L’insupportable popularité de TikTok

Publié le 19 septembre 2024 | Temps de lecture : 3 minutes

Accusée de recueillir des données personnelles pour ce compte du gouvernement chinois, TikTok a apporté des correctifs qui n’ont pas satisfait ses accusateurs.

TikTok n’est pas un appareil; c’est une application. En tant que telle, TikTok ne peut rien colliger de plus que ce que font déjà tous les médias sociaux américains.

Depuis les révélations d’Edward Snowden, on sait que les pays à majorité anglo-saxonne (États-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande) épient tous nos courriels, tous nos textos et toutes nos conversations téléphoniques.

Dans ce dernier cas, cela ne veut pas dire qu’un espion écoute nos conversations en temps réel, mais que cette conversation est enregistrée et conservée sur d’immenses serveurs.

Que TikTok appartienne à la Chine, au Burkina Faso ou à des Extraterrestres, on ne voit pas très bien ce que ça change.

Une proportion croissante des Américains sont de cet avis.

Selon un sondage réalisé par le Pew Research Center, l’appui au bannissement de TikTok a chuté de 50 % en mars 2023 à 32 % l’été dernier.

Inversement, l’opposition au bannissement est en hausse, passant de 22 % à 28 %. Quatre points de pourcentage séparent maintenant les pour des contre.

Ce qui distingue les uns des autres est moins l’allégeance politique que leur utilisation de l’application; ceux qui s’en servent ne sont que 10 % à vouloir son interdiction alors qu’ils sont 61 % à s’opposer à cette mesure.

Ce qui devrait accroitre la détermination du Congrès américain à aller de l’avant malgré la fonte de l’appui populaire, c’est la découverte que 36 % des utilisateurs de TikTok s’en servent pour s’informer au sujet de la politique américaine.

Cette proportion est même de 39 à 48 % (selon les sondages) chez les jeunes de 18 à 29 ans.

Imaginez que le quotidien le populaire au Québec, ce ne soit pas le Journal de Montréal/Journal de Québec (avec leur 3,6 millions de lecteurs), mais l’édition québécoise de la La Pravda de Moscou…

Que TikTok milite actuellement ou non en faveur d’une idéologie particulière, cela n’a pas d’importance; ce qui compte, c’est qu’il soit en mesure de le faire, notamment en période de crise.

Aux yeux de la plus grande puissance militaire au monde, TikTok est la cellule dormante du pays qui représente la plus grande menace à sa suprématie.

Voilà pourquoi elle sera bannie ou vendue à des intérêts américains.

Références :
About half of TikTok users under 30 say they use it to keep up with politics, news
How Americans Navigate Politics on TikTok, X, Facebook and Instagram
Le bannissement de TikTok au travail
More Americans – especially young adults – are regularly getting news on TikTok
Support for a U.S. TikTok ban continues to decline, and half of adults doubt it will happen
TikTok
TikTok et le Bonhomme Sept Heures
TikTok is Now the Frontier for Political Discourse

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le bannissement de TikTok au travail

Publié le 4 mars 2023 | Temps de lecture : 3 minutes

TikTok est une application qui, sur des appareils mobiles (téléphones multifonctionnels ou tablettes électroniques), permet de partager des clips vidéos de 3 à 180 secondes.

C’est au cours du confinement pandémique que TikTok est devenu l’application la plus populaire au monde. Parce que TikTok rime avec oisiveté.

Comme presque toutes les applications pour appareils mobiles, TikTok collige les données personnelles de ses utilisateurs. Ce qui suscite l’inquiétude.

En effet, TikTok est une application de Chine et donc, tenue par la législation de ce pays de transmettre ses données à l’État chinois.

Les États-Unis possédaient une législation équivalente. À la suite de plaintes des défenseurs des droits civiques, la loi américaine a été modifiée de manière à ce que Washington ait dorénavant l’obligation d’obtenir une autorisation préalable des tribunaux.

Dans les faits, les compagnies américaines transmettent volontairement leurs données sans y être forcées par un juge.

De plus, de manière générale, nous savons depuis les révélations d’Edward Snowden que les États-Unis espionnent tous nos courriels, tous nos textos et tous nos appels téléphoniques.

Mais TikTok est considéré comme un risque sécuritaire parce la Chine est perçue comme un pays hostile.

Du coup, le mois dernier, la Commission européenne a ordonné à son personnel de désinstaller cette application sur tous ses appareils professionnels.

Quelques jours plus tard, la Maison-Blanche ordonnait le bannissement de TikTok sur tous les téléphones utilisés par des agences fédérales et par les membres du Congrès américain. Un exemple suivi par Ottawa et Québec quant à leurs fonctionnaires respectifs.

Que TikTok soit véritablement un logiciel espion ou non, la question fondamentale qu’on doit se poser est la suivante :

Pourquoi un fonctionnaire devrait-il utiliser le temps rémunéré par les contribuables à regarder les clips vidéos insignifiants sur TikTok ?

Avant de bannir TikTok, il aurait été utile, par exemple, de mesurer le nombre d’heures par semaine que les préposés à l’émission des passeports canadiens passaient sur cette application pendant que les gens attendaient des jours entiers au froid à l’extérieur de leurs bureaux…

Dans quel monde sommes-nous rendus pour être obligés d’invoquer des risques sécuritaires pour justifier l’interdiction faite à des employés de perdre leur temps au travail ?

Références :
Des jeunes loin de vouloir laisser l’application TikTok
Edward Snowden
Ottawa et Québec interdisent TikTok des téléphones du gouvernement dès mardi
Protection de la vie privée: pourquoi se méfier de l’application TikTok?
Protection des données : la Commission européenne interdit TikTok à son personnel
TikTok
TikTok: un réseau trop payant pour les influenceurs et les entreprises

Complément de lecture : Révélations d’Edward Snowden : dix ans après, «nous sommes tout autant voire plus surveillés» (2023-06-05)

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| Informatique, Sécurité, Sécurité nationale | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le bannissement partiel de l’écriture inclusive sur ce blogue

Publié le 19 mai 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

Introduction

Jusqu’en octobre 2007, j’étais le rédacteur en chef du dBASE Developers Bulletin, une revue électronique (aujourd’hui à l’abandon) que j’avais fondée en mai 1999.

Au sein de cette revue multilingue, principalement anglophone, mes fonctions étaient celles d’un editor plutôt que celles d’un rédacteur en chef.

Dans le monde francophone, l’auteur est un créateur dont le texte est sacré. On peut y corriger les fautes de français. Mais aller au-delà, sans sa permission, expose le rédacteur en chef à des accusations de censure.

Chez les Anglophones, l’editor dispose de plus de latitude. Lorsqu’une phrase est incompréhensible, il pourra reformuler le texte s’il est certain de ce que l’auteur voulait dire. Et généralement, ce dernier lui en sera reconnaissant.

L’écriture inclusive

L’écriture inclusive possède plusieurs aspects intéressants auxquels je m’efforce d’adhérer. Toutefois, l’un d’eux est très controversé; c’est la mitraille de points, accusée d’être un obstacle à la lisibilité des textes.

Il s’agit d’un reproche majeur puisque toute langue écrite est essentiellement un outil de communication dont on réduit l’efficacité quand on s’attaque à sa lisibilité.

Exemple : « Cher.e.s lecteur.rice.s ».

Comme de la dentelle inutile, la ‘mitraille de points’ est une parure décadente qui cache la beauté simple du français.

Le quotidien Le Devoir a déjà publié plusieurs lettres de lecteurs rédigées ainsi.

Sur ce blogue, un seul des 3 148 commentaires a été écrit et publié de cette manière. Il le demeurera.

Toutefois, ce matin, la publication d’une première chronique dans Le Devoir écrite en écriture inclusive m’a convaincu de mettre fin à mon attitude tolérante face à ses excès.

Conséquemment, les lecteurs qui voudraient publier ici leurs commentaires sont les bienvenus. Mais à partir d’aujourd’hui, la correction des fautes de français s’étendra sans autre avis à la correction de la ‘mitraille de points’.

Merci de votre compréhension.

Référence : L’écriture inclusive

Paru depuis :
L’«écriture inclusive» interdite à l’école française (2021-05-12)

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Écrit par Jean-Pierre Martel