Le plaisir de vivre en Scandinavie

16 mars 2018

Selon l’ONU, les Finlandais sont devenus cette année le peuple le plus heureux sur Terre.

Dans le palmarès onusien, les sept premières places sont occupées par :
• la Finlande
• la Norvège
• le Danemark
• l’Islande
• la Suisse
• les Pays-Bas
• le Canada

Si la Russie n’était pas au 59e rang, on aurait pu croire que le froid fait le bonheur.

Pour les curieux, précisions que l’Allemagne est au 15e rang, les États-Unis au 18e, le Royaume-Uni au 19e, la France au 23e, et l’Italie au 47e.

En Finlande, la capitale est située dans la partie la plus au sud et la plus chaude du pays. En dépit de cela, il y fait une température maximale moyenne de 23°C au mois de juillet (avec des nuits fraiches à 14°C).

L’ensoleillement est bien meilleur que le suggère la situation géographique du pays. Dans les deux tiers les plus nordiques, l’ensoleillement s’apparente à celui de la Belgique et du nord de la France. Dans le reste de la Finlande, c’est comme le centre de la France. Exceptionnellement, la capitale jouit d’un microclimat aussi lumineux que celui du midi de la France (la température en moins).

86% de la Finlande est recouvert de forêt l’été et 100% du pays est recouvert de neige l’hiver. Une biodiversité moindre qu’en Europe centrale. Il y a peu de sols arables à cultiver.

Il y a exactement 150 ans, c’est dans ce pays que survint la dernière grande famine ayant des causes naturelles en Europe (plus d’une décennie après celle en Irlande).

D’où la question : qu’est-ce qui rend les Finlandais si joyeux ?

Selon l’ONU et d’autres organismes qui ont analysé la Finlande, les critères qui ont propulsé ce pays au premier rang mondial sont :
• le revenu familial
• l’espérance de vie en santé
• le filet de protection sociale
• des inégalités de revenus plus faibles qu’ailleurs
• la confiance dans le système juridique et dans la police
• la liberté et l’indépendance individuelles
• la générosité des uns envers les autres, et
• l’absence presque totale de criminalité organisée.

Selon l’ONU, la Finlande est le pays le plus stable, le plus sécuritaire et le mieux gouverné sur Terre.

Le taux d’alphabétisation y est très élevé et l’enseignement universitaire y est gratuit.

C’est un des pays les plus taxés au monde mais où les contribuables sont les plus convaincus d’en avoir pour leur argent.

Références :
Famine en Finlande de 1866-1868
Finlande
Finland is the happiest country in the world, says UN report
Safe, happy and free: does Finland have all the answers?
World Happiness Report 2018

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Puiser dans le Fonds des générations pour diminuer la dette

15 mars 2018

Introduction

Une des principales mesures budgétaires qu’annoncera demain le gouvernement Couillard est qu’on diminuera la dette de l’État québécois de deux-milliards$ à partir d’un prélèvement équivalent dans le Fonds des générations. Et ce, annuellement pendant les cinq prochaines années.

Présentement, les actifs de ce fonds sont évalués à treize-milliards$.

Évolution du Fonds des générations

En 2006-7, le fonds rapportait 0,99% alors que le taux de l’intérêt moyen pondéré de la dette coutait 5,46%. En 2007-8, c’était respectivement 1,6% vs 5,04%.

En 2008-9, après l’éclatement de la bulle immobilière et la chute des marchés boursiers, c’était -21,88% vs +4,16%.

L’hebdomadaire Les Affaires écrivait en 2010 : “Le gouvernement a fait exactement la même chose qu’une famille qui, au lieu de rembourser ses dettes avec les allocations familiales qu’elle reçoit, place cet argent à la Bourse en espérant obtenir un rendement supérieur à l’intérêt payé sur ses dettes. S’il est chanceux, il fera un gain net. S’il perd de l’argent à la Bourse, il essuiera une perte.

Il fallut attendre 2011 pour que la valeur au marché du fonds remonte jusqu’à un rendement cumulatif de zéro pour cent. Comme si toutes les sommes investies au cours des cinq années précédentes n’avaient rapporté aucun intérêt.

De ces temps-ci, l’indice Dow Jones atteint des niveaux records. Mais tout cela est une grosse bulle spéculative, prête à éclater.

Illogisme de ce fonds pour le Québec

L’idée d’un tel fonds est née en Norvège.

Depuis des années, le budget de l’État norvégien est équilibré grâce à des revenus pétroliers. De plus, dans les faits, ce pays n’a pas de dette.

Plutôt que de laisser les liquidités de l’État dormir dans un compte en banque, pourquoi ne pas faire fructifier tout cet argent ? D’où l’idée de la création d’un fonds destiné à donner à l’État les moyens de faire face à des situations de crise, le cas échéant.

Au Canada, c’est l’Alberta qui eut l’idée de créer un tel fonds à partir de ses redevances pétrolières.

Mais avec les années, les belles intentions de départ se sont lentement évanouies. Si bien que bientôt des hommes politiques se sont fait élire en promettant de puiser dans le Fonds des générations pour réduire le fardeau fiscal des contribuables (déjà très bas dans cette province).

Or une partie de l’électorat y est formé de Canadiens venus d’ailleurs, sans attachement profond à cette province qu’ils avaient l’intention de quitter sans hésitation si jamais les choses tournaient mal.

Si bien que le Fonds des générations de l’Alberta, dilapidé pendant des années, s’avéra insuffisant lorsque les cours pétroliers s’effondrèrent et que la situation économique de la province devint mauvaise.

Liquider ce fonds pendant qu’il est temps

Au Québec, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a déjà promis de puiser dans le Fonds des générations afin de réduire le fardeau fiscal des contribuables québécois.

Même si, officiellement, elle a renoncé à cette promesse, on doit envisager la possibilité qu’un parti au pouvoir puisse être tenté, à la veille d’un scrutin à l’issue duquel sa réélection est incertaine, de puiser dans le Fonds des générations pour donner des bonbons aux électeurs, jugés stupides, afin d’acheter des votes.

Le gouvernement Couillard a donc raison de liquider ce fonds pendant qu’il en est encore temps et appliquer la totalité des sommes récupérées au remboursement de la dette.

À mon avis, il est inacceptable que l’État spécule avec l’argent des contribuables. Les sommets boursiers actuels lui fournissent une excellente occasion de mettre fin à cette anomalie. S’il néglige de le faire, il portera l’odieux de ce qui surviendra.

Si j’avais à lui donner un conseil, c’est d’agir encore plus vite qu’il en a l’intention, c’est-à-dire liquider ce fonds le plus tôt possible. Cinq ans, c’est trop long.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Héliconius cydno galanthus

14 mars 2018

Introduction

Ce papillon bleu foncé possède des ailes antérieures qui semblent étirées, de grands yeux, de longues antennes droites, et quatre hautes pattes (les deux pattes antérieures étant atrophiées).

Sa chenille se nourrit de passiflore, ce qui la rend indigeste et la protège (elle et le papillon adulte) des prédateurs.

Comme tous les Héliconius, le papillon adulte se nourrit de pollen en plus de nectar, ce qui prolonge son espérance de vie de quelques semaines à quelque mois.

Du bord de mer juqu’à deux-mille mètres d’altitude, il vit dans la forêt tropicale côtière du sud du Mexique à l’Équateur. Il s’y présente sous forme d’une vingtaine de sous-espèces légèrement différentes les unes des autres.

Nous décrivons ici l’une d’elles, l’Héliconius cydno galanthus, originaire de la partie la plus nordique de l’aire de distribution de ce papillon. C’est là que se trouvent les fermes auprès desquelles le Jardin botanique de Montréal s’approvisionne pour son événement Papillons en liberté.

Face dorsale des ailes

Face dorsale

Comme tous les autres Héliconius, lorsque ce papillon déploie ses ailes, il ne les lève jamais très haut. Le résultat est que le bord supérieur des ailes antérieures est à la hauteur des épaules.

Chez ce papillon, toute la surface dorsale des ailes est recouverte d’écailles lustrées de couleur bleu foncé, à l’exclusion d’une large bande verticale blanche qui traverse chaque aile antérieure.

Sur le bord des ailes postérieures, cette bande blanche se prolonge dans une série de points blancs de taille décroissante.

Prenant la forme des doubles cotylédons d’un pois sec, ces points sont au minimum de trois à l’apex ou, au maximum, réparties tout le long du bord des ailes postérieures, comme c’est le cas du paillon ci-dessus.

Sur la face dorsale des ailes, cette série de points est la seule chose qui permet de distinguer ce papillon de l’Héliconius sapho (dont la surface ventrale des ailes est toutefois très différente).

Face ventrale des ailes

Vue de côté

La surface ventrale des ailes antérieures est une copie de leur surface dorsale sauf que les zones blanches blanches se dessinent sur fond noir près du thorax, pâlissant vers l’apex en gris brunâtre.

Vue de côté

La surface ventrale des ailes postérieures est légèrement satinée.

Si on exclu un fin jet d’écailles blanches sur fond orange qui semble jaillir du thorax, à la bordure supérieure des ailes postérieures, celles-ci ont l’aspect d’un œil orange entouré (et traversé) de noir.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale MC-14
1re photo : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 210 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 1600 — 200 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 2000 — 210 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés aux papillons, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 37

12 mars 2018
Drosera capensis ‘Giant’

Des six-cents plantes carnivores connues, seize sont natives du Québec.

Ces dernières sont les suivantes :
• la Sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea)
• la Droséra à feuilles rondes (Drosera rotundiflora)
• la Droséra d’Angleterre (Drosera anglica)
• la Droséra intermédiaire (Drosera intermedia)
• la Droséra à feuilles linéaires (Drosera linearis)
• la Grassette vulgaire (Pinguicula vulgaris)
• la Grassette velue (Pinguicula villosa)
• l’Utriculaire résupinée (Utricularia resupinata)
• l’Utriculaire pourpre (Utricularia purpurea)
• l’Utriculaire cornue (Utricularia cornuta)
• l’Utriculaire à scapes géminés (Utricularia geminiscapa)
• l’Utriculaire vulgaire (Utricularia vulgaris)
• l’Utriculaire à bosse (Utricularia gibba)
• l’Utriculaire mineure (Utricularia minor)
• l’Utriculaire intermédiaire (Utricularia intermedia)
• l’Utriculaire rayonnante (Utricularia radiata).

Référence :
Brisson J. Plantes carnivores du Québec. Quatre-Temps 2017; vol 41 no 2: 46-9.


 
Une paroi de plomb épaisse de 15 cm ne bloque que la moitié des rayons gamma. Donc toute la centrale est radioactive et sa radioactivité est proportionnelle à la durée de son exploitation.

L’exposition à la radioactivité diminue avec le carré de la distance. À 1 km, c’est un million de fois plus faible. À 2 km, c’est quatre-millionièmes, etc.

Au Canada, très judicieusement, on se débarrasse des déchets radioactifs en les enfouissant dans les galeries de mines abandonnées, à plusieurs kilomètres sous terre.

En commentaire à un article paru dans Le Monde, sous le pseudonyme de Pierce, un lecteur proposait de les enterrer au fond des océans dans les zones de subduction, c’est-à-dire dans la plaque plongeante vers le noyau terrestre.

Selon lui, ces substances seront lentement diluées dans le magma terrestre. Celui-ci contient déjà pas mal de substances radioactives dont la désintégration produit environ la moitié de la chaleur interne de la Terre.

Références :
Comment se débarrasser des déchets nucléaires pour toujours ?
Sauver Gentilly-2 : un combat perdu d’avance


 
En 1980, le revenu moyen des citoyens de l’Inde atteignait 5% de celui des États-Uniens. Il est maintenant de 11%.

Le pourcentage de croissance économique de l’Inde dépasse souvent celui de la Chine. Toutefois, on doit se rappeler que le pourcentage plus élevé de l’Inde s’applique à un PIB national sensiblement inférieur — 2,4 trilliards$ pour l’Inde et 11,9 trilliards$ pour la Chine en 2016.

Ce pourcentage plus élevé n’est pas suffisant pour combler l’écart qui continue de se creuser entre les deux pays.

Références :
China
India
Wolf M. L’Inde peut-elle rattraper la Chine et les États-Unis ? La Revue 2017; no 71: 64-7.


 
De 2010 à 2016, la dette publique de la Tunisie est passée de 40,4% à 63,1% du PIB.

Même si cela est mieux que la dette en 2016 du Maroc (77,5%), de l’Égypte (111,2%) et de la Jordanie (87,7%), cela est moins bien que sa voisine, l’Algérie (18% – grâce à ses revenus pétroliers).

Référence :
Faujas A. Tunisie – On redoute un scénario à la grecque. La Revue 2017; no 71: 68-9.


 
Après traitement, 90% des eaux usées en Jordanie sont réutilisées pour l’irrigation. En Israël, ce taux est de 50%.

Dans des villes comme San Diego et Singapour, on boit tous les jours de l’eau recyclée.

C’est d’ailleurs ce que font les astronautes.

Aux États-Unis, en moyenne, l’eau des grands fleuves est utilisée vingt fois avant d’atteindre l’océan.

Référence :
Marbot O. L’inestimable manne des eaux usées. La Revue 2017; no 71: 70.


 
Il y a 14 000 restaurants à Paris et 160 000 à Tokyo.

Connaissant les habitudes culinaires des Japonais, on ne sera pas surpris d’apprendre que le plus gros marché poissonnier du Monde s’y trouve.

Seulement aux Halles de Tsukiji, on découpe annuellement un demi-million de tonnes de thon.

Référence :
Gouraud JL. Le plus gros marché au poisson du monde. La Revue 2017; no 71: 128.


 
En 2016, la Chine est devenue le premier producteur mondial d’énergie solaire, avec une puissance installée de 77,4 gigawatts. Pourtant, cela ne correspond qu’à un pour cent de ses besoins électriques.

Référence :
Mataillet D. Le monde d’aujourd’hui. La Revue 2017; no 71: 144.


 
Le bleuet sauvage du Québec ne peut pas être semé. La seule manière d’augmenter les surfaces cultivées, c’est de déboiser autour de lui, ce qui élimine la compétition, notamment quant à l’ensoleillement.

En 1957, on ne le trouvait qu’en forêt. En 1993, ce petit fruit poussait sur 99,7 km². Puis sur 135,8 km² en 2001 et 355,8 km² en 2015 (à 82% au Saguenay-Lac-Saint-Jean).

On ne le récolte qu’un an sur deux puisqu’au moment de la cueillette, les plants sont fauchés. L’année suivante, ceux-ci demeurent à l’état végétatif. Pour finalement s’en remettre l’année suivante et donner de nouveaux fruits.

95% des 49 millions de kg de bleuets sauvages du Québec est vendu surgelé.

Référence :
Roy G. L’essort du bleuet sauvage biologique. Quatre-Temps 2017; vol 41 no 2: 8-11.


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

Détails techniques : 
Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 — 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 320 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’effet domino de l’imprévoyance

9 mars 2018

Afin de réduire au maximum les couts du REM (le Réseau express métropolitain), la Coalition Avenir Québec (CAQ) soutenait qu’il était préférable de n’exiger aucun contenu québécois.

Évidemment, la CAQ n’était pas opposée à ce qu’il y en ait. Mais elle croyait qu’il était préférable de ne pas l’exiger. Ceci dans le but d’obliger les fournisseurs québécois à être plus compétitifs et permettre d’obtenir un REM à un prix minimal pour les contribuables.

Sur papier, l’idée est très séduisante.

Au contraire, le Parti Québécois estimait que le Québec devait faire comme à peu près tous les gouvernements occidentaux et exiger un minimum de contenu local.

L’idée de la CAQ ayant été reprise par le gouvernement Couillard, les partis néolibéraux du Québec (PLQ et CAQ) votèrent pour, tandis que le PQ joua les trouble-fêtes en votant contre le projet du REM tel que présenté par le gouvernement, c’est-à-dire sans exigence de contenu québécois.

Le contrat du REM fut remporté par un consortium dirigé par Alstrom, de préférence à Bombardier Transport. Où ce consortium fera-t-il construire les wagons du REM ? Personne ne le sait.

La perte de ce contrat est le deuxième revers de suite essuyé au Québec par Bombardier Transport. En mai 2017, le Réseau de transport métropolitain décidait d’accorder le contrat de construction de 24 nouveaux trains de banlieue à un constructeur chinois.

Le résultat final de ces deux défaites, c’est qu’après la livraison des derniers wagons ‘Azur’ du métro de Montréal, le carnet de commandes de Bombardier Transport sera vide. En novembre prochain, la moitié de ses 600 employés perdront leurs emplois.

Afin de sauver ces emplois, le premier ministre Philippe Couillard a déclaré le mois dernier qu’il songe à demander à la Société de transport de Montréal (STM) d’acheter de nouvelles voitures de métro plutôt que de remettre à neuf ses wagons de deuxième génération.

Rappelons qu’en 2014, la STM avait décidé de mettre à niveau ses trains MR-73 — ceux qui furent livrés en 1976 — et de prolonger leur durée de vie de vingt ans plutôt que de les remplacer par des neufs.

Mais ce choix devait représenter des économies de dizaines de millions de dollars.

Alors résumons.

Pour que le REM coute le moins cher possible, on décide de n’exiger aucun contenu québécois. Ce choix politique a résulté en des économies de dizaines de millions de dollars.

Malheureusement, en n’exigeant aucun contenu québécois, cela provoque du chômage. Pour éviter cela, on dépensera des dizaines de millions$ de plus pour acheter inutilement du neuf à la STM.

Mais en rénovant les trains MR-73, cela devait créer de l’emploi aux ateliers de la STM à Montréal. Conséquemment, on enlèvera le pain de la bouche de travailleurs montréalais pour le donner aux travailleurs de Bombardier à La Pocatière.

Lorsque les employés des ateliers de la STM à Montréal, menacés de perdre leurs emplois, viendront protester auprès de M. Couillard, comment ce dernier mettra-t-il fin à l’effet domino de son imprévoyance ?

Si le Parti Québécois avait été au pouvoir, le REM aurait couté des dizaines de millions$ de plus. Toutefois, pour chaque dollar de plus dépensé ici, cela aurait entrainé vingt dollars (vingt fois plus) de retombées économiques pour le Québec.

Voilà une des raisons qui expliquent que la croissance économique du Québec était au-dessus de la moyenne canadienne sous les gouvernements péquistes de Parizeau-Bouchard-Landry, et qu’elle fut sous la moyenne canadienne durant douze des quinze années des gouvernements Charest-Couillard.

Et parce que tout se tient, sous les gouvernements péquistes de Parizeau-Bouchard-Landry, le budget de l’État était équilibré, la balance commerciale du Québec était excédentaire, la croissance économique était au-dessus de la moyenne canadienne et le revenu disponible par personne était au 4e rang au pays (il est tombé au dernier rang sous les Libéraux).

Penser étroitement à contenir les dépenses de l’État comme le font les formations politiques néolibérales du Québec (PLQ et la CAQ) afin de réduire le fardeau fiscal des Québécois (il est déjà le plus faible en Amérique du Nord, sauf pour les riches), c’est tarer la croissance économique du Québec pour acheter des votes.

Un État fort, qui voit plus loin que le bout de son nez, voilà ce dont le Québec a besoin.

Références :
Bombardier : élus et travailleurs de La Pocatière interpellent Philippe Couillard
Bombardier exclu du REM: l’intérêt du Québec
Contrat à la Chine: Bombardier en colère
Honteux racolage aux travailleurs de Bombardier à La Pocatière
Il est «minuit et cinq» pour l’usine de Bombardier à La Pocatière
REM: aucun contenu canadien n’est exigé
Réseau express métropolitain: les fournisseurs québécois doivent être concurrentiels, dit Couillard
Sauver Bombardier grâce au métro: une «hypothèse intéressante», selon Couillard
Trains de banlieue: Bombardier échappe le contrat de l’AMT aux Chinois

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Nuit blanche du festival Montréal en lumière 2018

8 mars 2018
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Du 22 février au 4 mars 2018 se tenait la 18e édition du festival Montréal en lumière.

Comme d’habitude, ce festival culminait par une Nuit blanche au cours de laquelle se déroulaient près de 150 activités, la plupart gratuites.

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Pour faciliter les déplacements des festivaliers, la Société de transport de Montréal offrait un titre de transport illimité au cout de 5$. Précisions qu’exceptionnellement, le métro était ouvert toute la nuit.

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De 22h à minuit, les artisans de l’émission humoristique La nuit est encore jeune produisaient une édition spéciale dans un salon de la Place des Arts, devant un public de très bonne humeur.

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À la sortie sud de la Place des Arts, les festivaliers devaient emprunter un viaduc qui enjambait la glissade en traineaux.

Ce goulot d’étranglement y réduisait considérablement la fluidité des déplacements. Il était donc préférable d’accéder au site par d’autres sorties (dont celle par la Place Desjardins).

Mais si j’avais suivi ce conseil, je n’aurais pas obtenu la première photo de cette série — prise précisément du haut du viaduc — que j’aime particulièrement.

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La Nuit blanche est une belle occasion de visiter gratuitement le musée d’Art contemporain de Montréal.

D’habitude, on y accède après une attente de quelques minutes. Pas cette année.

L’immense popularité de l’exposition Léonard Cohen : une brèche dans toute chose a fait en sorte qu’il fallait compter cette fois-ci sur une bonne trentaine de minutes d’attente.

Heureusement, la température plus douce que d’habitude rendait tout cela très supportable.

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Devant l’installation Cathédrale (2013) de Yann Pocreau, il est difficile de ne pas songer aux paroles de Léonard Cohen : ‘Il y a une brèche dans toute chose. C’est par elle que la lumière pénètre’.

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Sur la Place des Festivals, les passants étaient sollicités par diverses offres gourmandes, des jeux de société, et la Grande roue.

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Le musée McCord présentait simultanément trois expositions : deux expositions photographiques (qui m’ont laissé indifférent) et l’exposition Tohu-bohu au pays des contes, destinée aux enfants, que j’ai trouvée variée et très réussie.

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Puis je me suis rendu au Musée des Beaux-Arts de Montréal afin de documenter des photos accompagnant le deuxième texte du blogue au sujet de l’exposition consacrée à Napoléon (texte qui devait être publié le lendemain).

Ce soir-là, des bénévoles costumés accueillaient les visiteurs.

Disposant de tout le matériel qui leur était nécessaire, des dizaines de visiteurs s’affairaient au sous-sol à créer des couronnes de laurier dorées.

Papa, fiston et fillette (dans la poussette) assouplis

Après cette soirée bien remplie, c’était le temps du retour à la maison.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (5e, 6e, 9e et 10e photos), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re et 2e photos), et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos).
 1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 12 mm
 2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 17 mm
 3e  photo : 1/125 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
 4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm
 5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 7 mm
 6e  photo : 1/25 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 13 mm
 7e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
 8e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm
 9e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 7 mm
10e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 14 mm
11e photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 1250 — 25 mm
12e photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm
13e photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La surtaxe américaine sur l’aluminium québécois : une opportunité

7 mars 2018

Introduction

Invoquant une disposition obscure d’une loi de 1962, le président américain a annoncé son intention d’imposer une surtaxe de 10% sur l’aluminium importé aux États-Unis.

Seule la fonderie américaine Century Aluminium Co. est capable de produire de l’aluminium de la pureté qui est nécessaire à la fabrication de certains chasseurs-bombardiers.

En invoquant la sécurité nationale, Donald Trump impose donc une taxe sur l’aluminium importé, permettant ainsi à cette fonderie américaine de hausser ses prix, augmentant sa profitabilité et ses chances de demeurer en service.

Toutefois, selon Harbor Intelligence, il suffit d’un investissement de 25 millions$ pour que n’importe quelle autre fonderie américaine puisse se doter de la capacité de purifier l’aluminium et d’en produire de qualité militaire.

Importance de l’aluminium au Québec

Le Québec possède huit des neuf alumineries canadiennes.

Nos alumineries produisent 2,9 millions de tonnes d’aluminium. Cela représente 60% de la capacité nord-américaine. Des milliers d’emplois en dépendent.

Les trois principales alumineries d’ici sont Alcoa, Rio Tinto et Alouette.

Le Québec est le principal exportateur d’aluminium aux États-Unis où il est livré sous forme de gros cylindres d’aluminium relativement pur.

Conséquences de la surtaxe américaine

François-Philippe Champagne, ministre fédéral du Commerce international, a qualifié la surtaxe américaine d’inacceptable.

Toutefois, si on en juge par son sabotage récent de la vente d’hélicoptères québécois à l’armée des Philippines, on ne doit rien attendre de ce pauvre type. Mou comme l’est l’ensemble du cabinet de Justin Trudeau.

La défense de l’industrie de l’aluminium doit venir du Québec.

Il faut cesser de voir les mesures protectionnistes de Trump comme des calamités, mais plutôt comme des opportunités.

La conséquence de la surtaxe américaine sur l’aluminium sera que les usines qui utilisent de grandes quantités de ce métal auront avantage à être situées au Québec puisque leurs couts d’approvisionnement seront 10% moindres.

Or les usines américaines qui transforment de l’aluminium en produits finis embauchent trente fois plus de personnes que les alumineries américaines.

En effet, pour l’ensemble des produits de l’acier et de l’aluminium, les fonderies états-uniennes embauchent 200 000 personnes alors que les usines de transformation de ce pays embauchent 6,5 millions de personnes.

Le gouvernement du Québec doit donc inciter les transformateurs à délocaliser partiellement ou totalement leur production chez nous.

Il suffit d’obtenir des alumineries québécoises la liste de leurs principaux clients américains pour être en mesure de cibler très précisément les entreprises à qui on offrira des subventions pour les inciter à délocaliser chez nous leur production.

Le premier ministre Couillard a donné l’exemple des canettes d’aluminium. Le Québec produit l’aluminium. Les Américains en font des canettes que nos brasseries achètent.

C’est un exemple simple et facile à comprendre. Mais ce n’est pas là où le Québec doit axer sa stratégie.

Les canettes de bière représentent environ trois centimes du produit fini. Il est peu probable qu’une brasserie américaine achètera des canettes québécoises qui couteront 0,3 cent de moins (dix pour cent de trois cents) en contrepartie de frais d’expédition plus élevés, parce qu’importées de l’Étranger.

En dépit de cela, si les fabricants de canettes d’aluminium sont intéressés à s’installer au Québec, tant mieux. Mais ce n’est pas à des fabricants de produits bas de gamme que doivent s’adresser nos subventions.

Ce que le Québec doit attirer, ce sont des industries à forte valeur ajoutée.

Le Québec leur offrira des couts énergétiques avantageux, une main-d’œuvre compétente et la moins chère au Canada (appauvrie par quinze ans de gouvernements libéraux), et une matière première (l’aluminium) moins chère qu’aux États-Unis.

Si le Québec était indépendant, il pourrait même bluffer en annonçant son intention de taxer dans quelques mois les exportations vers les États-Unis, de manière à forcer la main des entreprises qui hésitent à faire le saut chez nous.

Se limiter à exporter des lingots d’aluminium, c’est une stratégie industrielle digne d’un pays du Tiers-Monde. C’est pourtant ce que nous faisons.

Le Québec doit favoriser l’intégration verticale de l’aluminium, de la transformation de la bauxite au produit industriel fini.

À cette fin, il doit offrir des conditions avantageuses aux entreprises intéressées. Jusqu’à ce que toute la production québécoise soit transformée ici.

Voilà comment retourner une calamité à notre avantage.

Références :
«Encore une mauvaise décision» déplore Couillard
Le sabotage de la vente d’hélicoptères québécois par le ministre fédéral François-Philippe Champagne
L’industrie de l’aluminium au Canada
Portrait de l’industrie canadienne de l’aluminium
Trump Is Wrong About Aluminum Imports

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Nombre record de pannes dans le métro : les conséquences du laisser-faire

6 mars 2018
Exemple de panne dans le métro de Montréal

La Société de transport de Montréal (STM) n’a aucun plan de réduction des pannes. Aucun objectif. Aucune cible.

Selon les journalistes de la CBC, ses interruptions de service ont augmenté du quart cette année. Mais cela n’est pas nouveau; chaque année, nous allons de pire en pire.

En 2017, il y a eu 1 171 pannes de plus de cinq minutes. La durée moyenne fut de 11 minutes et 25 secondes. Pour l’année, cela signifie 222,8 heures d’interruptions. Puisque le métro est ouvert dix-huit heures par jour, ces pannes représentent donc 12,3 jours d’inactivité.

Elles surviennent surtout aux heures de pointe.

Selon son rapport pour l’année 2016, le métro de Paris a atteint un taux de fiabilité de 100% sur certaines de ses quatorze lignes, en particulier sur la ligne 1, la plus importante en direction est-ouest.

Celle-ci relie La Défense et le Château de Vincennes en passant par l’avenue des Champs-Élysées, les Tuileries, Le Louvre, le Châtelet, l’Hôtel de Ville, la Bastille, et la gare de Lyon.

Dans le rapport, le taux de fiabilité aux heures de pointe dépasse 100% puisque même les trains surnuméraires ajoutés à l’occasion se sont comportés parfaitement.

Ici, à Montréal, la STM n’a jamais estimé le cout économique des pannes pour les usagers. Combien de millions d’heures-personnes perdues ? Combien de frais de taxi ? Bref, combien de millions de dollars$ ? On ne sait pas et on ne veut pas le savoir.

Jusqu’à l’élection de Valérie Plante à la mairie de Montréal, le transport en commun n’était une priorité ni de l’administration municipale ni du gouvernement québécois.

Publier des données sur les pertes économiques importantes occasionnées par les interruptions de service, cela aurait fait pression sur les gouvernements supérieurs afin qu’ils débloquent des fonds pour améliorer la fiabilité du réseau.

Or la priorité, du moins à Québec, était d’imposer une cure l’austérité à la province.

Les dirigeants de la STM se seraient donc trouvés en position conflictuelle avec leurs patrons. Voilà pourquoi, en dépit du fait que tout se mesure, la STM se dit incapable de préciser les conséquences économiques de ses pannes.

Il est plus simple de blâmer les usagers qui se suicident ou qui descendent imprudemment pour récupérer des objets échappés sur la voie.

Dans l’immédiat, la STM se contera donc de faire des campagnes de publicité pour nous convaincre que cela n’est pas de sa faute, mais de la nôtre. Ce seront des millions$ gaspillés à ne rien faire.

Métro de Shanghai

À Paris et à Shanghai, on a choisi de dresser une paroi transparente entre les utilisateurs et les voies. Des portes ne s’ouvrent qu’au moment où un train est en gare. Pas de suicide. Pas de téléphone échappé sur la voie.

Dans ces deux villes, plutôt que de se battre contre la nature humaine, on a été à la cause du problème et on a apporté les correctifs appropriés.

Voilà ce qui s’appelle agir de manière responsable.

Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir les moyens d’installer des parois sur tout le réseau.

Au lieu de dépenser des millions$ en publicité pour nous apprendre ce qu’on sait déjà — qu’il est dangereux de descendre sur les voies — les dirigeants de la STM n’ont qu’à utiliser cette somme pour installer des parois sur une ou plusieurs stations, à commencer par celles où de tels incidents sont les plus fréquents.

Ce serait déjà un pas dans la bonne direction. Mais cela ne leur vient même pas à l’esprit.

Que cela fait pitié…

Références :
Les mille pannes annuelles du métro de Montréal
La navette du 747 : un service pourri
Métro de Montréal : les statistiques de la désinformation
Nombre record d’interruptions dans le métro de Montréal en 2017
Refonte majeure du réseau d’autobus de la STM

Parus depuis :
La STM alertée 25 fois par jour pour des escaliers roulants bloqués (2018-06-01)
Des portes «antisuicides» dans 13 stations de la ligne orange (2018-08-17)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial (supplément)

5 mars 2018

Il y a une décennie, le Montréalais Ben Weider, culturiste et homme d’affaires, avait légué au Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) sa collection d’objets de l’époque napoléonienne.

Ce legs est à l’origine de la création du Musée napoléonien du MBAM, complété depuis par des dons et d’autres acquisitions.

Mais de fonds, aussi intéressant soit-il, n’était pas suffisant pour créer une exposition temporaire susceptible de partir en tournée comme elle le fera à Richmond, à Kansas City et à Fontainebleau.

Le MBAM a profité de la fermeture temporaire du Musée Napoléon Ier du Château de Fontainebleau (pour rénovation), pour lui emprunter de nombreuses pièces de mobilier. Car ce château, vidé de son mobilier à la Révolution, à été remeublé sous Napoléon Bonaparte.

Avec le soutien du Mobilier national de France (auquel est rattachée la manufacture des Gobelins), et des prêts d’une cinquantaine de prêteurs, le MBAM a réuni quatre-cents œuvres et objets d’art. Ce qui était amplement suffisant pour créer l’exposition Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial.

Aux personnes intéressées par cette époque, voici quelques photos prises ailleurs et qui complètent l’exposition montréalaise.

Assiettes en porcelaine de Sèvres du service particulier de l’empereur
’Nécessaire’ du maréchal Soult, en argent doré, bronze, porcelaine de Paris, cristal taillé, écaille, ivoire et acajou
Tente de campagne dite de « Napoléon »

En 2017, la manufacture des Gobelins, à Paris, présentait une exposition qui exposait le confort dont Bonaparte s’entourait lors de ses campagnes militaires.

Ceux qui s’imaginaient que l’empereur a conquis l’Europe en mangeant dans des assiettes de carton seront donc surpris.

Bonaparte a cru bon encourager et stimuler les manufactures de biens de luxe du pays puisque la prospérité de la France (et le financement de ses campagnes militaires) en dépendait.

Les draperies de sa tente amovible étaient tissées par les Gobelins. Sa vaisselle de camp était en porcelaine de Sèvres. Ses officiers possédaient des nécessaires de voyage qui s’apparentaient, en plus luxueux, à ceux qu’on apporte de nos jours pour piqueniquer à la campagne.

Montre de poche de Napoléon, en or, émail et cristal
Rapport de santé de Napoléon à Sainte-Hélène, daté du 7 novembre 1820

Tout comme Montréal, La Havane possède un intéressant Musée napoléonien.

Celui-ci a été créé à partir de la collection du magnat du sucre Julio Lobo. Il possède 7 400 pièces dont seule une minuscule partie est exposée.

On y trouve cette montre de poche ramenée à Santiago de Cuba par le Dr Francois-Carlo Antommarchi, médecin personnel de Bonaparte à Sainte-Hélène.

Elle fut d’abord transmise à ses descendants. En 1959, toujours à Santiago, ceux-ci l’offrirent en cadeau de noces à Raúl Castro (le président actuel de Cuba). Ce dernier la déposa au Musée en mémoire de son épouse, Vilma Espín Guillois, après le décès de cette dernière en 2007.

À Sainte-Hélène, le quartier général anglais était informé quotidiennement de l’état de santé de l’empereur déchu, comme en fait foi ce rapport daté du 7 novembre 1820.

Six mois avant son décès on peut y lire que la santé de Napoléon était bien (‘All is well’).

Tombeau de Bonaparte

Où est enterré Napoléon ? Eh bien nulle part.

Depuis 1861, le corps de l’empereur repose dans un sarcophage de quartzite rouge situé dans une crypte aménagée sous la coupole de l’hôtel des Invalides. Comme les poupées russes, ce sarcophage renferme six cercueils successifs.

Sur les murs de cette crypte circulaire, des bas-reliefs rappellent aux visiteurs le legs de l’empereur.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone 8 mm F/1,8 (6e photo), objectifs Lumix 12-35 mm F/2,8 (4e et 5e photos) et PanLeica 25 mm F/1,4 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 800 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 500 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 1250 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 31 mm
5e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 12 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 640 — 8 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial », veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial (2e partie)

4 mars 2018
Aperçu de la salle du trône
Habit du comte Bertrand, Grand maréchal du palais (1813)
L’Asie (1810), de François Dubois (carton de tapisserie)
Aperçu de la cinquième salle de l’exposition

Napoléon n’aimait pas se donner en spectacle lors des repas. Mais certains diners officiels l’y obligeaient.

Voici donc un service de table en vermeil de Jean-Baptiste-Claude Odiot, complété d’accessoires en vermeil d’autres orfèvres, le tout agrémenté de différentes décorations d’époque.

Aperçu des sixième et septième salles de l’exposition

La septième salle est dominée par la garniture d’autel en vermeil, réalisée en 1809 par l’orfèvre Henri Auguste. Cette décoration fut utilisée lors du mariage de Napoléon et de l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche.

Celle-ci était la fille ainée de l’empereur d’Autriche. De nombreux fidèles de Napoléon ne lui pardonnèrent jamais d’avoir épousé la petite-nièce de Marie-Antoinette. À leurs yeux, cette union matrimoniale aristocratique faisait figure de trahison à la cause révolutionnaire.

Le 2 avril 1810, ce mariage religieux se déroula au Louvre, dans une salle transformée pour l’occasion en chapelle.

Précisons que les noces par procuration avaient eu lieu onze mois plus tôt à Vienne. Puisque Napoléon n’avait pas daigné s’y rendre, l’archevêque de Vienne avait béni douze anneaux de mariage puisqu’on ne connaissait pas le tour du doigt de Bonaparte.

Cinq jours avant le mariage, Napoléon va à la rencontre de sa future épouse à Compiègne. C’est le coup de foudre. Le soir même, il veut partager sa couche.

Mais le mariage est la semaine suivante. Ne pouvant plus attendre, il demande à l’évêque de Nantes si les noces à Vienne ne pouvaient pas, en quelque sorte, constituer un mariage.

Complaisant, l’évêque lui dit que oui, d’une certaine manière.

Expéditif, Napoléon était pourri au lit : personne n’est parfait. Le lendemain de leur première nuit ensemble, l’empereur s’était levé le sourire aux lèvres. Marie-Louise d’Autriche fut plus discrète.

Portrait du duc de Frioul, en habit de Grand maréchal du palais (1806-1808) d’Antoine-Jean Gros

La cour de Napoléon comprenait un personnel de près de 450 personnes, dont certains grands responsables du protocole.

Au sommet de cette hiérarchie, Géraud-Christophe-Michel Duroc (ci-dessus), duc de Frioul, occupait le poste de Grand maréchal du palais.

Son rôle était de voir aux repas, de même qu’à la décoration, à l’entretien et à la sécurité des lieux de pouvoir où se trouvait Napoléon.

De son côté, le Grand maitre des cérémonies veillait au respect du protocole et de l’Étiquette. Le Grand aumônier était son équivalent dans le cas des offices religieux.

Le Grand chambellan veillait jalousement au respect de l’intimité de la famille impériale.

Le Grand écuyer était responsable des équipages et des écuries. Le responsable de la bonne marche des expéditions de chasse était le Grand veneur.

Tous ces personnages, aux titres grandiloquents, contribuaient au prestige de la cour de Bonaparte.

Digression : Dans la photo ci-dessus, j’aime bien la gêne de l’homme et l’attitude réservée de la femme, qui contrastent avec la pose affirmée du Grand maréchal.

Aperçu de l’avant-dernière salle de l’exposition
Aperçu de la dernière salle de l’exposition
Détail de L’impératrice Marie-Louise veillant sur le sommeil du roi de Rome (1811) de Joseph Franque

La Révolution française eut de profondes répercussions dans tous les domaines.

La mode révolutionnaire scandalisa unanimement les cours européennes; les Parisiennes se promenaient sur la rue en déshabillé, disait-on. Quelle vulgarité !

En réalité, en portant ces ‘robes de chambre’ en plein jour, elles s’affranchissaient des corsets qui les faisaient souffrir, et des paniers qui gonflaient leurs robes, mais qui les obligeaient à franchir de biais les portes étroites.

Quel soulagement pour elles; la mode était au mou.

En épousant Napoléon, Marie-Louise d’Autriche adopta les us et coutumes de France. Mais ici, la tenue vestimentaire osée de l’impératrice est sublimée par un tissu soyeux, un col en dentelle, des épaules bouffantes, et des broderies en fils d’argent au bas de la robe (hors champ).

En somme, grâce au talent des stylistes de l’impératrice, le déshabillé révolutionnaire devenait chic.

Pour terminer, j’invite les passionnés d’histoire à s’intéresser aux conférences télévisées d’Henri Guillemin.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, hypergone 8 mm F/1,8 (5e photo), objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1re, 7e et 8e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 7 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 1000 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 1000 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 11 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1600 — 8 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 7 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 7 mm
9e  photo : 1/125 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


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