Au Jardin de Chine, sur l’avenue Morgan et au château Dufresne

11 mai 2024



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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Helios 85mm F/1,5 + filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu 80c de Calumet
1re photo : 1/1000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
2e  photo : 1/1000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
3e  photo : 1/2000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
4e  photo : 1/1000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La botanique en infrarouge

10 mai 2024



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Un appareil infrarouge à spectre complet possède la propriété de capter à la fois la lumière visible et le rayonnement infrarouge.

Toutefois, l’infrarouge compte pour environ la moitié du spectre solaire. Son abondance fait en sorte que tous les objets photographiés par un tel appareil apparaitront plus ou moins contaminés par du rouge ou du magenta.

En modifiant l’équilibre entre le visible et le rayonnement infrarouge, on peut sélectivement faire en sorte que ce qui relève du règne minéral apparaisse à peu près comme nos yeux les perçoivent, tandis que les êtres vivants demeurent rougeâtres.

Mais qu’arrive-t-il lorsque tout ce qui est photographié est issu du règne végétal ou animal ?

C’est le défi que doit relever la photographie infrarouge en botanique.

L’intérêt de la photo découle alors des différences de luminosité entre ce qui est pâle et ce qui est foncé. Comme c’est le cas d’une photo en blanc et nour.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Helios 85mm F/1,5 + filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu 80c de Calumet
1re photo : 1/1000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
2e  photo : 1/2000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
3e  photo : 1/1000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
4e  photo : 1/2500 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une promenade printanière

9 mai 2024
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Dans certaines circonstances, l’objectif Helios 85 mm F/1,5 crée des arrière-plans (ou bokehs) ‘tourbillonnants’ qui font sa renommée.

Ce n’est pas le cas ici. Toutefois, les personnes intéressées peuvent cliquer sur ceci pour en voir un exemple.

Au printemps, j’aime bien utiliser cet objectif pour photographier des tulipes, des iris barbus et des petites fleurs des sous-bois. Plus la fleur est modeste, plus cet objectif l’embellit.

Cet après-midi, j’ai voulu essayer cet objectif en infrarouge ‘Rose bonbon’. Mais au lieu du rose intense que j’ai l’habitude d’obtenir, le résultat fut plutôt un rose délicat que je trouve très séduisant.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Helios 85mm F/1,5 + filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu 80c de Calumet — 1/800 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Visite récente au Jardin de Chine

8 mai 2024





Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3)
Post-traitement léger (dont Teinte +5)
1re photo : 1/80 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
2e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
3e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
4e  photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 16,6 mm
5e  photo : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


McGill : protestataires vs donateurs

6 mai 2024


 
Le budget de fonctionnement de l’université McGill dépasse le milliard de dollars par année. Une partie de cette somme sert à payer des gardes de sécurité.

Cela évite d’appeler les forces policières chaque fois qu’un délit mineur est commis sur le campus de McGill. Parce que la police municipale a mieux à faire que de réprimer des délits insignifiants survenus sur des propriétés privées.

Toutefois, cet établissement est parfaitement justifié de réclamer l’intervention policière lorsqu’on paralyse son fonctionnement.

Ce n’est pas le cas actuellement puisque les tentes dressées par les protestataires pro-palestiniens n’entravent pas l’accès à ses bâtiments.

De plus, les protestataires ont bien pris soin de protester contre ce qui se passe à Gaza en évitant soigneusement de propager de la haine contre le peuple israélien ou contre les Québécois de religion juive.

C’est d’ailleurs pourquoi un rabbin antisioniste fait partie, par exemple, des protestataires.

Leurs opposants pro-israéliens les accusent d’antisémitisme sans en faire la preuve puisque dans leur esprit, toute critique de l’État d’Israël est de l’antisémitisme.

Ceci était dit, il est indéniable que les protestataires pro-palestiniens causent des dommages à la propriété de McGill puisqu’ils piétinent son gazon. Et le temps pluvieux des derniers jours empire évidemment la situation.

Quand le premier ministre du Québec ordonne qu’on mette fin à l’occupation (illégale, souligne-t-il) à McGill, est-il bien certain que dans une société démocratique, le respect du droit de propriété d’une pelouse l’emporte sur le droit de manifester ?

Parce que ce qui est en cause ici, ce n’est pas seulement le droit de propriété, mais également le droit de manifester.

Rares sont les manifestations où les participants demeurent chez eux. En somme, on manifeste toujours sur la propriété d’autrui. Celle-ci peut être privée ou publique.

Si les protestataires désiraient une autorisation municipale pour déambuler pacifiquement sur la voie publique, ils l’obtiendraient facilement. Mais l’auraient-ils s’ils bloquaient pendant deux semaines la rue qui passe devant l’entrée principale de McGill, soit la rue Sherbrooke ? Surement pas.

L’auraient-ils s’ils occupaient un parc municipal ? Pas très longtemps puisqu’on invoquerait bientôt le droit des citoyens de profiter des espaces verts de la ville.

Bref, l’occupation pacifique d’une partie de la pelouse de McGill ne justifie pas, pour l’instant, une intervention policière. Et ce, pour les mêmes raisons que les tribunaux ont refusé jusqu’ici d’accorder les injonctions réclamées devant eux.

Le fond du problème, c’est que l’université McGill est menacée par une partie de ses donateurs qui réclament l’expulsion des manifestants pro-palestiniens à défaut de quoi leur mécénat s’exercerait ailleurs.

Et quand le premier ministre intervient dans ce dossier, ce n’est pas parce que son ministère de l’Environnement s’inquiète du sort du gazon piétiné à McGill, mais parce que cette institution invoque le risque de voir diminuer le mécénat dont elle bénéficie.

D’où la question : la Démocratie a-t-elle un prix ?

Références :
Et si McGill négociait au lieu d’appeler la police ?
Guillaume Meurice entendu en audition libre par la police à la suite de son sketch polémique sur Benyamin Nétanyahou
François Legault demande à la police de démanteler le campement à McGill

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le temps des bourgeons (3e partie)

5 mai 2024
Poirier ‘Summercrisp’
Pommetier ‘Liberty’
Viorne de Carles ‘Juddii’
Tilleul d’Amérique

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 190 mm
3e  photo : 1/800 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 85 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le temps des bourgeons (2e partie)

3 mai 2024
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Pivoine arbustive hybride de Rock
Rhododendron ‘P.J.M. Group’
Marronnier rouge ‘Humilis’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/200 sec. — F/7,1 — ISO 250 — 90 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 250 — 155 mm
3e  photo : 1/400 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 100 mm
4e  photo : 1/1600 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le temps des bourgeons (1re partie)

2 mai 2024
Amélancier intermédiaire
Glycine de Chine
Aronie à fruits noirs
Sapin du Colorado ‘Candicans’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/500 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 140 mm
2e  photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 180 mm
3e  photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 170 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 56 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Congo et le verrou rwandais

30 avril 2024
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Introduction

De nos jours, deux pays africains voisins portent le nom de ‘Congo’; la République du Congo (ancienne colonie française) et, à l’Est, la République démocratique du Congo (ancienne colonie belge), dix-huit fois plus peuplée et six fois plus grande.

Malgré le fait que ce dernier pays portait le nom de Zaïre au moment des faits relatés dans le texte qui suit, nous avons choisi de l’appeler Congo, comme l’a fait avant nous Hergé, dessinateur de ‘Tintin au Congo’.

Le Congo et le remodelage de la politique étrangère des États-Unis

Après la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis se sont présentés comme les grands défenseurs du ‘monde libre’. En réalité, ce ‘monde libre’ était celui qui se définissait comme opposé au communisme.

Cette politique a amené les États-Unis à dépenser une fortune pour le plan Marshall. Celui-ci était destiné à redresser l’économie de l’Europe occidentale, ruinée par cette guerre, et ainsi faire obstacle à l’expansion du communisme vers l’ouest à partir de la Russie.

Paradoxalement, cette lutte pour la liberté ne les a pas empêchés de couvrir l’Amérique latine de dictateurs d’extrême droite et même de faire assassiner (parce que communiste) Salvador Allende, pourtant élu démocratiquement à la présidence du Chili.

De la même manière, la CIA américaine a suscité et financé de nombreux coups d’État ailleurs dans le monde afin d’assoir un certain nombre de ‘bons’ dictateurs à la tête de leur pays.

L’un d’eux était Joseph-Désiré Mobutu, maitre absolu du Congo depuis 1965 (et ce, jusqu’à sa chute en 1997).

Mais après un quart de siècle de bons et loyaux services rendus aux États-Unis, ceux-ci envisageaient de se passer de lui.

Avec l’effondrement de l’URSS en 1991, les États-Unis se retrouvaient sans cet épouvantail qui leur permettrait de rallier des pays autour d’eux.

Ils se sont donc reconvertis en défenseurs de la démocratie. Ce qui ne les a pas empêchés, encore une fois, de renverser des gouvernements qui ne leur convenaient pas, pourtant élus démocratiquement.

En vertu de cette nouvelle politique, un certain nombre de leurs vieux amis devenaient encombrants, dont le dictateur congolais. D’où l’idée de renverser son régime pour le remplacer par un autre, plus ‘vertueux’.

Conçu par des groupes de réflexion de droite, le plan américain s’inscrivait alors dans une grande stratégie de géopolitique en Afrique.

Maintenant aux mains des Démocrates, Washington voulait remodeler politiquement le cœur de l’Afrique subsaharienne (appelée alors Afrique noire). Même si, pour cela, il fallait bousculer la France dont la zone d’influence comprenait le Rwanda et le Congo.

Dans le cas précis du Congo, le remodelage américain débute en Ouganda.

Paul Kagame à la conquête du Rwanda

En 1990, Paul Kagame fait partie de l’armée ougandaise. Natif du Rwanda (un pays qu’il a quitté à l’âge de quatre ans), il occupe alors le poste de chef des services de renseignements militaires d’Ouganda.

Précédemment, il a fait partie des maquisards qui avaient aidé le président de ce pays à prendre le pouvoir en 1986. Pour le remercier, ce dernier l’avait nommé à ce poste.

En juillet 1990, lui et quelques collègues Tutsis de l’armée ougandaise sont envoyés à Fort Leavenworth (au Kansas) pour y recevoir une formation au sujet de la guerre insurrectionnelle.

À son retour des États-Unis, Paul Kagame et ses hommes quittent les rangs de l’armée ougandaise le premier octobre 1990 pour aller envahir leur pays d’origine (en jaune sur la carte). Ce qui y déclenche une guerre civile.

Le plan de ces rebelles ne se limitait pas à la simple prise du pouvoir au Rwanda — un pays relativement pauvre dont le pillage n’aurait pas rapporté grand-chose — mais à s’emparer également de la région congolaise du Kivu (en rouge sur la carte) dont les richesses minérales seraient exportées par le biais du Rwanda, assurant la prospérité de ce dernier et leur fortune personnelle.

À leurs yeux, cela se justifiait par le fait que les frontières de tous les pays africains sont des créations arbitraires des puissances coloniales datant du XIXe siècle et que rien n’empêchait des milices tutsies de créer de facto un ‘Tutsiland’ prospère dont le territoire chevaucherait plusieurs pays.

Contrairement à son sens littéral, ce ‘Tutsiland’ ne se définissait pas comme la terre occupée majoritairement par l’ethnie tutsie, mais plutôt comme un territoire où, malgré leur statut minoritaire, les Tutsis y règneraient en seigneurs.

Pour les États-Unis, l’idée était d’installer au Rwanda des dirigeants amis qui seraient en mesure d’envahir le Congo, pays voisin, et d’y contrôler l’accès aux ressources naturelles.

Paul Kagame et ses hommes mettront quatre ans à faire la conquête du Rwanda.

Le 6 avril 1994, quand un avion transportant les présidents du Rwanda et du Burundi est abattu par un missile, cet incident déclenche le massacre des Tutsis au Rwanda, accusés (à tort ou à raison) d’en être responsables.

Au cours des semaines qui suivent, les génocidaires Hutus avaient établi de nombreux barrages routiers afin d’empêcher les Tutsis d’échapper à leur sort.

Puisque l’offensive des rebelles Tutsis partait de l’Ouganda, leur avancée poussait d’abord la population qui fuyait les combats vers le centre du Rwanda, où se trouve la capitale.

Mais dès qu’ils eurent bouclé la frontière avec la Tanzanie (où 470 000 Rwandais s’étaient déjà réfugiés), puis celle avec le Burundi (où 255 000 personnes avaient fui), seul le Congo (à l’ouest) demeura accessible aux militaires Hutus en déroute et à la population civile en fuite.

Pour ce faire, les réfugiés devaient contourner le lac Kivu, large de 48 km et qui longe presque toute la frontière congo-rwandaise. La grande majorité d’entre eux trouvèrent refuge à proximité de la capitale régionale congolaise de Goma (au nord de ce lac).

Les cartes des services de renseignement de la CIA montrent que le déploiement des milices rebelles sur le territoire rwandais a systématiquement contraint les civils rwandais, toutes ethnies confondues, à fuir vers le Congo.

Le génocide des Tutsis n’a pas été voulu par les milices de Paul Kagame. Mais elle simplifiera leur tâche. À leur arrivée dans la capitale, il ne reste plus, de leur point de vue, que des ‘génocideurs’ puisque les Tutsis y ont été exterminés. Nul besoin de mettre des gants blancs; les rebelles y feront un carnage.

Le 15 juillet 1994 marque la fin officielle du génocide des Tutsis rwandais (débuté le 7 avril précédent).

Jusque-là, les États-Unis étaient demeurés sourds aux appels de l’ONU destinés à mettre fin aux hostilités. Rien n’aurait été plus contraire à leurs plans qu’un partage territorial à la coréenne ou à un beau plan de réconciliation nationale qui aurait entravé les ambitions congolaises de Paul Kagame.

Dès que ce dernier eut pris incontestablement le pouvoir au Rwanda, la première étape de la grande stratégie américaine prenait fin.

Restait alors à déstabiliser le Congo.

Le problème des réfugiés

Dès la prise du pouvoir par Paul Kagame, les États-Unis déclenchèrent une mission pseudo-humanitaire appelée Support Hope.

Au Rwanda, le but de cette mission était de sécuriser l’aéroport de la capitale. Et par cet appui officiel aux nouveaux maitres du pays, on voulait dissuader les opposants Hutus, réfugiés au Congo, de fomenter leur revanche.

Au Congo, les soldats américains devaient officiellement aider au rapatriement des Rwandais et prévenir ainsi une crise humanitaire dans la région du Kivu, accablée par l’arrivée de millions de réfugiés.

Pendant des mois, sous les auspices des États-Unis, le Rwanda et le Congo négocieront les modalités d’un retour des réfugiés dans leur pays natal. Ce que les présidents des deux pays souhaitent, mais ce dont Paul Kagame — l’homme fort du régime au Rwanda dont il n’est pas encore président — ne veut absolument pas entendre parler.

Pour continuer à jouir de l’appui des États-Unis, Paul Kagame sait très bien qu’éventuellement il aura à organiser des élections au Rwanda.

Plus grand est le nombre de Hutus à l’Étranger, plus grandes sont les chances que son régime se maintienne au pouvoir. Puisque ces réfugiés au Congo représentent à eux seuls, le tiers de la population rwandaise.

Donc les négociations en vue du retour au Rwanda des réfugiés trainent en longueur.

Le 2 juin 1995, Paul Kagame organise une conférence de presse dans laquelle il déclare que, selon des sources sures, les hauts responsables du génocide, réfugiés au Congo, sont en train de se réarmer pour attaquer le Rwanda. Il demande la levée de l’embargo sur la vente d’armes au Rwanda afin d’être en mesure de protéger la population de son pays.

Soutenue par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, sa requête est entérinée par l’Onu en aout 1995. Ce qui permettra à Paul Kagame de préparer son action militaire contre le Congo.

Réalisant soudainement la menace d’une invasion rwandaise, le Congo ordonne que tous les réfugiés sur son territoire quittent le pays avant le 31 décembre 1995.

Fidèle à ses principes, l’Onu condamne cette violation du droit des réfugiés. Le président du Congo s’empresse aussitôt d’infirmer la décision de son premier ministre.

En aout 1996, des prospecteurs sillonnent le sud de la région du Kivu pour analyser son potentiel de développement. En réalité, ce sont des militaires et des agents de renseignements du Rwanda qui viennent secrètement préparer l’offensive armée contre le président Mobutu.

Le 18 octobre 1996, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) nait dans la capitale rwandaise à l’initiative de Paul Kagame.

Ici, le qualificatif ‘démocratique’ est important parce que c’est lui qui donnera un vernis de respectabilité, aux yeux de l’Occident, à ces mercenaires qui sèmeront la mort et la désolation partout sur leur passage au Congo.

Au départ, l’AFDL comprend des miliciens rwandais, ougandais et angolais, auxquels s’ajoutera un certain nombre de Tutsis congolais recrutés lors de razzias effectuées au Congo par l’AFDL.

Il est à noter que les Tutsis congolais dont on parle ici ne sont pas les Tutsis rwandais réfugiés depuis peu au Congo, mais d’autres qui ont fui le Rwanda quelques décennies plus tôt et qui se sont intégrés au Congo depuis. Ils portent le nom distinctif de ‘Banyamulenge’. Pour faire simple, nous les appellerons ‘Tutsis congolais’.

Selon Laurent-Désiré Kabila — le porte-parole de l’AFDL qui deviendra plus tard président du Congo — son organisme représente l’opposition au dictateur Joseph-Désiré Mobutu. De plus, l’AFDL serait principalement composée de Tutsis congolais qui se révoltent parce qu’ils sont persécutés et dépossédés de leurs biens dans leur pays.

En novembre 1996, Paul Kagame fait bombarder à deux reprises les camps de réfugiés situés au sud du lac Kivu.

Pour les États-Unis, le Rwanda ne fait que réagir à la menace que font peser sur lui les ‘génocideurs’ rwandais réfugiés au Congo.

Ils reprochent donc au dictateur congolais (Mobutu) d’être le véritable responsable de cette violence en refusant de sévir contre les criminels réfugiés dans son pays et l’accusent faussement de livrer des armes à des indésirables qui ont complètement déstabilisé la région.

Le dictateur Mobutu n’est pas un enfant de chœur. Mais les démarcheurs de Paul Kagame à Washington l’accusent d’être un obstacle au retour des réfugiés rwandais dans leur pays (ce qui, en réalité, est la faute de Kagame), de susciter la révolte dans son propre pays et conséquemment, d’être un facteur d’instabilité pour toute la région.

Bref, plus tôt les États-Unis provoquent sa perte, mieux ce sera.

Dirigées par des troupes et des officiers rwandais, les forces armées hostiles à Mobutu envahissent le Congo le 24 octobre 1996, ce qui déclenche la Première guerre du Congo. Elle se termine par la conquête de la capitale de ce pays, le 17 mai 1997.

Bien que l’AFDL ait réussi à chasser Mobutu du pouvoir au terme de cette première guerre, cette alliance ne survécut pas aux tensions entre Laurent-Désiré Kabila et ses anciens alliés ougandais et rwandais. Ce qui déclenche la deuxième guerre du Congo le 2 aout 1998. Celle-ci se poursuivra jusqu’en juin 2003.

Elle sera suivie par la Guerre du Kivu, déclenchée en 2004. Celle-ci est toujours en cours.

Au total, ces trois guerres feront plus de dix-millions de morts. Dans l’indifférence presque totale de l’Occident.

Le verrou rwandais

Parmi les nombreuses ressources minérales du Congo se trouvent le cobalt et le coltan (ou colombite-tantalite).

Le coltan

Celui-ci est crucial dans la production des appareils électroniques; de faibles quantités sont essentielles à la fabrication des composants électroniques de tous les appareils dits ‘intelligents’.

Voilà pourquoi les systèmes de défense des puissances occidentales reposent, entre autres, sur le coltan.

Le Congo en est, de loin, le premier producteur. C’est plus précisément dans la région du Kivu que se trouvent 60 à 80 % des réserves mondiales de ce minerai.

On le rencontre sous forme de cailloux durs dans du calcaire aussi friable que du plâtre. Ce qui rend possible son extraction par des moyens extrêmement rudimentaires.

Des quatre-mille tonnes produites, une partie est exportée via le Rwanda alors que le reste l’est directement du Congo (à partir des mines sous protection de l’armée congolaise).

En janvier 2000, Paul Kagame avait explicitement déclaré au ministre français de la Coopération venu le visiter : « Cela fait cent-cinquante ans que les Blancs exploitent et pillent le Congo. C’est maintenant le temps des Noirs [sous entendu : de faire pareil].»

L’année suivante, l’Onu publiait son premier rapport sur le pillage des ressources congolaises.

Ses enquêteurs ont découvert que la plupart des sociétés responsables de ce pillage appartiennent soit au gouvernement rwandais, soit à des proches de Paul Kagame.

Les enquêteurs de l’Onu écrivent :

La plus grande partie [du coltan] exportée [du Kivu] est extraite sous la surveillance directe des superviseurs de l’[Armée patriotique rwandaise].
[…]
Dans [ces sites], divers régimes de travail forcé existent pour l’extraction, pour le transport et pour les tâches domestiques. Selon de nombreuses sources, il serait largement fait appel à des prisonniers importés du Rwanda […].

Nous avons mis la fin de cette citation en italiques. Dans la dernière partie du présent texte, on verra pourquoi.

Le cobalt

Le Rwanda est le principal pays exportateur de cobalt. Encore là, le territoire de ce pays n’en recèle pas : il ne fait qu’exporter les 120 000 tonnes de cobalt brut produites au Congo.

Le deuxième rapport des experts de l’Onu (publié à la fin de 2002) atteste que les rebelles associés aux armées du Rwanda et de l’Ouganda ont mis sur pied une économie de guerre qui s’autofinance à partir de l’exploitation des ressources minières du Kivu.

Dans les mines à ciel ouvert de cobalt, la production est artisanale. On estime que 250 000 Congolais — en bonne partie des enfants — y trient les pépites de cobalt.

De nos jours, les 260 groupes rebelles qui ravagent la région sont fédérés au sein du Mouvement du 23 mars (ou M23), appuyé par le Rwanda.

Pour se financer, chaque groupe armé prend d’abord le contrôle d’un site minier, puis impose des frais quotidiens aux mineurs (appelés ‘creuseurs’) pour y travailler.

Certains de ces combattants sont eux-mêmes d’anciens mineurs qui ont trouvé plus facile et plus payant de prendre le contrôle d’une mine et d’y rançonner le travail.

Des contrebandiers transportent ensuite le cobalt vers la ville congolaise de Goma, puis lui font traverser la frontière. Les importateurs rwandais s’acquittent alors d’une taxe officieuse à l’importation avant d’expédier le minerai brut vers l’Étranger (où il est raffiné).

Les revenus de cette taxe sont versés à la caisse du parti politique de Paul Kagame. Les sommes recueillies sont blanchies sous forme d’investissements de Crystal Ventures, la face respectable de cette caisse secrète.

Crystal Ventures

Créée en 1995 sous le nom de Tri-Star Investments, le fonds d’investissement Crystal Ventures porte ce nom depuis 2009. En réalité, c’est la caisse occulte du parti politique de Paul Kagame. Et c’est lui qui en assume la présidence.

Grâce aux contrats attribués par le gouvernement rwandais, cette entreprise a joué un rôle important dans la reconstruction du pays après le génocide des Tutsis.

Des routes construites par la firme d’ingénierie NPD-Cotraco (détenue par Crystal Ventures) à la principale entreprise agroalimentaire et plus gros producteur de lait du pays, Inyange Industries (également détenue par Crystal Ventures), ce fonds d’investissement fait rayonner l’esprit d’entreprise du chef d’État rwandais.

À ceux qui l’accusent de conflit d’intérêts et de favoritisme, celui-ci réplique qu’au lendemain du génocide, personne ne voulait investir au Rwanda. Mais grâce à lui, l’économie rwandaise s’est relevée de ses cendres.

On doit reconnaitre que lorsque le gouvernement dirigé par Paul Kagame accorde des contrats à des entreprises dirigées par lui, cette symbiose est le plus parfait exemple de partenariat public-privé…

En 2021, la valeur de Crystal Ventures était estimée à un demi-milliard de dollars américains. Toutefois, dans les articles consultés, on ne sait pas très bien s’il s’agit de sa valeur capitalisée (sa vraie valeur) ou de la somme totale des actifs qu’il gère (ce qui est très différent).

Ce qui est certain, c’est qu’avec ses douze-mille salariés, Crystal Ventures est le deuxième employeur du Rwanda (derrière l’État).

Très diversifiés, ses secteurs d’activité comprennent l’agroalimentaire, les mines, la sécurité, les télécommunications, les services financiers, et l’exécution de travaux publics.

Limité longtemps au marché rwandais, Crystal Ventures investit depuis 2020 dans la République centrafricaine et au Mozambique (deux pays où Paul Kagame déploie son armée), au Congo (où il possède des mines), au Bénin et au Mozambique.

La sous-traitance de l’immigration britannique

Le 23 avril dernier, le parlement britannique adoptait La loi sur la sureté du Rwanda. Celle-ci vise à déléguer au Rwanda la sous-traitance des demandes d’asile en Grande-Bretagne.

Puisque l’immigration est un pouvoir régalien, on peut s’étonner de voir un pays souverain (la Grande-Bretagne) déléguer ce pouvoir à un autre pays souverain.

En 2023, environ trente-mille personnes ont demandé asile au Royaume-Uni. Le Québec, dix fois moins peuplé, en a accueilli deux fois plus. Mais ne comparons pas des pommes et des oranges; pour Londres, c’est trop.

Aussi a-t-on décidé de les expulser au Rwanda.

Qu’ils soient Afghans, Syriens, Latino-Américains, Bulgares ou Africains, ils seront tous expulsés au Rwanda.

Pourquoi le Rwanda ?

C’est que le Rwanda est un pays sûr, disent les autorités anglaises. Mais sûr pour qui ?

En réalité, on veut dire que le Rwanda est un pays stable.

En effet, il est dirigé par le même dictateur depuis un quart de siècle. De plus, celui-ci est aimé de son peuple si on en juge par le fait que 99 % des Rwandais votent librement pour lui aux élections.

On ne risque pas de se tromper en affirmant que toutes les dictatures sont stables… jusqu’au jour où elles s’effondrent. Ce qui prend habituellement plus de temps qu’un gouvernement démocratique. Surtout s’il est minoritaire.

Donc oui, le Rwanda est stable.

En vertu du traité intervenu entre Londres et Kigali, c’est le Rwanda qui sera responsable de l’examen des demandes d’asile.

En contrepartie, Londres a déjà versé l’équivalent de 378 millions de dollars canadiens au Rwanda pour le remercier à l’avance de son hospitalité. Et lui versera 86 millions$ par année au cours des trois prochaines années. C’est sans compter 259 503$ pour les frais de traitement de chaque cas (dont un bonus de 206 millions$ au 330e expulsé).

Selon l’Onu, les demandes adressées à partir du Rwanda priveront les demandeurs de toute possibilité d’appel auprès des tribunaux britanniques. De plus, le texte de cette loi autorise expressément le gouvernement à ignorer tout recours provisoire intenté auprès de la Cour européenne des droits de la personne.

Mais qu’arrive-t-il lorsqu’une demande est rejetée par Londres ?

Compte tenu des antécédents de Paul Kagame, il est à parier que ces migrants pallieront le manque de main-d’œuvre dans les mines congolaises contrôlées par lui.

Ce qui permettra de remplacer les enfants qui y travaillent par des adultes : leur meilleure endurance permettra d’augmenter les rendements. De plus, on peut s’attendre à ce que leur rémunération soit minime en raison du cout de la vie si faible au Congo…

Quand éclatera le scandale de cet esclavagisme mis en place grâce à leur complicité, les autorités britanniques feront semblant d’être surprises…

Conclusion

De nos jours, les ‘creuseurs’ au Congo sont les équivalents modernes des cueilleurs de coton au XIXe siècle.

Au prix de millions de morts, les États-Unis soutiennent une élite guerrière au Rwanda qui pille les richesses congolaises et réinvestit les sommes obtenues dans l’économie du Rwanda et dans celles de pays d’Afrique subsaharienne.

Cette prédation est destinée à assurer à l’économie mondiale son approvisionnement en métaux stratégiques.

D’autre part, le Rwanda contribue à la stabilité des pays dans lesquels il investit en leur offrant des services de protection présidentielle, de formation professionnelle destinée à leurs armées, voire de lutte anti-insurrectionnelle (à l’instar du groupe russe Wagner).

Dans ce sens, le Rwanda aide les États-Unis à assurer l’ordre mondial : d’où l’impunité dont jouissent ses pillards au Congo.

Références :
Au Rwanda, les discrets atouts de la diplomatie économique de Paul Kagame
Comprendre la crise en République démocratique du Congo en 5 questions
Congo: la rwandaise Crystal Ventures annonce des investissements dans la Zone industrielle de Maloukou
Crystal Ventures, la face business du FPR de Kagame
Dans l’enfer des mines de cobalt
DR Congo: Civilians in the firing line as use of heavy weapons signals alarming new phase of armed conflict in the east
Entrevue de Charles Onana (par Stéphan Bureau) (vidéo)
En 2023, le Rwanda s’est classé premier exportateur mondial de coltan pour la 5e fois en 10 ans
Envoi des migrants par le Royaume-Uni au Rwanda : neuf questions pour comprendre
Expulsions de réfugiés au Rwanda : l’ONU appelle le Royaume-Uni à revenir sur sa loi
Guerre du Kivu
Onana, C. (2023). Holocauste au Congo. Éditions L’Artilleur. Paris. 504 p.
Le Québec a reçu 45 % de tous les demandeurs d’asile en 2023
Mouvement du 23 mars
Rapport à mi-parcours du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo
Rwanda : Inyange Industries Limited, la principale entreprise agroalimentaire du pays, prévoit de mettre en service une unité de traitement de lait en avril 2023
The ‘man who repairs women’ on rape as a weapon and how the world forgot the DRC

Paru depuis : At least 12 killed in bomb attacks on eastern DR Congo displacement camps (2024-05-04)

4 commentaires

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Terminus pour STAT

28 avril 2024

J’aime bien écouter certains téléromans québécois. Mais j’évite habituellement les quotidiennes, par manque de temps.

Cette année, je me suis intéressé à la série télévisée STAT, sans doute en raison du fait qu’elle se déroule en milieu hospitalier. Un milieu dans lequel j’ai brièvement travaillé.

Comme tous les téléromans québécois, on y admire la direction artistique, le travail des techniciens, les moyens mis en œuvre par les producteurs et surtout, le talent de ces comédiens qui réussissent à rendre plus vrais que vrais des personnages parfois à la limite de la vraisemblance. C’est le cas de STAT.

Alors oui, dans ce petit village qu’est un hôpital, il y a parfois des intrigues et des conflits de personnalités. Mais il y a surtout une foule de gens dévoués à prodiguer des soins.

Dans STAT, tout le monde couche avec tout le monde. Évidemment, les médecins entre eux. Mais aussi entre chirurgienne et infirmier, entre cadre hospitalier et enquêteuse du ministère venue enquêter sur lui, etc.

De plus, dès que les couples sortent du lit, tout l’hôpital est au courant.

On se demande comment ces gens peuvent respecter le secret professionnel quand ils sont si prompts à révéler les détails croustillants de tout ce qu’ils savent.

Et bravo pour avoir imaginé un chirurgien hyperbavard qui opère en récitant de savantes statistiques médicales. Alors que ce qu’il fait mériterait toute son attention.

À mon avis, STAT aurait dû s’appeler Les commères en jaquettes. Ou mieux : Le bistouri de l’Amour.

Même s’il ne s’agit pas d’une série policière, il y a des forces de l’ordre à chaque épisode. Non seulement pour intervenir lorsqu’un patient devient violent ou lorsque les médecins découvrent un cas de maltraitance parentale, mais pour tout et pour rien.

Afin de découvrir qui est coupable d’un accident, l’enquêteur n’attendra pas que les blessés soient remis sur pied. Même quand le sang gicle de partout, il doit le savoir tout de suite. À peine l’empêchera-t-on d’interroger le patient sur la table d’opération.

Grâce au Ciel, on n’a pas essayé de nous présenter une scène où on dépose le masque anesthésiant sur le nez du patient avant que le policier ait fini de poser sa question. Et où on devine que le patient est endormi quand il laisse tomber le doigt qu’il avait dressé pour apporter une précision.

Évidemment, les docteures (ou doctoresses, c’est selon) ne peuvent résister à la tentation de découvrir les bijoux de famille qui se cachent sous n’importe quel uniforme militaire. Comme si elles espéraient y voir quelque chose de différent.

Mais sait-on jamais. De nos jours…

Quant à la finale de cette année, ce fut pour moi la goutte qui a fait déborder le verre.

Alors suivez-moi bien…

Au dernier épisode de l’année, on apprend avec stupéfaction que c’est le beau docteur machin qui est le responsable d’un accident qui a couté la vie au conjoint de la cheffe de l’urgence. C’est un secret qu’il a caché jusqu’ici.

À sa sortie d’université, on lui avait offert de travailler dans un hôpital universitaire. Mais, pour des raisons jusqu’ici mystérieuses — et qu’on découvrira sans doute un jour — il a préféré travailler à Saint-Vincent, moins prestigieux et conséquemment, où ses chances d’avancement sont moindres.

Ce faisant, il s’est retrouvé à travailler sous les ordres de l’urgentologue endeuillée par sa faute.

Durant tous ces épisodes, jamais son sentiment de culpabilité n’a transpiré à l’écran. Et dès son entrée en fonction à l’hôpital, il a suscité d’innombrables conflits avec cette urgentologue.

On se demande aujourd’hui pourquoi.

Accablé par un si lourd secret, n’importe qui aurait demandé d’être muté ailleurs. Mais pas lui.

Alors bravo au talent de tous ces comédiens qui ont su nous faire avaler les couleuvres d’un scénario trop souvent invraisemblable.

Il y a probablement des téléspectateurs pour croire que cette série reflétait ce qui se passe réellement dans nos hôpitaux. On comprend pourquoi tant de gens préfèrent les éviter…

La série se poursuivra sans doute l’an prochain. Mais pour moi, c’est assez. Trop, c’est trop.

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Écrit par Jean-Pierre Martel