Vaccination : la question-piège

7 avril 2022
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La Santé publique a dernièrement annoncé que les Québécois qui le souhaitent pourront recevoir une nouvelle dose de vaccin contre le Covid-19.

La prise de rendez-vous se fait par le biais du site Clic Santé.

Parmi les questions auxquelles vous aurez à répondre, on vous demandera si vous avez déjà contracté le Covid-19.

Il est très important de ne pas répondre « oui » à cette question puisque dans ce cas, la Santé publique refusera de vous accorder un rendez-vous.

Au cours de la cinquième vague, l’école publique a été le tremplin de la contamination massive de la population québécoise. Environ deux-millions de personnes ont été contaminées par la pandémie soit, en quatre mois, le double de la contagion survenue au cours des deux années précédentes.

En excluant ces deux millions de personnes, la Santé publique espère épargner des doses de vaccin.

Cette décision n’est pas basée sur la science, mais sur l’avis des experts autoproclamés de son Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ).

Qu’on parle de la Santé publique ou de n’importe lequel de ses nombreux comités, il s’agit la même poignée de hauts fonctionnaires. Selon qui s’assemble avec qui, cela donne des comités différents. En un mot, tout cela est très consanguin.

Sur quoi se base le CIQ ?

Attraper le Covid-19 provoque la fabrication d’anticorps qui permettent habituellement à la personne infectée d’en guérir.

De plus, des expériences in vitro (c’est-à-dire en éprouvette) ont prouvé que les anticorps produits lors de la contagion par un variant sont capables d’inactiver d’autres membres de la famille covidienne.

Toutefois, il n’existe pas d’étude concrète (clinique ou populationnelle) qui ait mesuré dans quelle mesure attraper le Delta, par exemple, protège contre l’Omicron.

Tout ce qu’on sait, c’est que l’immunité ‘naturelle’ varie beaucoup d’une personne à l’autre. Elle dépend notamment de la sévérité de l’infection; les personnes ayant éprouvé des symptômes légers sont moins protégées à l’avenir que ceux qui ont été gravement atteints.

L’efficacité des vaccins décroit d’un variant à l’autre, au fur et à mesure que la génétique des variants s’éloigne de celle du Covid-19 ‘classique’ (contre lequel les vaccins sont taillés sur mesure).

Toutefois, leur pouvoir protecteur contre les conséquences graves de la pandémie se maintient. Il a été observé cliniquement et mesuré scientifiquement. Ce qui n’est pas le cas de l’immunité ‘naturelle’.

Voilà pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé écrit :

Même si vous avez déjà eu la COVID‑19, vous devez être vacciné(e). La protection obtenue après avoir contracté la COVID‑19 varie fortement d’une personne à l’autre.

En somme, on ne peut pas se fier sur elle.

C’est également l’avis du Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Les autorités américaines précisent que les tests in vitro ne permettent pas de prédire qu’on attrapera ou non un variant lorsqu’on y est exposé.

Bref, les justifications de la Santé publique du Québec n’ont aucune base scientifique. Puisqu’il n’existe pas de danger à être ‘trop’ vacciné, son refus est une autre de ses économies de bouts de chandelles qui expliquent le fiasco de la lutte sanitaire au Québec (comme partout en Occident).

Dès qu’on est guéri d’un épisode de Covid-19, on devrait recevoir cette nouvelle dose si la vaccination précédente remonte à plus de quatre mois.

Voilà pourquoi il est nécessaire de répondre négativement à la question-piège de la Santé publique du Québec.

De plus, si possible, choisissez de vous faire vacciner en pharmacie plutôt qu’à un des centres de vaccination de la Santé publique.

Parce que dans ce dernier cas, on pourrait vous obliger à changer de masque à l’intérieur de ce centre, vous exposant inutilement à la contagion par les gouttelettes respiratoires laissées par des gens contagieux mais asymptomatiques qui vous ont précédé.

Références :
Frequently Asked Questions about COVID-19 Vaccination
La vaccination au stade Olympique : à éviter
Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) : vaccins

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : évolution depuis quinze mois

1 avril 2022

Voici la liste des pays les plus durement affectés par la pandémie au Covid-19.

À titre comparatif, cette liste est complétée par le cas de quelques pays d’Extrême-Orient.

Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.

Tableau comparatif des pays les plus atteints en nombre cumulatif de morts par million d’habitants au premier jour du mois, en janvier et en juillet de l’an dernier, puis aux mois en 2022.

Pays Jan’21 Juil. Jan’22 Fév. Mars Avril
Pérou 1136 5753 6022 6108 6245 6284
Bulgarie 1099 2620 4510 4866 5194 5331
Bosnie-Herzég. 1249 2965 4136 4463 4761 4843
Hongrie 1002 3113 4072 4310 4579 4732
Macédoine du N. 1205 2633 3825 4053 4333 4429
Géorgie 634 1338 3484 3776 4074 4212
Croatie 968 2012 3091 3418 3716 3837
Rép. Tchèque 1093 2825 3369 3468 3601 3694
Slovaquie 412 2290 3050 3267 3391 3544
Roumanie 826 1772 3086 3159 3342 3421
Lithuanie 588 1633 2777 2967 3171 3346
Slovénie 1312 2125 2692 2826 3038 3122
Brésil 916 2430 2882 2922 3021 3067
Pologne 766 1985 2582 2791 2954 3051
Lettonie 343 1351 2467 2638 2839 3045
États-Unis 1074 1864 2537 2735 2921 3014
Chili 868 1690 2022 2051 2186 2919
Arménie 953 1522 2684 2711 2852 2898
Moldavie 746 1539 2558 2654 2794 2846
Argentine 954 2078 2558 2650 2752 2789
Colombie 850 2083 2515 2600 2682 2694
Grèce 469 1224 2015 2283 2507 2668
Trinité-et-Tobago 91 610 2050 2426 2579 2667
Italie 1235 2113 2279 2436 2570 2645
Belgique 1681 2163 2429 2490 2585 2640
Paraguay 315 1786 2289 2391 2527 2562
Russie 394 931 2121 2274 2413 2527
Ukraine 428 1205 2217 2318 2437 2495
Mexique 971 1789 2286 2335 2425 2460
Royaume-Uni 1089 1878 2174 2279 2356 2417
Tunisie 398 1262 2131 2194 2311 2354
Espagne 1087 1729 1911 2001 2135 2192
France 991 1698 1891 2005 2115 2173
Portugal 685 1682 1869 1967 2078 2124
Uruguay 55 1612 1767 1865 1999 2049
Équateur 790 1206 1867 1911 1947 1956
Estonie 180 956 1459 1534 1694 1852
Panama 935 1493 1682 1748 1826 1843
Bolivie 780 1417 1652 1757 1796 1832
Serbie 373 810 1467 1577 1761 1822
Suède 861 1436 1498 1562 1686 1796
Autriche 693 1182 1514 1554 1632 1749
Afrique du Sud 484 1016 1509 1575 1642 1651
Québec 958 1321 1379 1565 1649 1651
Iran 655 992 1538 1546 1598 1633
Costa Rica 427 909 1424 1466 1554 1605
Suisse 882 1250 1404 1466 1511 1564
Allemagne 410 1089 1340 1410 1469 1547
Namibie 80 601 1397 1519 1531 1533
Liban 240 1156 1348 1420 1491 1522
Jordanie 376 947 1010 1277 1335 1349
Irlande 453 1001 1178 1221 1294 1348
Pays-Bas 672 1033 1219 1237 1254 1279
Albanie 411 854 1120 1167 1209 1216
Eswatini 185 578 1110 1166 1178 1180
Turquie 248 584 963 1021 1103 1142
Israël 365 689 884 957 1096 1125
Botswana 18 483 1009 1064 1078 1103
Honduras 315 696 1029 1034 1055 1069
Malaisie 14 160 955 969 993 1057
Hong Kong 20 28 28 28 98 1045
Palestine 273 683 885 916 986 1008
Danemark 256 444 564 650 798 982
Jamaïque 101 360 831 893 943 968
Azerbaïdjan 262 488 814 851 917 941
Guatemala 263 507 875 889 919 936
Libye 212 457 814 859 892 913
Bahreïn 201 769 779 784 809 815
RoC* 256 518 639 711 777 799
             
Vietnam 0,4 0,8 331 383 407 430
Corée du Sud 17,9 39,4 110 132 159 323
Japon 27,4 117 146 149 188 223
Singapour 4,9 6,1 140 145 174 214
Taïwan 0,3 27,7 35,6 35,6 35,7 35,7
Chine 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2

*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.

En mars 2022, la pandémie n’a progressé significativement qu’à Hong Kong (+947) et au Chili (+733). Dans un autre ordre de grandeur, la situation se dégrade en Corée du Sud.

Références :
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Données COVID-19 au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le variant québécois : l’omerta de la Santé publique

30 mars 2022

Au cours de la deuxième vague de la pandémie au Covid-19, plus précisément à l’automne 2020, des chercheurs ont trouvé au Québec un nouveau variant, unique au monde.

Son séquençage génétique a révélé qu’il descendait du variant B.1.160, détecté en France quelques mois plus tôt.

En comparaison avec ce dernier, le variant québécois se distinguait par au moins sept mutations additionnelles.

Il n’eut pas le temps de contaminer un grand nombre de personnes puisqu’il fut bientôt supplanté par le variant Alpha (B.1.1.7), découvert en Grande-Bretagne.

La Santé publique du Québec — qui connaissait l’existence du variant québécois — n’a pas cru bon de le signaler à l’Organisation mondiale de la Santé et a maintenu secrète sa découverte pendant un an et demi. Voilà pourquoi ce variant ne possède pas de nom officiel.

Puisque tout cela est une vieille histoire, pourquoi en parler maintenant ?

Selon la Santé publique, la cinquième vague aurait été causée par l’Omicron. Comme ce fut le cas ailleurs à travers le monde.

En quelques jours, en décembre dernier, notre Omicron présumé a remplacé le Delta comme principal agent infectieux au Québec.

Il a déjà infecté deux-millions de Québécois, soit le double en quatre mois de ce qu’ont fait tous les autres membres de la famille covidienne réunis en deux ans.

Quant à sa virulence, elle est incontestable.

Il a causé au Québec trois fois plus de morts (2 772) que les troisième (599) et quatrième (325) vagues réunies.

Et cela, en quatre fois moins de temps. En somme, il fut douze fois plus mortel que le variant ‘britannique’ et le variant Delta qui, respectivement, causèrent la troisième et la quatrième vague.

S’il fut plus mortel, ce n’est pas en raison d’un taux de mortalité plus élevé; c’est à cause de la contamination massive de la population québécoise, soit une personne sur quatre en cent-vingt jours.

 
Au contraire, en Afrique du Sud, l’Omicron (le vrai) causa beaucoup moins de morts que n’importe laquelle des vagues antérieures.

D’où la question : est-il possible que la Santé publique nous mente de nouveau et qu’elle ait caché l’existence d’un deuxième variant québécois ?

En supprimant ces jours-ci presque toutes les mesures sanitaires alors que celui-ci court toujours, on maintient une contagion résiduelle qui fait office de pouponnière à mutants.

En d’autres mots, l’agent causal de la cinquième vague au Québec aura toutes les occasions d’accumuler d’autres mutations et possiblement, de réapparaitre cet automne, au moment des élections, plus dangereux que jamais…

Références :
Covid-19 : du Yo-yo à la roulette russe
Covid-19 : la nécessité d’une enquête au sujet de Santé publique du Québec
L’histoire du variant « québécois » dont vous n’avez jamais entendu parler
Hypothèse : a-t-on donné naissance à un variant québécois ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le respect volontaire des mesures anticovidiennes

18 mars 2022
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Entre le 1er et le 4 mars dernier, la maison de sondage Angus Reid a demandé à 2 550 Canadiens choisis aléatoirement s’ils ont l’intention, d’ici la fin de la pandémie, de poursuivre volontairement le respect de certaines mesures sanitaires même lorsque cela ne sera plus obligatoire.

De manière générale, les différentes régions du pays ont exprimé des intentions assez similaires.

Notons toutefois que seulement 38 % des Québécois comptent continuer de porter le masque à l’intérieur des endroits publics clos.

Puisque le masque est l’équivalent d’un vaccin amovible — dont l’efficacité n’est pas décroissante à chaque nouveau variant — il y a lieu de s’inquiéter de l’abandon de cette mesure protectrice.

Référence : As 24 months of pandemic restrictions lift, are Canadians ready – or reluctant – to let go?

Paru depuis :
Le cercle vicieux des vagues de COVID-19 à répétition (2022-07-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Grande peste et le Covid-19

6 mars 2022

L’origine

Dans l’histoire de l’humanité, il y eut plusieurs pandémies de peste noire. Mais aucune ne fut plus mortelle que la Grande peste.

Pendant des siècles, on crut que cette pandémie était née en Chine et qu’elle s’était propagée le long de la route de la soie.


 
Depuis quelques décennies, on croit plutôt qu’elle serait apparue en Asie centrale, dans les rangs des Mongols qui assiégeaient en 1346 le port de Caffa, situé en Crimée.

Au cours de ce blocus terrestre (et non maritime) qui dura deux ans, des milliers de soldats mongols moururent de la peste.

Constatant leur impossibilité de conquérir la ville, l’armée mongole décida d’utiliser des trébuchets afin de catapulter les cadavres des pestiférés par-dessus les murailles de Caffa.

C’est un des tout premiers exemples de guerre bactériologique.

Atteints à leur tour par la peste, les assiégés signèrent une trêve avec les Mongols à la suite de quoi les premiers abandonnèrent la ville maudite pour se disperser dans les ports méditerranéens.

Réservoirs de la peste, les rats qui infestaient la cale de leurs bateaux propagèrent la peste dans tous les ports où on fit escale.

La propagation en Europe

En cinq ou six ans, plus précisément de 1347 à 1353, la Grande peste fit vingt-cinq-millions de victimes en Europe, soit entre 30 et 50 % de la population du continent.

Présentée comme une punition divine, la Grande peste provoqua un regain de ferveur religieuse au sein de la population médiévale, déjà encline à une grande religiosité.

Cette époque fut l’âge d’or des charlatans et des illuminés.

Les processions expiatoires de flagellants au torse ensanglanté déambulaient dans les villes, frappant l’imagination des spectateurs en prière et contribuant à l’anxiété générale.

Et bientôt les populations se laissèrent convaincre que les Juifs, les lépreux, les sorcières et les mendiants étaient la cause de la Grande peste.

En raison de la dépopulation, de nombreux villages furent abandonnés, les moins bonnes terres retournèrent en friche et les forêts s’étendirent.

D’outre-tombe, écoutons la voix du poète et compositeur Guillaume de Machaut. En 1349, sous le titre du Jugement du roi de Navarre, il écrit une chronique qui témoigne de son temps.

En voici un extrait (en français moderne) :

Nul ne faisait les champs labourer
ni les blés faucher ni les vignes faire,
même en donnant triple salaire, (…)
tant nombreux étaient les morts. (…)

Dans les champs, les bêtes mues
gisaient toutes éperdues.
Çà et là, elles paissaient (note : du verbe paitre)
partout où elles le voulaient.

Il n’y avait ni seigneur, ni berger,
ni homme qui leur allait autour.
Personne ne les réclamait.
Ni pour siennes, les revendiquait.

Des héritages, il y en eut plusieurs
qui restèrent sans seigneur.
Dans les manoirs, nul n’osait pénétrer
là où les morts avaient été…

Avant la pandémie, les gens s’étaient résignés à leur vie de misère. La pandémie bouleversa les mentalités.

La rareté de la main-d’œuvre agricole força les propriétaires terriens à améliorer les conditions de travail de leurs travailleurs et, dans certains pays, à abolir le servage.

La Grande peste en Angleterre

En Angleterre, la moitié de la population était serf. Ce qui signifie qu’on était tenu au travail forcé pour un propriétaire terrien (habituellement un noble ou un membre du clergé issu de la noblesse).

Dans la première moitié de la pandémie, plus précisément de 1348 à 1350, la pandémie provoqua d’importantes perturbations économiques; le prix des biens de consommation (sauf les céréales) augmenta de 27 %.

Et puisque la main-d’œuvre agricole se faisait plus rare, les travailleurs qui n’étaient pas liés par le servage exigèrent de meilleurs salaires. À défaut de quoi, ils partaient là où ils étaient mieux traités.

Cette hausse du cout de la main-d’œuvre agricole réduisit les profits des propriétaires terriens. Ce qui, à leurs yeux, était inacceptable.

Afin de combattre le ‘chaos’, le parlement de Londres — dont la chambre haute est peuplée exclusivement de propriétaires terriens — adopta en 1349 une loi destinée à plafonner les salaires à leur niveau d’avant la peste.

Peu appliquée, cette loi n’empêcha pas les conditions de vie du peuple anglais de s’améliorer en dépit de l’inflation. Mais elle rendit le pouvoir royal très impopulaire, apparemment à la solde des ennemis du peuple.

En 1381, soit plusieurs années après la fin de la pandémie, Richard II adopta une succession de taxes de plus en plus lourdes afin de financer la guerre de Cent Ans.

Les paysans se révoltèrent. Ils marchèrent sur Londres et y tuèrent toutes les personnes associées à l’autorité royale qu’ils rencontrèrent.

Cette révolte fut écrasée dans le sang quelques mois plus tard.

Covid-19 et guerres

La guerre culturelle américaine

Au cours de la pandémie actuelle, les opposants et les partisans des mesures sanitaires se sont affrontés aux États-Unis à coup d’insultes et de menaces de mort.

Au Moyen-Âge, les boucs émissaires de la Grande peste étaient les Juifs, les lépreux et les sorcières.

De nos jours, des millions d’Américains se sont laissé convaincre que leur belle ‘race blanche’ était en train d’être remplacée par les Juifs et les personnes à la peau foncée.

Ils avaient mis tous leurs espoirs dans un président messianique. Malheureusement pour eux, ce dernier devait perdre le pouvoir en raison des maléfices de sorciers ‘woke’ qui réussirent à imposer au pays un président illégitime.

Et les charlatans, de même que les illuminés du Moyen-Âge, renaissent aujourd’hui sur les médias sociaux.

La Grande démission

Cette guerre civile culturelle a entaché de nombreux milieux de travail d’un climat toxique.

Si bien que des millions de travailleurs américains ont quitté leur emploi pour un meilleur alors des millions d’autres, principalement des femmes, ont tout simplement abandonné le marché du travail.

Tout comme la pénurie de travailleurs agricoles au XIVe siècle, la Grande démission pousse actuellement les salaires à la hausse.

Pénuries et inflation

La congestion des ports américains donnant sur le Pacifique a raréfié l’approvisionnement de biens asiatiques.

Or il s’agit non seulement de biens de consommation courants, mais également d’items essentiels à la fabrication de produits américains.

C’est ainsi que l’industrie automobile a connu des ralentissements de production liés à une pénurie de semiconducteurs taïwanais.

S’ajoutent les sanctions économiques prises récemment contre la Russie qui font grimper le prix des matières premières dont ce pays est un important exportateur.

Tout cela a provoqué la plus importante hausse du taux d’inflation depuis quarante ans.

Alors que la mondialisation baignait dans l’huile depuis des décennies, aucun grand groupe industriel n’est aujourd’hui à l’abri de bouleversements économiques.

La guerre télévisée


 
La Grande peste n’a duré que cinq ou six ans, de 1347 à 1353. Mais elle fut accompagnée de la guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453).

En France, celle-ci fut une guerre de pillage au cours de laquelle les armées anglaises ont méticuleusement détruit le bétail et les instruments de production agricole de centaines de villages français.

Au cours de ce conflit, les paysans étaient exposés aux horreurs de la guerre au fur et à mesure de l’avancée des chevauchées anglaises.

Par contre, de nos jours, des milliards de personnes assistent en temps réel aux reportages concernant le conflit russo-ukrainien.

Si bien que le jovialisme de nos autorités sanitaires, annonçant un peu vite la fin de la pandémie, a cédé le pas à une autre angoisse; celle de la guerre.

Le Yo-yo sanitaire

Le fiasco de la lutte sanitaire dans tous les pays occidentaux a sérieusement ébranlé la confiance des populations à l’égard de ceux qui ont pour mandat de les protéger.

Au lieu de dépister les personnes infectées et de les placer en quarantaine — comme on l’a fait en Extrême-Orient — on a adopté la stratégie du Yo-yo.

Celle-ci consiste à élaborer de savantes modélisations basées sur l’évaluation des contacts et sur les effets de leur réduction.

Concrètement, la politique du Yo-yo consiste à limiter la capacité d’accueil ou à fermer les petits commerces, les restaurants et les salles de spectacle lorsque les hôpitaux se remplissent. Et, au contraire, à jeter du lest lorsque les choses s’améliorent.

Et puisque le relâchement des mesures sanitaires occasionne toujours un rebond des hospitalisations, on se voit bientôt dans l’obligation de resserrer la vis. Ce qui diminue les hospitalisations…

Et ainsi de suite.

Cette succession de pénalités cycliques est l’équivalent moderne de la série de taxes imposées par Richard II au Moyen-Âge. Avec le même résultat.

Les propriétaires de milliers de petites ou moyennes entreprises ont été appauvris au cours de la pandémie : restaurants, salles d’exercice, salons de coiffure, salles de spectacles, créateurs de produits culturels, agences de voyages, etc.

Conclusion

Jusqu’ici, le Covid-19 a fait près d’un million de morts aux États-Unis et y a fait chuter l’espérance de vie, particulièrement chez les Américains à la peau très pigmentée.

D’une certaine manière, la pandémie au Covid-19 ressemble un peu à la Grande peste. Non seulement en raison de son pouvoir pathogène, mais également en raison des bouleversements économiques qu’elle a occasionnés.

Tout comme l’Église s’est avérée impuissante à combattre la peste, il en fut de même de nos gouvernements. Face à la pandémie, ils se sont empressés de jeter la serviette, déclarant qu’il fallait laisser se développer l’immunité ‘naturelle’ ou apprendre à vivre avec le virus.

Pour la population assiégée de Caffa, c’était l’équivalent de lui dire qu’elle devait apprendre à vivre avec ses conquérants.

La pandémie a révélé les faiblesses de notre filet de protection sociale, notamment dans le système hospitalier, et provoqué un retard académique chez nos enfants (dont on a volontairement provoqué la contamination sans que des catapultes aient été nécessaires).

D’autre part, le sous-investissement chronique dans le logement social fait actuellement flamber le prix des loyers.

Face à cela, les pays occidentaux ne trouvent rien de mieux à faire que de battre le tambour de la guerre afin de faire oublier le fiasco de leur lutte sanitaire.

Il est douteux que ceux qui nous ont si mal protégés depuis deux ans puissent échapper à l’âge des révoltes…

Références :
Covid-19 : du Yo-yo à la roulette russe
Guerre de Cent Ans
In Medieval Europe, a Pandemic Changed Work Forever. Can It Happen Again?
La Grande démission aux États-Unis
Ordonnance des Travailleurs
Peste noire
Révolte des paysans
Siège de Caffa

Paru depuis : The source of the Black Death in fourteenth-century central Eurasia (2022-06-15)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mortalité comparative du Covid-19 aux États-Unis

2 mars 2022


 
En 2020, l’espérance de vie aux États-Unis a diminué d’un an. Elle a chuté de 2,7 ans dans le cas précis des Américains à la peau très pigmentée.

À la différence des guerres livrées par les États-Unis depuis leur indépendance, la pandémie a été la pire catastrophe vécue par les Américaines jusqu’ici; près d’un demi-million d’entre elles en sont mortes, souvent d’une contamination survenue au front de la pandémie à soigner les autres.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : évolution depuis quatorze mois

1 mars 2022

Voici la liste des pays les plus durement affectés par la pandémie au Covid-19.

À titre comparatif, cette liste est complétée par le cas de quelques pays d’Extrême-Orient.

Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.

Tableau comparatif des pays les plus atteints en nombre cumulatif de morts par million d’habitants au premier jour du mois, en janvier et en juillet de l’an dernier, puis aux mois en 2022.

Pays Jan’21 Juil. Jan’22 Fév. Mars
Pérou 1136 5753 6022 6108 6245
Bulgarie 1099 2620 4510 4866 5194
Bosnie-Herzég. 1249 2965 4136 4463 4761
Hongrie 1002 3113 4072 4310 4579
Macédoine du N. 1205 2633 3825 4053 4333
Géorgie 634 1338 3484 3776 4074
Croatie 968 2012 3091 3418 3716
Rép. Tchèque 1093 2825 3369 3468 3601
Slovaquie 412 2290 3050 3267 3391
Roumanie 826 1772 3086 3159 3342
Lithuanie 588 1633 2777 2967 3171
Slovénie 1312 2125 2692 2826 3038
Brésil 916 2430 2882 2922 3021
Pologne 766 1985 2582 2791 2954
États-Unis 1074 1864 2537 2735 2921
Arménie 953 1522 2684 2711 2852
Lettonie 343 1351 2467 2638 2839
Moldavie 746 1539 2558 2654 2794
Argentine 954 2078 2558 2650 2752
Colombie 850 2083 2515 2600 2682
Belgique 1681 2163 2429 2490 2585
Trinité-et-Tobago 91 610 2050 2426 2579
Italie 1235 2113 2279 2436 2570
Paraguay 315 1786 2289 2391 2527
Grèce 469 1224 2015 2283 2507
Ukraine 428 1205 2217 2318 2437
Mexique 971 1789 2286 2335 2425
Russie 394 931 2121 2274 2413
Royaume-Uni 1089 1878 2174 2279 2356
Tunisie 398 1262 2131 2194 2311
Chili 868 1690 2022 2051 2186
Espagne 1087 1729 1911 2001 2135
France 991 1698 1891 2005 2115
Portugal 685 1682 1869 1967 2078
Uruguay 55 1612 1767 1865 1999
Équateur 790 1206 1867 1911 1947
Panama 935 1493 1682 1748 1826
Bolivie 780 1417 1652 1757 1796
Serbie 373 810 1467 1577 1761
Estonie 180 956 1459 1534 1694
Suède 861 1436 1498 1562 1686
Québec 958 1321 1379 1565 1649
Afrique du Sud 484 1016 1509 1575 1642
Autriche 693 1182 1514 1554 1632
Iran 655 992 1538 1546 1598
Costa Rica 427 909 1424 1466 1554
Namibie 80 601 1397 1519 1531
Suisse 882 1250 1404 1466 1511
Liban 240 1156 1348 1420 1491
Allemagne 410 1089 1340 1410 1469
Jordanie 376 947 1010 1277 1335
Irlande 453 1001 1178 1221 1294
Pays-Bas 672 1033 1219 1237 1254
Albanie 411 854 1120 1167 1209
Eswatini 185 578 1110 1166 1178
Turquie 248 584 963 1021 1103
Israël 365 689 884 957 1096
Botswana 18 483 1009 1064 1078
Honduras 315 696 1029 1034 1055
Malaisie 14 160 955 969 993
Palestine 273 683 885 916 986
Jamaïque 101 360 831 893 943
Guatemala 263 507 875 889 919
Azerbaïdjan 262 488 814 851 917
Libye 212 457 814 859 892
Bahreïn 201 769 779 784 809
Danemark 256 444 564 650 798
Oman 286 598 776 781 797
RoC* 256 518 639 711 777
           
Vietnam 0,4 0,8 331 383 407
Japon 27,4 117 146 149 188
Singapour 4,9 6,1 140 145 174
Corée du Sud 17,9 39,4 110 132 159
Hong Kong 19,7 27,9 28,0 28,0 97,9
Taïwan 0,3 27,7 35,6 35,6 35,7
Chine 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2

*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.

En février 2022, la pandémie a progressé plus rapidement dans les Balkans (en Bulgarie +328, en Bosnie-Herzégovine +298, en Croatie +298, et en Macédoine du Nord +280), en Europe centrale (en Hongrie +289), et dans le Caucase (Géorgie +298).

Dans un autre ordre de grandeur, la situation se dégrade à Hong Kong alors qu’elle se stabilise à Taïwan.

Références :
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Données COVID-19 au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 et ainés : la quarantaine fantôme

16 février 2022

Introduction

Depuis le début de la cinquième vague, le 5 décembre 2021, 1 834 personnes de 70 ans ou plus sont décédées du variant mystérieux qui circule actuellement au Québec et qu’on présume être de l’Omicron.

C’est 85,8 % de tous les décès de la pandémie au Québec depuis cette date.

Radio-Canada révélait hier que les pensionnaires d’hospices atteints de Covid-19 sont privés de douche et d’accès aux toilettes pendant leur isolement de dix jours. Concrètement, on leur fournit une chaise d’aisance et ils se lavent à la débarbouillette (ou gant de toilette).

Unanimement, tous les partis représentés à l’Assemblée nationale ont condamné ce nouvel exemple de maltraitance, selon eux, à l’égard des vieillards.

Quarantaine = maltraitance ?

Toute quarantaine est une privation de liberté. Toutefois, elle se justifie lorsqu’il s’agit de protéger la vie des autres.

La décontamination d’une toilette ou d’une salle de bain commune est très compliquée. Cela consiste à laver toutes les surfaces après chaque usage et y renouveler complètement l’air puisque la toux est un symptôme très fréquent chez les personnes atteintes de Covid-19.

Même si on adoptait des mesures sanitaires qui exigent une telle décontamination, cela ne se ferait pas par manque de personnel.

Bref, être privé de douche pour dix jours, une fois dans sa vie, ce n’est pas la mer à boire.

Quant aux toilettes communes, ce sont toujours parmi les endroits les plus contaminés dans une résidence pour personnes âgées.

Si en priver l’usage aux personnes contagieuses équivaut à de la maltraitance, condamner les autres pensionnaires à s’exposer inutilement à ses virus ressemble plutôt à de la négligence criminelle.

Conclusion

Si l’opinion publique est de plus en plus hostile aux mesures sanitaires, c’est que les décideurs publics ont choisi une lutte grossière qui condamne toute la population à la contrainte plutôt que de recourir à des mesures ciblées qui affectent ‘chirurgicalement’ les personnes contagieuses.

Placer aveuglément en quarantaine tous les ‘contacts’ d’une personne contagieuse — par exemple, tous ceux logés au même étage d’un hospice — cela fait partie de cette lutte grossière qui a assez duré. On doit plutôt tester quotidiennement ces contacts et ne mettre en quarantaine que ceux qui sont atteints du Covid-19.

La mise en quarantaine des personnes testées positivement est donc l’exemple parfait d’une mesure ciblée.

Sous le prétexte qu’on doit apprendre à vivre (sic) avec le virus, refuser d’appliquer la quarantaine aux vieillards atteints, c’est leur donner la liberté de contaminer les autres.

Si j’étais moi-même à la place de la personne contrainte à demeurer dans sa chambre pour dix jours, cela ne me ferait pas plaisir. Mais je comprendrais pourquoi cela est nécessaire.

Conséquemment, je trouve déplacée l’empathie des députés à l’égard des vieillards contagieux mis en quarantaine.

Déplacée parce que cette empathie, ils devraient l’avoir à l’égard de ceux qu’on condamne depuis deux ans à courir à des risques inutiles d’attraper et possiblement de mourir du Covid-19.

Référence : Aînés privés de toilettes : « Inadmissible », dit Legault qui promet des changements

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : les tests rapides et la fin des mesures sanitaires grossières

15 février 2022

Introduction

Dans presque tous les pays du monde, on a surestimé le pouvoir de la vaccination à mettre fin, seule, à une pandémie dotée d’une remarquable agilité à contourner les moyens mis en œuvre pour la combattre.

Ce qui est une occasion de redéfinir la place des tests rapides, sous-estimés jusqu’ici.

Caractéristiques des tests rapides

La fiabilité

Depuis leur apparition peu de temps après le début de la pandémie, la fiabilité des tests rapides s’est considérablement améliorée. De nos jours, ils sont presque aussi fiables que les tests de laboratoire.

Par exemple, le test Rapid Response de la compagnie BTNX est spécifique aux membres de la famille covidienne et les décèle dans environ 95 % des cas.

La rapidité et ses conséquences

Avec le Covid-19 ‘classique’, l’écart entre le moment où quelqu’un attrapait l’infection et le moment où il devenait contagieux était de quatre jours : les symptômes apparaissaient dès le lendemain.

Avec le variant Delta et l’Omicron, cet écart est réduit de moitié.

Avec des variants rapides, le socle d’une stratégie de dépistage efficace est la réactivité. Ce qui n’est possible qu’avec des tests dont le résultat s’obtient en quelques minutes.

Différences quant au prélèvement

Le mode d’emploi de certains tests rapides exige que le prélèvement se fasse au fond du nez. Par contre, d’autres n’ont besoin que d’un prélèvement nasal peu profond (ce qui évite de recourir à du personnel spécialisé).

L’automatisation des tâches

Aucun test rapide n’est difficile à utiliser. Mais le nombre d’étapes à franchir varie considérablement d’une marque à l’autre.

Si bien que certain tests sont impropres à servir au dépistage généralisé.

Si on exclut le temps qu’il met à révéler ses résultats, il faut compter environ cinq minutes pour exécuter toutes les étapes d’un test ‘Rapid Response’ de la compagnie BTNX (ceux distribués gratuitement dans les pharmacies québécoises).

Ce qui signifie qu’un professeur mettra environ deux heures et demi à tester une classe de trente élèves. Ce qui rend impossible le dépistage quotidien en milieu scolaire.

L’exemple des cartes BinaxNOW

Avec ce produit d’aspect rudimentaire, un professeur peut tester une classe de trente élèves en trente minutes.

Il n’a qu’à retirer un écouvillon de son enveloppe transparente et le donner à l’élève devant lui.

Et pendant que l’élève effectue son prélèvement, le professeur extrait une carte pliée de son sachet, la déplie et verse six gouttes de réactif dans l’ouverture appropriée de celle-ci.


 
Reprenant l’écouvillon utilisé par l’élève, le professeur l’insère dans l’autre ouverture de la carte, le fait pivoter du bout des doigts et referme la carte sur elle-même.

Puis il tend à l’élève un crayon pour que ce dernier aille identifier la carte à son nom pour ensuite prendre place dans la classe.

En quinze minutes, ses trente élèves auront passé le test.

Après quinze minutes supplémentaires à attendre les résultats, le professeur jette les tests négatifs dans une poubelle dédiée aux déchets biomédicaux, prend la pile de tests positifs, pénètre en classe et demande aux élèves atteints d’aller dans une salle de quarantaine située près d’une sortie de l’école (où ils passeront les prochaines journées).

Le temps nécessaire aux cartes BinaxNOW peut même être plus court si le professeur dispose d’un aide qui extrait pour lui la carte, la déplie et verse les gouttes de réactif. Cet aide peut être un parent venu conduire son enfant à l’école et qui reste bénévolement une demi-heure de plus pour donner un coup de main à son professeur.

Par contre, les étapes de Rapid Response sont presque toutes séquentielles. Ce qui rend relativement incompressible le temps consacré à son utilisation.

Bref, seuls des tests dont le mode d’emploi se prête à l’automatisation peuvent servir au dépistage généralisé.

Àparté

Le mode d’emploi de tous les tests rapides exige que la personne se mouche immédiatement avant de passer ce test. Dans le contexte d’un dépistage scolaire généralisé, cela est approprié quand ce dépistage se fait à l’extérieur, avant de pénétrer dans l’école.

Se moucher génère une quantité considérable d’aérosols. Au cours de la saison froide, alors que le dépistage se fera à l’intérieur, cela risque de contaminer les personnes qui, les uns après les autres, respireront les gouttelettes respiratoires en suspension laissées par les personnes qui les ont précédées.

Sans compter qu’il faudra prescrire la désinfection des mains après avoir jeté le mouchoir de papier dont on se sera servi.

Conclusion

Ces jours-ci, les uns après les autres, les pays parient que la pandémie tire à sa fin.

Le Danemark a complètement levé ses restrictions sanitaires. La Nouvelle-Zélande compte sur la vaccination pour effectuer son retour à la normale. Et de très nombreux pays songent à les imiter.

Contrairement à ce qu’on pense, ce n’est plus qu’une question de semaines — au plus, de mois — avant que la pandémie reprenne de plus belle. Et le retour en force de la pandémie sera facilité par le fait qu’on aura abaissé la garde.

C’est donc le temps idéal pour commander des quantités colossales de tests rapides lorsque la demande baissera en raison de l’insouciance du public.

L’idéal serait même d’inciter dès maintenant les Laboratoires Abbott (ou un fabricant d’ici) à démarrer au Québec la fabrication de tests rapides d’utilisation simple. Et ce, autant pour servir le marché domestique que celui des pays étrangers pris au dépourvu par la menace d’un futur variant.

Du strict point de vue du développement économique, il est plus intéressant pour le Québec de produire des tests qu’on doit utiliser souvent, que des vaccins (à peine plus chers) qu’on injecte une fois par cinq ou six mois.

Le recours à ces tests permet de changer radicalement d’approche.

Jusqu’ici, ‘aplatir la courbe’ a consisté à essayer, très grossièrement, d’atténuer les vagues successives de Covid-19 en réduisant le nombre de contacts au sein de la population.

Mais en appliquant successivement le chaud et le froid depuis deux ans, ce Yo-yo sanitaire a fini par exaspérer une bonne partie de l’opinion publique.

D’où l’idée d’abandonner ces mesures grossières pour un dépistage routinier et anodin à l’école (révélateur des familles atteintes) et la mise en quarantaine ‘chirurgicale’ des personnes contagieuses.

C’est le contraire de ce qu’on a fait jusqu’ici, alors qu’on misait sur la contamination massive des écoliers pour immuniser à la dure la population québécoise.

Références :
Covid-19 : baisse des prix des tests antigéniques et des autotests en pharmacie
Covid-19 : du Yo-yo à la roulette russe
How much does a Covid test cost around the world?
Le Danemark tourne la page des mesures sanitaires
Plus de 2 millions de Québécois auraient eu la COVID-19 depuis décembre
The new normal: New Zealand braces for shift from Covid zero to Covid acceptance

Paru depuis :
Plus d’un adulte sur quatre infecté par la COVID-19 au cours de l’hiver (2022-05-09)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : du Yo-yo à la roulette russe

10 février 2022

Le Yo-yo

Depuis le début de la pandémie, ce que veulent les autorités sanitaires du Québec, c’est que nous attrapions tous le Covid-19… mais pas tous en même temps.

Après un premier confinement destiné à éviter la répétition au Québec de ce qui se passait en Europe — où des centaines de médecins mourraient par manque d’équipement de protection — la Santé publique adopta la politique du Yo-yo.

À la suite de la réduction des mesures sanitaires, les hôpitaux se remplissent. Face au danger de la saturation de ces derniers, on reporte alors les procédures médicales qui peuvent l’être et on ferme les petits commerces, de même que les salles de spectacle.

Ce qui réduit le nombre de contacts et du coup, finit par améliorer la situation dans les hôpitaux.

Et quand cela arrive, on allège les mesures sanitaires.

Mais on le sait d’avance; quand on baisse la garde, le virus revient par les moindres fissures de notre bouclier de protection.

Conséquemment, la pandémie s’aggrave. Alors on reporte encore les chirurgies et on condamne de nouveau les petits commerces et les salles de spectacle.

Et ainsi de suite.

En somme, au lieu que la lutte sanitaire soit menée sur le terrain par des préposés qui testent la population et confinent sélectivement les gens atteints, elle est menée par des technocrates qui jouent ‘à la restriction sanitaire’ en recourant à de savantes modélisations basées sur la relation mathématique entre le nombre de contacts et la contagion par le virus.

L’exaspération

Au début du printemps 2021, 53 % des Canadiens souhaitaient un renforcement des mesures sanitaires. À l’opposé, 18 % souhaitaient leur allègement tandis que 27 % les jugeaient satisfaisantes.

Mais un an plus tard, soit après deux ans de Yo-yo sanitaire, une bonne partie de la population est exaspérée.

Mon impression est que la cause de ce renversement apparent de l’opinion publique, c’est moins les mesures sanitaires en elles-mêmes, que l’impossibilité de planifier notre vie.

Prenons le cas de ce restaurateur qui a rempli ses réfrigérateurs de nourriture et qui a réembauché du personnel à la suite de l’annonce officielle selon laquelle le temps des Fêtes se déroulerait en vertu de règles sanitaires allégées.

Mais quelques jours plus tard, volteface de l’État; il apprend qu’il devra fermer temporairement les portes de son établissement parce que la situation sanitaire s’est dégradée.

On peut imaginer que si ce restaurateur savait à l’avance que quoi qu’il arrive, son restaurant devra opérer à 50 % de sa capacité d’ici la fin de la pandémie, il pourrait choisir de le fermer jusque-là ou de l’opérer à capacité réduite.

Prenez également le cas de cette personne en attente de la chirurgie d’une hanche, d’un genou ou de quoi que ce soit qui la fait souffrir depuis deux ans et qui, la veille de l’opération qu’elle prie de tous ses vœux, apprend que celle-ci est reportée encore une autre fois.

Voilà ce qui, à mon avis, est probablement la cause principale de l’exaspération actuelle d’une bonne partie de la population.

La fin de la pandémie

Dire qu’il nous faut ‘apprendre à vivre avec le virus’, cela signifie que ceux qui ont pour tâche de nous protéger ont décidé de rendre les armes et de capituler face au virus. Pour un peuple assiégé, c’est l’équivalent de lui dire qu’il lui faut se résigner à vivre avec ses conquérants.

La pandémie se terminera lorsque toute l’Humanité aura été vaccinée (ce qui n’arrivera pas) ou lorsque l’Humanité aura été ‘variolisée’ au Covid-19 à l’aide d’un variant aussi contagieux qu’inoffensif.

En dépit du fait que l’Omicron ne peut pas être qualifié d’inoffensif, est-il le dernier de sa lignée ? Personne ne le sait.

La roulette russe

Le pari de l’Occident, c’est que la pandémie touche à sa fin.

Voilà pourquoi, d’un pays à l’autre, on lève actuellement toutes les mesures sanitaires. Les pays qui résistent subissent les pressions de leur population qui ne comprend pourquoi elle doit endurer la rigueur de mesures sanitaires abolies ailleurs.

Pourtant, d’un variant à l’autre, les vaccins actuels — taillés sur mesure contre le Covid-19 ‘classique’ aujourd’hui disparu — sont encore efficaces, mais de moins en moins.

Non seulement les pays du Tiers-Monde sont encore des incubateurs à variants, mais c’est maintenant le cas de certains animaux de compagnie.

Par exemple, la souris était totalement réfractaire au Covid-19 ‘classique’; en d’autres mots, il y a deux ans, c’était impossible pour elle d’attraper le Covid-19. On a découvert récemment que ce n’est plus vrai depuis l’Omicron; la souris peut contracter ce variant.

Il est donc inévitable que certains animaux domestiques, à l’instar de la chauvesouris, soient appelés à servir de réservoirs de coronavirus et retransmettent à l’humain un nouveau variant qui échappera à nos défenses immunitaires.

Voilà ce que signifie, concrètement, laisser trainer une pandémie; le laisser-faire entraine toujours des conséquences tragiques.

Conclusion

On apprenait hier que près de la moitié de la population québécoise a contracté le Covid-19 depuis deux ans, dont deux-millions de personnes depuis le 5 décembre dernier (début officiel de la cinquième vague).

Depuis ce 5 décembre, le nombre cumulatif de décès est passé de 11 569 à 13 617. La cinquième vague a fait deux fois plus de morts que les troisième et quatrième vagues réunies. Et la vague actuelle a fait cela en quatre fois moins de temps. En somme, elle fut huit fois plus mortelle.

Cela n’a rien d’étonnant; c’est la conséquence des choix de nos autorités sanitaires; faire de l’école le tremplin de la contamination massive de la population québécoise, soit deux millions de personnes infectées au cours de la cinquième vague.

Et c’est sans compter le syndrome postcovid qui affecte un nombre indéterminé de Québécois partiellement rétablis. Des gens absents des statistiques officielles parce leur sort est dépourvu d’intérêt, semble-t-il…

Et voilà qu’on fait le pari que la pandémie est terminée. Du coup, presque plus personne ne sent le besoin de se faire vacciner.

Si par miracle, cela devait s’avérer être vrai, je serai le premier à m’en réjouir.

Ce qui devrait nous inciter au pessimisme, c’est le fiasco, jusqu’ici, de la lutte sanitaire au Québec. Un fiasco qui, à quelques détails près, est celui de l’ensemble des pays occidentaux.

Et, dans une certaine mesure, c’est l’échec des vieilles démocraties parlementaires à protéger adéquatement leur population.

Lorsqu’on pense que près d’un million d’Américains sont morts du Covid-19, on se demande ce que signifient les droits de la Personne si ce n’est pas, en premier lieu, le droit à la vie…

Références :
La cafétéria sanitaire
L’âge des révoltes
L’appui aux restrictions sanitaires
L’histoire d’un fiasco
« On se tourne les pouces », déplorent des vaccinateurs du Québec
Plus de 2 millions de Québécois auraient eu la COVID-19 depuis décembre

Parus depuis :
Faire le deuil de sa vie d’avant à cause de la « COVID longue » (2022-02-12)
Les masques sont efficaces, disent les experts, pourquoi les retirer maintenant? (2022-02-27)
Faut-il « relancer » le dépistage de la COVID-19 au Québec ? (2022-03-08)
Plus d’un adulte sur quatre infecté par la COVID-19 au cours de l’hiver (2022-05-09)
Le cercle vicieux des vagues de COVID-19 à répétition (2022-07-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel