Le Festival de jazz de Montréal — le 7 juillet 2016

Publié le 8 juillet 2016 | Temps de lecture : 3 minutes

Hier, j’ai fait relâche. Mes reportages photographiques sautent donc du 5 au 7 juillet.

Je suis arrivé sur le site vers 19h30.

Rafael Zaldivar et Mélissa Lavergne

Isabelle Young, ici au centre de la photo, était l’invitée-surprise du spectacle de Rafael Zaldivar et Mélissa Lavergne au Club jazz du Casino de Montréal.

Soliste de Debauche

Pendant ce temps, à la Place Heineken, le groupe Debauche jouait de la musique d’inspiration slave.

Lulu

Pour terminer le triplet de spectacles offerts de 19h à 20h, la chanteuse québécoise Lulu excellait dans un spectacle en hommage à Janis Joplin.

Une sonorisation excessive m’a empêché de la photographier de plus près, ce qui n’a pas empêché la chanteuse de réunir une foule très enthousiaste sur le parterre de la scène Bell.

À 20h, les festivaliers étaient confiés à un autre triplet. Soit…

Helsinki-Cotonou Ensemble
Noël Saïzonou de l’Helsinki-Cotonou Ensemble

…celui du groupe suédois Helsinki-Cotonou Ensemble.

À Montréal, cet ensemble était formé de six musiciens suédois extrêmement compétents et du chanteur francophone, originaire du Bénin, Noël Saïzonou. Leur musique est un mélange harmonieux de jazz moderne virtuose et de rythmes africains.

Noël Saïzonou, chanteur principal, percussionniste et saxophoniste, est bourré de talents.

Si la photo ci-dessus le montre bien sage, en réalité il bouge beaucoup et adore faire des pitreries sur scène. Des pitreries qui, à y regarder de près, servent à souligner la structure musicale des pièces entendues (que je soupçonne être de sa composition).

Ce spectacle fut un des meilleurs au sein d’une riche moisson, ce soir.

Dunes

Pendant ce temps, Dunes se produisait sur la scène Hyundai et…

Alisha Brilla

…l’Ontarienne Alisha Brilla et ses quatre musiciens séduisaient l’assistance réunie devant la scène RioTinto.

À 21h, autre triplet.

Big Bad Voodoo Daddy

À la place des Festivals, Big Bad Voodoo Daddy reproduisait avec brio l’atmosphère new-yorkaise du célèbre Cotton Club des années 1920. De tous les grands spectacles de cette année, ce fut un des meilleurs.

Papagroove

Pendant ce temps, le collectif montréalais Papagroove mariait avec bonheur le funk, le rock et le soul épicé de jazz au Club jazz du Casino de Montréal…

Porn Flakes
Lulu

…tandis que les Porn Flakes, toujours aussi bons, rendaient hommage à la musique rock anglaise des années 1960. Leur invitée-surprise fut l’électrisante Lulu.

À 22h, Dunes et Alisha Brilla offraient une reprise de leurs spectacles présentés deux heures plus tôt.

Blue Moon Marquee

J’ai donc brièvement assisté à celui du groupe hip-hop albertain Blue Moon Marquee et je suis renté chez moi.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 115 mm
  2e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 150 mm
  3e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
  4e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  5e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 150 mm
  6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 40 mm
  7e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 125 mm
  8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm
  9e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 97 mm
10e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 79 mm
11e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 150 mm
12e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 45 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


La condamnation de Tony Blair

Publié le 8 juillet 2016 | Temps de lecture : 6 minutes


 
Le samedi 15 février 2003, 150 000 personnes défilaient dans les rues de Montréal pour protester contre la guerre que G.W. Bush préparait en Irak, appuyé par Tony Blair, premier ministre britannique.

C’était la plus grosse manifestation de l’histoire du Québec organisée jusque-là. Et il s’agissait de la plus importante manifestation contre la guerre en Irak en Amérique de Nord. C’était, par exemple, quinze fois plus qu’à Toronto. J’étais du nombre.

C’était la première fois de ma vie que je participais à une marche de protestation. Il faisait -26°C.

Pour les plus superstitieux d’entre nous, ce soleil resplendissant était la Caution Divine à la justesse de notre cause.

Partout en Occident, des millions de personnes faisaient comme nous.

Dans mon esprit, il était évident que cette guerre prédatrice n’avait qu’un seul but; libérer le pétrole irakien de l’embargo international auquel il était soumis, lui permettre d’inonder les marchés mondiaux et faire ainsi chuter les prix de cette ressource, au bénéfice des économies énergivores comme celle des États-Unis.

Pour des millions de protestataires, aucune des justifications invoquées par le couple Bush-Blair n’était fondé.

Cela n’a pas empêché les soldats de l’alliance anglo-américaine d’aller peu après répandre le chaos et l’anarchie au Moyen-Orient.

Un chaos qui s’est étendu depuis et qui a provoqué la mort d’environ un demi-million de personnes — 150 000 en Irak et 250 000 en Syrie — en plus de déclencher la pire crise humanitaire depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une crise qui se bute aujourd’hui aux portes de l’Europe.

Quel gâchis.

Jusqu’à cette marche glaciale dans les rues de Montréal, toutes mes vacances annuelles avaient été prises aux États-Unis.

J’aime bien les Américains. Je les trouve créatifs. Un peu innocents en politique internationale. Un peu frustes sur les bords. Et affreusement nombrilistes. Mais intelligents, hospitaliers et sympathiques.

Mais je ne pouvais pas accepter que l’argent que je dépensais lors de mes vacances aux États-Unis puisse financer cette guerre.

En effet, l’argent à acheter des biens ou des services contribuait aux profits des entreprises auprès desquelles je m’approvisionnais. Or ces entreprises, en faisant des profits, paient des impôts. Et une partie de mon argent se retrouve donc dans les coffres de l’État américain à financer cette guerre. Même si finalement, ce devrait n’être qu’un seul cent, c’était trop pour moi.

J’ai donc résolu de ne plus mettre les pieds aux États-Unis tant que leurs soldats seraient en Irak.

Au lendemain de cette décision, s’est posé le dilemme : où vais-je aller prendre mes vacances ?

Je me suis posé alors la question : « Si tu devais mourir demain, quelle est la ville que tu regretterais le plus de ne jamais avoir vue ? »

Évidemment, ma réponse fut Paris. Voilà pourquoi la capitale française fut la première destination des nombreux voyages que j’ai effectués depuis.

Afin d’être logique avec moi-même, ce boycottage américain s’est étendu aux autres pays d’occupation de l’Irak, dont l’Angleterre et l’Italie.

En réalité, j’ai fait une exception à cette résolution.

En 2006, sous l’insistance d’un ami écossais, j’ai passé une semaine en Écosse. J’avais d’abord refusé l’année précédente sous le prétexte que son épouse venait d’accoucher : je ne me voyais pas lui imposer la corvée supplémentaire d’accueillir un invité.

Mais l’année suivante, j’ai cédé à leur aimable invitation. Ce séjour fut très agréable… mais c’était en contradiction avec mon engagement.

Mais, me disais-je, l’Écosse n’est pas l’Angleterre, etc. Bref, des justifications. Comme quoi personne n’est parfaitement cohérent.

Ceci étant dit, quel ne fut pas mon bonheur de prendre connaissance, il y a deux jours, des conclusions du rapport Chilcot.

Intitulé L’enquête d’Irak, le rapport de six-mille pages est la conclusion d’une enquête officielle débutée en 2009 sur la légitimité de l’intervention militaire britannique dans ce pays.

Ce rapport de 2,6 millions de mots (trois fois plus que la Bible) est accompagné d’un ‘résumé’ de 145 pages.

En bref, c’est la plus cuisante condamnation publique qu’un chef d’État ait jamais subie d’un rapport gouvernemental.

À côté de lui, le rapport Charbonneau (sur la corruption au Québec) est un bouquet de fleurs.

Et dans un pays toujours en colère contre ses politiciens à la suite du référendum, les familles de soldats britanniques morts inutilement en Irak réclament que Blair soit traduit pour crime de guerre devant le Tribunal pénal international.

Contrairement au Québec — où les journaux refusent de publier les commentaires trop cinglants au nom d’une nétiquette stérilisante — les chroniqueurs politiques britanniques font de la surenchère dans leur condamnation unanime de Tony Blair.

En lisant leur propos, vous ne pouvez pas savoir comment je suis fier de m’être fait gelé les orteils ce jour du 15 février 2003…

Références :
‘Blair is world’s worst terrorist’: families of Iraq war victims react to Chilcot report
Chilcot report: Bush says ‘world is better off’ without Saddam as Blair mounts Iraq war defence – as it happened
Chilcot report: key points from the Iraq inquiry
Chilcot report unlikely to damage Tony Blair’s income or influence
La guerre en Irak ou L’aveuglement collectif américain
La plus grosse manifestation de l’histoire du Québec
Take it from a whistleblower: Chilcot has only scratched the surface
The Iraq war inquiry has left the door open for Tony Blair to be prosecuted
The war in Iraq was not a blunder or a mistake. It was a crime
‘Tony Blair’s epitaph was engraved today’. Our writers’ verdicts on the Chilcot report
Tony Blair unrepentant as Chilcot gives crushing Iraq war verdict

Publié depuis :
It’s not just British soldiers. The whole Iraq war fiasco is back in the dock (2017-12-15)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Brexit ou la Grande-Bretagne en mutation

Publié le 7 juillet 2016 | Temps de lecture : 10 minutes

Depuis la décision britannique de quitter l’Union européenne, les Anglais sont en colère.

Au-delà des grenouillages politiques et de leurs rebondissements, la campagne référendaire s’est déroulée exactement comme nous aurions pu l’anticiper, nous du Québec, familiers avec cet exercice démocratique.

D’une part, il y avait cette frustration de nombreux Britanniques de voir leur pays lentement dépossédé de ses pouvoirs au profit de technocrates non élus à Bruxelles. La frustration de voir l’enrichissement découlant du marché commun profiter à une finance mondialisée — représentée par The City, le quartier des affaires de Londres — tandis que concrètement, les ouvriers anglais doivent subir toujours plus d’austérité gouvernementale réclamée par ces nouveaux riches. Et enfin cette peur, partagée par le reste de l’Europe, que des hordes de barbares venus de l’Étranger augmentent les risques sécuritaires et apportent avec eux leur mentalité arriérée et notamment, leur misogynie.

D’autre part, il y avait une multitude de données économiques et d’opinions d’experts qui prouvaient à quel point l’Union européenne avait été profitable à l’économie du Royaume-Uni. Des statistiques selon lesquelles la production de biens et de services exportés vers le continent européen représente des millions d’emplois pour les travailleurs britanniques. Et cette appréhension qu’une sortie de l’Union européenne puisse provoquer une fuite des capitaux, une dévaluation de la monnaie nationale et un important ralentissement économique.

À la veille du vote, tout semblait se diriger vers un résultat où la frustration émotive des uns s’exprimerait avec force, tout en laissant les arguments comptables et rationnels l’emporter.

Mais ce n’est pas ce qui s’est produit.

Lors de la journée grise et pluvieuse du scrutin, les longues files d’attente ont motivé de nombreux jeunes à rester à la maison, présumant de l’issue du vote.

Le taux de participation des moins de 34 ans — généralement favorables au maintien dans l’Union — a été la moitié moindre que celui des gens âgés, majoritairement hostiles à l’Europe. Plus précisément, environ 64% des jeunes de 18 à 24 ans n’ont pas voté alors que le taux de participation générale au scrutin fut, à l’inverse, de 72%.

Dans une population aussi partagée à ce sujet, ce seul facteur explique la victoire-surprise du Brexit.

Au lendemain du vote, les milliers de jeunes protestaient dans les rues de Londres, réclamant un second scrutin. Comme pour dire : « Nous avons compris l’importance de voter. Laissez-nous une deuxième chance.» Mais c’est trop tard. Il faillait le faire quand c’était le temps.

De manière générale, les jeunes Britanniques sont europhiles. Ils sont heureux de soumettre leur candidature à des bourses d’études dans les universités du continent (en dépit de l’excellence des universités anglaises), de passer la fin de semaine à Amsterdam ou un congé scolaire à Paris, à Berlin ou à Barcelone, ou de passer des vacances au soleil sur la côte méditerranéenne, de même que de souhaiter une carrière qui les mènerait aux quatre coins du monde.

Pour eux, le Brexit, c’est un repli sur des iles au climat maussade et la renonciation à un avenir plein de promesses.

Conséquemment, on ne peut imaginer la colère exprimée par les jeunes sur les médias sociaux contre les vieux, les pauvres et les chômeurs, bref contre tous ces êtres jugés bornés qui vivent sur l’assistance publique. Une assistance publique financée par les impôts payés par les jeunes professionnels et, dès leur accession au marché du travail, par ces étudiants europhiles dont les espoirs viennent d’être brisés.

Or ce repli insulaire, c’est celui de vieillards qui, lorsqu’ils étaient encore jeunes, se sont tenus debout contre l’Allemagne nazie alors que tout le reste de l’Europe pliait sous les bottes victorieuses des envahisseurs. C’est une population qui a subi des privations inouïes pour défendre une liberté dont profitent aujourd’hui les bourgeois bohèmes de la jeunesse dorée britannique.

Le mépris des jeunes fut accueilli par les vieux comme l’expression scandaleuse de leur ingratitude.

En réalité, les ‘coupables’ sont ailleurs.

La géographie forme les peuples. Depuis toujours, sur les iles britanniques, la menace vient du large.

C’est la furie des tempêtes qui fait sombrer les bateaux des pêcheurs. Au Moyen-Âge, ce sont les Vikings qui ont régulièrement pillé les ports anglais. Ce sont les armées normandes de Guillaume le Conquérant qui ont finalement pris possession de l’Angleterre, une conquête contre laquelle le folklore national a cultivé un ressentiment séculaire. C’est la Grande Armada espagnole dont l’élan n’a été brisé que par une tempête miraculeuse. Et ce sont les avions nazis qui ont déversé leurs bombes incendiaires sur les villes anglaises.

La méfiance à l’égard du continent européen fait partie de la culture anglaise.

Mais les peuples changent. L’animosité entre Français et Allemands, à la suite des deux guerres mondiales, s’est lentement estompée. Pendant des décennies, leurs dirigeants politiques ont multiplié les gestes d’ouverture et de réconciliation. Pas en Angleterre.

Dans ce pays, une classe politique opportuniste a cultivé le ressentiment à l’égard de l’Europe parce que payant politiquement. Pendant toute sa carrière, David Cameron a déblatéré contre l’Europe tout en se disant europhile quand même.

Afin de faire taire ses députés eurosceptiques, le premier ministre a promis un référendum au sujet de l’appartenance à l’Europe. Et pour augmenter ses chances de l’emporter, il s’est lancé dans une renégociation des conditions de l’adhésion du Royaume-Uni. Et pendant les deux années que dura cette renégociation, il se devait d’afficher un euroscepticisme qui lui donnait un meilleur pouvoir de marchandage.

Pendant ce temps, les promoteurs du Brexit ont presque eu le champ libre. Les seules voix puissantes contre le Brexit furent celles issues du milieu des affaires.

Mais la cupidité de la City, accaparant la très grande majorité des bénéfices économiques de l’appartenance à l’Europe, a sapé son capital de sympathie auprès d’une partie de l’électorat.

Il y a deux ans, dix universités et instituts de recherche britanniques ont effectué une étude au Royaume-Uni révélant que depuis trente ans, le pourcentage de foyers pauvres avait plus que doublé, atteignant le tiers d’entre eux.

En 2012, une personne sur cinq se retrouvait sous le seuil de la pauvreté. Dix-huit-millions de Britanniques — près de trente pour cent de la population — ne pouvaient plus s’offrir des conditions de logement décentes et 1,5 million d’enfants vivaient dans des foyers ne disposant pas des moyens nécessaires pour chauffer leur logement.

Bref, pour une partie importante de l’opinion publique anglaise, les données relatives à la croissance du PIB du pays ne sont de bonnes nouvelles que pour les bénéficiaires d’un certain ordre social. Et le vote en faveur du Brexit était une occasion unique pour ces exclus de punir la haute finance pour son avidité et son instance à toujours appauvrir davantage la classe ouvrière au nom de l’efficacité et de la compétitivité.

De plus, David Cameron s’était assuré que ce référendum soit implicitement un plébiscite sur sa renégociation personnelle des conditions d’adhésion à l’Union européenne, un plébiscite dont il aurait été le seul, en cas de victoire, à jouir des bénéfices politiques. Il ne faut donc pas s’étonner de la tiédeur de l’appui qu’il ait reçu du chef de l’opposition.

Il y a un siècle, l’immense majorité des Anglais (à part les forces armées) n’avaient jamais mis les pieds hors du pays et même de leur région. Aujourd’hui, de nouvelles générations de Britanniques ont vécu des expériences agréables au contact de peuples voisins que leurs parents n’ont jamais véritablement connus. Conséquemment, le sentiment d’appartenance à l’Europe s’est développé.

Ce sentiment ne s’est pas exprimé correctement lors du scrutin pour les raisons qu’on sait. Toutefois, cela ne change en rien l’importance de la mutation des mentalités qui s’est opérée dans ce pays depuis quelques décennies.

Face à ce changement, la position prudente de la chancelière allemande — motivée par le fait que le Royaume-Uni est le deuxième partenaire commercial du pays (après la France) — m’apparait justifié.

David Cameron est un fin politicien. Il a bien des défauts mais il connait son peuple. Il sait que le Brexit provoquera dans l’immédiat le dégonflement d’une bulle spéculative immobilière et conséquemment, une succession de mauvaises nouvelles qui pourraient être sans importance macroéconomique. De plus, il y aura une délocalisation continentale de certaines activités économiques. Mais l’économie anglaise s’en remettra.

Il lui faut donc étirer le temps, limiter la panique des marchés financiers, et compter sur l’érosion du camp du Brexit, sous l’effet de la manipulation des marchés financiers.

Il sait qu’après l’électrochoc du Brexit et les mois de mauvaises nouvelles économiques, les Britanniques seront plus convaincus que jamais de l’importance de l’Union européenne et conséquemment, plus disposés à pardonner aux politiciens qui renieraient leur promesse de donner suite aux résultats du référendum, une chose impensable maintenant mais qui pourrait l’être beaucoup moins dans plusieurs mois.

Imaginez que la personne qui lui succèdera à la tête de son parti, au lieu d’enclencher le processus du retrait de l’Union européenne, décide plutôt de provoquer une ‘élection référendaire’ dont le leitmotiv sera « je vous promets de ne pas donner suite au référendum si vous m’élisez

Qu’est-ce qui sera plus conforme à la Démocratie ? Réaliser l’ancien choix populaire ou le plus récent ?

Références :
Brexit: dur lendemain de veille pour les sondeurs
Brexit mondialisation
How remain failed: the inside story of a doomed campaign
Crise terminale?
Référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne
«Remain or leave»: la pluie pourrait faire basculer le Brexit (vidéo)

Parus depuis :
UK joins Greece at bottom of wage growth league (2016-07-27)
Socially isolated voters more likely to favour Brexit, finds thinktank (2016-12-17)
Poorer voters’ worries on immigration fuelled Brexit vote, study finds (2016-12-19)
Analyse: le Brexit et les politiques d’austérité sont intimement liés (2019-09-06)
Le Brexit est le produit de la désindustrialisation (2019-12-11)
Les brexiters ont-ils eu ce qu’ils voulaient ? (2020-01-27)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Festival de jazz de Montréal — le 5 juillet 2016

Publié le 6 juillet 2016 | Temps de lecture : 3 minutes

Comme à mon habitude depuis quelques jours, j’arrive sur le site alors que des spectacles se termineront bientôt et je m’empresse de prendre des photos des artistes à l’œuvre.

Hichem Khalfa

Vers 19h40, c’est d’abord le trompettiste Hichem Khalfa au Club jazz du Casino de Montréal qui présente principalement du jazz moderne…

Adria Simone

…et l’énergique Adria Simone sur la scène Bell.

Krar Collective
Genet Asefa, soliste de Krar Collective
Temesgen Zeleke, guitariste de Krar Collective

À 20h, il y avait bien trois spectacles concurrents, soit Le Mai Tai Orchestra (vu hier), Les Moulinettes (dont je verrai la reprise dans deux heures), et pour l’instant Krar Collective sur la scène Turkish Airlines.

J’ai passé l’heure complète à écouter la musique fascinante de ce trio éthiopien. Leur musique ne ressemble à rien de ce que je connaisse. S’il me faut lui mettre une étiquette, je dirais que cela pourrait être de la musique traditionnelle de leur pays.

Après une lente introduction, le trio jouera essentiellement une musique dansante, six morceaux en tout.

Le guitariste Temesgen Zeleke utilise un instrument hybride entre la harpe et la guitare. Le résultat est singulier et intéressant.

The Campbell Brothers
Phillip Campbell

Le grand spectacle de la soirée est celui des New-Yorkais Campbell Brothers sur la scène TD.

Ils appellent leur musique de la sacred steel (acier sacré). Ce gospel est joué sur des guitares usuelles, et d’autres montées sur une table de métal.

Pendant ce temps, Dawn Pemberton (vue hier) se produisait au Club jazz du Casino de Montréal tandis que…

Anthony Gomes et ses musiciens
Anthony Gomes

…le guitariste virtuose Anthony Gomes occupait la scène Bell. Ses solos endiablés m’ont semblé être plus du bruit que de la musique.

À 22h, les festivaliers étaient sollicités par trois spectacles concurrents. D’abord Le Mai Tai Orchestra (de nouveau sur la scène Hyundai), alors que…

Les Moulinettes

…la scène RioTinto accueillait le folk-rock néoclassique des Britanniques Les Moulinettes tandis que…

Son Little (au centre)

…le Californien Aaron Livingston (alias Son Little) se produisait accompagné notamment d’un excellent guitariste dont le nom de scène est RJD2 (à droite sur la photo).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  2e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 150 mm
  3e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  4e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 125 mm
  5e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 150 mm
  6e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  7e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
  8e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 48 mm
  9e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 150 mm
10e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 40 mm
11e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Eaux d’Anticosti : Couillard s’en mêle… ou s’emmêle

Publié le 6 juillet 2016 | Temps de lecture : 5 minutes

En février 2015, à la suite d’une série de bourdes de ses ministres devant les caméras de télévision, le premier ministre leur a imposé le silence; avant d’accorder des entrevues, les ministres doivent obtenir l’autorisation du bureau du premier ministre et ils doivent répéter le plus fidèlement possible le message du parti.

C’est l’excellent journaliste Alexandre Shields du Devoir qui a révélé la décision gouvernementale du 15 juin dernier d’autoriser les pétrolières à puiser trente-millions de litres d’eau des rivières à saumon d’Anticosti à des fins de prospection.

Au Dakota du Nord, il est courant que les pétrolières utilisent l’eau des rivières pour effectuer de la fracturation hydraulique. Cette méthode consiste à injecter dans le sol de l’eau sous pression afin de briser le schiste et libérer les hydrocarbures emprisonnés dans la pierre.

Le Dakota du Nord est situé au centre de la partie Nord des États-Unis, à 360km des Grands Lacs. Anticosti est une ile située dans le golfe du Saint-Laurent.

On comprend mal comment le ministre de l’Environnement David Heurtel a pu autoriser les pétrolières à puiser de l’eau cristalline des rivières d’Anticosti — pour y ajouter du benzène, du sable et d’autres produits chimiques — quand c’est si simple de pendre de l’eau du Saint-Laurent à proximité.

Effectivement, selon le journaliste du Devoir, utiliser l’eau du Saint-Laurent était une suggestion d’un rapport gouvernemental remis au ministre de l’Environnement à la fin du mois de mai. Mais ce dernier en a décidé autrement.

Puisque les révélations du Devoir ont suscité la colère des habitants d’Anticosti et l’incompréhension de beaucoup de Québécois, le bureau du premier ministre a envoyé le ministre des Ressources naturelles au front afin de limiter les dégâts dans l’opinion publique.

Son mandat était double : défendre la décision de son collègue de l’Environnement et rejeter la faute sur le gouvernement péquiste de Mme Marois.

Mais cela n’a pas suffi; la controverse a rejoint le premier ministre.

Interrogé, celui-ci a répété dans ces propres mots le message du parti. Notez la similitude :

Ministre Arcand sur les ondes de Radio-Canada :

« Nous, on a un contrat. Un contrat qui a été signé par l’ancien gouvernement de Mme Marois. Nous, ce qu’on dit depuis le début, c’est qu’on respecte le contrat tel qu’il est.»

Qualifiant de ‘malheureux’ le contrat en question, le premier ministre ajoute, selon la Presse Canadienne :

« Le contrat étant ce qu’il est, on doit le suivre. C’est ce que nous faisons.»

Alors le contrat est ‘ce qu’il est’. Mais comment est-il, au juste, ce contrat ?

Le fameux contrat qui sert de paravent au gouvernement Couillard est essentiellement un contrat d’investissement.

Selon l’insinuation du ministre Arcand — reprise par le premier ministre — le contrat aurait également accordé la permission aux pétrolières d’utiliser l’eau des rivières à saumon d’Anticosti à leur guise.

Le message du premier ministre est simple. Nous, du Parti Libéral, sommes des victimes. Nous sommes obligés de donner suite à un funeste contrat signé par la méchante sorcière qui a dirigé le Québec avant nous.

Mais si cela est vrai, on se demande pourquoi le ministre de l’Environnement a décidé le 15 juin dernier d’accorder aux pétrolières une permission qu’elles avaient déjà. Une permission déjà accordée par la ‘méchante’ Mme Marois.

En somme, les justifications gouvernementales sont cousues de fils blancs. Comme la triste histoire d’Hansel et Gretel retenus prisonniers (ou comme Arcand et Heurtel dans la version libérale du conte pour enfants).

Mais plus gênant est le fait que le premier ministre s’est placé dans une situation d’extrême vulnérabilité. Toute sa crédibilité repose sur les modalités d’un contrat maintenu secret.

En justifiant une décision ministérielle aberrante sous le prétexte d’un ‘malheureux’ contrat qu’on ne peut pas révéler, le gouvernement motive ses adversaires politiques à en divulguer le contenu.

Si personne ne révèle le contenu de ce contrat, c’est que le premier ministre dit vrai. S’il a menti publiquement, il faut donc s’attendre à ce qu’un journaliste en reçoive mystérieusement une copie de la part d’un expéditeur anonyme.

Le suspense politique demeure donc entier…

Références :
Anticosti : 30 millions de litres d’eau pour 3 forages
La malhonnêteté intellectuelle du ministre Arcand
Pompage d’eau sur l’île d’Anticosti: Couillard, désolé, se dit lié par contrat
Quand le contrôle tue le message

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| 2014-2018 (années Couillard), Environnement, Politique québécoise | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Festival de jazz de Montréal — le 4 juillet 2016

Publié le 5 juillet 2016 | Temps de lecture : 3 minutes

À mon arrivée sur le site vers 19h45, je fais un sprint pour capter…

Tara Kannangara

…la chanteuse et trompettiste ontarienne Tara Kannangara en vedette au Club Jazz du Casino de Montréal…

Israël Proulx

…et le pianiste chicoutimien Israël Proulx mariant le rockabilly, le boogie-woogie et le western sur la scène de la place Heineken.

À 20h, les festivaliers étaient sollicités par trois offres simultanées.

Lorraine Klaasen

C’est en allant voir la Sud-Africaine Lorraine Klaasen que j’ai réalisé à quel point le monde du jazz était un monde d’hommes.

Contrairement aux FrancoFolies — où nombreuses sont les vedettes féminines (hors du hip-hop, évidemment) — ce lundi 4 juillet sera une journée qui se distingue des autres par le fait que plusieurs femmes y prennent l’affiche.

Après Tara Kannangara, voici donc la flamboyante Lorraine Klaasen, véritable bête de scène, dont les plans rapprochés permettent d’en apprécier la beauté resplendissante.

Le Mai Tai Orchestra

Si les spectacles payants en salle sont du ‘vrai’ jazz, la programmation extérieure est plus éclectique. C’est ainsi que Le Mai Tai Orchestra proposait aux festivaliers de la musique… polynésienne. Pourquoi pas ?

Ziek McCarter, soliste de Con Brio

Et pour compléter ce trio d’offres concurrentes, le groupe funk californien Con Brio sur la scène RioTinto.

À 21h, me voilà confronté à un dilemme; le grand spectacle de la soirée ne débute qu’à 21h30.

J’ai donc le choix entre patienter à la place des Festivals (déjà pleine en bonne partie) pour m’assurer d’avoir une bonne place, ou être de retour dans trente minutes avec la certitude de voir ce spectacle de très loin.

Tant pis, je vais voir ailleurs.

Dawn Pemberton

Au Club jazz du Casino de Montréal, surprise; une troisième femme en vedette en la personne de la nouvelle reine de la musique soul canadienne, soit Dawn Pemberton.

Matt Schofield, à gauche

Sur la scène Bell, le Britannique Matt Schofield, chanteur de blues, expose également son immense talent de guitariste.

Jamie Cullum et ses musiciens

Après m’être attardé à entendre ce dernier, me voici de retour à la place des Festivals. Tel qu’anticipé, c’est donc de très loin (en fait de la rue Sainte-Catherine) que j’ai pu photographier Jamie Cullum sur la scène TD.

La Dame Blanche

De 22h à 23h, seule La Dame Blanche osa tenter de faire concurrence à la vedette anglaise.

Défendant les couleurs de Cuba — au point de chanter avec un cigare (éteint) au doigt — la flutiste et chanteuse Yaite Ramos (fille d’un membre du célèbre Buena Vista Social Club) attira une foule enthousiaste.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 70 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 1000 — 150 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 40 mm
5e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 2500 — 150 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 640 — 150 mm
7e  photo : 1/125 sec. — F/3,2 — ISO 2000 — 52 mm
8e  photo : 1/200 sec. — F/3,2 — ISO 2000 — 95 mm
9e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 5000 — 150 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


La malhonnêteté intellectuelle du ministre Arcand

Publié le 5 juillet 2016 | Temps de lecture : 6 minutes

L’édition d’hier du quotidien Le Devoir nous apprenait que le gouvernement Couillard avait autorisé les pétrolières à puiser trente-millions d’eaux des rivières d’Anticosti afin de réaliser trois forages hydrauliques destinés à évaluer le potentiel énergétique de l’ile.

Les eaux des rivières d’Anticosti sont parmi les plus pures du Québec. Deux des rivières en question —  la Jupiter et la Sainte-Marie — abritent des populations de saumon considérées officiellement comme étant en voie de disparition.

À l’eau ainsi pompée, les pétrolières ajouteront du benzène, du sable et d’autres additifs chimiques nécessaires à la fracturation hydraulique du schiste de l’ile.

Une fois utilisés, les millions de litres d’eau souillés seront décontaminés selon un procédé inconnu et rejetés dans le fleuve Saint-Laurent.

Cette autorisation a été accordée le 15 juin par le ministre de l’Environnement du Québec, David Heurtel (qualifié par les environnementalistes de ‘paillasson des pétrolières’).

Au lieu d’obliger les pétrolières à puiser l’eau du fleuve, de qualité médiocre, le ministre Heurtel a préféré leur permettre de souiller les eaux cristallines des rivières à saumon d’Anticosti.

C’est ce même ministre Heurtel qui avait autorisé récemment la construction d’un complexe résidentiel dans un refuge de la Rainette Faux-grillon (une espèce menacée), contre l’avis de plusieurs experts. Une autorisation qui fut ultérieurement bloquée (à juste titre) par le gouvernement fédéral.

Puisque le coupable est le ministre Heurtel, que vient faire le ministre Arcand dans cette histoire ?

C’est que pour justifier la décision de son collègue, le ministre Arcand a déclaré sur les ondes de Radio-Canada : « Nous, on a un contrat. Un contrat qui a été signé par l’ancien gouvernement de Mme Marois. Nous, ce qu’on dit depuis le début, c’est qu’on respecte le contrat tel qu’il est

En d’autres mots, c’est la faute du gouvernement péquiste si les pétrolières sont autorisées à utiliser l’eau des rivières d’Anticosti.

En réalité, c’est ce que laisse entendre le ministre mais, techniquement, ce n’est pas ce qu’il a dit. Et pour cause. Parce que le fameux contrat dont il parle ne précise rien à ce sujet.

Retour en arrière.

Entre 2002 et 2007, Hydro-Québec avait investi 9,8 millions de dollars en travaux d’exploration pétrolière à Anticosti. Mais au début de 2008, la société d’État a cédé ses droits à l’entreprise Pétrolia en vertu d’une entente secrète.

Les travaux d’exploration de Pétrolia commencèrent à l’été de 2010.

Quelques mois plus tard, le président de cette compagnie déclarait fièrement que le sous-sol d’Anticosti possédait le potentiel pétrolier terrestre le plus élevé au Québec.

Cette déclaration a donné naissance à la rumeur selon laquelle le gouvernement corrompu de Jean Charest avait vendu la poule aux œufs d’or pour une bouchée de pain à des pétrolières amies.

En réalité, de 2002 à 2007, Hydro-Québec cherchait du pétrole conventionnel (en creusant un trou pour voir si le pétrole en jaillissait) alors que Pétrolia effectuait des forages et des analyses de la pierre en vue de l’extraction des hydrocarbures par fracturation hydraulique.

Cette dernière méthode consiste à injecter de l’eau (incompressible) sous pression afin de briser le schiste et en libérer les hydrocarbures emprisonnés dans la pierre.

Afin d’en savoir davantage sur le potentiel énergétique d’Anticosti, le gouvernement péquiste de Mme Marois a décidé d’un investissement de 115 millions de dollars dans le capital-action de la pétrolière à la condition que cet argent serve exclusivement à la recherche d’énergie fossile.

Cet investissement spéculatif donnait l’assurance que si Anticosti était riche en hydrocarbures, les Québécois bénéficieraient de cette richesse puisque, en vertu du contrat négocié par l’ex-ministre Martine Ouellet, le peuple du Québec aurait recueilli 60% des bénéfices d’une éventuelle exploitation… si cela était rentable.

Jusqu’ici, une vingtaine de puits ont été creusés. Si chacun d’eux avait nécessité la ponction de dix millions de litres d’eau des rivières d’Anticosti, les 200 millions de litres d’eau auraient déjà fait baisser substantiellement le niveau de l’eau des rivières de l’ile. Tous ses habitants d’Anticosti en auraient eu connaissance.

C’est donc à dire que le ministre Arcand ment effrontément.

Les Libéraux dirigent le Québec de manière presque continue depuis 2003. La seule grande décision économique qu’a eue le temps de prendre l’éphémère gouvernement Marois, c’est d’ordonner la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-II — une économie de quatre milliards$ pour les contribuables — dont la réfection avait été décidée en catimini par les Libéraux.

Voilà donc une manie libérale qui frise la misogynie que d’accuser continuellement une femme qui a été à la tête de l’État pendant 18 mois d’être responsable de tous les problèmes actuels du Québec alors qu’ils relèvent trop souvent de l’incompétence du gouvernement Couillard.

Le 7 juin dernier, le ministre Arcand présentait le projet de loi 106 dont un article cède aux pétrolières le droit d’expropriation.

Dans les faits, cela accorde à ces compagnies un pouvoir d’extorsion (sous la menace de l’expropriation) leur permettant de faire main basse sur n’importe quelle terre du Québec. Quel magnifique cadeau à TransCanada dont le pipeline Énergie-Est doit traverser le Québec.

C’est évidemment un scandale. Deux jours plus tard, j’ai réclamé publiquement sur ce blogue la démission du ministre Arcand.

Cette nouvelle déclaration du ministre le confirme; ce n’est qu’un scélérat — c’est-à-dire un être perfide et malhonnête — qui déshonore la respectabilité de la fonction qu’il occupe.

Conséquemment, je le réitère; ce ministre qui a appris l’intégrité morale de son maitre, Jean Charest, doit être démis de ses fonctions.

Références :
Anticosti: Hydro-Québec aurait cédé un trésor
Anticosti — 30 millions de litres d’eau pour 3 forages
L’ABC du pétrole d’Anticosti
Le mystère d’Anticosti
Projet de loi 106 : le ministre Arcand doit démissionner

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Festival de jazz de Montréal — le 3 juillet 2016

Publié le 4 juillet 2016 | Temps de lecture : 5 minutes

À mon arrivée sur le site à 19h45, plusieurs artistes terminent leurs spectacles. D’un pas alerte, je papillonne…

Simon Denizart Trio

…du Simon Denizart Trio (récipiendaire du Prix du public à la 29e édition du Fest jazz de Rimouski), en vedette au Club Jazz du Casino de Montréal…

Mimi Blais

…à Mimi Blais qui jouait brillamment du ragtime à la Place Heineken (au lieu de Worn Out Porch dont le spectacle a été annulé)…

Shane Murphy

…et Shane Murphy venu présenter son Blues sur stéroïdes sur la scène Bell.

À 20h, les festivaliers étaient sollicités par trois autres concerts simultanés.

Ilam

En premier lieu, le charismatique Ilam, d’origine sénégalaise, qui a décroché toute une série de prix dont celui de la Révélation Radio-Canada 2016-2017 en musique du Monde depuis son installation au Québec en 2014.

Makaya

Puis, sur la scène Hyundai, les excellents musiciens du quintette montréalohaïtien Makaya, jouant une musique métissée de jazz fusion contemporain et de musique créole.

Malika Tirolien

Et pour compléter ce triplet de spectacles, celui de Malika Tirolien. Celle-ci a plusieurs réalisations à son actif dont celui d’avoir été la voix principale du spectacle La Nouba du Cirque du Soleil.

Jireh Gospel Choir

À 21h, c’était le tour de la scène TD d’accueillir le spectacle ambitieux de l’énergique et puissant Jireh Gospel Choir de Montréal.

Jim Zeller et ses musiciens, de même que le trompettiste Roger Walls (invité-surprise)
Jim Zeller

Pendant ce temps, la scène Bell accueillait le chanteur de blues et harmoniciste endiablé Jim Zeller, accompagné de ses musiciens.

Afrodizz

Et tout cela pendant qu’Afrodizz présentait une reprise de leur spectacle d’hier au Club Jazz du Casino de Montréal.

À 22h, Makaya et Malika Tirolien reprenaient leur spectacle respectif, présenté deux heures plus tôt.

Il y avait bien également le duo montréalais The Lyonz sur la scène Turkish Airlines mais j’ai plutôt choisi d’aller au cabaret L’Astral où un spectacle spécial avait lieu.

Jamie Cullum

Dans le cadre du festival, la BBC — la télévision britannique — présentait à Montréal trois groupes de jazz prometteurs en provenance du Royaume-Uni, spécialement choisis par la vedette Jamie Cullum.

Chacun de ces groupes présente un spectacle d’environ quarante-cinq minutes, suivi d’une pause de quinze minutes.

Remi Harris et ses musiciens
Remi Harris

Le premier spectacle fut celui du trio mettant en vedette le guitariste surdoué Remi Harris. Dans une salle totalement attentive, ce spécialiste du Gypsy Swing donna une brillante démonstration de son immense talent.

Je vous invite à cliquer sur la première des deux photos ci-dessus afin d’accéder à un clip vidéo exclusif le mettant en vedette. N’oubliez pas de regarder la version à haute définition de ce clip, en plein écran.

Dakhla

Une heure plus tard, c’était le tour d’un quintette principalement composé de cuivres qui jouait un jazz syncopé atonal. Leur musique très cérébrale et très écrite semble peu propice à l’improvisation et contrastait donc vivement avec la souplesse de jeu de Remi Harris.

Mirror Signal

Après cette traversée du désert, je suis resté entendre Mirror Signal, au cas où la magie des choix de Jamie Cullum opèrerait de nouveau.

Mirror Signal est un groupe plaisant. En raison de l’heure tardive, j’ai écouté une vingtaine de minutes de ce spectacle pour afin renter chez moi…

Jordan Officer et ses musiciens

…non sans avoir croqué au passage une photo de Jordan Officer à la Place Heineken. Ce guitariste a considérablement acquis de l’assurance et de la maturité depuis la dernière fois que je l’ai vu, il y a plusieurs années.

Vidéo :

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 44 mm
  2e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 150 mm
  3e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 150 mm
  4e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 150 mm
  5e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 60 mm
  6e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 150 mm
  7e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 110 mm
  8e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 73 mm
  9e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 150 mm
10e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm
11e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
12e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 40 mm
13e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
14e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm
15e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 150 mm
16e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 40 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Festival de jazz de Montréal — le 2 juillet 2016

Publié le 3 juillet 2016 | Temps de lecture : 3 minutes
Autobahn

À mon arrivée au Club Jazz du Casino de Montréal, un peu après 18h, le Swing Tonique Jazz Band rappelait les bonnes vieilles parades de cuivres de la Nouvelle-Orléans.

Samito et ses musiciens
Samito

Puis, je me rends entendre le chanteur, compositeur, guitariste et claviériste québécois Samito (d’origine mozambicaine) sur la scène Turkish Airline. Ce dernier est l’artiste Révélations 2015-2016 en musique du monde.

Sa musique agréable et dansante sera mon premier coup de cœur de la soirée.

France D’Amour
France D’Amour et Patrick Lavergne

Pendant ce temps, la rockeuse France D’Amour présente l’album Bubble Bath and Champagne 2 sur la scène RioTinto.

Mariachi Flor de Toloache

Toujours de 20h à 21h, le troisième spectacle simultané est celui de sextuor féminin Mariachi Flor de Toloache sur la scène Hyundai.

Bears of Legend

À 21h, le grand spectacle de la soirée fut celui de Bears of Legend, originaire de Shawinigan.

Les sept musiciens du groupe se sont assuré les services d’une chorale afin d’en mettre plein les oreilles des festivaliers venus les entendre à la place des Festivals.

Deux autres spectacles leur faisaient concurrence…

Popa Chubby

…le hard-blues du New-Yorkais Popa Chubby devant la foule la plus nombreuse jusqu’ici sur le parterre de la scène Bell…

Afrodizz

…et la formation montréalaise Afrodizz sur la scène du Club Jazz du Casino de Montréal.

Baba Zula
Soliste de Baba Zula

À 22h, France D’Amour et Mariachi Flor de Toloache donnaient une reprise de leur spectacle respectif alors que le groupe pop turc Baba Zula présentait le sien sur la scène Turkish Airlines.

L’exotisme des costumes, les harmonies orientalisantes et les instruments aux sonorités particulières contribuèrent à donner une grande originalité à ce groupe (qui fut mon second coup de cœur de la soirée).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 150 mm
  3e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 150 mm
  4e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 67 mm
  5e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 57 mm
  6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  7e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 150 mm
  8e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 100 mm
  9e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 150 mm
10e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 142 mm
11e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 150 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Festival de jazz de Montréal — le 1er juillet 2016

Publié le 2 juillet 2016 | Temps de lecture : 3 minutes
Autobahn

Des irréductibles avaient bravé la pluie (qui cessera une heure plus tard) pour entendre le jazz contemporain intéressant du trio torontois Autobahn au Club jazz du Casino de Montréal.

Frédéric Pellerin (alias Rico)

Pendant ce temps, à l’autre bout du site, une assistance plus nombreuse avait envahi la pelouse devant la scène Bell afin d’entendre They Call Me Rico, un groupe rock centré sur le chanteur Frédéric Pellerin, d’origine québécoise mais domicilié à Lyon.

L’Orchestre Tropicana d’Haïti

À 20h, la scène Turkish Airlines accueillait L’Orchestre Tropicana d’Haïti pour lui permettre de présenter la musique du pays et du World Beat.

Mariachi Flor de Toloache

Pendant ce temps, le groupe féminin Mariachi Flor de Toloache offrait la première de leurs deux concerts de musique traditionnelle mexicaine sur la scène Hyundai. L’autre séance est prévue deux heures plus tard.

Eagle Rock Gospel Singers

En plus, les festivaliers avaient le choix d’un troisième spectacle simultané, soit celui des Eagle Rock Gospel Singers sur la scène RioTinto (qui lui aussi sera répété à 22h).

Busty and the Brass
Nick Ferraro, un des deux solistes du collectif

À 21h, le grand spectacle de la soirée était celui du collectif montréalais Busty and the Bass sur la scène Bell.

De très nombreux festivaliers se sont déplacés pour entendre leur hip-hop et leur musique jazzy plaisante. Ce spectacle a d’autant plus plu qu’il ne pleuvait déjà plus.

Soil & ‘Pimp’ Sessions

Ce n’est pas tous les jours qu’un peut entendre un groupe de jazz japonais à Montréal. C’était le cas sur la scène du Club jazz du Casino de Montréal.

Ce groupe est bien établi puisqu’il en est déjà à son dixième album depuis 2004.

John Németh et ses musiciens
John Németh

Et comme si cela n’était pas suffisant, les festivaliers avaient le choix d’une troisième offre musicale, soit celle — excellente — de John Németh (guitariste et harmoniciste) sur la scène Bell.

Tasha The Amazon

À 22h, c’était le choix entre deux reprises ou la diffusion de la musique de l’Ontarienne Tasha The Amazon sur la scène Turkish Airlines.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 106 mm
  2e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 106 mm
  3e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  4e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 52 mm
  5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm
  6e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 150 mm
  7e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 40 mm
  8e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 40 mm
  9e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 40 mm
10e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 150 mm
11e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 150 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel