La cafétéria sanitaire

Publié le 4 février 2022 | Temps de lecture : 4 minutes

En raison du relâchement des mesures sanitaires dans certains pays européens, la fatigue sanitaire gagne du terrain au Québec.

De plus en plus de gens se disent qu’on devrait imiter les pays où on a levé presque toutes les restrictions sanitaires. En somme, on aimerait retrouver dès maintenant les libertés dont nous sommes privés depuis le début de cette pandémie.

Le problème, c’est qu’une pandémie, ce n’est pas une cafétéria. On ne peut pas se dire : « Euh moi je prendrais bien les mesures sanitaires à l’école de tel pays, celles concernant les restaurants de tel autre pays et comme dessert, celles au sujet des salles de spectacle de là-bas.»

L’allègement des mesures sanitaires a un prix. Comme dans une cafétéria.

On veut la liberté dont jouissent les gens en Floride ? Eh bien, le prix à payer est deux fois plus de morts qu’au Québec; 2 937 morts par million d’habitants en Floride vs 1 565 au Québec.

Nous voulons vivre comme en Grande-Bretagne ? C’est environ 50 % plus de morts qu’au Québec (2 279 vs 1 565).

Dans les pays où on a décidé d’éradiquer le virus du territoire national, les habitants des villes touchées ont été confinés de manière draconienne pendant des semaines ou pendant des mois.

Mais dans l’ensemble du pays, les citoyens ont vécu comme d’habitude. Et même les villes touchées ont connu plus de périodes de normalité que de contrainte.

Le chef de file de cette approche, c’est la Chine avec, toutes proportions gardées, 500 fois moins de morts qu’au Québec et presque mille fois moins de morts qu’aux États-Unis.

Parce qu’en Chine, ce qu’on appelle les droits de la Personne, c’est le droit à la vie et le droit de manger trois fois par jour.

Alors qu’aux États-Unis, les droits de la Personne, c’est le droit de choisir entre deux corrompus pour diriger la ville ou l’État, de même que le droit de voter ou non pour un escroc (Donald Trump) à la Maison-Blanche. Et c’est aussi le droit de crever de faim si on est mal né ou si on a la peau trop sombre…

Au Québec, depuis le début de la pandémie, ce que veulent les autorités sanitaires, c’est que nous attrapions tous le Covid-19… mais pas tous en même temps.

Voilà ce qu’on voulait dire par ‘aplatir la courbe’; diminuer la hauteur des flammes tout en laissant le feu de brousse continuer de causer des dommages jusqu’à ce que tout le paysage soit calciné.

Et ce, tout en détournant notre attention vers des mesures sanitaires inefficaces; le lavage des mains, les applications téléphoniques de recherche de contacts et les lecteurs de CO₂.

Après deux ans, la plupart des Québécois ont fini par comprendre la leçon.

À la suite de la réduction des mesures sanitaires, les hôpitaux se remplissent. Alors on ferme les petits commerces et les salles de spectacle. Ce qui réduit le nombre de contacts et du coup, finit par améliorer la situation dans les hôpitaux.

Et quand cela arrive, on allège les mesures sanitaires… et la contagion reprend de plus belle. Malheureusement, à ce jeu de Yo-yo, de plus en plus de petits commerces finissent par faire faillite.

Il n’y a qu’une minorité de la population québécoise qui n’a pas compris que la pandémie sera finie quand elle sera finie. Pas avant.

Référence : Covid-19 : évolution depuis treize mois

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