Voyage à La Havane — Premier jour

Publié le 30 octobre 2012 | Temps de lecture : 3 minutes

Après un détour par Toronto, l’avion d’Air Canada atterri finalement à La Havane à 20h40. Le vol Toronto-La Havane s’est fait sur un petit avion de quatre sièges de large.

À bord, les messages enregistrés sont trilingues (anglais, français et espagnol) : toutefois l’agent de bord qui assure le service aux passagers dans la partie de l’avion où je me trouve ne parle qu’anglais.

Pour le repas, les passagers doivent payer chaque item. Le menu est celui d’une cantine. Il offre de nombreux choix mais dans les faits, il ne reste plus que deux mets; une petite salade de pâtes et un sandwich roulé (“wrap”) au poulet. Je décide de ne rien manger.

Nous arrivons à l’aéroport international José Martí situé à environ quinze km au sud de la capitale cubaine. À la descente de l’avion, nous sommes accueillis par des gardiens dont les redoutables limiers ne sont que de mignons petits épagneuls.


 
L’intérieur de l’aéroport est vieillot mais propre. Les douanes, décrites comme lentes dans mes guides de voyage, s’avéreront plus rapides qu’à Montréal.

La monnaie destinée exclusivement aux touristes s’appelle le Peso convertible. Elle n’est disponible qu’une fois arrivée à Cuba et n’a plus de valeur une fois sortie du pays.

Au Bureau de change de l’aéroport, j’en fais provision puisque je dois payer ma chambre dès mon arrivée chez les gens chez qui j’habiterai pendant trois semaines.


 
De nuit, le trajet vers ma destination ressemble à celui qu’on fait à partir de l’aéroport de Fort Lauderdale, en Floride; le long de la route, des palmiers au début, puis des bâtiments industriels suivis de résidences privées.

Les rues sont peu éclairées et plutôt mal entretenues. Le taxi arrive par la vieille ville.

De nuit, tout semble gris. Typique, ma rue fait 5 mètres de large.

Après le mot de bienvenue de mes hôtes (Carmen et William), j’offre quelques présents utilitaires (quatre ampoules électriques et un tube de pâte dentifrice), puis je montre à l’étage dans ma chambre pour y défaire mes valises et me coucher.

Ma chambre donne sur la rue. Elle est assez grande (environ 2,5 x 3 mètres), est dépourvue de fenestration proprement dite : elle n’est séparée de la rue que par une petite porte-fenêtre à deux volets qui partent du sol et qui font environ 1,7 m.

La chambre n’est pas insonorisée, ce qui fait qu’on y entend tous les bruits de la rue (klaxons de vélo, engueulades, animaux de bassecour, etc.).


 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
3e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 12 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Deuxième jour

Publié le 31 octobre 2012 | Temps de lecture : 5 minutes

Puisque là où j’habite, l’immeuble n’est séparé de la rue que par un trottoir de 50 cm, et puisque ma chambre n’est pas insonorisée, je ne me rappelle pas d’avoir aussi mal dormi depuis longtemps. Je me suis probablement endormi vers 2h du matin.

Dès 8h, c’est la criée des vendeurs ambulants de pain, de fruits et d’autres aliments frais. De la rue, des passants interpellent les habitants des logis.

En fait, l’étroite rue Lamparilla — ce qui signifie Petite lampe — est grouillante d’activité. D’une certaine manière, du haut de ma petite porte-fenêtre, je fais un bain de foule sans avoir à m’y mêler.

Après trois petits pains à hamburger et un verre de jus de fruit offerts gratuitement par la maison, je monte à ma chambre pour écrire le compte-rendu d’hier, en vue d’une publication dès ce matin.

Je sauvegarde le texte et ses quatre images sur une clé USB et je me dirige vers l’hôtel Florida où l’accès internet serait parmi les moins chers en ville (pour trente minutes, trois pesos convertibles, soit environ trois dollars ou 2,5 euros). L’hôtel est situé sur la rue Obispo (ce qui signifie rue de l’Évêque), une rue piétonne encore extrêmement achalandée, bordée de boutiques très intéressantes.

À l’hôtel, le seul ordinateur public est occupé. Il me faudra attendre une heure pour que mon tour arrive. Finalement, après avoir essayé pendant trente minutes de téléverser mon texte en vain, je décide d’aller ailleurs.

Mais avant, je prends le repas du midi au Café Europa, lui aussi sur la rue Obispo. Le repas sera constitué d’une soupe crevettes et nouilles, d’un plat principal de crevettes et de riz, puis d’une glace aux fraises. Un orchestre de cinq musiciens joue de la musique latine tandis qu’un couple de danseurs tourbillonnent entre les tables. Le tout pour 9,5 pesos convertibles.

Sur la rue Obispo, plusieurs restaurants divertissent aussi leur clientèle (souvent clairsemée ce mardi après-midi) avec de la musique latine jouée sur place par un groupe de musiciens.

À l’hôtel d’Angleterre, il ne leur reste plus de cartes prépayées qui donnent accès à l’internet. À l’hôtel du Parc central, c’est cinq pesos convertibles pour trente minutes, mais ils ont plusieurs postes et je n’aurai qu’une vingtaine de minutes à attendre mon tour.

La connexion internet est aussi lente qu’en Chine. Puisque Internet Explorer manque de patience lorsque l’attente est trop longue, il sera impossible d’accéder à mon blogue avec ce fureteur.

Avec Firefox, il me faudra plusieurs longues tentatives pour finalement accéder à mon blogue en tant qu’auteur. En fait, j’allais abandonner. J’étais convaincu que soit le régime cubain empêchait les gens de publier sous WordPress ou qu’au contraire, WordPress obéissait à l’embargo américain (ce qui me semble improbable puisqu’on priverait ainsi les dissidents d’un moyen d’expression). Puis soudain, je réussis à accéder au blogue et publier mon texte. Ouf !

Au total, cela m’aura pris environ trois heures pour y parvenir.

Un festival international de ballet a lieu présentement au Grand théâtre de La Havane. Puisque le Ballet Nacional de Cuba est de renommée internationale, j’aurais aimé acheter des billets à l’avance alors que j’étais encore au Canada. Ce qui est impossible hors Cuba. Même sur place, il faut attendre en ligne le jour de la représentation. Puisqu’on ne distribue pas de programme imprimé, j’espère me rappeler que le 2 novembre prochain, on présentera les ballets Coppélia et Giselle.

De retour là où je séjourne, j’obtiens la permission de déménager dans une chambre qui donne à l’arrière. Seul le coq matinal d’un proche voisin devrait perturber mon sommeil au lever du jour.

Je vais prendre le repas du soir au Jardin del Oriente, situé sur la rue Amargura (c’est-à-dire rue de l’Amertume), à quinze minutes de marche. Pour 7 pesos convertibles, j’aurai droit à une petite soupe, à un filet de poisson sauté (accompagné d’une salade sommaire) et à une bonne portion d’un gâteau délicieux.

Le soir, la rue Amargura est silencieuse. Comme quoi il ne faut pas croire que tout le quartier est bruyant.

Je rentre à ma chambre et je vais me coucher vers 22h30.

Ci-dessous, quinze parmi les photos prises aujourd’hui (Note : cliquez sur une photo pour l’agrandir).
















 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12mm F/2,0
 1re photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 12 mm
 2e  photo : 1/320 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 12 mm
 3e  photo : 1/500 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 12 mm
 4e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
 5e  photo : 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 320 — 12 mm
 6e  photo : 1/320 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 12 mm
 7e  photo : 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 320 — 12 mm
 8e  photo : 1/800 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 12 mm
 9e  photo : 1/200 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 12 mm
10e photo : 1/500 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 12 mm
11e photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 12 mm
12e photo : 1/200 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 12 mm
13e photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 12 mm
14e photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 12 mm
15e photo : 1/400 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 12 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Troisième jour

Publié le 1 novembre 2012 | Temps de lecture : 6 minutes

Lever du jour au chant du coq d’un voisin à 6h45. Ah les joies simples de l’hébergement chez l’habitant…

M’étant couché plus tôt que d’habitude, cette nuit fut bien meilleure que la précédente.

Je profite de ce lever précoce pour écrire le compte-rendu de ma deuxième journée à La Havane. Ce texte est illustré de quinze photos (un record sur ce blogue). Je mets le tout sur une clé USB.

Après le repas du matin (trois miches de pain et un verre de jus), je pars pour le service internet de l’hôtel du Parc central. À mon arrivée, le préposé m’explique que le système de connexion sans fil, disponible aux chambres, avait été en panne hier. D’où l’affluence ce jour-là.

Mais aujourd’hui tout va bien. Conséquemment, j’accède immédiatement au salon internet du premier étage. En moins de trente minutes, mon texte et ses photos sont publiés.

Pour ma première semaine à La Havane, j’ai décidé de voir toutes les rues du quartier de la Vieille ville, en commençant par la rue Lamparillo, celle sur laquelle j’habite, et qui traverse horizontalement ce quartier dans sa partie centrale.

La rue Lamparilla (rue de la Petite lampe)

La capitale cubaine ayant été fondée en 1519, on y trouve une grande variété de styles architecturaux, comme c’est le cas de toutes les villes dont le développement s’est étalé sur plusieurs siècles.

Le long de cette rue, je photographie des portes et des balcons, et je rencontre beaucoup de petits commerces, tous situés au rez-de-chaussée : boucheries, salon de coiffure ou de manucure, dépanneurs (appelés supérettes en France), etc.

Dans le cas d’une des deux boucheries, je vois une cliente toucher à main nue les pièces de viande laissées à l’air libre sur des plateaux disposés sur le comptoir.

Certaines de ces modestes entreprises sont situées à l’entrée du logis de l’entrepreneur. C’est ainsi qu’on amortira le coût d’acquisition d’une machine à expresso en offrant aux passants du café à un peso la tasse au travers les barreaux de la grille métallique qui protège l’entrée du logis.


 
Vers l’extrémité Est de la rue, se trouve une clinique de maternité qui serait, selon mes hôtes, l’hôpital le plus près.

J’y avais été hier afin de leur donner mes modestes offrandes au peuple de La Havane : une centaine de seringues, une centaine de pansements, des carrés de gaze et une bouteille de savon antiseptique utilisé par les chirurgiens.

Mais la pharmacie était fermée au moment de mon arrivée hier, vers 16h15. Aujourd’hui j’y arrive vers 11h30. On me fait monter au quatrième étage — l’édifice ne semble pas avoir d’ascenseur qui fonctionne — afin de rencontrer quelqu’un dont j’ignore le tire et qui recevra le tout d’un air désabusé.

Arrivé au bout de la rue, je prends le repas du midi au Café El Mercurio. Mon choix : carpaccio de bœuf et de saumon, et potage aux légumes. Le service est lent; quinze minutes d’attente avant de recevoir et après avoir terminé le premier plat.

La rue Amargura (rue de l’Amertume)

Afin d’interdire la circulation automobile sur cette rue, les autorités ont choisi un moyen très écologique, en recyclant de vieux canons.


 
Je visite le Musée du chocolat. En réalité, il s’agit d’un café où on ne sert que des produits à base de chocolat. Toutefois, on peut y voir des étagères qui exposent différents objets servant à la fabrication, au moulage ou à la dégustation de cet aliment. J’y prends une tasse de chocolat (délicieuse, au coût d’un demi-peso convertible), ce qui complète le repas pris plus tôt au café El Mercurio.

Puis c’est la visite de l’intéressant Musée de la céramique. On y présente des créations réalisées depuis les années 1940 par différents artisans cubains. Parmi les pièces exposées, cette femme nue, les yeux clos, dont l’abdomen entr’ouvert laisse voir un fœtus. Ou ces deux hommes, dressés comme les Bourgeois de Calais (de Rodin), dont une épingle à linge ferme les lèvres de l’un tandis qu’une masse étire la langue de l’autre et les empêchent ainsi de parler : je vous laisse libre d’imaginer le sens de cette œuvre hardie.

Plus loin, c’est l’exposition d’affiches et d’œuvres contemporaines sous le thème de Cuidad en movimiento (Cité en mouvement).


 
Je visite ensuite l’hôtel Raquel, un édifice Art nouveau spectaculaire, puis nouvelle église St-François d’Assise.


 
Construite en 1633 sous le nom d’église St-Augustin, elle prit son nom actuel en 1842 lorsque l’ancienne église St-François d’Assise (celle qu’on peut voir sur la place du même nom) fut confisquée par le gouverneur de l’île.

Il s’agit d’un lieu charmant avec ses stucs un peu poussiéreux et ses huit autels latéraux très bien exécutés.

La rue Brasil


 
J’y rencontre le Musée de la pharmacie, le plus grand et le plus beau que j’ai vu jusqu’ici.

Sur la Vieille place, la plus ancienne de La Havane, je vois le spectacle Cámara oscura, un peu faible à mon goût. Sur un cercle concave, on projette live des vues panoramiques commentées en anglais, de la capitale cubaine.

En elle-même, la Vieille place est plutôt décevante. Toutefois, elle est bordée de nombreuses attractions touristiques qui sont fermées à cette heure-ci. J’y reviendrai donc demain.

Près de l’extrémité Est de la rue Brasil, se trouve le petit Musée de la parfumerie (appelé Maison cubaine du parfum). Des étagères présentent des flacons de parfum, des épices et des fleurs séchées utilisées en parfumerie. L’intérêt principal de ce musée est que le visiteur peut y faire fabriquer un parfum, une eau de Cologne ou une lotion après le rasage selon ses spécifications.

Je prends le repas du soir au Jardin del Oriente où pour 4,3 pesos (équivalent à 4,3$ ou 3,5€) j’aurai droit à une soupe au poulet, un filet de poisson nappé de fromage et un copieux pudding aux fruits.

Je rentre à la maison et me couche vers 19h30.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/800 sec. — F/9,0 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 23 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 19 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/11,0 — ISO 200 — 35 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 12 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Quatrième jour

Publié le 2 novembre 2012 | Temps de lecture : 5 minutes

Après le réveil au son du coq, je fais ma toilette, tape mon compte-rendu de la veille, prends le petit déjeuner à la maison, et vais à pied à l’hôtel du Parc central pour y publier mon texte sur ce blogue.

Puis je prends le taxi jusqu’à la Place St-François d’Assise

L’église St-François-d’Assise


 
L’église St-François-d’Assise est une église baroque désacralisée. De nos jours, elle sert de salle de concerts. L’intérieur est sobre.

Dans ce lieu et dans le monastère qui lui est adjacent, on présente une exposition d’objets religieux dont l’intérêt est limité. Pour les inconditionnels, on y trouvera quelques reliques, dont des parties d’os de St-Ignace-de-Loyola (le fondateur de l’ordre des Jésuites).

L’accès à l’église est gratuit. Mais on doit payer deux pesos convertibles pour obtenir le droit de monter dans le clocher et cinq autres pour le permis de photographier.

Les bâtisses de Vieille ville étant de hauteur assez égale, le panorama révélé par le clocher est peu intéressant, sauf la vue en plongée sur la Place St-François-d’Assise.

En face de l’église, se trouve la Maison de la peinture vénézuélienne, dont la présence s’explique par les liens économiques entre Cuba et ce pays, important fournisseur de pétrole à prix d’ami.

Les œuvres en terre cuite m’ont très intéressé, de même que certaines des toiles présentées. Au fond du jardin à l’arrière — où des paons sont en liberté — on peut admirer une muraille moderne spectaculairement belle.

Je prends le repas du midi au Jardin del Oriente : soupe au poulet et filet de poisson, le tout pour 4,3 pesos convertibles.

La Vieille place


 

Hier, à ma sortie de la Cámara oscura, les autres attractions touristiques de la Vieille place avaient fermé leurs portes. Je me reprends donc aujourd’hui.

Le Centre de développement des Arts visuels est une galerie d’Art contemporain. On y trouve des installations intéressantes et une exposition de photos relative au quotidien de danseurs de ballet.

De nos jours, le Palais du Conte Cañongo héberge le Centre culturel de Wallonie. En vedette : la bande-dessinée belge, dont certains volumes sont langue originale française.

La Maison du Comte San Juan de Jerusalem abrite la Galerie La Casona. Celle-ci présente les œuvres de peintres naïfs cubains.

La Vieille place s’anime au son de l’orchestre de la Microbrasserie de la Vieille place. Plus de 80% des personnes présentes sur la place sont en réalité attablés à cet établissement.

J’ai été agréablement surpris par le Musée des cartes à jouer. Selon mes guides de voyage, on n’y trouve que 70 à 80 jeux de cartes. C’est peu. Toutefois la qualité et la variété de ce qu’on y voit est tel que ce musée gratuit mérite d’être vu.

Le Planétarium est une des plus récentes et des plus spectaculaires attractions touristiques de la capitale cubaine. Les présentations y sont en espagnol exclusivement. La salle de projection (située dans le soleil, au centre de la photo ci-dessus) pourrait aussi servir de réfrigérateur. Petit lainage recommandé.

On m’a dit le plus grand bien de la Photothèque de Cuba : toutefois elle n’ouvre qu’à 18h et je ne peux attendre. Ce sera pour une prochaine fois, possiblement.

La rue Muralla (rue de la Muraille)


 
Le long de cette rue, je photographie les portes, les balcons, et les vendeurs ambulants.

Dans la Maison de la Poésie, une équipe de télévision filme un chanteur populaire. Deux expositions y sont présentées, dont l’une, d’un érotisme très osé.

La rue Sol (rue du Soleil)


 
J’y photographie le même genre de sujets que sur la rue Muralla. En plus, des petits commerces : boulangerie, atelier de photo, salon de manucure, salon de barbier, clinique médicale, bars, etc.


 
Puis c’est un copieux repas du soir au Jardin del Oriente : soupe, bruschetta sur quatre tranches de baguette de pain, escalope de porc accompagnée de riz, et deux petits verres de vin. Le tout pour dix pesos convertibles (dix dollars ou environ sept euros).

Finalement, c’est le coucher à 21h30.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 23 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 12 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 23 mm
5e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 35 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Cinquième jour

Publié le 3 novembre 2012 | Temps de lecture : 7 minutes

Réveil au chant du coq à 6h05, soit plus tôt que d’habitude.

En fait, j’ai cru comprendre qu’il y a deux coqs : l’un tout près de ma chambre et le second de l’autre côté de la rue. Et c’est la compétition entre eux chaque matin à savoir qui chantera le premier. Comme si le gagnant avait droit à toutes les poules pour la journée.

Puisqu’ils répètent leur chant régulièrement, il faut renoncer à l’espoir de pouvoir se rendormir (ce qui ne me dérange pas puisque je me suis couché tôt la veille).

Bref, j’en profite pour passer en revue les photos d’hier et choisir celles qui illustreront le compte-rendu que j’écrirai après le déjeuner.

Vers 10h30, je suis prêt à partir pour l’hôtel Parc central afin d’y téléverser texte et photos. Vingt minutes plus tard, je quitte cet hôtel en direction du Grand Teatro de La Habana (situé à proximité) afin d’acheter mon billet pour la représentation de ce soir du ballet Gisèle.

Je craignais avoir à attendre en ligne au guichet. Ce n’est pas le cas. Je ne suis pas très bien placé mais c’est la meilleure place disponible.

À ma grande surprise, on peut acheter des billets pour les représentations des autres soirs. J’en profite pour acheter un billet pour des galas thématiques, trois soirs consécutifs.

Le prix des billets est différent pour les touristes et pour les Cubains. Pour les étrangers, c’est 25 pesos convertibles (25$ ou environ 18 euros). Non seulement c’est 20 pesos pour les citoyens du pays, mais le prix est en pesos ordinaires (qui valent 24 ou 25 fois moins que les pesos convertibles). Les pesos utilisés par les Cubains sont identifiés par les lettres MN (pour monnaie nationale).

Les billets de banque pour les étrangers portent la mention bien visible “Pesos convertible” (comme en français). Pour la monnaie, il n’y a rien d’écrit mais elle est argentée pour nous, et dorée (ou de couleur bronze) pour les Cubains.

Je prends le taxi pour l’extrémité sud de la Vieille ville. Comme cette extrémité est pointue, les rues s’allongeront au fur et à mesure que je remonterai vers le nord au cours de ma visite.

Musée José Martí


 
À l’extrémité ouest de la rue Perez, on peut visiter la maison natale de José Martí (1853 – 95). Cet écrivain est le plus grand héros révolutionnaire. Il a passé la majorité de sa vie en exil mais ses poèmes sont enseignés aux écoliers et ses écrits ont influencé des générations de révolutionnaires cubains.

La maison où il est né est aujourd’hui un musée qui lui est consacré. On y trouve de nombreux objets personnels et des facsimilés de lettres qu’il a écrites et des photos photocopiées le concernant. Toutes les explications écrites y sont en espagnol.

L’église St-François-de-Paule


 
Sur l’avenue de Paule, à la jonction avec la rue Leonor-Perez, se trouve la petite église San Francesco de Paula, de style baroque espagnol, construite vers 1670.

Cette église est mignonne comme une bonbonnière. Endommagée lors d’une tornade en 1730, ses vitraux, son mobilier et sa décoration intérieure sont modernes.

Comme si elle avait lu dans mes pensées, une guide déploie pour mon bénéfice un retable superbe à gauche de l’autel.

L’église et le couvent de Notre-Dame-de-la-Merci


 
L’Iglesia y Convento de Nuestra Señora de la Merced, situés sur la rue Merced, ont été construits à partir de 1755. Cette église est étonnante. En contraste avec la sobriété de sa façade italianisante, l’intérieur est entièrement peint. Les autels latéraux sont assez ordinaires mais la parure des murs et des plafonds compensent amplement et font de ce lieu une attraction touristique à voir.

Alors que la chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Lourdes, au bout du bas-côté gauche, est fermée à cause des travaux de restauration, le surveillant ou le sacristain prend l’initiative de m’ouvrir la grille métallique qui en interdit l’accès aux fidèles.

Le ballet Gisèle


 
À mon arrivée à ma chambre, je prends ma douche pendant que mes photos sont transférées à mon ordinateur portable et que la pile de mon appareil photo est rechargée.

Je mets mes plus beaux atours en prévision du ballet de ce soir. Je vais prendre le repas du soir à l’hôtel Parc central où c’est sans doute plus cher mais où la sécurité est visible et conséquemment, je ne risque pas de me faire voler l’ordinateur que j’ai apporté afin de rédiger en partie le compte-rendu que vous être en train de lire.

Le repas du soir est composé d’un potage de pommes de terre et d’un filet de saumon accompagné de légumes cuits sur le grill (aubergines, carottes, tomates, poivrons verts et ognons). Le saumon est trop cuit et un peu trop salé.

Gisèle est un des ballets les plus populaires du répertoire. Ce mélodrame doit sa popularité à sa musique mélodieuse du début à la fin.

C’est la première fois que je vois ce ballet. La chorégraphe Alicia Alonso (qui tenu le rôle-titre pour la première fois il y a 69 ans) est aujourd’hui aveugle. Malgré son handicap, elle a tenu à assister à la représentation de ce soir.

1h30 après le début du ballet, l’héroïne perd la raison et s’effondre terrassée par la mort. Rideau. Pour moi, c’est évident; le ballet est terminé. Alors que la foule quitte la salle, je rentre à la maison.

Mais en traversant le Parc central (en face du théâtre), il me vient l’esprit de consulter le programme entièrement en espagnol que j’ai acheté comme souvenir. Stupéfait, je découvre que le ballet possède un deuxième acte, que je m’empresse de revenir écouter.

Comment c’était ? L’orchestre joue faux à de très nombreuses occasions. Les décors sont primitifs. Les costumes assez biens. Mais quels danseurs exceptionnels !

La chorégraphie géniale de Mme Alonso flatte la beauté et la grâce des ballerines, souriantes tout le premier acte. Les danseurs masculins s’illustrent par leur vaillance et leurs sauts athlétiques.

Les danseurs qui ont obtenu les deux rôles principaux (Gisèle et son amant) doivent faire preuve d’une virtuosité inouïe. À titre d’exemple, celle qui incarne Gisèle doit effectuer, à un moment donné, des gestes lents et gracieux, comme au ralenti, en pivotant lentement sur une seule jambe, sans l’aide de son partenaire. En même temps, elle doit maintenir l’autre jambe soulevée dans le même angle, c’est-à-dire sans manifester le moindre signe de fatigue. Puis, alors que la musique s’accélère, elle doit effectuer au sol une série de pas de danse rapides des deux pieds.

Son partenaire (qu’on peut voir aux pieds de Gisèle morte sur la photo ci-dessus) possède le gabarit d’un homme de 70 kg. Entre autres, il doit soulever lentement Gisèle au bout de ses bras (sans à-coup au début de cette tâche) et la redescendre tout aussi lentement.

Les ensembles sont remarquables de précision et de cohésion.

Bref, un ballet extraordinaire.

Le tout se termine à 23h. Je rentre me coucher mais je m’endors vers 2h du matin, sous l’excitation du spectacle… et de l’expresso que j’avais avant le ballet, par crainte de m’endormir.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs Lumix 12-35 mm F/2,8 (les trois premières photo) et M.Zuiko 40-150 mm R (la quatrième)
1re photo : 1/200 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 14 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 12 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/4,0 — ISO 500 — 40 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Sixième jour

Publié le 5 novembre 2012 | Temps de lecture : 4 minutes

Réveil au son du coq à 6h30. La nuit a été courte.

Au cours des jours précédents, j’ai marché toutes les rues est-ouest situées au sud de la rue Lamparilla (sur laquelle je demeure).

Après la publication de mon compte-rendu d’hier, je décide de visiter la partie nord de la Vieille ville, à commencer par la rue Obispo (en français, la rue de l’Évêque) située tout près.

Je suis presque décus d’y voir moins de monde, ce samedi après-midi que lors de ma première visite, plus tôt cette semaine.

En premier lieu, je prends le repas du midi sur cette rue, dans le restaurant Piña de Plata (ou de l’Ananas d’argent). Après une soupe poulet et légumes (à base de consommé de bœuf), le mets principal est constitué de lanières de poulet hyper cuites, accompagnées de frites de plantain et de riz.

Après ce repas, je décide de faire un détour par la maison, ne pouvant souffrir plus longtemps toutes ces fibres de poulet compactées entre les dents.

En fin de compte, j’y fais la sieste jusqu’à 16h, réveillé alors par devinez quoi ? Ce bon vieux coq qui, de toute évidence, entonne vaillamment, même en après-midi, son leitmotiv de quatre notes.

La rue Obispo est plaisante à arpenter pour plusieurs raisons. D’abord, elle est exclusivement piétonne; même les taxis ne peuvent y circuler. On s’y promène donc sans respirer, à chaque fois qu’une voiture passe, la puanteur d’essence mal brulée que dégagent presque toutes les vieilles autos de La Havane, dont le catalyseur a rendu l’âme il y a longtemps.

Sauf à de rares occasions, son revêtement est lisse alors que ce n’est pas le cas des autres rue de la Vieille ville, dont certaines sont dangereusement accidentées sur toute leur longueur. On risque donc beaucoup moins de s’y fouler une cheville.

Généralement derrière un comptoir, ses boutiques y offrent une gamme de produits beaucoup plus vaste que ce qu’on peut trouver ailleurs.

Dans les boutiques d’artisanat, la marchandise est même en libre-service. Dans l’une d’entre elles, tenue par l’artiste lui-même, j’achète l’œuvre ci-contre pour 50 pesos convertibles.

En plus des guichets de nourriture, on y rencontre des restaurants et des hôtels de plus en plus chics au fur et à mesure qu’on se dirige vers la Place d’Armes, à son extrémité orientale.

Tout autour de cette place, des vendeurs offrent de vieux bouquins, des livres principalement consacrés aux héros de la révolution cubaine, de vieilles revues, des pièces de monnaie ancienne et des photos jaunies.

Elle est bordée de quelques musées qui sont fermés en cette fin d’après-midi (j’y reviendrai).

Je prends le repas du soir à la Lluvia de Oro (la Pluie d’or), un restaurant situé sur Obispo. Pour sept pesos convertibles (soit 7$ ou environ 5,5€), j’ai droit à un Mojito — le cocktail emblématique de La Havane, à base de rhum cubain, de feuille de menthe broyée et de jus de lime — à un filet de poisson accompagné de riz et d’une salade de chou, et à une petite boule de crème glacée au chocolat. En plus, à partir de 19h20, le restaurant s’anime au son d’un orchestre énergique de six musiciens jouant de la musique latine.

Alors que mon texte relatif à ma deuxième journée à La Havane était illustré de quinze photos montrant majoritairement des passants sur Obispo, les photos ci-dessous illustrent quelques types de produits ou services disponibles sur cette rue.


 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 23 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 13 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 12 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 21 mm
5e  photo : 1/100 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 23 mm
6e  photo : 1/125 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 23 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 35 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Septième jour

Publié le 6 novembre 2012 | Temps de lecture : 6 minutes

Cette nuit fut la meilleure que j’ai passée au cours de ce voyage. Je me suis couché la veille vers 21h30 et le coq du voisin n’a chanté que deux fois à 5h00, une ou deux fois à 6h30 et ne s’est obstiné à chanter à répétition qu’à partir de 7h30, me permettant de me rendormir entre ses performances vocales.

Puisque nous sommes un dimanche, je dois absolument visiter l’église du Christ, à deux pas d’ici, puisque celle-ci est fermée les autres jours.

Il s’agit d’une église sans prétention, construite au XVIIe siècle, mais dont la façade a été refaite en 1755. Sa décoration intérieure est relativement simple.

Afin de voir également la cathédrale de La Havane, située de l’autre côté de la Vielle ville, je décide de traverser le quartier par le biais de la rue Obrapia (ce qui, en latin, veut dire œuvre pieuse).

Sur mon chemin, je rencontre le Musée Guayasamin. On y expose les œuvres figuratives de ce peintre équatorien qui a passé une bonne partie de sa vie en exil et qui s’est lié d’amitié avec Fidel Castro.


 
Plus loin sur la même rue est située la Casa del Abanico (la Maison de l’éventail). On y vend des éventails décorés sur place à des prix variant de 2,4 à 8,5 pesos convertibles (2,4 à 8,5$ ou environ de 2 à 7€). Une aubaine. J’achète les deux illustrés ci-dessus : je compte donner l’un des deux, selon son choix, à l’épouse du couple qui m’héberge.

Puis je visite l’intéressant Musée de l’archéologie, situé sur la Tacon. Les objets qu’on y voit sont les fruits de fouilles réalisées ici même à La Havane. À l’étage, ce sont des objets découverts dans d’autres pays d’Amérique latine.


 
Sur la rue Empedrado (la rue Pavée), une dame en habits d’apparat m’invite à la photographier. Toutefois, dès que la photo fut prise, elle m’informe que je lui dois un peso. Plutôt que de protester, j’accepte à la condition de pouvoir prendre une deuxième photo pour le même prix.


 
J’arrive à la cathédrale juste avant la messe. Cette dernière se déroule accompagnée d’une vingtaine de choristes. Après une série de sermons auxquels je ne comprends pas grand-chose, je décide d’aller prendre le repas du midi au Restaurant El Patio, situé à un jet de pierre.

La crème de champignon n’a de crème que de nom. Dans un liquide épaissi avec un féculent, elle est recouverte de minces tranches d’amandes. Elle contient des morceaux de champignons et d’ognons. Le poisson est trop cuit mais l’assiette de fruit est délicieuse.

Ce restaurant charge 2 pesos convertibles au total pour le pain, pour un petit pâté que je n’ai pas commandé et pour la location des ustensiles utilisés. Une minorité des restaurants de Vienne ont également adopté cette fâcheuse habitude. Mais dans ce cas de ces derniers, cela est précisé au bas des pages du menu, ce que je n’ai pas vu dans ce cas-ci.

Si bien que l’addition sera de 23,5 pesos convertibles, service est inclus, soit une somme exorbitante pour La Havane.


 
Sur la rue San Ignacio (soit St-Ignace, du nom du fondateur de l’ordre des Jésuites), des aquarellistes sont à l’œuvre.

Hier, en raison de l’heure tardive, je n’ai pu visiter certains musées; j’y retourne donc aujourd’hui.


 
J’entre dans la Farmacia y Drogueria Taquechel, magnifiquement décorée de pots de faïence et dont un squelette rappelle (je présume) qu’il faut toujours prendre son médicament tel que prescrit.

De côté sud de la Place d’armes, se trouve le Musée d’histoire naturelle. La présentation des objets date d’une autre époque et, dans le cas des animaux empaillés, leur nombre est assez limité. Toutefois, on y apprend que la faune de Cuba contient à elle seule plus de sortes de chauves-souris que tous les pays d’Amérique du nord réunis. Ceux de Cuba m’ont surpris par leur petite taille.


 
La place d’Armes est bordée au nord par le Castillo de la Real Fuerza (littéralement, le Château de force royale), dont la construction fut complétée en 1577. Ce château-fort est devenu un musée consacrée aux conquistadors. On y voit des maquettes de leurs bateaux, la monnaie utilisée, et leurs objets du quotidien.

Au cours de cette visite, une guide me demandera de lui échanger une pièce de 2$ canadiens qu’elle a reçue et qui ne lui sert à rien. Je le lui échange pour deux pesos convertibles.

Plus loin, à l’écart, un guide voudra me montrer la photo de son enfant malade qui aurait besoin de médicaments. Je lui fais signe que je ne suis pas intéressé.

Cette citadelle offre un excellent point de vue sur les autres dispositifs défensifs construits sur l’autre rive de la Baie de La Havane.


 
Puis je visite le Musée municipal, installé dans le Palais du gouverneur espagnol Don Louis de las Casas Aragorri, inauguré en 1791. Ce musée est consacré à l’histoire de la ville.

Celui-ci s’étend sur tout le côté ouest de la Place d’Armes. Tous les aspects de l’histoire de la ville y sont représentés. On y trouve au rez-de-chaussée une exposition d’objets religieux. À l’étage, on trouve des armes, les habits et accessoires de personnages historiques du pays, et le mobilier originel (et superbe) de nombreuses pièces de l’édifice, dont la salle de bal.

En soirée, j’assiste à un gala qui célèbre le centième anniversaire de naissance de l’écrivain cubain Virginio Piñera, dont l’œuvre littéraire inspira différents ballets. Des six ballets représentés, trois sont d’éclatantes réussites.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm
2e  photo : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 35 mm
3e  photo : 1/640 sec. — F/9,0 — ISO 200 — 17 mm
4e  photo : 1/200 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 25 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 19 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 12 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 19 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Huitième jour

Publié le 7 novembre 2012 | Temps de lecture : 5 minutes

Lever à 5h25, au chant du coq.

Certains musées de La Havane sont fermés le lundi. J’en profite donc pour retourner à la Catedral de San Cristóbal de la Habana (c’est-à-dire la Cathédrale St-Christophe de La Havane), ouverte non seulement durant la messe du dimanche, mais également tous les autres jours de 11h30 à 15h.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la cathédrale n’a pas été nommée ainsi en l’honneur de Christophe Colomb — qui a découvert l’île de Cuba en 1492 — mais plutôt parce que la capitale cubaine a été fondée de 16 novembre 1519, le jour de Saint Christophe.

Cette deuxième visite à la cathédrale a pour buts d’en photographier l’intérieur et surtout pour voir la tombe de Pierre Le Moyne d’Iberville.

Ce dernier est mort en 1706 dans la capitale cubaine alors qu’il préparait une expédition contre les Anglais installés en Caroline.

Pour le bénéfice de mes lecteurs européens — qui comptent pour environ 90% des visiteurs sur ce blogue québécois — permettez-moi de vous présenter ce personnage, le plus grand héros de la Nouvelle France, né à Montréal en 1661.

Détesté et craint par les Anglais, il n’a jamais perdu une seule bataille de sa vie. Il a chassé ceux-ci de Terre-Neuve et, à au moins deux reprises, de la Baie d’Hudson. Il a attaqué les colonies de Nouvelle-Angleterre et fondé la première ville de Louisiane.

À la fin de chaque expédition à la Baie d’Hudson, il revenait en Nouvelle France le bateau plein de fourrures confisquées des forts anglais ou des bateaux ennemis saisis au large. Il a même eu l’audace d’attaquer un fort anglais à partir d’un bateau battant pavillon de sa majesté britannique.

Mais sa plus grande bataille navale s’est déroulée à 1 contre 3 dans la Baie d’Hudson. S’étant approché suffisamment près de trois navires anglais tout en demeurant hors de leurs canons, il feint une fuite. Poursuivi par les trois bateaux ennemis à la queue leu leu, il fait volteface et les détruit l’un après l’autre.

Mais à la fin de chaque guerre avec l’Angleterre, la monarchie française redonnait aux Anglais les territoires conquis par d’Iberville en échange de quelques iles des Antilles.

D’Iberville n’a jamais protesté que ses conquêtes étaient réduites au néant par ces traités de paix, comprenant bien que la raison d’État pouvait justifier qu’elles servent de monnaie d’échange au bénéfice de la France.


 
La dépouille de ce héros est encastrée dans le mur extérieur droit de la cathédrale, sur le chemin que les touristes empruntent pour monter dans le clocher.


 
Les deux clochers de la cathédrale sont de tailles différentes. Celui de gauche est plus petit car autrement il aurait obstrué partiellement la rue qui longe l’église à cet endroit. Le clocher accessible par les touristes est celui de droite. Il offre une vue intéressante non seulement sur la place devant la cathédrale, mais aussi des installations défensives construites de l’autre côté de la Baie de La Havane.

Je prends le repas du midi au Restaurant La Republica, situé sur rue Chacon. J’y mange des tranches froides de rôti de porc (savoureux) accompagnées de riz, de tranches d’avocats et d’un verre de vin, le tout pour environ dix pesos convertibles.


 
Jusqu’à maintenant, je me suis refusé à la facilité de photographier des vieilles voitures américaines des années 1950 à La Havane. Avec de vielles Lada, elles sont innombrables dans cette ville mais cela me semblait paradoxal de faire de ces voitures étrangères, des représentantes de l’âme cubaine.

Mais elles font partie du paysage caractéristique de la ville et elles sont sans doute aussi naturalisées que les maisons victoriennes le sont à Montréal.

Et puis je me suis souvenu que mon appareil permet de doter les photos d’un style particulier. La photo ci-dessus est la toute première que j’ai faite de ce genre à La Havane. J’ai tellement aimée le résultat que j’ai décidé de créer tout un diaporama basé exclusivement sur elles.


 
En soirée, je vais au Gran Teatro de La Habana afin d’assister à un Gala de remise des prix du 8e Concours ibéro-américain de chorégraphie. Cinq ballets très réussis étaient au programme. La photo ci-dessus représente Bodas de Sangre (Les noces de sang), d’après l’œuvre homonyme de Federico Garciá Lorca

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150 mm R (4e photo) et objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 (les trois premières)
1re photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 35 mm
2e  photo : 1/400 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 33 mm
3e  photo : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 23 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/4,5 — ISO 400 — 62 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Neuvième jour

Publié le 8 novembre 2012 | Temps de lecture : 3 minutes

Lever à 6H45, au chant du coq.

Aujourd’hui je fais la dernière rue Est-Ouest de la Vieille ville que je n’ai pas encore vue : la rue O’Reilly.


 
C’est sur cette rue que se trouve le Musée Victor-Hugo. Au rez-de-chaussée, dans des présentoirs vitrés, on peut voir des lettres et des journaux d’époque où des écrits de l’auteur ont été publiés. À l’étage, on trouve des assiettes décoratives sur lesquels sont reproduits des toiles de peintres impressionnistes français. Bref, ce musée constitue une attraction touristique mineure de La Havane.


 
Plus loin, on croise une ancienne succursale de la Banque de Nouvelle-Écosse (une banque canadienne toujours en opération) dont la façade affiche un luxe ostentatoire.

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Tout près de la Place d’Armes, immédiatement à l’ouest du Musée municipal (vu le 7e jour de ma visite), se trouve l’ancien couvent de St-Dominique et St-Jean-de-Latran. Il renferme un petit musée où sont exposés les objets religieux ayant appartenus au couvent.


 
Arrivé à la Place d’Armes, je me rends compte qu’El Templete (le Petit temple) est ouvert. Il est à noter que la maison jaune, à l’arrière sur la photo ci-dessus, n’en fait pas partie.

Inauguré en 1828, ce minuscule temple est le premier édifice néoclassique de La Havane.

À l’intérieur trois grandes toiles monumentales décorent la totalité de la surface de trois ses murs. Œuvres du peintre français Jean-Baptiste Vermay (1876-1833) ­— décédé à La Havane et inhumé avec son épouse dans ce temple — ces toiles commémorent trois événements importants; la première messe donnée à La Havane (le jour de la fondation de la ville), la constitution du premier Conseil municipal et, sur le mur du fond, la cérémonie inaugurale de ce temple. Récemment restaurées, ces toiles sont très réussies.


 
Je me rends ensuite au Jardin dédié à Mère Thérèsa de Calcuta, adjacent à l’église St-François-d’Assise. On y trouve quelques sculptures de bronze ou en terre cuite et, au fond, l’église orthodoxe St-Nicolas-de-Mira, consacrée en 2004 par sa Sainteté le Patriarche Bartholomée.

En soirée j’assiste au dernier gala du Festival international de ballet de La Havane Ce festival se tient à tous les deux ans.

La soirée célèbre le centième anniversaire de naissance du danseur russe d’origine ukrainienne Igor Youkevitch. La soirée commence par un montage d’extraits de films qui montrent la technique ahurissante de cet athlète.

Parmi les neuf ballets présentés (séparés par deux entractes), certains reproduisent à l’identique les chorégraphies de quelques-uns des plus grands chorégraphes du XXe siècle; Vaslav Nijinski (Prélude à l’après-midi d’un faune), Marius Petipa (La Belle au bois dormant), et George Balanchine (Thème et variations).

Dois-je préciser que cette soirée fut extraordinaire ?

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/200 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 22 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 30 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 23 mm
5e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 16 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à La Havane — Dixième jour

Publié le 9 novembre 2012 | Temps de lecture : 7 minutes

Aujourd’hui, au lever, deux surprises. Premièrement, il a plu. C’est la première averse depuis mon arrivée à Cuba. Le ciel est gris ce matin mais deviendra ensoleillé cet après-midi.

Deuxièmement, pas de réveil au chant du coq. Je dois avouer que la veille, j’avais demandé à mes hôtes d’acheter le coq du voisin qui me réveillait jusqu’ici très tôt le matin. Évidemment le prix offert comprenait l’engagement de ne pas en racheter un autre d’ici mon départ.

À la blague, j’avais précisé que j’aimerais qu’on en fasse une soupe qui mijoterait très, très longtemps afin d’être absolument certain qu’il est bien mort.

Mais hier après-midi, on m’informait que le voisin avait refusé catégoriquement de vendre son coq, peu importe le prix, insulté par mon offre.

Mais mes hôtes avaient aperçu ce voisin quitter son logis avec une grosse boite sous le bras. Et ce matin, silence. On présume qu’il l’a envoyé en pension ou l’a échangé pour une poule.

Aujourd’hui j’entame ma visite de La Havane hors la Vieille ville. Au cours des deux prochains jours je parcourrai trois rues parallèles situées soit sur la frontière de ce quartier (la rue Monserrate) ou immédiatement à l’ouest de celui-ci, dont le Prado (les Champs Élysées de La Havane au début du XXe siècle).


 
En empruntant un passage voûté sur la rue Monserrate, derrière une grille, j’aperçois une enseigne sur laquelle est écrit : “Kid Chocolate”. C’est le surnom d’un jeune boxeur Cubain noir qui, après avoir conquis le championnat international dans sa catégorie, est devenu un héros national.

J’ai donc l’idée de tenter d’obtenir des billets pour un combat de boxe à cet endroit, histoire de me changer des ballerines en tutu. Après bien des palabres, je finis par tomber sur quelqu’un qui m’invite à revenir pour un combat à 17h30.

Entretemps, je poursuis ma visite vers le nord. J’arrive au pavillon du Musée des Beaux-Arts consacré à l’art cubain.


 
Dans un pays qui manque de tout, on comprendra que la restauration des œuvres anciennes ne soit pas une priorité. Conséquemment, toutes les toiles antérieures à environ 1850 sont noircies par la suie des bougies (dans le cas des œuvres religieuses) ou des lampes à l’huile ou des cigares (dans le cas des portraits), ou par le vieillissement des vernis utilisés.

Quant aux œuvres profanes, tous les courants de l’art occidental y sont représentés mais semblent avoir atteint les rives cubaines avec quelques années de retard.

Évidemment, on y trouve aussi des sculptures et des installations modernes.

Là où les artistes cubains semblent s’exprimer avec le plus de vigueur, c’est lorsqu’ils sont stimulés par les idées révolutionnaires et les remises en question qui l’accompagnent.


 
Et puisqu’il en est question, deux rues plus loin se trouve le Musée de la révolution. On y explique dans les menus détails, comment s’est fait le combat qui a conduit Fidel Castro à prendre le pouvoir.


 
Entre le Musée des Beaux-Arts et le Musée de la révolution, un parc présente des jeeps — troués de balles — utilisés par Castro, des avions utilisés par les forces gouvernementales contre les révolutionnaires et surtout, dans un édifice vitré qui lui sert d’écrin, le yacht Granma qui transporta Fidel et ses 81 compagnons (dont Che Guevara) du Mexique à Cuba. On accède à ce parc par le biais du Musée de la révolution.

Tous ces objets sont sous la haute surveillance de gardes armés. En effet, plus que des artéfacts, ces objets sont des reliques aux yeux des Cubains.


 
En tournant à droite au bout de la rue Montserrate, on accède à la rue Chacon. C’est sur cette rue que fut construit en 1774 l’austère Séminaire St-Charles et St-Ambroise. Il suffit pourtant de franchir sa lourde porte de bois pour accéder à un des plus charmants patios de la ville. J’ai vraiment hâte de vous montrer les photos infrarouges prises dans ce petit jardin merveilleux déserté par les touristes.


 
J’ai pris le repas du midi au restaurant La Geraldilla, situé au deuxième étage d’un édifice. Ce restaurant tire son nom de celui d’une girouette placée au sommet de la tour de l’espérance du Castillo de la Real Fuerza (le Château de force royale) situé juste en face du restaurant.

Comment ai-je déniché cet endroit ? Par hasard, en acceptant l’invitation à le suivre d’un employé devant l’entrée. J’ai demandé : “Servez-vous des pâtes ?”. Il m’a répondu oui. Ce n’était pas au menu mais on en a fait cuire spécialement pour moi.

À deux rues, plus précisément sur l’impasse Collejon del Chorro, j’entre dans l’Atelier graphique, un lieu d’apprentissage et d’expérimentation pour les graphistes cubains depuis plusieurs décennies. On y voit des presses, des gravures, des eaux-fortes et des sérigraphies (dont certaines en train de sécher), des affiches, etc.

Mais je dois être à 17h30 à l’arène “Kid Chocolate”.

Sur le chemin du retour, je monte sur le toit de l’édifice Art déco Bacardi (sur la rue Monserrate) pour y prendre quelques vues panoramiques. Au moment de sa construction en 1930, c’était l’édifice le plus haut du pays.

À 17h30 pile, je suis au rendez-vous. Mais il n’y a personne. En revenant sur mes pas, on m’appelle. Je me retourne. Le gars de ce matin, accompagné d’une dizaine de jeunes est là.

Il me demande 20 pesos pour assister au spectacle de boxe. Je lui en offre dix. Il baisse son prix à quinze. Je reste ferme à dix. Il finit par accepter et m’invite à le suive non pas dans l’aréna mais quelque part, à plusieurs rues de là. Je crains l’arnaque ou le guette-apens.

Au-delà de cette crainte, je ne veux pas non plus que ces jeunes se tapent dessus sauvagement, quelque part, n’importe où, pour le plaisir sadique d’un touriste. À plusieurs reprises, je lui demande si nous allons vraiment dans une arène de boxe. À chaque fois, il me réitère que oui.

Effectivement, nous arrivons sur la rue St-Martin dans un gymnase de boxe à ciel ouvert, limité sur trois côtés par de grands immeubles locatifs.


 
Je reconnais l’endroit, illustré dans un de mes guides de voyage.

Ce soir-là, parmi des dizaines de jeunes boxeurs amateurs, je serai le seul touriste à assister (et à filmer) plusieurs combats en bonne et due forme (ring surélevé, gants de boxe, arbitre, entraineurs, cloche qui annonce la fin d’un combat, etc.).

J’assiste aux combats de trois des poulains de cet entraineur.

Et la pratique terminée, il me raccompagne au Parc central, plus éclairé, d’où je rentre calmement à la maison.

C’était le premier combat de boxe auquel j’ai assisté de toute ma vie.

Quel voyage !

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 12 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 12 mm
3e  photo : 1/500 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 21 mm
5e  photo : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 12 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/11,0 — ISO 200 — 23 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 12 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel