Écosse : l’union britannique ou européenne ?

23 décembre 2019
Les brumes de l’indécision

Le produit intérieur brut (PIB) de l’Écosse est de 277 milliards$Can (190 milliards d’euros).

C’est 42 374$ par habitant, soit un peu plus qu’au Québec (39 851$), qu’en France (39 463$), et que dans l’ensemble du Royaume-Uni (38 190$).

L’Écosse exporte la moitié de sa production de biens et de services.

Du 139,3 milliards$ exporté, le reste du Royaume-Uni en achète 83,7 milliards$ (60 %), les autres pays de de l’Union Européenne en prennent 25,5 milliards$ (18,3 %) et le reste — 30,1 milliards$, soit 21,6 % — se disperse aux quatre coins du monde.

Puisque son économie et les emplois dépendent à ce point du commerce avec les iles britanniques, l’Écosse ne devrait-elle pas craindre les représailles économiques de Londres si le divorce écossais devait s’effectuer d’une manière qui déplairait à son puissant voisin ?

Il n’est pas possible de répondre à cette question sans connaitre la balance commerciale de l’Écosse. En d’autres mots, il faut se demander qui vend le plus à qui.

Si l’Angleterre vend plus à l’Écosse que l’inverse, c’est l’Angleterre qui a intérêt à ne pas indisposer l’Écosse et non le contraire.

Étonnamment, il ne semble pas y avoir de données récentes au sujet des exportations britanniques vers l’Écosse. Même les publications émises par le gouvernement écossais admettent cette lacune.

Toutefois, on sait qu’entre 1998 et 2012, la balance commerciale écossaise a affiché un déficit commercial d’environ dix-milliards de livres sterling par année si on exclut les ventes d’hydrocarbures écossaises extraites de la mer du Nord.

Cette exclusion se justifie par le fait que si l’Angleterre n’en voulait pas, d’autres pays se bousculeraient aux portes de l’Écosse pour en acheter.

En somme, si la situation n’a pas changé, l’Angleterre dépend plus de l’Écosse que l’inverse.

Tobacco Merchant’s House (1775)

Pendant des siècles, les marchands écossais ont été victimes de discrimination de la part des marchands londoniens. Quand les premiers avaient du succès dans un secteur de l’économie — le commerce du tabac avec la Virginie, par exemple — les seconds se faisaient octroyer un monopole royal à ce sujet.

Bref, le désir d’autonomie des Écossais prend racine profondément dans l’histoire et la culture de cette partie du monde.

Et aujourd’hui, une partie des Écossais — minoritaire à un premier référendum — font le pari que leur nation a plus d’avenir dans un marché de 446 millions de personnes (sur le continent européen) qu’avec les 61 millions de personnes qui habitent le reste du Royaume-Uni.

Références :
Export Statistics Scotland 2017
L’économie écossaise en dix chiffres
Scotland’s Economy : recent developments

Détails techniques des photos : Canon PowerShot G6
1re photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 9,1 mm
2e  photo : 1/800 sec. — F/2,0 — ISO 50 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le combat environnemental de Donald Trump

15 septembre 2011
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Présentation

Donald Trump est un milliardaire américain de l’immobilier, né à New York en 1946.

Parmi ses immeubles les plus célèbres, on peut citer notamment la Trump Tower (qu’il a fait construire en 1983 dans sa ville natale), le Trump Taj Mahal (Atlantic City, 1990), le Trump Palace Condominiums (New York, 1991), la Trump World Tower (New York, 2001), le Trump Las Vegas (2008), la Trump Tower (Chicago, 2009).

Sous son nom, toute une série de produits de luxe — plutôt vulgaires à mon avis — sont offerts aux nouveaux riches qui veulent lui ressembler.

Le golf

Créé au XIIIe siècle aux Pays-Bas, ce sport s’est codifié en Écosse en 1754 et s’est rependu à travers le monde grâce au soutien des marchands écossais qui firent fortune aux quatre coins de l’empire britannique.

Le plus récent projet de Donald Trump est de construire en Écosse — où est née sa mère — le plus grand terrain de golf du globe, au cout de 1,2 milliard$. En plus du terrain de golf, le projet comprend un complexe hôtelier, un centre commercial et un village de résidences en multipropriété.

Le milliardaire est demeuré inébranlable dans sa détermination, face à l’opposition des résidents locaux, des élus municipaux et des groupes environnementaux, inquiets des tonnes d’herbicides qu’il faudra utiliser annuellement pour obtenir un gazon dépourvu d’imperfection.

Mais ce qui a irrité au plus haut point M. Trump, c’est l’intention du gouvernement écossais de construire en mer du Nord un parc de onze éoliennes visibles de son terrain de golf.

Dans une lettre adressée directement au Premier ministre écossais, notre milliardaire qualifie de « disastrous and environmentally irresponsible » le projet gouvernemental, s’inquiétant du bruit que les turbines pourraient créer sous l’eau, ce qui pourrait gêner la communication entre les baleines de la Mer du Nord…

Le quart du potentiel électrique d’origine éolienne de toute l’Europe se trouve le long des côtes venteuses d’Écosse. Malgré les menaces du milliardaire américain, le gouvernement écossais s’est montré inébranlable dans sa détermination d’installer des milliers de turbines en Mer du Nord.

Références :
Can Trump build the ‘world’s greatest golf course’?
Donald Trump Angry Over Offshore Wind Farms Near Scotland Golf Course
Donald Trump’s plea to Alex Salmond over ‘ugly’ wind farm
Donald Trump’s £1bn Scottish golf course project faces mass protest
Golf

Paru depuis : Donald Trump accuses Alex Salmond of wanting to destroy Scottish coast (2012-02-09)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel