Les féminicides pandémiques

Publié le 4 avril 2021 | Temps de lecture : 3 minutes
Un cas de violence conjugale

En 2020, cinq Québécoises sont décédées de violence conjugale. Depuis le début de cette année, huit autres se sont ajoutées en huit semaines.

Ces décès sont la pointe de l’iceberg; combien de femmes sont violentées sans que leurs agresseurs aillent jusqu’à les tuer ?

Dans plusieurs villes du Québec, des manifestations ont été organisées. Les protestataires réclament des campagnes médiatiques contre la violence faite aux femmes et plus de fonds pour les refuges de femmes violentées, débordés à la tâche.

Le gouvernement québécois a répondu favorablement à ces demandes.

En réalité, le plus grand féminicide est celui causé par la pandémie. Depuis le 1er janvier de cette année, plus de 1 750 Québécois sont morts du Covid-19, soit un peu plus de 875 femmes.

Non seulement est-ce cent fois plus que le nombre de féminicides causés par la violence conjugale, mais même cette dernière est en bonne partie liée à la pandémie.

Lorsqu’on oblige des conjoints qui se détestent à vivre confinés, lorsque la fermeture (temporaire ou définitive) de milliers de petites entreprises fait en sorte que des couples sans souci sont soudainement confrontés à des problèmes financiers insurmontables, cela crée une situation propice à l’émergence de conflits entre les conjoints.

Dans les pays qui ont brillamment éradiqué la pandémie sur leur territoire, la violence faite aux femmes existe. Mais il n’y a pas de flambée de cas comme au Québec. Cette flambée est le résultat de la gestion néolibérale de la pandémie.

Celle-ci proclame la nécessité de laisser se développer l’immunité ‘naturelle’, c’est-à-dire laisser les gens l’attraper… quitte à décréter un confinement si la hausse des cas graves menace de saturation le système hospitalier.

Et de confinements en déconfinements prématurés, la violence faite aux femmes augmente.

Face au refus obstiné des autorités sanitaires québécoises de recourir aux moyens considérables que nécessite l’éradication du virus, la seule issue est la vaccination généralisée en peu de temps, comme en Israël.

C’est la seule manière de supprimer les féminicides pandémiques, qu’ils soient directs (causés par le virus) ou indirects (résultant des mesures de mitigation contre la pandémie).

Références :
Des manifestations contre les féminicides partout au Québec
Données COVID-19 au Québec
Néolibéralisme et crises sanitaires

Paru depuis :
Au Québec, les féminicides, effets mortels de la pandémie (2021-04-30)

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Écrit par Jean-Pierre Martel