Denis Coderre a-t-il du cœur ?

28 avril 2021

Comme dans bien d’autres villes, on trouve à Montréal des vagabonds qui squattent des habitations abandonnées ou qui dorment sous les ponts, sur des bouches d’aération qui évacuent l’air chaud du métro, le long des trottoirs du centre-ville, et çà et là sur des terrains vagues.

Depuis 2010, l’été venu, certains itinérants campent sur des terrains inoccupés le long de la rue Notre-Dame.

En ce début de printemps, leur nombre est encore restreint. Il devrait augmenter avec la saison chaude en raison de la crise du logement et de la difficulté de recueillir des aumônes dans un centre-ville déserté, en raison de la pandémie, par ceux qui normalement y travaillent.

L’ex-maire Denis Coderre a décidé de faire un retour sur la scène municipale dans l’espoir de remplacer celle qui lui a succédé, soit Valérie Plante.

Mais c’est mal parti.

Plus tôt cette semaine, l’ex-maire a annoncé son intention d’interdire le campement de la rue Notre-Dame. Sa solution ? Acheter des maisons de chambres (ou les louer à long terme) afin d’y loger les campeurs de la rue Notre-Dame.

Cette relocalisation serait associée à des mesures d’accompagnement destinées à les aider ‘à s’en sortir’.

Mais est-ce bien ce que ces gens veulent ?

Il existe déjà des refuges pour sans-abris. L’hiver, ceux-ci s’y réfugient afin d’être épargnés des rigueurs du climat.

L’été, une minuscule proportion des six-mille itinérants de Montréal — ceux qui ont les moyens d’avoir une tente — campent le long de la rue Notre-Dame. C’est la manière de vivre qu’ils ont choisie.


 
Ceux-ci se débrouillent par leurs propres moyens, sans dépendre des contribuables si ce n’est de l’occupation d’un terrain public.


 
Un bon samaritain (Guylain Levasseur) s’occupe de recueillir pour eux des dons et des aliments fournis par des épiceries du quartier.

Au grand air, leur risque d’attraper le Covid-19 est presque inexistant, contrairement à celui auquel ils seraient exposés dans les ghettos dans lesquels M. Coderre veut les contraindre.

La solution de M. Coderre consiste donc à imposer sa conception bourgeoise de la vie en société. Une conception où la pauvreté des autres doit être cachée parce que jugée offensante aux yeux d’une élite bienpensante.

Références :
Campements de fortune : Denis Coderre accuse Valérie Plante d’« inaction »
Coderre prône l’implantation de maisons de chambres
Les itinérants-campeurs de la rue Notre-Dame

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Écrit par Jean-Pierre Martel