portent le gentilé de Cigalois. C’est de passage dans ce village que les deux Atlas découvrent qu’Hercule Bidel s’est recyclé en cinéaste forain. Ce qui, à l’époque, nécessitait peu d’investissement.
Atlas-fils a seize ans. C’est la première fois qu’il assiste à une représentation cinématographique. Et pour lui, c’est une révélation.
Si les cinéastes forains ont contribué au succès du cinéma, ils en furent les premières victimes puisqu’au tournant du siècle, on commença à projeter les films dans des théâtres et dans des salles paroissiales transformées en salles de cinéma.
Recommencer sa vie
Le Catalan Antonio Rosalès était un ami d’Atlas-fils dont le frère, installé à La Havane, l’implorait de s’expatrier à Cuba pour y faire fortune puisque le cinéma y rencontrait un immense succès.
Tentés par l’aventure, Atlas-fils et son ami s’achètent en 1900 une caméra, quelques films, de même qu’un phonographe Céleste de Pathé (pour l’accompagnement musical) et s’embarquèrent pour La Havane.
Mais ils n’y rencontrèrent pas le succès escompté. Gabriel Veyre, arrivé quatre ans plus tôt, s’était constitué un répertoire typiquement cubain d’actualités cinématographiques. C’est ainsi qu’il a réalisé le premier court-métrage de l’histoire du pays, Un simulacre de bombero (en français, Un exercice d’incendie).
De leur côté, les deux nouveaux venus ont de vieux films européens qu’ils projettent çà et là dans des cafés, des salles de jeux clandestins et dans des entrepôts de tabac.
À Cuba, Atlas Bidel a pris le surnom de Pistelli (le nom de famille à la naissance de sa mère).
La capitale de tous les plaisirs
En 1902, lorsque les États-Unis mettent fin à leur occupation militaire de l’ile, Cuba est sans administration étatique compétente. La Havane est alors une zone de non-droit où règne le crime organisé.
La capitale est partagée en deux groupes mafieux; le clan des Catalans et celui des Basques. Ce n’est que bien plus tard qu’ils seront délogés par la pègre américaine (dont le règne durera jusqu’à la Révolution cubaine).
Le frère d’Antonio Rosalès évolue dans la pègre catalane. Beaucoup de ses ressortissants viennent du département français des Pyrénées-Orientales.
Ce ne sont pas les seuls Français à La Havane. Émilie Bernard, d’origine normande, y tient un bordel. Elle engage Pistelli comme rabatteur, c’est-à-dire responsable du recrutement des prostituées.
Cela tombe bien puisqu’en plus du français (qu’il utilise avec la patronne), il parle l’espagnol (essentiel pour le recrutement) et le catalan (utile pour négocier l’embauche de prostituées ‘appartenant’ à des souteneurs de la pègre catalane).
1902 est une année charnière pour l’histoire du cinéma cubain. Pistelli a l’idée de tourner de petits clips dénudés et frivoles au cours desquels les pensionnaires les plus délurées de l’établissement dévoilent en partie ou en totalité leurs charmes.
Ces courts-métrages dits ‘galants’ sont projetés sur les murs de l’établissement et permettent aux clients émoustillés d’effectuer leur choix en toute connaissance de cause.
Le succès est tel que toutes les maisons closes de la ville veulent que Pistelli tourne des films pour elles. Ce qui implique de délicates négociations avec les établissements protégés par le clan basque.
Du jour au lendemain, Pistelli n’est plus le cinéaste de trop dans la ville; il en est la nouvelle coqueluche.
Il établit un studio où évoluent des actrices dont le jeu s’améliore de film en film. Et puisque ses scénarios sont de plus en plus sophistiqués, Pistelli embauche un décorateur pour construire des décors et même une couturière puisque les personnages de ces films sont des clients de diverses origines — curés, notables, domestiques, etc.— qu’on doit caractériser par l’habillement.
La naissance du porno
Pour être en avance sur des concurrents qui s’installent dans l’ile, Pistelli ose tourner de véritables scènes de sexe. Si les prostituées y sont plus ou moins nues, leurs clients s’affairent néanmoins en conservant leurs sous-vêtements ou leur chemise de nuit.
C’est ainsi que Pistelli, premier cinéaste érotique de l’histoire, crée le cinéma porno. Il fait de Cuba le premier pays (chronologiquement) où des films pour adultes sont produits, mais également le principal exportateur mondial de ce genre cinématographique. Un titre que Cuba conservera jusqu’à la Révolution.
Tout comme aujourd’hui, ces films rejoignaient toutes les classes sociales. Le jeune roi Alphone XIII d’Espagne, grand admirateur de Pistelli, lui commanda confidentiellement un film osé, basé sur un scénario de son cru, et dans lequel tous les personnages, assez nombreux, le font à tour de rôle.
Cinéma Campo Amor
Afin de faire fructifier son capital et diversifier ses activités, Pistelli décide de transformer un ancien théâtre (El Capitolio) et d’en faire une salle exclusivement dédiée au cinéma : c’est le Campo Amor (ou Champ d’Amour), aujourd’hui en ruine.
D’une capacité de 1 500 places, le Campo Amor ouvre ses portes le 15 aout 1917 par la projection du film américain Intolérance, dont la première avait eu lieu à New York le 5 septembre de l’année précédente.
Film à grand déploiement, ce film avait été le plus dispendieux jusque là.
La programmation ‘ordinaire’ du Campo Amor comprenait essentiellement les meilleurs films muets internationaux, accompagnés d’un grand orchestre de musique cubaine. Chaque projection était précédée de numéros de variété.
Les fins de semaine, le cinéma présentait en après-midi des films familiaux.
Pilier de la vie culturelle cubaine, Pistelli poursuivait d’autre part ses activités de réalisateur de films pornos afin de répondre à la demande des maisons closes de la ville.
La fin de Pistelli
Aperçu du cimetière Christophe-Colomb
En 1922, le meilleur ami de Pistelli, Antonio Rosalès, est tué par un homme de main de la pègre basque.
À l’enterrement prévu au cimetière Christophe-Colomb, le clan basque projette de s’y cacher afin de massacrer leurs ennemis catalans.
Mais une prostituée qui évoluait dans les deux milieux en informe le clan catalan qui s’arme en conséquence.
Au cours de la cérémonie, ce qui devait arriver arriva.
Pistelli est atteint mortellement; derrière une stèle de marbre de Carrare, il agonise pendant que les balles fusent de partout.
C’est ainsi que se termine la carrière sulfureuse d’Atlas Bidel, ce réalisateur français qui marqua les deux premières décennies de l’industrie cinématographique cubaine.
Le dernier volet de cette série donne un aperçu de la partie sud-ouest du Quartier international.
Édifice de l’ancienne Merchant’s Bank (1875)
Victime du confinement pandémique, l’hôtel Le St-James (un des plus luxueux de Montréal) a définitivement fermé ses portes en mai dernier. Il est représenté par le point rouge No 1 sur la carte ci-dessus.
En 2003 et en 2006, lors de leur séjour dans la métropole, les Rolling Stones l’avaient entièrement réservé.
Fontaine d’Amphirite
Fragment du mur de Berlin
Le Centre de commerce mondial de Montréal — le point rouge No 2 — a été aménagé en 1992 après avoir vidé l’intérieur d’une suite d’édifices patrimoniaux contigus. Il occupe presque tout le quadrilatère, à l’exclusion de l’édifice du Merchant’s Bank.
Il est traversé par l’ancienne ruelle des Fortifications qui, recouverte d’un toit de verre, en est devenue l’atrium.
C’est là qu’on trouve une fontaine décorée d’une statue d’Amphirite, épouse du dieu grec Poséidon, sculptée vers le milieu du XVIIIe siècle par Dieudonné-Barthélemy Guibal. Cette fontaine est placée devant un bassin à déversoir de 200 m² en granit noir.
On y trouve également ce fragment du mur de Berlin, don de la capitale allemande à la ville de Montréal pour célébrer son 350e anniversaire.
Fait à noter : le ‘World Trade Center’ de Montréal a dépassé en hauteur celui de New York après le 11 septembre 2001…
Square Victoria
Voici l’extrémité sud du Square Victoria (point rouge No 3). À gauche sur la photo, il s’agit des premiers étages de l’ancienne Tour de la Bourse. Au loin, les deux tours en aluminium du Complexe Maisonneuve.
Au centre de la place qui porte son nom, on trouve cette statue de la reine Victoria (point rouge No 4). L’œuvre fut créée en 1872 par le sculpteur anglais Marshall Wood alors que la souveraine était cinquantenaire.
S’éloignant des représentations pompeuses de l’époque, l’artiste l’a représentée idéalisée, au début de l’âge adulte.
Il y a peu d’endroits à Montréal où la dualité culturelle de la métropole est mieux exprimée qu’au Square Victoria où, au sud de la rue Saint-Antoine se dresse la statue dépouillée de la souveraine britannique et, face à elle de l’autre côté de la rue, se trouve cet édicule extravagant, très français, réalisé par Hector Guimard en 1908.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette entrée de métro n’est pas une imitation, mais un original dont l’histoire singulière a été racontée dans un texte publié sur ce blogue il y a quatre ans.
La première des trois photos ci-dessus a été prise à l’intersection de la rue Balmoral et du boulevard Robert-Bourassa (au point rouge No 5).
Plus bas, toujours sur le boulevard Robert-Bourassa, à l’intersection avec la rue Saint-Antoine, la deuxième photo montre l’ancien hôtel Delta-Centre-Ville, converti depuis 2013 en résidence étudiante. On y trouve des logements de dix à vingt mètres carrés.
Quant à la dernière photo, prise à l’endroit représenté par le point rouge no 6, c’est une vue vers le nord du boulevard Robert-Bourassa, vers le Centre-Ville.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (8e photo) ou M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos) + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C d’Hoya (ou de Calumet, 2e photo) + filtre 81A de B+W (3e photo seulement) ou filtre polarisant PL-CIR d’Hoya (5e photo seulement)
1re photo : 1/15 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 12 mm
2e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 19 mm
3e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 22 mm
4e photo : 1/15 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 12 mm
5e photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm
6e photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm
7e photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm
8e photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
9e photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm
10e photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
11e photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
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