Les collabos du colonialisme canadian (3e partie) : Mark Miller, le pire ennemi du Québec à Ottawa

Publié le 3 décembre 2025 | Temps de lecture : 11 minutes

La tricherie libérale de 1995

L’ancien ministre fédéral de l’Immigration, Sergio Marchi, révélait récemment que dans l’année qui a précédé le référendum de 1995, Ottawa avait mis sur pied un stratagème secret appelé Opération citoyenneté.

Celle-ci visait à accélérer le traitement des demandes de naturalisation des demandeurs domiciliés au Québec afin de leur permettre de voter au référendum. Et ce, en sachant que ces néoQuébécois ont tendance à être reconnaissants au gouvernement canadien de les avoir accueillis au pays.

Selon l’ex-ministre, le premier ministre canadien d’alors lui aurait dit :

« Écoute, je sais que nous avons toujours des arriérés des demandes de citoyenneté, mais fais de ton mieux pour les faire avancer parce que le référendum approche et les gens veulent voter.»

Au cours du mois précédant le référendum, une armée de fonctionnaires basés en Nouvelle-Écosse travaillait jour et nuit afin d’accélérer le traitement des dossiers.

Si bien qu’au cours des quatre semaines précédant cette consultation populaire, Ottawa a naturalisé 11 500 personnes, soit le quart des naturalisations de toute cette année-là.

Selon Jean-François Lisée, les certificats remis aux nouveaux citoyens étaient accompagnés d’une lettre du ministre les invitant à défendre la démocratie tout en contribuant à l’édification d’un Canada fort et uni.

Le résultat, c’est que le ‘Non’ au référendum de 1995 a gagné de justesse, avec 50,58 % des voies, soit un écart de 54 000 votes avec le ‘Oui’.

Le déluge migratoire actuel

En janvier 2020, lors de la course à la chefferie du Parti Québécois, le candidat Paul Saint-Pierre-Plamondon (PSPP) annonce que sous sa direction, un gouvernement du PQ procèdera à un nouveau référendum au cours de son premier mandat. Le 9 octobre 2020, il est élu à la tête de ce parti.

Le 14 février 2022, Ottawa rend publique son intention de doubler le nombre d’immigrants qu’il accueille, passant d’une moyenne de 250 000 à 500 000 personnes par année.

Sans s’y préparer par une stimulation de la construction domiciliaire et l’augmentation de la capacité d’accueil des services publics, le Canada se propose donc de devenir le pays dont les niveaux d’immigration sont parmi les plus élevés au monde (hormis les pays voisins de zones de guerre).

En réalité, cette politique est déjà en vigueur au moment de son annonce.

En effet, dès l’année qui suit l’élection de PSPP, le Canada accueille un nombre record de résidents permanents, passant de 184 606 en 2020 — en deçà de la moyenne de 250 000 en raison de la pandémie — à 405 000 en 2021, à 431 000 en 2022, à plus de 465 000 en 2023, et enfin à 483 591 résidents permanents en 2024.

Au départ, environ la moitié de ces immigrants choisissent de s’établir au Québec. Ce qui aggrave chez nous la pénurie du logement et met à dure épreuve la fourniture des services de l’État (écoles, hôpitaux, garderies, etc.).

Totalement inconscient de la stratégie politique du fédéral, la CAQ se contente, dans un premier temps, de quêter de l’argent à Ottawa. Une demande à laquelle le fédéral finira par consentir.

Mais dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, l’argent n’achète pas tout.

Incapable de résoudre la crise, le gouvernement de la CAQ supplie ensuite le ministre Miller de mieux répartir cet afflux entre les provinces.

En mai 2024, Ottawa crée un comité de travail pour étudier la demande du Québec. En juillet, le ministre Miller se dit prêt à coordonner le transfert volontaire et en arriver à une répartition proportionnelle en fonction de la population de chaque province. Mais en septembre, c’est la douche froide : le ministre annonce qu’il n’y a pas réussi à obtenir un consensus entre les provinces.

Pendant que Marc Miller étire le temps, les résidents permanents installés au Québec décrochent des emplois et prennent racine. Ceux en région apprennent le français et s’intègrent parfaitement bien alors que les autres, restés dans la grande région montréalaise, contribuent à son anglicisation.

Rappelons que dès le début du déluge migratoire, plus précisément le 4 novembre 2021, le ministère de l’Immigration annonçait sa décision d’embaucher, dans ses bureaux de Montréal, plusieurs agents unilingues anglais afin d’accélérer le traitement des dossiers des demandeurs d’asile anglophones.

Pendant ce temps, le fédéral verse des sommes importantes au gouvernement de la CAQ comme Israël donne des millions$ à l’Autorité palestinienne pour qu’elle accepte sans rouspéter la colonisation israélienne en Cisjordanie.

Marc Miller et le déclin du français

À la suite d’un récent mini-remaniement ministériel, Marc Miller s’est retrouvé à la tête de l’ancien ministère du Patrimoine, renommé ministère de la Culture et de l’Identité canadiennes.

À peine nommé, il accorde une entrevue au quotidien Le Devoir. À cette occasion, il déclare en avoir ras le bol du débat sur le déclin du français, qu’il considère comme étant trop politisé.

Précisons que la politisation consiste à donner à un sujet une dimension politique. Évidemment, l’avenir d’un peuple est toujours politique. Comment pourrait-il en être autrement ?

À maintes reprises dans le passé, Marc Miller a déclaré que le français au Québec était menacé, c’est-à-dire subissait une menace, notamment face à l’océan anglophone nord-américain qui nous entoure.

Contrairement à ce qu’on peut lire dans certains journaux, Marc Miller a toujours nié que la menace dont on vient de parler produise des effets concrets, c’est-à-dire que Montréal s’anglicise. Tout au plus reconnait-il que certains indices le laissent penser… mais ne l’ont pas convaincu.

Voilà pourquoi, lors de l’entrevue au Devoir, le nouveau ministre a réitéré son aveuglement et refusé de parler d’un déclin global du français au Québec, évoquant plutôt un déclin « à certains égards ».


 
L’extinction d’un peuple ne se fait jamais du jour au lendemain. Elle est toujours précédée d’une phase intermédiaire de bilinguisation au cours de laquelle ce peuple adopte la mentalité et les coutumes de son colonisateur.

Après vingt ans d’immobilisme gouvernemental et des décennies d’érosion judiciaire de la Loi 101, le Québec est entré en ‘louisianisation’. Au dernier recensement, tous les voyants clignotaient au rouge.

C’est ce que nie Marc Miller.

À juste titre, le premier ministre du Québec l’a accusé de répandre des conneries.

Le ministre de l’Identité

Au cours de l’entrevue, Marc Miller a également déclaré :

« Comme Québécois, je suis assez tanné de ce débat qui est généralement identitaire et électoraliste.»

Sous Justin Trudeau, le gouvernement libéral aurait voulu que les Canadiens se définissent d’abord et avant tout par leur identité de genre et par leur identité sexuelle parce que l’une et l’autre sont individuelles. Ce qui permet d’atomiser les citoyens d’un État ‘postnational’.

L’identité voulue par Ottawa pouvait également se définir en fonction de l’appartenance à des groupes ‘racisés’ parce que cette identité est tribale.

Alors qu’au contraire, l’identité linguistique est collective. Elle définit les peuples, contrairement au genre, au sexe ou à la couleur de la peau.

Or quand les francoQuébécois se définissent par leur langue et considèrent tout le reste comme secondaire, cela pave la voie à leur affirmation nationale.

C’est cela que Marc Miller combat.

Le ministre de la propagande fédérale

Dès la nomination de Marc Miller à titre de ministre fédéral de la Culture, l’establishment artistique s’en est réjoui, voyant en lui une personne capable de défendre leurs intérêts contre les géants technologiques américains.

C’est oublier bien vite qu’un des premiers gestes d’apaisement du premier ministre canadien face à Trump fut d’abandonner la taxe numérique.

Alors non, ce n’est pas pour combattre les GAFAM que Marc Miller a été choisi.

Hier à la Chambre des communes, le premier ministre du Canada a déclaré :

« On va défendre la langue française avec les plus grands investissements dans le secteur culturel de l’histoire du Canada.»

Voilà ce qui annonce le deuxième volet de la stratégie fédérale en vue du référendum; la promotion du fédéralisme canadien. Ce qui constitue, soit dit en passant, un objectif parfaitement légitime.

Et ce volet, tout comme le premier, sera une responsabilité de Marc Miller. C’est ça, la véritable raison de sa nomination (un peu accidentelle).

Pour l’aider à cette tâche, le fédéral utilisera son pouvoir dépenser pour mobiliser tout ce que le Québec compte de communicateurs et d’artistes talentueux.

Et c’est sans doute parce que PSPP a bien compris la stratégie fédérale qu’il a tenté de rendre toxique la fréquentation de Marc Miller.

Ceux qui y voient un saut d’humeur du chef péquiste n’ont rien compris. PSPP veut que les artistes qui prêteront leur talent à la cause fédérale soient conscients qu’ils travailleront dans le mauvais sens de l’Histoire.

Conclusion

Marc Miller est le général Wolf des angloQuébécois.

Après avoir orchestré un déluge migratoire qui est le prélude à une naturalisation massive des demandeurs d’asile (de la région montréalaise, spécifiquement), le voilà qui sera responsable du plus grand investissement culturel de l’histoire du Canada.

L’éthique politique du Parti libéral étant ce qu’elle est — particulièrement quand le régime colonial canadian est en danger — on peut s’attendre à ce que Marc Miller utilise tous les moyens à sa disposition pour parvenir à ses fins.

Voilà pourquoi j’espère que l’Assemblée nationale du Québec n’hésitera pas à exiger sa démission dès maintenant.

Références :
Anglicisation de Montréal depuis quinze ans
100 millions de Canadiens d’ici 2100 : Ottawa dit non à l’« Initiative du siècle »
Demandeurs d’asile : le ministre Marc Miller fustige les « nonos conservateurs »
Demandeurs d’asile : Ottawa estime en faire assez pour le Québec
Demandeurs d’asile: Ottawa prêt à «coordonner les transferts»
Denmark’s ‘zero refugee’ policy drives down asylum admissions to record low
Évolution récente de la politique d’immigration du Canada
Jean Chrétien avait donné l’instruction d’accélérer les demandes de citoyenneté avant le référendum de 1995
Le Canada a accueilli 431 000 résidents permanents en 2022, un record
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Le projet du groupe de pression torontois Century Initiative
Les libéraux accusés d’avoir «truqué» le résultat du référendum de 1995 par le Bloc
L’unilinguisme anglais à Immigration Canada
Marc Miller se dit «tanné» du débat sur le déclin du français
Mark Carney et le colonialisme canadian
Parti québécois: Paul St-Pierre Plamondon promet un référendum dans un premier mandat
Québec menace Ottawa de couper les vivres aux demandeurs d’asile
Une partie du milieu culturel manque de loyauté envers le Québec, dit le chef du PQ

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Postscriptum du 4 décembre 2025 : Rétractation de Marc Miller au sujet du déclin du français.

En réponse à une question du député conservateur Joël Godin qui reprochait à Marc Miller ses propos de la veille qui ont fait scandale, ce dernier a finalement déclaré : «…effectivement, le français est en déclin partout au Canada.».

C’est la première fois qu’il admet, implicitement, que le français est en déclin au Québec.

Référence : Débats de la Chambre des communes – Le mardi 2 décembre 2025

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La dangerosité de la Russie pour un Québec libre

Publié le 24 novembre 2025 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Le ministre Christopher Skeete est le ministre québécois des Relations internationales et de la Francophonie. Implicitement, c’est le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de la CAQ.

Dès son retour du sommet du G20 tenu récemment en Afrique du Sud, il a contacté le Journal de Québec pour réagir à la publication, la veille, du fascicule intitulé ‘Le Québec qui prend sa place dans le monde’, premier chapitre du Livre bleu du Parti québécois.

Chauffé à bloc par les propos alarmistes qu’il a entendus au G20, le ministre a déclaré que l’indépendance laisserait le Québec vulnérable contre la Russie.

« Le jour après un ‘Oui’, on n’est plus membre de l’Otan. Et l’Otan, c’est la seule défense qu’on aurait contre l’agression russe, notre voisin au nord.

Il faudrait demander la permission au Canada pour être membre de l’Otan et ils ont le droit de véto […] Je ne pense pas que ça va leur tenter de dire oui tout de suite.»

Québec et Russie : deux pays distants

Après l’indépendance du Québec, le Canada ainsi amputé partagera une frontière commune avec la Russie dans l’Arctique. Mais pas le Québec. Parce que le Québec ne s’étend pas autant vers le nord.


 
À l’aide de Google Earth, on peut mesurer la distance entre les côtes de la Russie et celles du Québec; c’est plus de quatre-mille kilomètres.

C’est presque quatre fois la distance entre Berlin et la frontière russe et le double de la distance avec Paris.

En fait, la Russie et le Québec sont aussi éloignés l’un de l’autre que le sont la Russie et le Maroc.

Attaques vs invasion

Distinguons ici entre frappes militaires et invasion militaire.

Dans le cadre d’une Troisième Guerre mondiale qui nous opposerait à la Russie, il existe en sol québécois des cibles que la Russie chercherait absolument à détruire.

Au premier rang desquels se trouvent nos barrages hydroélectriques. Parce que leur destruction handicaperait sérieusement la capacité des États de la Nouvelle-Angleterre (que nous alimentons) à soutenir l’effort de guerre américain.

Mais pour ce faire, la Russie n’a pas besoin d’envahir le Québec; il lui suffit d’utiliser quelques-uns de ses missiles intercontinentaux.

Envahir le Québec, cela veut dire des bottes russes foulant notre territoire. Concrètement, ce sont des milliers de soldats qui parcourraient en avion ou en bateau les quatre-mille kilomètres qui séparent la Russie du Québec.

Une fois cela fait, tout ce dont l’Armée rouge pourrait s’emparer, ce sont des iglous, des traineaux à chiens et des maisons en contreplaqué. Pour piller quelque chose de plus substantiel, cette armée devra ensuite parcourir tout le Québec du nord au sud.

Pourquoi donc la Russie se donnerait-elle cette peine ? Quand il lui suffit de s’étirer le bras vers l’ouest pour piller des palais extraordinaires, des musées où abondent des œuvres d’art, et des banques centrales européennes où sont entreposés des tonnes de lingots d’or et des milliards de dollars en devises.

La vérité, c’est que le Québec est parmi les derniers endroits au monde que la Russie envahirait dans le cadre d’une Troisième Guerre mondiale.

Lorsqu’on pense que depuis trois ans, la Russie peine à faire la conquête de l’Ukraine, il faut beaucoup d’imagination pour croire que l’Armée rouge sera bientôt à nos portes.

Et si une guerre éclate, ce ne seront pas les pays européens qui viendront nous ‘sauver’ puisqu’ils seront trop occupés à leur propre défense.

Le Canada ne nous protègera pas non plus

Lorsqu’on regarde le matériel militaire dont le Canada compte se doter au cours des prochaines années, il n’y a rien qui nous protège réellement.

Par exemple, pour empêcher la destruction de nos barrages par des missiles supersoniques russes, avons-nous besoin de chars d’assaut ? Avons-nous besoin de brise-glaces ? Avons-nous besoin de sous-marins nucléaires ? Avons-nous besoin de chasseurs-bombardiers F-35 ou Gripen qui, dépêchés en toute hâte, arriveront trop tard ?

Ce dont le Québec a besoin, c’est premièrement un bon système de détection. Or les États-Unis auront tout intérêt à nous prévenir immédiatement après qu’une menace se pointera le nez.

Et deuxièmement, le Québec aura besoin d’un grand nombre de missiles sol-air déployés près de nos barrages et près des cibles potentielles d’attaques russes.

Or Ottawa n’a rien prévu à ce sujet parce que l’équipement dont il veut se doter servira à guerroyer à l’Étranger.

En premier lieu, cet armement servira à protéger les pays baltes qui, comme des chihuahuas, ne cessent jamais de japper contre le bouledogue russe depuis qu’ils font partie de l’Otan.

Et deuxièmement, cet armement servira à défendre des pays d’Europe occidentale dirigés par des chefs d’État très impopulaires qui battent le tambour de la guerre dans l’espoir de rallier leur population autour d’eux.

Pour réellement nous protéger en vue d’une Troisième Guerre mondiale, nous devons compter sur nos propres moyens.

Et compter sur nos propres moyens, c’est éviter de remettre notre sort entre les mains de nos amis Canadians qui, évidemment, penseront toujours à eux avant nous.

Références :
Quelles entreprises vont profiter des 82 milliards $ pour la défense du Canada?
Un Québec indépendant serait vulnérable face à la Russie, dit le ministre Christopher Skeete

Post-scriptum

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, Ottawa rationnait le sucre sur le marché canadien. Chaque province se voyait attribuer un quota.

Le quota pour l’Ontario dépassait largement les besoins de cette province alors que le quota du Québec, immuable, était trop bas.

En conséquence, les confiseries québécoises devaient cesser leur production à l’issue de la quantité de sucre qui leur était allouée.

À l’époque, mon grand-père Elzéar Martel avait fondé à Joliette une petite confiserie à son nom. Avant la guerre, il s’était lié d’amitié avec un collègue franco-ontarien. La guerre venue, ce dernier avait du sucre très au-delà de ses besoins.

Pour faire respecter ses quotas injustes, Ottawa postait des soldats à la frontière entre le Québec et l’Ontario afin de combattre la contrebande interprovinciale (essentiellement de l’Ontario vers le Québec).

Or son fils (c’est-à-dire mon père) avait appris que la nuit, le pont reliant Hull à Ottawa était laissé sans surveillance, particulièrement en fin de semaine.

Chaque samedi soir, mon père utilisait donc un camion non identifié afin de se rendre chez cet ami ontarien et en revenir avant la levée du jour.

Le résultat, c’est que la population de Joliette a connu diverses privations au cours de cette guerre. Mais n’a jamais été privée de friandises.

Tout cela pour dire qu’en vue d’une Troisième Guerre mondiale, sortons de ce pays de merde pendant qu’il en est encore temps.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’indépendance du Québec : Ottawa panique (1re partie)

Publié le 20 novembre 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Hier, à son arrivée au caucus libéral fédéral, un député représentant une circonscription de Laval peuplée majoritairement de citoyens bilingues a déclaré :

Si le Québec se sépare, comme le Parti québécois veut le faire, qui va protéger le Québec s’il ne fait plus partie du Canada ?
[…]
Ça va faciliter la tâche pour que Donald Trump vienne avec son armée, avec sa gang, prendre le contrôle du Québec
.

Un bouclier de carton

Depuis des décennies, les États-Unis sont le principal fournisseur du Canada en matière d’armement.

Les entreprises américaines ont toujours été libres d’effectuer du démarchage directement auprès des plus hauts gradés de l’armée canadienne. Si bien que ceux-ci sont devenus des évangélistes de l’industrie militaire américaine.

Le problème est de deux ordres.

Premièrement, les armes qu’achète le Canada auprès des États-Unis sont conçues pour être utilisées lors de conflits asymétriques, comme en Afghanistan et en Syrie, où les puissances occidentales avaient la maitrise des airs et bombardaient des cibles au sol dont l’armement était beaucoup moins sophistiqué.

À l’opposé, dans un conflit où l’ennemi du Canada acquiert rapidement la maitrise de notre espace aérien, ce dont le Canada a besoin, ce sont des missiles sol-air analogues à ceux que l’Ukraine utilise pour détruire les chasseurs-bombardiers russes et obliger la Russie à bombarder l’Ukraine à partir du territoire qu’elle contrôle.

Et contre les chars d’assaut américains, ce dont le Canada a besoin, ce sont des drones.

Ce qui nous amène à un deuxième problème.

Les armes les plus puissantes que la Canada achète aux États-Unis sont celles que le Pentagone peut inactiver à distance. C’est le cas des chasseurs-bombardiers F-35.

Et ce sont ces armes qui, pour fonctionner, nécessitent des données de géolocalisation fournies par les États-Unis. Comme c’est le cas des missiles antimissiles américains.

Bref, la protection actuelle du Canada contre l’envahissement improbable des États-Unis est un bouclier de carton.

La meilleure défense du Canada serait celle utilisée par la Russie pour lutter contre l’armée napoléonienne, c’est-à-dire une politique de terre brulée.

En clair, c’est la destruction de tous les oléoducs et de tous les champs pétroliers albertains, de même que de toutes les lignes de transmission électriques du Québec vers les États-Unis.

Dans ce dernier cas, nous n’avons pas besoin du Canada pour ce faire; un Québec indépendant peut très bien le faire lui-même. Et ce, beaucoup plus rapidement.

Parce que, face à une telle perspective, Ottawa hésitera toujours par crainte que l’Alberta déclenche son propre référendum en faveur de son indépendance.

Voilà pourquoi, un Québec libre de ses choix sera toujours plus prompt à défendre ses intérêts que s’il attend après que les mandarins de l’État canadien aient soigneusement pesé le pour et le contre de leurs décisions sur l’unité du pays.

Pour terminer, remercions le député Angelo Iacono de nous avoir donné une occasion de traiter de ce sujet… tout en l’invitant à travailler à ce que son gouvernement achète dorénavant des armes européennes plutôt que celles d’un pays qui nous menace et qui nous livre une guerre commerciale.

Références :
Indépendance du Québec : un député libéral fédéral craint une invasion américaine
Quand des soldats américains ont envahi le territoire canadien

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les lentilles canadiennes empoisonnées au défoliant avant la récolte

Publié le 13 novembre 2025 | Temps de lecture : 1 minute

Ce sont nos amis italiens qui nous avaient appris que le blé canadien était empoisonné au glyphosate avant la récolte.

Maintenant, grâce à nos cousins français, on apprend que les lentilles canadiennes sont empoisonnées soit au glyphosate ou soit au diquat (un défoliant toxique interdit en Europe).

Paru depuis : La concentration d’herbicides dans des lentilles canadiennes dépasse les normes (2025-11-28)

Complément de lecture : Encore et toujours plus de glyphosate

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La publicité ontarienne contre Trump

Publié le 29 octobre 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Il est du devoir du premier ministre de l’Ontario de défendre les intérêts de sa province. Conséquemment, il est légitime pour lui de combattre les mesures protectionnistes américaines qui provoquent actuellement le démantèlement de l’industrie automobile ontarienne vers les États-Unis.

Mais il doit faire preuve de discernement dans le choix des moyens à utiliser.

Il peut le faire par le biais du démarchage des diplomates ontariens nommés auprès de l’administration Trump ou du Congrès américain.

Il peut le faire sur les médias sociaux en s’adressant à ses concitoyens à lui. Même s’il sait très bien que ses messages peuvent être lus par des Américains.

Il peut financer aux États-Unis l’organisation d’un colloque ou d’un symposium réunissant des économistes de réputation mondiale sur le thème du protectionnisme ou du libre-échange.

Et il peut, au parlement ontarien, dire tout le mal qu’il pense de Donald Trump.

Mais dépenser des millions de dollars sur Fox News, entre autres, afin d’acheter de la publicité destinée à convaincre les Américains que leur président fait mal son travail, c’est de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays.

Oui, je sais, Donald Trump et certains congressistes américains ont ouvertement donné leur appui au ‘Convoi de la liberté’ en janvier 2022.

Et je sais également que lorsque des militants bloquent pendant des heures un pont de Montréal pour défendre l’environnement, ces malfaiteurs sont très souvent des membres d’une ONG financée secrètement par des fonds américains.

Ce ne sont là que deux exemples de la multitude d’ingérences américaines chez nous.

Ce n’est pas parce que le Canada ne fait rien lorsque les États-Unis se mêlent de nos affaires qu’il doit s’attendre à ce que ces derniers respectent une réciprocité à laquelle ils n’ont jamais convenu.

Bref, le premier ministre ontarien a raison de défendre sa province mais il a tort de le faire en se mêlant de politique américaine.

Références :
Donald Trump appuie le convoi de camionneurs canadiens
Que contient la publicité qui a mis Trump en furie et fait dérailler les négociations?

Paru depuis : Carney dit s’être excusé auprès de Trump pour la publicité antiprotectionniste de Ford (2025-11-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mark Carney et le colonialisme canadian

Publié le 19 octobre 2025 | Temps de lecture : 8 minutes

Introduction

Lorsque j’ai lu la nouvelle ce matin sur Facebook, j’ai cru à un canular. Selon celle-ci, le fédéral aurait annoncé une subvention de dizaines de millions de dollars afin de favoriser l’accès des angloMontréalais aux services de santé dans leur langue.

Comme si la santé était un domaine de compétence constitutionnelle fédérale.

Lorsque j’ai retrouvé la source journalistique de cette nouvelle — Henri-Paul Raymond, de la station de radio FM103,3 — je n’y croyais toujours pas.

C’est seulement après avoir trouvé le communiqué émis mercredi dernier par Santé Canada que je me suis rendu à l’évidence; le fédéral donnera 52 millions sur cinq ans pour améliorer les services de santé dispensés en anglais au Québec.

Cette somme sera versée au Community Health and Social Services Network (CHSSN) et à l’université McGill.

L’accès linguistique aux soins de santé au Canada

En 2022, une étude de l’université d’Ottawa rapportait que des communautés francophones hors Québec se plaignaient que l’offre de services de santé en français y était minime, voire inexistante.

L’inverse — la difficulté des angloQuébécois d’être servis dans leur langue — ne se rencontrait que dans des régions rurales et éloignées des centres urbains québécois, là où presque personne ne parle anglais.

En février 2023, une directive mal écrite du ministère de la Santé du Québec (aussitôt corrigée) avait soulevé des inquiétudes infondées quant au droit des angloQuébécois de recevoir des soins de santé dans leur langue.

Un quiproquo qu’une députée fédérale s’est empressée d’utiliser à des fins démagogiques.

Cette controverse avait été l’occasion pour de nombreux francoMontréalais de témoigner de leur difficulté à se faire servir en français dans les hôpitaux anglophones de la métropole.

D’autre part, depuis la pandémie, Ottawa a fait entrer au Québec plus d’un demi-million d’immigrants dont la majorité ne parle pas français.

Cette immigration massive aggrave la crise du logement, la pénurie de places dans les écoles et, dans le cas qui nous intéresse, l’attente de soins dans nos hôpitaux. Si cette immigration s’avère généralement positive en région pour y soulager les pénuries de main-d’œuvre, les inconvénients à Montréal l’emportent amplement sur les avantages.

Les millions que versera Ottawa à Montréal ont pour but de favoriser l’accès aux soins en santé de tous les locuteurs anglophones, dont cette majorité de néoQuébécois qui ne parle pas français.

Ces derniers seront à même de comparer la bienveillance dont ils seront l’objet lorsqu’ils iront dans les hôpitaux anglophones (dont le CUSM, tout neuf) avec la désorganisation qui règne dans les hôpitaux francophones en raison de leur sous-financement et qui, dans certains cas, tombent littéralement en ruine.

Ce qui devrait les disposer favorablement à l’assimilation à l’anglais, langue de l’excellence à leurs yeux.

La Loi fédérale sur les langues officielles, instrument du colonialisme canadian

Selon le point de vue, il y a deux manières de considérer les angloQuébécois.

La première consiste à les voir comme la plus importante minorité ethnique du Québec. La deuxième les voit plutôt comme l’annexe québécoise de la majorité anglo-canadienne.

Appelé à se prononcer à ce sujet, le Comite des droits de la Personne de l’ONU statuait en 1993 :

To summarize, the United Nations Human Rights Committee ruled […] that Quebec’s English community does not qualify for protection as a minority language group, because it forms part of the Canadian English-speaking majority.

En d’autres mots, les Québécois anglophones ne peuvent pas être considérés comme une minorité linguistique dans le contexte canadien où ils sont majoritaires.

Depuis toujours, Ottawa soutient le contraire. Sa loi sur les langues officielles trace un parallèle artificiel entre, d’une part, les minorités francophones hors Québec et d’autre part, la minorité anglophone au Québec.

Ottawa feint d’ignorer que la plus importante minorité du Canada, c’est nous, les francoQuébécois et que la langue menacée au Canada, c’est le français et non l’anglais.


 
Les recensements de Statistique Canada sont formels; l’anglais progresse inexorablement au Québec depuis plus de deux décennies.

En dépit de cela, c’est l’anglais qu’Ottawa protège au Québec.

Combattre les efforts de francisation du Québec

Le moteur qui a justifié l’adoption de la Canadian constitution de 1982, c’est l’adoption de la Loi 101 cinq ans plus tôt par le Québec.

Cette dernière proclamait la préséance de certains droits collectifs — notamment, ceux nécessaires à la pérennité de la langue française au Québec — sur certains droits individuels, dont celui de s’assimiler au groupe linguistique de son choix.

Pour contrer cela, les idéologues fédéraux ont rédigé une constitution qui consacre, au contraire, la suprématie absolue des droits individuels.

De la même manière, Ottawa a adopté la loi C-13 peu de temps après l’adoption de la loi 96, une loi québécoise destinée à renforcer (mollement) la Loi 101.

Alors que la loi 96 exige que les entreprises opérant dans les champs de compétence fédérale soient soumises à l’obligation d’obtenir un certificat de francisation, la loi fédérale sabote cette obligation en leur laisser le choix entre l’assujettissement à la législation québécoise ou à la législation fédérale.

Au premier coup d’œil, ce choix est anodin puisque les principes de la loi 96 se retrouvent, identiques, dans la loi C-13. La différence est dans leur application.

À Ottawa, les fonctionnaires sont majoritairement unilingues anglais. En effet, la fonction publique s’y divise en trois groupes ethniques; les Anglophones unilingues et, secondairement, les Francophones bilingues et les Anglophones bilingues.

Bref, ce sont des gens qui ont en commun la connaissance de l’anglais et conséquemment, qui travaillent en anglais. Voilà pourquoi aucun des quatre millions de Québécois francophones unilingues n’a la moindre chance d’être embauché par le plus important employeur du pays. Cette discrimination existe depuis toujours et constitue un tabou dont personne ne parle.

Pour donner l’impression du contraire, l’État canadien se dote d’une façade ministérielle où les Francophones occupent une place bien évidente.

Revenons à la loi C-13.

Lorsqu’une entreprise choisit de se soumettre à la loi fédérale, les plaintes formulées à son endroit seront traitées par cette fonction publique majoritairement anglophone. Comment peut-on s’imaginer sérieusement qu’elle fera preuve de zèle dans la défense du français au Québec ?

Parallèlement à l’adoption de ces lois dont le but est de contrer les efforts à assurer la pérennité du français au Québec, Ottawa finance, par le biais de son Programme de contestation judiciaire, la contestation juridique de toutes lois québécoises visant à défendre le français.

Conclusion

L’adoption d’une nouvelle constitution en 1982 par l’ethnique dominante du pays — à la suite d’une séance ultime de négociation à laquelle le Québec n’a pas été invité — est l’expression ultime de l’assujettissement colonial du Québec à l’ethnie dominante du pays.

Dans peu de temps, les Québec auront à décider s’ils remettent de nouveau leur sort entre les mains d’une machine étatique opérée majoritairement par des unilingues anglais.

C’est-à-dire par des gens qui jugent le Québec au travers du prisme de leurs préjugés nourris par des quotidiens qui ne manquent jamais une occasion de nous dénigrer.

Puissent les Québécois faire cette fois-ci le bon choix…

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Décision de l’Onu
Incapables d’être soignés en français : peu de patients portent plainte
L’accès aux soins de santé des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) au Canada : une recension des écrits
La députée Romanado annonce des millions en services santé
La façade ministérielle de l’État canadien
Le gouvernement du Canada améliore l’accès aux
services de santé pour les communautés
anglophones en situation minoritaire du Québec

Le témoignage de Mme Lambropoulos justifie une enquête policière
Un premier ministre indigne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La surpopulation gazaouie

Publié le 1 août 2025 | Temps de lecture : 1 minute
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La superficie de la bande de Gaza est de 360 km². En 2022, la densité de la population y était de six-mille habitants par km².

Depuis le 18 mars dernier, les Gazaouis ont reçu plus de cinquante ordres d’évacuation, réduisant la superficie sur laquelle ils sont autorisés à habiter à 12 % de ce territoire.

Ce qui porte la densité humaine à 48 000 habitants par km², soit presque le double de la densité urbaine de l’ile de Manhattan à New York (28 099 habitants par km²). Et ce, sans la possibilité de vivre sur plusieurs étages comme le font les Newyorkais dans leurs gratte-ciels.

De son côté, Ottawa fait de son mieux pour soulager la surpopulation qui prévaut dans la bande de Gaza en vendant des armes à l’armée israélienne…

Références :
Bande de Gaza
Des armes canadiennes continuent d’être exportées vers Israël, selon un rapport
Manhattan

Paru depuis : Palestinian boy, 17, dies of Israel-induced starvation in Gaza (2025-08-02)

Complément de lecture : The mathematics of starvation: how Israel caused a famine in Gaza

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mark Carney, le serviteur assumé du 1 %

Publié le 20 juillet 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Pendant treize ans, dans les bureaux de Goldman Sachs situés à Londres, Tokyo, New York et Toronto, Mark Carney a été banquier d’affaires.

Puisque le rôle d’un banquier d’affaires consiste principalement à œuvrer dans les opérations de fusion et d’acquisition de grandes entreprises internationales, on peut présumer que ce fut son cas.

De plus, en tant que coresponsable chez Goldman Sachs de la gestion des crises liées aux dettes souveraines, il aida la Russie (sous Boris Eltsine) à traverser sa crise financière de 1988.

Les conflits d’intérêts de Mark Carney

En réaction aux menaces tarifaires de Donald Trump. Mark Carney avait évoqué, au cours de la campagne électorale, la possibilité, pour le Canada, de résilier le contrat d’achat des chasseurs-bombardiers F-35.

Leur acquisition est le pire contrat militaire de l’histoire militaire du Canada. En effet, ce contrat ne comporte aucun transfert technologique, et des retombées économiques insignifiantes pour notre pays. Une fois élu, on n’en a plus entendu parler.

Et pour cause.

Le 11 juillet dernier, le Bureau du commissaire aux conflits d’intérêts révélait que Marc Carney possédait des investissements (qualifiés de ‘notables’) dans Lockheed Martin, le fabricant des F-35.

Cet investissement fait partie des 569 entreprises dans lesquelles Mark Carney possède des intérêts. La liste est tellement longue qu’elle fait quinze pages.

Le 29 juin dernier, Mark Carney décidait d’abolir la Taxe sur les services numériques, sous le prétexte que cela permettra de relancer les négociations en vue d’un nouvel accord avec Donald Trump que le premier ministre espère avantageux pour le Canada.

Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.

Cette taxe devait rapporter annuellement plus de deux-milliards de dollars au fisc canadien.

Le rapport du Commissaire aux conflits d’intérêts nous apprend que Mark Carney a ainsi fait ce cadeau aux entreprises dans lesquelles il possède des investissements majeurs : Alphabet (maison mère de Google), Apple, Amazon, Meta (Facebook), Nvidia et Microsoft.

Ces deux-milliards$ qu’auraient payés ces géants de l’internet, ce sont des milliards$ que vous et moi n’aurions pas eu à débourser pour financer les services de l’État.

La société de fiducie, paravent de l’hypocrisie

Pour pallier les conflits d’intérêts, la loi oblige le premier ministre à confier ses investissements à une société de fiducie sans droit de regard.

‘Sans droit de regard’, cela signifie que les fiduciaires sont libres de faire fructifier ce capital comme ils l’entendent, sans en aviser le premier ministre.

Il n’est pas rare que les politiciens obligés de le faire confient leur argent à une société privée de fiducie, formée de leurs amis les plus proches.

Tout ceci est une farce.

Une des raisons qui incitent les chefs d’État à réduire les taux d’imposition des entreprises et à leur permettre de délocaliser leurs profits dans des paradis fiscaux, c’est que cela profite aux investisseurs.

Or plus les investisseurs s’enrichissent, plus ils spéculent à la bourse. Et plus ils spéculent, plus cette spéculation pousse les indices boursiers à la hausse. Et plus ceux-ci augmentent, plus la fortune en fiducie des décideurs publics augmente.

Conclusion

Comme ces PDG qu’une compagnie internationale déplace d’une filiale à une autre, le nouveau premier ministre du Canada occupa successivement la direction de la banque du Canada, puis celle de la banque d’Angleterre. Comme si ces deux pays étaient de simples succursales de l’Empire américain.

Le nouveau premier ministre du Canada est un technocrate de la finance mondialisée qui n’appartient pas à notre monde. Conséquemment, il s’entoure de ministres et de conseillers qui lui ressemblent; des millionnaires ou des gens en voie de le devenir…

Références :
« Carney a décidé de plier »
Google, Amazon, Meta: voici les grosses compagnies dans le portefeuille de Mark Carney
La taxe numérique et les degrés de l’assujettissement
Mark Carney
Mark Carney at Goldman Sachs: What did he do there?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les vins désalcoolisés ou l’art d’embrouiller le consommateur

Publié le 12 juillet 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

En vue de la visite d’un parent chez moi, je me suis procuré hier une bouteille de vin blanc désalcoolisé. Ces vins sont les seuls qui portent un tableau ‘nutritionnel’.

En entrant dans la succursale de la Société des alcools, justement, un employé proposait la dégustation d’un de ces vins.

Dès la première gorgée, ce qui m’a frappé, c’est que ce vin était sucré.

— « Ah monsieur, les vins désalcoolisés ont toujours un peu de sucre pour compenser la perte d’alcool. Autrement, le tout serait un peu fade.»

En consultant le tableau nutritionnel obligatoire, je lis que ce vin contient dix grammes de sucre. Mais est-ce dix grammes par bouteille ? Plus haut dans ce tableau, j’apprends que c’est dix grammes par trois quarts de tasse de vin.

Mais qui boit du vin à la tasse et surtout qui, au restaurant, demande au serveur :
— « Garçon ! Pourriez-vous m’apporter trois quarts de tasse de vin, s’il vous plait.»

Personne ne fait ça.

Ce qui intéresse le consommateur, c’est le pourcentage de sucre ou, à défaut, la quantité de sucre par bouteille ou par verre de vin (125 ml).

C’est ça qu’on veut savoir. La quantité dans 188 ml n’intéresse personne.

Finalement, j’ai acheté un autre vin dont la teneur est de sept grammes de sucre dans 188 ml (ci-dessus). Je n’ai pas la moindre idée à quel point il est sucré. Mais je sais qu’il l’est moins que l’autre.

D’où la question : quels sont les petits génies à Ottawa qui ont décidé que le tableau nutritionnel des vins sans alcool serait exprimé pour un volume de 188 ml ?

Je soupçonne que c’est la recommandation d’un comité consultatif. À Ottawa, on adore les comités consultatifs. On les aime parce qu’ils n’ont aucun pouvoir décisionnel et que si leurs suggestions ne conviennent pas aux fonctionnaires ou au ministre, le rapport est tabletté pour l’éternité.

Mais de nos jours, former un comité consultatif prend beaucoup de temps. En vertu des politiques fédérales d’ÉDI (Équité, Diversité et Inclusion), il est primordial de s’assurer que parmi les membres du comité, on ait des cis, des trans, des non binaires, des personnes issues de groupes ‘racisés’, des personnes vulnérables et d’autres personnes laissées pour compte dans la société.

S’il reste de la place, on nommera évidemment quelques experts. Mais pas trop parce qu’ils ont tendance à être ces détestables hommes blancs hétérosexuels qui ont tellement fait souffrir le monde au cours des siècles.

En somme, si vous ne comprenez pas comment il se fait que le fédéral, autrefois synonyme d’excellence, et devenu une grosse machine qui fonctionne tout croche, vous le savez maintenant…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’espionnage d’Ottawa dans nos vies n’a pas de limite

Publié le 11 juillet 2025 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Introduction

En légalisant l’homosexualité au Canada en 1969, le premier ministre Pierre-Elliott Trudeau déclarait :

L’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation.

Depuis, les temps ont changé.

L’espionnage ‘passif’ du Canada

Depuis les révélations d’Edward Snowden en 2013, on sait que les cinq pays à majorité anglo-saxonne — les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande — ont mis sur pied un système de surveillance qui épie tous les courriels, tous les textos et toutes les conversations téléphoniques au monde.

Non pas qu’un espion écoute en direct chacune de nos conversations téléphoniques, mais qu’elles sont toutes stockées sur d’immenses serveurs et qu’elles seront écoutées si les autorités jugent approprié de faire enquête sur une ou plusieurs personnes parmi nous.

Ce système est opéré par les États-Unis. Et le Canada a consenti à l’espionnage américain de ses citoyens. Mais même si le Canada avait refusé son consentement, les États-Unis le feraient pareil.

De plus, la loi américaine autorise Washington à demander secrètement l’accès à toutes les données (y compris les données biomédicales) hébergées sur un serveur situé aux États-Unis ou qui appartient à une entreprise américaine.

Encore là, même si le Canada s’y opposait, cela ne changerait rien.

L’espionnage actif du Canada

Depuis janvier 2019, la Loi sur la statistique permet à Statistique Canada de recueillir automatiquement, et sans leur consentement, les informations bancaires de 500 000 Canadiens. Ces informations comprennent l’identité, le solde bancaire et les transactions effectuées.

Une fois le système rodé, il sera étendu à l’ensemble de la population canadienne.

Puisque cette collecte vise, officiellement, à aider les entrepreneurs à étoffer leurs plans d’affaires, on peut présumer que cette collecte ne vise pas seulement à savoir le total d’une transaction commerciale, mais le détail de ce qui a été acheté.

Dans tous les cas, ces informations ne seront pas anonymisées.

D’autre part, la semaine dernière, on apprenait que le recensement de 2026 comprendra de nouvelles questions.

Plus précisément, toute personne inscrite au recensement et âgée de quinze ans ou plus sera obligée (sous peine de sanctions) de révéler à l’État son orientation sexuelle.

La personne devra choisir entre se déclarer hétérosexuelle, lesbienne ou gaie, bisexuelle ou pansexuelle, ou pourra apporter les précisions nécessaires dans un espace prévu à cet effet.

Il existe une multitude de sondages qui permettent de connaitre assez précisément le pourcentage des différentes préférences sexuelles de la population.

De plus, par nos clics sur les médias sociaux, par les textes ou les vidéos ce qu’on choisit de consulter, les services de renseignements ont une idée vague de nos préférences sexuelles. Mais ce n’est pas une preuve formelle.

Par le biais du recensement, Ottawa veut des noms et il veut des aveux. Des aveux obtenus sous la menace des sanctions prévues par la loi contre ceux qui refusent de répondre aux questions du recensement. En somme, il veut savoir qui couche avec quoi (à défaut de savoir avec qui).

On est donc aux antipodes de l’époque où on croyait que ce qui se passait dans les chambres de la nation ne regardait pas l’État.

Malheureusement, en apposant une étoile jaune au dossier étatique des bénéficiaires des politiques d’ÉDI (Équité, Diversité et Inclusion), on donne à des régimes moins bienveillants qui pourraient suivre tous les outils pour les persécuter.

De plus, contrairement à la Canadian Constitution — cette constitution adoptée par le Canada anglais sans le Québec en 1982 — la Charte québécoise des droits et libertés de la personne reconnait explicitement le droit à la vie privée.

Son article 5 se lit comme suit :

5. Toute personne a droit au respect de sa vie privée.

En violant ce droit, Ottawa donne aux Québécois une raison de plus de vouloir l’indépendance du Québec.

Références :
CLOUD Act
L’affaire Alstom
Bill omnibus (Trudeau)
Edward Snowden
Informations bancaires: Statistique Canada veut rassurer les citoyens
L’espionnage de l’État canadien n’a pas de limite
Recensement 2026 : de nouvelles questions pour mieux comprendre les Canadiens

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Détails de la photo : Droits appartenant à Stokkete. Photo distribuée par la banque d’images Onepixel.

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Écrit par Jean-Pierre Martel