L’aéroport d’Helsinki
L’expérience d’Helsinki
Anna Hielm-Björkman est chercheuse à l’université d’Helsinki. L’étude scientifique qui occupe ses jours (et une partie de ses nuits) vise à déterminer s’il est possible de dresser des chiens à détecter les personnes atteintes de Covid-19 parmi les passagers qui arrivent de vols internationaux.
Depuis le mois dernier, une étude similaire est en cours aux Émirats arabes unis, plus précisément à l’aéroport de Dubaï (le 3e aéroport le plus fréquenté au monde).
Dans le cas de l’étude finlandaise, quatre chiens ont été choisis. Ils sont de races diverses mais ont en commun un flair exceptionnel.
Pourquoi utiliser des chiens plutôt qu’un autre animal ? C’est que les chiens ne peuvent pas attraper le Covid-19.
La technique est simple. Le passager prélève une lingette stérile qu’il frotte sur son avant-bras. Puis il la dépose dans un récipient stérile.
Trois récipients identiques sont alors présentés à l’animal : celui dont on vient de parler et deux autres récipients qui servent de témoins. Ces derniers contiennent des lingettes utilisées par des personnes dont on a la certitude qu’elles ne sont pas atteintes par le Covid-19.
Lorsque le chien réagit sélectivement à la lingette utilisée par le passager, celui-ci doit passer un test salivaire conventionnel.
Jusqu’ici, la concordance entre le flair de l’animal et le test salivaire a frôlé le 100 %.
Avantages économiques
La compagnie Abbott commercialise déjà aux États-Unis un test salivaire se détaillant environ 5 $US dont les résultats s’obtiennent en quelques minutes.
Le test d’Abbott est relativement fiable, mais pas assez pour justifier l’obligation qu’on imposerait à un voyageur de se placer en quatorzaine.
S’ils ont l’avantage probable de résister à une contestation judiciaire, les tests salivaires ‘conventionnels’ ont le gros défaut de couter environ 100 $Can chaque (en matériel et en rémunération professionnelle). De plus, on doit attendre des heures avant d’obtenir leurs résultats.
Les chiens renifleurs finlandais posent leur diagnostic en dix secondes. De plus, ils évitent de tester inutilement les personnes non contaminées par le virus.
Ils représentent une économie de temps et d’argent lorsque vient le temps de tamiser un grand nombre de passagers débarquant à l’aéroport.
En plus des aéroports, les limiers à Covid pourraient être utilisés pour le dépistage de la pandémie dans les maisons de retraités, les établissements de Santé et peut-être lors d’évènements sportifs ou culturels.
De nouvelles questions
Cette expérience suscite de nouvelles questions, dont celle-ci : que décèlent au juste les limiers finlandais ?
• Une odeur cutanée ?
Est-ce que l’odeur corporelle des personnes atteintes est particulière ?
Si c’est le cas, on peut se demander pourquoi l’espèce humaine s’est donné la peine de développer un signal olfactif inutile pendant des milliers d’années, mais qui — maintenant qu’on en aurait vraiment besoin — est indécelable pour nous.
• Des particules virales ?
Les tests salivaires ‘conventionnels’ ont un seuil de détection de plusieurs millions de particules virales par échantillon : c’est ce qu’on recueille avec un écouvillon chez les personnes symptomatiques et chez les personnes qui deviendront symptomatiques un ou deux jours plus tard.
Les chiens renifleurs peuvent déceler aussi peu que dix à cent particules virales dans une lingette.
Puisque le virus du Covid-19 n’est pas excrété dans la sueur, si on en trouve sur la peau des personnes atteintes, doit-on comprendre que celles-ci contaminent involontairement toutes les parties à découvert de leur corps ?
Puisque les virus n’émettent pas d’odeur, comment les chiens peuvent-ils déceler un si petit nombre de particules virales ?
Ne peut-on pas imaginer qu’ils reniflent plutôt des molécules présentes en grand nombre dans les gouttelettes respiratoires qui aboutissent sur les avant-bras des passagers et qui proviennent de leurs cellules respiratoires infectées ?
Il en est toujours ainsi avec la science. Plus on apprend et plus on découvre l’immensité de ce qui reste à explorer.
Référence :
‘Close to 100% accuracy’: Helsinki airport uses sniffer dogs to detect Covid
Parus depuis :
Le chien, un allié dans la lutte contre la COVID-19? (2020-12-01)
Dogs can better detect Covid in humans than lateral flow tests, finds study (2021-05-20)
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AUX MYSTERES DU FLAIR…
Déjà, pour commencer, comment pouvez-vous, savoir que cette Anna occupe aussi ses nuits à dresser des chiens (ou sa possibilité) pour détecter les personnes atteintes de Covid-19 ?
Tous les chercheurs voudraient-ils, donc, trouver la solution avant l’aube, pour faire éclater au grand jour, le fruit de leurs expériences ?
Même si, nous sommes, probablement, le plus imparfait des mammifères…
Je voudrais vous demander, aussi, s’il n’y a pas une faute à « Comment les chiens veulent-ils sentir leur présence », ce n’est pas PEUVENT que vous vouliez dire ?
En conclusion, si nous avons encore à explorer certaines lois de la Nature -ce que la Science essaie de nous prouver- nous restons, à ce jour, en tant qu’individu, rempli de ressources.
Et, c’est ainsi que le temps de notre propre vie nous est donné pour les explorer afin de les exploiter !
En premier lieu, je m’excuse si mon texte a manqué de précision; la chercheuse finlandaise ne passe pas ses nuits à dresser des chiens. Mais comme toute personne qui a à cœur un projet, ce dernier occupe ses pensées en tout temps.
De plus, je vous remercie de me signaler l’erreur d’avoir écrit ‘veulent déceler’ au lieu de ‘peuvent déceler’. Ce qui prouve bien qu’une seule lettre peut complètement changer le sens d’une phrase.
Quant à votre conclusion, je suis tout à fait d’accord avec elle.
Merci ma chère sandy39 pour votre commentaire.