Doit-on fermer l’université Laval ?

29 novembre 2017

Introduction

Situé dans la ville de Québec, le campus de l’université Laval accueille quarante-huit-mille étudiants.

Près de deux-mille d’entre eux ont participé à un sondage effectué sur l’internet dont les résultats ont été dévoilés hier.

L’étude révèle que 41,7% des étudiants de l’université Laval ont été victimes de violence sexuelle depuis leur admission, dont 26,7% au cours des douze mois qui ont précédé l’enquête.

Aucun parent digne de ce nom ne peut confier ses enfants à une institution où sévit une violence tellement généralisée qu’on peut la qualifier de systémique.

Ce qualificatif est d’autant plus approprié que le tiers du personnel de cette institution déclare avoir reçu les confidences des victimes sans qu’on ait tenté de châtier les coupables ou de modifier leurs comportements violents.

Par exemple, près du quart des personnes qui se sont adressées au Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement se disent très insatisfaites du soutien obtenu.

Près d’une victime sur dix rapporte vivre du stress post-traumatique.

17% des victimes de sexe féminin et 13% des victimes de sexe masculin ont éprouvé des difficultés à poursuivre leurs activités à l’université.

De plus, 19% des femmes et 16% des hommes ont éprouvé des difficultés dans leur vie affective, intime et sexuelle en raison de ce qu’ils ont subi à l’université.

Quand plus de vingt-mille victimes de violence sexuelle se concentrent dans un territoire aussi restreint que celui du campus de Laval, ce lieu doit être immédiatement investi par les forces policières et interdit au public

D’où la question : doit-on fermer l’université Laval ?

Recommandations du rapport

Face à la situation inquiétante qu’elles ont observée, on aurait pu s’attendre à ce que les auteures du rapport suggèrent une série de mesures urgentes destinées à faire cesser la violence faite aux étudiants.

Les auteures recommandent plutôt qu’on forme un comité et qu’on poursuive la réflexion à ce sujet.

Ou bien cette étude est une plaisanterie et conséquemment, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Ou bien l’étude décrit une situation alarmante à laquelle on doit s’attaquer sans délai.

Qu’en est-il exactement ?

Qu’est-ce que la violence sexuelle ?

L’étude révèle trois types de violence sévissant dans le contexte universitaire depuis l’admission :
• un taux de 37,3% de harcèlement sexuel,
• un taux de 22,3% de comportements sexuels non désirés et
• un taux de 3,0% de coercition sexuelle.

Puisque certains répondants ont été victimes de plusieurs types de violence, le taux total de violence sexuelle est de 41,7%. Presque un étudiant sur deux.

35,8% des victimes déclarent ne pas avoir dévoilé l’incident, le jugeant pas assez grave ou voulant l’oublier. Plusieurs victimes mentionnent également ne pas avoir voulu dénoncer de peur de ne pas être crues, par crainte de représailles ou par peur d’un manque de confidentialité dans le traitement de la plainte.

Pour comprendre le manque de motivation des répondants à combattre la violence exercée contre eux, il faut analyser le questionnaire afin de comprendre la gravité de ce qui est considéré comme violent par les auteures.

Les cas concrets donnés dans le rapport nous donnent une idée de la variabilité de ce qui est considéré comme tel.

Ils vont du viol (ce qui est un acte criminel), au cas de l’étudiant masculin qui déclare à sa professeure qu’il était « disponible à faire n’importe quoi en échange pour sa note préférée ».

Il s’agit-là de deux exemples de ‘violence’; la première évidente, l’autre beaucoup plus typique d’une simple sollicitation sexuelle de mauvais gout. De plus, dans ce dernier cas, on ne doit pas oublier que c’est l’enseignante qui est en situation de pouvoir. On peut également se demander s’il y a une limite à toujours présenter les femmes comme des victimes.

Les questions relatives au harcèlement sexuel

Des huit questions à ce sujet, celle qui a recueilli le plus grand nombre de réponses positives est celle qui demandait au répondant si on l’avait dévisagé ou déshabillé du regard d’une manière qui l’avait rendu mal à l’aise.

25% des étudiantes et 7% des étudiants de sexe masculin ont vécu cette situation à au moins une occasion depuis leur admission à l’université.

Qui n’a jamais été regardé au moins une fois dans sa vie de manière insistante par quelqu’un qui ne nous intéressait absolument pas ?

Il est normal qu’une jeune personne puisse éprouver un certain inconfort à être un sujet de convoitise. Apprendre à ignorer ces gens et détourner le regard fait partie de l’apprentissage de la vie.

Lorsque ce comportement est répétitif, il suffit de confronter la personne et de lui dire : « Tu me lâches. Tu ne m’intéresses pas.». Après, si ce comportement se poursuit, cela devient du harcèlement. Et les autorités de l’université doivent alors réprimer ce comportement.

Les sept autres questions concernent 
• les plaisanteries sexuelles (18% et 13%),
• les interpellations sexuelles, par exemple être sifflée (17% et 4%),
• les discussions à caractère sexuel (16% et 10%),
• les remarques désobligeantes au sujet de l’apparence physique ou des activités sexuelles du répondant (14% et 12%)
• les gestes vulgaires ou offensants (14% et 5%)
• les commentaires insultants à caractère sexuel (12% et 8%)
• l’imposition de sa nudité ou d’une tenue vestimentaire suggestive (6% et 4%)

À toutes ces questions, le répondant donnait une réponse positive si cela s’était produit à au moins une occasion depuis son admission à l’université.

Ce qu’on peut reprocher à cette étude, c’est son manque de nuance. Ne peut-on pas distinguer entre être offensée par une plaisanterie ou remarque désobligeante de la part d’un jeune boutonneux et être constamment le sujet de ses blagues ?

Des jeunes se suicident à force d’être les boucs émissaires de leurs harceleurs. Mais le fait d’entendre une seule plaisanterie sexiste, est-ce que cela fait de vous une victime de ‘violence sexuelle’.

Il y a plusieurs décennies, les hommes québécois ont cessé de siffler les femmes (comme on siffle un chien). Je comprends très bien qu’une femme en soit insultée. Mais l’étudiant qui, de nos jours, commet cette indélicatesse, fait-il preuve de violence à l’égard de celle qu’il trouve de son gout ?

Les questions relatives aux comportements sexuels inappropriés

Dans cette section, on trouvait le viol (3% et 1%), les tentatives de viol (5% et 2%) et d’autres situations plus fréquentes qui — à une exception — sont autant répréhensibles.

Dans tous les cas, leur fréquence importe peu; une tentative de viol est de trop même si elle ne survient qu’une seule fois au cours d’études universitaires.

Lorsque j’étais étudiant, si quelqu’un m’avait envoyé la photo de ses organes génitaux par courriel, je l’aurais imprimée, j’y aurais ajouté son nom et je l’aurais collée à la porte d’entrée de notre classe pour que les autres gars se moquent de lui.

L’exception dont je parlais plus tôt concerne le cas de celui qui réitère une invitation à prendre un verre ou à sortir pour manger, malgré un premier refus. C’est le plus fréquent de tous les comportements ‘sexuels’ non désirés (16% et 3%).

Comment peut-on parler de violence faite aux femmes lorsqu’un gars invite pour la deuxième fois durant sa formation universitaire la fille pour laquelle il a le béguin alors qu’elle lui a déjà dit non une première fois quelques années plus tôt ?

Les questions relatives à la coercition sexuelle

Étonnamment, ce n’est pas dans cette section qu’on abordait le viol et les tentatives de viol.

Ici, il était principalement question des menaces afin d’obtenir des faveurs sexuelles. Cela concernait environ 3% des filles et 1% des gars.

Conclusion

Un étudiant qui a le béguin pour une fille et qui s’entête à ne pas voir qu’elle n’est pas intéressée, cela est certainement du harcèlement. Mais il est facile de faire cesser un tel comportement.

La violence faite aux femmes, la vraie, doit être punie.

Mais doit-on sanctionner le fait d’inviter une deuxième fois une femme au restaurant après avoir essuyé un refus quelques semaines plus tôt parce qu’occupée ce jour-là ?

Pourtant cela fait partie de la ‘violence sexuelle’ en milieu universitaire selon les auteurs féministes, au même titre qu’un viol.

Si une quête amoureuse maladroite correspond à de la violence sexuelle, on comprend pourquoi tant de femmes ont de la difficulté à se trouver un partenaire. Parce que dès qu’un regard trop insistant se pose sur elles, cela peut être jugé comme de la violence sexuelle. Tout dépendant de la réaction inconfortable (ou non) de la personne regardée.

Nous sommes ici dans l’arbitraire et le subjectif. Et tout cela est qualifié dramatiquement de ‘violence faite aux femmes’.

Cette étude est le fruit de la marchandisation du féminisme; de nos jours, à partir des fonds publics, on peut faire de l’argent en exploitant démagogiquement la crainte légitime des abus sexuels.

À crier au loup pour tout et pour rien, on se discrédite. Je regrette de le dire, mais à mon avis, cette étude ne vaut rien.

Conséquemment, on peut laisser ouverte l’université Laval encore pour quelque temps…

Référence :
Violences sexuelles en milieu universitaire, résultats de l’Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Portrait de la situation à l’Université Laval

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Seizième arrondissement de Paris

28 novembre 2017
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Grâce à la taille du Bois de Boulogne (7,91 km²), le 16e arrondissement est un des deux plus vastes de Paris. En descendant la Seine (donc vers l’ouest), c’est le dernier sur la droite.

Surtout résidentielle et bourgeoise, cette partie de la ville est le site de plus de 75 ambassades et de plusieurs parmi les plus beaux musées de Paris.

Notre visite commence au Jardin d’Acclimatation (de 0:06 à 0:49) situé dans le Bois de Boulogne.

Pourquoi ce nom ? À l’origine, il s’agissait d’un jardin zoologique favorisant l’introduction, l’adaptation et la domestication d’espèces animales. Ces animaux ‘acclimatés’ provenaient de la ménagerie du Jardin des Plantes, devenue trop exigüe.

À son ouverture en 1860, le Jardin zoologique d’Acclimatation devenait le premier parc de loisirs créé en France.

On y présente toujours quelques dizaines d’espèces de mammifères et d’oiseaux. Mais ce jardin s’est transformé en parc d’attractions offrant une grande variété d’activités.

Les anciennes Grandes Écuries (de 0:10 à 0:13) abritent de nos jours le Centre équestre du Jardin et le Théâtre de Guignol (dont la programmation change approximativement aux vingt jours).

À deux pas, la Fondation Louis-Vuitton (de 0:50 à 1:30) est un des plus photogéniques musées d’art contemporain au monde. Son prix d’entrée comprend celui du Jardin d’Acclimatation.

De 1:31 à 1:42, nous avons un aperçu du Bois de Boulogne proprement dit. Celui-ci a été aménagé comme un parc à l’anglaise sous Napoléon III. Cela nécessita la plantation de 400 000 arbres d’espèces variées.

De 1:47 à 2:35, nous visitons le musée Dapper, véritable trésor de la culture africaine noire. Certaines de ses pièces remontent à aussi loin que le XIIe siècle. Ce qui en fait un centre mondial de recherche ethnographique.

Pourtant, le visiteur a l’impression que ces œuvres ont été choisies pour leur esthétique tellement elles sont séduisantes.

À 2:37, il s’agit de l’église Saint-Pierre-de-Chaillot, édifiée de 1931 à 1938.

Construit en 1892, le Palais Galliera (de 2:39 à 2:44) abrite le musée de la Mode et du Costume.

De 2:45 à 3:01, nous voyons le Palais de Tokyo, construit en 1937. Son aile orientale abrite le musée d’Art moderne de la ville de Paris. Son aile occidentale est un site de création contemporaine.

Le musée national des Arts asiatiques Guimet (de 3:02 à 4:37) présente une des plus importantes collections au monde d’Art asiatique, de l’Inde au Japon.

L’idée de départ de son fondateur, l’industriel et mécène Émile Guimet, était de comparer les styles des œuvres religieuses. Depuis, au fil des donations et des acquisitions, le musée a élargi sa couverture à l’ensemble des arts de cette partie du monde.

Tout comme le Palais de Tokyo, le Palais de Chaillot fut construit pour l’Exposition internationale des arts et des techniques de 1937.

Séparées par une terrasse (à 7:49), ses ailes courbes de 195 mètres de long se déploient vers la Tour Eiffel, située de l’autre côté de la Seine.

Dans son aile orientale, on trouve la Cité de l’architecture et du patrimoine (de 4:38 à 6:31). Celle-ci expose principalement 400 moulages et maquettes d’Art religieux médiéval. Sans quitter les lieux, le visiteur peut apprécier à hauteur des yeux (ou presque) un grand nombre de chefs-d’œuvre dont les originaux sont dispersés sur tout le territoire français.

On y trouve également (de 6:22 à 6:31) une copie à l’échelle d’une unité d’habitation du complexe de la Cité radieuse, construit à Marseille de 1945 à 1952 par Le Corbusier.

L’aile occidentale du Palais de Chaillot abrite deux musées : le musée de l’Homme (de 6:32 à 7:05) et le musée de la Marine. Ce dernier retrace l’histoire de la marine française (de 7:06 à 7:47).

Au pied de la terrasse du Palais de Chaillot, en pente douce, les jardins du Trocadéro (de 7:48 à 8:03) sont agrémentés de jeux d’eau et de sculptures.

Dans la partie orientale de ces jardins, on trouve l’Aquarium de Paris (de 8:06 à 8:34).

De 8:35 à 8:48, il s’agit du cimetière de Passy où sont inhumées plusieurs personnalités célèbres dont Fernandel, Gabriel Fauré, Debussy, Édouard Manet, la famille du parfumeur Guerlain, de même que celle du carrossier Renault.

Pour terminer, de 8:57 à 9:03, voici un aperçu de l’église Notre-Dame-d’Auteuil, construite de 1877 à 1892.


Détails techniques : Le diaporama contient 200 photos et quinze clips vidéos pris à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (143 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (38 photos), l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (10 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (4 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (4 photos) et le Lumix 7-14 mm (1 photo).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Bilan économique de Jean Charest

27 novembre 2017

Introduction

En fin de semaine dernière, le Parti Libéral du Québec célébrait son 150e anniversaire.

À cette occasion, tous les anciens premiers ministres libéraux vivants furent invités, dont Jean Charest.

Cela est parfaitement légitime; n’importe quel autre parti aurait également invité ceux qui ont marqué son histoire.

Le premier ministre actuel, M. Philippe Couillard, n’avait pas besoin de se justifier. Mais il sentit le besoin de faire l’éloge des réalisations de son prédécesseur, présenté comme un grand bâtisseur du Québec.

Du strict point de vue économique, est-ce le cas ?

L’absence de stratégie industrielle

Sous le gouvernement Charest, la stratégie de développement industriel du Québec, c’était le Plan Nord.

Ce projet consistait à transférer sur le dos des contribuables tous les obstacles à ce que l’exploitation d’une mine devienne rentable. C’était le développement minier à n’importe quel prix.

On devait payer les routes, les chemins de fer et les aéroports, en plus des écoles, des hôpitaux et tout le reste. Et ce, afin de provoquer un boum minier éphémère, c’est-à-dire d’ici à ce que la Chine et l’Inde (situés à l’autre bout du monde) découvrent des gisements situés plus près d’eux.

Une fois ces sites miniers chinois ou indiens découverts, les travailleurs québécois auraient été en concurrence avec des gens qui gagnent dix fois moins qu’eux.

On était même prêt à payer un port en eau profonde afin de faciliter l’exportation du minerai brut sans avoir à le transformer au Québec. Bref, on payait pour créer des emplois ailleurs.

Il s’agissait d’un gaspillage de soixante-milliards$, répartis sur vingt ans.

Si le Plan Nord avait été mis en marche comme le voulait Jean Charest, nous aurions construit des infrastructures qui seraient totalement inutilisées aujourd’hui, les minières ayant stoppé tout développement ailleurs qu’en Afrique, en raison du ralentissement économique.

La croissance économique du Québec

Au cours de neuf des dix années qui ont précédé l’arrivée au pouvoir de Jean Charest — en d’autres mots, sous les gouvernements péquistes de Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry — la croissance économique du Québec a été supérieure à la moyenne canadienne.

Mais Jean Charest avait promis des réductions d’impôts de quatre-milliards$. Afin de dégager une telle somme, son gouvernement a coupé à tort et à travers, provoquant un ralentissement économique.

Si bien que dès la première année du gouvernement Charest, la croissance économique du Québec retomba sous la moyenne canadienne et l’est demeurée depuis… sauf au cours de la Grande récession.

Entre 2007 et 2010, la croissance économique chuta dans toutes les provinces, mais un peu moins au Québec. Si bien que cette décroissance économique fut 1% moindre au Québec. Dit autrement, la ‘croissance’ québécoise fut de 1% supérieure à la moyenne canadienne.

C’est ce qui permit à M. Charest d’affirmer — ce qui est vrai — que sous sa gouverne, le Québec avait mieux traversé cette récession que les autres provinces.

Toutefois, lorsqu’on considère l’ensemble de son administration, ce fut une catastrophe.

La balance commerciale


Déficit commercial du Québec, de 1981 à 2012, en milliards de dollars
Balance_commerciale_30_ans

 
La bonne performance économique des gouvernements dirigés par les premiers ministres Parizeau, Bouchard et Landry a été facilitée par l’amélioration de la balance commerciale du Québec, passant d’un déficit de six-milliards$ à la fin du gouvernement de Robert Bourassa à un surplus de sept-milliards$ huit ans plus tard.

Mais à l’arrivée au pouvoir de Jean Charest, la situation s’est inversée de manière inquiétante, atteignant annuellement près de trente-milliards$.

Les déficits commerciaux des États-Unis et de la France, pourtant importants, étaient en réalité trois fois moindres que le déficit du Québec lorsqu’on tenait compte de la taille de nos produits intérieurs bruts respectifs.

Le revenu disponible par personne

En gros, le revenu disponible par personne est le salaire brut moins l’impôt.

Sous les administrations péquistes de Parizeau, Bouchard et Landry, le Québec avait grimpé au quatrième rang canadien quant au revenu disponible par personne.

Nous étions donc, en moyenne, les quatrièmes plus riches au Canada.

La gestion économique du PQ avait été tellement bonne que le fédéral avait diminué la péréquation au Québec, ce qui est normal. La péréquation, c’est pour les provinces pauvres. Quand on est moins pauvre, on reçoit moins de péréquation.

Quelques années après la prise du pouvoir par Jean Charest — plus précisément en 2005 — nous étions déjà tombés au 7e rang.

Cet appauvrissement avait permis au premier ministre de se glorifier d’avoir obtenu plus d’argent du fédéral que sous les gouvernements péquistes.

En effet, appauvri, le Québec avait droit à davantage de péréquation canadienne. L’audace du premier ministre consistait donc à présenter avantageusement cet appauvrissement comme une grande réalisation de son administration.

Le déséquilibre budgétaire

Adoptée en 1996 par le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard, la Loi sur l’équilibre budgétaire provoqua un redressement spectaculaire des finances publiques (qui s’étaient dégradées sous le gouvernement de Robert Bourassa).

Si bien que ce gouvernement réalisa le premier surplus budgétaire du Québec en quarante ans lors de l’exercice 1998-1999.

Mais en 2008, sous Jean Charest, le solde budgétaire du Québec est redevenu déficitaire et l’est demeuré jusqu’à tout récemment.

Le Fonds des générations

Lorsque le Fonds des générations a été créé en 2006 par le gouvernement Charest, nous étions à la fin d’un long cycle boursier hautement spéculatif où tout investissement à la bourse rapportait davantage que les taux d’intérêt des bonds du Trésor.

Le fonds a donc été créé en présumant que l’État pouvait s’enrichir plus facilement en spéculant en bourse plutôt qu’en payant ses dettes.

Pourtant, en 2006-2007, le fonds rapportait 0,99% alors que le taux de l’intérêt de la dette coutait 5,46%. En 2007-2008, c’était respectivement 1,6% vs 5,04%.

En 2008-2009, après l’éclatement de la bulle immobilière et la chute des marchés boursiers, c’était -21,88% vs +4,16%.

Durant la Grande récession, la valeur du fonds piqua donc du nez alors que notre dette continuait inexorablement d’augmenter.

Il fallut attendre 2011 pour que la valeur au marché du fonds remonte jusqu’à un rendement cumulatif de zéro pour cent. Comme si toutes les sommes investies depuis cinq ans n’avaient rapporté aucun intérêt.

Lorsque Jean Charest quitte le pouvoir l’année suivante, il était déjà évident que l’État aurait mieux fait de payer ses dettes plutôt que de spéculer à la bourse avec l’argent des contribuables.

Conclusion

La plus grande force et la plus grande faiblesse du Parti Libéral du Québec, c’est sa réputation de bon gestionnaire de l’économie québécoise.

C’est sa grande force parce que tout le monde le croit. Et c’est sa plus grande faiblesse parce que c’est faux.

Les années de Jean Charest en sont l’exemple parfait.

Mais le génie de Jean Charest fut de constamment montrer le côté positif des résultats désastreux de ses politiques économiques.

Il présenta donc ce colossal projet de gaspillage des fonds publics qu’est le Plan Nord comme s’il s’agissait d’un investissement majeur dans le développement économique du Québec.

Il se vanta d’avoir arraché plus d’argent au fédéral pour la péréquation quand, en réalité, c’était le résultat de l’appauvrissement du Québec sous sa gouverne.

Ce brillant communicateur a reçu un accueil triomphal parmi les siens en fin de semaine dernière. Espérons qu’un jour, les tribunaux québécois lui appendront davantage de modestie.

Références :
À quand l’arrestation de l’ex-premier-ministre Jean Charest ?
Le bilan économique du gouvernement Marois
Équilibre budgétaire: une loi mise à mal par la grande récession
L’Alberta a dilapidé sa richesse pétrolière avec de grosses dépenses
Le déclin de l’économie québécoise
Le Fonds des générations ou Quand l’État spécule à la bourse
Péréquation et transferts fédéraux
Perte de 40 milliards à la Caisse de dépôt – L’opposition fait front commun pour réclamer une enquête
Quelque chose de pourri

Note : Photo de M. Charest par le quotidien Le Devoir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Iliade au TDP : quand l’avant-garde se fait accessible

25 novembre 2017
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Jusqu’au 6 décembre 2017, le Théâtre Denise-Pelletier (TDP) présente L’Iliade, une adaptation saisissante du poème d’Homère.

Réciter les 15 337 vers de ce poème épique durerait des heures. Afin de condenser le tout dans un spectacle de 1h45, le metteur en scène a résumé et adapté librement l’œuvre, telle que réécrite en 2004 par l’écrivain italien Alessandro Baricco.

Le texte conçu par Marc Beaupré à partir du long poème d’Homère est comme un diamant brut débarrassé du minerai dont il était prisonnier.

Le résultat est qu’il n’y a pas de temps morts et que le résultat passe très bien. Depuis des années, je suis abonné au TDP : or je n’y ai jamais vu une assistance aussi silencieuse et attentive que celle de jeudi dernier.

Ceux qui, comme moi, n’ont jamais vu d’autres pièces mises en scène par Marc Beaupré seront stupéfaits d’assister à un spectacle d’une totale originalité.

La scène est presque vide : un miroir triangulaire à un angle de 45° permettra à un comédien étendu sur le dos de projeter sa voix vers l’assistance. L’éclairage est stylisé. Dans l’écrin sonore sculpté par le compositeur Stéfan Boucher, dix acteurs seront sur scène pendant toute la durée du spectacle. Pour ce drame historique, ils sont vêtus mais non costumés.

L’audace du metteur en scène est d’avoir créé un nouveau genre théâtral qui actualise le théâtre grec dans lequel le chœur, essentiel, commente et fait avancer l’action. Il le fait en utilisant un savant mélange de slam et de rap, à des années-lumière de la grossièreté des shows de hip-hop.

Ce spectacle intelligent et viril raconte la guerre.

Une guerre qui piétine depuis dix ans. Une guerre dont la violence n’est jamais montrée mais dont la fureur est suggérée par le choc de deux baguettes de bois que les acteurs, par moments, frappent pour scander vigoureusement leur récit.

Et dans cette histoire haletante, à peine humanisée par de rares dialogues, des récits solistes alternent avec des chœurs.

Soudée à la suite d’un nombre incalculable d’heures de répétition, les comédiens forment une troupe comme on en voit rarement aujourd’hui. Parce que la forme théâtrale adoptée ici et son impact exigent une excellente prononciation et un parfait synchronisme des voix. Voilà l’exigence absolue de la forme. Sans elle, tout s’effondre. Or cette Iliade est une réussite.

Si avant-garde rime souvent avec hermétisme, ce n’est pas le cas ici. Ce spectacle ne ressemble à rien d’autre : malgré cela, il est accessible à tous les publics. Même à ceux qui vont rarement au théâtre.

Bref, ce spectacle est chaudement recommandé.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prier Dieu autrement ?

24 novembre 2017
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C’est en 1527 que l’Église de Suède s’est séparée de l’Église catholique romaine.

Jusqu’au XIXe siècle, l’appartenance à cette Église était obligatoire pour tout citoyen suédois. En 1972, 95,2% des Suédois en étaient membres, une proportion réduite du tiers depuis.

Depuis 2013, cette église est dirigée par une femme, l’archevêque Antje Jackelén.

À l’issue d’un concile de huit jours, les plus hautes instances de l’Église ont décidé hier qu’à partir du 20 mai 2018 (la Pentecôte), cette Église utiliserait une manière plus asexuée pour désigner l’Être Suprême.

Dans les pays à majorité protestante, cette nouvelle a presque fait scandale.

Théologiquement, Dieu n’a pas de sexe.

Les êtres sexués sont des êtres tarés. D’elle même, une femme ne peut pas engendrer une progéniture. Un homme non plus. Mais c’est en se complétant et en compensant pour leurs déficiences respectives qu’un homme et une femme peuvent s’unir pour donner la vie.

Dieu n’a pas de telles lacunes et n’a besoin de personne d’autre pour agir et créer.

Selon l’Église de Suède, il serait permis de parler de Jésus de Nazareth au masculin puisqu’en s’incarnant, Dieu s’est fait homme selon la tradition chrétienne.

Toutefois, dans le cas de ‘Dieu’ au sens de la Sainte Trinité chrétienne et de Dieu le Père, les rumeurs qui se sont répandues sur l’internet depuis hier sont très exagérées.

Essentiellement, les changements adoptés par le concile ne concernent que deux choses.

Premièrement, on apporterait une modification mineure à une phrase dans la version suédoise du Crédo.

La phrase ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté’ se dit autrement en suédois. C’est ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur Terre aux humains qu’Il aime’. C’est ce ‘Il’ final qui serait remplacé par autre chose.

De plus, le Saint-Esprit deviendrait féminin comme c’est le cas en hébreu. Comment tout cela se dira en suédois, cela reste à suivre.

Bref, une tempête dans un verre d’eau…  bénite.

Références :
Church of Sweden to stop referring to God as ‘he’ or ‘Lord’
Église de Suède
No, the Swedish Church has not banned the male pronoun for God

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm

La gravure ci-dessus est un détail de la page-titre du bouquin Figures de la Bible, publié à La Haye en 1728 par l’imprimeur Pieter de Hondt. Cette gravure exécutée en 1719 est du Huguenot Bernard Picart.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le peuple québécois n’existe pas

23 novembre 2017

Introduction

La manière de désigner les collectivités humaines a varié avec le temps.

L’intellectuel québécois le plus influent de la première moitié du XXe siècle fut le chanoine Lionel Groulx. Dans ses écrits, celui-ci parle de la ‘race canadienne-française’. Comme d’autres parlaient fièrement de leur appartenance à la ‘race britannique’.

Depuis, le mot ‘race’ a mal vieilli. L’horreur des crimes nazis a rendu suspecte toute utilisation de ce mot pour distinguer autre chose que des êtres humains dotés de pigmentations de la peau différentes.

Le chanoine Groulx est typique de son époque.

Les paroles de l’hymne national canadien ont été écrites en 1880. La première strophe de l’Ô Canada est connue de tous. Mais on ignore généralement que la version officielle de ce chant comprend trois autres paragraphes.

L’une d’elles parle du Canadien — né d’une race fière — qui grandit près d’un fleuve géant. Ce fleuve est le Saint-Laurent. Il n’y a pas de fleuve géant qui traverse l’ensemble du Canada actuel.

C’est donc à dire que l’Ô Canada est un chant patriotique conçu spécifiquement pour les habitants de la vallée du Saint-Laurent, à une époque où ils se considéraient comme des ‘Canayens’.

Le peuple québécois

Dans la législation québécoise, on trouvait autrefois l’expression ‘peuple du Bas-Canada’ et de nos jours ses équivalents — soit ‘peuple québécois et ‘peuple du Québec’ — pour désigner la population qui habite le territoire du Québec.

Si la population du Québec est un peuple, cela relègue les Québécois francophones au rang de ‘communauté culturelle’ ou de ‘groupe ethnique’ à l’intérieur de ce peuple.

Le problème, c’est que le mot ‘ethnie’ se charge de plus en plus d’une connotation péjorative en raison de son utilisation courante dans des expressions comme ‘conflit ethnique’ (analogue à une guerre tribale), ‘épuration ethnique’, etc.

Dans la lutte idéologique que se livrent au Québec les indépendantistes et les fédéralistes, il est devenu suspect de parler de notre attachement à ceux avec lesquels nous partageons une même caractéristique ethnique (la langue).

Selon les chantres du fédéralisme, ce serait symptomatique d’un ‘repli identitaire’, d’une ‘régression identitaire’, voire d’un ‘blocage identitaire’.

En hésitant à nous désigner comme un ‘groupe ethnique’, il ne reste plus qu’à nous concevoir comme une ‘communauté culturelle’.

C’est une manière de nous reléguer au rang insignifiant d’une de ces innombrables minorités canadiennes qui sont engagées dans un lent processus d’assimilation au groupe ethnique dominant du pays.

D’où l’idée de redéfinir la portée de certains mots dans le but, notamment, d’ennoblir le sentiment d’appartenance à l’ensemble des Québécois francophones.

Le peuple français

Dans ses discours, le président de la République française parle du peuple français.

Pourtant, devant la Convention nationale, Louis XVI parlait de ses peuples et des peuples de France.

Pourquoi est-on passé du pluriel au singulier ?

C’est que sous l’Ancien régime, plusieurs langues étaient parlées sur le territoire national; le breton, le catalan, le basque, l’occitan, en plus du français. Or ces langues étaient de forts marqueurs identitaires.

Tout comme l’instruction publique, l’arrivée de la radio et surtout de la télévision ont achevé l’homogénéisation linguistique de la France, ne laissant essentiellement que des patois et des accents. Nos lecteurs corses pourraient ici différer d’opinion.

Voilà pourquoi aujourd’hui le président de la République française peut parler du peuple français au singulier.

La nation québécoise

Au Québec, assoyez à une même table un unilingue francophone et un unilingue anglophone et ces deux personnes ne se comprennent pas : ils font partie de peuples différents. Exactement comme en France sous l’Ancien régime.

C’est donc à dire que la nation québécoise est la collection des peuples qui habitent le territoire national.

Cette nation est donc formée des francoQuébécois, des angloQuébécois, de même que de onze peuples autochtones.

Peuples et autodétermination

Si les angloQuébécois forment un peuple, n’auraient-ils pas droit à faire sécession du Québec si celui-ci accédait à l’indépendance ?

Contrairement à ce qu’on pense généralement, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne signifie pas nécessairement qu’ils ont droit à l’indépendance. Ce sont deux choses différentes.

Parmi les nombreux critères juridiques qui déterminent le droit à la sécession, il y a le fait qu’une aspiration à l’indépendance doit s’appuyer sur des frontières reconnues.

Si le gouvernement québécois a très mal accepté en 1927 la décision du Conseil privée de Londres de confier le Labrador à Terre-Neuve (alors colonie britannique), cet arrêt juridique possède l’immense avantage d’avoir établi de manière presque définitive les frontières du Québec.

Je dis presque définitive puisqu’en cas d’accession à l’indépendance, le Québec gagnera une zone maritime dans la Baie et le Détroit d’Hudson alors que sa frontière actuelle s’arrête à la rive (changeante selon les marées). De plus, tous les ports du Québec deviennent de propriété québécoise.

Si la nation québécoise possède le droit indéniable à l’indépendance, le peuple angloQuébécois en est privé parce qu’il n’a pas de frontière reconnue. Il possède le droit à l’autodétermination interne (comme les peuples autochtones), mais pas à l’indépendance.

Toutefois, dans la mesure où il possède déjà ses propres commissions scolaires et ses universités, contrôle certaines municipalités, possède ses périodiques, ses postes de radio et de télévision, de même que ses théâtres, on voit mal comment ce peuple — un des plus choyés au monde — pourrait se faire octroyer plus de pouvoir par un tribunal international.

En somme, le droit international ne lui donne rien de plus que ce qu’il a déjà.

Pour ce qui est des peuples autochtones, l’accession du Québec à l’indépendance ne change rien à leurs droits actuels. Ils possèdent déjà le droit à l’autodétermination interne (comme les angloQuébécois). Quant aux bases juridiques d’un droit à l’indépendance, elles ne changent pas, que le Québec soit indépendant ou non.

Conclusion

Le peuple québécois n’existe pas. Pas plus que le peuple canadien ou le peuple américain.

S’il en était autrement, les peuples autochtones, le peuple québécois et le peuple canadien seraient comme des poupées russes qui s’emboitent les unes dans les autres. Conséquemment, le mot ‘peuple’ ne voudrait plus rien dire.

Quant à ‘nation’, ce mot désigne une collection de peuples. La nation américaine, la nation canadienne et la nation québécoise sont la somme des peuples qui habitent leurs territoires respectifs.

Contrairement au Canada — duquel le Québec peut faire sécession — la nation québécoise est une et indivisible.

Références :
Autochtones du Québec
C’est quoi, être Québécois ?
Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Le parti des Anglais
Ô Canada

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 33

22 novembre 2017
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On admet généralement qu’il faut limiter notre consommation des poissons qui sont de grands prédateurs comme le thon, l’espadon et le requin. Au sommet de la pyramide alimentaire, ils se nourrissent d’une grande quantité de poissons plus petits et accumulent le mercure que ceux-ci contiennent.

Mais doit-on se méfier du méthylmercure des petits poissons d’eau douce ? Des études récentes suggèrent que la cuisson à au moins 100°C (à l’étuvée, par exemple) réduit de 80% la biodisponibilité du mercure.

Mais que faire dans le cas du poisson mangé cru ?

Depuis longtemps, on sait que le thé empêche l’absorption du fer. Cette étude in vitro démontre qu’il fait de même avec le mercure; le thé vert et le thé noir réduisent la biodisponibilité du mercure des sushis respectivement de 77% et de 71%.

Référence : Des mythes alimentaires déboulonnés


 
La municipalité de Neuville est située à quelques kilomètres à l’ouest de Québec.

Après des années de démarches, le maïs de Neuville a enfin obtenu une certification d’identification géographique protégée.

Cela signifie que non seulement le maïs portant cette appellation réservée devra avoir été cultivé à Neuville, mais qu’il devra avoir été cueilli à maturité et qu’il s’agira d’une variété de maïs naturelle (pas un OGM).

Les tests récents de l’organisme Alerte OGM indiquent qu’il n’y a pas de maïs OGM parmi le maïs sucré — celui offert à la consommation humaine — dans les épiceries québécoises. Toutefois les producteurs québécois s’entêtent à refuser de l’indiquer clairement lorsque ce maïs est vendu emballé.

La certification ‘Maïs de Neuville’ brise donc cette omerta.

Référence : Appellation réservée pour le maïs sucré de Neuville


 
355 315 km² du territoire québécois sont recouverts d’eau, qui correspond à 99,4% de la superficie totale de l’Allemagne. Le Québec compte 3% des réserves d’eau douce du monde.

Référence : Le Québec, contrée liquide, « monte au lac »


 
L’obésité adulte affecte 77% de la population du Qatar, ce qui place cette pétromonarchie au cinquième rang mondial. Près du quart de la population est atteinte de diabète.

Parmi les personnes de moins de vingt ans, le surpoids et l’obésité affectent 22,1% des filles et 33,5% des garçons.

Les vêtements amples portés par les Qataris ne les motivent pas à surveiller leur ligne. 41% des adultes ne font pas d’exercice et 86% sont atteints d’une déficience de vitamine D (puisque seuls le visage et les mains sont exposés au soleil).

Les pétromonarchies voisines — Arabie saoudite, Émirats arabes unis et Koweït — sont à peu près dans la même situation.

Référence : 70% of Qatar population either obese or overweight


 
En 2015, les touristes chinois ont dépensé 215 milliards$ à l’Étranger (en hausse de 53% depuis 2014) alors que les touristes étrangers ont dépensé quatre fois moins, soit 57,5 milliars$ en Chine (en augmentation de 1,1%).

Référence : Anonyme. 215 milliards de dollars. La Revue 2016; no 63-4: 121.


 
Certaines plantes ajoutent une petite quantité de caféine à leur nectar, ce qui transforme celui-ci en boisson énergisante pour insecte pollinisateur.

Certaines variétés de caféiers et d’agrumes utilisent cette tactique pour fidéliser les abeilles, notamment. Celles-ci se rappellent mieux de leur parfum floral et ont plus tendance à indiquer à leur consœurs la localisation des fleurs caféinées.

Référence : Anonyme. Une boisson énergisante pour abeilles. Quatre-Temps 2016; vol. 40 no 2: 56.


 
Chaque année, le fisc québécois perd 177 millions$ de taxe de vente non perçue lors d’achats en ligne effectués auprès de sites web situés en Amérique du Nord, mais hors du Québec.

C’est 40 millions$ sur des sites canadiens et 137 millions sur des sites américains.

Dans certains cas, la taxe fédérale est perçue mais pas la taxe provinciale.

Référence : Le commerce de détail crie à l’injustice


 
Selon les témoignages entendus devant le Congrès américain, la Russie aurait posté plus de mille vidéos sur YouTube, envoyé plus de 131 000 tweets et acheté des milliers de publicités politiques ayant touché plus de 126 millions d’utilisateurs de Facebook et ce, dans le but d’influencer l’électorat américain.

Référence : Facebook et la vulnérabilité de la démocratie américaine


 
Afin de repenser l’école sur des bases nouvelles, le ministère de l’Éducation du Québec s’est attaché les services de trois sages : l’architecte Pierre Thibault, le cuisinier Ricardo Larrivée et l’homme derrière Le Grand défi, Pierre Lavoie.

Si l’idée de faire de l’école un milieu agréable afin de lutter contre le décrochage scolaire fait consensus, on ne doit pas oublier que le taux de décrochage scolaire dans Westmount est de 4%, il est de 40% à Pointe-Saint-Charles.

L’essentiel est donc que la pauvreté est le principal facteur de décrochage scolaire.

Références :
Lab-École: au moins cinq écoles modèles en 2021
Le prix de la pauvreté


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Embourgeoisement des villes : l’échec des utopies

20 novembre 2017

Rares sont les villes qui se développent uniformément. Les périodes de gloire et de déclin laissent successivement leurs marques. Les unes par le foisonnement de leurs témoignages : les autres, par leur rareté.

Et ces couches historiques inégales, amputées par quelques catastrophes que sont les guerres et les incendies, forgent habituellement la personnalité architecturale des villes.

Montréal n’échappe pas à cette règle.

Contrairement à Paris — où le remodelage urbain sous la férule de l’État a joué un rôle important — c’est l’étalage urbain qui fut la principale caractéristique du développement de la métropole.

Secondairement, plus que les incendies, ce sont des intérêts privés qui refaçonnent le bâti montréalais et sont donc responsables de la rénovation urbaine.

Lorsque les ‘riches’ s’achètent un condo, ils abandonnent leurs logements antérieurs qui devient alors disponibles à d’autres. Ces derniers libèrent les leurs. Et dans ce jeu de chaises musicales, en fin de compte, des logements deviennent disponibles pour des gens à faible revenu. Voilà comment Montréal se développe et vit depuis des décennies.

De nos jours, Hochelaga-Maisonneuve est précisément le résultat de ce jeu de chaises musicales; par exemple, les logements cossus construits autrefois pour héberger les ingénieurs anglais de la Vickers et les employés syndiqués du constructeur naval sont aujourd’hui habités par des gens moins fortunés qu’eux.

Toutefois l’excellent documentaire Quartiers sous tension de Carole Laganière permet de comprendre ce qui a provoqué la naissance d’un mouvement d’hostilité à l’égard de l’embourgeoisement de ce quartier.

Personne n’a d’objection à ce qu’une famille de jeunes professionnels aménage dans un logement laissé vacant par une personne décédée ou par un locataire qui a trouvé un logement qui lui convient mieux ailleurs.

Malheureusement, la législation adoptée par les gouvernements du Parti québécois afin de donner plus de pouvoir aux locataires a été érodée par de nouvelles tactiques qui permettent de contourner leurs droits.

De nos jours, pour 135$, un propriétaire n’a qu’à se procurer un permis municipal pour agrandissement ou subdivision. Ce document lui donne automatiquement le droit de mettre à la rue ses locataires, sans avoir même à donner suite à ce permis.

En d’autres mots, jamais la Régie du logement ne demandera à voir des contrats signés auprès d’entrepreneurs pour juger du sérieux de l’intention à rénover ou agrandir. Comme preuve, le permis suffit.

Des locataires qui ont vécu des décennies au même endroit sont donc sommés d’abandonner leur logement en quelques semaines.

Ceux qui ont le droit d’y rester — les locataires âgés de 70 ans ou plus — sont harcelés par des coupures intempestives d’eau, d’électricité ou de chauffage jusqu’à ce que, de guerre lasse, ils quittent les lieux.

Or l’accessibilité économique à la Justice fait défaut depuis que le système judiciaire tout entier a été pris en otage par une caste juridique qui l’a transformé en machine à sous pour servir ses propres intérêts.

Le résultat est que le peuple est à la merci de la rapacité de certains entrepreneurs. Voilà le problème.

Ce qui m’a stupéfait à l’écoute du documentaire dont j’ai parlé plus tôt, c’est la naïveté des anarchistes qui luttent contre l’embourgeoisement du quartier.

Comme moyen de s’y opposer, ces derniers ont choisi de s’attaquer à des petits marchands, perçus comme des « collaborateurs de la gentrification ».

Aucune banque au monde ne finance l’ouverture d’un commerce si la demande de prêt ne s’appuie pas sur une étude de marché. En d’autres mots, il faut d’abord l’établissement de bourgeois pour qu’on vienne ensuite offrir des biens et des services qui leur sont destinés.

Il y a deux solutions à ce problème; des changements législatifs afin d’éviter les abus et une politique de construction de logements sociaux.

Or ni l’une ni l’autre de ces mesures ne sont envisageables tant que nous serons gouvernés par des partis de droite. Or c’est le cas au fédéral, au provincial et au municipal (jusqu’à récemment) depuis presque deux décennies.

Le dernier grand projet municipal de construction de logements sociaux date du Plan Dozois (1957-1961).

Ceux qui luttent contre l’embourgeoisement de mon quartier se refusent à considérer l’action politique. Ils font partie d’une génération qui s’imagine que tous les politiciens sont interchangeables parce que c’est tout ce qu’ils ont connu depuis vingt ans.

Pour eux, seul compte l’action directe. Or leurs méfaits ne sont que des faits divers qu’on oublie le lendemain. La leçon est déjà évidente; le terrorisme utopique est voué à l’échec.

Il ne leur vient pas à l’esprit que les partis politiques sont des coquilles vides que chacun d’entre nous peut envahir et façonner à sa manière.

Lutter contre l’embourgeoisement d’un quartier est l’équivalent de lutter contre le vent. Veut-on réellement qu’Hochelaga-Maisonneuve devienne un ghetto de pauvres ? Ou veut-on qu’il redevienne un repère de drogués et de prostituées ?

Ce qui est important, c’est de lutter contre les abus de l’embourgeoisement. Cela est faisable. Il suffit de prendre les bons moyens. Ce qui veut dire, cesser d’élire des gouvernements de droite et façonner à notre manière les partis centristes ou de gauche.

C’est un peu plus long que de casser les vitrines d’un commerce, mais quand on ne veut pas simplement se défouler contre la propriété d’autrui, on prend les vrais moyens.

Sur le même sujet :
La noyade d’Archimède
Le logement social à Vienne
Montréal fait la guerre aux taudis (taille du fichier : 14,2 Mo)
Non au terrorisme utopiste

Parus depuis :
Logement social: le gouvernement fédéral en fera davantage (2017-11-22)
Haro sur l’« éco-embourgeoisement » (2019-08-05)
Hausses de loyers abusives: plus de 100 000 logements abordables disparus au Québec en cinq ans (2023-02-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


‘Vu du pont’ au TNM : une production parfaite

19 novembre 2017
Distribution de la pièce

Depuis quelques jours et ce, jusqu’au 9 décembre 2017, le Théâtre du Nouveau Monde présente Vu du pont d’Arthur Miller.

Comme une tragédie grecque qui plonge ses racines dans l’Antiquité pour nous parler d’un drame dont la portée est actuelle, cette pièce située dans l’Amérique des années 1950 nous parle d’amour possessif, de domination, de préjugés, d’aveuglement, de trahison, de haine et de sang.

En dépit d’un peu d’ironie çà et là, ce n’est pas une pièce drôle. Et ne vous attendez pas à y verser quelques larmes. Mais ce drame sans entracte vous captivera du début jusqu’à la fin.

Grâce à une traduction qui n’a pas l’air d’une traduction, le texte de Miller est porté par des acteurs qui incarnent parfaitement leurs personnages. Tout ici fait vrai.

La mise en scène de Lorraine Pintal, précise comme le mécanisme d’une pièce d’horlogerie suisse, n’offre aucun répit au spectateur, rivé à son siège jusqu’au paroxysme de violence qui termine la pièce.

Grâce des éclairages expressifs, cette production multiplie les atmosphères qui nous font oublier un décor unique qui — Dieu merci — ne nous distrait jamais de ce qui se passe sur scène.

Si vous ne deviez voir qu’une seule pièce cette année, jetez-vous sur les derniers billets disponibles pour assister à cette production que vous n’oublierez pas de sitôt.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quand on s’oppose à la légalisation du cannabis

18 novembre 2017

— « Chérie, veux-tu aller reconduire les enfants à la garderie; je n’ai pas fini mon joint.»
— « Trouve-toi pas des prétextes. Finis ton joint et va reconduire les enfants.»

Voilà le scénario du très mauvais téléroman qui pourrait être écrit par nos politiciens québécois ces jours-ci.

Comme une bonne partie de la population québécoise, le gouvernement Couillard est contre la légalisation du cannabis et cherche des motifs pour retarder son entrée en vigueur.

Toutes les provinces seront prêtes mais il se pourrait que le Québec ne le soit pas.

On comprend donc l’image des Québécois dans le reste du pays; des gens inefficaces, toujours en retard, des plaignards, qui préfèrent boire leur bière payée par la péréquation canadienne.

La ministre Lucie Charlebois, responsable du dossier du cannabis, est une des meilleures ministres du gouvernement Couillard. Je l’aime bien.

« Donnons-nous le temps de bien faire les choses », répète-t-elle ad nauseam. Ceci, pour justifier sa demande de nouveaux délais à Ottawa.

Une ministre ne peut pas tout savoir. Ce qu’elle ignore, c’est que le cannabis est déjà commercialisé; n’importe quel adolescent majeur peut s’en procurer très facilement.

Le fantasme apocalyptique selon lequel toute légalisation condamnerait notre belle jeunesse à la fainéantise, que les conducteurs prendraient soudainement l’habitude de fumer un joint avant de prendre le volant, est parfaitement ridicule.

Ils ne le font pas déjà; pourquoi se mettraient-ils à le faire ?

Si tous les alcooliques sur Terre abandonnaient l’alcool pour le cannabis, on assisterait à une réduction dramatique des cirrhoses à travers le monde en contrepartie d’une petite augmentation des cancers du poumon. Quant au reste, être stone ou être ivre, c’est pareil.

On peut mourir d’une intoxication aigüe à l’alcool. Mais on s’endort avant d’avoir fumé une dose mortelle de cannabis.

Quant au danger du cannabis par voie orale, la Commission LeDain écrivait à la page 114 de son rapport : « Le cannabis compte donc parmi les drogues qui comportent le moins de risque d’intoxication mortelle, qu’il serve à des fins thérapeutiques ou autres

Pour ce qui est du danger d’accidents automobile, la consommation de toute substance qui affecte la vigilance est dangereuse, que ce soit le cannabis, l’alcool ou les psychotropes.

On s’inquiète du fait que les policiers ne seraient pas équipés d’instruments permettant de mesurer l’intoxication au cannabis. Cela est également vrai des psychotropes.

Pourtant, ils font passer des tests simples — toucher le bout de son nez, marcher en ligne droite — qui leur permettent d’appréhender le conducteur intoxiqué par des médicaments. Ce sera pareil avec le cannabis.

Bref, la véritable protection de nos jeunes, ce n’est pas de prolonger sous divers prétextes une prohibition qu’ils contournent facilement, c’est au contraire de hâter la légalisation afin qu’ils cessent de consommer la cochonnerie que la pègre ajoute au cannabis de contrebande.

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Écrit par Jean-Pierre Martel