Publié le 8 janvier 2020 | Temps de lecture : 5 minutes
Introduction
Depuis aout dernier, les feux de brousse australiens ont détruit la végétation sur 84 000 km², réduit en cendres plus de 2 500 bâtiments (dont 1 300 maisons), tué une vingtaine de personnes et plus d’un demi-milliard d’animaux (dont des dizaines de milliers de koalas).
Jusqu’ici, les feux ont produit 250 millions de tonnes de gaz à effet de serre.
Le 18 décembre, l’Australie a connu la journée la plus chaude de son histoire (avec une moyenne nationale de 41,9°C). Le lendemain, dans la Plaine de Nullarbor (au sud-ouest du pays), le mercure a atteint 49,9°C.
Les deux pieds dans l’âge thermo-industriel
Depuis un demi-siècle, l’Australie a multiplié par sept sa production de charbon. Annuellement, elle est passée de 67,3 millions de tonnes en 1970, à 118,0 en 1980, à 210,4 en 1990, à 312,0 en 2000, à 434,4 en 2010 et à 492,8 en 2016.
Le pays est le quatrième producteur de charbon (derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde) et le premier exportateur mondial.
En 2018, la production d’électricité était tirée à 82,9 % des combustibles fossiles; essentiellement le charbon (60,4 %) et le gaz (20,6 %).
Selon Greenpeace, les centrales au charbon australiennes comptent parmi les plus polluantes au monde quant au dioxyde de soufre : le pays ne possède aucune législation à ce sujet.
Les vastes étendues désertiques du centre du pays se prêtent très bien à la production d’énergie solaire. Pourtant, celle-ci ne représente que 3,8 % de la production nationale d’électricité.
Le pays produit 15,6 tonnes de CO2 par habitant, soit 3,6 fois la moyenne mondiale (et 7 % de plus que chaque Américain).
Si bien que c’est le pays à la plus forte empreinte écologique par habitant. Si chaque personne dans le monde consommait comme la moyenne des Australiens, l’Humanité aurait besoin de 5,2 planètes Terre pour subvenir à ses besoins.
Selon le 2020 Climate Change Performance Index, l’Australie est le 56e pire pays au monde (sur les 61 évalués) quant à ses émissions de gaz à effet de serre, à sa consommation énergétique, à son utilisation des énergies renouvelables et à ses politiques environnementales.
Le pouvoir de News Corporation
L’Australie est aux prises avec une importante concentration de la presse.
Contrôlé par la famille Murdoch, News Corporation possède près de 70 % des quotidiens du pays.
Depuis des années, cet empire médiatique nie l’importance des changements climatiques et fait ouvertement campagne contre ceux qui tentent d’alerter l’opinion publique à ce sujet.
Dans l’édition d’aujourd’hui du plus influent quotidien du pays, The Australian, les nouvelles au sujet des feux de brousse du pays occupent une place insignifiante.
Résultat de cette manipulation de l’opinion publique, le pays est dominé depuis des décennies par des gouvernements climatosceptiques voués à la promotion des intérêts des producteurs de combustibles fossiles.
C’est ainsi que depuis 1996, l’Australie tente de miner les efforts internationaux en vue de limiter la production de gaz à effet de serre.
Pourtant.
Entre 2000 et 2013, 22 % des forêts intactes de ce pays ont été détruites. Un tiers des espèces d’insectes recensées en Australie est en risque d’extinction.
Depuis 2014, le pays a connu trois gouvernements dirigés par le Parti libéral d’Australie.
Durant son mandat d’un peu moins de deux ans (de 2013 à 2015), Tony Abbott supprimait le ministère des Sciences, l’Autorité du changement climatique, la Commission du climat et la taxe carbone (instaurée un an plus tôt).
Son gouvernement a approuvé en 2014 le rejet — dans les eaux de la Grande Barrière de corail — des déchets de dragage provenant des travaux d’extension d’un port d’exportation de charbon. Or la Grande Barrière avait déjà perdu plus de la moitié de ses coraux entre 1987 et 2014.
De 2015 à 2018, son successeur (Malcom Turnbull) a tenté en vain de faire en sorte que l’Australie s’engage à réduire des émissions polluantes. Mais il a dû y renoncer en raison de la fronde d’une dizaine de ses députés.
Depuis aout 2018, il a été remplacé par Scott Morrison, un climatoseptique notoire. Celui-ci a répété ces dernières semaines qu’il en faisait déjà assez contre le réchauffement climatique et que sa politique environnementale ne pouvait pas être tenue responsable des incendies.
Conclusion
Le cas de l’Australie montre comment la concentration de la presse aux mains de quelques uns peut conduire tout un peuple à l’aveuglement collectif.
Publié le 24 décembre 2019 | Temps de lecture : 1 minute
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Chacun d’entre nous choisit sa manière de favoriser l’environnement.
Depuis plus d’une décennie, j’enveloppe mes cadeaux dans du papier journal. Mais pas n’importe lequel; mes cadeaux sont trop précieux pour être emballés avec autre chose qu’avec des pages du Devoir.
Ce qui a semblé longtemps être une extravagance dictée par l’avarice a soudainement fait sensation l’an dernier auprès de mes jeunes nièces, préoccupées par l’environnement.
Par crainte d’être copié, j’ai décidé cette année d’ajouter une corde en guise de ruban décoratif.
On en trouve facilement chez n’importe quel quincailler. Celles en coton sont jolies, mais tellement bien faites qu’on les croirait en plastique.
J’ai donc opté pour une corde de chanvre ou de jute, d’aspect beaucoup plus rustique (qu’on doit couper avec des pinces tellement elle est résistante).
Avouez que ç’a de la classe…
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif Lumix Leica 42,5mm F/1,2 — 1/40 sec. — F/1,2 — ISO 6400 — 42,5 mm
Publié le 22 novembre 2019 | Temps de lecture : 5 minutes
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En Chine, la Fête des célibataires, le 11 novembre de chaque année, est la plus importante journée consacrée aux soldes. C’est l’équivalent du vendredi fou ou du Black Monday aux États-Unis ou des soldes d’Après-Noël chez nous.
Cette année, il a fallu 68 secondes au site internet d’Alibaba (le géant chinois de la distribution au détail) pour générer des ventes équivalentes à un milliard de dollars américains.
C’est 20 % plus vite que l’an dernier, où il avait fallu ‘patienter’ 85 longues secondes pour arriver au même résultat.
En dépit de cela, les ventes d’Alibaba souffrent d’un important ralentissement de croissance puisqu’elles avaient cru de 39 % en 2018, mais n’ont augmenté que de 27 % cette année.
De toutes les provinces canadiennes, le Québec a le plus haut niveau de dépenses en recherche et développement; 2,33 % de son PIB, comparativement à 1,7 % pour l’ensemble du pays.
Parmi les pays de l’OCDE, le Québec occupe le 12e rang en R&D.
Transparency International est un organisme indépendant établi à Berlin. Il dresse périodiquement une liste des pays dont les gouvernements (locaux et nationaux) sont les moins corrompus.
En 2018, le Canada occupait le 9e rang, précédé par les pays suivants : Danemark, Nouvelle-Zélande, Finlande, Singapour, Suède, Suisse, Norvège et Pays-Bas.
Les États-Unis occupent le 20e rang.
Dans les cent premières positions, on trouve les pays francophones suivants : la Belgique (17e rang), la France (21e), le Maroc et la Tunisie (tous deux au 73e rang).
En 2018, Amazon doublé ses profits; ils sont passés de 5,6 milliards$ en 2017 à 11,2 milliards$ l’an dernier.
Toutefois, la compagnie n’a pas payé un centime d’impôt au gouvernement américain.
Quant à lui, Netflix a dégagé des profits de 845 millions$ sans payer d’impôt lui non plus.
États-Unis, comme au Canada, l’impôt est basé sur les profits et non sur les revenus. Il suffit donc de délocaliser les profits pour ne rien payer d’impôt.
Le 16 juin 2017, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité la Loi concernant la conservation des milieux humides.
À son article 46.0.12, la loi donnait au gouvernement le pouvoir de déterminer, par règlement, les pénalités à imposer aux responsables de la destruction des milieux humides du Québec, soit les étangs, les marais, les marécages, les tourbières, les plaines inondables, les ruisseaux ou les rivières.
Cette protection est très importante, entre autres, pour les peuples autochtones qui y pêchent.
Rédigé par l’ancien gouvernement libéral et entré en vigueur moins de deux semaines avant la dernière élection provinciale, le règlement à ce sujet est complètement passé inaperçu.
Il prévoit l’impunité pour tous les contrevenants sur la presque totalité du territoire québécois au nord du 49e parallèle. C’est 110 104 km², soit la majorité de toute la superficie des milieux humides et hydriques du Québec.
Ce règlement n’a pas été remis en question par le gouvernement caquiste.
En Arabie Saoudite, l’eau utilisée ne provient que de deux sources : une moitié est issue d’un processus de dessalement de l’eau de mer et l’autre moitié est pompée des nappes phréatiques.
Les avis diffèrent considérablement quant au temps restant avant que les réserves aquifères s’épuisent; entre 13 et 150 ans. Il y a une décennie, l’ONU les estimait suffisantes pour moins de 25 ans.
Ce qui est certain, c’est que la consommation quotidienne d’eau potable est de 263 litres par personne. C’est le double de la moyenne mondiale.
L’agriculture n’est pas à blâmer puisque seulement 0,6 % du territoire est cultivé.
Dans l’ensemble du Moyen-Orient (au sens français du terme), le dessalement de l’eau de mer produit 3 % de l’eau disponible, mais nécessite 5 % de la consommation énergétique des pays concernés.
Publié le 16 septembre 2019 | Temps de lecture : 4 minutes
Si Lime avait voulu rire de l’administration de la mairesse Valérie Plante, cette compagnie n’aurait pas agi autrement.
En annonçant le projet-pilote de mobilité individuelle passive de Lime, la mairesse déclarait fièrement : « Nous avons adopté la règlementation la plus sévère au Monde. »
À voir les vélos laissés n’importe où, les trottineux qui empruntent des voies de circulation qui leur sont interdites et l’obligation du port du casque respecté par presque personne, on réalise que Mme Plante voulait parler de la règlementation la plus surfaite au monde, et non la plus sévère.
Plus tôt ce mois-ci, pressé par les journalistes de dévoiler le nombre de contraventions émises, le responsable de ce dossier à Projet Montréal. M. Éric-Allen Caldwell déclarait : « C’est une information que nous ne rendons pas publique.»
En d’autres mots; nous avons honte de dire qu’on n’en a donné aucune.
Depuis, il semble que les experts en relations publiques se sont affairés à peaufiner le message de la ville.
C’est ainsi que le 13 septembre, le responsable du dossier s’est ravisé et reconnaissait qu’aucun constat d’infraction n’a été remis. Pourquoi ? Parce que, selon M. Caldwell, l’entreprise déplaçait les véhicules en infraction à l’intérieur du délai prescrit de deux heures.
Ah oui ? Si le porte-parole de l’administration Plante s’était donné la peine d’installer l’application de Lime sur son téléphone portable et y avait jeté un coup d’œil de temps en temps, il auraient vu ces trottinettes stationnées pendant de très longues périodes (toute la soirée ou toute la nuit) dans des arrondissements où elles ne peuvent que circuler parce qu’on y trouve aucune aire de stationnement.
En effet, le ramassage des trottinettes se fait aux aires de stationnement et ne concerne pas les trottinettes en mouvement à l’heure où les ‘juicers’ passent les ramasser. Donc Lime en oublie, forcément.
De plus, M. Caldwell se fait menaçant.
À compter du 21 octobre 2019, Lime recevra une amende de 100 $ si un inspecteur de la Ville ou un policier constate la présence d’une trottinette stationnée hors des zones désignées sur la chaussée.
Jugeant les infractions trop nombreuses, M. Caldwell déclare : « On resserre la vis et, maintenant, on remettra une contravention à vue lorsqu’on verra une trottinette mal stationnée.»
Dans la bouche du responsable, que signifie maintenant ? Dans mon dictionnaire, cela signifie au moment présent.
Dans la bouche de M. Caldwell, maintenant signifie dans un mois. En d’autres mots, l’administration Plante donne un mois d’impunité supplémentaire à Lime pour faire — disons-le franchement — n’importe quoi.
Théoriquement, le permis de l’opérateur se termine le 15 novembre 2019. Sans résilier son permis, Lime peut toutefois cesser ses opérations pour l’hiver quand la compagnie le juge approprié.
Voudra-t-elle attendre jusqu’aux premières neiges, alors que ses trottinettes tombées au sol seront ensevelies et écrasées involontairement par des automobilistes ?
C’est douteux.
Donc, l’opérateur aura intérêt à filer à l’anglaise au plus tard le 21 octobre, un mois plus tôt que prévu.
Si tel est le cas, l’administration Plante sera, une fois de plus, le dindon de la farce.
Publié le 29 août 2019 | Temps de lecture : 5 minutes
Avant propos : la version originale de ce texte incluait un court documentaire vidéo que j’ai retiré le lendemain parce qu’il manquait de rigueur.
Importance de l’industrie textile
En 2014, la valeur des exportations mondiales de textile a été de 314 milliards$US.
En milliards de dollars américains, les cinq principaux pays exportateurs ont été :
• la Chine (124),
• l’Union européenne (25,5),
• l’Inde (20),
• les États-Unis (15,5) et
• la Turquie (14,4).
De 1994 à 2014, en ne considérant que les fibres textiles — ce qui exclut le cuir et la fourrure — la mode des tissus innovants, voire ‘intelligents’ a fait passer l’importance des fibres synthétiques de 51 % à 71 % de toutes les fibres produites.
Au cours de cette période, l’importance du coton déclinait de 45 % à 28 %.
Loin derrière, la production de laine passait de 4% à 1%.
Chaque année, on produit cent-millions d’articles de mode (vêtements et d’accessoires) à travers le monde, soit le double qu’il y a quinze ans.
Afin d’éviter l’apparition d’un marché gris, la maison H&M brule 60 000 tonnes d’invendus par année.
Empreinte environnementale
En raison de la croissance des ventes, l’industrie de la mode est devenue une des plus polluantes. Sa production de gaz à effet de serre est moindre que celle de l’ensemble des moyens de transport, mais dépasse spécifiquement l’impact des transports maritime et aérien réunis.
La production d’un kilo de coton exige l’utilisation de 2 700 à 5 000 litres d’eau. Au premier abord, cela parait beaucoup. Toutefois, c’est autant que pour produire un kilo de légumineuses (4 055 litres) ou de poulet (4 325 litres).
Là où le coton se distingue, c’est quant à l’utilisation des pesticides et des engrais; de toutes les productions végétales, la culture cotonnière est la plus gourmande.
La mondialisation
De plus, entre la plante et le vêtement, le coton voyage beaucoup.
Entre sa production (en Chine, principalement), son tissage (en Chine ou en Inde), sa coloration très polluante quelque part au Tiers-Monde, sa confection (au Bangladesh, au Pakistan ou au Vietnam) et son acheminement sur les marchés internationaux, le coton aura parcouru des dizaines de milliers de kilomètres.
Cette mondialisation repose sur le bas cout des hydrocarbures.
En plus, dans le cas des fibres synthétiques, celles-ci sont des produits de l’industrie pétrochimique.
Si le prix des hydrocarbures augmentait de manière dramatique, les distances parcourues diminueraient tout autant, le prix des vêtements augmenterait et les consommateurs les choisiraient judicieusement et prolongeraient leur durée de vie.
Pour maintenir bas le prix du pétrole — essentiel à cette mondialisation — nos pays doivent provoquer la guerre dans les pays producteurs d’hydrocarbures afin de les motiver à maximiser leur production pour soutenir l’effort de guerre.
Le cout humain et environnemental des conflits armés nécessaires à la mondialisation n’est jamais comptabilisé. C’est un tabou. Aucun organisme environnemental n’en tient compte.
Il est anormal qu’un litre d’essence provenant de Moyen-Orient coûte à peu près le même prix qu’un litre québécois d’eau embouteillée. Lorsque le prix de l’essence sera devenu exorbitant, on produira et consommera localement.
Ce qui réduira d’autant l’empreinte environnementale de l’industrie textile. On ne se mettra pas à produire du coton au Québec ou en France, mais on évitera de le transporter aux quatre coins du monde entre la production de la plante et la confection du vêtement.
Le recyclage insuffisant
En Europe, 80 % des vêtements en fin de vie sont jetés et exportés vers les sites d’enfouissement ou d’incinération dans les pays du Tiers-Monde. Ce qui augmente encore leur empreinte environnementale.
Entre 15,6 % et 20 % connaissent une deuxième vie. Cette seconde vie prend plusieurs aspects :
• la vente dans des boutiques de vêtements d’occasion,
• le découpage pour la fabrication de chiffon,
• la récupération des fibres pour tisser des textiles neufs,
• l’effilochage des fibres à des fins de rembourrage ou d’isolation thermique,
• la réutilisation des fibres en papeterie ou en cartonnage, et
• la combustion à des fins de chauffage dans des incinérateurs.
Quelques conseils
Afin de prolonger la durée de vie des vêtements, il est suggéré :
• de ne pas les laver trop souvent,
• d’éviter les cycles à consommation excessive d’eau,
• de laver à l’eau froide,
• d’éviter d’ajouter des quantités excessives d’eau de Javel (ce qui abime les fibres) ou de savon,
• d’éviter si possible le nettoyage à sec,
• de privilégier le séchage au vent (puisque les sécheuses électriques représentent environ 15 % de la dépense énergétique d’un ménage, exclusion faite du chauffage) et
• de choisir des assouplisseurs de tissus écologiques,
Il est également suggéré de réparer ses vêtements ou, à défaut, de les amener chez une couturière même si, bien souvent, les retouches finissent par couter aussi cher que l’achat d’un vêtement neuf. Au moins, cela fait vivre des gens de notre quartier.
Publié le 16 août 2019 | Temps de lecture : 11 minutes
Le plaisir de rouler sans casque protecteur
Trottinettes Lime
Détail d’une trottinette
Tambours et trompettes
La mairesse de Montréal, Mme Valérie Plante, annonçait plus tôt cette semaine l’arrivée des 430 premières trottinettes électriques de marque Lime.
Selon la publicité tapageuse qui a précédé leur commercialisation, ces véhicules seraient les prototypes d’une micromobilité qui devrait améliorer la circulation, générer des milliards de dollars à travers le monde et paver la voie aux villes du futur.
Le ‘buzz’ médiatique
De nos jours, il n’y a pas de publicité plus économique que de créer un ‘buzz’ sur les médias sociaux.
Avant d’aborder ce ‘buzz’, précisons qu’une recherche à l’ordinateur basée sur les mots ‘danger des trottinettes électriques’ génère quatre fois moins de résultats avec Google (propriétaire de Lime) qu’avec Yahoo (qui n’est pas impliqué dans le commerce des trottinettes électriques).
Depuis longtemps, les compagnies américaines ont compris que contrôler l’information, c’est contrôler la pensée.
• La micromobilité
La micromobilité est née avec l’apparition des premiers êtres unicellulaires capables de se déplacer dans les océans, il y a des millions d’années.
• Améliorer la circulation
Tout comme l’automobile, la trottinette électrique est un mode de mobilité passif, c’est-à-dire sans effort physique. Toutefois, selon les experts, ce sont les piétons et non les automobilistes qui constituent principalement le marché cible des trottinettes électriques.
Dans les villes qui leur permettent de circuler dans les rues, elles s’ajoutent donc aux autos qui y circulent et aggravent la circulation et non le contraire. Ce sera le cas à Montréal.
À Paris, ce sont vingt-mille de ces engins qui y ont créé l’anarchie, causant un mort et de nombreux blessés. En colère, le maire du treizième arrondissement a fait envoyer à la fourrière toutes les trottinettes qui trainaient sur les trottoirs de son quartier.
À Montréal, les autorités municipales comptent limiter le déplacement des trottinettes aux pistes cyclables et aux rues où la vitesse maximale est de 50 km à l’heure, soit une bonne partie des voies de circulation, où elles circuleront à une vitesse maximale de 20 km/h.
La ville espère que les trottineux termineront leur course à l’une des aires de stationnement et feront le reste à pied jusqu’à leur destination finale.
Puisque tous ces engins sont équipés d’un géolocalisateur, il aurait été très facile de faire en sorte que les trottinettes refusent de s’aventurer là où elles sont interdites (puisqu’on peut les inactiver à distance).
Mais une telle exigence n’est pas venue à l’esprit des responsables municipaux.
Ces derniers se fient au le civisme des trottineux, une chose qui n’a pas été observée dans les villes où ces engins ont été permis, mais qui existe peut-être dans une lointaine galaxie.
Il aurait été plus sage d’obliger Lime à rendre impossibles les comportements fautifs. Pour une ville comme Montréal, qui aspire à devenir un centre mondial de l’intelligence artificielle, ce manque d’imagination fait dur.
• La richesse, quelle richesse ?
Exemptés d’immatriculation, les trottinettes génèreront des milliards de dollars, nous dit-on, sans préciser pour qui.
Des règlements municipaux inapplicables
Non bridés, certains modèles de trottinettes électriques peuvent atteindre 85 km/h.
La limite de 20 km/h, imposée par le ville de Montréal, possède l’avantage de réduire considérablement le risque d’accidents.
Le règlement municipal exige que chaque véhicule porte un numéro d’identification unique qui soit visible, sans préciser à quelle distance.
Chaque trottinette Lime porte donc un minuscule code QR qui lui est propre, qu’on voit de très près, et qui est situé près de la poignée droite du guidon (voir photo plus bas).
En conséquence, il est impossible de connaître l’identité des trottineux qui s’enfuient après avoir infligé des dommages ou des blessures.
Le règlement municipal a beau exiger que l’opérateur détienne une police d’assurance, Lime ne pourra jamais juger du sérieux d’une plainte logée contre elle puisque le plaignant ne disposera jamais d’informations factuelles (un numéro d’immatriculation, par exemple) qui permettrait à l’opérateur de faire enquête.
On peut donc l’attendre à un refus systématique de l’opérateur d’admettre sa responsabilité afin de décourager les plaintes.
D’autre part, à Lisbonne, pour chaque appareil laissé sur le trottoir, l’opérateur (c’est-à-dire la compagnie) se verra imposer une amende de 60 à 300 euros.
Mais comment prouver la culpabilité de Lime ?
Dans le cas d’une voiture mal garée, la faute incombe toujours à celui qui l’a stationnée. Après avoir bloqué les roues à l’aide du levier de vitesses (mis à ‘Park’), il est très difficile de déplacer une voiture.
Dans le cas d’une trottinette, on peut la soulever et la déplacer très facilement.
À Marseille, des malfaiteurs se sont amusés à jeter des trottinettes électriques à la mer.
À Montréal, on peut imaginer que des activistes antiembourgeoisement ou anticapitalistes puissent être tentés de s’attaquer à ces joujoux pour jeunes bourgeois branchés en les jetant n’importe où. Comment la ville prouvera-t-elle la culpabilité de la compagnie ou de ses clients ?
De plus, la ville exige que les trottinettes soient laissées dans des aires de stationnement prévues à cet effet, au nombre maximal de quatre trottinettes par emplacement.
Que fera le policier lorsqu’il voit plus de quatre trottinettes stationnées à un même endroit ?
D’après ce que j’ai compris, la contravention sera adressée à Lime qui, à son tour, se chargera de punir l’utilisateur. C’est simple.
Imaginez maintenant que vous êtes policier alors que le marché montréalais aura cessé d’être un monopole; vous êtes en présence de cinq trottinettes provenant de trois opérateurs différents. Laquelle de ces trottinettes est excédentaire ? En d’autres mots, à qui envoyez-vous la contravention ?
Euh…
Pour ce qui est de l’obligation de stationner les trottinettes en position debout, perpendiculairement au trottoir, comment savoir si elles ne sont pas tombées comme des dominos à cause d’un gros coup de vent ou d’un enfant espiègle ? La ville doit punir qui ?
Euh…
Tant et aussi longtemps que la ville n’obligera pas l’opérateur à louer chaque trottinette accompagnée d’un casque, à peu près personne ne respectera la règlementation de la ville à ce sujet.
Bref, tout ce qui sera respecté, c’est la limite maximale de vitesse parce que les utilisateurs n’ont pas le choix.
Le filtre Ferrandez
Appliqué aux décisions municipales, le filtre Ferrandez consiste à ne permettre une nouveauté que si elle est meilleure pour l’environnement que ce qu’elle remplace.
À la place de l’automobile, la trottinette électrique est évidemment meilleure pour l’environnement. Malheureusement, le public cible des trottinettes électriques, ce sont les piétons et les cyclistes.
Or la différence fondamentale entre ces derniers et la trottinette, c’est la pile électrique.
En Europe, un constructeur automobile qui souhaite commercialiser une voiture électrique doit s’assurer qu’il existe une filière de collecte et de recyclage de ses piles sur le territoire de commercialisation.
Encore là, imposer cette exigence aux trottinettes électriques n’est pas venue à l’esprit des responsables municipaux.
Quelle est la durée de vie d’une trottinette électrique ? Que fera Lime de ses vieilles trottinettes en fin de vie ?
Pour ce qui est de la durée de vie d’une trottinette, il y a très peu de données disponibles pour l’instant; le Boston Consulting Group estime la durabilité des trottinettes électriques à environ trois mois.
Si les trottinettes électriques sont à ce point éphémères, c’est en raison de la piètre qualité de leurs matériaux qui les rend sujettes au vandalisme et aux bris lors d’un accident ou à la suite d’impacts répétés contre une chaussée en mauvais état.
Ce sont des produits de consommation de masse qui ne sont pas faits pour résister à un usage intensif; on les utilise quelques centaines de fois et on les jette. Par exemple, tout ce qui est en vert, c’est du plastique.
L’utiliser/jeter après usage
Trottinette inopérante après quatre jours d’utilisation
Imaginez. On creuse le sol pour en extraire de la bauxite. On l’exporte à l’autre bout du monde. On en fait de l’aluminium par électrolyse. On fond les lingots d’aluminium pour mouler le squelette des trottinettes. On y greffe un moteur et une pile.
Toute cette dépense d’efforts et d’énergie pourquoi ? Pour créer de la camelote qu’on jettera quelques semaines plus tard. Et on recommence. Et on continue jusqu’à ce que la mode passe.
Ces trottinettes sont l’exemple parfait de cette consommation de masse polluante et ce gaspillage des ressources motivé par la recherche du bonheur. Comme si on pouvait acheter le bonheur en se procurant des biens matériels.
Les piles
Pour ce qui est des piles en fin de vie, les dirigeants de la ville n’ont imposé aucune exigence. Tout est basé sur l’autodiscipline de la compagnie. Comme à Lac-Mégantic, où le gouvernement fédéral se fiait niaiseusement à l’autodiscipline du transporteur ferroviaire.
Les dirigeants de Lime sont des étrangers qui ne sont redevables qu’à leurs actionnaires. La protection des nappes phréatiques du Québec est le moindre de leurs soucis.
C’est à nos dirigeants politiques qu’incombe la responsabilité de protéger le territoire national.
Lorsque les vieilles trottinettes Lime seront devenues des citrons, il est plus économique de les envoyer au rebut. Laissées à l’abandon, ces piles libèreront leur contenu toxique qui migrera inévitablement dans le sol.
Lorsque cela arrivera, nos dirigeants municipaux feront semblant d’être surpris ou blâmeront leurs prédécesseurs.
Ce que ces dirigeants doivent faire, ce n’est pas de prévoir des amendes puisqu’il suffira à Google de mettre la clé dans la porte de sa succursale Lime pour éviter de les payer. En effet, Lime est une entité juridique indépendante de Google même si cette dernière en est propriétaire.
Nos dirigeants doivent exiger trois choses :
• la traçabilité des piles à trottinettes,
• l’obligation de créer une filière de recyclage à leur sujet, et
• l’imposition d’une consigne afin de motiver Lime à s’acquitter de ses responsabilités environnementales.
Conclusion
Ici comme ailleurs, la règlementation montréalaise des trottinettes électriques est teintée d’amateurisme et de précipitation.
Cédant au ‘buzz’ médiatique créé par le grand capital international, la ville a accouché d’une règlementation essentiellement inapplicable et dépourvue de la moindre considération environnementale.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/8000 sec. — F/1,2 — ISO 100 — 25 mm
2e photo : 1/1250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
3e photo : 1/800 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
4e photo : 1/320 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
Publié le 13 août 2019 | Temps de lecture : 6 minutes
Introduction
En février 2019, l’Institut national de Santé publique du Québec (INSPQ) publiait un rapport au sujet de la présence de plomb dans l’eau potable des écoles et garderies du Québec.
Ce rapport a été rendu public le mois dernier.
Puisque la nouvelle année scolaire débutera dans quelques semaines, que doit-on en penser ?
Résultat des études
Il n’existe pas de seuil en deçà duquel le plomb est inoffensif; à n’importe quelle dose, il est neurotoxique. Évidemment, il l’est moins à dose faible.
Depuis l’interdiction de l’essence au plomb, de la peinture au plomb et des canalisations en plomb, les taux de plomb dans le sang des Canadiens ont diminué de 70 % entre 1978 et 2013.
Chez les enfants, les taux moyens de plomb dans le sang sont de 0,67 µg par décilitre au Canada et 1,0 µg/dl au Québec. Cette différence résulte de l’exposition plus grande au Québec à l’ensemble des sources possibles.
Puisque ce contaminant est omniprésent dans notre environnement, les organismes sanitaires ont adopté arbitrairement des taux maximums à ne pas dépasser dans l’eau du robinet.
Au Canada, ce seuil était autrefois de 25 µg/l, réduit à 10 µg/l en 2013 et réduit de nouveau à 5 µg/l en mars 2019 (soit après la rédaction du rapport de l’INSPQ).
Cette norme est trompeuse puisque les taux sont mesurés après avoir fait couler l’eau pendant cinq minutes, ce qu’à peu près personne ne fait dans la vraie vie.
De 2013 à 2016, on a fait des prélèvements dans 436 écoles et garderies du Québec. Le dépassement de l’ancienne norme de 10 µg/l a été observé dans 3 % des établissements et dans 8,5 % des cas lorsqu’on applique la nouvelle norme plus sévère de 5 µg/l.
Le pire cas (350 µg/l) avait été observé dans une garderie. Le rapport ne précise pas s’il s’agit d’une garderie publique ou privée. On a aussi mesuré 174 µg/l dans le cas d’une école.
Qu’arrive-t-il si on mesure le plomb sans laisser couler l’eau pendant 5 minutes ?
À Québec, en 2015-2016, des prélèvements effectués dans 29 écoles ont révélé une médiane très faible dans l’eau de premier jet (moins de 2 µg/l). Toutefois, dans un cas, on a mesuré une concentration de 559 µg/l.
À Montréal, en 2017, une étude effectuée auprès de 51 écoles a mesuré une médiane de 4,5 µg/l dans l’eau de premier jet et un dépassement de la teneur de plomb de 10 µg/l dans 15,7 % des cas. Le maximum mesuré fut de 20 µg/l.
Ailleurs au pays, les taux médians sont habituellement plus faibles qu’au Québec, mais les valeurs excessives sont parfois stratosphériques (par exemple, 13 200 µg/l).
Contribution relative du plomb scolaire
Il existe de nombreuses sources de plomb dans notre environnement.
On en trouve dans l’eau potable domestique. Il y en a dans la poussière de peinture au plomb libérée lorsqu’on détruit une maison ou qu’on décape un vieux meuble.
La littérature scientifique démontre que chez les enfants âgés entre 6 mois et 7 ans, les sols et les poussières constituent la principale source d’exposition au plomb, et non l’eau potable (sauf dans le cas des teneurs très élevées).
On sait avec certitude qu’il existe une corrélation inverse entre les taux sanguins de plomb et le quotient intellectuel. On sait que le plomb dans les breuvages et la nourriture fait augmenter les taux sanguins. La grande inconnue concerne l’importance relative de l’apport alimentaire parmi toutes les sources possibles.
En somme, il faut réduire la teneur du plomb dans l’eau potable. Mais ce n’est pas parce que l’eau potable d’une école dépasse la norme fédérale actuelle (5 µg/l) qu’il faut condamner ses robinets.
Voilà pourquoi l’INSPQ estime que la réduction du plomb dans l’eau potable des écoles doit être poursuivie sans qu’il soit nécessaire d’adopter des mesures exceptionnelles et urgentes.
Plus de transparence S.V.P.
L’INSPQ a choisi de taire le nom des établissements dans lesquels des concentrations excessives de plomb ont été observées afin de ne pas provoquer de panique ou des comportements ‘irrationnels’ chez les parents concernés.
Est-ce irrationnel de vouloir éviter que son enfant boive de l’eau qui dépasse de 70 fois la teneur maximale recommandée ?
Pour un décideur public, cacher la vérité est une solution de facilité qui trahit un mépris du peuple.
Une réaction parentale irrationnelle serait, par exemple, de changer son enfant d’école ou de le retirer du système public afin de l’envoyer au privé ou de faire son éducation à domicile.
Dans les faits, il est facile de faire comprendre à ce parent qu’il suffit de donner à son enfant de l’eau embouteillée ou traitée par un système capteur de métaux lourds.
De plus, la révélation des noms des écoles et garderies fautives oblige ces institutions à agir. Une pression qu’elles n’ont pas lorsqu’on cultive le secret.
Selon la professeure Michèle Prévost de l’école Polytechnique de Montréal, dans 95% des cas, lorsqu’il y a trop de plomb dans l’eau potable, le problème se situe dans les 50 derniers centimètres de la robinetterie. Donc il n’est pas nécessaire de changer toute la tuyauterie de l’école.
De plus, on peut très bien changer un nombre limité de robinets par étage et indiquer clairement que seuls ceux-ci peuvent servir d’abreuvoirs.
On peut donc remettre à plus tard l’intention de changer les robinets qui ne servent qu’à se laver les mains ou à prélever l’eau des employés responsables de l’entretien.
Publié le 9 août 2019 | Temps de lecture : 5 minutes
BMW i8 hybride
Un demi-siècle de mise au rebut
On peut recycler le papier, le verre, et la majorité des plastiques. Voilà pourquoi il est possible d’acheter du papier recyclé et des produits de consommation vendus dans des contenants de verre ou de plastique recyclé.
Qu’en est-il des piles au lithium ?
Depuis leur mise en marché en 1970, il s’est vendu des dizaines de milliards de piles au lithium.
Un demi-siècle plus tard, est-il possible d’en acheter qui soient non seulement rechargeables, mais également recyclées ? Non. Pourquoi pas ?
Il n’existe pas de barrière technologique qui empêche ces piles d’être recyclées. Malgré cela, seulement 10 % des piles au lithium mises au rebut le sont, les 90 % restantes sont incinérées ou enfouies avec les déchets domestiques.
Lors d’essais en laboratoire, on peut extraire 95 % du cobalt, du nickel et du cuivre, et s’en servir pour fabriquer des piles neuves.
Si on exclut les piles des voitures électriques — trop récentes pour avoir donné naissance à une industrie du recyclage — pourquoi recycle-t-on si peu les milliards de piles qui alimentent nos petits appareils électriques autonomes depuis 50 ans ?
C’est que leur composition est en constante évolution.
La course au progrès
Dans les laboratoires de recherche d’un fabricant de piles au lithium, si on découvre que l’ajout d’une partie par million de molybdène augmente la durée des piles, on ajoutera du molybdène à la première occasion.
Quelque temps plus tard, si on découvre qu’un peu plus de cadmium ou de manganèse augmente encore plus la durée, on en augmentera leur teneur. Et ainsi de suite.
Prendre un lot de piles mortes, en extraire le contenu et purifier parfaitement chacun de ses ingrédients chimiques, cela n’est rentable que lorsqu’il s’agit d’extraire des métaux précieux qui seront utilisés pour fabriquer des appareils électroniques dispendieux.
Mais tout séparer pour ensuite faire l’inverse, c’est-à-dire tout mélanger de nouveau, cela n’est pas rentable quand il s’agit de fabriquer des piles neuves bon marché.
Ce qui pourrait être rentable, c’est d’homogénéiser le contenu d’une grande quantité de piles, d’en faire l’analyse et d’ajouter les ingrédients qui se trouvent en quantité insuffisante.
Malheureusement, cela n’est simple qu’à la condition que tout ce qui distingue les vieilles recettes des nouvelles, ce soient des ajouts. Qu’arrive-t-il lorsque le fabricant s’est rendu compte qu’un ajout était une erreur, corrigée depuis ?
Retirer un ingrédient en trop, cela rend toute l’opération non rentable.
Voilà pourquoi personne ne vend des piles recyclées.
Les piles de voitures électriques
En Europe, un constructeur automobile qui souhaite commercialiser un véhicule électrique doit s’assurer qu’il existe une filière de collecte et de recyclage de ses piles sur le territoire de commercialisation.
En France, la Société nouvelle d’affinage des métaux (SNAM) assure la collecte, le recyclage et la traçabilité des piles au lithium en fin de vie que les fabricants lui feront parvenir.
En Amérique du Nord, il n’existe aucune exigence quant au recyclage des piles des voitures électriques.
La désinformation des médias québécois
Au Québec, le danger des piles au lithium est un sujet tabou.
Récemment, une Hyundai Kona EV non branchée a explosé dans le garage d’une résidence de l’Ile-Bizard, dans l’ouest de Montréal.
Les articles publiés par Radio-Canada à ce sujet se terminent par la phrase : « Environ 6 000 voitures à essence prennent feu en moyenne chaque année au Canada.»
Cela suggère que l’explosion d’une voiture est une chose normale.
En réalité, les voitures à essence peuvent exploser à la suite d’une collision, lorsqu’on y met le feu, ou lorsqu’une bombe est placée à bord. Autrement, cela n’arrive jamais.
Mettez mille voitures à essence au gros soleil dans n’importe quel stationnement du Québec et aucune d’entre elles n’explosera spontanément.
Cette infantilisation fait en sorte que toute critique à l’égard des voitures électriques est perçue comme une attitude réactionnaire face au progrès.
Autre conséquence : aucun parti politique du Québec n’a l’intention d’obliger le recyclage des piles des voitures électriques et personne n’a pensé à imposer une consigne pour motiver les propriétaires à ramener aux concessionnaires les véhicules électriques en fin de vie.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm Postscriptum du 25 octobre 2023 : À Montréal, le nombre de feux causé par les batteries lithium-ion utilisés dans les vélos, les trottinettes ou encore les quadriporteurs, est passé de 7 en 2020 à 21 en 2022.
Publié le 9 juillet 2019 | Temps de lecture : 4 minutes
Vitamine B12 injectable
De manière générale, ni les plantes ni les animaux ne peuvent synthétiser de vitamine B12.
À part quelques exceptions, seuls des organismes unicellulaires et des organismes pluricellulaires primitifs possèdent les enzymes nécessaires à sa biosynthèse.
Les ruminants obtiennent la vitamine B12 dont ils ont besoin par fermentation prégastrique, soit au début de leur tube digestif.
Chez les herbivores autres que ruminants, la flore bactérienne de l’adulte suffit à leur procurer suffisamment de vitamine B12. Mais pas chez leurs petits.
Chez ces derniers, la vitamine B12 est fabriquée dans les derniers segments de l’intestin, trop tard pour être absorbée. Ils se reprennent en mangeant parfois leurs propres selles.
Chez les primates herbivores, l’apport alimentaire est complété par la consommation d’insectes (adultes ou à l’état de larves).
Chez les carnivores, c’est simple; ils obtiennent leur B12 en mangeant des herbivores.
Mais qu’arrive-t-il des personnes qui ne mangent ni viande ni poisson ?
Chez les humains, les besoins quotidiens en vitamine B12 sont de l’ordre de 2,5 à 6 µg.
Il y a plusieurs type de régimes végétariens. L’un d’eux est le régime ovo-lacto-végétarien.
Selon la grosseur, un œuf contient de 0,9 à 1,4 µg de B12, dont seulement 4% à 10% est absorbable. Ce qui en fait une source très pauvre de cette vitamine.
Les lactovégétariens obtiennent 1,3 µg de B12 par 100 grammes de fromage. En fait, le fromage concentre la B12; il capte de 20% à 60% de la B12 du lait qui a servi à le fabriquer.
Quant au lait lui-même, il en contient un peu moins d’un microgramme par 250 ml. Mais les personnes véganes ne boivent pas de lait.
Selon les études, chez les végétariens, l’anémie prévaut chez 62% des femmes enceintes, chez 25% à 86% des enfants, chez 21% à 41% des adolescents et chez 11% à 90% des personnes âgées.
On trouve de la B12 dans certains aliments ultratransformés auxquels cette vitamine a été ajoutée : les céréales pour petit déjeuner, les substituts du lait ou les substituts de viande.
Le soya et le lait de soya sont normalement dépourvus de B12 (à moins qu’on en ait ajouté). Toutefois le tempe — un mets d’origine indonésienne à base de soya fermenté — est une source appréciable de vitamine B12; de 0,7 à 8,0 µg par 100g.
Certains champignons — la coulemelle ou Lépiote élevée (Craterellus cornucopioides) et la girole (Cantharellus cibarius) — contiennent aussi de bonnes quantités de B12; de 1,1 à 2,6 μg par 100g de poids sec.
C’est encore plus vrai du shiitake (Lentinula edodes), dont la teneur en B12 grimpe à 5,6 μg par 100g de poids sec.
Chez les algues, deux variétés se distinguent; les entéromorpes et les porphyras (dont le nori, très utilisé). Ceux-ci peuvent contenir respectivement 63,5 µg et 32,3 µg de B12 par 100g de poids sec.
Il suffit de 4g de nori pour assurer les besoins quotidiens d’un adulte.
Contrairement à ce qu’on peut lire sur l’internet, ni la levure de boulangerie ni la spiruline ne contiennent de vitamine B12.
Le néophyte qui essaie de s’adapter au nouveau Guide alimentaire canadien, de même que celui qui veut réduire sa consommation de viande pour des raisons de santé ou parce qu’il est animé de motivations environnementales, pourraient être intimidés par toutes ces restrictions.
La solution que j’ai adoptée est très simple; j’utilise de la B12 achetée en pharmacie.
Toute la B12 pharmaceutique est obtenue à partir de synthèse bactérienne. En d’autres mots, elle est 100% végane. On la trouve en comprimés, en liquide et en injectable.
La solution la plus économique est d’acheter de la B12 injectable à concentration de 10 000 µg par 10 ml (dix-mille et non mille microgrammes par fiole de dix millilitres).
À l’aide d’une seringue (dotée d’une aiguille), il suffit de prélever aussi peu que 0,2 ml de l’injectable et d’ajouter cela à un format de deux litres de jus utilisé au petit déjeuner, pour que chaque portion de 100 ml de ce jus contienne 10 µg de B12.
Pour des gens comme vous et moi, cela est amplement suffisant. Mais ce truc facile n’est pas valable pour la personne atteinte d’un trouble métabolique relatif à cette vitamine.