Faits divers No 45

Publié le 29 février 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

Selon Pascal Lamy, ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, l’animosité grandissante des habitants des pays développés à l’égard de la mondialisation ne découle pas directement de l’ouverture des marchés, mais du partage inéquitable des gains qu’il permet de réaliser.

Par exemple, en trois jours, les patrons du Royaume-Uni ont gagné autant que les salariés de ce pays pour l’année entière.

Cette opposition est très faible dans les pays qui ont les meilleurs mécanismes de redistribution de la richesse, notamment dans l’Europe du Nord.

Chez les dirigeants de l’Union européenne, les réticences à l’égard de nouveaux traités de libre-échange sont liées à la crainte que la concurrence de pays dont les normes sanitaires et environnementales sont inférieures les oblige à abaisser les leurs.

Références :
En trois jours, les patrons britanniques ont gagné autant que les salariés pour l’année entière
La dérangeante marche de la mondialisation


 
Selon une étude comparative réalisée à partir des données de la CIA World FactBook et des palmarès du Fortune Global 500, parmi les cent plus riches entités économiques, 31 sont des États et 69 sont des multinationales.

Référence : Corporations running the world used to be science fiction – Now it’s a reality


 
De toute l’histoire canadienne, la seule province qui s’est retrouvée en défaut de paiement — en d’autres mots, qui s’est retrouvée au bord de la faillite — est l’Alberta, en 1935.

Parmi les provinces qui ont aidé l’Alberta à se remettre à flot, il y eut le Québec, moins affecté par la Grande Dépression en raison de son économie plus diversifiée.

La Deuxième Guerre mondiale différa la recherche de mesures préventives. Cette recherche aboutit à la mise sur pied de la péréquation canadienne en 1957, dont l’Alberta fut une des premières bénéficiaires.

Référence : La péréquation ? Un marché de dupes


 
Au moins 240 000 militaires américains sont déployés dans le monde dans plus de 172 pays. Entre autres, ils sont :
• 40 000 au Japon
• 36 000 en Allemagne
• 23 500 en Corée du Sud
•   8 000 au Royaume-Uni et
• près de 1 500 en Turquie.

En plus, 37 813 militaires américains sont déployés dans des lieux gardés secrets.

Référence : Copel É. US go home ?. La Revue 2018; no 75: 45.


 
L’Italie souffre d’une fuite des cerveaux.

5,4 millions d’Italiens vivent à l’Étranger, ce qui représente dix pour cent de la population du pays.

Ce sont surtout des jeunes qui s’expatrient. Par exemple, 77 % des Italiens qui ont immigré au Royaume-Uni depuis 2002 avaient entre 18 et 34 ans à leur arrivée.

Dans un marché du travail où priment les relations personnelles et l’ancienneté, les jeunes diplômés sont sous-employés et sous-payés. Conséquemment, le taux de chômage chez les jeunes y avoisine 35 %.

Après le Japon, l’Italie est le deuxième pays où la proportion des 65 ans est la plus élevée au monde.

Référence : Marbot O. L’exode, malgré la reprise. La Revue 2018; no 75: 94.


 
Entre 2012 et 2017, la société fédérale Exportation et Développement Canada a appuyé l’industrie pétrolière et gazière canadienne à hauteur de 62 milliards$ et l’industrie des technologies vertes (bien développée au Québec) à hauteur de 5 milliards$.

Référence : Canada First, de Macdonald aux Trudeau


 
4 % du contenu Internet est en français contre 51 % en anglais, 5 % en espagnol et 2 % en Mandarin.

Référence : Anonyme. Quizz : Le monde d’aujourd’hui. La Revue 2018; no 75: 142.


 
La SOCAN est la plus grande société de gestion de droits d’auteur en musique au Canada.

Ses membres ont reçu en moyenne 67$ pour l’année 2019 en redevances numérique pour la vente de musique en ligne (ex.: ITunes Store) et pour leur diffusion en continu (ex.: Spotify).

En établissant des taux de redevance faméliques, la diffusion en continu a consisté à affamer les créateurs pour engraisser les diffuseurs qui vivent à leurs dépens.

Référence : Collecte record mais redevances décevantes


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

Laissez un commentaire »

| Faits divers | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La freguesia de la cathédrale de Porto

Publié le 28 février 2020 | Temps de lecture : 9 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer

Abréviation de ‘siège épiscopal’, est le nom de la paroisse de la cathédrale. Son territoire de 48 hectares correspond également à celui de l’unité administrative (ou freguesia) homonyme.

Le diaporama qui lui est consacré est divisé en trois parties :
• du Teatro Nacional São João à la rive du Douro
• les environs de la gare São Bento
• les environs du Sé.

Du Teatro Nacional São João à la rive du Douro

Au cout de 5€, on peut visiter le Théâtre national Saint-Jean (de 0:08 à 0:20).

Inaugurée en 1798, la salle connue sous le nom de Théâtre royal de Porto fut détruite par un incendie en 1908 et rouverte en 1920.

Puis elle devint un palace cinématographique et finalement redevint une salle de théâtre.

La visite permet de voir les coulisses, la loge des comédiens, l’arrière-scène, etc.

Cette visite s’adresse aux passionnés de théâtre. Ceux qui, comme moi, s’attendent à y voir l’opulence d’une salle d’opéra seront déçus; la salle principale est assez quelconque.

Son seul intérêt est son plafond, dont les couleurs jurent depuis que la salle, originellement dans des teintes jaunâtres, a été repeinte dans un rouge chocolaté.

De 0:24 à 0:26, il s’agit de l’Edificio do Governo Civil, datant du XVIIIe siècle. C’est aujourd’hui un petit centre commercial, abritant des boutiques d’artisans.

De 0:27 à 0:33, on se dirige vers l’Igreja de Santa Clara (église des Clarisses). En voie de restauration, il s’agit d’une des églises les plus merveilleuses de Porto. Malheureusement, la photographie y est interdite.

De plan rectangulaire, elle renferme un maitre-autel et des autels latéraux en bois doré parmi les plus beaux de Porto après ceux de l’église Saint-François (dans la freguesia de São Nicolau).

De 0:38 à 0:43, on voit ce qui reste de la Muralha Fernandina. Cette muraille protectrice fut la seconde érigée à Porto. Construite au XIVe siècle après la tentative d’invasion du roi de Castille, elle fut terminée sous le règne du roi Ferdinand Ier de Portugal (d’où son nom).

On la détruisit presque complètement au XVIIIe siècle.

Né à Porto en 1988, l’architecte et artiste de rue Frederico Draw a réalisé la murale AN.FI.TRI.ÃO en 2015 sur le chemin qui mène au pont Dom-Luís (à 0:44). À noter, le mot portugais anfitrião se traduit par hôte en français).

Les environs de la gare São Bento

Cette partie du diaporama débute par deux murales d’Hazul sur la rue Largo dos Lóios.

De 1:01 à 1:07, nous nous arrêtons au restaurant La Maison Rouge, où nous prenons une spécialité culinaire du Portugal (à 1:03); la francesinha (ce qui signifie ‘petite française’).

Ce mets s’apparente au croque-monsieur parisien, à la différence qu’il est recouvert de sauce brune. Les Portuans y vouent un culte semblable à celui que les Québécois vouent à la poutine.

De 1:11 à 1:35, il s’agit de la gare ferroviaire São Bento (ou Saint-Benoit), édifiée en 1896 par José Marques da Silva.

Sa salle des pas perdus est décorée de magnifiques azuléjos composés de vingt-mille tuiles créées en 1930 par le céramiste Jorge Colaço (né à Porto) décrivant des faits marquants de l’histoire du pays.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le mot azuléjo ne vient pas d’azul (bleu en portugais) mais de l’arabe al zulaydj, ce qui signifie ‘petite pierre polie’, désignant chaque pièce d’une mosaïque.

Connu dans de nombreux pays depuis des siècles, cet art a atteint son apogée au Portugal au XVIIIe siècle.

À Lisbonne, en 1755, les édifices qui avaient résisté au séisme étaient souvent endommagés. Plutôt que de simplement calfeutrer les fissures, le recouvrement de plaques de faïence est soudainement devenu une mode.

Cette mode s’est répandue, donnant aujourd’hui un cachet particulier aux édifices du pays.

À 1:39, on voit la Fonte de la Rua Cham, aménagée en 1852, suivie de l’Igreja da Ordem do Terço.

Construite au XVIIIe siècle par João Joaquim Alão, l’église est dédiée à Notre-Dame du Rosaire. Sa façade rococo, décorée d’azuléjos non figuratifs, est dominée par une fenêtre centrale en forme d’ostensoir.

Les environs du Sé

À l’intérieur des remparts qui ceinturaient cette colline (à 1:48), on édifia à partir de 1110 une cathédrale-forteresse de style roman qui fut complétée un siècle plus tard et décorée principalement au XVIIIe siècle.

À proximité de la cathédrale, on trouve deux fontaines.

Celle au nord est la Chafariz do Anjo São Miguel (à 1:51). Dessinée par Niccoló Nasoni, elle est ornée d’un bas-relief en marbre blanc illustrant l’archange saint Michel. Au-dessus se dresse une statue de ce dernier, au sommet d’une colonne (hors-champ).

Celle à l’ouest est la Chafariz de Rua Escura (à 2:00). Originellement construite au XVIIe siècle sur la Rua Escura (ou rue Sombre), cette fontaine fut déménagée sur son site actuel en 1940.

Surmonté des armoiries du Portugal et entouré de deux figures féminines, on voit au centre un pélican : l’eau coulait autrefois de sa poitrine.

Cette fontaine fait allusion au mythe ancien de la mère qui perce sa propre chair pour nourrir ses oisillons (ici au nombre de trois). Elle symbolise le dévouement de la mère pour ses petits.

À 2:04, on voit une statue équestre de Vímara Peres érigée en 1968 pour célébrer le millième anniversaire de la libération de Porto de la domination musulmane.

À l’origine, Porto s’appelait ‘Cale’. À la conquête romaine, le nom du port fut latinisé à ‘Portus Cale’. Les Maures (de religion musulmane) occupèrent la ville pendant quelques siècles, connue alors sous le nom de ’Portucale’, une déformation de son nom latin.

En 868, pour le compte du roi de Galice, le seigneur Vímara Peres chassa les Maures de la vallée du Douro et y fonda un duché auquel il donna le nom ‘Portucale’ (dont découle le nom actuel du pays).

Quant à la ville, elle perdit son suffixe pour s’appeler simplement Portus, puis Porto.

En 1732, sur le flanc gauche de la cathédrale, l’architecte italien Niccoló Nasoni a fait ajouter une loggia baroque au fond de laquelle on peut voir des azuléjos (à 2:06). En soutenant ce côté de l’église, cette loggia joue le même rôle que des arcs-boutants.

La colonne torsadée qu’on voit à 2:08 fut créée en 1945 à partir d’une gravure de 1797. Les crochets métalliques (à 2:10) de la colonne d’origine servaient à la pendaison des condamnés à mort.

À 2:12, on distingue au loin le portail baroque que Nasoni a ajouté en 1772 à l’entrée de la cathédrale, adoucissant ainsi la sévérité de l’édifice.

Si on exclut la rosace, la cathédrale de Porto ne possède pas de vitraux. Les meurtrières de sa façade soulignent son aspect défensif et sa vocation de refuge pour la population en cas d’attaques ennemies.

Le maitre-autel (de 2:14 à 2:19) a été conçu par Santos Pacheco et exécuté par Miguel Francisco da Silva entre 1727 et 1729.

De 2:30 à 2:35, on voit la chapelle du Saint-Sacrement (exécuté entre le XVIe et le XIXe siècle) dont l’autel est en argent massif.

À 2:42, les fonts baptismaux sont surmontés d’un bas-relief en bronze d’António Texeira Lopes décrivant le baptême du Christ.

Le cloitre adjacent à la cathédrale (de 2:50 a 3:36) a été construit à la fin du XIVe siècle. Ses murs sont décorés d’azuléjos de Valentin de Almeida datant du début du XVIIIe siècle.

À 3:02, on y voit le sarcophage de Jean Gordo, surmonté de son gisant, décoré de la Cène, et reposant sur des têtes de lions. Jean Gordo fut un chevalier hospitalier au service du roi Denis Ier.

De 3:04 à 3:06, nous sommes dans la sacristie.

À l’étage, on peut voir (de 3:14 à 3:18) la salle capitulaire dont le plafond est décoré de peintures du XVIIIe siècle réalisées par Giovani Battista Pachini.

La Capela de São Vincente (de 3:24 à 3:26) était originellement dédié à Notre-Dame-de-la-Santé. Sous une voute à caissons en granite, son retable en bois doré a été exécuté au XVIIIe siècle par Rafael de Mendonça. À noter : son tabernacle circulaire présenté par deux allégories.

Le côté gauche de la chapelle (à 3:26) est décoré de cinq panneaux polychromes exécutés au XVIIIe siècle. Ils représentent des scènes du Nouveau Testament et sont surmontés d’une peinture sur bois représentant la Crucifixion.

En face d’eux, sur le côté droit de la chapelle, on voit cinq scènes de l’Ancien Testament surmontées d’une peinture sur bois représentant la Résurrection.

De 3:38 à 3:55, nous procédons à une visite guidée de l’archevêché.

Pendant des siècles, l’archevêque de Porto était l’homme le plus puissant du Portugal. Son palais épiscopal, remodelé dit-on par Nazoni au XVIIIe siècle, témoigne de sa richesse.

Lorsque le temps le permet, le guide ouvrira une fenêtre qui donne sur le Douro (à 4:00). Ce jour-là, des amateurs de motomarine s’ébattaient joyeusement sur le fleuve.


Détails techniques : Le diaporama présente un clip vidéo et 117 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5 mark II.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (60 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (38 photos), le M.Zuiko 25 mm F/1,2 (15 photos), et le M.Zuiko 75 mm F/1,8 et l’hypergone 8 mm F/1,8 (2 photos chacun).

Laissez un commentaire »

| Photos de Porto, Photos de voyage, Photos du Portugal, Vidéos | Mots-clés : , , , , , , , , , , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Délocalisation de la production des médicaments et géopolitique

Publié le 27 février 2020 | Temps de lecture : 3 minutes

C’est bien connu; les enfants qui toussent le font sans se soucier de la propagation de leurs microbes.

Lundi dernier, une famille dont le bébé toussait a été expulsée d’un avion en partance pour Paris à la suite de la plainte d’une autre passagère.

Pendant ce temps, des millions de voyageurs à travers le monde diffèrent leurs vacances, préférant voir comment l’épidémie de Covid-19 évoluera.

Représentant 290 compagnies aériennes (qui assurent 82 % du trafic aérien mondial), l’Association internationale du transport aérien estime que ses membres perdront 27,8 milliards$ en 2020.

À cela s’ajoutent les pertes des autres partenaires de l’industrie touristique; hôtels, restaurants, agences de voyages, etc.

Aujourd’hui, on apprend que l’Arabie saoudite interdira temporairement l’entrée sur son territoire à tous les pèlerins étrangers et que le Japon craint pour la tenue des Jeux olympiques qu’elle doit accueillir cet été.

En provoquant la mise en quarantaine de villes entières, le Covid-19 perturbe l’approvisionnement en matières premières et en produits finis.

Ces jours-ci, les indices boursiers fléchissent légèrement en raison des incertitudes que fait planer le coronavirus sur l’économie mondiale.

Basée sur de faibles données scientifiques, la rumeur se répand aujourd’hui selon laquelle la chloroquine (un vieux médicament contre la malaria) serait efficace contre le Covid-19.

Indépendamment de la véracité de cette rumeur, imaginons qu’un médicament déjà commercialisé depuis longtemps apparaisse soudainement comme le seul traitement efficace et peu couteux contre le coronavirus.

En pareil cas, il y a de très bonnes chances que ce médicament soit fabriqué exclusivement en Chine ou en Inde.

Le Canada a perdu la presque totalité de sa capacité de produire des ingrédients actifs et des médicaments finis, laissant son industrie pharmaceutique délocaliser sa production en Chine ou en Inde afin de réaliser des économies d’échelle.

En conclusion à un texte paru en 2011, j’écrivais :

Le jour où l’approvisionnement en médicaments sera jugé aussi stratégique que l’approvisionnement en pétrole, les gouvernements seront davantage soucieux d’établir des règles qui garantissent à leurs citoyens l’accès ininterrompu en médicaments essentiels à leur vie.

Références :
COVID-19 : l’antimalaria chloroquine, une piste très préliminaire
Jeux de Tokyo et COVID-19 : trop tôt pour s’alarmer, dit l’OMS
L’affaire Huawei : dure pour le Canada, la vie de caniche américain
L’épidémie du COVID-19 coûterait 30 milliards au secteur aérien
Les marchés prennent la mesure de la propagation
Les pénuries de médicaments
Microsoft n’atteindra pas certains objectifs financiers en raison du COVID-19
Terres rares : l’arme secrète de Pékin dans sa guerre commerciale contre Washington ?
Un bébé tousse? Qu’on l’expulse de l’avion!

Parus depuis :
Plus d’un million de masques retenus en Inde (2020-03-30)
Des médicaments indiens qui rendent malade (2023-05-21)
Emmanuel Macron veut relocaliser en France la production de 50 médicaments prioritaires (2023-06-13)

2 commentaires

| Économie, Géopolitique, Politique internationale, Sécurité | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La freguesia de Bonfim à Porto

Publié le 26 février 2020 | Temps de lecture : 5 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer

C’est quoi, une freguesia ?

Autrefois, ‘freguesia’ et ‘paróquia’ étaient synonymes de paroisse.

À la Révolution portugaise de 1911, on a divisé le pays en unités administratives. Le territoire de chacune d’elles coïncidait parfaitement avec celui de la paroisse dont elle adoptait le nom.

Ces communes ou circonscriptions furent désignées sous l’appellation générique de freguesias, obligeant les paroisses qu’elles chevauchaient à ne se désigner dorénavant que comme paróquias.

Plus récemment, des villes comme Porto et Lisbonne ont procédé à une réorganisation administrative qui a eu pour effet de fusionner des freguesias, donnant naissance à des arrondissements (qu’on continue d’appeler freguesias).

Puisque les diaporamas de Porto présenteront au total près de 1 600 photos, nous avons choisi de les diviser selon les anciennes freguesias (plus petites) plutôt que selon les deux grands arrondissements qui regroupent maintenant presque tous les quartiers touristiques de cette ville.

Bonfim

Bonfim signifie ‘bonne fin’ en portugais. La freguesia de Bonfim tire son nom de l’église (et de la paroisse) Notre-Seigneur-de-la-Bonne-fin (surnom religieux de Jésus de Nazareth).

Peuplé de près de vingt-cinq-mille personnes, Bonfim occupe une superficie de 3,05 km². C’est la freguesia la plus à l’Est parmi celles que nous visiterons.

Nous en verrons successivement :
• l’Igreja de Nossa Senhora da Esperança
• la Biblioteca Pública Municipal do Porto
• le Museu Militar do Porto et
• le Cemitério Prado do Repouso.

L’Igreja de Nossa Senhora da Esperança

La page-titre du diaporama montre le revêtement (ou calçada portuguesa) qui décore les trottoirs de l’avenue Rodrigues de Freitas.

Très variés, ces revêtements sont formés de pavés cubiques d’environ six centimètres de côté. Ces pavés sont en calcaire (blancs) ou en basalte (noirs).

De 0:09 à 0:11, on voit quelques-uns des graffitis éphémères qui sont imprimés ou peints sur papier, découpés à la main et collés ici et là dans la ville.

De 0:14 à 0:38, il s’agit de l’église Notre-Dame-de-l’Espérance.

Construite en 1746 selon les plans de Nicolau Nasoni — le plus célèbre architecte baroque de la ville — cette petite église peu connue des touristes est une des plus belles de Porto. On ne peut la visiter qu’au cours des offices religieux.

De plan rectangulaire, l’église est décorée de quatre autels latéraux encastrés et d’un maitre-autel, tous en bois doré et remarquablement bien exécutés.

La Biblioteca Pública Municipal do Porto

À quelques pas de là se trouve la bibliothèque municipale.

Créée sur ordre du roi Pierre IV du Portugal en 1833, la bibliothèque ne fut réellement aménagée qu’en 1842 dans l’ancien couvent de Santo António da Cidade (construit au siècle précédant). Elle devint publique en 1876.

Son entrée (de 0:42 à 0:44) est décorée d’azuléjos créés aux XVIIe et XVIIIe siècles et récupérés du couvent Saint-Barthélemy de Coïmbre, du réfectoire du monastère Saint-Benoit de Victoria, du couvent Sainte-Claire de Porto et du monastère Saint-Benoit d’Ave-Maria.

La fontaine au centre de la cour (à 0:45) provient du couvent Sainte-Claire de Porto.

La salle destinée aux enfants compte plus de sept-mille titres.

Le Museu Militar do Porto

Plus à l’est, on rencontre le Musée militaire de Porto (de 0:55 à 1:24).

Dans sa cour arrière, on y présente une petite collection de pièces d’artillerie d’un intérêt limité.

Toutefois, à l’intérieur de la bâtisse principale, le musée présente une collection ahurissante de seize-mille figurines de plomb réparties évidemment en plusieurs salles.

Disposées dans des vitrines, les figurines portent un numéro de référence dont on trouve la signification sur des fiches placées à proximité.

Certains sont des personnages historiques (hommes ou femmes) présentés individuellement. D’autres sont des bataillons ou des régiments entiers qui vont de l’antiquité à l’époque moderne.

Ce musée ravira les amateurs de soldats de plomb. Prix d’entrée : 3 euros.

Le Cemitério Prado do Repouso

À quelques pas du Musée militaire se trouve très justement un cimetière…

Aménagé en 1839, le cimetière du Pré de la tranquillité permet de constater la dévotion des Portuans (les citoyens de Porto) pour leurs parents et amis disparus.

Les allées principales sont bordées de monuments qui n’ont pas la splendeur de ceux de Prague, de Paris, de Barcelone ou de La Havane.

Mais ce qui est frappant, c’est de voir que presque toutes les tombes sont décorées de fleurs (artificielles ou naturelles) et/ou de lampions. Au moment de ma visite, de nombreux employés s’affairaient à nettoyer les pierres au sol ou à tailler les arbres.


Détails techniques : Le diaporama présente 49 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5 mark II.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (31 photos), M.Zuiko 25 mm F/1,2 (15 photos), et le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (3 photos).

Un commentaire

| Photos de Porto, Photos de voyage, Photos du Portugal | Mots-clés : , , , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


De Montréal à Porto

Publié le 25 février 2020 | Temps de lecture : 1 minute
Cliquez sur l’image pour démarrer

Ce court diaporama résume le vol direct de Montréal à Porto effectué sur les ailes d’Air Transat, les 26 et 27 septembre 2017.

Jusqu’à 0:19, nous sommes à l’aéroport de Dorval : de 0:28 à 0:40, à celui de Porto.

De 0:40 à 0:58, le métro nous transporte au studio — loué pour 25€ (35,95$Can) par jour — situé à quelques minutes de marche de la station de la Trinité (Trindade, en portugais).

Finalement, le diaporama donne un avant-gout de Porto (que nous verrons plus en détail au cours des prochaines semaines).


Détails techniques : Le diaporama présente 34 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5 mark II.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (27 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (4 photos), le M.Zuiko 25 mm F/1,2 (2 photos), et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1 photo).

Laissez un commentaire »

| Photos de Porto, Photos de voyage, Photos du Portugal | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Blocus ferroviaire : quand l’État prend le parti de compagnies étrangères contre ses propres citoyens

Publié le 23 février 2020 | Temps de lecture : 10 minutes

Le cas de Ben’s Deli vs la Maison Manuvie

La Maison Manuvie est une tour de 28 étages qui se dresse au 900 ouest du boulevard de Maisonneuve, à Montréal.

À l’origine, les promoteurs avaient l’intention de construire leur édifice sur le boulevard de Maisonneuve, mais du côté est de la rue Mansfield.


 
Le terrain convoité était celui de Ben’s Deli, un restaurant célèbre pour ses sandwichs à la viande fumée. Le décor de ce restaurant n’ayant pas été rafraichi depuis des décennies, on avait bon espoir d’acheter l’édifice pour une bouchée de pain.

Mais les promoteurs se sont heurtés à l’entêtement de la propriétaire, Jean Kravitz, veuve du dernier des trois fils du fondateur du restaurant, Ben Kravitz.

Note : en anglais, Jean est un prénom féminin (qu’on prononce comme des pantalons en denim).

Le restaurant et son terrain valaient environ 2,5 millions$. Même après avoir offert quatre fois plus, Mme Kravitz ne voulait rien entendre.

En conséquence, les promoteurs se sont rabattus sur le terrain de l’autre côté de la rue pour y ériger leur tour.

Quant au restaurant, ce fut peine perdue; il devait fermer ses portes en raison d’un conflit syndical, un an près l’échec des négociations avec la société immobilière.

Autochtones Wet’suwet’en vs le Coastal GasLink


 
Coastal GasLink est un gazoduc de 670 km qui doit traverser d’est en ouest la plus occidentale des provinces canadiennes.

Son promoteur est TC Energy, associé à l’hollandaise Royal Dutch Shell, la malaysienne Petronas, la coréenne Korea Gas Corporation, la japonaise Mitsubishi et PetroChina.

Sur la côte canadienne du Pacifique, les Wet’suwet’en constituent un peuple autochtone dont il ne reste plus que 3 450 personnes.

Le territoire qu’ils occupent est situé sur le passage du gazoduc.

De 2012 à 2014, pour l’ensemble du projet, TC Energy a patiemment obtenu l’appui de tous les dirigeants officiels des peuples autochtones concernés, y compris ceux des Wet’suwet’en.

Seuls se sont opposés les chefs traditionnels du peuple Wet’suwet’en. Et ce en dépit de 120 rencontres et de 1 300 échanges téléphoniques ou par courriel.

Jugeant trop couteuses les modifications exigées par ces derniers, la compagnie a décidé d’aller de l’avant.

Dès le début des travaux sur leur territoire, les Wet’suwet’en y ont fait obstacle.

Or il faut savoir que l’ex gouvernement Harper a fait modifier la loi canadienne de manière à ce que toute action citoyenne qui vise à nuire à la construction d’un oléoduc soit considérée comme un acte terroriste.

Conséquemment, les tribunaux de la province ont émis deux injonctions contre les Wet’suwet’en, la première en 2018 et l’autre l’année suivante.

Au début de cette année, la police fédérale (la RCMP) a procédé à des arrestations. Ce qui a mis le feu aux poudres et qui a incité, plus tôt ce mois-ci, d’autres peuples autochtones à bloquer le transport ferroviaire au pays.

Des milliers d’entreprises comptent sur ce mode de transport pour leur approvisionnement et/ou pour acheminer leur production.

Pour l’instant, l’économie canadienne n’est pas totalement paralysée. Mais cela arrivera inévitablement si cette crise persiste.

Un conflit artificiel

Par sa Loi sur les Indiens, Ottawa s’est donné un rôle de fiduciaire à l’égard des Autochtones du pays.

Dans l’exercice de ce rôle, le fédéral s’est généralement comporté cavalièrement, ignorant que tout fiduciaire doit faire preuve d’une loyauté absolue envers son commettant.

Cette crise aurait pu être évitée et pourrait se résoudre instantanément; il suffirait à Justin Trudeau d’affirmer son appui au droit des Autochtones de disposer à leur guise du territoire qu’ils occupent. Ce qui signifie le droit de refuser d’en céder le droit de passage à des intérêts privés.

Qu’il s’agisse de la propriétaire du Ben’s Deli, ou de n’importe qui d’entre nous, personne n’est obligé de céder un bien convoité ni d’avoir à justifier son refus… sauf lorsqu’on est Autochtone.

Respecter l’état de droit

En vertu des lois coloniales du Canada, l’agrandissement territorial d’une réserve indienne est d’une extraordinaire complexité juridique.

Comme a pu le constater Grégoire Gollin lorsqu’il a voulu vendre soixante hectares de terrain aux Mohawks d’Oka. Ce que ces derniers étaient prêts à accepter.

Au contraire, amputer du territoire autochtone a été facilité par l’adoption en 2012 de la loi fédérale C-45 par le gouvernement Harper.

C’est en réaction à cette loi qu’est né le mouvement Idle No More. Ce militantisme fait qu’aujourd’hui, les Mohawks dressent des barricades d’un bout à l’autre du pays afin d’appuyer les Wet’suwet’en.

Au Canada, les Autochtones sont juridiquement des mineurs. Comme les Canadiennes l’ont été pendant des décennies.

Voilà pourquoi tout transfert testamentaire de biens entre Autochtones doit être approuvé par le ministre des Affaires indiennes.

Dans le cas de Coastal GasLink, l’accord des dirigeants élus de la communauté Wet’suwet’en suffit à justifier le passage du gazoduc sur leur territoire selon les promoteurs.

Comme si l’accord des élus municipaux aurait suffi à obliger la veuve Kravitz à céder le Ben’s Deli aux promoteurs immobiliers de la tour Manuvie.

TC Energy n’a eu grand peine pour obtenir toutes les autorisations provinciales et gagner ses demandes d’injonction.

Les appels qu’on entend ces jours-ci au sujet du ‘respect de l’état de droit’ sont très précisément des appels à la soumission au droit colonial canadien (appelé ‘droit autochtone’).

On oublie généralement que le droit international a préséance sur le droit colonial canadien.

Le Canada est signataire de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Or celle-ci stipule l’obligation de respecter le droit à un consentement libre, préalable et éclairé aux projets de ressources.

Le Canada a adopté cette déclaration, mais n’a pas incorporé ses dispositions à aucun de ses textes de loi.

L’appel hypocrite à la négociation

Depuis le début du blocus ferroviaire, le gouvernement fédéral a laissé pourrir la situation.

Alors que les pertes économiques s’accumulent pour les entreprises, alors que des milliers de Canadiens subissent des mises à pieds temporaires, les messages haineux se multiplient sur l’internet.

Il y a quelques jours, sur les ondes d’une radio montréalaise, le conseiller politique d’un ex premier ministre canadien a émis le souhait que les agents de sécurisé des compagnies ferroviaires soient équipés d’armes plus puissantes pour faire entendre raison aux Autochtones qui bloquent pacifiquement les voies ferrées du pays.

Cette montée de l’intolérance est le résultat voulu de la manipulation de l’opinion publique exercée par les stratèges fédéraux afin de faire plier, indirectement, les Wet’suwet’en.

Résultat : les analystes, les chroniqueurs et les éditorialistes blâment l’intransigeance des chefs héréditaires des Wet’suwet’en et répètent comme des perroquets les appels à la négociation lancés par le premier ministre canadien.

En réalité, une telle ‘négociation’ n’aurait qu’une seule issue satisfaisante; la capitulation des Wet’suwet’en.

Tant que les discussions n’arriveraient pas à cette finalité, on parlerait d’impasse des négociations. Donc, à la fin, ce qu’on attend des Wet’suwet’en, c’est réellement leur capitulation aux intérêts de la compagnie.

Se sacrifier au nom du progrès

Il est normal que l’État utilise son droit d’expropriation pour réaliser des projets publics d’infrastructure : parcs, autoroutes, aéroports, hôpitaux, écoles, etc.

Au contraire, dans ce cas-ci, on a affaire à un projet privé qui n’a de collectif que ses retombées économiques. Tout comme c’était le cas de la construction de Maison Manuvie à Montréal.

Comment aurait-on jugé l’intervention publique du maire de Montréal pour que Mme Kravitz vende son restaurant plutôt que de s’entêter à nuire au développement économique de la métropole ?

L’entêtement, c’est celui de TC Energy. Que cette dernière fasse passer son gazoduc ailleurs, un point c’est tout.

Tant que les Humains choisissent d’utiliser des machines qui carburent au pétrole et au gaz, il est normal que des pétrolières cherchent à satisfaire notre besoin d’hydrocarbures.

Par contre, ce qui est inacceptable, c’est qu’un chef d’État demande à ses propres citoyens de se sacrifier afin que soient maximisés les profits de multinationales.

La population canadienne en otage

L’opposition des Wet’suwet’en viendrait d’une dizaine de chefs héréditaires. Leur nombre n’a pas plus d’importance que le nombre des héritiers de Ben Kravitz.

TC Energy, Shell, Petronas, Korea Gas, Mitsubishi et PetroChina ont accepté de financer le projet de gazoduc Coastal GasLink sans, évidemment, en décider des moindres détails; on voit mal la Shell demander que le gazoduc passe par ici alors que Mitsubishi préfèrerait qu’il passe plutôt par là.

Bref, ces compagnies ont accepté un package deal proposé par TC Energy. Et au sein même de cette dernière, le conseil d’administration a probablement entériné l’accord obtenu par un petit nombre de cadres supérieurs.

Et si cette poignée de cadres a choisi de faire passer le gazoduc en territoire autochtone, c’est tout simplement parce que ça coute moins cher.

La rumeur veut qu’il en aurait couté 800 millions$ de plus pour passer chez les ‘Blancs’.

Comment un premier ministre du Canada peut-il demander à ses propres citoyens de se sacrifier aux désirs d’entreprises étrangères qui ont décidé qu’un gazoduc passerait là et pas ailleurs ?

Cette trahison n’est ‘normale’ que dans la mesure où elle s’inscrit dans la tradition coloniale du Canada à l’égard de ses peuples autochtones.

Quant aux inconvénients pour l’économie québécoise, c’est ça le prix du fédéralisme.

Références :
Blocus ferroviaire et réactions réactionnaires
Canada police prepared to shoot Indigenous activists, documents show
Coastal GasLink Pipeline
Droit autochtone canadien
La fin d’une époque
Le Canada doit stopper trois projets, dont Trans Mountain, exhorte un comité de l’ONU
Le propriétaire des terrains à Oka critique l’approche d’Ottawa
Le restaurant Ben’s ferme ses portes
Luc Lavoie suggère «un coup [de pistolet] entre les deux yeux» des Autochtones
Mouvement Idle No More
Nation Tsilhqot’in c Colombie-Britannique : bonne décision, mauvaises raisons
Une solution intimement liée au territoire

Parus depuis :
Les convulsions (2020-03-01)
Des experts remettent en question le recours à ces injonctions (2020-03-02)
Trois ans chez les Wet’suwet’en (2020-03-04)
Amnistie internationale dénonce la criminalisation et la surveillance des Wet’suwet’en (2023-12-11)
Un prisonnier d’opinion au Canada, déclare Amnistie internationale (2024-07-31)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix du fédéralisme canadien, veuillez cliquer sur ceci.

Un commentaire

| Économie, Environnement, le prix du fédéralisme, Politique canadienne, Racisme, Sociologie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La grande migration

Publié le 20 février 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

Sans regret, ils abandonnent les lieux qui les ont vus naitre. Ils sont des millions à partir à la recherche d’un monde meilleur.

À les voir errer, on pourrait croire que ces hordes vont et viennent sans but apparent.

En réalité, ils se déplacent inexorablement de quelques kilomètres par année vers des climats plus doux.

Aucun mur ni aucune frontière ne peut les arrêter. Même les plus puissantes armées sont impuissantes.

Nous, Humains, pouvons survivre quelques semaines sans nourriture. Quelques jours sans eau. Mais à peine quelques minutes sans oxygène.

Ce qui est vrai pour nous l’est également pour les poissons.

À mesure que l’eau se réchauffe, il perd lentement sa capacité de dissoudre de l’oxygène.

Voilà pourquoi, avec le réchauffement climatique, l’eau des océans contient moins d’oxygène.

De plus, ce réchauffement augmente le métabolisme des poissons. En d’autres mots, le réchauffement climatique augmente leurs besoins en oxygène et diminue l’oxygène à leur disposition.

D’où la nécessité pour eux de migrer.

Les études scientifiques révèlent que les bancs de poissons migrent vers les pôles à raison de quelques kilomètres par année. Dans certains cas, cette migration atteint annuellement 10 km.

Si bien que dans les eaux côtières du Canada, on trouve des espèces de poissons et de calmars qui se vivaient, il n’y a pas longtemps, dans le golfe du Mexique, en Floride ou en Californie. Pendant ce temps, les poissons canadiens migrent vers l’Alaska.

À la chaise musicale tronquée de la nature, les poissons qui quittent les Tropiques ne sont pas remplacés.

La superficie des zones où l’oxygène est présent à des concentrations incapables d’y soutenir la biodiversité — moins de deux milligrammes d’O² par litre — a été multipliée par dix depuis 1950.

De nos jours, les déserts marins occupent plus de 4,5 millions de km².

On les trouve dans tous les océans, mais surtout dans l’océan Pacifique (au niveau de l’équateur) et tout le nord de l’océan Indien.

Références :
Avec le réchauffement, les espèces marines migrent vers les pôles
Les déserts aquatiques

Laissez un commentaire »

| Environnement | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Requiem des trottinettes en libre-partage

Publié le 19 février 2020 | Temps de lecture : 5 minutes
Le plaisir de rouler sans casque protecteur

Introduction

Depuis ce matin, Montréal est la première ville au monde à bannir les trottinettes électriques en libre-partage après les avoir autorisées.

Pour m’être opposé vigoureusement à leur déploiement l’été dernier, je salue la décision d’aujourd’hui et tiens à féliciter les dirigeants municipaux; il faut beaucoup de courage et de noblesse pour admettre publiquement ses erreurs et les corriger.

Sur les médias sociaux, les trottinettes électriques sont présentées comme bonnes pour l’environnement. La nouvelle d’aujourd’hui est une occasion de se demander d’où vient cette réputation.

Le cas californien

L’été dernier, j’ai passé deux semaines dans le sud de la Californie, plus précisément dans la ville de Palm Desert.

Comme beaucoup de villes américaines, celle-ci est conçue pour l’automobile.

Si on exclut les petites rues résidentielles enclavées dans des quadrilatères comme des vers dans une pomme, les rues qui traversent la ville sont des boulevards à quatre ou six voies sur lesquels les voitures circulent à 80,5 km/h.

Ces autoroutes urbaines se croisent à 90 degrés, formant d’immenses quadrilatères de plus de 1,5 km de côté.

Dans cette ville, les rares commerces de proximité sont quelques stations-service.

Le transport en commun y est rudimentaire. Résultat : pour chaque piéton sur les trottoirs de la ville, on compte plus de quatre-cents véhicules en mouvement.

L’adolescent qui désire visiter sa petite amie ou aller fêter avec les copains, doit emprunter la voiture de ses parents ou compter sur eux pour le transporter à l’aller et, possiblement, pour le transport au retour.

Grâce à un vélo électrique ou à une trottinette électrique, cet adolescent devient libre de ses déplacements. Chacun de ses trajets évite le recours plus polluant à une voiture.

Même si l’électricité californienne est principalement produite à partir du charbon, les vélos et trottinettes électriques sont plus écologiques (ou moins polluantes) que les lourdes voitures électriques (qui carburent au même combustible).

Dans toutes les villes comme Palm Desert, les modes passifs de transport individuel sont une solution américaine à un problème américain; celui de la mobilité des piétons dans des villes conçues pour l’automobile et où le transport collectif est presque inexistant.

Dans la majorité des autres régions du monde

Contrairement au cas californien, dans des villes anciennes comme Montréal ou Paris, ce sont les piétons et les cyclistes (et non les automobilistes) qui constituent principalement le marché cible des trottinettes électriques.

Selon le Boston Consulting Group, la durabilité des trottinettes électriques est d’environ trois mois.

Si les trottinettes électriques sont à ce point éphémères, c’est en raison de la piètre qualité de leurs matériaux. Ce qui les rend sujettes au vandalisme et aux bris lors d’un accident ou à la suite d’impacts répétés contre une chaussée en mauvais état.

Ce sont des produits de consommation de masse qui ne sont pas faits pour résister à un usage intensif; on les utilise quelques centaines de fois et on les jette. Elles sont donc l’exemple parfait de cette consommation de masse polluante et ce gaspillage des ressources typiques du XXe siècle.

Le Québec est un des très rares endroits où l’électricité est une énergie renouvelable.

Dans la majorité des pays du monde, l’électricité est produite à l’aide de combustibles fossiles. C’est ainsi qu’en Allemagne, en Finlande, et dans certaines provinces canadiennes, elle est générée par la combustion du charbon. Lorsqu’on y recharge la pile de son véhicule électrique, on carbure indirectement au charbon.

On peut donc produire des gaz à effet de serre même lorsqu’on utilise un véhicule électrique. Tout dépend de la région du monde où ce véhicule est utilisé.

En Ontario et en France, l’électricité est principalement produite par ces centrales nucléaires. Chaque fois qu’on effectue un trajet en véhicule électrique, on crée des déchets radioactifs qui dureront des milliers d’années dans des sites d’enfouissement.

Les trottinettes électriques sont donc une aberration environnementale. Elles ne sont justifiées que dans le cas très particulier de ces villes conçues pour l’automobile, incapables de s’adapter, et qui sont condamnées à devenir des villes-fantômes à la fin de l’âge thermo-industriel.

Merci aux dirigeants de Montréal de l’avoir finalement compris.

Référence : La fin des trottinettes en libre-service à Montréal

Parus depuis :
E-scooter rider dies in Paris days before city decides on a ban (2022-11-17)
Batteries lithium-ion : les incendies en forte hausse dans les grandes villes (2023-05-27)
Comparison of Injuries Associated With Electric Scooters, Motorbikes, and Bicycles in France, 2019-2022 (2023-06-30)

Sur le même sujet :
La petite fille aux trottinettes
Les trottinettes Lime : le bonnet d’âne de Projet Montréal
Sécurité publique et modes collectifs de transport individuel

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 — 1/8000 sec. — F/1,2 — ISO 100 — 25 mm

Un commentaire

| Environnement, Politique municipale, Transport en commun, Urbanisme | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les conséquences géostratégiques du basculement vers les énergies vertes

Publié le 14 février 2020 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer

Guillaume Pitron est journaliste et documentariste. Il est l’auteur du livre La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique.

Dans cette entrevue, diffusée en décembre 2019 sur la chaine ThinkerView, il aborde les sujets suvants :
• l’envers du capitalisme vert
• la guerre des métaux stratégiques
• l’effondrement de l’âge thermo-industriel
• l’émergence de l’extractivisme minéral
• l’approvisionnement minier et la sécurité nationale
• l’empreinte carbone des technologies.

Citation (à partir de 41:15) :

«… on a vécu un basculement des énergies-monde, au début du XXe siècle, lorsqu’on a basculé du charbon au pétrole.

Ce saut technologique était un saut énergétique puisqu’on est parti de la machine à vapeur au moteur à essence.
[…]
Le Royaume-Uni avait le charbon. Chez lui. Et il tirait le meilleur parti des technologies qui utilisaient le charbon; la machine à vapeur, par exemple, et la tisseuse mécanique.

Le moment où on passe à un système énergétique qui dépend davantage du pétrole, c’est tout ‘bénéf’ pour les Américains.
[…]
Les États-Unis ont le pétrole chez eux […]. Et c’est ainsi qu’ils développent les technologies qui se servent de ce pétrole. Et c’est ainsi qu’arrive la Ford-T en 1908 […].

[Maintenant], on passe dans un nouvel ordre énergétique puisqu’on va passer à l’après-pétrole.

Et c’est donc un nouveau basculement des économies-monde qui arrive, mais cette fois-ci à l’avantage de la Chine.

Parce que la Chine a les matières premières. […] Et puis, elle a la maitrise des technologies qui utilisent ces métaux.

[…] on bascule dans un monde où c’est la Chine qui va être capable de fabriquer les technologies vertes. Et c’est ce qu’elle fait; elle fabrique la majorité des panneaux solaires. Elle fabrique la majorité des batteries des voitures électriques aujourd’hui.

Elle fabriquera demain la majorité des voitures électriques. Et demain, nous achèterons des voitures électriques chinoises.»

Parus depuis :
Les défis de la filière des véhicules électriques (2023-05-30)
La face sombre de la transition énergétique (2024-05-17)

Un commentaire

| Environnement, Géopolitique, Pollution | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les chutes Muskrat : un éléphant blanc à nos frais

Publié le 11 février 2020 | Temps de lecture : 5 minutes

Situées au Labrador, les chutes Muskrat ont donné leur nom à un vaste projet de développement hydroélectrique capable de produire 4,9 TWh par année.

Le projet terre-neuvien comprend la construction :
• de deux barrages situés au Labrador,
• d’une ligne sous-marine de transmission, longue de 30 km, acheminant l’électricité du Labrador à l’ile de Terre-Neuve, et
• d’un deuxième cêble sous-marin, long de 180 km, acheminant l’électricité de Terre-Neuve à la Nouvelle-Écosse.

À l’origine, le cout du projet égalait l’ensemble des revenus de la province pour une année. Afin de vaincre les hésitations, à l’élection fédérale de 2011, Stephen Harper promettait d’aider Terre-Neuve à aller de l’avant.

Une fois réélu, le gouvernement conservateur tenait parole et accordait en novembre 2012 une garantie d’emprunt de cinq-milliards de dollars.

À l’époque, le cout du pétrole dépassait 100$ le baril. La rentabilité du projet était tellement évidente que la garantie de prêt du fédéral n’était qu’une formalité, croyait-on, destinée à rassurer les investisseurs.

Le projet des chutes Muskrat aurait été beaucoup plus économique si on s’était contenté de construire les deux barrages (raccordés ensuite au territoire de Terre-Neuve), tout en faisant en sorte que les surplus destinés à l’exportation vers la Nouvelle-Écosse et les États-Unis empruntent plutôt le circuit de distribution déjà existant d’Hydro-Québec.

Mais depuis qu’il a signé le contrat de Churchill Falls (très désavantageux pour lui), le gouvernement de Terre-Neuve est en froid avec Hydro-Québec.

Conséquemment, Terre-Neuve a refusé de recourir aux plus grands experts nord-américains en matière d’hydroélectricité (nous) et a préféré donner le contrat de construction des barrages à Astalsi (une compagnie italienne).

Mais dès l’annonce de la garantie de prêt du fédéral, le projet devenait un grand bar ouvert.

En cours de construction, beaucoup d’erreurs ont été commises et de nombreux travaux ont dû être refaits.

En raison de la croissance des couts, Terre-Neuve demanda au gouvernement fédéral d’augmenter sa participation.

Ce que fit le gouvernement de Justin Trudeau en novembre 2016, accordant une garantie supplémentaire de 2,9 milliards de dollars.

Le fédéral se portait ainsi garant des dettes terre-neuviennes liées au projet, jusqu’à concurrence de 7,9 milliards de dollars.

Ce qui n’a pas empêché l’entreprise italienne en charge de la construction des barrages de faire faillite en octobre 2018.

Si bien qu’on ne sait pas très bien qui pourrait être tenu responsable des vices de construction qu’on pourrait découvrir.

Depuis, le barrage a été complété. La facture est passée de 6,2 milliards de dollars à 12,7 milliards.

Cette somme est le double du prix du complexe québécois de La Romaine, deux fois plus puissant. Bref, c’est quatre fois trop cher.

Parallèlement, le prix du pétrole a chuté.

Toute l’Amérique du Nord nage dans les surplus d’énergie. Voilà pourquoi les perspectives d’exportation sont nulles. Si bien que le câble sous-marin vers la Nouvelle-Écosse ne sera probablement jamais construit. Ce qui n’empêche pas le projet de couter ce qu’il coute.

Et comme la puissance de la centrale dépasse largement les besoins de la province, les Terre-Neuviens devront faire fonctionner la centrale au ralenti tout en assumant les frais.

À Terre-Neuve, le vieillissement de la population est le plus élevé au Canada et le taux de natalité est le plus bas. Conséquemment, le fiasco des chutes Muskrat menace de placer la province en faillite.

Ces temps-ci, le déficit budgétaire du gouvernement terre-neuvien ajoute déjà mille dollars de dette supplémentaire par citoyen (homme, femme et enfant) à chaque année. Sans compter le gonflement du montant cumulatif de la dette dû aux intérêts. Ce qui fait que la dette par personne est la plus élevée de toutes les provinces canadiennes.

Pour éviter la faillite de la province, Ottawa pourrait être amené à respecter ses engagements, voire à assumer seul le cout de cet éléphant blanc, soit 12,7 milliards$.

En tenant compte de notre part des dépenses fédérales, les contribuables québécois pourraient avoir à payer une note approximative de 2,8 milliards de dollars pour ce fiasco.

C’est ça, le prix du fédéralisme.

Références :
Harper signs loan guarantee deal for Muskrat Falls despite Quebec’s outcry
Les Canadiens paieront-ils pour le fiasco de Muskrat Falls?
Lower Churchill Project
Ministers, not Marshall, made initial Muskrat Falls loan guarantee request
Muskrat Falls : que cache la bouée de sauvetage lancée à Terre-Neuve par Ottawa?
Que faut-il comprendre de la saga Muskrat Falls?

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

Un commentaire

| le prix du fédéralisme, Politique canadienne | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel