Le bannissement partiel d’Airbnb à Montréal

Publié le 31 janvier 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

L’administration Plante annonçait hier que la location de courte durée serait interdite dans les résidences principales du 10 juin au 10 septembre de chaque année.

Le 6 aout 2021, Barcelone devenait la première ville européenne à interdire la location d’une chambre pour moins d’un mois. Trois ans plus tard, la ville annonçait son intention de bannir toute location d’appartement touristique dès 2028, invoquant la crise du logement et la flambée du prix de l’immobilier.

À ce jour, une cinquantaine de villes à travers le monde ont, plus ou moins, imité Barcelone.

Le surtourisme

Le tourisme de masse a été rendu possible par l’abaissement du prix du transport international (notamment aérien) et celui du prix de la location de courte durée.

Se sont alors généralisées, ces hordes de touristes qui viennent faire la fête dans une ville avec l’intention d’y dépenser le moins possible.

Face au surtourisme qui en a résulté, les villes atteintes ont rendu plus onéreux le séjour sur leur territoire.

Le but de leurs mesures est d’offrir une ‘expérience client’ plus agréable à ceux qui sont prêts à dépenser davantage au cours de leur séjour et à laisser davantage d’argent dans l’économie locale.

La crise du logement

À l’heure actuelle, la ville de Montréal n’est pas encore atteinte par le surtourisme. Mais elle fait face à deux fléaux.

Premièrement, à une grave crise du logement provoquée par un déluge migratoire dont seul Ottawa porte la responsabilité.

Et deuxièmement, à un investissement public en matière de logement social insuffisant depuis plus d’un demi-siècle. Un sous-investissement chronique dont tous paliers de gouvernements sont responsables.

Bref, le problème est : trop de besoins locatifs et pas assez d’offres.

Une mesure insuffisante

Augmenter l’offre de logement locatif auprès des Montréalais est une excellente idée.

Mais quelle famille d’ici aménagera dans un logement sachant qu’elle en sera expulsée dès l’été venu pour faire place à des touristes ?

En voyant la mesure que veut adopter la ville, on se demande s’il y a une personne qui a du jugement à Projet Montréal (le parti municipal de Valérie Plante).

En réalité, pour combattre la grave pénurie de logements, les résidences (principales ou non) doivent être offertes aux Montréalais, exclusivement, toute l’année.

De leur côté, les touristes iront à l’hôtel, au motel ou dans les auberges jeunesse : ceux qui n’en ont pas les moyens iront économiser ailleurs.

Évidemment, cela entraine une perte financière pour ceux qui ont l’habitude de louer leur résidence principale pendant qu’ils sont en voyage. Toutefois, il faut s’enlever de l’idée qu’il existe des crises qu’on peut combattre avec des moyens qui ne pénalisent personne. Cela n’existe pas.

Bref, c’est dommage pour ces locateurs, mais c’est ça qui est ça.

Une mesure inutilement compliquée

La nouvelle règlementation municipale sera adoptée le 24 mars prochain.

Elle ne s’appliquera que dans les arrondissements où la location de courte durée est déjà permise. Ce qui n’est pas le cas du centre-ville et du Vieux-Montréal (où les infractions sont généralisées).

Pour appliquer la nouvelle règlementation, le nombre d’inspecteurs passera de trois à sept.

Mais la loi provinciale adoptée par la CAQ au sujet de la location de courte durée est beaucoup trop lourde puisque les procédures intentées par la ville en vertu de cette loi peuvent durer un an. Et ce, sans compter le temps de l’enquête des inspecteurs.

Pour parvenir simplement au même résultat, il suffirait d’imposer une taxe élevée sur les honoraires que prend Airbnb sur chaque location à Montréal. Et de prévoir une amende colossale si Airbnb néglige de respecter la loi.

Plus besoin d’inspections : sans quitter leurs bureaux, les inspecteurs n’auraient qu’à offrir en location de courte durée des locaux vacants qui appartiennent à la ville, de simuler une location, et de voir si Airbnb a fait payer la taxe au locataire. Sinon, elle est poursuivie pour des millions de dollars pour chaque infraction.

L’idée est simple; rendre la location par des entreprises comme Airbnb plus onéreuse que loger à l’hôtel. Le reste en découlera.

Références :
« Le commerce illégal sur le dos des locataires, c’est fini », dit Valérie Plante
Les 51 villes interdites de Airbnb en 2023
Le Québec, Dollarama des études postsecondaires ?
Logement : comment la ville de Barcelone veut mettre fin aux appartements Airbnb
Victime du “surtourisme”, Barcelone s’attaque à Airbnb

Laissez un commentaire »

| Politique municipale | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyager à bord de French Bee : est-ce vraiment économique ?

Publié le 30 janvier 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

L’édition du 21 janvier du Journal de Montréal et celle d’hier de La Presse nous présentent un nouveau transporteur aérien de passagers appelé French Bee.

La flotte de cette compagnie est entièrement composée d’avions fabriqués par Airbus. Donc, aucun danger de se retrouver à bord d’un avion fabriqué par Boeing.

Les avions d’Airbus sont moins énergivores puisque basés sur la technologie développée pour la CSeries par Bombardier. Cela a permis à French Bee d’atteindre la première place du classement mondial des compagnies émettant le moins de CO₂ par passager en 2022.

Et cette consommation plus faible de carburant devrait se répercuter sur le prix des billets.

Mais est-ce vraiment le cas ?

Le transporteur offre des allers-retours Montréal-Paris pour seulement 450 $Can.

On ne manque jamais de raisons de visiter Paris. Revoir l’intérieur tout propre de Notre-Dame de Paris est l’une d’elles.

Après avoir dressé une courte liste de concerts à voir à Versailles en mai prochain, je me suis rendu sur le site du transporteur pour réserver un aller-retour du 12 au 30 mai 2024. Mais j’y ai renoncé.

À ce prix, on ne peut apporter que les vêtements qu’on porte, ses souliers (les deux pour le même prix), sa ceinture, et un ‘accessoire’ dont les dimensions maximales sont de 40x30x20 cm (une sacoche ou un petit sac à dos).


 
Dès qu’on a besoin d’amener un bagage en cabine (max. 12 kg), le prix de l’aller simple passe de 211 $Can à 339 $Can. Quant à lui, l’aller-retour passe de 450 $Can à 750 $Can.

Et ce, sans tenir compte du mystérieux ajustement tarifaire que la compagnie peut appliquer n’importe quand si le tarif ‘initial’ n’est plus disponible. Ce qui veut probablement dire que le transporteur peut arbitrairement hausser le prix que vous avez déjà payé en ajustant sa grille de prix vers le haut.

Or ce 750 $Can pour un aller-retour, c’est le prix régulier d’Air Transat pour les mêmes dates. Celui-ci comprend un article personnel qui peut se glisser sous le siège devant du vôtre, et un bagage en cabine (max. 23 kg au lieu de 12).

J’ai voyagé à plusieurs reprises sur les ailes d’Air Transat et je n’ai jamais eu à me plaindre de leur service. Si vous voulez essayer French Bee, je vérifierais d’abord les commentaires de sa clientèle sur l’internet…

Au final, je vais donc rester chez moi à attendre une meilleure offre…

D’ici là, j’aimerais qu’un jour le prix des vols aériens tienne compte du poids du passager. En d’autres mots, j’aimerais que le prix du billet soit basé sur le poids combiné du passager et de ses bagages. Et non sur le poids seul de ces derniers.


 
En décembre dernier, Air France estimait que le carburant représentait près de 30 % du prix d’un billet pour un vol transatlantique.

Strictement parlant, les personnes obèses ne seraient pas pénalisées parce qu’elles sont grosses, mais parce qu’elles sont plus lourdes. Nuance.

Références :
Combien représente le carburant dans le prix d’un billet d’avion?
French bee
French Bee review
Une nouvelle liaison Montréal-Paris à bas prix dès le 30 avril

Laissez un commentaire »

| Économie | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’engouement pour la géopolitique

Publié le 28 janvier 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Depuis toujours, on sait que la géographie détermine l’histoire des peuples. Voilà pourquoi la Suisse, pays enclavé, n’est jamais devenue une puissance maritime puisqu’elle n’a pas accès à la mer.

De la même manière, on peut dire que si Montréal est une ville presque deux fois plus populeuse qu’Amsterdam, c’est en raison de sa proximité avec le marché américain. Une proximité qui lui permet de générer une activité économique suffisante pour nourrir 1,8 million de personnes.

Toutefois, la géopolitique dépasse le cadre étroit du déterminisme géographique.

De nos jours, la géopolitique est une discipline académique à cheval entre la géographie, les sciences politiques et la stratégie militaire.

La compréhension du réel

On devrait s’attendre à ce que la lecture méticuleuse des nouvelles internationales suffise à la compréhension ce qui se passe à travers le monde.

Ce n’est pas le cas.

Pendant que les médias traditionnels perdaient une bonne partie de leurs revenus publicitaires au profit des géants du Web, la première chose qu’ils ont sacrifiée, ce sont leurs journalistes et leurs correspondants à l’Étranger.

Dépêche de l’Agence France-Presse (AFP)

Et pour compenser cette perte, ils se sont abonnés à des agences de presse couvrant l’actualité internationale. Malheureusement, depuis toujours, celles-ci sont ces entreprises opaques qui véhiculent de la propagande.

En Occident, l’Agence France-Presse, Associated Press et Reuters (entre autres) véhiculent de la propagande occidentale. L’Agence Tass et Sputnik véhiculent de la propagande russe. Et ainsi de suite.

Cela ne veut pas dire que ce qu’elles écrivent est faux. La plupart du temps, leurs dépêches ne font que présenter la partie de la vérité qui correspond au narratif occidental. Mais parfois, ce qu’elles propagent est totalement faux.

L’exemple du ‘pogrome’ d’Amsterdam

Pour s’en convaincre, on peut prendre un exemple récent qui ne devrait pas être de nature à susciter la controverse; le fameux ‘pogrome’ d’Amsterdam

Pour qu’il y ait pogrome, il faut qu’au moins un Juif soit tué.

Je ne dis pas qu’il est regrettable qu’aucun Juif n’ai été tué à Amsterdam. Je dis : pas de Juif tué, pas de pogrome.

De plus, comparer les émeutes d’Amsterdam à la Nuit de Cristal survenue les 9 et 10 novembre 1938 est une grossière exagération : il y a 86 ans, des centaines de Juifs ont été tués, 267 synagogues furent réduites en cendres, et sept-mille commerces juifs ont été pillés ou détruits.

Il n’y a pas eu l’ombre de tout cela à Amsterdam en novembre dernier.

Pourtant, toutes les agences de presse occidentales (et conséquemment, tous les médias qui publient leurs dépêches) ont relayé comme un fait avéré l’accusation du gouvernement israélien selon laquelle, les Pays-Bas ont été complices d’un ‘pogrome’ en novembre dernier.

Bref, tous nos journaux nous ont menti.

Nouvelles internationales et géopolitique

L’intérêt de la géopolitique, c’est qu’elle permet de comprendre le fond des choses. En plus de s’appuyer sur les faits, elle vise à expliquer le pourquoi et le comment.

Voilà pourquoi cette disciple est à ce point populaire, notamment sur YouTube.

Mais comme tout ce qui s’avère à la mode sur les médias électroniques, elle est aussitôt contaminée par des propagandistes.

Comment reconnaitre les imposteurs ? Par leur usage de l’adjectif.

L’analyse objective n’a pas besoin d’une abondance d’adjectifs. Par contre, si on veut susciter l’indignation et la haine, l’exagération et l’abus de l’adjectif sont indispensables.

De plus, si un texte est un plaidoyer en faveur de la supériorité morale d’une partie des protagonistes d’un conflit, c’est que ce texte substitue la foi à la vérité.

Référence : Un ‘pogrome’ à Amsterdam : vraiment ?

Laissez un commentaire »

| Géopolitique | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Violence coloniale actuelle en Cisjordanie

Publié le 26 janvier 2025 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

La Palestine est cette partie du Proche-Orient qui comprend l’État d’Israël et les territoires palestiniens occupés par celui-ci.

Les territoires palestiniens se trouvent de part et d’autre d’Israël. Ils comprennent la bande de Gaza (au sud-ouest, mesurant 365 km²) et la Cisjordanie (à l’est, d’une superficie de 5 860 km²).

Le présent texte concerne le plus étendu des territoires palestiniens, soit la Cisjordanie.

Plus tôt cette semaine, une douzaine de colons israéliens — protégés par l’armée — ont incendié plusieurs véhicules et endommagé des propriétés en Cisjordanie, blessant par la même occasion vingt-et-un Palestiniens.

Il s’agit d’un incident parmi une multitude.

Depuis l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (BCAH) a répertorié 1 860 incidents violents commis entre cette date et le 31 décembre 2024 par des colons israéliens en Cisjordanie.

Elles ont provoqué la mort de 870 Palestiniens (dont 177 enfants), en plus d’en blesser 6 700 autres. En outre, 13 572 Palestiniens de Cisjordanie (dont des enfants) ont été arrêtés et 2 168 structures (immeubles, viaducs, ponts, etc.) ont été détruites.

En se protégeant, des Palestiniens ont tué une trentaine de leurs agresseurs, perpétuant ce cycle sans fin d’attaques, de représailles et de vengeance de part et d’autre depuis le début de la guerre coloniale que livre Israël en Palestine.

Depuis 1967, de 600 000 à 750 000 Israéliens se sont établis en Cisjordanie, attirés par les mesures gouvernementales destinées à favoriser le peuplement des 250 colonies et avant-postes implantés illégalement en Palestine.

En effet, la quatrième Convention de Genève interdit à une puissante occupante de transférer une partie de sa population dans les territoires qu’elle occupe.

Références :
Alarmante escalade israélienne en Cisjordanie
Cisjordanie
Mapping 1,800 Israeli settler attacks in the West Bank since October 2023
Quatrième convention de Genève

Laissez un commentaire »

| Géopolitique, Guerre en Palestine | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les homicides policiers d’Autochtones au Canada

Publié le 25 janvier 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

En 2024, dix-neuf Autochtones ont été tués par la police canadienne

Au recensement de 2021, 1,8 million d’Autochtones habitaient au Canada.

Même s’ils représentent 5 % de la population canadienne, ils ont compté pour 26 % des 72 personnes tuées en 2024 lors d’interventions policières au pays.

C’est le pourcentage le plus élevé depuis l’an 2000; entre 2000 et 2023, la moyenne était de 17 %.

Lorsqu’on tient compte de la taille des populations concernées, les Autochtones canadiens ont deux fois plus de risques d’être tués par des policiers que les personnes à la peau pigmentée aux États-Unis.

La moitié de ces homicides ont été commis par la Gendarmerie royale du Canada. De plus, le cinquième des Autochtones tués par la police l’ont été en détention, c’est-à-dire alors qu’ils étaient désarmés et totalement à la merci de leurs geôliers.

Cliquez sur la photo pour l’agrandir

En raison de sa complexité, le graphique ci-dessus mérite des explications.

À gauche, l’axe vertical indique le pourcentage d’Autochtones au sein de la population d’une province ou d’un territoire. C’est ainsi que le trait horizontal vert au-dessus du Nunavut indique que dans ce territoire, environ 85 % de la population est autochtone.

À droite, l’axe vertical permet de quantifier la hauteur des bandes verticales mauves. Celles-ci représentent le pourcentage d’Autochtones canadiens tués qui l’ont été dans cette province.

Il fut de 26 % en Saskatchewan et au Manitoba, de 16 % en Alberta et en Ontario, et de 5 % en Colombie-Britannique, au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Les bandes verticales bleu poudre indiquent la population autochtone d’une province en nombre absolu. La plus haute de ces bandes est au sujet de l’Ontario. C’est là que vivent 406 590 Autochtones, soit 23,9 % de tous les Autochtones du pays, mais seulement 2,9 % (le trait vert) de la population de cette province.

Le cas du Manitoba est intéressant.

2019-11-29-21-raisonsOn se rappellera que cette province s’est illustrée dans la campagne anglo-canadienne contre la loi 21 (au sujet de la laïcité de l’État).

Pour les dirigeants de cette province, le droit d’une personne ‘blanche’ de porter des signes religieux ostentatoires a plus d’importance que le droit d’un Autochtone à la vie.

Près d’un Manitobain sur cinq (18,1 %) est Autochtone. De nos jours, ils y constituent un sous-prolétariat dont la misère sociale s’exprime par leur surreprésentation dans les prisons de cette province à la suite d’accusations de vagabondage, si ce n’est d’avoir commis des méfaits mineurs.

Selon des rapports internes du ministère des Affaires indiennes, de tous les Autochtones du pays, ceux du Manitoba sont les plus à risque de grandir dans la pauvreté, d’abandonner l’école, de dépendre de l’aide sociale, de vivre dans des logements délabrés et d’être victimes de violence familiale ou policière.

Dans cette province, 62 % des enfants Autochtones vivent sous le seuil de pauvreté alors que cette proportion est de 25 % dans l’ensemble des enfants Autochtones du pays.

Si les pensionnats autochtones ont y disparu dans les années 1990, les services sociaux de la province utilisent encore tous les prétextes pour confier des enfants Autochtones à des familles d’accueil hors des réserves indiennes. Ce qui a le même effet.

Parmi les Autochtones du pays, ceux du Manitoba détiennent le plus faible taux de diplomation du secondaire.

Le taux de bénéficiaires de l’aide sociale y est également le plus élevé au pays; dans certaines communautés, 80 % de la population autochtone en dépend.

Les données publiées cette semaine au sujet des homicides policiers d’Autochtones nous amènent à nous demander en quoi cette province peut se permettre de faire la morale aux autres quant à la protection des droits fondamentaux.

Références :
La population autochtone continue de croître
Manitoba : droits fondamentaux et laïcité
Plus du quart des personnes tuées par la police en 2024 au Canada étaient autochtones

Laissez un commentaire »

| Politique canadienne, Racisme, Sociologie | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Guide de la création des menus sous WordPress

Publié le 22 janvier 2025 | Temps de lecture : 10 minutes

Introduction

Barre de menu du blogue

WordPress offre une grande variété de maquettes (ou ‘thèmes’) qui sont autant de styles différents pour habiller un blogue. Chacune de ces maquettes vient avec sa propre barre de menu, d’habitude assez rudimentaire.

Pour l’étoffer, les programmeurs de WordPress ont créé un module à cette fin. Le didacticiel qui suit est valide pour les maquettes dites ‘classiques’, celles nées avant 2022.

Le module de création des menus

Pour utiliser ce module, on doit accéder au blogue à titre d’administrateur, puis cliquer sur ‘Apparence’, et enfin sur ‘Menus’.


 
L’interface du module se divise en deux parties.

À gauche, sous ‘Ajouter des éléments de menu’ (ici en jaune), on définit les nouveaux choix qu’on désire offrir aux lecteurs.

L’élément à ajouter peut être une ‘page’, un article, un lien personnalisé ou une catégorie.

À droite, sous ‘Structure du menu’, c’est là qu’on détermine l’endroit du menu (ou de ses sous-menus) où on désire voir apparaitre ce nouveau choix.

L’ajout d’une page

Parmi tous les documents que peuvent consulter les lecteurs d’un blogue, WordPress distingue entre les ‘pages’ et les ‘articles’. Fondamentalement, c’est pareil.

Les articles sont des documents qui s’ajoutent à la queue leu leu au fur et à mesure de leur publication. Ils sont créés en cliquant sur ‘+ Créer’ dans le menu horizontal du Tableau de bord.

Par contre, les pages sont des documents ‘intemporels’ dans le sens qu’ils ne sont pas liés à une date de publication. Ils sont créés en cliquant sur ‘Pages’, à gauche, un peu en haut d’Apparence, dans le menu vertical du Tableau de bord, puis en cliquant sur ‘Ajouter une page’.

La meilleure manière de créer un texte de présentation d’un blogue, c’est de le faire sous forme d’une ‘page’ à laquelle on accède par le biais d’un élément de la barre de menu. Par exemple, en cliquant sur ‘À propos’, le visiteur peut consulter le texte en question.


 
Pour permettre aux visiteurs du blogue d’accéder à une ‘page’ par le biais d’un élément du menu, on clique sur la petite flèche à droite de ‘Pages’, on coche le nom de la page à ajouter et on clique sur le bouton ‘Ajouter au menu’.

Positionner un élément de menu


 
Dès qu’on clique ‘Ajouter au menu’, le nouvel élément (ici en bleu) apparait dans la moitié droite de l’interface, complètement à la fin des éléments actuels (ici en gris) de la barre de menu.

Si on clique sur la petite flèche à droite du nom de la page, on a alors la possibilité de modifier le nom que portera l’élément qui sera ajouté à la barre de menus.

Par exemple, dans la case ’Titre de la navigation’ (ici en jaune), si on abrège le nom de ‘À propos de l’auteur’ à ‘À propos’ (tout court), le titre du document demeurera le même, mais le nom raccourci sera celui qui apparaitra sur l’élément de la barre de menu.

Puis, à l’aide du curseur de la souris (sur un ordinateur) ou à l’aide d’un doigt (sur une tablette), on déplace cet élément vers l’endroit où on veut le voir apparaitre dans la barre de menu.

Dans ce cas-ci, on le laissera à la fin des éléments du menu. Ce qui correspond à l’élément le plus à droite de la barre de menu.

Si on déplace ce nouvel élément un peu vers la droite, il devient un élément de sous-menu. Dans l’exemple ci-dessus, si on déplace ‘À propos’ non pas en suivant la flèche rouge vers le haut, mais en le déplaçant légèrement vers la droite, ‘À propos’ deviendrait le premier élément d’un sous-menu de ce qui le précède, soit ‘Récits de voyages’.

Dans ce cas, dès le nouveau menu sauvegardé, l’élément ‘Récits de voyage’ perdrait le code qui lui est propre pour ne devenir d’une simple ‘étiquette’ qui, cliquée, permet simplement d’accéder au sous-menu.

D’autre part, au lieu déplacer manuellement le nouvel élément au sein du menu, on peut obtenir les mêmes résultats en choisissant sa position dans la liste déroulante de la case ‘Ordre du menu’. Quant à la case ‘Menu parent’, elle est une autre manière de créer des sous-menus et des sous-sous-menus.

Pour terminer, on clique sur le bouton ‘Enregistrer le menu’. En allant sur le blogue, on peut tester le résultat.

L’ajout d’un article


 
Pour permettre aux visiteurs d’un blogue d’accéder directement à un article à partir de la barre de menu, on clique sur la petite flèche à droite d‘Articles’.

Pour trouver l’article à associer avec cet élément du menu, il est plus simple d’effectuer une recherche à partir d’un mot-clé.

Dans la boite de saisie, on entre ce mot-clé; WordPress dressera alors la liste de tous les documents dont le titre ou le texte contient ce mot-clé. On coche le nom du document qu’on veut associer et on clique sur le bouton ‘Ajouter au menu’.

Tout comme pour une ‘page’, le titre du document apparaitra dans la moitié droite de l’interface, complètement au bas des éléments actuels de la barre de menu. On le déplace donc là où on veut qu’il apparaisse dans la barre des menus en suivant les instructions données précédemment au sujet d’une page.

Pour terminer, on clique sur le bouton ‘Enregistrer le menu’ et on vérifie le résultat.

L’ajout d’une catégorie

Une des utilisations les plus fréquentes des menus, c’est de donner accès à tous les documents qui appartiennent à une même catégorie.


 
Pour connecter une catégorie à un élément du menu, on clique sur la petite flèche à droite de ‘Catégories’ et on choisit d’effectuer une recherche sur le nom de la catégorie à connecter.

Contrairement à la recherche d’un article — où le mot-clé peut se trouver dans le titre, de même que dans le texte d’un document — ici le mot-clé doit se trouver nécessairement dans le nom de la catégorie.

Une fois trouvé, on coche à côté du nom de la catégorie et on clique sur le bouton ‘Ajouter au menu’.

Et comme précédemment, le nom de la catégorie choisie apparait au bas de la moitié droite de l’interface. On le déplace alors là où on veut qu’il apparaisse dans la barre des menus en suivant les instructions données précédemment au sujet d’une page.

Pour terminer, on clique sur le bouton ‘Enregistrer le menu’ et on vérifie le résultat.

L’ajout d’un lien personnalisé

À l’aide de la boite de saisie ‘Rechercher le texte’ (ci-contre), si on effectue une recherche sur un mot-clé, on obtiendra tous les documents du blogue dont le texte contient ce mot.

Dans cette liste, WordPress donnera préférence aux documents dont le titre contient également le mot-clé.

Mais comment faire pour demander l’affichage des documents qui contiennent deux mots-clés ? Ou le premier sans le deuxième ?

On ne peut pas exiger des lecteurs d’un bloque qu’ils soient familiers avec la terminologie des recherches avancées de WordPress. Voilà pourquoi il est utile de les codifier sous forme d’éléments de menu.

Partons d’un exemple.

Si on demande à WordPress d’afficher tous les textes qui contiennent le mot ‘Olympus’, on remarquera que dans la partie supérieure de l’interface du navigateur (Google Chrome, Apple Safari, etc.), l’URL affichée sera la suivante :


 
Donc, pour obtenir l’affichage sélectif de tous les documents qui contiennent le mot ‘Olympus’, le suffixe à ajouter au bout de l’adresse du blogue est :
/?s=Olympus

À l’inverse, le signe marque l’exclusion. Pour afficher tous les documents du blogue sauf ceux qui contiennent le mot ‘Olympus’, ce suffixe sera :
/?s=-Olympus

Pour afficher les documents qui contiennent simultanément les mots ‘Olympus’ et ’Sigma’, à l’exclusion donc de ceux qui ne contiennent que l’un des deux, ce suffixe est :
/?s=Olympus+Sigma

Pour afficher les documents dont le texte contient le mot ‘Olympus’, à l’exclusion de ceux qui contiennent le mot ’Sigma’, le suffixe est alors :
/?s=Olympus+-Sigma

En somme,
veut dire ‘sans…’,
+ veut dire ‘…et…’,
+- signifie ‘…et à l’exclusion de…’.

Il est à noter que ces suffixes s’appliquent également à une catégorie.

C’est ainsi qu’après avoir demandé la consultation de tous les documents du blogue appartenant à la catégorie ‘Bijouterie’, on peut restreindre cet affichage aux seuls documents qui contiennent le mot ‘Fouquet’ en ajoutant à la requête le suffixe approprié, comme ci-dessous.
 

 
Pour afficher les documents publiés le 31 décembre 2024, le suffixe sera :
/2024/12/31

Pour tous les documents publiés au cours du mois de décembre 2024, le suffixe sera :
/2024/12/

Et pour tous les documents de l’année 2024, le suffixe sera :
/2024/

Et si on veut que les documents répondant à notre critère de sélection soient classés en ordre chronologique, c’est-à-dire du plus vieux au plus récent, le suffixe est :
/?order=asc

Alors prenons un exemple.

On trouve sur le blogue une série consacrée au droit international. Sous l’élément ‘Géopolitique’ de la barre de menu, si on veut ajouter un élément de son sous-menu qui permet de consulter cette série en ordre chronologique, on choisit cette catégorie à l’aide du module ‘Catégories’.


 
Puis on copie l’hyperlien qui s’affiche au haut du navigateur (ici en jaune).

On se rend ensuite dans le module de création des menus.


 
On clique sur la petite flèche à droite de ‘Liens personnalisés’ et dans la boite appelée ‘URL’, on colle l’hyperlien copié précédemment, en prenant soin de lui ajouter le suffixe ‘/?order=asc’.

Ensuite, on donne un nom à cet élément de menu (ici, ’Droit international), et on clique le bouton ‘Ajouter au menu’.

Finalement, dans la moitié droite de l’interface, on déplace ce nouvel élément à l’endroit approprié du menu. En le déplaçant légèrement vers la droite, on en fait un élément de sous-menu.

Et on termine le tout en cliquant sur le bouton ‘Enregistrer le menu’.

Dernier petit truc.

Il est possible d’ajouter à des documents du texte ‘invisible’, c’est-à-dire du texte qui ne s’affiche pas. Pour ce faire, il faut utiliser le code suivant :

Le module de recherche de WordPress ne fait pas la différence entre le texte visible et celui qui ne l’est pas. Ce qui signifie qu’on peut effectuer une recherche sur du texte caché et seuls les documents qui le contiennent s’afficheront.

Si on ne souhaite pas regrouper des documents au sein d’une catégorie qui leur est propre, on pourra donc créer un élément de menu qui affichera ces documents à deux conditions.

Premièrement, en prenant soin de leur ajouter secrètement un groupe unique de caractères (ZKBTNKN812, par exemple). Et deuxièmement, en créant un élément de menu basé sur le lien personnalisé suivant :
https://www.Nom_du_blogue/?s=ZKBTNKN812

Évidemment, un même document peut renfermer plus d’un ‘code secret’ si on veut qu’il soit appelé par plus d’un élément du menu.

2 commentaires

| Informatique | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Un air de brume hivernale (2e partie)

Publié le 21 janvier 2025 | Temps de lecture : 1 minute






 
Le 29 décembre dernier, après avoir amplement profité de ce smog hivernal au Jardin botanique, je me suis rendu au centre-ville au moment où cette épaisse chape laiteuse commençait à s’élever du sol.

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3 [1mm d’épaisseur]).
Post-traitement : Topaz Sharpen AI
1re photo : 1/15 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
2e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
3e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
4e  photo : 1/10 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
5e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

Laissez un commentaire »

| Infrarouge couleur, Photo infrarouge, Photos de Montréal, Photos de voyage, Photos du Canada | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Un air de brume hivernale (1re partie)

Publié le 20 janvier 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Au Jardin de Chine

Au Jardin des Premières-Nations

Dans un pavillon du Jardin japonais


Ailleurs au Jardin botanique

Au lever, ce matin du 29 décembre dernier, quelle ne fut pas ma surprise (et mon émerveillement) de voir le magnifique paysage laiteux qui s’offrait à mes yeux en levant le store de ma chambre.

En réalité, quelques jours plus tôt, Environnement Canada avait émis un avertissement de smog hivernal concernant le sud du Québec, un avertissement qui m’était sorti de l’esprit.

Or, toutes les conditions climatiques extrêmes sont des occasions de prendre des photos qui sortent de l’ordinaire.

J’ai donc pris le petit déjeuner à la hâte et je me suis empressé d’aller au Jardin botanique.

Puis, voyant que cet air brumeux était persistant, je suis allé ensuite au centre-ville, au moment où le tout commençait à s’atténuer légèrement. Les photos que j’y ai prises feront l’objet du second texte de cette série.

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3 [1mm d’épaisseur]).
Post-traitement : Topaz Sharpen AI
1re photo : 1/8 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
2e  photo : 1/10 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
3e  photo : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
4e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
5e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
6e  photo : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
7e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
8e  photo : 1/50 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
9e  photo : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

2 commentaires

| Infrarouge couleur, Photo infrarouge, Photos de Montréal, Photos de voyage, Photos du Canada | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’arnaque de l’activation nécessaire du compte Vidéotron

Publié le 19 janvier 2025 | Temps de lecture : 1 minute


 
Hier, j’ai reçu le message ci-dessus.

Celui-ci m’avisait de la fermeture imminente de mon compte chez Vidéotron à moins d’être réactivé en cliquant sur l’hyperlien ‘GARDER MON COMPTE ACTIF’.

Si vous avez reçu le même, sachez que c’est une arnaque,

Le courriel que j’ai reçu est censé provenir de l’adresse ‘yvanbrisson@vide…….ca’. Mais que cela ne veut rien dire puisque n’importe quel pirate peut falsifier le nom de l’expéditeur.

Comme on peut le voir sur la capture d’écran ci-dessus, en cliquant sur cet hyperlien, on accède à une page web qui n’a aucun rapport avec Vidéotron et à laquelle je déconseille de vouloir accéder.

2 commentaires

| Informatique | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Géorgie : le pays aux grands rêves

Publié le 19 janvier 2025 | Temps de lecture : 5 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Introduction

Depuis son indépendance en 1991, le peuple géorgien n’a cessé d’espérer que leur pays adhère à l’Union européenne (UE). À tel point que la poursuite de cet objectif est exigée par l’article 78 de la constitution du pays.

Malheureusement, cela est impossible tant que la Russie ou la Turquiye n’aura pas préalablement été admise à l’UE. Voyons pourquoi.

L’agrandissement de l’Union européenne

La Règle de la contigüité

Une des règles non écrites de l’Union européenne (UE) est que seul un pays contigu ou voisin du territoire de l’union peut y adhérer.

C’est ainsi que les Pays-Bas sont membres, mais pas le Suriname (sa colonie d’Amérique du Sud) ni les Antilles néerlandaises.

Même chose pour la France, membre de l’UE, mais sans ses territoires d’outre-mer (St-Pierre-et-Miquelon, Polynésie française, etc.).

Avant le Brexit, la Grande-Bretagne était membre, de même que sa colonie de Gibraltar (contigu à l’Espagne). Mais pas ses territoires et colonies d’outre-mer.

Si, de nos jours, l’Irlande semble faire exception à cette règle, c’est qu’elle a adhéré à l’UE en même temps que la Grande-Bretagne en 1973. Or ces deux pays étaient, conjointement, voisins de l’UE à l’époque.

L’exception groenlandaise

Le caractère officieux de la ‘Règle de la contigüité’ s’explique peut-être par le fait que l’UE juge parfois avantageux d’y déroger.

Ce fut le cas lorsque le Danemark négocia son adhésion à l’UE. À l’insistance de ses négociateurs, ce pays avait obtenu que l’ensemble du royaume de Danemark (ce qui inclut le Groenland) adhère à l’Union. Or le Groenland est à deux-mille kilomètres du plus proche pays membre de l’Union.

Cette anomalie fut éventuellement corrigée.

Au référendum danois de 1972 (portant justement sur l’adhésion à l’UE), les Groenlandais avaient voté contre à 70,8 %. Pourquoi ? Essentiellement en raison de l’impérialisme culturel du parlement européen.

L’UE exigeait que les Autochtones du Groenland abandonnent leur principale source de revenus, soit la vente de la fourrure d’animaux marins. C’est en 1985 que les Groenlandais obtinrent finalement le retrait de leur territoire de l’UE.

La suppression de l’exception groenlandaise renforça la Règle de la contigüité.

Et la Géorgie ?

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Au-delà de la mer Noire, à mille kilomètres de la Roumanie, la Géorgie (en rouge sur la carte) est complètement séparée de l’UE.

Si cette dernière acceptait la Géorgie parmi ses membres, ce serait le seul pays où la libre circulation des biens et des services serait impossible avec le reste de l’Union.

En effet, aucune route terrestre et aucune voie ferroviaire ne relie la Géorgie à l’UE sans passer par la Fédération de Russie.

Ce qui signifie que les pays voisins, par le biais de tarifs douaniers, pourraient détourner à leur avantage une partie des bienfaits économiques d’une adhésion de la Géorgie à l’UE.

En vertu de la Règle de la contigüité, la Géorgie devra attendre l’adhésion préalable à l’UE de la Turquiye (au sud) ou celles de la Russie et de l’Ukraine (au nord) avant de pouvoir y adhérer à son tour.

Ce qui n’est pas pour demain.

Alors pourquoi l’UE alimente-t-elle les espoirs vains des Géorgiens ?

Le Soft Power européen

Périodiquement, l’UE doit affronter des forces centrifuges, c’est-à-dire des forces qui militent pour la sortie d’un pays de l’UE.

Quel meilleur argument pour contrer leurs efforts que de soutenir (avec un peu d’exagération) que des millions de personnes sont prêtes à mourir pour que leur pays adhère à l’Union.

De plus, en maintenant l’espoir d’une adhésion (sans cesse repoussé à plus tard), l’UE favorise l’occidentalisation des pays qui veulent y adhérer.

Grâce aux subsides qu’elle accorde aux candidats à l’adhésion, l’UE exige qu’ils modifient leurs lois (afin de les rendre conformes au Droit européen), qu’ils assurent l’indépendance de leur système judiciaire, qu’ils évitent le protectionniste dans l’attribution des contrats gouvernementaux, qu’ils combattent la corruption, etc.

Et quand toutes ces règles sont respectées, on en trouve de nouvelles qui repoussent plus loin l’adhésion.

Après quelques décennies à essayer, la Turquiye a fini par comprendre le message ; l’UE ne veut pas d’un pays de 85 millions de Musulmans.

Dans le cas de la Géorgie, ce que veulent Washington, l’UE et l’Otan, c’est de provoquer un changement de régime afin que le pays soit dirigé par un gouvernement aveuglément voué aux intérêts occidentaux, plutôt qu’un régime qui ménage la chèvre et le chou comme actuellement.

Références :
États membres de l’Union européenne
La Géorgie (4e partie) : importance géostratégique de la Transcaucasie
Relations entre le Groenland et l’Union européenne

Pour consulter en ordre chronologique tous les textes de cette série consacrée à l’histoire récente de la Géorgie, veuillez cliquer sur ceci.

Laissez un commentaire »

| Géopolitique, Géopolitique géorgienne | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel