FrancoFolies 2013 : Jour 1 – Les passe-temps électroniques

Publié le 14 juin 2013 | Temps de lecture : 1 minute
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Durant les entractes, comment passe-t-on le temps aux FrancoFolies ? Certains se photographient. D’autres naviguent sur l’internet. Les enfants jouent pendant que des adultes s’informent de leurs expériences sur le site.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm R
1re photo : 1/80 sec. — F/4,0 — ISO 640 — 40 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/5,5 — ISO 1250 — 135 mm
3e  photo : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 6400 — 40 mm
4e  photo : 1/50 sec. — F/9,0 — ISO 6400 — 40 mm


Cliquez sur 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2014, 2013, 2012, 2011, pour consulter les reportages photographiques de l’édition des FrancoFolies de cette année-là.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Homicides et armes à feu

Publié le 9 juin 2013 | Temps de lecture : 1 minute

MeurtresEn 2011, quatre-vingt-huit Américains étaient tués par des armes à feu et 202 autres étaient sérieusement blessés, en moyenne, quotidiennement. Pour la première fois en 2012, le nombre de décès par des armes à feu — homicides et suicides — a dépassé le nombre de décès survenus lors d’accidents de la route.

Représentant moins de 5% de la population mondiale, les Américains possèdent 40% de toutes les armes à feu détenus par les civils à travers le monde, soit 250 à 300 millions d’armes (dont 600 000 achetés en 2011).

À la suite d’une tuerie survenue en Australie en 1996, ce pays a considérablement resserré les critères justifiant l’acquisition d’armes à feu et a procédé au rachat du cinquième des armes déjà en circulation. Ces mesures en diminué de moitié le taux d’homicides reliés aux armes à feu.

Références :
Tragedy’s Legacy
Tragedy’s Legacy

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Bonne fête des maires

Publié le 12 mai 2013 | Temps de lecture : 5 minutes

Vaillancourt
 
Après avoir rencontré 150 témoins, mené plus de 70 perquisitions et épié plus de 30 000 conversations, l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) a arrêté jeudi dernier 37 personnes et — fait sans précédent — a accusé de gangstérisme l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt (ci-dessus) et deux de ses anciens collaborateurs.

Pendant 39 ans, M. Vallancourt a régné d’une main de fer à la tête de la troisième plus importante ville du Québec. À de nombreuses reprises, certains journalistes avaient rapporté des faits troublants qui laissaient croire à la corruption de son administration. Mais jamais aucune accusation n’avait été portée contre lui. L’ex-maire était un intouchable : ce dernier menaçait même de poursuites quiconque osait publiquement mettre en doute son honnêteté.

Lorsque Gilles Ménard (ex-député du Bloc Québécois) avait osé parler d’une tentative de corruption de la part de M. Vaillancourt, le gouvernement Harper avait aussitôt sommé le député délateur à comparaitre devant un Comité parlementaire du gouvernement fédéral, où des députés conservateurs et libéraux ont tenté par tous les moyens de miner la crédibilité de leur collègue. Cela donne une idée de la puissance de l’ex-maire, disposant d’alliés jusqu’aux plus hautes sphères du gouvernement canadien.

M. Vaillancourt a démissionné de son poste le 9 novembre 2012, deux mois après l’élection d’un nouveau gouvernement provincial. Entretemps, l’intérim est assumé par un autre membre de son parti municipal.

Le 3 mai dernier, les deux plus hauts fonctionnnaires de la ville Laval ont été suspendus de leurs fonctions par les nouveaux dirigeants de cette ville et ce, pour une durée indéterminée. Pour quels motifs ? Ces fonctionnaires avaient révélé leur intention de témoigner à la commission Charbonneau (qui enquête sur la corruption municipale, entre autres).

Cette suspension, avant même leur témoignage, s’apparente beaucoup à une tentative d’intimidation ayant pour but de les contraindre au silence. Puisque les forces de l’ordre ne peuvent accepter qu’on fasse taire des témoins, celles-ci ont répliqué, six jours plus tard, par l’arrestation spectaculaire de 37 personnes reliées aux accusations de gangstérisme portée contre l’ex-maire de Laval.

Le nouveau maire de cette ville, Alexandre Duplessis, ne fait pas partie de ces personnes. En ordre alphabétique, celles-ci sont : Antonio Accurso, Claude Asselin, Normand Bédard, Jean Bertrand, Yanick Bouchard, Robert Cloutier, Claude Deguise, Claude Desjardins, Guy Desjardins, Mario Desrochers, Jocelyn Dufresne, Serge Duplessis, Louis Farley, Alain Filiatreault, Laval Gagnon, Jean Gauthier, Giuliano Giuliani, Guy Jobin, Carl Ladouceur, Pierre-L. Lambert, Daniel Lavallée, Lyan Lavallée, Patrick Lavallée, Marc Lefrançois, Luc Lemay, Anthony Mergl, Mike Mergl, Ronnie Mergl, Joseph Molluso, Léonardo Moscato, Valmont Nadon, François Perreault, Rosaire Sauriol, Robert Talbot, Yves Théberge, Gilles Vaillancourt et Guy Vaillancourt.

Précisons que ces personnes sont innocentes jusqu’à preuve du contraire.

Pour donner une idée de l’importance sociale de celles-ci, signalons le cas de l’une d’entre elles — que je ne nommerai pas — accusée de six chefs d’accusation dont fraude, complot et abus de confiance. Cette personne est ingénieur chez Dessau (une firme d’ingénierie-conseil respectée), Président de la Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville (1997-1998), Président de la Fondation Hôpital Saint-Eustache (1999-2003), Président d’honneur de plusieurs évènements dont le Parrainage civique des Basses-Laurentides, de même que du Petit peuple. Multipliez cela par 37 et vous avez une idée de l’audace des policiers, qui s’attaquent ainsi à un pan entier de la grande bourgeoisie québécoise.

Cette razzia a suscité une onde de choc au sein du monde municipal. Les dirigeants municipaux du Québec se réunissaient justement ce jour–là (coincidence ?) à l’occasion des assises annuelles de l’Union des municipalités du Québec. Le sujet étant sur toutes les lèvres, certains maires maitrisaient mal leur agacement, sinon leur angoisse.

Je suis convaincu que le Québec compte des centaines de maires dévoués et honnêtes. Ceux-ci sont les victimes collatérales de la grande purge politique dans laquelle le Québec est entré puisque leur autorité est probablement minée par le climat généralisé de suspicion.

En ce jour de la fête des mères, je souhaite à ceux qui se dévouent honnêtement pour leurs concitoyens — comme le fait une maman pour ses petits — de passer une bonne journée : je les encourage à poursuivre leur bon travail.

Quant aux autres qui sont moins recommandables, je leur souhaite de subir le sort qu’ils méritent.

Références :
Corruption : la faille « Vaillancourt » doit être colmatée
Gilles Vaillancourt, gangster?
Laval : le maire Vaillancourt démissionne sur fond d’allégations
Laval suspend ses deux plus hauts fonctionnaires
Mascouche: Serge Duplessis au nombre des accusés
Accusé de gangstérisme, l’ex-maire Vaillancourt veut prouver son innocence
UMQ : les élus municipaux secoués par les arrestations à Laval
Unité permanente anticorruption
UPAC – Démantèlement d’une organisation criminelle
UPAC raids Laval’s political party soon after dissolution vote

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Petite histoire de l’État moderne

Publié le 8 mai 2013 | Temps de lecture : 7 minutes

La naissance de l’État

MésopotamieTant que l’Humanité était nomade, elle pouvait s’organiser en tribus mais seule la sédentarisation permettra la naissance de l’État.

Bien avant la Chine, c’est en Mésopotamie (dans l’Irak actuel) qu’est née l’agriculture, il y a environ 11 500 ans. L’agriculture y est née parce que le climat de l’époque s’y prêtait et parce que cela était plus commode; au lieu de marcher des dizaines de kilomètres afin de trouver les aliments dont ils avaient besoin, les chasseurs-cueilleurs ont rapproché ces plantes d’eux et les ont cultivées. Précisons que les premiers agriculteurs étaient des femmes : les hommes se réservant la chasse comme chasse gardée.

Mille ans plus tard, entre la Perse et la Mésopotamie, la domestication de la chèvre, du mouflon (ancêtre du mouton), du sanglier et de l’aurochs (ancêtre du bœuf) achève la sédentarisation des anciens peuples nomades de la région. Ces ongulés sont parqués, nourris et soignés dans le but d’obtenir leur lait, leur fourrure, leur cuir et leur viande.

Deux milles ans plus tard, on y invente l’irrigation. Or jusque là, seule une tout petite partie de la Mésopotamie recevait les 25 cm de pluie annuelle nécessaires à l’agriculture sèche (sans irrigation). Avec la construction de canaux d’irrigation, l’agriculture s’étendra à toute la région.

Au départ, seules les terres bordant les rivières (le Tigre et l’Euphrate) en profitent. Mais avec la diminution de la famine et l’explosion de la population, un nouveau phénomène apparait.

Jusque là, lorsqu’une colonie devenait trop importance, le sol devenait incapable de nourrir tout le monde. Le clan se brisait; un groupe essaimait vers un territoire situé plus loin. En Mésopotamie, il suffisait d’étendre le réseau d’irrigation pour que la capacité nourricière du sol augmente. Pour la première fois, la nécessité de collaborer — afin d’accroitre l’irrigation — finit par dominer.

Le village bordant la rivière se transforme en une ville traversée par elle. Déjà on voit apparaitre des métiers spécialisés (forgerons, menuisiers, ébénistes, tailleur de pierre, etc.).

Puis nait la cité-État lorsque l’étendue du territoire à irriguer nécessite une autorité apte à coordonner la construction de réseaux de digues et de barrages amenant l’eau sur de très longues distances, et lorsque la vulnérabilité de tout le réseau aux envahisseurs en font un enjeu stratégique.

Il y a 5 000 ans, les grands ouvrages collectifs apparaissent. Il y a 3 000 ans, ces ouvrages deviennent colossaux. Le roi assyrien Sennacherib fait construire un canal de 80km de long et 20m de large pour alimenter en eau la capitale de son royaume.

Évidemment, chaque royaume possède son armée. Puisqu’un peuple doté de soldats entrainés est avantagé par comparaison avec les populations laissées à leur sort, tous les autres peuples sont forcés de suivre l’exemple des premières cités-États. Au fil des conquêtes et des alliances féodales, les Nations se construisent. Et ce que les guerres échouent à accomplir, les alliances matrimoniales entre dynasties font le reste…

La guerre et la naissance de la finance

Au VIIIe siècle, pour financer la guerre aux Musulmans qui avaient envahi le Sud de la France, Charles Martel avait confisqué les avoirs des églises de France et avait fait fondre le métal précieux des objets liturgiques. Mais quelques siècles plus tard, les armes lourdes et l’obligation d’engager des mercenaires rendent les guerres trop onéreuses pour les États.

On doit alors solliciter des emprunts auprès de marchands fortunés établis hors des frontières du royaume. Mais ces prêts sont risqués et leurs taux d’intérêts prohibitifs. Peu à peu, ces prêteurs délaissent le négoce de biens (responsable jusque-là de leur fortune), au profit du prêt usuraire. C’est la naissance de la finance.

Au cours des siècles qui suivront, finance et noblesse feront bon ménage. Attiré par la perspective d’anoblissement (et les privilèges qui en découlent), les marchands fortunés prêteront aux nobles qui vivent au-dessus de leurs moyens.

Et quand Bonaparte envahira l’Europe et ce faisant, menacera la solvabilité d’une multitude de princes allemands endettés, les grands financiers autrichiens donneront à Wellington les moyens de battre Napoléon à Waterloo.

Puis tout au cours du XIXe siècle, c’est autour de la table de grands financiers que se règleront les petits conflits dynastiques susceptibles de dégénérer en effusion de sang.

La naissance de l’État-providence

De garant de l’intégralité du territoire et de protecteur de sa population contre les envahisseurs, l’État le transforme peu à peu en dispensateur de services.

Dès l’antiquité, il est le seul suffisamment puissant pour arbitrer les différents. La Justice devient sa prérogative. Il fait les lois qui régissent la vie collective.

Et pour faciliter les échanges au sein du royaume et conséquemment, sa prospérité, les États construisent des routes (et beaucoup plus tard, des voies ferrées, et des aéroports).

Dès Henri IV, on installe à Paris quelques fontaines publiques dans le but de faciliter l’approvisionnement en eau potable de la population.

Depuis la Réforme luthérienne, la nécessité de lire la Bible dans le texte est un puissant motivateur pour l’apprentissage de l’écriture et de la lecture chez les peuples protestants. Cette motivation n’existe pas alors dans les pays catholiques. Or, lorsqu’arrive la révolution industrielle, une main d’œuvre qualifiée est un avantage concurrentiel pour n’importe quel pays.

Les États mettent alors sur pied l’instruction publique qui, par le biais de l’enseignement de l’histoire, contribuent également au sentiment d’appartenance à la Nation. Quelques siècles plus tard, l’instruction publique est gratuite au niveau primaire et secondaire, et est très largement subventionnée (ou est gratuite, selon les pays) au niveau universitaire.

Dans le but de réduire l’insalubrité séculaire des grandes villes européennes, on repoussera vers la périphérie l’abattage des animaux de boucherie, on mettra sur pied la collecte des ordures domestiques, et l’approvisionnement en eau potable.

Dès la fin du XIXe siècle en Amérique du Nord, les bénévoles responsables du combat des incendies sont remplacés par des pompiers payés et équipés par les gouvernements municipaux.

Pendant la Grande dépression des années 1920, l’État américain met en place une politique de grands travaux pour relancer l’activité économique.

Au XXe siècle, l’État prend la relève des sociétés de secours et crée l’assurance-chômage et la pension de vieillesse. Puis, afin que les entrepreneurs disposent d’une main-d’œuvre saine et vigoureuse, on crée l’assurance-maladie et dans certains pays, l’assurance-médicaments.

Depuis quelques années au Québec, les mères désirant retourner au travail bénéficient d’un réseau de garderies publiques.

Les familles sont également soulagées du fardeau de soutenir leurs aïeux grâce à un réseau d’hospices et de résidences publiques pour personnes âgées.

Toutes ces mesures sociales sont financées par les taxes et les impôts payés par les citoyens et gérés par l’État. Et pour assumer ces services, les gouvernements doivent faire construire des édifices, payer des employés, acheter des fournitures, etc.

Et plus ces mesures sont coûteuses, plus grande est la place de l’État dans l’économie. Donc, plus les citoyens sont taxés. Parce que tout se paie.

Dans le même ordre d’idées : L’entraide au temps de la COVID-19

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Commission Charbonneau se traine les pieds

Publié le 16 avril 2013 | Temps de lecture : 5 minutes

Créée en octobre 2011 pour une durée de deux ans, la Commission Charbonneau a obtenu une prolongation de dix-huit mois supplémentaires. À terme, la commission aura duré 42 mois.

À mi-chemin de son mandat, qu’avons-nous appris ? Que l’administration montréalaise du maire Gérald Tremblay était pourrie à l’os. Que cette corruption s’étendait aux hauts fonctionnaires. Que le coût des travaux publics étaient environ 30% plus élevés que ce qu’ils auraient dû être. Que les entrepreneurs versaient au parti municipal de l’ex-maire un « pizzo » plus élevée que celui réclamé par la pègre. Et que les différents entre les soumissionnaires étaient arbitrés par le chef de la mafia.

Depuis quelques jours, la Commission entend l’ex-argentier du parti au pouvoir, Bernard Trépanier. Son témoignage — en contraction totale avec ceux de nombreuses personnes entendues jusqu’ici — pue la mauvaise foi.

Son déni ne change rien à la prépondérance de la preuve et je crois inutile de lui faire admettre ce qu’il entend nier jusqu’au bout.

Puis la Commission doit entendre l’ex-maire Tremblay. Ce dernier a-t-il été un maire brillant qui savait exactement ce qui se passait à l’hôtel de ville ou, au contraire, un idéaliste naïf qui a été trompé par tous ceux qu’il avait choisi de s’entourer ? À mon avis, cette question est purement académique.

Les fonctionnaires véreux ont pris leur retraite. Le maire et ses acolytes ont démissionné. L’hôtel de ville est sous écoute électronique par la police. Et tout ce beau monde attend d’être accusé pour fraude et abus de confiance.

La véritable question est de savoir combien sommes-nous prêts à dépenser pour obtenir la preuve irréfutable et les aveux repentis des anciens dirigeants de la ville.

Déjà la commission a coûté dix millions de dollars. Et chaque journée passée à interroger inutilement un témoin dépourvu de crédibilité coute des dizaines de milliers de dollars aux contribuables.

Mais le plus grave, c’est qu’il retarde le moment où la commission abordera les autres aspects de son mandat. Quand va-t-on entendre parler de la corruption à Laval et dans d’autres municipalités ? Quand va-t-on enfin parler de la corruption provinciale ?

Nous savons déjà que sous le gouvernement Charest, les ministres libéraux ont agi comme des politiciens corrompus sans pourtant mettre de l’argent dans leurs poches. À part cet ex-ministre de la famille dont les achats effectués par une carte de crédit étaient payés par autrui, on n’a rapporté aucun cas d’enrichissement personnel : que des versements (parfois en argent comptant) à la caisse du parti.

Ce n’est pas quelques billets pour un spectacle de Céline Dion ou quelques roses reçues à l’occasion d’un anniversaire qui constituent des pots-de-vin dignes de ce nom. En fait, cela est insignifiant; personne ne se laisse corrompre pour si peu.

Et pourtant on a voulu privatiser le Mont-Orford au bénéfice des amis du Parti libéral. On a enrichi les propriétaires de garderies qui contribuaient à la caisse du Parti libéral. Sans qu’on sache pourquoi, on a acheté en catimini pour 500 millions$ d’équipement en vue de la réfection d’une centrale nucléaire alors que la décision de la rénover n’avait pas été prise officiellement. On a accordé une série de contrats totalisant 360 millions$ (un tiers de milliard$) sans appel d’offres pour loger des personnes âgées dans un foyer privé situé dans la région de Québec (propriété d’un contributeur à la caisse du Parti libéral). On s’apprêtait à dépenser 60 millards$ de manière discrétionnaire dans le cadre du Plan Nord.

S’agissait-il d’un pillage systématique du Trésor public ? Si oui, pourquoi et par quel mécanisme ?

Il suffirait que le gouvernement minoritaire actuel soit renversé et que le Parti libéral revienne au pouvoir, pour que nous n’ayons jamais de réponse à ces questions. On placera des pions à la tête des unités policières anti-corruption et les vieilles habitudes, impunies, reviendront tout aussi vite.

Si pendant deux ans l’ex-Premier ministre Jean Charest a été sourd aux demandes répétées — soutenues par 85% des citoyens québécois — de créer une commission d’enquête, ce n’était pas parce qu’il craignait qu’on fasse la lumière sur le financement du parti de l’ex-maire Tremblay, mais plutôt du sien.

Il est donc temps que la Commission Charbonneau se grouille le derrière, cesse de s’acharner sur l’administration Tremblay et passe aux autres aspects de son mandat.

Références :
La commission Charbonneau a déjà coûté près de 10 millions
La commission Charbonneau prolongée de 18 mois
Commission Charbonneau – Trépanier nie avoir gardé de l’argent pour lui
Rapport du vérificateur général sur les CHSLD – Un généreux contrat sans appel d’offres

Paru depuis : La Commission a négligé des preuves importantes (2014-09-15)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Contre une enquête sur le Printemps érable

Publié le 21 mars 2013 | Temps de lecture : 5 minutes

À la lecture du Devoir d’hier matin, j’apprends qu’une soixantaine d’organismes réclament la tenue d’une enquête publique sur les agissements des policiers lors du Printemps érable. À mon avis, ce serait un gaspillage des fonds publics.

D’une part, il ne s’agit pas ici d’une opération policière secrète, douteuse quant à sa légalité, et révélée par une fuite : la répression des manifestations étudiantes s’est faite à la vue de tous. Aucune photo, aucune vidéo n’a été confisquée par les autorités. Les média québécois en ont parlé librement et abondamment. Conséquemment, tout le monde connait la manière avec laquelle cette répression s’est exercée.

D’autre part, on fait un procès pour réparer un tort mais on crée une enquête publique pour comprendre ce qui s’est passé. Or ici, on ne se trouve pas en présence d’une suite d’incidents au cours desquels les forces de l’ordre ont échappé à tout contrôle. Si cela s’était produit, il faudrait savoir pourquoi : une enquête publique serait appropriée. Mais ce n’est pas le cas; en gros, les policiers ont fait ce qu’on leur demandait.

Lorsqu’une manifestation vire à l’émeute, les policiers ont à peu près tous les droits. Les manifestants ont l’obligation stricte de quitter les lieux lorsque la police juge, à tort ou à raison, qu’un attroupement vire à l’émeute. Que les policiers aient alors utilisé la force pour disperser ceux qui refusent d’obtempérer, cela est tout à fait normal; ils sont payés pour ça.

Quant aux manifestants qui décident de passer outre l’ordre de se disperser, ils doivent être prêts à assumer le prix douloureux de leur rébellion, dans la mesure du raisonnable.

Or quelques ecchymoses, quelques blessures superficielles, quelques muscles endoloris, cela est raisonnable.

Par opposition, un œil crevé, une mâchoire fracturée, une commotion cérébrale, cela ne l’est pas. Dans ce dernier cas, il ne s’agit pas de bavures policières, mais des conséquences d’une volonté politique d’anéantir la contestation étudiante, entre autres par la brutalité policière. Trouvez-moi une seule déclaration des dirigeants politiques de l’époque blâmant les policiers ou les appelant à plus de retenue. Vous n’en trouverez pas parce que les policiers ont fait exactement ce qu’on attendait d’eux.

Alors qu’il y a tant à faire de plus utile, ce n’est pas vrai qu’on va dépenser des millions pour transformer les policiers en boucs-émissaires de cette crise sociale. Les véritables responsables sont connus. Ce sont les membres du gouvernement libéral de Jean Charest. C’est ce gouvernement qui a haussé substantiellement les frais de scolarité, sachant très bien que cela provoquerait un affrontement avec les étudiants. Mais on a présumé que cette contestation s’essoufflerait avec le temps et qu’il suffisait de l’ignorer.

C’est l’ex-Premier ministre lui-même qui, réalisant l’ampleur de cette contestation, a tenté de la récupérer à des fins politiques et de miser sur le chaos social pour favoriser sa réélection.

C’est son ministre de la sécurité publique qui, confronté à la violence de la répression des manifestants devant le Palais des congrès de Montréal, a permis à la Sécurité du Québec d’affronter les manifestants à Victoriaville avec des armes à mortalité réduite encore plus dangereuses que celles utilisées à Montréal. Et c’est ce même ministre, insensiblement confronté au désastre, qui invitait ceux qui s’en scandalisaient à s’adresser au Commissaire à la déontologie policière.

L’aveuglement de ce gouvernement était tel que même après avoir perdu le pouvoir, un ex-ministre trouvait le moyen de blâmer le Parti Québécois pour l’attentat terroriste au Métropolis — attentat qui visait à tuer les sympathisants de ce parti réunis pacifiquement pour fêter leur victoire électorale — alors qu’il s’agissait plutôt de la conséquence ultime de la propagande haineuse de son gouvernement déchu.

Bref, le meilleur moyen d’éviter la répétition des incidents fâcheux qui ont jalonné cette crise sociale, c’est d’éviter le retour au pouvoir du Parti libéral tant et aussi longtemps que cette formation politique ne se sera pas renouvelée de fond en comble.

Sur le même sujet :
Grèves étudiantes : l’ABC de l’émeute
L’attentat terroriste au Métropolis : un crime quelconque ?
L’aveuglement partisan d’un imbécile
Tirs de balles de plastique : attend-on de tuer quelqu’un ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’espérance de vie en santé

Publié le 5 mars 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

L’espérance de vie en santé (EVES) est le nombre d’années qu’on peut espérer vivre en bonne santé, sans incapacité liée à des blessures ou à la maladie.

La revue médicale The Lancet publiait en décembre dernier une étude effectuée dans 187 pays et réalisée grâce au mécénat du fondateur de Microsoft, Bill Gates, et de son épouse.

On y apprend qu’en 2010, l’EVES varia pour les femmes de 37,1 ans en Haïti à 75,5 ans au Japon. Pour les hommes, ce fut de 27,8 ans en Haïti à 70,6 ans au Japon. On doit préciser que si Haïti s’est retrouvé au dernier rang mondial en 2010 (l’année des données), c’est essentiellement en raison du tremblement de terre qui a ébranlé ce pays et qui y a causé non seulement des décès mais également de nombreuses invalidités parmi les survivants.

On rencontre une EVES inférieure à cinquante ans pour les femmes dans 18 pays et pour les hommes dans 29 pays. Dans le cas des pays où l’EVES fut d’au moins soixante-cinq ans, on en compte 86 pour les femmes et 38 pour les hommes.

Dans seulement trois pays, l’EVES des hommes dépassa celui des femmes : l’Afghanistan (46,2 vs 48,5 ans), la Jordanie (63,2 vs 64,8 ans) et le Mali (48,4 vs 48,8 ans).

Au contraire, un écart supérieur à huit ans en faveur des femmes se retrouve dans sept pays : la Biélorussie, la Russie, Haïti, le Kazakhstan, la Lituanie, les îles Seychelles et l’Ukraine.

Pour les femmes, le palmarès est le suivant :
• le Japon (75,5 ans)
• l’Espagne (73,0 ans)
• la Corée du Sud (72,6 ans)
• le Singapour (72,6 ans)
• la Suisse (72,4 ans)
• l’Andorre (72,2 ans)
• Taïwan (72,0 ans)
• la France (71,9 ans)
• l’Italie (71,9 ans)
• l’Australie (71,8 ans)

Le Canada est au 16e rang (70,9 ans), le Royaume-Uni au 18e rang (70,1 ans), et les États-Unis au 35e rang (69,5 ans).

Pour les hommes, le palmarès est le suivant :
• le Japon (70,6 ans)
• le Singapour (69,6 ans)
• la Suisse (69,1 ans)
• l’Espagne (68,8 ans)
• l’Australie (68,4 ans)
• l’Italie (68,3 ans)
• l’Andorre (68,3 ans)
• le Canada (68,3 ans)
• Israël (68,3 ans)
• la Suède (68,0 ans)

Le Royaume-Uni est au 19e rang (67,1 ans), et les États-Unis au 31e rang (66,2 ans). La France est entre les deux avec 67,0 ans.

Au cours des vingt dernières années, l’espérance de vie en santé a augmenté de plus de cinq ans dans une quarantaine de pays mais a diminué dans une vingtaine d’autres. Là où elle a augmentée, cette croissance a été un peu plus lente que pour l’espérance de vie globale. Pour chaque année d’augmentation de l’espérance de vie globale, l’augmentation de la vie en bonne santé a été de dix mois.

Références :
Espérance de vie en bonne santé
Healthy life expectancy (HALE) at birth (years)
Healthy life expectancy for 187 countries, 1990—2010: a systematic analysis for the Global Burden Disease Study 2010
Spanish have highest healthy life expectancy in Europe

Voir aussi : Évolution de l’espérance de vie depuis 1810

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chine : espionner pour réussir

Publié le 26 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Poupées aux couleurs de minorités chinoises

Dans presque tous les pays de monde, l’autorité de l’État se reflète dans le privé. Dans les pays autoritaires, on acceptera plus facilement que les parents le soient également. Plus les pouvoirs de l’État sont étendus, plus les parents régissent la vie de leur progéniture.

Et cela n’est pas nouveau. La représentation de l’autorité du père dans les pièces de Molière est le miroir des pouvoirs de Louis-XIV.

Par opposition, dans les démocraties libérales, l’autorité parentale (et le droit de correction qui en découle) est sévèrement limité; on ne peut pas battre un enfant, pas plus que l’État ne peut torturer ses prisonniers.

Mais qu’arrive-t-il dans les pays où l’État épie ses propres citoyens ? Eh bien ceux-ci font pareil.

Non seulement la délation était-elle encouragée et financée sous le Bloc soviétique mais de nos jours, la surveillance du citoyen prend un caractère épidémique en Chine.

Depuis quelques années, le prix des appareils électroniques de surveillance — tous fabriqués dans ce pays — a diminué de manière telle qu’ils sont devenus abordable pour des dizaines de millions de Chinois.

Mais contrairement à nos pays où l’utilisation privée des mouchards visent habituellement à documenter les aventures extra-maritales d’un conjoint, en Chine ce sont des outils d’avancement professionnel.

Dans ce pays, la corruption est tellement généralisée que de nombreux fonctionnaires ou cadres d’entreprise présument qu’elle atteint probablement leur supérieur hiérarchique ou leurs collègues de travail.

Alors on se mettra à épier les autres, à la recherche de l’information compromettante qui facilitera son avancement, tout en espérant ne pas être soi-même sous écoute électronique. C’est à celui qui en aura l’idée le premier.

Les fonctionnaires s’épieront afin d’être promus de préférence au collègue compromis. Ou ils feront tomber en embuscade le supérieur immédiat afin de lui succéder.

Alors que s’échangeront les millions cadeaux à l’occasion la nouvelle Année du serpent 2013, sous ce bel enrobage rouge et doré qui habille magnifiquement cette petite poupée d’aspect anodin, se cache peut-être un microphone ou une caméra qui provoquera la perte de son récipiendaire…

Référence : Des mouchards plein les murs

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’imam assassin

Publié le 4 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Fayhan Ghamdi est un prédicateur musulman saoudien fréquemment invité sur les plateaux des chaines de télévision religieuses de son pays. Marié et divorcé d’une Égyptienne, il s’était vu confié la garde de sa fillette Lama, agée de cinq ans. Précisons que les tribunaux saoudiens ne sont jamais favorables à une mère étrangère en cas de divorce.

Le 25 décembre 2011, l’enfant a été admise à l’hôpital souffrant d’un certain nombre de blessures : multiples ecchymoses et brulures, ongle arraché, côtes brisées, de même que des fractures du crâne et du bras gauche. Selon Randa Kaleeb, employée de cet hôpital, l’enfant avait été violée par tous les orifices possibles; plus précisément, l’anus de l’enfant avait été déchiré et brulé dans une tentative maladroite de le refermer.

Après cette hospitalisation — qui a duré dix mois — la fillette est finalement décédée de ses lésions en octobre 2012. Le mois suivant, son père a été arrêté : il a avoué être responsable des sévices.

Après trois mois passés en prison, le père sera affranchi sur paiement du « prix du sang ». Selon la Charia (qui a force de loi dans ce pays), l’homicide est passible de la peine de mort. Toutefois, cela ne s’applique pas lorsqu’il s’agit d’un homme qui tue son propre enfant ou une de ses épouses.

Le tribunal a décidé que, dans ce cas-ci, le condamné aura purgé sa peine lorsqu’il versera la somme de 45 000 euros (à la mère, croit-on). S’il s’était agi d’un garçon, le « prix du sang » aurait été le double.

Les juges religieux ont estimé que la perte de son enfant constituait en soi une punition suffisante pour le père.

Post-scriptum (2015-02-01) :

Sur les réseaux sociaux, le scandale provoqué par cette affaire a incité la famille royale à intervenir.

Le 7 octobre 2013, le prince saoudien responsable du ministère de la Justice annonçait que l’imam passerait huit ans en prison et subirait 600 coups de fouet.

Toutefois, selon la version anglaise de Wikipédia, l’imam aurait été libéré quelques mois plus tard, une fois l’affaire oubliée.

Références :
Arabie saoudite : scandale après la libération d’un prêcheur assassin de sa fille
Celebrity Saudi preacher who ‘raped’ and tortured his five-year-old daughter to death escapes with light sentence
Un prédicateur Saoudien (Fayhan al ghamdi) viole et tue sa fillette, il est condamné à une légère peine de prison

Parus depuis :
Saudi Islamist preacher on trial in daughter’s slaying (2013-02-05)
L’Arabie saoudite libère le tueur – L’apartheid (2013-02-06)
Arabie saoudite: le prédicateur assassin de sa fille restera en prison (2013-02-13)
Fayhan al-Ghamdi (2014-03-10)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les droits et la liberté

Publié le 24 janvier 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Samedi dernier, le Devoir publiait une lettre de l’écrivaine Yolande Geadah dans laquelle celle-ci s’oppose refus de la mixité à une piscine publique de Montréal.

Rappel. Le quartier montréalais de Côte-des-Neiges est probablement le plus multi-ethnique de la métropole. Sa piscine publique, ouverte 22 heures par semaine, réserve deux heures exclusivement aux personnes de sexe féminin et deux autres exclusivement aux personnes de sexe masculin.

Cette mesure, mise en place minimalement il y a seize ans, faisait suite à des demandes de communautés religieuses, à une époque où la vocation religieuse était plus importante qu’aujourd’hui.

De nos jours, elle permet d’accommoder les personnes qui, pour des raisons de pudeur, sont réticentes à se monter peu vêtues devant des personnes du sexe opposé.

Depuis le début du mois, cela est le sujet d’une controverse qui oppose les partisans de la laïcité des services publics à ceux qui souhaitent qu’on réponde aux besoins spécifiques de communautés culturelles dans les limites du raisonnable (appelés « accommodements raisonnables »).

Les partisans de la laïcité soutiennent qu’on ne doit pas tolérer de discrimination reliée au sexe sans faire entorse au principe de l’égalité entre les hommes et les femmes. De plus, cela créerait un précédent qui pourrait nous entrainer vers une ségrégation religieuse plus poussée des services publics.

Je ne suis pas de cet avis. S’il s’agissait de réserver des heures de baignade aux croyants d’une dénomination religieuse particulière et de changer l’eau de la piscine au préalable parce que souillée par des gens d’autres religions, je comprendrais qu’on soit contre. Mais nous n’en sommes pas là. Et ce qu’on permet aujourd’hui n’est absolument pas un précédent qu’on peut évoquer pour exiger davantage. Juridiquement, chaque cas est un cas d’espèce.

Au contraire, cette mesure permet à des femmes de différentes religions de partager simultanément un espace public. C’est donc une mesure d’intégration à la société québécoise.

La pudeur ne se commande pas. Interdire la baignade aux femmes prudes ne les force pas à se montrer au regard de tous : cela les condamne à rester chez elles.

Or les droits visent à consacrer la liberté. Cette mesure rend les femmes libres. Libre de s’accepter en voyant d’autres femmes « ordinaires » plutôt que de les isoler chez elles à se jauger au physique avantageux des modèles présentés dans les revues féminines. Libres de parler entre elles de leur condition sans craindre d’être espionnées par un conjoint dominateur.

Bref, c’est se tirer dans le pied que d’interdire aux personnes prudes de se réunir entre elles. Du strict point de vue de l’intégration à la société québécoise, réserver quelques heures par semaine à la baignade non mixte est un pas vers cette intégration plutôt que le contraire.

Ceci étant dit, il ne s’agit pas de proposer cette mesure partout, mais de la permettre là où cela est justifié. C’est le cas dans le quartier de Côte-des-Neiges. Et les autorités qui l’ont permise doivent être félicitées pour cette initiative.

Références :
Baignade non mixte – Une pratique répandue
Contre les baignades non mixtes pour des raisons religieuses

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Écrit par Jean-Pierre Martel