Le quartier de Baxia à Lisbonne

4 septembre 2018
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Introduction

En 1755, Lisbonne fut frappé par un séisme d’une magnitude de 8,75 suivi d’un tsunami. La partie de la capitale la plus touchée fut la Basse Ville (Baxia), cœur économique et politique de Lisbonne à l’époque.

Ailleurs, on se contenta de masquer la façade lézardée des immeubles à l’aide de tuiles de céramique — une mode encore populaire de nos jours — mais la Basse Ville, complètement anéantie, dut être reconstruite à neuf.

Doté de tous les pouvoirs en raison de cette catastrophe, le premier ministre portugais (le maquis de Pombal) fut à Lisbonne ce que le baron Haussmann fut à Paris un siècle plus tard.

Immédiatement au nord de la Place du Commerce (qui donne sur le Tage), on pava un réseau de rues parallèles se coupant perpendiculairement.

Les trottoirs étaient recouverts de pavés composés de cubes de calcaire blanc et de basalte d’environ 6 cm de côté. Le long d’eux s’alignent des édifices commerciaux de trois ou quatre étages, dotés souvent de balcons-juliette.

Les différents corps de métier de la ville se regroupèrent le long de certaines rues comme ils le faisaient déjà dans une ville comme Paris depuis le Moyen-Âge.

En raison de son plan d’aménagement parfaitement géométrique, Lisbonne devenait ainsi une des premières villes modernes d’Europe.

Dans cette visite du quartier, le diaporama présente successivement :
• l’Igreja Nossa Senhora da Conceição Velha,
• la Praça do Comércio,
• la Praça do Município,
• l’Igreja de São Nicolau
• la Capela de Nossa Senhora da Saúde, et
• les escaliers São Cristóvão.

L’Igreja Nossa Senhora da Conceição Velha

Notre premier arrêt est à la Vieille église Notre-Dame-de-la-Conception (de 0:09 à 0:33).

Son portail de style manuélin — un style exubérant apparu sous le roi Manuel Ier du Portugal — est tout ce qui reste d’une première église, achevée en 1534, mais entièrement détruite en 1755.

Elle se caractérise par sa nef rectangulaire, ses murs rose pâle, et son plafond magnifiquement décoré d’un bas-relief rococo en stuc peint de couleurs délicates (rose, jaune, orange brulée et bleu poudre).

Sur la rue da Magdalena, se trouve la boutique The Libon Walker (de 0:36 à 0:39).

On y vend des souliers et du vin. Mais quel rapport y a-t-il entre les deux ?

Un riche fabricant de souliers s’est acheté un vignoble. Et plutôt que de louer deux locaux, il a décidé de promouvoir tous ses produits au même endroit.

On peut gouter à son vin et en acheter une bouteille. Mais si vous décidez d’acheter plutôt des souliers, ils vous seront offerts dans un coffret de bois où une bouteille de vin gratuite séparera la paire de souliers.

La Praça do Comércio

Au centre de la place du Commerce se trouve la statue équestre du roi José Ier accueillant les navires qui venaient autrefois y décharger leur cargaison.

Du côté nord de cette place, la plateforme au sommet de l’Arco da rua Augusta (ou Arc de triomphe de la rue Augusta) offre une vue intéressante sur cette place.

Celle-ci s’ouvre sur le Tage au sud. Et sur ses autres côtés, cette place est bordée d’immeubles dont le rez-de-chaussée laisse courir une galerie qui protège les visiteurs des intempéries.

On y trouve le Musée de la bière (de 1:00 à 1:23).

Celui-ci présente l’histoire de cette boisson et plus précisément sur celle des principaux brasseurs du pays. Il est bilingue (portugais et anglais). La visite coute 3,5€ et donne droit à environ 125ml de bière Bohemia.

Au restaurant du musée, on peut déguster un Pastel de Bacalhau (à 1:20), c’est-à-dire une croquette à la morue truffée au fromage.

Ici, le fromage utilisé est le Queijo Serra da Estrela. Il s’agit d’un fromage d’appellation contrôlée fait de lait de brebis dont l’aire de pâturage est la Serra da Estrela. Ce lait est coagulé par macération avec des fleurs de cardon (et non avec de la présure). Son gout est intense.

La Praça do Município

C’est sur la Place municipale que sont situés l’Hôtel de Ville (de 1:39 à 1:44) et le Museu do Dinhero ou Musée numismatique (de 1:46 à 2:28).

À l’initiative de la Banque du Portugal, ce musée a été aménagé dans une ancienne église.

En plus d’exposer des pièces de monnaie depuis l’Antiquité, il explique l’histoire des devises, les métaux et alliages employés, les méthodes utilisées pour frapper la monnaie, les procédés d’impression pour les billets de banque, les poinçons et instruments de gravure, etc.

Bref, c’est un musée exhaustif, attrayant, disposé sur plusieurs étages, que tout collectionneur de monnaie devrait visiter.

L’Igreja de São Nicolau

Détruite par le séisme de 1755, l’église Saint-Nicolas (de 2:51 à 3:12) fut reconstruite en 1780. En voie d’achèvement, la restauration entreprise en 2003 lui a redonné sa splendeur d’origine.

Essentiellement, elle adopte la composition de Vieille église Notre-Dame-de-la-Conception. Toutefois, sa décoration intérieure fait appel à des matériaux plus nobles (différentes teintes de marbre).

La Capela de Nossa Senhora da Saúde

La chapelle Notre-Dame-de-la-Santé (de 3:13 à 3:18) fut construite en 1506 à l’initiative des artilleurs de la garnison de Lisbonne.

À l’origine, elle était dédiée à leur patron, Saint-Sébastien, protecteur de la peste dont une épidémie avait décimé leurs rangs cette année-là. Elle prit le nom d’église Notre-Dame-de-la-Santé (son nom actuel) en 1662.

Des azuléjos représentant des prophètes ornent le bas de ses murs. Immédiatement au-dessus d’eux, des croix de bois sont ornées des stations du chemin de croix.

Les escaliers São Cristóvão

Sur les murs qui bordent les escaliers qui mènent à l’église Saint-Christophe (située dans le quartier d’Alfama), différents artistes ont créé la murale ‘Fado Viado’ qui rend hommage au fado (de 3:19 à 3:26).


Détails techniques : Le diaporama présente cent photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (63 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (28 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (7 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 et l’hypergone 8 mm F/1,8 (1 photo chacun).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – La rue Obispo

18 février 2013

 
Nous avons vu précédemment que plus du tiers des 3 370 édifices du quartier de la Vieille Havane ont une vocation commerciale. Toutefois, dans bien des cas, il ne s’agit que d’un simple guichet percé dans la cuisine d’un logement qui permet d’offrir des collations aux passants. Dans d’autres cas, c’est la modeste échoppe d’un artisan ou d’un vendeur de souvenirs.

La rue Obispo — ce qui signifie la rue de l’Évêque — est bien d’avantage. C’est la principale rue commerciale du quartier et une des plus populaires de la ville; il s’agit d’une suite presque continue de commerces au détail, de restaurants, de galeries d’Art, d’hôtels et de musées.

Longue d’un kilomètre, elle commence à l’est par la Place d’Armes et se termine à l’ouest devant le bar El Floridita. Contrairement à la grande majorité des rues du quartier (très accidentées), cette rue piétonne dispose d’un revêtement relativement lisse en briques, ce qui permet d’admirer la devanture des magasins sans risquer de se fouler une cheville.

La vidéo débute par la Plazuela de Alvear, située en face de l’El Floridita. Cette place est dédiée à Don Francesco de Albear, l’ingénieur cubain qui résolut le plus grave problème de la capitale depuis sa fondation; son approvisionnement en eau. L’aqueduc qu’il a conçu puise son eau dans les sources de la rivière Almendares (qui traverse La Havane). Cette œuvre d’ingénierie s’est méritée la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1878.

La Cuna des Daiquirí est le slogan du restaurant El Floridita. Il signifie « Le Berceau du Daiquiri ». Cela rappelle que ce cocktail, mondialement connu, a été mis au point dans ce bar, inauguré en 1817. C’était le débit de boisson préféré de l’écrivain américain Ernest Hemingway lors de ses séjours dans la capitale cubaine. À l’époque, il s’appelait El Piña de Plata (en français, l’Ananas d’argent), un nom qui appartient de nos jours au restaurant qui lui est adjacent.

L’écrivain y appréciait le Papa especial, une variante du Daiquiri classique, composée ici d’une double portion de rhum vieilli trois ans.

À 0:13, le monsieur qui semble parler à la dame en rose au centre de l’image, c’est une statue de bronze, grandeur nature, du récipiendaire du prix Nobel de littérature de 1954.

À sa manière, le restaurant El Piña de Plata (de 0:18 à 0:31) rend aussi hommage à l’écrivain par une toile, au fond de l’établissement, qui représente l’écrivain à l’œuvre.

À deux pas, la librairie La Moderna Poesia (de 0 :33 à 0:46) est située dans un imposant édifice Art déco. Les vitrines du magasin annoncent qu’on y vend livres, CD et DVD. En réalité, l’intérieur, assez vaste, est presque vide.

Le prix des CD y est le même pour les touristes (en pesos convertibles) que pour les Cubains (en monnaie nationale, qui vaut 24 fois moins). Concrètement, le CD du Stabat Mater de Pergolèse dirigé par Vincent Dumestre (et son livret de 52 pages), coûtait 1,60€ pour un touriste et 0,07€ pour un Cubain.

Sur la photo à 1:55, les prix sont en monnaie nationale (MN) : 100 pesos valent environ 3,25€.

À 2:03, dissimulé derrière son bouclier, il s’agit non pas de l’aristocratique Don Quichotte, mais de son prolétaire serviteur Sancho Pansa…

De 2:31 à 2:42, les photos ont été prises à une foire d’artisanat qui se tient quotidiennement sur Obispo, entre les rues Aguacate et Compostela. Plus précisément, à 2:43, il s’agit de l’estampe Mi Habana, de l’architecte, photographe et artiste plasticien Milton Reinaldo Díaz Pérez (courriel et page Facebook).

À 2:46, on voit le restaurant Las Ruinas del Parque (Les Ruines du parc) où se succèdent tous les soirs des orchestres de musique latine.

Le Musée du 28 septembre (à 3:22) célèbre la création des Comités de défense de la Révolution, nés le 28 septembre 1960 afin de contrer les actes de sabotage et actions ennemis. Leur rôle a évolué avec le temps. De nos jours, ce sont des cellules locales du Parti communiste dispersés à peu près partout dans la ville. Ce musée s’adresse essentiellement aux Cubains.

De 3:29 à 3:47, il s’agit du restaurant La Lluvia de Oro (la Pluie d’or). Pour sept pesos convertibles (soit 7$ ou environ 5,5€), on a droit à un Mojito — le cocktail emblématique de La Havane, à base de rhum cubain, de feuille de menthe broyée et de jus de lime — à un filet de poisson accompagné de riz et d’une salade de chou, de même qu’à une petite boule de crème glacée au chocolat. En plus, à partir de 19h20, le restaurant s’anime au son de la musique latine interprétée par un orchestre de six musiciens.

À 3:55, c’est la boutique Etecsa, ouverte de 8h30 à 19h30, où on peut acheter des cartes téléphoniques et des cartes d’accès internet.

De 4:02 à 4:03, c’est le marché La Lluvia de Oro (à ne pas confondre avec le restaurant homonyme).

De 4:12 à 4:21, voici le Musée numismatique de La Havane. Sur deux étages, il présente des pièces de monnaie, des médailles et quelques billets de banque. Parmi les 160 000 objets du musée, celui-ci expose quelques-unes de ses pièces les plus remarquables, dont de la monnaie de la Grèce antique — don du Comte de Lagunella — dans un état exceptionnel de conservation. On peut y voir également les billets signés par Che Guevara, à l’époque où il présidait la Banque nationale de Cuba.

De 4:27 à 4:47, nous prenons le repas du midi au Café Europa. Dans la vidéo, le repas est constitué d’une soupe crevettes et nouilles, d’un plat principal de crevettes et de riz, puis d’une glace aux fraises. Un orchestre de cinq musiciens joue de la musique latine tandis qu’un couple de danseurs tourbillonnent entre les tables. Le tout pour 9,5 pesos convertibles.

Là où les taux de changes sont les plus intéressants pour les touristes, ce sont dans les bureaux de l’entreprise d’État CaDeCa (de 4:45 à 5:01). Ce nom est l’abréviation de Casas de Cambio (Bureaux de change). Cette entreprise possède des succursales un peu partout dans la ville, notamment à l’aéroport.

De 5:09 à 5:17, voici un bref aperçu de l’hôtel Florida, situé dans un édifice construit en 1836 et aménagé en hôtel en 1885. Il a la réputation d’être l’endroit le moins cher en ville pour accéder à l’internet. Toutefois le public n’y dispose que d’un seul ordinateur à cet effet.

À 5:28, on aperçoit le Café Paris, ouvert en 1924.

La Farmacia y Drogueria Taquechel (de 5:40 à 5:58) est une pharmacie spectaculairement belle. Aménagée en 1898, on y trouve une importante collection de récipients de faïence et de porcelaine. De nos jours, on y vend des médicaments naturels et des médicaments homéopathiques.

L’hôtel Ambos Mundos (de 5:59 à 6:05) date de la fin des années 1920. C’était l’hôtel où séjournait Ernest Hemingway lorsqu’il était à La Havane. Sa chambre préférée (la 511) est aujourd’hui un petit musée en son honneur. C’est dans cette chambre qu’il aurait entamé l’écriture de son roman Pour qui sonne le glas (qui lui valut le prix Pulitzer en 1953).

De 6:10 à 6:23, il s’agit du Musée de la fresque. Il est aménagé dans la plus ancienne maison de la capitale cubaine, construite en 1594. Son architecture, d’influence moresque, se distingue par ses portes cloutées, son vestibule, son patio, son plafond à poutres apparentes et ses murs en terre blanchie à la chaux. On y expose la plus ancienne représentation du port de La Havane, exécutée entre 1762 et 1767 (à 6:20).

Après avoir décrit presque toute la rue Obispo, le présent texte n’a toujours pas expliqué pourquoi cette rue porte (en espagnol) le nom de rue de l’Évêque; c’est que ce dernier y avait domicile à l’intersection de la rue Oficios, dans un immeuble dont le rez-de-chaussée est occupé de nos jours par le restaurant La Mina (à 6:32).

De 6:35 à 6:38, voici l’ancien Palais du gouverneur espagnol Don Louis de las Casas Aragorri (terminé en 1791). Ce palais, un des plus beaux de la ville, loge aujourd’hui le musée consacré à l’histoire de La Havane. Le portail qu’on voit dans la vidéo n’est pas celui qui permet au public d’accéder au musée.

De 6:39 à 6:43, c’est la boutique du peintre graveur Álvaro Almaguer (courriel).

Dès 1707, l’orfèvre Gregorio Tabares a exercé son métier dans un édifice qui loge maintenant le Musée de l’orfèvrerie (de 6:44 à 7:16). On y trouve des bijoux, montres, cendriers, encriers, articles de toilette en métal précieux.

Un bref aperçu de la vie nocturne sur Obispo complète ce diaporama.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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Écrit par Jean-Pierre Martel