Les relations sino-saoudiennes

12 février 2023


 
Le 7 décembre dernier, les plateaux de France24 accueillaient quatre panellistes qui profitaient de la visite de trois jours du président chinois en Arabie saoudite pour discuter plus spécifiquement des liens économiques entre ces deux pays, et plus généralement de la perte d’influence de l’Occident dans cette partie du monde.

Étaient réunis :
• Jean-Joseph Boillot, économiste spécialiste des BRICS et auteur du livre “Utopies made in Monde”
• Jean-Paul Tchang, économiste et cofondateur de la Lettre de Chine,
• Clarence Rodriguez, consultante et seule reporter permanente accréditée en Arabie saoudite de 2005 à 2017,
• David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques et chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique.

En résumé :
• l’Arabie saoudite veut montrer qu’elle est menée par ses propres intérêts,
• la guerre russo-ukrainienne ayant perturbé le transport ferroviaire entre l’Europe et la Chine, celle-ci veut solidifier sa ‘Route de la soie’ vers le Moyen-Orient (dans le but de faciliter l’importation des matières premières dont elle a besoin). Rappelons que par un nouveau pipeline passant par la Birmanie, la Chine importe de 20 % à 25 % de son pétrole d’Arabie saoudite et 52 % de son pétrole des pays arabes,
• les deux pays jettent les bases de discussions en vue d’un éventuel traité de libre-échange,
• la trentaine d’accords signés (30 milliards$) visent à vendre des équipements chinois en Arabie saoudite et notamment des technologies essentielles à l’industrialisation du monde arabe alors que les États-Unis n’investissent rien dans la région,
• ces accords sont partiellement des échanges culturels destinés à faire la promotion en Chine de la civilisation arabe et de l’influence positive de l’Islam, répondant ainsi au désir de considération de l’Arabie saoudite,
• le projet le plus cher à Mohammed ben Salmane est la construction de la ville futuriste Neom en plein désert, au cout de 500 millards$. Or ce projet suscite l’indifférence en Occident, mais l’intérêt (feint ou non) de la Chine.

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Écrit par Jean-Pierre Martel