Doit-on fermer l’université Laval ?

Le 29 novembre 2017

Introduction

Situé dans la ville de Québec, le campus de l’université Laval accueille quarante-huit-mille étudiants.

Près de deux-mille d’entre eux ont participé à un sondage effectué sur l’internet dont les résultats ont été dévoilés hier.

L’étude révèle que 41,7% des étudiants de l’université Laval ont été victimes de violence sexuelle depuis leur admission, dont 26,7% au cours des douze mois qui ont précédé l’enquête.

Aucun parent digne de ce nom ne peut confier ses enfants à une institution où sévit une violence tellement généralisée qu’on peut la qualifier de systémique.

Ce qualificatif est d’autant plus approprié que le tiers du personnel de cette institution déclare avoir reçu les confidences des victimes sans qu’on ait tenté de châtier les coupables ou de modifier leurs comportements violents.

Par exemple, près du quart des personnes qui se sont adressées au Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement se disent très insatisfaites du soutien obtenu.

Près d’une victime sur dix rapporte vivre du stress post-traumatique.

17% des victimes de sexe féminin et 13% des victimes de sexe masculin ont éprouvé des difficultés à poursuivre leurs activités à l’université.

De plus, 19% des femmes et 16% des hommes ont éprouvé des difficultés dans leur vie affective, intime et sexuelle en raison de ce qu’ils ont subi à l’université.

Quand plus de vingt-mille victimes de violence sexuelle se concentrent dans un territoire aussi restreint que celui du campus de Laval, ce lieu doit être immédiatement investi par les forces policières et interdit au public

D’où la question : doit-on fermer l’université Laval ?

Recommandations du rapport

Face à la situation inquiétante qu’elles ont observée, on aurait pu s’attendre à ce que les auteures du rapport suggèrent une série de mesures urgentes destinées à faire cesser la violence faite aux étudiants.

Les auteures recommandent plutôt qu’on forme un comité et qu’on poursuive la réflexion à ce sujet.

Ou bien cette étude est une plaisanterie et conséquemment, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Ou bien l’étude décrit une situation alarmante à laquelle on doit s’attaquer sans délai.

Qu’en est-il exactement ?

Qu’est-ce que la violence sexuelle ?

L’étude révèle trois types de violence sévissant dans le contexte universitaire depuis l’admission :
• un taux de 37,3% de harcèlement sexuel,
• un taux de 22,3% de comportements sexuels non désirés et
• un taux de 3,0% de coercition sexuelle.

Puisque certains répondants ont été victimes de plusieurs types de violence, le taux total de violence sexuelle est de 41,7%. Presque un étudiant sur deux.

35,8% des victimes déclarent ne pas avoir dévoilé l’incident, le jugeant pas assez grave ou voulant l’oublier. Plusieurs victimes mentionnent également ne pas avoir voulu dénoncer de peur de ne pas être crues, par crainte de représailles ou par peur d’un manque de confidentialité dans le traitement de la plainte.

Pour comprendre le manque de motivation des répondants à combattre la violence exercée contre eux, il faut analyser le questionnaire afin de comprendre la gravité de ce qui est considéré comme violent par les auteures.

Les cas concrets donnés dans le rapport nous donnent une idée de la variabilité de ce qui est considéré comme tel.

Ils vont du viol (ce qui est un acte criminel), au cas de l’étudiant masculin qui déclare à sa professeure qu’il était « disponible à faire n’importe quoi en échange pour sa note préférée ».

Il s’agit-là de deux exemples de ‘violence’; la première évidente, l’autre beaucoup plus typique d’une simple sollicitation sexuelle de mauvais gout. De plus, dans ce dernier cas, on ne doit pas oublier que c’est l’enseignante qui est en situation de pouvoir. On peut également se demander s’il y a une limite à toujours présenter les femmes comme des victimes.

Les questions relatives au harcèlement sexuel

Des huit questions à ce sujet, celle qui a recueilli le plus grand nombre de réponses positives est celle qui demandait au répondant si on l’avait dévisagé ou déshabillé du regard d’une manière qui l’avait rendu mal à l’aise.

25% des étudiantes et 7% des étudiants de sexe masculin ont vécu cette situation à au moins une occasion depuis leur admission à l’université.

Qui n’a jamais été regardé au moins une fois dans sa vie de manière insistante par quelqu’un qui ne nous intéressait absolument pas ?

Il est normal qu’une jeune personne puisse éprouver un certain inconfort à être un sujet de convoitise. Apprendre à ignorer ces gens et détourner le regard fait partie de l’apprentissage de la vie.

Lorsque ce comportement est répétitif, il suffit de confronter la personne et de lui dire : « Tu me lâches. Tu ne m’intéresses pas.». Après, si ce comportement se poursuit, cela devient du harcèlement. Et les autorités de l’université doivent alors réprimer ce comportement.

Les sept autres questions concernent 
• les plaisanteries sexuelles (18% et 13%),
• les interpellations sexuelles, par exemple être sifflée (17% et 4%),
• les discussions à caractère sexuel (16% et 10%),
• les remarques désobligeantes au sujet de l’apparence physique ou des activités sexuelles du répondant (14% et 12%)
• les gestes vulgaires ou offensants (14% et 5%)
• les commentaires insultants à caractère sexuel (12% et 8%)
• l’imposition de sa nudité ou d’une tenue vestimentaire suggestive (6% et 4%)

À toutes ces questions, le répondant donnait une réponse positive si cela s’était produit à au moins une occasion depuis son admission à l’université.

Ce qu’on peut reprocher à cette étude, c’est son manque de nuance. Ne peut-on pas distinguer entre être offensée par une plaisanterie ou remarque désobligeante de la part d’un jeune boutonneux et être constamment le sujet de ses blagues ?

Des jeunes se suicident à force d’être les boucs émissaires de leurs harceleurs. Mais le fait d’entendre une seule plaisanterie sexiste, est-ce que cela fait de vous une victime de ‘violence sexuelle’.

Il y a plusieurs décennies, les hommes québécois ont cessé de siffler les femmes (comme on siffle un chien). Je comprends très bien qu’une femme en soit insultée. Mais l’étudiant qui, de nos jours, commet cette indélicatesse, fait-il preuve de violence à l’égard de celle qu’il trouve de son gout ?

Les questions relatives aux comportements sexuels inappropriés

Dans cette section, on trouvait le viol (3% et 1%), les tentatives de viol (5% et 2%) et d’autres situations plus fréquentes qui — à une exception — sont autant répréhensibles.

Dans tous les cas, leur fréquence importe peu; une tentative de viol est de trop même si elle ne survient qu’une seule fois au cours d’études universitaires.

Lorsque j’étais étudiant, si quelqu’un m’avait envoyé la photo de ses organes génitaux par courriel, je l’aurais imprimée, j’y aurais ajouté son nom et je l’aurais collée à la porte d’entrée de notre classe pour que les autres gars se moquent de lui.

L’exception dont je parlais plus tôt concerne le cas de celui qui réitère une invitation à prendre un verre ou à sortir pour manger, malgré un premier refus. C’est le plus fréquent de tous les comportements ‘sexuels’ non désirés (16% et 3%).

Comment peut-on parler de violence faite aux femmes lorsqu’un gars invite pour la deuxième fois durant sa formation universitaire la fille pour laquelle il a le béguin alors qu’elle lui a déjà dit non une première fois quelques années plus tôt ?

Les questions relatives à la coercition sexuelle

Étonnamment, ce n’est pas dans cette section qu’on abordait le viol et les tentatives de viol.

Ici, il était principalement question des menaces afin d’obtenir des faveurs sexuelles. Cela concernait environ 3% des filles et 1% des gars.

Conclusion

Un étudiant qui a le béguin pour une fille et qui s’entête à ne pas voir qu’elle n’est pas intéressée, cela est certainement du harcèlement. Mais il est facile de faire cesser un tel comportement.

La violence faite aux femmes, la vraie, doit être punie.

Mais doit-on sanctionner le fait d’inviter une deuxième fois une femme au restaurant après avoir essuyé un refus quelques semaines plus tôt parce qu’occupée ce jour-là ?

Pourtant cela fait partie de la ‘violence sexuelle’ en milieu universitaire selon les auteurs féministes, au même titre qu’un viol.

Si une quête amoureuse maladroite correspond à de la violence sexuelle, on comprend pourquoi tant de femmes ont de la difficulté à se trouver un partenaire. Parce que dès qu’un regard trop insistant se pose sur elles, cela peut être jugé comme de la violence sexuelle. Tout dépendant de la réaction inconfortable (ou non) de la personne regardée.

Nous sommes ici dans l’arbitraire et le subjectif. Et tout cela est qualifié dramatiquement de ‘violence faite aux femmes’.

Cette étude est le fruit de la marchandisation du féminisme; de nos jours, à partir des fonds publics, on peut faire de l’argent en exploitant démagogiquement la crainte légitime des abus sexuels.

À crier au loup pour tout et pour rien, on se discrédite. Je regrette de le dire, mais à mon avis, cette étude ne vaut rien.

Conséquemment, on peut laisser ouverte l’université Laval encore pour quelque temps…

Référence :
Violences sexuelles en milieu universitaire, résultats de l’Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Portrait de la situation à l’Université Laval

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