Non, la CAQ n’a pas banni l’écriture inclusive

Publié le 25 septembre 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Ce que la CAQ interdit, c’est l’utilisation de l’écriture woke. Cette interdiction s’adresse aux fonctionnaires, aux employés des sociétés d’État, aux organismes publics et aux municipalités.

L’écriture inclusive est un ensemble de procédés. Prenons l’exemple de la ‘double flexion’.

Lorsqu’on écrit qu’un texte s’adresse à celles et ceux qui sont intéressés par un sujet, cette utilisation conjointe du féminin (celles) et du masculin (ceux), est de la double flexion.

Ce procédé évite d’utiliser le masculin générique comme le fait le premier paragraphe du présent texte, où le mot ‘employés’ désigne indistinctement les employés féminins et masculins.

Le nom Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec est un exemple de double flexion et conséquemment, c’est de l’écriture inclusive.

Lorsqu’on parle de la Charte des droits de la Personne alors qu’en réalité le titre officiel de cette charte onusienne est la Charte des droits de l’Homme, ce refus d’utiliser le mot ‘Homme’ pour désigner l’ensemble des êtres humains, peu importe leur sexe, c’est également de l’écriture inclusive.

Et ainsi de suite.

Le plus ostentatoire des procédés d’écriture inclusive est l’écriture woke. Et justement parce qu’il est le plus bling-bling, il est utilisé par toutes celles et ceux qui veulent crier haut et fort : « Voyez comme je suis féministe »… y compris par des entreprises commerciales qui, en raison de leur nature, n’ont rien d’inclusif.

C’est donc l’écriture woke que la CAQ a banni, cinq ans après qu’il le fut sur ce blogue, le 19 mai 2020.

Voici quelques exemples d’écriture woke bannis par la CAQ :
iel à la place des pronoms il ou elle pour désigner une personne à la troisième personne du singulier. Exemple : « Iel doit respecter le règlement.»
celleux à la place de celles et ceux.
froeur pour éviter de choisir entre frère et sœur pour parler d’une personne dite non binaire qui pourrait être insultée d’être désignée par son sexe biologique.
toustes à la place de tous et toutes. Il est à noter que dans ce procédé qui se veut féministe, le masculin a presque toujours préséance (sauf celleux) sur le féminin, placé en second.
Les bâtisseur·euse·s culturel·le·s montréalais·e·s’. Là encore, les préfixes masculins ‘bâtisseur’, ‘culturel’ et ‘montréalais’ ont préséance sur les suffixes ‘euse’, ‘le’ et ‘e’ qui symbolisent minimalement la place des femmes, semble-t-il.

Bref, ce que la CAQ interdit, ce sont uniquement les procédés d’écriture inclusive qui nuisent à la lisibilité du français. Tous les autres, parfaitement compatibles avec notre langue, sont permis.

Références :
Gestion punitive de l’itinérance durant la pandémie (exemple)
Le bannissement partiel de l’écriture inclusive sur ce blogue
L’écriture inclusive
L’écriture woke et la lisibilité du français
Rédaction inclusive: le gouvernement Legault interdira les «iel» et les «toustes» dans les communications de l’État

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Collège LaSalle et les charognards du peuple francoQuébécois

Publié le 25 août 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Les mécanismes de l’assimilation

L’anglicisation de Montréal s’opère par trois moyens.

Premièrement par des flux migratoires qui dépassent largement notre capacité d’intégration.

Deuxièmement par un marché de l’emploi où la connaissance de l’anglais est exigée illégalement pour des postes où cette connaissance n’est pas essentielle.

Et troisièmement par le financement public des études post-secondaires en anglais effectuées par des étudiants francophones.

Le PQ vs la CAQ

Les programmes électoraux du PQ et de la CAQ sont très différents quant au financement des études post-secondaires.

Pour le PQ, si un étudiant francophone veut faire ses études en anglais, il est libre de le faire, mais totalement à ses frais.

Toutefois, s’il veut que l’État subventionne ses études, il doit les effectuer en français. En somme, l’école gratuite au Québec, c’est celle en français.

Tout comme l’école gratuite en Allemagne est celle en allemand. Celle en Italie, c’est en italien. Et ainsi de suite.

La seule exception, c’est le droit des angloQuébécois d’accéder à des études publiques dans leur langue. Un droit que le PQ entend respecter, même après l’accession du Québec à l’indépendance.

Toujours un peu molle quand vient le temps de défendre le français, la CAQ a préféré une solution de ‘compromis’.

Ce compromis, ce n’est pas de combattre l’anglicisation au Québec, mais de le plafonner à son niveau actuel. Ce qui est une manière de le pérenniser.

Malheureusement pour elle, ce que la CAQ est en train de découvrir, c’est que l’anglicisation n’est pas seulement un phénomène qui menace la survie du peuple francoQuébécois; c’est aussi une industrie. Et une industrie payante.

C’est ainsi qu’un collège privé s’obstine à violer une loi qu’il juge contraire à ses intérêts.

Dura lex sed lex

Ces jours-ci, le Collège LaSalle se plaint des pénalités (qu’il juge abusives) pour avoir violé la loi québécoise qui exige la limitation de l’accès des étudiants francophones aux études post-secondaires en anglais.

Si le Collège LaSalle est miné par des pénalités, c’est qu’il s’agit d’un multirécidiviste qui a longtemps fait fi de la loi, tant que ses finances le lui permettaient. Maintenant que les pénalités croissantes minent sa survie, il implore la pitié.

Pour être respectée, une loi doit être dissuasive. Et pour l’être, elle doit faire mal à ceux qui l’enfreignent.

La disparition du Collège LaSalle serait un signal fort pour ces maisons d’enseignement supérieur (Cégep et universités) qui, à Montréal, font partie de la machine assimilatrice à l’anglais.

Le petit Collège LaSalle est donc le canari dans la mine.

Références :
L’anglicisation du Québec et la Caisse de dépôt et placement
Quotas linguistiques : le torchon brûle entre Québec et le Collège LaSalle

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’extraordinaire simplicité du français moderne : l’exemple de ‘Du coup’

Publié le 27 mars 2025 | Temps de lecture : 0 minutes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les textos unilingues anglais de Linen Chest

Publié le 5 décembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Je crois en l’importance d’encourager les commerces qui ont pignon sur rue.

Ceux-ci paient des taxes municipales, et des impôts à nos gouvernements supérieurs. Ils embauchent des gens d’ici. De plus, le fait pour le consommateur d’être en présence des articles offerts lui permet de s’assurer de leur qualité.

En raison de la concurrence vive du commerce électronique international, on devrait s’attendre à ce que les commerces d’ici redoublent leurs efforts pour séduire les consommateurs.

Au centre-ville de Montréal, lorsqu’on m’accueille par ‘Bonjour-Hi’, je réponds poliment ‘Bonjour’ et je sors aussitôt poursuivre mes emplettes ailleurs. Là où je me sens chez moi.

Lundi dernier, lorsque j’ai reçu deux textos unilingues anglais d’un magasin montréalais de literie et de décor intérieur, ma première réaction fut de signaler cela à l’entreprise.

Mais celle-ci s’est emmurée de manière à ce que la seule manière de communiquer avec elle est le clavardage. Sur son site web, on n’y trouve aucun numéro de téléphone, aucune adresse de courriel, ni même l’adresse civique de son siège social.

Ne pas avoir la décence de s’adresser à sa clientèle francophone dans sa langue n’est pas seulement une indélicatesse; c’est une insulte.

Toutefois, cette faute n’incombe pas nécessairement à Linen Chest; il est possible que celle-ci fasse affaire avec une compagnie de messagerie qui, dans ce cas-ci, a commis une bévue.

Il ne suffit pas pour Linen Chest de s’excuser et de promettre de ne plus recommencer. Elle doit démontrer son sérieux en cessant de faire affaire avec cette entreprise de messagerie afin que celle-ci apprenne de son erreur.

Par contre, si Linen Chest s’occupe elle-même de l’expédition de ses textos, elle doit congédier l’employé qui a terni sa réputation.

En attente de l’une ou l’autre de ces mesures, j’ai résolu de ne plus jamais magasiner chez Linen Chest.

Alors que l’anglicisation de Montréal se répand de manière inquiétante, il y a des fautes qu’on ne doit pas pardonner.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Comment assurer l’étiquetage en français ?

Publié le 14 novembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

Le Journal de Montréal publiait hier une enquête effectuée dans un petit nombre de commerces situés dans la région montréalaise dans lesquels l’immense majorité des produits offerts étaient étiquetés dans diverses langues, mais pas en français.

La loi n’interdit pas l’étiquetage dans d’autres langues en plus du français. Mais le français est obligatoire.

La plupart des commerces montréalais offrent des produits généralement étiquetés correctement avec accessoirement un petit nombre de produits ‘déviants’.

Au début des années 1960, il était courant que des produits ne soient étiquetés qu’en anglais. Pour corriger cette situation, le gouvernement québécois avait adopté une loi qui bannissait l’étiquetage unilingue anglais.

En vertu de cette loi, n’importe quel consommateur pouvait porter plainte à la Cour des petites créances où il suffisait de se présenter et de soumettre l’étiquette unilingue, de même que le reçu de la caisse pour que, séance tenante, le commerçant soit condamné à payer une amende versée au plaignant.

C’est ainsi qu’un couple d’étudiants en droit avait financé leur formation universitaire en poursuivant les commerces fautifs. En quelques mois, il était devenu impossible à Montréal de trouver un seul produit étiqueté exclusivement en anglais. Ceux qui auraient pu l’être portaient dorénavant un collant qui traduisait en français la composition du produit et son mode d’emploi.

À l’époque, l’Office québécois de la langue française existait puisqu’il avait été créé en 1961.

Mais plutôt que d’embaucher des fonctionnaires pour recevoir les plaintes et des inspecteurs pour aller visiter les commerces fautifs afin d’y constater les infractions, l’État avait jugé plus efficace de remettre la défense du français entre les mains du peuple et surtout, de lui confier les moyens répressifs de faire appliquer la loi.

Ultérieurement, on a lui retiré ce pouvoir pour le confier exclusivement à l’Office.

En 2005, il a suffi au gouvernement de Jean Charest de nommer à la tête de l’Office une guenille libérale pour que l’Office cesse de jouer son rôle efficacement.

Aujourd’hui, il serait inutile d’essayer de refaire la même chose. Pourquoi ? Parce que, de nos jours, on doit attendre deux à trois ans pour qu’une cause soit entendue devant la Cour des petites créances.

Toutefois, on peut créer un mécanisme encore plus efficace en recourant au pouvoir de contravention.

Je m’explique.

Lorsqu’un policier — ou même un simple agent de la circulation qui n’a pas reçu de formation policière — constate qu’une voiture est mal garée, il ne porte pas plainte devant les tribunaux; il dresse un constat d’infraction et le glisse sous les essuie-glaces de la voiture.

Ce constat donne un délai au contrevenant pour faire parvenir l’amende à la ville à défaut de quoi il est poursuivi par les tribunaux. Ce qui coute beaucoup plus cher.

Au sujet de la langue d’étiquetage, une seule personne pour tout le Québec est capable de gérer des dizaines de plaintes reçues du public quotidiennement, soit cinq à dix-mille plaintes par année.

Pour ce faire, sa tâche doit être simple.

Sans quitter son bureau, il lui suffit de recevoir l’original de l’emballage du produit fautif, de même que le reçu de la caisse, pour être en mesure de délivrer un constat d’infraction, de sommer le contrevenant de lui faire parvenir un chèque émis au nom du plaignant, et de le poster à ce dernier par courrier recommandé.

Pour simplifier les choses, une plainte ne devrait concerner que la vente d’un seul produit même si plusieurs produits fautifs ont été achetés en même temps. Toutefois, le même produit ou un produit différent, acheté un autre jour, pourrait faire l’objet d’une autre plainte.

Pour prévenir les contestations juridiques, il suffit que l’amende soit raisonnable (disons 100 $ par plainte) pour qu’un commerçant comprenne rapidement le message et décide de retourner tous les produits fautifs à son grossiste afin qu’un collant en français soit apposé à leur emballage.

Références :
Du mandarin, du coréen, de l’anglais… et un peu de français chez T&T et Loblaw
Le doux sommeil de l’Office de la langue française

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’anglicisation du Québec, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Répartition territoriale des langues parlées à Montréal et à Laval

Publié le 21 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Référence : Cette carte montre la «superdiversité linguistique» unique de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Francisation : l’insignifiance de la CAQ

Publié le 17 septembre 2024 | Temps de lecture : 9 minutes

Introduction

On apprend ce matin que la première décision du nouveau ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration est de couper l’allocation de 28$ par jour que le gouvernement de la CAQ offrait aux néoQuébécois qui assistent aux cours de francisation donnés par l’État.

Jean-François Roberge est un des plus brillants ministres de la CAQ. Et c’est un excellent communicateur; il pourrait vendre des réfrigérateurs aux Esquimaux.

Pour justifier sa décision, il affirme :

On n’a plus besoin de cette mesure incitative, nos listes d’attente débordent !

Le ministre oublie de dire que les listes débordent parce que son offre de francisation est nettement insuffisante.

Entre l’année fiscale 2018-2019 et l’année 2023-2024, le nombre de participants à ces cours a plus que doublé, passant de 30 734 à 68 844.

Malgré cette augmentation, le nouveau commissaire à la langue française estime que l’offre de francisation correspond à environ 5 à 6 % du nombre nécessaire pour que les immigrants temporaires puissent parler couramment français.

En d’autres mots, si on n’admettait plus aucun immigrant temporaire, cela prendrait seize à vingt ans pour franciser ceux qui sont déjà sur le territoire québécois.

Plus tôt cette semaine, le premier ministre a déclaré à l’Assemblée nationale que le nombre d’immigrants temporaires au Québec était passé (en gros) de 300 000 à 600 000 personnes en deux ans.

Le fiasco de la francisation

En Grande-Bretagne, un immigrant ne peut pas mettre le pied sur le sol britannique s’il n’a pas déjà la connaissance de l’anglais. De manière conséquente, un citoyen britannique ne peut pas faire venir son conjoint de l’Étranger si cette personne ne parle pas l’anglais.

La CAQ a choisi une autre approche. L’exigence préalable n’est pas demandée. Toutefois, le requérant à l’immigration doit s’engager à apprendre le français au cours des trois années qui suivent son arrivée au Québec. À défaut de quoi la CAQ exigera son expulsion du pays par le gouvernement canadien.

En d’autres mots, Québec demandera à Ottawa — où la majorité des fonctionnaires sont des Anglophones unilingues — d’expulser des gens dont le crime aura été d’être eux aussi des Anglophones unilingues.

C’est épouvantable; ils avaient dit qu’ils apprendraient le français” dira la CAQ. “Ya, big deal” répondront les fonctionnaires d’Ottawa en bâillant.

Lorsque la francisation est exigée préalablement, cela ne coute rien à l’État puisque ceux qui veulent venir au Québec se francisent à leurs frais dans leur pays d’origine… à l’exception des réfugiés, évidemment, en raison de l’urgence de leur situation.

Mais quand c’est l’État qui francise ceux qu’il a admis au pays, il faut des classes de francisation et des enseignants. Et quand cela ne suffit pas, il faut offrir une prestation financière. Tout cela est dispendieux.

Or l’expérience démontre l’échec de cette approche.

Avant même l’arrivée de la CAQ au pouvoir, on savait que :
• les deux tiers des immigrants qui ne pouvaient pas parler français à leur arrivée ne se donnaient même pas la peine d’assister aux cours gratuits qu’on leur offrait,
• le tiers des inscrits abandonnaient leur formation avant la fin, et
• dans 90 % des cas, ceux qui tenaient bon jusqu’à la fin étaient toujours incapables de fonctionner en français.

Bref, c’est un fiasco.

Lorsqu’une situation est désespérée et qu’on croit que ça ne peut pas être pire, il arrive souvent qu’on réalise que le pire est possible. En fait, ça peut toujours être pire; ça dépend de ce qu’on fait.

Le 10 aout dernier, on apprenait que la CAQ obligeait un certain nombre d’écoles à réduire ou à limiter le nombre de classes de francisation et ce, malgré l’explosion de la demande.

Et maintenant, le ministre Roberge coupe les allocations destinées à motiver les néoQuébécois à apprendre le français.

Est-il nécessaire d’avoir une boule de cristal pour prévoir la suite des choses ?

Les “prometteux” de la CAQ

En mai 2023, la CAQ annonçait son intention d’exiger la connaissance du français comme condition préalable à l’immigration.

Pour la première fois depuis que la CAQ est au pouvoir, je me réjouissais d’entendre cela.

Mais un détail m’avait échappé; la CAQ n’annonçait pas la mise en application d’une mesure, mais la simple intention de l’adopter.

Depuis, on attend.

Le 27 aout 2024, soit quinze mois plus tard, le quotidien Le Devoir révélait qu’il faudra attendre encore pour savoir concrètement comment la CAQ compte imposer préalablement la connaissance adéquate du français à ceux qui veulent immigrer au Québec.

La règlementation habilitante sera ‘pré-publiée’ cet automne en vue d’une entrée en vigueur souhaitée en 2025… si, évidemment, la CAQ n’y renonce pas d’ici là.

Bref, la politique linguistique de la CAQ est comme les éoliennes; elle change en fonction du vent.

La défense homéopathique du français par la CAQ

Le comble de l’insignifiance est cette campagne publicitaire — une grande mobilisation citoyenne, dit le ministre Roberge — invitant les citoyens à exiger d’être servis en français et d’exiger de travailler dans notre langue.

La langue de travail

La Loi 101 interdit à un employeur d’exiger de ses employés la connaissance de l’anglais à moins que cela soit strictement nécessaire.

En somme, pour franciser les milieux de travail, la Loi 101 exige l’unilinguisme français par défaut.

À tort ou à raison, 63 % des entreprises montréalaises exigent de leurs employés la connaissance de l’anglais. Et dans certains cas (notamment les entreprises fédérales), on embauche fréquemment des anglophones unilingues. Ce qui a pour effet de faire de l’anglais la langue de travail plutôt que le français.

Lorsque le ministre Roberge demande aux travailleurs francophones d’exiger de travailler dans leur langue, que veut-il dire exactement ?

Veut-il dire que, lors d’une entrevue d’embauche, celui qui aspire à un poste fasse savoir à l’employeur qu’il refusera de parler autre chose que le français ? Ou qu’il acceptera de parler anglais uniquement selon son bon vouloir ?

Veut-il dire que ceux qui ont déjà un emploi devraient dorénavant refuser de parler autre chose que la langue de Molière ?

Concrètement, je n’arrive pas à comprendre ce que veut dire ‘exiger de parler le français’ pour celui qui n’a généralement aucun recours s’il est congédié sauf de porter plainte au Tribunal du travail et d’attendre deux ou trois ans avant que sa cause soit entendue.

La langue de service

Notre ministre ponce-pilate veut remettre la défense du français entre les mains du citoyen. Bien.

Si le ministre veut que les citoyens aient la responsabilité de faire respecter la Loi 101, qu’il leur en donne les moyens, notamment l’accès direct aux tribunaux.

En d’autres mots, sans passer par la plainte à l’Office québécois de la langue française. Une plante qui, dans l’immense majorité des cas, ne donne rien.

Lorsque l’État transfert ses responsabilité sans transférer ses moyens répressifs, cela veut dire : arrangez-vous avec vos troubles.

Au contraire, il lui suffit de faire adopter une loi qui exempte, par exemple, le client de payer la note d’un restaurant s’il a été servi en anglais et c’est certain que les choses bougeront rapidement.

Pour défendre le français au Québec, les vœux pieux ne suffisent pas. Il faut que la personne responsable de cette défense (le ministre ou le peuple) dispose d’un pouvoir de coercition parce que cela ne se fera pas tout seul.

Conclusion

En théorie, le gouvernement québécois ne devrait rien dépenser du tout pour la francisation des néoQuébecois; à l’exception des réfugiés, aucun immigrant ne devrait mettre les pieds au Québec, sans connaitre préalablement le français.

Le message devrait être :

Bienvenue chez nous. Nous sommes heureux de vous accueillir alors que nous manquons de bras et de talents.

Toutefois, vous devez absolument prendre racine chez nous en français puisque nous refusons de devenir des étrangers dans notre propre pays.

En se dotant d’une politique linguistique couteuse et inefficace, la CAQ la soumet aux vicissitudes de la situation budgétaire de l’État québécois.

Les quinze ans de laisser-faire libéral auront donc été suivis par six ans d’hésitation caquiste.

Indépendamment de la question qui leur sera posée, la véritable question à laquelle les Québécois auront à répondre au prochain référendum sera, implicitement : «Préférez-vous affronter les tumultes d’une accession à l’indépendance ou renoncer à l’héritage de vos ancêtres et vous réfugier dans le confort d’une lente ‘louisianisation’ menant à l’extinction du peuple francoQuébécois ?»

Bref, c’est l’indépendance ou la mort.

Références :
Avec sa publicité sur la défense du français, le gouvernement Legault nous dit: «Débrouillez-vous», selon le Mouvement Québec français
Immigrants’ spouses ‘must speak English before entering UK’
La convergence culturelle : communion et symbiose
L’été est la saison des ‘p’titres vites’ : la CAQ manque d’argent pour franciser
L’immigration au Québec : enfin de bonnes décisions !
Manquer à ses promesses en francisation
Québec lance une nouvelle campagne publicitaire pour faire la promotion du français

Paru depuis : L’offre en francisation se réduit à Montréal, Granby et Sherbrooke (2024-10-17)


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’été est la saison des ‘p’titres vites’ : la CAQ manque d’argent pour franciser

Publié le 28 août 2024 | Temps de lecture : 5 minutes

Le volet migratoire de toute politique linguistique au Québec doit viser à maintenir l’équilibre linguistique, soit 80 % de locuteurs francophones.

Immédiatement avant la pandémie au Covid-19, seulement 55 à 60 % des néoQuébécois parlaient notre langue à leur arrivée.

La moitié des autres parlait anglais tandis que le reste possédait une connaissance insuffisante à la fois du français et de l’anglais.

À défaut de posséder tous les pouvoirs en matière d’immigration — ce que le Québec aurait en faisant son indépendance — les cours de francisation destinés aux néoQuébécois et aux immigrants temporaires représentent un des rares moyens dont dispose le Québec pour éviter l’extinction du peuple francoQuébécois.

Depuis toujours, les cours de francisation sont facultatifs et ne comportent pas de récompense en cas de réussite.

L’année qui a précédé la défaite libérale de 2018, la vérificatrice générale concluait que la francisation des immigrants était un échec.

Remis en 2017, son rapport révélait que les deux tiers des immigrants qui ne pouvaient pas parler français à leur arrivée ne se donnaient même pas la peine d’assister aux cours gratuits qu’on leur offrait. Que le tiers des inscrits abandonnaient leur formation avant la fin. Et que dans 90 % des cas, ceux qui tenaient bon jusqu’à la fin étaient toujours incapables de fonctionner en français.

Depuis 2018, la Coalition Avenir Québec (CAQ) est au pouvoir. De 2019 à 2024, les sommes allouées par la CAQ à la francisation des immigrants ont augmenté de 50 %, passant de 69 à 104 millions de dollars.

Entre l’année fiscale 2018-2019 et l’année 2023-2024, le nombre de participants a plus que doublé, passant de 30 734 à 68 844.

Malgré cela, ces sommes demeurent très insuffisantes selon le nouveau commissaire à la langue française en raison du déluge migratoire voulu par Ottawa afin de faire passer la population canadienne de 36 à 100 millions de personnes d’ici 2100.

Dans le rapport qu’il a remis plus tôt cette année, celui-ci estime que le nombre d’heures réalisées en francisation correspond à environ 5 a 6 % du nombre nécessaire pour que tous les immigrants temporaires puissent parler couramment français.

En d’autres mots, si on n’admettait plus aucun immigrant temporaire, cela prendrait seize à vingt ans pour franciser ceux qui sont actuellement sur le territoire québécois… en supposant qu’ils demeurent temporairement chez nous tout ce temps.

Ceci étant dit, où est la ‘p’tite vite’ du titre ?

C’est qu’on apprenait le 10 aout dernier (donc, en plein été) qu’en raison d’une ‘impasse budgétaire’, la CAQ force un certain nombre d’écoles à réduire ou à limiter le nombre de classes de francisation et ce, malgré l’explosion de la demande.

En d’autres mots, après avoir gaspillé en 2019 un milliard de dollars afin que l’industrie du taxi devienne compatible avec le modèle d’affaires d’Uber, après avoir abaissé l’an dernier les taux d’imposition de manière à priver l’État de recettes fiscales représentant deux-milliards de dollars par année, après avoir gaspillé l’électricité du Québec en la vendant au coutant à des mineurs de cryptomonnaies et des centres de données, voilà que la CAQ manque d’argent pour franciser nos immigrants.

Jean de la Fontaine écrivait : « La Cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue…»

Parions que bientôt la CAQ ira crier famine chez la fourmi fédérale, sa voisine, la priant de lui prêter quelques grains pour subsister…

Comme tout cela est pathétique…

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Controversy over Chinese miners in B.C. prompts review
Couillard regrette d’avoir dit le fond de sa pensée: les ouvriers doivent tous parler anglais!
Défense du français : les tergiversations de la CAQ
Face à un achalandage record, les délais chez Francisation Québec explosent
Francisation des immigrants – Québec loin de ses objectifs
Hausse « phénoménale » des demandes, mais peu d’impacts sur le français
Immigration temporaire :choisir le français
Immigration temporaire: jusqu’à 13 milliards $ pour la francisation
La baisse d’impôt promise par la CAQ ne fait pas l’unanimité
La Cigale et la Fourmi
La francisation des immigrants au Québec est un échec, selon la vérificatrice générale
Le miracle impossible de la francisation
L’ubérisation du taxi québécois : le premier grand gaspillage de la CAQ
Moins de classes de francisation malgré une forte demande

Paru depuis : L’offre en francisation se réduit à Montréal, Granby et Sherbrooke (2024-10-17)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Postes Canada : langue de service vs langue de travail

Publié le 22 août 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Lundi dernier, on apprenait l’intention de Postes Canada d’offrir davantage de services en anglais au Québec.

Cela est normal; la région montréalaise s’anglicise et conséquemment, la clientèle anglophone augmente. Postes Canada, comme toutes les entreprises qui offrent leurs services directement à la population, doit faire face à cette demande accrue.

La langue de service

La Loi 101 a pour but d’assurer qu’on puisse vivre en français au Québec, ce qui implique le droit d’un francophone d’être servi dans sa langue. Cette loi n’a jamais eu pour but d’empêcher un angloQuébécois d’être servi dans la sienne.

Parmi les locuteurs anglophones, l’État québécois peut distinguer entre les angloQuébécois ‘de souche’ et les autres.

Mais on ne doit pas s’attendre à ce qu’il soit nécessaire d’apporter son certificat de naissance pour pouvoir acheter un timbre en anglais au Québec.

Il en est autrement de la langue de travail.

La langue de travail


 
Plus de quatre-millions de Québécois sont unilingues français. Évidemment, ceux-ci peuvent baragouiner quelques mots d’anglais, mais ne peuvent pas postuler pour un poste où le bilinguisme est exigé.

Donc, toute exigence de la connaissance de l’anglais lorsque cela n’est pas nécessaire correspond à une discrimination à l’embauche exercée contre la moitié de la population québécoise.

Prenons un cas concret. Il est normal que les employés à la réception d’un hôtel montréalais soient tous bilingues. Et il est normal d’avoir une personne bilingue à la comptabilité au cas où un touriste voudrait des détails sur sa facture.

Mais il n’est pas normal d’exiger le bilinguisme à tout le personnel de son département de comptabilité au cas où il recevrait un appel en anglais : si cela arrive, on passera plutôt l’appel à la personne bilingue.

L’exigence abusive de l’anglais, c’est ce que font généralement les sociétés fédérales lors de l’embauche de leur personnel. Et c’est le cas à Postes Canada, que ce soit à l’embauche de personnes pour livrer le courrier que pour travailler à ses centres de tri.

Lorsqu’on apprend que Postes Canada viole la Loi 101 à l’embauche, il ne lui suffit pas de s’excuser; elle doit congédier la personne embauchée par erreur et la remplacer, selon le cas, par un francoQuébécois unilingue ou par un Québécois (francophone ou anglophone) bilingue.

Ce congédiement est un service qu’on rend à l’employé unilingue anglais puisque c’est la meilleurs manière de le motiver à apprendre la langue commune du Québec.

Règle générale, il faut parler la langue de Shakespeare pour s’épanouir dans les provinces anglaises du pays. De manière similaire, il n’y a pas de place pour l’unilinguisme anglais sur le marché du travail au Québec.

À preuve, la Loi 101 oblige même l’employeur anglophone à s’adresser en français à son personnel francophone. Donc, même un patron doit savoir parler français : à plus forte raison un employé.

Conclusion

La controverse au sujet de l’augmentation de l’offre de services en anglais par Postes Canada est une tempête dans un verre d’eau. Le problème est ailleurs.

Par contre, il est regrettable que nos taxes à Ottawa (qui épongent les déficits colossaux de Postes Canada) servent à angliciser le Québec, notamment par la discrimination à l’embauche exercée par les entreprises fédérales contre la moitié de la population québécoise.

C’est entre autres par ce moyen que s’exerce la colonisation anglaise du Québec.

Références :
Anglicisation de Montréal depuis quinze ans
Année 2023 – Postes Canada enregistre une perte de 748 millions avant impôt
Emplois «in English» à Postes Canada: «Une nouvelle preuve du mépris du gouvernement fédéral»
«C’est bourré d’unilingues»: pas besoin de parler français pour être facteur au Québec en 2024
Postes Canada offrira davantage de services en anglais au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La mauvaise foi du juge Galiatsatos

Publié le 28 mai 2024 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Le 15 aout 2018, soit huit jours avant de déclencher des élections générales, le gouvernement libéral de Philippe Couillard faisait accéder cinq avocats à la magistrature. L’un d’eux est Dionisios (ou Dennis) Galiatsatos.

Depuis, l’honorable Galiatsatos a acquis une renommée internationale pour avoir, dans un de ses jugements, écrit qu’adresser un doigt d’honneur était un droit constitutionnel au Canada.

De quoi s’agissait-il ?

Un jugement hors sujet

Dans cette affaire, après avoir entendu le témoignage irréfutable de l’accusé, l’avocate de la poursuite, réalisant que sa cause était perdue, invitait elle-même le juge Galiatsatos à innocenter l’accusé.

Le magistrat aurait pu rejeter la plainte séance tenante. Mais il a plutôt décidé de prendre le tout en délibéré et de s’allouer deux semaines pour écrire un jugement dans lequel il déclare, effectivement, qu’adresser un doigt d’honneur est un droit constitutionnel.

Malheureusement, cette décision est hors sujet puisque ce qu’on reprochait à l’accusé, ce n’était pas d’avoir adressé un doigt d’honneur à ses voisins, mais de les avoir menacés de mort.

Voilà pourquoi il s’agissait d’une cause criminelle.

Alors pourquoi écrire 26 pages inutilement ?

Meubler son temps

À l’époque, le juge Galiatsatos — comme tous les juges de la Cour du Québec — avaient beaucoup de temps libre.

Un an avant le jugement en question, Me Lucie Rondeau, juge en chef de la Cour du Québec, ordonnait une grève du zèle des juges sous son autorité.

Pour forcer le ministre de la Justice du Québec à nommer plus de juges bilingues, Me Rondeau était prête à provoquer artificiellement une thrombose judiciaire pour parvenir à ses fins.

Zélé, le juge Galiatsatos avait décidé de se trainer les pieds.

Une ‘injustice’ tirée par les cheveux

Depuis l’adoption de la loi 96 — qui renforce timidement la Loi 101 — un grand nombre de juges ultra-fédéralistes trépignent à l’idée d’invalider une ou plusieurs de ses dispositions. Comme on l’a déjà fait pour des pans entiers de la Loi 101, devenue l’ombre d’elle-même.

Parmi ces juges ultra-fédéralistes, on compte l’honorable Galiatsatos.

Le premier paragraphe de l’article 10 de la loi 96 se lit comme suit :

Une version française doit être jointe immédiatement et sans délai à tout jugement rendu par écrit en anglais par un tribunal judiciaire lorsqu’il met fin à une instance ou présente un intérêt pour le public.

En d’autres mots, lorsqu’un jugement est rendu en anglais au Québec, il doit être accompagné de sa traduction française. De plus, leur publication conjointe doit se faire promptement.

Concrètement, il ajoute une nouvelle tâche aux magistrats; celle de s’assurer de la traduction française d’une décision en anglais afin de publier les deux conjointement.

Traduire officiellement une décision juridique prend habituellement quelques jours.

Dans un jugement de 34 pages rendu en anglais plus tôt ce mois-ci, le juge Galiatsatos a estimé que ce retard prolongera l’anxiété des Anglophones en attente d’un jugement puisqu’ils devront attendre la traduction française avant de connaitre la décision du tribunal rédigée en anglais.

Selon la traduction de Radio-Canada, le juge écrit :

Ultimement, dans un monde réel, les accusés anglophones seront moins bien traités que les accusés francophones puisqu’ils devront attendre plus longtemps avant de connaitre leur sort.

Dans cette cause, une automobiliste anglophone était accusée d’avoir entrainé la mort d’une cycliste francophone.

Puisque le décompte pour porter un jugement en appel commence à partir de la date du jugement (le 24 mai, dans ce cas-ci), et non de la date de sa traduction (qu’on attend toujours), pourquoi la famille francophone de la cycliste décédée devrait-elle avoir moins de temps que l’accusée anglophone pour analyser le jugement et pour décider ou non de porter la cause en appel ?

À partir du 1er juin prochain, l’article 10 de la loi 96 entrera en vigueur. Dans une cause semblable à celle-ci, cet article ne corrigera-t-il pas l’injustice dont nous venons de parler puisqu’alors, les deux parties prendront connaissance du jugement en même temps ?

Quant à savoir pourquoi cette exigence ne s’applique pas aux jugements en français, c’est que si tous les jugements étaient systématiquement accompagnés de leur traduction, le Québec serait une province bilingue. Ce qui n’est pas le cas.

Pour terminer, le juge estime que c’est Ottawa qui a autorité sur le Code criminel et conséquemment, que le Québec a outrepassé ses pouvoirs en exigeant la traduction française systématique des jugements en anglais rendus dans des causes criminelles.

En réalité, c’est Ottawa qui détermine ce qui constitue un crime en vertu du Code criminel. Mais ce sont les provinces qui administrent l’appareil judiciaire et régissent son fonctionnement.

Conclusion

L’an dernier, le juge Galiatsatos se trainait les pieds dans le but de contribuer au combat corporatiste mené par la juge Rondeau. Le voilà maintenant soucieux de rendre jugement le plus rapidement possible.

S’il est vrai qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, il arrive parfois que ce soit prématuré.

Puisque l’article 10 entrera en vigueur dans quelques jours, la charge du juge Galiatsatos contre cet article de loi est tout simplement prématurée et hors sujet.

Évidemment, le juge Galiatsatos aurait pu se trainer les pieds au-delà de cette date pour rendre son jugement. Et là, évidemment, il aurait pu accuser la loi 96 de retarder la justice.

Mais il n’a pas pu résister à l’envie de faire parler de lui.

Si bien que sa décision à ce sujet est aussi futile que sa décision de reconnaitre le doigt d’honneur comme un droit fondamental au Canada.

Dans ce cas-ci, cela oblige le procureur général à porter ce jugement en appel. Ce qui pénalise l’accusée anglophone qui devra assumer de nouveaux honoraires afin que son avocat plaide pour elle devant la Cour d’appel du Québec. En plus d’avoir à attendre pour connaitre la décision définitive des tribunaux.

Le regard tourné vers son nombril, le juge Galiatsatos ne se rend pas compte qu’il nuit à la cause qu’il croit défendre.

En faisant prématurément flèche de tout bois, la mauvaise foi de ce juge contribue au préjugé selon lequel une partie des magistrats au Québec sont de petits soldats du colonialisme canadian et à ce titre, ne ratent jamais l’occasion d’essayer de saboter les efforts légitimes que nous entreprenons pour assurer la pérennité du français au Québec.

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Bilinguisme des magistrats : la capitulation du ministre Simon Jolin-Barrette
Les familles Caïn et Abel
Juge et partie
Présenter un doigt d’honneur constitue un droit fondamental, estime un juge québécois
Prosecutor who convicted Richard Henry Bain nominated as judge
Texte final de la loi 96
Un juge du Québec décrète que la loi 96 est incompatible avec le Code criminel

Paru depuis : Traduction de jugements : le juge Galiatsatos a « outrepassé » ses compétences (2025-08-13)

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