Le bulbe et la bulle (ou « La tulipe et l’éclatement de la première bulle spéculative »)

Publié le 21 mai 2012 | Temps de lecture : 4 minutes


 
La naissance d’une république

Bien avant la révolution française, avant même la révolution américaine, les Pays-Bas furent la première république moderne.

Jusque vers la fin du Moyen-Âge, cette partie marécageuse de l’Europe, habitée par quelques dizaines de milliers de pêcheurs incultes, loin des routes commerciales, n’intéressait personne. Au sein de l’aristocratie européenne, ce territoire ingrat constituait le prix de consolation que les princesses désargentées apportaient en dot ou qu’on s’échangeait par traité sans trop y faire attention.

Ce territoire passa de dynastie en dynastie pour finalement aboutir à la couronne d’Espagne.

Lorsque les habitants de cette région se convertirent au calvinisme, cette conversion parut intolérable à Philippe-II, le roi très catholique d’Espagne. Ce dernier résolut de les ramener par les armes dans le droit chemin. Mais il arrive, dit-on, que l’usage de la force ne donne pas les résultats escomptés.

En effet, déplacer de l’artillerie lourde sur un tel territoire est risqué. Si bien que, contre toute attente, les puissantes troupes espagnoles furent battues par la population locale. Les Provinces-Unis — c’était leur nom à l’époque — devinrent donc indépendantes en 1581. Mais sous l’autorité d’aucun membre de l’aristocratie européenne, ce nouveau pays était donc… une république.

Peu après, les Hollandais mettaient au point un bateau commercial révolutionnaire, plus gros et beaucoup plus stable en mer que les autres bateaux de l’époque. Se lançant à la conquête du monde, les marins hollandais ramenèrent d’Orient — surtout d’Indonésie — des épices, de la soie et des objets de luxe qu’on s’empressait de distribuer dans toute l’Europe.

Et pendant que les Français s’entre-déchiraient dans des guerres de religion, les Provinces-Unis — qui comprenaient, en gros, les Pays-Bas actuels et le nord de la Belgique — devenaient le pays le plus riche du continent.

Au lieu d’être accaparée par une aristocratie vorace, cette richesse nouvelle profitait à un peu tout le monde : les propriétaires de navires, leurs financiers, les ouvriers de la construction navale, les commanditaires des expéditions, les marins, les débardeurs, les distributeurs européens, etc.

Dans le reste de l’Europe, le haut clergé et les princes avaient seuls les moyens de décorer leurs palais d’œuvres d’Art : aux Provinces-Unies, des peintres aujourd’hui célèbres vendaient leurs toiles à des guildes et à de riches marchands.

En 1643, un teinturier de Leyde possédait 64 tableaux. Et dans les années 1670, deux autres teinturiers se targuaient de posséder, l’un 96 tableaux, l’autre 103.

Et dans les nouveaux développements domiciliaires d’Amsterdam, l’arrière de toutes les maisons donnait sur une grande cour verdoyante. Comparée aux autres capitales européennes, surpeuplées et insalubres, la capitale hollandaise était un petit paradis.

La première bulle spéculative

Bourse d’Amsterdam (1898-1903)

Et pour écouler rapidement toutes les richesses ramenées d’Orient, on créa en 1611 la première bourse au Monde, soit celle d’Amsterdam. N’importe qui pouvait y acheter n’importe quoi.

Quelques décennies plus tôt, le botaniste flamand Charles de l’Écluse avait introduit aux Provinces-Unis la tulipe, en provenance de la Turquie actuelle. Cultivée longtemps à petite échelle dans les jardins botaniques, cette plante devient peu à peu un article de luxe convoité et un signe de richesse.

En 1636, elle est l’objet d’un engouement soudain chez les nouveaux riches hollandais. Investir dans la tulipe est alors le moyen le plus sûr de s’enrichir puisque les prix ne font qu’augmenter.

Entre novembre 1636 et février 1637, le prix des contrats d’achat de tulipes est multiplié par douze. À son plus haut sommet, le prix d’un bulbe de tulipe se vendait dix à quinze fois le salaire annuel d’un paysan (en dollars d’aujourd’hui, environ 110 000$).

À partir de février 1637, les prix s’effondrent en seulement trois semaines : c’est la première bulle spéculative et financière de l’histoire, appelée depuis « krach des tulipes ».

Référence :
Charles de L’Écluse
Le Krach de la tulipe, 1re bulle financière
Histoire des Provinces-Unies
Siècle d’or néerlandais
Tulipomanie

Détails techniques :
1re photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Cosina 28 mm Macro F/2,8 — 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 28 mm
2e photo  : Canon Powershot G6 — 1/400 sec. — F/2,0 — ISO 50 — 7,1 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’herboristerie Jacob Hooij

Publié le 5 novembre 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
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Le plus ancien quartier résidentiel d’Amsterdam s’appelle le Vieux-côté. C’est là qu’est située l’herboristerie Jacob Hooij & Cie, établie en 1743. C’est un des magasins les plus pittoresques d’Amsterdam. Depuis 130 ans, il est tenu par la famille Oldeboom.

On y trouve le type de marchandise que les marins hollandais rapportaient d’Orient au XVIIIe siècle : plus de 600 types d’herbes et d’épices (pour la cuisine ou pour usage médical), 30 sortes de thé, des huiles essentielles et de l’encens.

Entrer dans cette boutique est un peu comme emprunter une machine à remonter le temps. On y trouve également des remèdes homéopathiques (près de la fenêtre) et divers produits pour le corps (crèmes et lotions biologiques).

Les Amstellodamois y achètent surtout une spécialité nationale, les dropjes, une confiserie à base de réglisse, réputée efficace contre le mal de gorge. À droite de l’image, on voit quelques uns des bols à poissons dans lesquels les dizaines de sortes de dropjes sont offerts, dans des saveurs allant du doux au sur et au salé.

Détails techniques : Canon Powershot G6 — 1/5 sec. — F/2,5 — ISO 50 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un vélo à Amsterdam

Publié le 31 octobre 2011 | Temps de lecture : 1 minute
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Détails techniques : Canon Powershot G6 — 1/20 sec. — F/2,0 — ISO 50 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Gravenstraat, à Amsterdam

Publié le 1 mars 2010 | Temps de lecture : 1 minute
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Derrière l’église Niewe Kerk (1408–1650) — qu’on aperçoit ici à droite, au tout premier plan, et qui sert de nos jours de salle d’exposition — serpente la charmante rue piétonne Gravenstraat, bordée de maisons du XVIIe siècle.

Détails techniques : Canon Powershot G6 — 1/100 sec. — F/3,5 — ISO 50 — 11,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel