Lectorat du blogue en 2024

Publié le 31 décembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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En 2024, des lecteurs provenant de 169 pays ont adressé deux-cent-mille requêtes afin de lire les textes disponibles sur le blogue.

En cliquant sur cette carte, sa version en haute résolution montre là où plus de dix personnes ont consulté le blogue cette année.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mes photos préférées de 2024 (seconde partie)

Publié le 30 décembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Note : Veuillez cliquer sur une image pour l’agrandir.

Entrée de l’exposition ‘Jardins en lumière’

À l’ordinateur, il est facile d’augmenter la saturation des couleurs d’une photo. Sur les appareils d’Olympus, cela peut se faire automatiquement à l’aide d’un filtre appelé ‘Pop Art’.

J’aime bien l’utiliser lorsque je visite l’exposition ‘Jardins en lumière’; le résultat qu’il donne est une photo aux couleurs vives, sans excès.

Magnolia ‘Butterflies’

L’arrière-plan sombre est à cette fleur lumineuse ce que l’écrin est à la bague de fiançailles.

Grande piéride disparate

Avec le bout des ailes coordonné avec la plante sur laquelle le papillon s’est posé, et avec son arrière-plan mystérieux, cette photo vaut plus pour son aura lumineuse que son sujet (un papillon seulement joli).

Bougeons de magnolia de Loebner

Lorsqu’on utilise des objectifs très lumineux, il arrive souvent que l’image obtenue soit plus séduisante que ce qu’on pouvait apercevoir sur l’écran arrière de l’appareil. C’est le cas ici.

Tamia rayé

J’aime les animaux mignons et expressifs. La photo serait meilleure si la profondeur de champ était plus grande. Mais à défaut d’une meilleure prise, celle-ci me convient.

Sur la rue Rachel

Je fais rarement de la photo de rue à l’infrarouge parce que la carnation des humains y est habituellemeny rouge, de même que les vêtements qu’ils portent.

Ici, pour des raisons que j’ignore, les humains ne ressemblent pas à des homards cuits.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mes photos préférées de 2024 (première partie)

Publié le 29 décembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Note : Veuillez cliquer sur une image pour l’agrandir.

Mésange à tête noire

Je trouve cette mésange très sympathique. En raison de l’angle de la prise de vue, son bec et sa langue me font penser au museau souriant d’un dauphin.

L’Anneau (2021) de Claude Cormier

De tous les monuments et œuvres qui embellissent le centre-ville de Montréal, aucun n’a eu autant d’impact positif que l’Anneau de Claude Cormier.

Hémérocalle ‘Allegiance’

Le Jardin botanique de Montréal possède une très belle collection d’hémérocalles qu’il met en scène au plus beau de l’été.

J’aime cette fleur pour le cœur lumineux de sa corole, pour ses étamines qui se dessinent sur fond sombre et pour son arrière-plan scintillant.

Méthone confuse

Ce papillon noir et blanc, aux ailes semi-transparentes, fait partie des nouveaux pensionnaires occasionnels de l’Insectarium de Montréal.

Entrée du Dôme géodésique

L’ancien pavillon des États-Unis à l’Expo 67 est toujours photogénique, ici rehaussé de l’éclat du feuillage en infrarouge.

Inspiré du bateau de pierre du jardin impérial d’été de Beijing

L’exposition ‘Jardins en lumière’ est la seule occasion de visiter de nuit le Jardin botanique. Après avoir vu un inconnu entrer dans ce pavillon, j’ai patiemment attendu qu’il en sorte afin que sa silhouette complète la composition que je souhaitais pour cette image.

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| Nature | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Souhaits du temps des Fêtes

Publié le 25 décembre 2024 | Temps de lecture : 0 minutes


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le contexte régional de la prise du pouvoir par les Islamistes en Syrie

Publié le 21 décembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Le régime de Bachar el-Assad s’est effondré parce qu’il n’y avait plus grand-monde pour le défendre.

Le mythe du peuple syrien opprimé que se révolte contre le tyran du pays est très romantique, mais il ne correspond pas à la réalité; pendant que les troupes de l’Organisation de libération du levant marchaient vers la capitale, le peuple syrien vaquait à ses occupations quotidiennes.

Pour comprendre réellement ce qui s’est passé en Syrie et pour avoir un aperçu de ce qui attend ce pays, je vous invite à regarder cette vidéo magistrale du géopoliticien Alain Juillet.

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| Géopolitique, Guerre en Syrie | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Autres fleurs de 2024

Publié le 20 décembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute

Iris tigré
Véronique de Virginie ‘Roseum’
Hibiscus ‘Lady Baltimore’
Crocus
Callianthe Darwinii (ou Abutilon darwinii)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 115 mm
2e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 82 mm
4e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
5e  photo : 1/6400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
6e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 150 mm

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| Botanique, Fleurs, Nature | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Quelques fleurs de 2024

Publié le 17 décembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
Échinacée pourpre ‘Green Twister’
Cléome épineux
Dahlia ‘Figaro Red’
Muflier (ou Gueule de loup)
Asperge verticillée

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 82 mm
2e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 115 mm
4e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 120 mm
5e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 73 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Géorgie sur la voie d’un coup d’État (2e partie)

Publié le 14 décembre 2024 | Temps de lecture : 13 minutes

La Charte géorgienne

Depuis sa dernière réforme constitutionnelle, la Géorgie est gouvernée par un système parlementaire où la présidence n’a plus qu’un rôle cérémonial… sauf en cas de crise politique majeure.

En mai dernier, à l’occasion de la fête nationale géorgienne, la présidente actuelle, Salomé Zourabichvili, a rendu publique une ‘Charte géorgienne’ qu’elle a conçue et à laquelle elle invitait les partis politiques géorgiens à adhérer.

Aux élections législatives de 2024 (qui se sont tenues entretemps), si le peuple géorgien avait élu majoritairement des partis signataires de cette Charte, ceux-ci s’engageaient à ce que leurs députés adoptent la législation nécessaire à la réalisation des trois objectifs suivants :
• l’abrogation de toutes les lois géorgiennes qui sont contraires aux directives européennes,
• l’amnistie accordée à toutes les personnes condamnées pour des délits commis lors des manifestations de 2024, et
• la purge politique du système judiciaire.

La constitution géorgienne prévoit qu’à l’issue des législatives, le poste de premier ministre est confié à la personne désignée par le parti qui a obtenu le plus de votes (ou par une coalition que ce parti a formée). À son tour, le premier ministre choisit ses ministres et forme ainsi le gouvernement.

En vertu de la Charte — qui, en réalité, est un pacte — si les partis politiques signataires avaient pris le pouvoir, ils auraient renoncé à former le gouvernement. Celui-ci aurait été formé de technocrates nommés par la présidente du pays.

Ce gouvernement ‘intérimaire’ aurait dirigé le pays pendant quelques mois, le temps de réaliser la Charte, à l’issue duquel de nouvelles élections législatives auraient eu lieu.

À la section ‘Un différent type de gouvernement’, la Charte statuait ceci :

« Ce sera un tout nouveau modèle de gouvernement. Ce ne sera pas un gouvernement composé de partis politiques, mais de membres distingués, sélectionnés et professionnels de la société. Le processus de constitution du gouvernement sera mené en coordination avec la Présidente.»

Dans la formation du Conseil des ministres, la présidence s’accordait un pouvoir de ‘coordination’ sans qu’on sache très bien qui aurait le dernier mot entre elle et le parlement.

Un mois après l’annonce de cette Charte, tous les partis d’opposition y avaient adhéré, sauf le parti Pour la Géorgie (arrivé en cinquième place des élections législatives).

Tout en se disant d’accord avec les objectifs de la Charte, ce parti a refusé, dans un premier temps, de la signer en raison de sa réticence à l’égard de la formation de ce gouvernement temporaire de technocrates dont la durée aurait pu s’éterniser.

Toutefois, le 23 septembre suivant, ce parti s’est finalement rallié à la Charte.

Jusqu’ici, Mme Zourabichvili a refusé de préciser si les technocrates qu’elle nommerait à des postes ministériels seraient des citoyens du pays ou des experts étrangers (Européens ou Américains, par exemple).

Bref, cette Charte — dont les dispositions sont contraires à la constitution du pays — avait toutes les apparences d’un coup d’État déguisé.

Au lieu que la Géorgie soit gouvernée par un premier ministre et des ministres élus par le peuple, le pays aurait été dirigé par des ‘experts’ qui n’ont aucune légitimité populaire.

Une première manche ratée

Puisque les partis soutenant la Charte n’ont pas été élus majoritairement, il sera impossible de modifier la constitution du pays pour donner à la présidente les pouvoirs qu’elle réclame pour réaliser son coup d’État.

Déçue, celle-ci manquait de mots pour qualifier le scrutin : ‘violations généralisées’, ‘système sophistiqué de fraudes’, ‘falsification totale’, ‘opération spéciale russe’, ‘guerre hybride contre le peuple géorgien’, etc.

Affirmant publiquement détenir des preuves irréfutables de fraudes électorales, la présidente a néanmoins refusé de les dévoiler au procureur chargé d’enquêter à ce sujet.

Elle s’est toutefois adressée à la Cour constitutionnelle afin de faire invalider les résultats du scrutin. On présume que c’est là qu’elle soumettra ses preuves.

En principe, cette cause devrait empêcher la réunion du nouveau parlement jusqu’à la décision du tribunal.

Cela n’est pas de nature à paralyser l’État puisque le gouvernement sortant est habilité à expédier les affaires courantes du pays par décret jusqu’à ce que le nouveau gouvernement puisse se réunir.

En refusant de convoquer le parlement — tel qu’exigé par l’article 38 de la Constitution — le but de Mme Zourabichvili était de se maintenir illégalement au pouvoir en empêchant les élus de nommer son successeur.

Le parti au pouvoir a plutôt choisi de convoquer le parlement en passant outre le refus de la présidente.

L’appui du parlement européen

Préambule : Pour comprendre ce qui suit, rappelons que l’Union européenne (UE) est dirigée par un parlement qui siège à Strasbourg, un exécutif (la Commission européenne) qui siège à Bruxelles, et par un Conseil européen qui réunit quatre fois par année les chefs d’État des 27 pays membres de l’UE.

Après avoir signé un accord d’association en 2014, et après avoir rempli une bonne partie des conditions préalables, la Géorgie a déposé officiellement sa candidature d’adhésion à l’Union européenne (UE) le 3 mars 2022.

Cette demande est d’abord refusée le 17 juin 2022, puis acceptée le 14 décembre 2023.

Toutefois, en juin 2024, le Conseil européen a décidé de geler le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE en raison de la loi adoptée par ce pays au sujet de la transparence de l’influence étrangère.

Pourtant, les États-Unis ont une loi semblable depuis 1938 : c’est la Foreign Agents Registration Act. Le Canada a adopté une loi similaire en juin 2024, soit la loi C-70. La France a fait de même, le mois suivant avec sa loi No 2024-850.

Depuis, les relations entre la Géorgie et l’UE se sont envenimées.

Lors des élections législatives d’octobre dernier, le parti Rêve géorgien a fait campagne, entre autres, en faveur des ‘valeurs géorgiennes’, en opposition aux valeurs jugées décadentes de l’Occident. Ce qui n’est rien pour plaire à l’UE.

À l’issue du scrutin, en dépit du rapport préliminaire indulgent de la mission d’observation internationale (dont nous avons parlé plus tôt), le parlement européen a adopté le 28 novembre une résolution rejetant les résultats des élections législatives géorgiennes.

Le jour même, le premier ministre géorgien gelait le processus d’adhésion à l’UE jusqu’en 2028, déclenchant aussitôt une nouvelle vague de protestations dans la capitale.

Plus tôt cette semaine, une délégation de six parlementaires européens ont participé à une marche de protestation contre le gouvernement. De plus, ils ont officiellement rencontré Salomé Zourabichvili.

On peut présumer, par exemple, que si des congressistes américains avaient non seulement contribué (comme ils l’ont fait) au financement du Convoi de la liberté à Ottawa, mais s’était rendus sur place pour se joindre aux contestataires, Ottawa les aurait accusés de s’immiscer dans les affaires intérieures du Canada et d’y susciter la révolte…

L’appui de la diplomatie française

À la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, n’a pas été invitée. Par ordre d’Emmanuel Macron.

Mais parmi la quarantaine de chefs d’État qui l’ont été, se trouvait Mme Salomé Zourabichvili, en tant que représentante de la Géorgie. Ce qui est conforme au protocole.

Ce qui l’est moins, c’est l’importance démesurée qui lui a été accordée dans l’attribution des places. Dans un pays comme la France, toute dérogation aux règles protocolaires prend une importance considérable.

Normalement, Donald Trump aurait dû être entouré, en ordre décroissant, par les plus importants alliés des États-Unis. Or Mme Zourabichvili a été placée dans la rangée derrière lui, à deux mètres sur sa gauche.

Salomé Zourabichvili et Donald Trump à la cathédrale Notre-Dame de Paris

Profitant d’un instant où elle se trouvait dans son champ de vision, Mme Zourabichvili s’est dressée de son siège et s’est penchée vers le président américain pour prendre l’initiative de se présenter à lui.

Ce qui, strictement, constitue un incident diplomatique mineur; on ne décide pas de se présenter à l’homme le plus puissant du monde; on attend de lui être présenté.

Contrairement à Volodymyr Zelensky — qui a obtenu une rencontre en tête-à-tête avec Donald Trump en présence d’Emmanuel Macron — Mme Zourabichvili a rencontré quelques instants Donald Trump un peu avant le diner d’État (note : au Québec, le repas du soir est appelé souper). Ce repas fut servi aux dirigeants politiques venus pour l’occasion.

Sur son compte X, Mme Zourabichvili a affirmé avoir eu une discussion ‘profonde’ avec Donald Trump au sujet des élections volées en Géorgie et de la répression violente des manifestations pro-européennes.

Salomé Zourabichvili et Donald Trump au palais de l’Élysée

Les traits tirés par le décalage horaire et l’estomac vide, le président américain était certainement bien disposé à une discussion profonde au sujet d’un petit pays dont il ignore probablement dans quelle partie du monde il est situé.

Cela devait tellement l’intéresser…

L’importance considérable que la diplomatie française a accordée à la présidente de la Géorgie contribue à son image d’égérie de la démocratie géorgienne alors qu’en réalité, l’objectif qu’elle poursuit est d’y provoquer un coup d’État.

Mardi dernier, à l’occasion d’une conversation téléphonique avec Bidzina Ivanishvili (l’éminence grise du régime), Emmanuel Macron a exigé la libération des manifestants qui, selon lui, ont été arrêtés arbitrairement.

De plus, il a condamné la violence exercée contre les protestataires par les forces de l’ordre. Une violence qui, entre nous, n’est pas différente de celle qu’il a exercée contre les Gilets jaunes dans son propre pays.

Dans une vidéo publiée aujourd’hui sur YouTube, Emmanuel Macron a invité le peuple géorgien à reprendre en main son destin, ce qui est une manière à peine voilée de les appeler à la révolte, voire à la révolution.

La situation au 14 décembre 2024

Plus tôt aujourd’hui, un Collège électoral (formé de 150 députés et de 150 représentants régionaux) a nommé le successeur de Salomé Zourabichvili. Le mandat de la présidente sortante se termine officiellement dans deux semaines.

Mais celle-ci n’entend pas quitter son poste. Considérant que le nouveau parlement est illégitime parce qu’issue d’une fraude massive, la présidente estime que les 150 députés qui composent la moitié du Collège électoral n’ont pas le pouvoir de participer au choix de son successeur.

Celle-ci a déclaré : « Tant qu’il n’y aura pas de nouvelles élections et un parlement qui élira [mon successeur] selon de nouvelles règles, mon mandat se poursuivra [au-delà de son terme légal, le 29 décembre 2024].»

Le résultat, c’est que la Géorgie se retrouve avec deux présidents qui, chacun, invoque sa légitimité.

Même si de nombreux manifestants entendent servir de boucliers humains pour empêcher les forces de l’ordre d’expulser Salomé Zourabichvili du Palais présidentiel, il est douteux qu’ils puissent protéger l’édifice jour et nuit à l’approche du temps des Fêtes.

Salomé Zourabichvili est, de loin, la personnalité la plus populaire parmi celles opposées au gouvernement. Si elle ne s’enfuit pas à l’Étranger, le gouvernement sait que l’emprisonner (sous l’accusation de sédition, par exemple) et l’empêcher de communiquer avec l’extérieur de sa cellule est la manière la plus facile de décapiter l’opposition.

Par contre, si des puissances étrangères organisent en Géorgie un massacre comme celui survenu à Kyiv en 2014, ils provoqueront une indignation populaire qui sera analogue à celle qui a chassé du pouvoir le président pro-russe, élu démocratiquement en Ukraine.

Si cela devait être le cas, Salomé Zourabichvili sera la personne la plus crédible pour diriger le pays et reviendra au pouvoir auréolée de gloire.

La question n’est donc plus de savoir quand la Géorgie sera le théâtre d’un coup d’État mais qui le commettra.

Références :
Constitution of Georgia
Election en Géorgie : « Deux présidents vont revendiquer leur légitimité », s’inquiète le constitutionnaliste David Zedelachvili
En Géorgie, les manifestants sont prêts « à défendre physiquement » la présidente Salomé Zourabichvili, qui refuse de remettre son mandat
Entretien avec Bidzina Ivanichvili, Président honoraire du Rêve géorgien
EU Parliament delegation visits Georgia and marches with pro-EU protesters
EU halts Georgia’s accession to the bloc, freezes financial aid over much-criticized law
Georgian Charter: President Proposes Unified Goals for Short-Term Parliament, Technical Government
Giorgi Gakharia a signé la « Charte géorgienne » (en géorgien)
La Géorgie repousse à 2028 son objectif d’entrée dans l’UE, sur fond de crise électorale
Le Coche et la Mouche
Législatives en Géorgie : la présidente refuse une convocation du parquet, qui a ouvert une enquête pour « falsification présumée » des élections
L’engrenage ukrainien
Macron Scolds Ivanishvili, Calls for Inclusive Dialogue
Message vidéo du Président de la République au peuple géorgien (transcription écrite)
Monsieur le Président Emmanuel Macron – Message aux Géorgiens (vidéo)
Opposition Parties Sign Georgian Charter
President Says She Will Present Technical Government Before Elections, Calls on Signatories to Fully Follow Georgian Charter’s Letter
Procédure d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne
Résumé de géopolitique mondiale (1re partie)
Speech Delivered by H.E. Salome Zourabichvili
Ukraine : l’histoire secrète de la révolution de Maïdan
Zbigniew Brzeziński

Parus depuis :
Businesses Back Georgian Protests as Crisis Disrupts Economy (2024-12-21)
CEC Rejects President’s Allegations of Vote-Rigging Amid Growing International Scrutiny of October 26 Elections (2024-12-24)

Pour consulter en ordre chronologique tous les textes de cette série consacrée à l’histoire récente de la Géorgie, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Géorgie sur la voie d’un coup d’État (1re partie)

Publié le 13 décembre 2024 | Temps de lecture : 8 minutes

Introduction

À l’issue des élections législatives du 26 octobre dernier, le parti Rêve Géorgien a été reporté au pouvoir avec 54,1 % des votes. Cette victoire a été confirmée par la Commission électorale du pays.

Aux élections législatives précédentes (celles de 2020), Rêve Géorgien avait également remporté le scrutin. Une victoire qui fut contestée par les partis d’opposition. Ceux-ci avaient aussitôt organisé d’importantes manifestations réclamant de nouvelles élections.

Toutefois, après un mois de protestations de plus en plus violentes, les États-Unis, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe demandaient à l’opposition d’accepter le résultat du scrutin et de siéger au parlement.

Cette fois-ci, on assiste à un scénario semblable. Avec la différence que plusieurs pays occidentaux mettent ouvertement en doute la validité du scrutin et donc, la légitimité du gouvernement réélu.

La contestation des résultats

La mission d’observateurs étrangers

Dès le lendemain du scrutin, la mission d’observation soutenue par le Parlement européen et l’Otan remettait un rapport préliminaire qui signalait des irrégularités mineures qui ne remettaient pas en question les résultats du scrutin.

Ce qui n’a pas empêché l’opposition de soutenir faussement que ce rapport prouvait que les élections avaient été l’objet de fraudes massives.

My Vote

Les partis d’opposition s’appuient également sur les conclusions de My Vote, une ‘mission d’observation’ composée d’ONG géorgiennes opposées au parti au pouvoir et qui dit avoir observé des irrégularités majeures dans plusieurs circonscriptions.

Le truffage des boites de scrutin

Une des ‘preuves’ de My Vote, ce sont des clips vidéos qui montrent des personnes qui truffent des boites de scrutin de plusieurs bulletins de vote en présence de témoins impassibles.

Évidemment, cela constitue une fraude électorale. On se surprend que les malfaiteurs aient opéré à la vue de tous, le tout étant même enregistré par les caméras de téléphones multifonctionnels.

Dans chaque cas, les enquêtes policières ont révélé qu’il s’agissait de mises en scène réalisées par les opposants afin de servir de ‘preuves’ si, par la suite, l’issue du scrutin ne leur convenait pas.

Les sondages

Les firmes américaines Edison Research et HarrisX sondent les électeurs à la sortie des bureaux de vote. À cette fin, un électeur sur 7 ou sur 9 est approché par leurs sondeurs.

Selon les résultats d’Edison Research et d’HarrisX, le parti Rêve Géorgien aurait obtenu respectivement 40,9 % ou 44,4 % des suffrages, et non 54,1 %.

Le site Edison Research ne fournit aucun détail quant à ces résultats. Le 28 octobre dernier, j’ai écrit à cette firme pour demander deux précisions.

Premièrement, pour savoir quelle était la répartition territoriale des 115 bureaux de scrutin à la sortie desquels ils ont interrogé les électeurs. Et deuxièmement, pour savoir si cette firme a constaté une différence entre les préférences des électeurs des régions rurales et ceux des villes.

À ce jour, je n’ai pas reçu de réponse.

À l’opposé, la firme HarrisX a dévoilé les détails de sa méthodologie. Elle a approché 45 054 électeurs à la sortie de 125 bureaux de scrutin. Parmi ceux-ci 12 007 personnes ont accepté de répondre, soit un taux de participation de seulement 26,6 %.


 
Donc, malgré un taux d’abstention de 73,4 %, cette firme soutient catégoriquement que les résultats officiels étaient ‘tout simplement, statistiquement impossibles’.

L’opacité du papier des bulletins

L’Association des jeunes avocats de Géorgie a également demandé l’annulation du scrutin (et donc, réclamé de nouvelles élections) parce que les bulletins de vote n’avaient pas été imprimés sur du papier suffisamment épais.

Ainsi, là où les boites de scrutin étaient transparentes, il état possible de voir le choix de l’électeur. Ce qui compromettait le caractère sacré de la confidentialité du vote.

Après une victoire devant le tribunal de première instance, l’ONG a perdu en appel parce que le tribunal a estimé qu’aussi souhaitable qu’eût été l’impression sur du papier parfaitement opaque, cela n’a pas empêché les gens de voter.

Les manifestations

Que ce soit contre les Gilets jaunes en France, contre le Convoi de la liberté à Ottawa, ou contre les campements pro-palestiniens sur les campus américains, l’objectif des forces policières est de rétablir de l’ordre.

À cette fin, les policiers (ou les soldats) appliquent la force qui leur est nécessaire pour prévaloir. Plus les manifestants résistent, plus ils subissent la répression des forces de l’ordre.

Ces jours-ci, des dizaines de milliers de manifestants protestent chaque soir dans la capitale géorgienne. Même si on nous dit que la contestation se serait répandue dans une quarantaine de municipalités, cette prétention ne s’appuie sur aucune image (photo ou vidéo) qui nous permettrait d’en juger.

Les images qui nous parviennent de la capitale géorgienne sont éloquentes.

D’une part, elles nous montrent la brutalité de la répression policière. Cette brutalité est analogue à celle des corps policiers québécois contre les ‘Carrés rouges’ lors du Printemps érable. On se rappellera qu’au Québec, on avait cassé des dents, fracturé des mâchoires, provoqué des commotions cérébrales, et rendu borgne un protestataire.

D’autre part, elles nous permettent de voir que des dizaines de protestataires utilisent de dispendieux pointeurs au laser (de qualité dite ‘militaire’). Ceux-ci peuvent endommager la vue. En raison de leur cout, ces armes sont très certainement fournies gratuitement par des forces qui se tapissent dans l’ombre.

Conclusion

Lorsque le général al-Sissi est élu ou réélu en Égypte avec 96 % des suffrages en 2014, 97 % en 2018, et 90 % en 2013, il ne semble venir à l’esprit d’aucun gouvernement occidental que ces élections puissent être truquées.

En Géorgie, il n’existe aucune preuve sérieuse que les élections législatives de 2024 ont été l’objet de fraudes massives.

En raison des caractéristiques sociologiques de la population géorgienne, les résultats officiels des dernières élections législatives sont plausibles.

Ce qui n’empêche pas les opposants, les reporters et les chroniqueurs de nos médias, les invités sur les plateaux de nos télévisions, et presque tous les chefs d’État occidentaux d’affirmer catégoriquement que le gouvernement géorgien est illégitime.

La table est donc mise pour qu’en Occident, on voit d’un bon œil son renversement.

Dans notre prochain texte, nous examinerons le rôle central joué à ce sujet par la présidente de ce pays, Salomé Zourabichvili, avec l’appui de la diplomatie française.

Références :
Après la victoire du parti au pouvoir, la Géorgie s’éloigne de l’UE
Breaking: HarrisX Releases Final Georgia 2024 Exit Poll Analysis
Edison Research: 13-Percentage Point Difference Between Exit Polls and Official Election Results Suggests Vote Manipulation
Élections législatives en Géorgie : entre aspirations européennes et pressions russes ?
En Géorgie, des milliers de manifestants pro-européens protestent devant le parlement
EU halts Georgia’s accession to the bloc, freezes financial aid over much-criticized law
Géorgie : le gouvernement exclut de nouvelles législatives malgré la crise politique
Géorgie : près de 150 personnes interpellées lors de manifestations pro-européennes
Géorgie : un manifestant tire des feux d’artifice en rafale contre des policiers
HarrisX Final Georgia 2024 Exit Poll Analysis Reveal Statistically Unexplainable Data Discrepancies
HarrisX Releases Final Georgia 2024 Exit Poll Analysis
Is this the beginning of the end of the exit poll?
« La seule option, maintenant, en Géorgie, c’est la révolution » : la ville de Tbilissi en effervescence contre le gouvernement
Les armes offensives des protestataires géorgiens
Les résultats de l’élection législative en Géorgie
My Vote Demands Annulment of Results in 246 Election Precincts Citing “Grave Violations”
Preliminary Report of the International Election Observation Mission
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ?

Pour consulter en ordre chronologique tous les textes de cette série consacrée à l’histoire récente de la Géorgie, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les armes offensives des protestataires géorgiens

Publié le 12 décembre 2024 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Hier, le président Emmanuel Macron a pris l’initiative d’appeler Bidzina Ivanishvili, l’éminence grise du parti au pouvoir en Géorgie.

À l’occasion de cet entretien qui a duré environ une heure, le président français a demandé la libération de tous les protestataires arrêtés arbitrairement et exigé le respect des libertés d’expression et de rassemblement.

Le communiqué émis par le palais de l’Élysée précise :

[Le Président de la République] a condamné les intimidations contre les représentants de la société civile et de l’opposition ainsi que les violences des forces de l’ordre contre les manifestants pacifiques et les journalistes.

Effectivement, depuis le 28 novembre dernier, des manifestations ont eu lieu quotidiennement dans la capitale géorgienne. Celles-ci sont de plus en plus violentes. Une violence qui s’est légèrement estompée depuis peu.

Mais opposent-elles des forces de l’ordre brutales à des manifestants pacifiques comme le suggère le président français, à l’instar de l’ensemble de la presse occidentale ?

Le critère qui distingue des manifestations pacifiques de celles qui ne le sont pas est simple; dès que des armes offensives contre les forces de l’ordre sont utilisées au cours d’une manifestation, celle-ci cesse d’être pacifique.

Pour cela, il n’est pas nécessaire que tous les protestataires soient violents ou que la majorité d’entre eux le soient; il suffit que dans la masse des protestataires, il y ait un nombre significatif de personnes dotées d’armes offensives.

Or c’est le cas en Géorgie.

Les projectiles pyrotechniques

Au cours des affrontements, les forces policières ont tiré des balles de caoutchouc et utilisé des matraques, des bondonnes de poivre de Cayenne, des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

Rappelons que ce sont les armes répressives que les forces de l’ordre québécoises ont utilisées en 2012 pour réprimer la contestation étudiante lors du ‘Printemps érable’.

Qu’en est-il chez les manifestants géorgiens ?
 


 
En Géorgie, on a pu voir des pièces pyrotechniques exploser sur la façade du parlement alors que d’autres, pointées à l’horizontale vers les forces de l’ordre, visaient à les blesser de leurs tisons brulants.

À partir des interrogatoires réalisés auprès des protestataires arrêtés, la police a appris que ces armes étaient distribuées par certains partis d’opposition.

Les descentes policières qui ont suivi aux sièges sociaux des partis concernés ont permis la saisie de ces armes et l’arrestation des responsables.

Ce qui a aussitôt été condamné par l’Union européenne comme une tentative de museler l’opposition et d’intimider ses représentants.

Depuis ce temps, la vente des feux d’artifice est interdite.

Les pointeurs laser


 
Dans les reportages qu’on nous montre des manifestations dans la capitale géorgienne, on peut voir que de nombreux protestataires utilisent des pointeurs au laser.


 
Leur lumière est verte, leur faisceau est plus large et ils sont beaucoup plus puissants que les stylos laser utilisés par les conférenciers.

Sur le site d’une entreprise qui fabrique de tels pointeurs, on trouve la mise en garde suivante :

Ne jamais diriger un de ces pointeurs laser surpuissants vers une personne et surtout ne pas viser ses yeux ou son visage. Le rayonnement du laser peut endommager gravement les yeux.

En somme, lorsque de nombreux protestataires pointent ces rayons vers les policiers, cela vise à les aveugler (dans tous les sens du mot).

Pourtant, rares sont les reportages occidentaux qui soulignent l’utilisation de ces pointeurs laser alors qu’ils constituent une caractéristique spécifique des manifestations géorgiennes.

Personne ne trouve suspect que des dizaines de Géorgiens aient eu la même idée en même temps, soit de s’équiper de pointeurs laser dont le prix varie de cent-cinquante à plus de mille dollars chacun.

Est-il possible qu’un parti de l’opposition — voire une puissance étrangère — subventionne l’achat ou fournisse ces armes à l’opposition géorgienne ?

Jusqu’ici, les forces de l’ordre ne semblent pas avoir remonté à la source de cette fourniture aux manifestants.

Conclusion

Jusqu’ici, plus de 400 personnes ont été arrêtées (dont trois chefs de partis d’opposition), un grand nombre de personnes ont été blessées (dont 50 journalistes et plus de 42 policiers).

Toutefois, le narratif occidental — repris implicitement par Emmanuel Macron — qui oppose des policiers à la solde d’un brutal gouvernement pro-russe à de paisibles manifestants luttant pour la démocratie parlementaire est simpliste et fallacieux.

Ce qui se passe en Géorgie est la préparation d’un coup d’État semblable à celui survenu en Ukraine en 2014.

Références :
Entretien avec Bidzina Ivanichvili, Président honoraire du Rêve géorgien
Feux d’artifices et lasers, meilleurs alliés des manifestants géorgiens
Macron Scolds Ivanishvili, Calls for Inclusive Dialogue
PL-E Pro Pointeur Laser Vert 10000mW 520nm Ultra Puissant
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ?
Ukraine : l’histoire secrète de la révolution de Maïdan

Paru depuis : Facing Resistance, Georgian Dream Rushes in Repressive Laws (2024-12-17)

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Écrit par Jean-Pierre Martel