Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés (1re partie)

Publié le 1 février 2020 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Jusqu’au 29 mars 2020, Montréal accueille en première nord-américaine une exposition du British Museum intitulée ‘Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés’.

Sur les quatre-vingts momies égyptiennes que possède ce musée, six sont présentées ici.

En appliquant à l’archéologie un procédé radiologique largement utilisé en médecine (la tomodensitométrie), le musée a pu dresser le portait de six Égyptiens décédés entre l’an 900 avant notre ère et l’an 180 sans avoir à débandeletter leurs momies.

Au-delà de leur histoire, l’exposition est un aperçu d’une civilisation qui a duré trois-mille ans puisque la très grande majorité des connaissances que nous possédons à son sujet provient de la fouille archéologique de ses sites funéraires.

La première salle

Aperçu de la première salle

Cette salle dépouillée donne le ton; nous voilà dans un autre monde, celui des pharaons, du soleil, du sable chaud traversé par un fleuve nourricier.

Le portail ici représenté est inspiré de celui du temple d’Isis sur l’ile de Philæ.

Modèle de barque funéraire

Tout comme aujourd’hui, la navigation fluviale était un mode de transport essentiel dans l’Égypte ancienne.

La première salle met en vedette ce modèle de barque funéraire en bois peint, créé entre 1985 et 1795 avant notre ère.

Il symbolise le transport du défunt vers sa tombe, première étape d’un voyage qui le mènera vers l’au-delà.

On y voit le corps du défunt reposant sur un lit funéraire à baldaquin, entre deux femmes représentant Isis et Nephthys, les déesses protectrices des morts.

La deuxième salle

Aperçu de la deuxième salle

En entrant dans la deuxième salle, le visiteur croit voir quatre des six momies de l’exposition.

En réalité, il s’agit d’une première momie et de ses trois cercueils (normalement emboités comme des poupées russes).

C’est à partir de la fin du Moyen Empire (en 1785 avant notre ère) que les cercueils égyptiens prennent la forme humaine.

Cette première momie est celle de Nestaoudjat.

Celle-ci était une femme mariée mesurant environ 153 cm. Décédée d’une maladie ou d’une infection entre 35 et 49 ans, Nestaoudjat était issue d’une riche famille de Thèbes (appelée aujourd’hui Louxor), capitale égyptienne à l’époque. Son décès serait survenu entre 700 et 680 avant notre ère.

Cercueil interne

Des trois cercueils de Nestaoudjat, le plus décoratif est le cercueil interne.

À l’arrière, sur la photo ci-dessus, on peut voir la momie dont les bandelettes étaient originellement teintées en rouge (ou en rose) par du carthame (un pigment végétal).

Vases canopes (entre 380 et 343 avant notre ère)

À l’aide d’un crochet de fer, les embaumeurs égyptiens retiraient le cerveau par les narines. Puis, avec un couteau de silex, ils ouvraient le flanc afin de retirer tous les viscères de l’abdomen à l’exception du cœur.

La cavité abdominale était nettoyée et remplie de myrrhe broyée, de cannelle et d’autres aromates, de même que de sachets de natron (un composé salin recueilli du lit de lacs desséchés).

Quant aux viscères, ils étaient embaumés séparément et déposés en quatre paquets sur le corps du défunt ou placés dans la salle mortuaire à l’intérieur de récipients appelés ‘vases canopes’.

Ceux-ci étaient surmontés de la tête de chacun des quatre fils d’Horus : Hâpy (à tête de babouin), Qébehsenouf (à tête de faucon), Amset (à tête humaine) et Douamoutef (à tête de chacal).

Statuette d’Anubis (entre 664 et 332 avant notre ère)

Habituellement représenté sous forme d’un homme à tête de chacal, Anubis est un dieu funéraire, protecteur de la nécropole.

Selon la mythologie égyptienne, c’est lui qui a effectué la première momification (sur le corps d’Osiris).

Pyramidion d’Oudjahor (entre 664 et 525 avant notre ère)

Dans la partie inférieure de cette sculpture pyramidale, le corps du défunt repose sur un lit funéraire alors qu’Anubis s’apprête à l’embaumer.

Stèle de Néferabou (entre 1279 et 1213 avant notre ère)

À gauche, dans la partie supérieure de cette stèle, quatre momies superposées sont celles de Néferabou et de trois proches.

Devant eux, au centre, le petit-fils de Néferabou utilise une longue tige sacrée qui sert à ouvrir la bouche de la momie, permettant à celle-ci de respirer, de manger et de boire dans l’au-delà.

Derrière lui, un scribe lit des incantations.

Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5 mark II, M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re, 6e et 8e photos), PanLeica 8-18 mm (2e, 4e, 5e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/50 sec. — F/3,0 — ISO 6400 — 9 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 1600 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/3,2 — ISO 6400 — 11 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 8 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 32 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 1250 — 25 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 12 mm
9e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel