Le contexte régional de la prise du pouvoir par les Islamistes en Syrie

Publié le 21 décembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Le régime de Bachar el-Assad s’est effondré parce qu’il n’y avait plus grand-monde pour le défendre.

Le mythe du peuple syrien opprimé que se révolte contre le tyran du pays est très romantique, mais il ne correspond pas à la réalité; pendant que les troupes de l’Organisation de libération du levant marchaient vers la capitale, le peuple syrien vaquait à ses occupations quotidiennes.

Pour comprendre réellement ce qui s’est passé en Syrie et pour avoir un aperçu de ce qui attend ce pays, je vous invite à regarder cette vidéo magistrale du géopoliticien Alain Juillet.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Syrie, d’une dictature à l’autre

Publié le 9 décembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes
Forces en présence au 8 décembre 2024

Introduction

En moins de deux semaines, l’Organisation de libération du levant (Hayat Tahir al-Cham ou HTC) — autrefois affilié à Al-Qaïda — s’est emparée du pouvoir en Syrie.

Pour savoir ce qui attend la partie du territoire syrien tombée entre ses mains, il faut se reporter à la gouverne du HTC dans son fief de la province d’Idlib (au nord-ouest de la Syrie) où il est la faction rebelle dominante depuis 2019.

Wikipédia nous apprend qu’à Idlib, la charia n’était pas appliquée de manière très rigoureuse; il n’y a pas de code vestimentaire strict autre que le port du voile pour les femmes, pas d’interdiction de fumer, pas d’interdiction faite aux femmes de se balader seules, et pas de contrôle de l’internet.

Femmes et hommes s’assoient séparément dans les restaurants. Mais la mixité est tolérée dans les centres commerciaux ou les parcs. Les commerces peuvent diffuser des chants révolutionnaires.

Du moment que les églises chrétiennes ne font pas sonner leurs cloches et enlèvent les crucifix visibles à l’extérieur, des offices religieux peuvent s’y dérouler discrètement.

Si le passé est garant du futur, c’est ce qui attend la population syrienne sous le contrôle du HTC.

Conséquences internationales

La prise du pouvoir par le HTC est une victoire pour leur principal commanditaire, la Turquiye.

Et c’est une victoire pour Israël puisque ce nouveau régime sunnite brise ce croissant chiite (Syrie, Iraq et Iran) par lequel l’Iran approvisionnait le Hezbollah libanais anti-israélien.

Pour ces raisons, c’est une défaite cuisante pour l’Iran.

Même si le régime de Bachar el-Assad était un allié de la Russie, et même si les trois bases russes en Syrie sont de la plus haute importance aux yeux de Moscou, la diplomatie russe devrait permettre à la Russie de sauver les meubles pour deux raisons.

Premièrement, parce que la Russie peut faciliter la reconnaissance internationale du HTC auprès du Sud Global alors qu’il est encore considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, le Canada et de nombreux pays occidentaux.

Deuxièmement, parce que la guerre en Syrie a détruit 98 % de son économie. Or ce pays ne peut espérer le moindre prêt auprès des institutions financières créées par les BRICS sans l’accord de la Russie.

Quant aux pétromonarchies, elles savent qu’il sera plus facile de s’entendre avec le nouveau régime qu’avec celui de Bachar el-Assad.

La véritable question est de savoir si Washington verra un intérêt à reconnaitre le nouveau pouvoir syrien. À ses yeux, ce qui compte, c’est de pouvoir continuer de piller le pétrole syrien dans la partie du pays où se trouvent ses sites d’extraction (en jaune sur la carte).

Réaction de la presse occidentale

La plupart des médias occidentaux comptent sur les agences de presse pour les alimenter en nouvelles internationales.

Or certaines des plus influentes d’entre elles sont aveuglément pro-israéliennes, probablement parce qu’elles appartiennent à des financiers qui le sont. Par exemple, si l’agence Reuters a pu faire croire à tout l’Occident qu’un pogrome avait eu lieu récemment à Amsterdam, elle peut faire croire n’importe quoi à nos journalistes et aux experts autoproclamés de nos médias.

Or la victoire du HTC est avantageuse pour Israël. D’où le portrait flatteur que les agences de presse nous font de cet ex-partenaire d’Al-Qaïda.

Ceux-ci nous parlent donc de l’allégresse qui s’est emparée de la diaspora syrienne dans nos pays et font un bilan accusateur (à juste titre) du tyran déchu… tout en passant sous silence le fait que la Syrie ne fait que passer d’une dictature laïque à une dictature islamiste qu’on nous dit bienveillante.

Cela reste à voir…

Paru depuis : En Syrie, la grande peur des alaouites après une tuerie perpétrée par des salafistes (2025-02-07)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le rapatriement des terroristes canadiens de Syrie

Publié le 23 janvier 2023 | Temps de lecture : 5 minutes
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Introduction

On apprend aujourd’hui qu’à l’instar de plusieurs pays occidentaux, le Canada devrait rapatrier prochainement 23 prisonniers détenus dans les prisons kurdes de Syrie : quatre hommes, six femmes et treize enfants.

Il s’agit de quatre djihadistes canadiens et “d’épouses” (c’est-à-dire d’esclaves sexuelles) de Canadiens morts depuis pour l’État islamique. Ces dernières ne sont pas des citoyennes canadiennes puisque la citoyenneté à notre pays ne se transferre pas par le sperme. Quant aux enfants, dix d’entre eux sont nés en Syrie de mères étrangères et de djihadistes canadiens tués là-bas.

L’avocat canadien de vingt-deux de ces prisonniers, Me Lawrence Greenspon, estime que ce rapatriement était inévitable en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés.

Celui-ci croit également que les poursuites criminelles qui pourraient être intentées contre eux se dérouleraient dans un contexte plus juste au Canada que si leur procès avait lieu en Syrie.

Selon l’ONG américaine Human Rights Watch, une partie des gens concernés auraient été victimes de traite de personnes et se seraient retrouvés malgré eux dans les rangs de l’État islamique.

Le procès ‘juste’

Afin de déposer des accusations criminelles, les enquêteurs canadiens devront d’abord faire enquête. Ce qui signifie recueillir les témoignages des complices potentiels et des victimes demeurées sur place.

Pour ce faire, ils auront besoin de la collaboration du gouvernement de Syrie. Or non seulement le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec ce pays, mais il a cherché à abattre le régime de Bachar al-Assad et procédé à des bombardements ‘humanitaires’ (sic) contre sa population.

En supposant que ce régime collabore à ce sujet, il faudra également qu’il accepte, une fois les accusations portées, d’homologuer les citations à comparaitre émis par les tribunaux canadiens afin que les personnes concernées témoignent par vidéoconférence.

Pour Bachar al-Assad, le meilleur moyen de se venger de l’agression militaire canadienne contre son pays, c’est de se trainer les pieds de manière à ce que tous ces procès s’éternisent et avortent en vertu de l’arrêt Jordan.

Si par bonheur, certains de ces terroristes acceptaient de plaider coupables, leur longue détention dans les prisons syriennes sera soustraite de la sanction imposée par les tribunaux canadiens. Bref, ils seront probablement remis en liberté peu de temps après leur condamnation.

Voilà ce que signifie un procès ‘juste’ dans ce contexte.

La pseudo traite de personnes

Sans exception, tous les Canadiens qui ont accepté de combattre dans les rangs de l’État islamique l’ont fait de leur plein gré.

Ils se sont d’abord renseignés au sujet des moyens pour se rendre en Syrie et ont obtenu les coordonnées des passeurs qui leur ont permis de traverser la frontière turco-syrienne. Ils ont demandé un passeport, acheté leurs billets d’avion, menti aux douaniers quant aux motifs de leur voyage en Turquie, se sont rendus clandestinement aux lieux de passage frontaliers, etc.

Bref, l’idée du jeune adulte qui s’endort le soir au Canada et se réveille le lendemain en Syrie dans les rangs d’une organisation terroriste a peu de chance de devenir un scénario de film tellement tout cela est invraisemblable.

Conclusion

La seule manière d’assurer aux terroristes canadiens un procès juste et équitable, c’est qu’ils soient jugés dans le pays où auraient été commis les méfaits dont on les accuse. En effet, c’est là que se trouvent ceux qui pourraient leur fournir un alibi ou témoigner en leur faveur.

La guerre en Syrie a fait plus de 350 000 morts, dont 175 000 femmes. Les survivants d’actes terroristes dans ce pays ont droit de connaitre la vérité eux aussi.

C’est seulement après leur procès en Syrie qu’il sera opportun de les rapatrier au pays. Quitte à leur permettre, une fois les témoignages entendus et consignés là-bas, de faire appel au Canada de leur condamnation syrienne, le cas échéant.

Au sujet des djihadistes canadiens, plaider leur rapatriement est une manière détournée d’obtenir leur libération à l’issue d’un procès canadien bâclé où on n’aura ni la preuve de leur culpabilité ni la preuve de leur innocence.

Or un seul djihadiste canadien qui rentre au pays pour y commettre un attentat terroriste est un djihadiste de trop.

Parus depuis :
Qui sont les Canadiens détenus dans des camps en Syrie? (2023-01-24)
La Cour d’appel casse la décision exigeant le rapatriement de Canadiens en Syrie (2023-05-31)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La torture en Syrie et le Canada

Publié le 15 janvier 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

Le colonel Anwar Raslan est un ex-officier des services syriens du renseignement.

Dans la capitale syrienne, le colonel Raslan dirigea une prison du 29 avril 2011 au 27 septembre 2012. Au cours de cette période, plus de quatre-mille détenus y ont été torturés (entrainant la mort de 27 à 58 d’entre eux).

À la fin de cette année-là, il déserta le régime de Bachar el-Assad pour se réfugier en Jordanie (où son épouse et ses enfants l’attendaient), puis en Allemagne à l’été de 2014.

Il y a deux jours, un tribunal allemand l’a reconnu coupable de crime contre l’Humanité et l’a condamné à la prison à perpétuité.

À l’époque des faits reprochés, la torture était une bizness de l’État syrien; celui-ci la pratiquait au nom de pays où le recours à la brutalité afin d’obtenir les aveux aurait indigné l’opinion publique.

C’est ainsi qu’à la demande du Canada, la Syrie a torturé Ahmed el-Maati, soupçonné de préparer des attentats terroristes contre l’édifice du parlement canadien et contre des centrales nucléaires ontariennes.

Sous la torture, il a révélé le nom de deux complices, dont Maher Arar (totalement innocent), à qui le gouvernement canadien a finalement accordé une compensation de 10,5 millions de dollars pour la torture qu’il a subie lui aussi en Syrie.

Dans le cas d’Ahmed el-Maati, il fut ensuite torturé en Égypte. Or on sait que les services canadiens du renseignement envoyaient à ce pays les questions à lui poser. Il y a tout lieu de croire que sa torture en Syrie était également téléguidée d’Ottawa.

Strictement parlant, le Canada ne payait pas pour faire torturer ses propres citoyens, mais pour les renseignements obtenus, peu importe comment.

Longtemps, cette politique d’Ottawa est demeurée un secret d’État.

Mais en décembre 2010, une agence de presse révélait l’existence d’une directive qui autorisait les services canadiens du renseignement à utiliser de l’information fournie par des agences étrangères qui aurait pu être obtenue grâce à la torture ou de mauvais traitements.

On imagine bien que lorsque le Canada demandait à la Syrie de torturer des Canadiens, le régime de Bachar el-Assad ne faisait pas cela gratuitement.

Par ricochet, la condamnation cette semaine du colonel Raslan est aussi une condamnation des pays défenseurs des droits de la personne qui, hypocritement, n’hésitent pas à financer leurs violations lorsque cela leur convient.

Pour terminer, précisons que le 18 avril 2018, le Canada cessait, officiellement, d’être client de la torture pratiquée ailleurs.

Références :
Ahmad El-Maati
Anwar Raslan
German court jails former Syrian intelligence officer for life
Le Canada et ses amis tortionnaires
Ottawa autorise les services secrets à utiliser des informations obtenues sous la torture

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Rapatriement des terroristes canadiens de Syrie : l’humanisme niais du Devoir

Publié le 7 octobre 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Sous le titre ‘Pour que justice soit rendue’, le quotidien Le Devoir publie aujourd’hui une chronique qui réclame le rapatriement des terroristes canadiens de Syrie afin qu’ils soient jugés ici.

Les limites de la justice

En droit criminel, il vaut mieux innocenter cent coupables que de condamner un seul innocent.

Voilà pourquoi un tribunal ne condamnera un accusé que s’il ne subsiste plus, dans l’esprit du juge, aucun doute raisonnable quant à sa culpabilité.

C’est ce qui explique l’incapacité intrinsèque du système judiciaire de punir les coupables de certains crimes à caractère sexuel lorsque la parole d’une victime (généralement une femme) s’oppose au témoignage du coupable (généralement de la même classe sociale que le juge).

Malgré cela, il arrive parfois que l’on condamne à tort un innocent. Le 26 septembre dernier, l’émission Josélito au cœur du monde en présentait trois exemples, dont celui — à faire pleurer les roches — d’Aaron Faucher-Laprise.

Beaucoup plus souvent rencontre-t-on la situation inverse.

Un des plus importants homicides de l’histoire du Québec fut celui de 47 personnes à Lac-Mégantic en 2013.

Après avoir échoué à faire condamner trois employés subalternes — boucs émissaires dans cette histoire — les avocats de la poursuite ont renoncé à accuser les vrais coupables, soit les dirigeants de la compagnie ferroviaire. Bref, personne n’a été condamné pour cette tragédie.

La corruption sous le gouvernement libéral de Jean Charest est un autre cas où personne n’a été condamné, grâce à la complicité probable de la DPCP et à celle évidente de l’UPAC.

Des questions sans réponse

Peut-on croire sérieusement qu’il sera possible de réunir les preuves irréfutables de crimes commis par les terroristes canadiens en Syrie alors que les témoins et les survivants de leurs méfaits vivent à des milliers de kilomètres d’ici ?

Comment un tribunal pourrait-il faire respecter un ordre de venir témoigner au Québec quand notre pays n’entretient plus aucune relation diplomatique avec le gouvernement officiel de Syrie ?

Les vols internationaux ayant été suspendus dans presque tous les pays en raison de la pandémie, est-on certain de pouvoir faire témoigner des victimes par vidéoconférence alors que l’aviation canadienne a gracieusement contribué à détruire 98 % des infrastructures syriennes, dont l’accès à l’internet ?

Par-dessus tout, comment peut-on condamner par erreur quiconque s’est rendu en Syrie pour servir de mercenaire à Daech ?

Conclusion

La seule manière d’assurer aux terroristes canadiens un procès juste et équitable, c’est qu’ils soient jugés dans le pays où auraient été commis les méfaits dont on les accuse. En effet, c’est là que se trouvent ceux qui pourraient témoigner en leur faveur ou, au contraire, fournir la preuve de leur culpabilité.

La guerre en Syrie a fait plus de 350 000 morts, dont 175 000 femmes. Les survivants d’actes terroristes dans ce pays ont droit de connaitre la vérité eux aussi.

Au sujet des djihadistes canadiens, plaider leur rapatriement en invoquant un humanisme de peccadille est une manière détournée d’obtenir leur libération à l’issue d’un procès bâclé où on n’aura ni la preuve de leur culpabilité ni la preuve de leur innocence.

Or un seul djihadiste canadien qui rentre au pays pour y commettre un attentat terroriste est un djihadiste de trop.

Références :
Pour que justice soit rendue
Syrie : Terroristes à donner

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La revue de géopolitique par Alain Juillet

Publié le 3 août 2019 | Temps de lecture : 1 minute

 

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Alain Juillet est un ancien directeur du renseignement de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

En d’autres mots, il était l’homologue (ou l’équivalent français) du directeur de la CIA.

Voici l’entrevue d’un peu plus de deux heures qu’il donnait à la chaine Thinkerview, une entrevue qui portait principalement sur sa vision des conflits internationaux.

Parmi les sujets abordés :
• la guerre d’Irak,
• la guerre de Yougoslavie,
• la Palestine,
• la Jordanie,
• Daech,
• la fin du dollar,
• Edward Snowden,
• le scandale Alstom,
• importance du Golan.

Il est à noter que l’ex-chef du renseignement français affirme — de 38:14 à 40:01 — que la guerre en Syrie a été provoquée par le refus de Bachar el-Assad d’autoriser le passage d’un gazoduc qatari sur son territoire, une thèse défendue sur ce blogue depuis 2015.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Syrie : Terroristes à donner

Publié le 28 février 2019 | Temps de lecture : 9 minutes

Introduction

À l’appel, entre autres, de l’État islamique, des milliers de mercenaires étrangers sont venus combattre en Syrie.

Maintenant que la guerre y tire à sa fin se pose la délicate question de savoir quel sort doit être réservé aux mercenaires (et leurs familles) qui ont survécu au conflit.

Rappel afghan

À la fin officielle de la guerre en Afghanistan, l’armée du Nord — victorieuse, grâce à l’appui des Américains — avait désarmé et renvoyé dans leurs villages respectifs les Talibans afghans capturés.

Pour les vainqueurs, leurs concitoyens étaient essentiellement de pauvres jeunes paysans enrôlés par des fanatiques financés de l’Étranger.

Quant aux autres Talibans prisonniers, reconnaissables à leur langue ou leur accent, la très grande majorité d’entre eux furent massacrés.

Ce massacre se déroula en deux étapes :
• à l’occasion d’une mutinerie à la prison de Qalat-e-Janhi, où environ 470 Talibans trouvèrent la mort, et
• le transport à la forteresse de Kalai Zeini de cinq-mille Talibans étrangers sous le soleil de plomb de l’Afghanistan.

Ceux-ci étaient entassés dans des conteneurs à l’intérieur desquels la presque totalité d’entre eux sont morts d’hyperthermie et de déshydratation. Les rares survivants ont succombé aux mauvais traitements infligés une fois rendus à destination.

À l’heure actuelle, le sort qui attend les prisonniers en Syrie est incertain.

La politique américaine à ce sujet

Le 16 février dernier, Donald Trump a été clair : les pays européens doivent rapatrier et juger 800 de leurs ressortissants capturés en Syrie.

Mais cinq jours plus tard, le président américain s’opposait au retour aux États-Unis d’une Américaine ayant rejoint l’État islamique en 2014.

Comme souvent, le message américain est : faites ce que je dis et non ce que je fais.

La politique française

Lors de la reconquête de Mossoul (la deuxième ville d’Irak), 1 200 membres des forces spéciales françaises ont rémunéré des soldats irakiens afin qu’ils traquent et exécutent les mercenaires français dotés de pouvoirs de commandement au sein de l’État islamique.

À cette fin, les militaires français leur ont fourni les noms (et noms de guerre) d’une trentaine de Français recherchés, de même que les photos de quelques-uns d’entre eux.

Ceci est en Irak. Mais qu’en est-il en Syrie, où se trouve la grande majorité des djihadistes français toujours en vie ?

En octobre dernier, les forces kurdes de Syrie ont fait savoir aux pays occidentaux que l’emprisonnement des mercenaires étrangers représentait un fardeau financier et qu’à défaut d’être pris en charge par leurs gouvernements respectifs, ces centaines de terroristes seraient remis en liberté.

Cela deviendrait inévitable si la Turquie devait profiter du retrait américain pour lancer une vaste offensive contre les forces kurdes de Syrie. La défense de leurs installations carcérales deviendrait alors le moindre de leurs soucis.

Les prisons kurdes comptent 800 hommes étrangers, 700 femmes et 1 500 enfants.

Légalement, le seul pays qui a autorité pour juger ces mercenaires, c’est celui où leurs crimes ont été commis, soit la Syrie.

Au cours de cette guerre, la France a violé à de multiples reprises l’espace aérien syrien, a bombardé ce pays et y a soutenu les forces rebelles. Bref, la France est ennemie du gouvernement syrien actuel.

On voit mal ce qui motiverait le régime de Bachar el-Assad à rendre service à la France en acceptant de juger ses ressortissants

Voilà pourquoi la France procède à des négociations avec l’Irak pour que ce pays accepte de les prendre en charge et de les juger.

Aux défenseurs des droits de la personne qui s’inquiètent d’une possible condamnation à la peine de mort en Irak, Paris affirme que la France interviendra alors auprès des autorités pour demander — du bout des lèvres, évidemment — que cette peine ne soit pas exécutée.

Tout cela est un peu académique puisqu’il est douteux que les tribunaux irakiens aient autorité pour sanctionner des crimes commis hors des frontières du pays.

La politique britannique

On compte au moins 700 citoyens britanniques partis vers la Syrie ou l’Irak, dont environ 300 en sont revenus.

Dans 90 % des cas, les tribunaux britanniques innocentent les djihadistes pour insuffisance de preuve.

Conséquemment, Londres estime que ses ressortissants doivent être jugés dans la région où leurs crimes ont été commis.

Et tout comme la France, la Grande-Bretagne s’est préparée à la fin de la guerre.

Plutôt que des assassinats ciblés, Londres a choisi la déchéance de citoyenneté comme moyen d’empêcher les djihadistes anglais de revenir chez eux.

Le droit international interdit la déchéance de citoyenneté lorsqu’elle crée des êtres apatrides. Seules les personnes qui ont plusieurs nationalités peuvent être déchues de l’une d’entre elles.

D’où l’intérêt de se hâter à déchoir. Depuis 2016, la Grande-Bretagne a déchu de leur citoyenneté environ 120 de ses ressortissants. C’est ça de moins au pays.

En comparaison, l’Italie a retiré la citoyenneté italienne à environ deux-cents personnes.

La politique canadienne

Pour revenir au pays, les djihadistes canadiens ont besoin d’un nouveau passeport puisque celui qu’ils avaient à leur arrivée en Syrie a été confisqué par Daech (afin d’empêcher les désertions).

Pour rentrer au pays, le djihadiste doit non seulement s’enfuir du califat, mais contacter une ambassade ou un consulat canadien afin d’obtenir un nouveau passeport qui lui permettra d’acheter un billet d’avion pour le Canada.

Le pays est tenu d’honorer toute demande de ses ressortissants en vertu de ses obligations internationales.

La soixantaine de djihadistes canadiens qui l’ont fait ne sont que la pointe de l’iceberg. Leur nombre n’a pas augmenté en 2017, ce qui témoigne en réalité des difficultés à s’échapper du califat encerclé.

Une bonne partie de ceux qui y sont encore mourront probablement les armes à la main.

Le nombre de djihadistes à rapatrier devait augmenter substantiellement après la chute d’Idlib.

Devenue une prison à ciel ouvert, cette province syrienne accueille depuis des années des milliers de djihadistes encerclés qui ont accepté de quitter les lieux pour Idlib à chaque fois que l’ONU négociait une trêve.

Après avoir laissé ces milices s’entretuer entre elles, l’Occident a eu la surprise de voir Al Qaïda prendre le contrôle d’Idlib le mois dernier.

Le jour où l’assaut sera donné par les forces gouvernementales et leurs alliés, un nombre inconnu de djihadistes canadiens seront capturés et s’ajouteront à ceux qui devront être jugés quelque part.

Un seul djihadiste canadien qui rentre au pays pour y commettre un attentat terroriste est un djihadiste de trop.

Le mirage d’un procès juste au pays

Au Québec, la Direction des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n’a pas réussi à réunir suffisamment de preuves pour obtenir la condamnation d’un seul des dirigeants d’une compagnie ferroviaire qui a tué 47 personnes à Lac-Mégantic.

On peut donc douter que la DPCP soit capable de réunir suffisamment de preuves pour faire condamner n’importe quel djihadiste qui a commis ses méfaits à des milliers de kilomètres d’ici.

Il s’agit ici de preuves qu’il faudrait obtenir de témoins qui parlent kurde ou arable. Et auprès de gens qui pourraient être réticents à venir témoigner au Québec, le premier endroit en Occident où des Musulmans en prière se font tirer dans le dos.

Seul un procès dans le pays où les crimes ont été commis peut se dérouler normalement.

Un citoyen canadien qui commet un homicide aux États-Unis est passible de la peine de mort. S’il commet le même crime en Irak, c’est pareil. Où est le problème ?

L’idée de rapatrier les djihadistes pour les juger ici est d’autant plus difficile à justifier lorsqu’on tient compte de l’engorgement des tribunaux canadiens.

En prison, les accusés auront tout le temps de faire des convertis à leur cause.

Pour chaque procès finalement avorté contre un djihadiste au Canada, on retarde l’ensemble des causes en attente. Et certains malfaiteurs profiteront de l’arrêt Jordan pour obtenir l’abandon de toutes les procédures contre eux.

Bref, rapatrier les djihadistes canadiens est une très mauvaise idée.

Références :
Donald Trump demande aux Européens de rapatrier leurs jihadistes prisonniers en Syrie
En Irak, le sort des djihadistes français « est plus diplomatique que juridique »
France’s Special Forces Hunt French Militants Fighting for Islamic State
La Belgique pourra expulser vers le Maroc Malika El-Aroud, « la veuve noire du djihad »
La voie à suivre
Le Canada sommé de rapatrier ses djihadistes
Le sort des djihadistes français en Irak
L’Europe divisée sur le sort de ses ressortissants partis rejoindre l’Etat islamique en Syrie
Massacre de Dasht-i Leili
Ottawa n’appréhende pas de retour massif de djihadistes
Sidération à Idlib après la conquête éclair des djihadistes
Trump demande aux alliés européens de rapatrier leurs ressortissants retenus en Syrie
Trump s’oppose au retour au pays d’une femme ayant rejoint l’EI
Who has been stripped of UK citizenship before Shamima Begum?

Parus depuis :
Les pays nordiques opposés au retour des djihadistes (2019-03-05)
Comment gérer le retour des combattants partis en Syrie? (2019-03-16)
Le Danemark aurait préféré voir ses djihadistes mourir en Syrie (2019-03-27)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une fin de guerre en Syrie

Publié le 26 février 2019 | Temps de lecture : 3 minutes

Carte de la Syrie
 
Comme toujours, les grands gagnants de la guerre en Syrie sont les marchands de canons.

Puisque rien ne stimule mieux l’économie que de la jeter par terre, les deuxièmes grands gagnants seront les institutions financières; celles-ci prendront leurs honoraires sur la moindre transaction dont le but sera la reconstruction du pays. Un pays dont l’économie est détruite à 98 %.

Parmi les belligérants, il y a officiellement quatre gagnants : le gouvernement syrien, l’Iran, la Russie, et la minorité kurde de Syrie.

Le régime de Bachar el-Assad hérite d’un champ de ruines. Mais il a préservé l’intégrité territoriale du pays. Et tout pays qui réussit à repousser ses ennemis hors de ses frontières est habilité à déclarer avoir gagné la guerre.

L’influence régionale de l’Iran s’est accrue; un trio de pays alliés (Iran, Irak et Syrie) isole maintenant la péninsule arabique de l’Europe.

En conséquence, aucun oléoduc saoudien ne peut acheminer directement des hydrocarbures vers le marché européen sans traverser l’un ou l’autre de ces pays alliés de l’Iran.

En somme, l’Arabie saoudite est forcée d’exporter son pétrole par voie maritime, une solution plus dispendieuse que le transport par pipeline.

Le prestige de la Russie est en partie restauré. Perçue comme une éternelle perdante depuis la chute du rideau de fer, la Russie a fait la démonstration qu’elle ne laisse pas tomber ses alliés et qu’elle peut encore avoir une influence régionale déterminante.

Le territoire du Kurdistan syrien s’est considérablement agrandi. Profitant des déplacements de population et plus précisément du nettoyage ethnique qui a accompagné cette guerre, les Pechmergas ont regroupé le peuple kurde sur un grand territoire contigu, ce qui facilite son administration.

Parmi les gagnants il faut compter officieusement Daech. Né d’Al Qaïda en Irak au bord de l’extinction, Daech est arrivée ruiné en Syrie et la quitte aujourd’hui riche aux as.

Lors de la conquête de Mossoul — la deuxième ville d’Irak, où se trouvaient les réserves d’or et de devises de la banque de ce pays — Daech a fait main basse sur un butin de guerre de plus d’un milliard de dollars. Caché depuis dans des paradis fiscaux grâce à la complicité de banques libanaises et de cabinets d’avocats spécialisés dans l’évitement fiscal.

Débarrassé des corvées reliées à la gestion administrative de son califat, Daech pourra clandestinement se consacrer à ce pourquoi il excelle : l’attentat terroriste.

Plaidant pour l’abandon des rancunes et l’oubli des vieilles discordes, l’Arabie saoudite promettra de participer au financement de la reconstruction du pays… à la condition que la charia ait dorénavant force de loi et que les mosquées sunnites du pays soient dirigées par des imams à sa solde. Bref, comme si la dictature saoudienne avait gagné la guerre.

Quant aux pays occidentaux, ils promettront une aide dont le versement sera constamment différé d’une fois à l’autre parce que leurs exigences croissantes n’auront pas été respectées.

D’où la question : à quoi cette guerre a-t-elle servie ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Angélisme vs les réalités de la guerre

Publié le 10 juillet 2018 | Temps de lecture : 3 minutes

Préambule : Le quotidien Le Devoir publiait ce matin une lettre adressée à Justin Trudeau dans laquelle plusieurs signataires demandaient que le Canada exige un cessez-le-feu immédiat destiné à secourir les civils d’une province située au sud-ouest de la Syrie.

Légèrement modifié, voici le commentaire que j’adressais aux signataires de cette lettre.


 
La guerre en Syrie prendra fin lorsque le régime syrien prendra le contrôle de l’ensemble du pays.

L’opposé — la victoire des rebelles — signifierait le début d’une autre guerre; celle des diverses factions de mercenaire entre eux.

Mais pour que le régime étende son contrôle sur le sud-ouest du pays, le front de la guerre doit s’y déplacer. Or dans toute guerre, les civils fuient à l’approche du front.

C’est l’armistice et non un cessez-le-feu qui marque la fin de la guerre. Un cessez-le-feu permet aux belligérants de reprendre leurs forces et de se taper dessus plus fort lorsque le conflit reprend.

Jusqu’ici, les cessez-le-feu ont été demandés par l’ONU lorsque des milices affiliées à Al-Qaïda étaient encerclées.

Dans le sud-ouest de la Syrie, les milices d’Al Qaïda sont soutenues par Israël en vertu du principe selon lequel les ennemis de mes ennemis (l’Iran et le Hezbollah) sont mes amis.

Si cette guerre a fait près d’un demi-million de morts et plus de douze-millions de personnes déplacées (dont plus de cinq millions de réfugiés) ce n’est pas à cause de la répression sanglante du printemps arabe en Syrie, mais parce que cette révolte a été le prétexte à une guerre de procuration qui a suivi.

Cette guerre de procuration a été financée par trois pays (l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie), appuyés par les pays occidentaux, toujours heureux de foutre le bordel dans un pays producteur de pétrole, surtout quand c’est un allié de Moscou.

Bref, le Canada, comme bien des pays occidentaux, a du sang syrien sur les mains et il devrait apprendre à se mêler de ses affaires.

Animés par de nobles intentions, les signataires de cette lettre servent une mauvaise cause; le prolongement de la guerre sous de beaux grands principes creux.

Référence :
La situation est désespérée à Deraa, en Syrie

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Tuer pour sauver des vies

Publié le 17 avril 2018 | Temps de lecture : 6 minutes

En 1939, si Hitler n’avait pas quitté plus tôt que prévu une brasserie de Munich — où la bombe de Georg Elser devait le tuer à 21h20 — combien de millions de vies humaines aurait-on épargnées au cours de la Deuxième Guerre mondiale ?

Tuer préventivement pour protéger la Patrie, pour délivrer un peuple ou pour sauver des personnes en danger, est la motivation habituelle des comploteurs.

Obsédé depuis des mois par le danger d’attaques terroristes contre ses proches, l’auteur de l’attentat de Québec était convaincu qu’en tuant les fidèles dans une mosquée, il sauvait des gens des attaques terroristes.

« Je me suis dit hier que, peut-être grâce à ce que j’ai fait, il va peut-être y avoir une centaine de personnes qui vont être sauvées.»

Devant un tel raisonnement, il est facile de présumer que le jeune auteur de l’attentat est un simple d’esprit.

Mais n’est-ce pas aussi notre cas lorsque nous applaudissons les dirigeants de nos pays qui ordonnent des bombardements ‘humanitaires’ à l’Étranger ?

Les Américains ont cru majoritairement que leur pays avait le devoir de faire une guerre ‘préventive’ en Irak dans le but de sauver des millions d’Européens à portée de tir des armes de destruction massive de Saddam Hussain.

Et ce, malgré le fait que la vaste majorité des Européens s’opposaient à cette guerre et doutaient (à juste titre) de l’existence de ces armes.

D’autre part, nos éditorialistes et nos lecteurs de nouvelles, n’ont-ils pas critiqué nos gouvernements, les accusant d’être impassibles devant la répression cruelle du Printemps arabe en Syrie ? Une répression qui faisait des centaines de morts, parmi lesquels de pauvres petits enfants.

Et n’ont-ils pas applaudi à cette guerre qui a causé entre 350 000 à 500 000 morts, principalement des civils, dont beaucoup plus de pauvres petits enfants ?

Quand un remède est mille fois plus mortel que la maladie, quel médecin s’entête à le prescrire ? Grâce à Dieu, médecine et journalisme sont des professions différentes.

Le plus sérieusement du monde, nos dirigeants militaires nous ont promis qu’avec plus de bombardements, nous réussirons enfin à délivrer les gens qui ont survécu à nos bombardements antérieurs.

Malheureusement, plus on bombarde, moins il en reste. Mais, dans la mesure où ce sont des gens qu’on ne voudrait surtout pas voir immigrer chez nous, un peu plus ou un peu moins, quelle importance…

Même après sept ans de guerre, nous n’apprenons pas de nos erreurs. Il suffit de nous monter les images choquantes des gens gazés en Syrie pour que, de nouveau, nous réclamions vengeance.

Il y a eu en Syrie des dizaines d’attaques chimiques depuis le début de cette guerre, dont trois qui ont scandalisé l’opinion publique internationale.

L’attaque chimique à Kan al-Assad

La première eut lieu en mars 2013, soit environ un an après que le président Obama ait tracé sa célèbre ligne rouge.

L’enquête de l’ONU effectuée sur place a conclu qu’elle avait commise par les rebelles et non par les forces gouvernementales. Ces rebelles étaient affiliés à Al-Qaida.

L’attaque chimique à Khan Cheikhoun

La deuxième attaque chimique eut lieu en avril 2017.

Le premier témoignage à ce sujet a été une vidéo diffusée par les médias européens. On y voyait un secouriste présenter les conséquences horribles de cette tragédie.

Cette vidéo a été retirée des ondes dès qu’on s’est rendu compte que ce secouriste était un médecin tortionnaire d’Al-Qaida condamné pour terrorisme en Grande-Bretagne.

Il y a plusieurs autres vidéos qui circulent sur l’internet à ce sujet.

Lorsque le jour s’est levé en Amérique, les médias québécois ont choisi de nous montrer celle où on voit un garçon aux yeux bleus suffoquant dans un décor stylisé qui aurait pu être construit à Hollywood.

Trois jours plus tard, les États-Unis réagissaient en bombardant une base aérienne syrienne, tuant un petit nombre de militaires syriens.

Cette fois, les enquêteurs de l’ONU ne se sont pas rendus sur place : ils ont basé leurs conclusions sur les preuves présentées par différents pays occidentaux, dont la Turquie. L’ONU a conclu à la responsabilité du régime de Bachar el-Assad.

L’attaque chimique à Douma

La troisième attaque est celle survenue il y a dix jours. De nouveau, l’attaque a eu lieu dans un fief d’Al-Qaida.

Les pays occidentaux ont immédiatement blâmé le régime de Bachar el-Assad pour cette attaque au chlore.

Trump manipulé par la dictature soudienne

Sans attendre une résolution habilitante de l’ONU, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont illégalement bombardé des sites de production et de stockage d’armes chimiques (notamment de chlore) en Syrie.

Malheureusement, dans ce pays comme chez nous, le chlore — sous forme gazeux, sous forme d’hypochlorite de sodium ou de bioxyde de chlore — sert principalement à l’épuration des eaux.

On peut donc craindre l’apparition d’épidémies de choléra dans certaines villes syriennes qui auront été incapables de s’approvisionner en chlore. Et ce, au grand scandale des pays occidentaux qui accuseront le cruel régime syrien de procéder à une guerre bactériologique contre son propre peuple.

Quand cesserons-nous de tuer dans le but de sauver des vies et de suivre le raisonnement simpliste du terroriste de Québec ?

Références :
Attaque chimique de Douma
Attaque chimique de Khan Cheikhoun
Attaque chimique de Khan al-Assal
Georg Elser
Guerre d’Irak
Le tueur qui croyait sauver des vies
Menaces de tirs américains en Syrie : « Ça peut déraper », estime un observateur
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Écrit par Jean-Pierre Martel