Pommes et pesticides

Publié le 15 octobre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Après la banane, la pomme est le fruit le plus populaire au Québec.

Selon le palmarès annuel établi par The Environmental Working Group, les pommes sont au cinquième rang des fruits et légumes les plus contaminés par des pesticides.

Afin d’obtenir des fruits parfaits, les pomiculteurs ont recours à des fongicides, des insecticides et des herbicides (répandus à la base des arbres).

L’achat de ces produits chimiques représente le plus important déboursé pour les producteurs de pommes après leurs couts de main-d’œuvre.

Selon Santé Canada, cette contamination est conforme aux normes canadiennes.

Toutefois, dans le cas du glyphosate (un herbicide), lorsque les producteurs industriels ont de la difficulté à respecter les normes, le gouvernement canadien normalise l’abus en haussant les teneurs maximales permises.

Conséquemment, nous dire que ça respecte ‘les normes’, c’est un peu parler pour ne rien dire.

Alors que faire dans le cas des pommes ?

L’Université du Massachusetts a étudié le meilleur moyen de se débarrasser de deux pesticides largement utilisés par les pomiculteurs : le phosmet (un insecticide) et le thiabendazole (un fongicide).

Ce meilleur moyen s’est avéré être le trempage des pommes pendant 12 à 15 minutes dans une solution composée d’une cuillerée à thé de bicarbonate de soude (‘La p’tite vache’) dissoute dans deux tasses d’eau. Puis de rincer à l’eau courante.

Cela enlève 95 % du phosmet.

Dans le cas du thiabendazole, ce trempage en enlève 80 %. Ce pourcentage moindre s’explique par le fait que le thiabendazole est un fongicide systémique qui pénètre davantage que le phosmet dans la chair de la pomme.

Références :
Effectiveness of Commercial and Homemade Washing Agents in Removing Pesticide Residues on and in Apples
La pomme est gourmande en pesticides
Les céréales canadiennes contaminées au glyphosate
Palmarès des résidus alimentaires de pesticides
Pesticides: How ’bout washing them apples?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quelques synonymes de ‘voleur’

Publié le 14 octobre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes

Dérober le bien d’autrui est mal. Mais comment qualifier ceux qui commettent un tel méfait ?

Bandit

Tout comme le mot italien bandito (dont il provient), le mot bandit désigne une personne qui vit hors la loi.

Plus précisément, il désigne un malfaiteur qui s’en prend avec violence aux biens et à la vie d’autrui. C’est donc plus qu’un simple voleur.

Au risque d’une accusation pour diffamation, on l’emploie parfois pour désigner avec exagération une personne malhonnête, sans scrupules.

Brigand

Le brigand vole à main armée, généralement au sein d’une bande.

Le mot ‘brigand’ vient de l’italien brigante. Originellement, ce mot désignait le fantassin membre d’une brigade.

Ce qui a fait que le mot brigand a pris un sens péjoratif, c’est qu’en pays conquis, les brigades romaines étaient fréquemment à l’origine de pillages et d’attaques contre des civils.

Du point de vue étymologique, brigand et brigadier sont donc des frères ennemis, ayant évolué dans des sens opposés.

Filou

Le filou est celui qui fait métier de voler par toute sorte de ruses et de moyens détournés. Par exemple, c’est celui qui vole en bernant ses victimes ou qui triche au jeu.

Gangster

Ce mot anglais est passé au français au XXe siècle sous l’influence des films parlants américains.

Le mot désigne un malfaiteur qui est membre d’un gang. On l’utilise aussi pour désigner une personne particulièrement malhonnête et sans scrupules.

Pillard et pilleur

Le pillard est celui qui s’empare du bien d’autrui en causant de nombreux dégâts.

De son côté, le pilleur est un pillard spécialisé. Le mot s’emploie généralement avec un complément (pilleur de tomes, pilleur d’épaves, etc.)

Pirate

Autrefois, le pirate était un aventurier qui attaquait et pillait les navires marchands.

De manière analogue, de nos jours, le pirate de l’air prend le contrôle d’un avion par la menace ou la violence alors que le pirate informatique vole un logiciel ou une base de données (ou la rend inopérante à moins de lui payer une rançon).

Le financier sans scrupules qui s’enrichit aux dépens d’autrui sera qualifié de ‘pirate de la finance’.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Palmarès des résidus alimentaires de pesticides

Publié le 14 octobre 2020 | Temps de lecture : 1 minute

Chaque printemps, The Environmental Working Group publie sa liste des fruits et légumes les plus contaminés par des pesticides.

Des plus contaminés à ceux qui le sont le moins :
• les fraises
• les épinards
• le kale
• les nectarines
• les pommes
• les raisins
• les pêches
• les cerises
• les poires
• les tomates
• le cèleri
• les patates
• les poivrons
• les tomates cerises
• la laitue
• les concombres
• les bleuets cultivés (et non sauvages)
• les piments forts
• les prunes
• les fèves vertes
• les tangerines
• les framboises
• les pamplemousses
• les pois cassés
• les courges d’hiver
• les carottes
• les oranges
• les zucchinis (ou courgettes)
• les bananes
• les patates douces
• le melon d’eau (ou pastèque)
• la mangue
• les kiwis
• le melon miel
• le chou
• les champignons
• les brocolis
• les cantaloups
• les choux-fleurs
• les asperges
• les aubergines
• les petits pois congelés
• la papaye
• les ognons
• les ananas
• le maïs sucré (non-OGM)
• les avocats

Référence :
EWG’s 2020 Shopper’s Guide to Pesticides in Produce™

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les itinérants-campeurs de la rue Notre-Dame

Publié le 13 octobre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes

À l’origine, le long de la rue Notre-Dame, l’autoroute Ville-Marie devait raccorder l’autoroute Décarie au pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

Alors qu’on avait déjà détruit presque tous les bâtiments sur près de quatre kilomètres à l’est de l’avenue De Lorimier, le projet fut suspendu en 1976 à la suite des protestations de citoyens et de commerçants.

Au fil des décennies qui suivirent, on aménagea un parc linéaire le long de la rue Notre-Dame, traversé d’une piste cyclable. De nos jours, l’endroit est charmant.

Vue du parc Adhémar-Raynault

Une portion de ce parc porte un nom qui lui est propre; c’est le parc Adhémar-Raynault. Il s’étend sur 20 705 m².

C’est là que depuis les premiers jours de juillet, une cinquantaine d’itinérants ont élu domicile.
 




 
Qui sont-ils ?

Quelques-uns d’entre eux, atteints de problèmes de santé mentale, ont été expulsés de leur chambrette à l’occasion d’une crise et n’ont pu se reloger ailleurs.

D’autres sont simplement des locataires à revenus modestes qui, après avoir été évincés, n’ont pu se trouver d’endroit pour habiter en raison de la pénurie chronique de logements sociaux à Montréal.

Et il y a ces mendiants qui, selon les saisons, parcourent le pays de Vancouver à Montréal et qui se sont retrouvés là parce qu’il leur était impossible de mendier dans le Centre-Ville, désert en raison de la pandémie.

L’endroit précis où ils ont dressé leurs tentes est à la jonction entre le parc Adhémar-Raynault et le square Dézery (où ils trouvent des abreuvoirs et des toilettes chimiques).
 

 
C’est là également que Guylain Levasseur (de Dehors Novembre) leur offre gratuitement les vivres qu’il collecte un peu partout en ville.

Lors de ma visite, un épicier lui apportait une caisse pleine de bananes parfaitement mures (mais qui le seront trop dans un jour ou deux).

Références :
Démantèlement du campement de la rue Notre-Dame: «J’ai peur que ça vire mal»
Rue Notre-Dame (Montréal)
Sociofinancement
Statu quo au campement de la rue Notre-Dame

Parus depuis :
Démantèlement d’un autre campement de fortune sur la rue Notre-Dame (2021-07-14)
« Il est mort tout seul dans le froid » (2024-10-10)
Débordé, un centre pour sans-abri suspend les nouvelles admissions (2024-12-07)
Un homme retrouvé mort à Hochelaga, le SPVM soupçonne l’hypothermie (2024-12-15)
Itinérance : « Tout le monde dans le milieu est inquiet » face à l’hiver (2024-12-18)
L’OCPM recommande de cesser de démanteler les campements d’itinérants (2025-07-10)

Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5 mark II et objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm
2e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 29 mm
3e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 34 mm
5e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 21 mm
6e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 14 mm

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| Sociologie, Urbanisme | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : le cas de Qingdao, en Chine

Publié le 12 octobre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes

Comme tous les pays qui ont éradiqué le Covid-19 sur leur territoire, la Chine doit continuellement demeurer à l’affut de toute nouvelle apparition de la pandémie.

La ville de Qingdao — qu’on prononce ‘tchign-daw’ — est un port de neuf-millions d’habitants situé à mi-chemin entre Beijing et Shanghai.

Le mois dernier, deux débardeurs qui avaient manipulé une cargaison de fruits de mer ont été testés positifs au Covid-19.

Une recherche de contacts a révélé qu’ils étaient le foyer de l’infection et, par la suite, qu’ils ne l’avaient transmise à personne d’autre.

Dernièrement, on a trouvé dans cette ville un autre foyer d’éclosion parmi le personnel de l’Hôpital thoracique de Qingdao. Cet hôpital est spécialisé entre autres dans le traitement des personnes atteintes de Covid-19 qui arrivent de l’Étranger.

Selon un communiqué émis par la commission de Santé publique municipale, on a découvert six travailleurs symptomatiques et six autres asymptomatiques parmi son personnel. De plus, la contagion s’est répandue à huit patients et à un membre de la famille de l’un d’eux.

Puisqu’il y a un risque qu’ils aient contaminé d’autres citoyens, on a décidé de tester toute la ville.

Neuf-millions de personnes seront testées cette semaine. À cette fin, des milliers de testeurs ont été mobilisés.

Depuis ce matin, 114 862 résultats se sont avérés négatifs, dont ceux des travailleurs de la Santé et des nouveaux patients de tous les hôpitaux de la ville.

Afin d’accélérer le dépistage et de réduire les couts, les tests sont effectués sur des mélanges de prélèvements (en anglais, pool-testing).

Lorsque le virus est trouvé dans un mélange, on refait le test individuellement, sur chacune des personnes qui ont fait partie de cette mise en commun.

La stratégie sanitaire qui consiste à trouver et à éteindre sélectivement les foyers d’infection — plutôt que de fermer des pans entiers de l’économie — fait en sorte que la Chine connaitra cette année (selon la Banque mondiale) une croissance de 1,6 % alors que l’économie mondiale se contractera de 5,2 %.

Références :
China is winning the global economic recovery
China To Test 9 Million People For Covid-19 This Week As New Outbreak Emerges
Covid-19: China’s Qingdao to test nine million in five days
Covid-19 : évolution en six mois
Qingdao
Rapid Response to an Outbreak in Qingdao, China

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

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| Covid-19, Santé | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Prunes, pruneaux et colonisation

Publié le 11 octobre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

La prune

Probablement d’origine syrienne, le prunier s’est répandu à l’Europe à l’occasion de la conquête romaine, puis au reste du monde par la suite.

Fleurs d’un prunier ‘Mount Royal’

Les pruniers ont des fleurs blanches bien ouvertes qui se caractérisent par leurs très longues étamines aux anthères jaunes.

Prunes du 2529 rue Hogan

Recouverts d’une pellicule cireuse, leurs fruits contiennent une amande généralement amère.

Leur pulpe sucrée peut être consommée nature, transformée en confiture, ou incorporée dans des pâtisseries.

Le pruneau

Le pruneau est le fruit séché d’une variété de pruniers cultivés, le prunier d’Ente.

Sous l’action de ses enzymes (des polyphénols oxydases), le pruneau adopte une couleur noire qui le distingue de la prune d’origine.

Le sorbitol est un préservateur naturel. La chair du pruneau en contient environ 30 %. Ce qui explique sa longue conservation à la température ambiante.

De plus, les pruneaux crus et séchés contiennent environ 3 mg de vitamine C par 100 g.

C’était le fruit préféré des marins européens qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles, se sont lancés à la conquête du monde.

Au cours de leur traversée des mers, le pruneau leur apportait une dose minime de vitamine C (une vitamine dont ils ignoraient l’existence).

C’est seulement lorsque le bateau de Jacques Cartier a été immobilisé pendant de longs mois de l’hiver de 1536, épuisant ainsi ses réserves de nourriture, que ses marins ont développé le scorbut.

Un scorbut dont une partie d’entre eux furent guéris grâce à une décoction autochtone d’aiguilles et d’écorce de Thuya occidental (appelé cèdre au Québec).

Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 (1re photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e photo)
1re photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
2e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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| Botanique, Fleurs, Fruits, Nature | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Une maison shoebox

Publié le 10 octobre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

Historique

Les maisons shoebox sont nées de l’affranchissement des ouvriers qui, dès la fin du XIXe siècle, ont désormais les moyens d’acquérir un petit lopin de terre dans le but d’y construire leur propre maison.

Cette démocratisation de l’accès à la propriété s’est faite à la faveur du développement du tramway et des trains de banlieue. Ce qui leur a permis de s’établir dans ce qui était à l’époque les banlieues rurales de Montréal, là où les terrains s’achetaient pour une bouchée de pain.

Description

Shoebox (qui signifie ‘boite à chaussure’) qualifie donc des maisons rectangulaires à un étage construites au début du XXe siècle. Elles se caractérisent par leur toit plat et leur absence de sous-sol.

Ce sont des maisons de bois recouvertes de briques. Dans le cas particulier que nous verrons dans un instant, ces briques (probablement endommagées) ont été recouvertes d’un crépi inélégant.

Construites sur un terrain modeste, ces maisons disposent d’un peu d’espace à l’avant et d’une cour à l’arrière.

Parfois surmontée d’une corniche décorative, leur façade est percée d’une porte centrale encadrée de deux fenêtres et devant laquelle se trouve un balcon généralement surmonté d’une marquise.

À l’intérieur, les pièces se disposent de part et d’autre d’un couloir central.

Un exemple de maison shoebox

Maison du 2284 rue Hogan

La vente récente d’une de ces maisons, construite en 1900, fut l’occasion d’en effectuer une visite virtuelle, grâce aux photos publiées sur l’internet par la société immobilière qui l’offrait au plus offrant.

Sur un terrain de 192 m², cette maisonnette de 2 chambres, d’une salle de bain, d’un salon et d’une cuisine & salle à diner permettait à son ancien propriétaire (un musicien) de pratiquer son art sans incommoder ses voisins.
 





 
Référence : Shoebox house

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| Architecture, Histoire | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le pouvoir des étagères II

Publié le 9 octobre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

Dans un texte publié en mai dernier, j’écrivais qu’il n’y avait rien de mieux qu’une riche bibliothèque en arrière-fond pour rehausser la crédibilité d’un expert en entrevue télévisée.

Malheureusement, le temps des bibliothèques maison est révolu.

De nos jours, on achète de manière croissante des livres en version numérique. Ce qui est plus écologique. De plus, les experts eux-mêmes lisent à domicile ou au travail des articles scientifiques disponibles sur l’internet.

Si bien qu’une bonne partie des personnes interviewées à la télévision américaine, française ou québécoise ont des bibliothèques de livres de poche décorées de bibelots et de photos de famille.

C’est bien. Mais il y a mieux.

Si vous avez à participer à une visioconférence et êtes à la recherche d’un arrière-fond susceptible de faire baver de jalousie tous vos collègues, voici ce qu’il vous faut.

Bibliothèque A
Bibliothèque B

La première est de type Arts et Histoire tandis que la seconde est de type Arts et Médecine. Dans chaque cas, votre tête et votre thorax au premier plan devraient masquer une bonne partie du bas de l’image, mettant l’accent sur les livres sur la tablette du haut et souligner ainsi votre érudition indéniable…

Il suffit de cliquer sur une des photos ci-dessus pour accéder à sa version en haute résolution (1920 x 1080 pixels).

En cliquant droit et en téléchargeant cette version, vous en aurez une copie que vous afficherez à l’écran de votre téléviseur de grand format. Mettez-vous devant en prenant soin de placer la source lumineuse qui vous éclaire à votre gauche. Faites en sorte que seul votre téléviseur soit visible derrière vous.

Bonne entrevue…

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| Photographie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : le Québec comparé

Publié le 8 octobre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes
Nombre de morts par million d’habitants

Introduction

Hier, en conférence de presse, le premier ministre du Québec s’est demandé publiquement :

Chicago, Détroit, Boston et New York sont à la même place ou pire que nous autres. Il n’y a qu’une exception qui est Toronto. Est-ce que les Québécois sont comme les gens de Boston, New York, Chicago et Détroit ? C’est quoi la différence ? J’aimerais savoir la réponse ?

Comparer des villes à des pays, c’est comparer des pommes et des oranges.

L’impact du Covid-19 dépend de différents facteurs, parmi lesquels :
• l’importance démographique des vieillards
• la promiscuité intrafamiliale
• la densité urbaine de la population et
• les mesures prises par les autorités sanitaires.

Comme nous le verrons dans quelques instants, le facteur décisif, ce sont les mesures mises en place par les autorités sanitaires.

Comparer des villes (au 7 octobre)

Si on compare quelques villes entre elles, on obtient ceci (Note : le sigle mpm signifie ‘morts par million d’habitants’) :
• Singapour : 5 mpm
• Hong Kong : 14 mpm
• Tokyo : 29 mpm
• Toronto : 464 mpm
• Londres : 697 mpm
• Paris : 864 mpm
• Boston : 1103 mpm
• Madrid : 1291 mpm
Montréal et Laval : 1662 mpm
• New York : 2824 mpm.

On notera le gouffre qui sépare les villes asiatiques des villes occidentales.

Comparer des pays (au 1er octobre)

• Taïwan : 0,3 mpm
• Vietnam : 0,4 mpm
• Chine : 3 mpm
• Nouvelle-Zélande : 5 mpm
• Corée du Sud : 8 mpm
• Japon : 12 mpm
• Grèce : 38 mpm
• Allemagne : 114 mpm
• France : 490 mpm
• Suède : 583 mpm
• Grande-Bretagne : 621 mpm
Québec : 689 mpm

Les autorités sanitaires du Québec ont tort de s’inspirer des pays qui ont lamentablement échoué à protéger leur population de la pandémie, soit les pays développés d’Occident.

Si on veut réussir ce combat, il faut s’inspirer des pays qui ont éradiqué le Covid-19 sur leur territoire ou qui ont réussi à contenir sa propagation.

Or ces pays sont situés en Extrême-Orient ou en Océanie.

Nous limiter à nous comparer à quelques villes nord-américaines, cela nous empêche de réaliser que la lutte québécoise contre le Covid-19 est un fiasco.

Conclusion

Selon le proverbe, le borgne est roi au pays des aveugles.

C’est ce qui explique que les pays occidentaux ont tendance à se disputer la couronne royale entre eux. En réalité, à des degrés divers, tous ces pays ont échoué et continuent d’échouer dans leur lutte contre la pandémie.

Qu’il s’agisse du ‘modèle suédois’, du ‘modèle allemand’, ou du ‘modèle anglais’, ce sont tous des contre-exemples. Les vrais exemples sont ailleurs.

De son côté, le Québec est le sourd-muet aveugle et paraplégique au pays des handicapés.

C’est peu dire…

Références :
Comparaison santé : Québec/Canada/OCDE
Covid-19 : évolution en six mois
Covid-19 in USA
Nombre de décès liés à la COVID-19 au Canada

Paru depuis :
COVID-19 : « L’Occident a raté son déconfinement » (2020-10-13)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Rapatriement des terroristes canadiens de Syrie : l’humanisme niais du Devoir

Publié le 7 octobre 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Sous le titre ‘Pour que justice soit rendue’, le quotidien Le Devoir publie aujourd’hui une chronique qui réclame le rapatriement des terroristes canadiens de Syrie afin qu’ils soient jugés ici.

Les limites de la justice

En droit criminel, il vaut mieux innocenter cent coupables que de condamner un seul innocent.

Voilà pourquoi un tribunal ne condamnera un accusé que s’il ne subsiste plus, dans l’esprit du juge, aucun doute raisonnable quant à sa culpabilité.

C’est ce qui explique l’incapacité intrinsèque du système judiciaire de punir les coupables de certains crimes à caractère sexuel lorsque la parole d’une victime (généralement une femme) s’oppose au témoignage du coupable (généralement de la même classe sociale que le juge).

Malgré cela, il arrive parfois que l’on condamne à tort un innocent. Le 26 septembre dernier, l’émission Josélito au cœur du monde en présentait trois exemples, dont celui — à faire pleurer les roches — d’Aaron Faucher-Laprise.

Beaucoup plus souvent rencontre-t-on la situation inverse.

Un des plus importants homicides de l’histoire du Québec fut celui de 47 personnes à Lac-Mégantic en 2013.

Après avoir échoué à faire condamner trois employés subalternes — boucs émissaires dans cette histoire — les avocats de la poursuite ont renoncé à accuser les vrais coupables, soit les dirigeants de la compagnie ferroviaire. Bref, personne n’a été condamné pour cette tragédie.

La corruption sous le gouvernement libéral de Jean Charest est un autre cas où personne n’a été condamné, grâce à la complicité probable de la DPCP et à celle évidente de l’UPAC.

Des questions sans réponse

Peut-on croire sérieusement qu’il sera possible de réunir les preuves irréfutables de crimes commis par les terroristes canadiens en Syrie alors que les témoins et les survivants de leurs méfaits vivent à des milliers de kilomètres d’ici ?

Comment un tribunal pourrait-il faire respecter un ordre de venir témoigner au Québec quand notre pays n’entretient plus aucune relation diplomatique avec le gouvernement officiel de Syrie ?

Les vols internationaux ayant été suspendus dans presque tous les pays en raison de la pandémie, est-on certain de pouvoir faire témoigner des victimes par vidéoconférence alors que l’aviation canadienne a gracieusement contribué à détruire 98 % des infrastructures syriennes, dont l’accès à l’internet ?

Par-dessus tout, comment peut-on condamner par erreur quiconque s’est rendu en Syrie pour servir de mercenaire à Daech ?

Conclusion

La seule manière d’assurer aux terroristes canadiens un procès juste et équitable, c’est qu’ils soient jugés dans le pays où auraient été commis les méfaits dont on les accuse. En effet, c’est là que se trouvent ceux qui pourraient témoigner en leur faveur ou, au contraire, fournir la preuve de leur culpabilité.

La guerre en Syrie a fait plus de 350 000 morts, dont 175 000 femmes. Les survivants d’actes terroristes dans ce pays ont droit de connaitre la vérité eux aussi.

Au sujet des djihadistes canadiens, plaider leur rapatriement en invoquant un humanisme de peccadille est une manière détournée d’obtenir leur libération à l’issue d’un procès bâclé où on n’aura ni la preuve de leur culpabilité ni la preuve de leur innocence.

Or un seul djihadiste canadien qui rentre au pays pour y commettre un attentat terroriste est un djihadiste de trop.

Références :
Pour que justice soit rendue
Syrie : Terroristes à donner

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Écrit par Jean-Pierre Martel