De la commission Bastarache à la prière au Conseil municipal de Saguenay

Publié le 31 mai 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

Avec l’armée et les corps policiers, les tribunaux font partie des moyens répressifs de l’État. Toutefois, au lieu d’en faire de serviles valets d’un pouvoir totalitaire, il est coutumier dans nos démocraties de laisser une indépendance relative au pouvoir judiciaire.

Aux tribunaux de compétence provinciale, les avocats accèdent à la magistrature par décision du Conseil des ministres sur recommandation du ministre de la Justice. En général, les recommandations du ministre sont acceptées sans discussion.

Et les recommandations du ministre sont elles-mêmes faites à la suite d’un long processus qui vise à évaluer le dossier des avocats candidats selon leur expérience, les causes qu’ils ont plaidées et le respect acquis au sein de leur profession. La rigueur et le sérieux de ce processus garantissent l’excellence des candidats retenus et contribuent au prestige du pouvoir judiciaire.

Mais ce processus fut mis en veilleuse sous le gouvernement Charest.

La Commission Bastarache nous a appris qu’à cette époque, seuls les avocats dont le dossier transmis au Conseil des ministres portait un auto-collant jaune (en fait, un Post-it note) pouvaient espérer être nommés juges.

Or seuls les candidats qui avaient fait du bénévolat pour le Parti libéral, qui avaient contribué à la caisse électorale de ce parti ou qui étaient des parents de collecteurs de fonds du parti, bénéficiaient du précieux collant jaune apposé par Mme Chantal Landry (la Directrice-adjointe du cabinet de l’ex-Premier ministre Charest).

En somme, tous les candidats plus compétents étaient exclus — y compris ceux recommandés par le ministre de la Justice — s’ils ne faisaient pas partie de la bande libérale.

Dernièrement, la Cour d’appel du Québec a rendu jugement dans la célèbre cause relative à la prière récitée au début des réunions du Conseil de ville de la municipalité de Saguenay.

Cette décision a été rendue par les juges suivants :
•  Me Guy Gagnon, un avocat nommé juge à la Cour d’appel en 2009 par le gouvernement Charest
•  Me Allan R. Hilton, un avocat nommé lui aussi à la Cour d’appel en 2003 par le gouvernement Charest, et
•  Me Benoit Morin, un avocat qui, en dépit de ses allégeances politiques — il a été chef de cabinet du Premier ministre libéral Robert Bourassa — a été nommé à la Cour d’appel par le gouvernement péquiste de Bernard Landry en 2001, à une époque où l’allégeance politique n’était pas un critère absolu d’embauche ou d’exclusion.

Écoutons le juge Gagnon dans son jugement :

« la Croix et la statue du Sacré-Cœur sont, pour une partie importante de la population, dépouillés de leur connotation religieuse et (…) leur présence relève essentiellement d’un patrimoine culturel historique n’interférant nullement avec la neutralité de la Ville.» (paragraphe 125).

« la prière récitée par M. le maire et les deux signes religieux en cause, lorsque replacés dans leur contexte, ne démontrent pas que le conseil municipal (…) est sous l’influence d’une religion ou qu’il tente d’en imposer une. » (paragraphe 128).

« M. le maire (…) a réitéré devant le Tribunal (…) : Ce combat (juridique) là, je le fais parce que j’adore le Christ. (…) Quand je vais arriver de l’autre bord, je vais pouvoir être un peu orgueilleux. Je vais pouvoir lui dire : “Je me suis battu pour vous”.» (paragraphe 151).

En somme, les trois juges estiment que les représentants de l’État peuvent, dans l’exercice de leurs fonctions, s’adonner à une foi, sinon militante, du moins très démonstrative, sans compromettre le principe de la laïcité de l’État.

Je serais très surpris que la Cour suprême du Canada en vienne à la même conclusion.

Il est donc regrettable qu’on en soit rendu à compter sur des tribunaux fédéraux pour compenser pour la médiocrité d’une partie de la magistrature québécoise, souillée par presque dix ans de nominations où l’excellence était un critère secondaire d’embauche. On en voit aujourd’hui le résultat.

Références :
Jugement de la Cour d’appel du Québec
Le parti de l’exclusion


Post-Scriptum du 2015-04-15 : Tel qu’anticipé, dans une décision unanime, la Cour suprême du Canada a ordonné aujourd’hui que cesse la récitation de la prière avant les réunions du Conseil municipal de Saguenay. De plus, la ville est condamnée à payer 30 000$ en dommages aux plaignants.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le temps passe vite

Publié le 29 mai 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Érable de Norvège ‘Drummondii’
Pommetier ‘Brandywine’
Ail ornemental ‘Purple Sensation’
Trolle d’Europe
Fraisier sauvage

Après les magnolias et les arbres fruitiers, au début du mois, voici que le temps des tulipes, des lilas, du muguet et d’autres plantes fleuries est déjà arrivé ou s’achève déjà.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/400 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 19 mm
2e  photo : 1/500 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 35 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 26 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 35 mm
5e  photo : 1/320 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 35 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une vraie moto électrique

Publié le 28 mai 2013 | Temps de lecture : 2 minutes

 

C’est les années 1930, que l’inventeur Joseph-Armand Bombardier créa la motoneige, ce véhicule tout-terrain si populaire en hiver.

Huit décennies plus tard, c’est un autre Québécois, Jean-Pierre Legris, qui a mis au point la plus performante des motocyclettes électriques, appelée « Sora » (ce qui signifie ciel en japonais). Sa moto a récemment été homologuée par Transport Canada, c’est-à-dire reconnue comme répondant aux normes canadiennes en matière de transport.

À des années-lumière des vélos et scooters électriques, la Sora est un bolide de gars, capable de rouler à des vitesses analogues à celles des Harley-Davidson.

D’une autonomie de 100 km, cette moto peut atteindre une vitesse maximale de 200 km à l’heure. Elle accélère de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. On la recharge complètement en neuf heures sur une prise de 110 volts ordinaire. Son prix ? 34 500 euros ($46 000).

Pour mettre au point un tel bolide, son fabricant a obtenu la collaboration de chercheurs de l’Institut du Transport avancé du Québec, du Centre d’innovation en microélectronique du Québec, d’Alcoa Innovation et de l’École polytechnique de Montréal.

Il s’agit d’un véhicule haut-de-gamme qui tire profit des dernières technologues : châssis en fibre de carbone et en aluminium, accumulateur (ou pile) en lithium-polymère à haute densité, moteur électrique, transmission à couple dynamique (ou Continuously Variable Transmission), freinage par récupération, siège ajustable, GPS, etc.

Voilà comment il est encore possible, même de nos jours, pour une seule personne — dans ce cas-ci un entrepreneur à la fois un inventeur et aventurier — de contribuer à améliorer le monde dans lequel nous vivons.

Références :
Joseph-Armand Bombardier (1907-1964)
La Tesla des motos, made in Québec
Lito Green Motion

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les miettes dorées du F-35

Publié le 27 mai 2013 | Temps de lecture : 5 minutes
Chasseur bombardier F-35

Depuis deux mois, le constructeur américain Lockheed Martin — qui fabrique le chasseur bombardier F-35 — mène une campagne de relations publiques dans cinq villes canadiennes afin de promouvoir son appareil militaire haut-de-gamme.

C’est donc mercredi dernier que les journalistes montréalais ont été invités à prendre place à l’intérieur du simulateur de vol du F-35 que la compagnie avait fait aménager à leur intention.

À cette occasion, le constructeur a fait valoir que si le Canada devait renoncer à son intention d’acheter 65 chasseurs F-35 Lightning II, notre pays perdrait d’importantes retombées économiques.

Plus de 70 entreprises canadiennes ont décroché des contrats relatifs au F-35, pour une valeur d’environ 450 millions de dollars. Au total, le gouvernement Harper estime que les retombées économiques seraient de l’ordre de dix milliards de dollars.

En somme, les contribuables devraient dépenser 45 milliards$ pour en retirer un bénéfice de dix milliards$ : cet investissement représente donc une perte de 78%. Est-ce là le meilleur placement qu’a trouvé le gouvernement Harper pour développer l’économie du pays ?

Lorsque le Québec construit un barrage hydroélectrique, on emploie des milliers de personnes pendant des années, on achète du ciment, des turbines, du matériel roulant, on construit des routes menant au site, etc. Bref, presque tout est dépensé au Québec et les retombées économiques dépassent les sommes investies dans le projet.

Avec les F-35, c’est le contraire. Pourquoi ?

C’est le résultat de la naïveté et de l’aveuglement idéologique des Conservateurs. Retour en arrière.

En 1999, le gouvernement fédéral de Jean Chrétien accepte que le Canada fasse partie d’un consortium de huit pays visant à mettre au point la prochaine génération de chasseurs bombardiers. Le protocole prévoyait une contribution monétaire du Canada au développement du projet mais aucun engagement d’achat.

Pourquoi le Canada a-t-il accepté de participer financièrement à ce projet ? Parce que cela rendait les entreprises militaires canadiennes éligibles à recevoir des contrats pour l’ensemble de la production du F-35 (et non seulement sur les appareils que le Canada aurait pu acheter).

Sous les Conservateurs de Stephen Harper, le Canada signe autre protocole en 2006 par lequel le Canada s’engage à faire l’acquisition de F-35. Le nombre d’avions de chasse se précise le 16 juillet 2010 : ce jour-là, le ministre de la Défense annonce que le Canada fera l’acquisition de 65 chasseurs F-35 Lightning II.

Mais par ce nouveau contrat, les Conservateurs renoncent à des retombées économiques garanties pour le Canada. Naïvement, le gouvernement Harper a préféré s’en remettant à la bonne foi habituelle entre partenaires d’affaires.

Mais au sein même des États-Unis, Lockheed Martin rencontre des difficultés à convaincre les décideurs publics à acheter cet appareil. Afin de maximiser ses appuis parmi les élus à Washington, le constructeur a saupoudré ses contrats d’approvisionnement dans quarante-six (sur 50) États américains, ce qui réduit d’autant les retombées de ce côté-ci de la frontière.

Bref, par la faute des Conservateurs, le Canada se fait fourvoyer.

Mais ceci étant dit, une discussion relative l’équipement militaire dépasse la simple question des retombées économiques. Si ces avions sont indispensables à la défense du pays, avons-nous vraiment le choix ? En d’autres mots, la question fondamentale est de savoir si nous avons absolument besoin de ces chasseurs bombardiers.

À long terme, un conflit avec la Chine ou la Russie est une possibilité à envisager. Mais ces pays ne se risqueront pas à se mesurer aux États-Unis tant que ces derniers conserveront une suprématie militaire écrasante.

D’ici à ce cette suprématie soit menacée, le Canada aura plutôt à participer à des opérations anti insurrectionnelles comme celles menées en Afghanistan. Or dans de tels conflits, les hélicoptères et les drones sont nettement plus utiles que des chasseurs bombardiers dernier cri.

Quant à la défense de la souveraineté canadienne dans l’Arctique — un des arguments invoqués par Lockheed Martin — le F-35 sera dans l’incapacité de communiquer dans l’Arctique jusqu’en 2019 car, contrairement aux CF-18, il ne possède pas la technologie nécessaire pour communiquer par satellite militaire. De plus, il est incapable d’atterrir dans le Nord canadien et il ne peut pas être ravitaillé en vol par les avions-citernes des Forces canadiennes.

Bref, la campagne de relations publiques de Lockheed Martin, ce n’est pas fort.

Références :
Dossier des F-35 : des contrats sont en danger
Lockheed Martin F-35 Lightning II
F-35: Lockheed Martin promet 10 milliards de retombées
Le F-35 est en ville… enfin presque
Lockheed Martin launches Canadian PR campaign for F-35

Parus depuis :
Trudeau annulerait l’achat des F-35 (2015-09-20)
Les drones armés vont-ils remplacer le Casque bleu canadien? (2017-12-07)

Sur le même sujet : Pourquoi acheter des chasseurs F-35 ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Havane – Puertas y ventanas

Publié le 25 mai 2013 | Temps de lecture : 2 minutes

 
Puertas y ventanas signifie « Portes et fenêtres » en espagnol.

Comme son nom l’indique, cette vidéo met en vedette des portes et des fenêtres de la Vieille Havane. Non pas les plus belles du quartier mais majoritairement, certaines des plus modestes de la ville.

Mon intention de départ était de réaliser un diaporama dans lequel défileraient rapidement les formes géométriques — des carrés et des rectangles — correspondant aux portes et fenêtres photographiées. Le tout devait s’intituler Abstracción cubana.

Mais au moment de l’assemblage des photos, le diaporama n’était pas aussi abstrait qu’anticipé.

Et surtout, la grille métallique ajoutée à la plupart des portes et fenêtres donne la fausse impression que la Vieille Havane est une immense prison dans laquelle chaque maison est un cachot.

En réalité, les Cubains — tout comme n’importe quel Nord-Américain — ne quitte pas son logis sans en verrouiller l’accès.

La grille métallique ajouté aux portes et aux fenêtres est une solution ingénieuse qui permet de bloquer l’accès au domicile tout en permettant l’aération en l’absence de son occupant.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le sel : de la gabelle à la santé

Publié le 24 mai 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Intérieur de l’Hôtel Salé

La gabelle

La consommation de sel varie beaucoup d’une personne à l’autre. De nos jours, ces différences interpersonnelles sont reliées aux habitudes alimentaires. Autrefois, c’était la géographie, plus précisément la proximité avec la mer; les peuples côtiers en consommaient beaucoup plus que les montagnards.

Avant l’invention de la réfrigération, les aliments étaient conservés dans des endroits frais (dans une cave ou une grotte) ou dans de la saumure (c’est-à-dire dans du sel). Or ce sel s’obtenait par évaporation de l’eau de mer, dans ce qu’on appelle des marais salants.

Le sel était ensuite transporté jusqu’aux grandes villes. Celles-ci étant protégées par des murailles, le sel franchissait une des portes de la ville où la gabelle — c’est le nom de la taxe sur le sel — était collectée.

Un des plus célèbres collecteurs de gabelle est Pierre Aubert, seigneur de Fontenay. Il semble que ce dernier ne remettait pas à l’État la totalité des sommes perçues. C’est pourquoi le superbe palais qu’il s’est fait construire à Paris entre 1656 et 1659 — qui abrite de nos jours le Musée Picasso — était surnommé l’Hôtel Salé.

La santé

En moyenne, un Américain consomme 8,5g de sel par jour. Les trois quarts de cette quantité proviennent d’aliments préparés (restauration et aliments industriels).

Or le sel fait augmenter la pression artérielle. Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres à l’action hypertensive du sel. En effet, l’effet néfaste du sel est amplifiée lorsque la personne possède une diète qui, en plus, est pauvre en potassium ou en calcium.

De manière générale, l’effet du sel est modeste : la suppression totale du sel dans la diète ne réduit la pression que d’environ 5mm chez la personne hypertendue et d’à peine 2mm chez la personne qui ne l’est pas.

Il serait facile de conclure que cela ne vaut pas la peine de réduire sa consommation de sel puisque le résultat est si léger. Toutefois, cela ne tient pas compte que certaines personnes mangent très salé : chez ces personnes, la diminution de la consommation de sel vaut vraiment la peine.

Les études scientifiques révèlent qu’il suffirait de diminuer de 3g par jour la quantité de sel dans la diète moyenne des Américains, pour prévenir annuellement entre 54 000 et 99 000 infarctus du myocarde et entre 44 000 et 92 000 décès.

Références :
Musée Picasso (Paris)
Salt in Health and Disease — A Delicate Balance

Sur le même sujet : Le sel tue

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les risques de la contraception hormonale

Publié le 23 mai 2013 | Temps de lecture : 2 minutes

Depuis un demi-siècle, on sait que les contraceptifs oraux comportent un risque de formation de caillots sanguins susceptibles d’entrainer un infarctus ou une embolie.

Par comparaison avec une femme qui n’en prend pas (et qui ne devient pas enceinte), celle qui utilise des contraceptifs oraux a un risque deux à quatre fois plus élevé.

Toutefois, ce risque est moindre que celui associé à la grossesse.

Au cours d’une grossesse, ce risque est de 2,9 incidents par 1 000 femmes enceintes. Il grimpe à environ 30 ou 40 incidents durant la période qui suit immédiatement l’accouchement. Pour les utilisatrices de contraceptifs oraux, il est de 1 à 1,5 incident annuellement par 1 000 femmes, soit environ trente fois moins.

Mais en 2011, deux études scientifiques ont révélé que les contraceptifs dits de troisième et de quatrième génération (dont le progestatif est la drospirénone ou de la cyprotérone au lieu du lévonorgestrel) — et connus entre autres sous les noms commerciaux de Diane, Yasmin, et Yaz — comportent un risque accru d’incidents thromboemboliques.

Selon ces études, ces nouveaux contraceptifs auraient une incidence plus importante que celle des contraceptifs plus anciens.

Comme toujours, la méthodologie de ces nouvelles études est l’objet d’une controverse mais en supposant que ces nouvelles études disent vrai, l’augmentation annuelle est de l’ordre de 0,3 à 0,5 incident par 1 000 femmes, ce qui est non négligeable mais qui est relativement modeste en comparaison des risques associés à la grossesse elle-même.

Ceci étant dit, lorsqu’il s’agit de risques potentiels, on doit garder à l’esprit que tout ce qui peut survenir finit toujours par arriver…

Références :
Des pilules contraceptives de Bayer au banc des accusés
Risque de thrombo-embolie veineuse avec les contraceptifs oraux combinés Yasmin, Yasminelle, Yaz et autres : mise au point

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 14

Publié le 22 mai 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

En 2011, il y a eu officiellement 1 673 exécutions capitales dans le monde. Le macabre palmarès est dominé par la Chine (environ 1 000), suivie de loin par l’Arabie saoudite (82), l’Irak (68) et les États-Unis (43).

Référence : Anonyme. 1673. La Revue 2012; 24: 23.


 
En 2010, le revenu médian du 1% des plus riches Canadiens était de 283 400$. Pour le 99% restant, le revenu médian était dix fois moindre, soit 28 400$.

Références :
Canada – L’écart de revenus s’est rétréci entre les riches et les autres
Le 1% : mythes et réalités


 
Le conflit le plus meurtrier fut la Seconde guerre mondiale. Environ 65 millions de personnes trouvèrent la mort. L’Union Soviétique y perdit 21 millions de citoyens (dont 13,6 millions de civils), suivie de près par la Chine (20 millions, dont 16,2 millions de civils).

L’Allemagne y perdit la sixième de sa population (9 millions de morts, des soldats dans près de 58% des cas), et la Pologne 5,8 millions (civiles à 94,5%). Des sept millions de Juifs en Europe avant la guerre, on n’en comptait plus qu’un million après ce conflit.

Ce conflit fit en moyenne 30 000 morts par jour.

Référence : Bilan de la Seconde Guerre mondiale


 
Durant les années 1930, Henry Ford était le plus grand constructeur automobile au monde. Profondément antisémite, il donnait au parti d’Adolph Hitler tous les bénéfices réalisés sur la vente de ses véhicules en Allemagne.

À chaque anniversaire du führer allemand, il lui versait un don personnel de 50 000$, soit une somme colossale à l’époque. Il fut le premier étranger décoré par les Nazis de l’Ordre du Grand aigle allemand.

Référence : Clarke I et Costelle D. Apocalypse Hitler : comment Hitler a-t-il été possible. Blu-Ray No 200425BRD. 2011.


 
Entre La Chine, les États-Unis, le Liechtenstein ou Singapour, quel est le pays où on trouve proportionnellement le plus grand nombre de millionnaires ?

Réponse : Singapour. Ce sont en majorité des étrangers habitant cette île de 640 km².

Référence : Morillot J. Poussée de fièvre antichinoise. La Revue 2012; 24: 25.


 
À partir de 2007, l’Espagne a tellement subventionné l’énergie solaire que tous les entrepreneurs du secteur sont venus y investir. Parmi les 17 plus importantes centrales solaires en opération à travers le monde, treize sont situées en Espagne.

Toutefois, la puissance totale des centrales solaires présentement en opération sur Terre équivaut à un peu moins de la moitié de la puissance des deux centrales du complexe hydroélectrique de la Manic-5, au Québec.

Références :
Centrale Manic-5
Liste des centrales solaires thermodynamiques
Ball J. Renouvellable, c’est bien, rentable, c’est mieux. La Revue 2012; 24: 82.


 
Depuis cinq ans, la population carcérale autochtone a augmenté de 43%, pour atteindre 23% des détenus au pays. Or, les Autochtones ne représentent que 4% de la population canadienne.

Référence : Un détenu sur quatre est autochtone


 
Pourtant peu industrialisés, les pays du Golfe sont devenus les plus grands consommateurs d’énergie au monde per capita.

Un habitant du Quatar, des Émirats arabes unis, ou du Koweit consomme deux fois plus qu’un Européen. À elle seule, l’Arabie saoudite possède les mêmes besoins énergétiques que l’Allemagne, deux fois et demie plus peuplée et quatrième puissance industrielle mondiale.

Référence : La crise larvée des pays du Golfe


 
Le Honduras possède le plus haut taux d’homicides intentionnels au monde. En 2010, on y comptait 82,1 meurtres par 100 000 habitants. Dans la deuxième plus grande ville du pays, San Pedro Sula, une métropole de 1,2 millions de personnes, ce taux culmine à 169 homicides par 100 000 habitants.

La deuxième place est occupée par le pays voisin, l’El Salvador, avec un taux de 66,0 homicides par 100 000 habitants.

Référence : Crime in Honduras


 
Sur les 2 834 468 touristes qui visitèrent Cuba en 2012, près d’un million étaient canadiens.

Référence : Le système C de Cuba


 
Trente des plus grosses multinationales américaines n’ont payé aucun impôt au cours des trois dernières années.

Référence : Tim Cook : “Le code fiscal américain ne s’est pas adapté à l’économie digitale”


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La pollinisation des magnolias

Publié le 19 mai 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Magnolia de Loebner ‘White Rose’
Magnolia ‘Ricki’
Magnolia de Soulange
Magnolia ‘Tranquility’

La pollinisation des plantes se fait naturellement de deux manières : par le vent et par l’intermédiaire d’insectes pollinisateurs.

Attirées par le nectar des fleurs, les abeilles se vautrent dans celles-ci, se couvrent les poils de pollen puis, attirées par d’autres fleurs, y transporteront ce pollen qui servira involontairement à les féconder.

Dans l’évolution des espèces, ces fleurs sont donc apparues sur Terre après les insectes pollinisateurs puisque ces derniers sont essentiels à leur reproduction.

Mais avant que ces insectes ne viennent au monde, comment la nature se débrouillait-elle ? Pour disperser leur pollen, les plantes comptaient sur le vent.

À chaque printemps, des milliers d’arbres à Montréal produisent des tonnes de pollen qui se fient au vent pour amener leur pollen à des arbres femelles, au grand désespoir des personnes qui y sont allergiques.

Durant cette saison, il suffit de stationner une voiture noire sous un arbre pour la retrouver saupoudrée de jaune quelques heures plus tard : c’est du pollen.

Les magnolias ne produisent pas assez de pollen pour que leur pollinisation soit assurée par le vent. Pourtant, ces plantes sont apparues sur Terre il y a plus de 95 millions d’années, alors que les abeilles n’existaient pas encore. Ont-elles un mode différent de pollinisation ?

Pas du tout. Elles comptent tout simplement sur des insectes qui ne sont généralement pas considérés comme des insectes pollinisateurs mais qui jouent ce rôle chez elle, soit les coléoptères (qui eux, existaient à l’époque).

Les magnolias ne fabriquent pas de nectar. Elles produisent bien un liquide — qu’on peut voir perler en cliquant sur la troisième photo ci-dessus afin de l’observer de près — mais celui-ci est trop peu sucré pour attirer des insectes. Ce qui attire les coléoptères, c’est la valeur nutritive de son pollen. De plus, les coléoptères y trouvent refuge la nuit alors que la fleur, refermée, leur sert d’abris.

Au centre de la fleur, le magnolia dispose ses étamines roses ou jaunes en spirale au bas d’une tige qui s’allonge au cours de la floraison. Ces étamines sont les organes mâles fabriquant le pollen.

Vers le sommet, cette tige dresse — également en spirale — des excroissances femelles. Plus ou moins longues selon la variété de magnolia, ces organes s’appellent des carpelles.

Note : Contrairement aux apparences, le mot carpelle est masculin.

À sa base, chaque carpelle renferme habituellement deux ovules. Les carpelles du magnolia s’accommodent assez bien de la présence de ces insectes grossiers et maladroits que sont les coléoptères. En se promenant un peu partout dans la fleur, ces insectes y déposent le pollen à la surface des carpelles, fécondant involontairement leur hôte.

Complément de lecture : Savoir séduire les pollinisateurs

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale MC-14 (1re photo), Lumix 12-35 mm F/2,8 (2e et 4e photos) et M.Zuiko 60 mm F/2,8 (3e photo)
1re photo : 1/5000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
2e  photo : 1/640 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 35 mm
3e  photo : 1/800 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 60 mm
4e  photo : 1/800 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 35 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Données linguistiques de Montréal selon le recensement de 2011

Publié le 18 mai 2013 | Temps de lecture : 6 minutes

Le 9 mai dernier, le quotidien La Presse titrait en manchette que le français gagnait du terrain à Montréal. Étonnamment, cette manchette était basée sur très peu de données factuelles.

Dans une province francophone à 80% — et dans une ville qui était francophone à 65% il n’y a pas si longtemps — le français ne peut « gagner du terrain » (pour reprendre l’expression de La Presse), que si le pourcentage de néoQuébécois qui choisissent ultimement de s’assimiler à la majorité francophone est de l’ordre de 65 à 80%. Autrement, les 50 000 immigrants que le Québec accueille annuellement contribuent, au contraire, à son déclin.

J’ai donc décidé d’aller à la source et d’obtenir les données de Statistiques Canada relativement aux langues parlées à la maison.

Pour moi, une personne qui habite le Québec, née de parents francophones, mais qui, de nos jours, lit principalement des textes en anglais, qui voit des films en version anglaise, qui écoute de la musique anglaise et surtout, qui parle anglais à la maison, n’est plus un Francophone.

De la même manière, les données relatives à la première langue officielle apprise sont trompeuses. En effet, dans le cas des néoQuébécois, ces données ne tiennent pas compte des transferts linguistiques, c’est à dire des personnes qui, par exemple, ont appris un français boiteux dans leurs cours de francisation mais qui ont finalement choisi de s’assimiler à l’anglais.

Donc à mon avis, la langue maternelle — sur laquelle Statistique Canada base essentiellement ses interprétations démographiques — représente le passé : ce qui importe, c’est la langue actuellement utilisée. Or celle parlée à la maison en est le meilleur indice.


Données linguistiques pour l’ile de Montréal en 2006 et en 2011
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2006 % en 2006 Nombre en 2011 % en 2011
         
Français 958 650 52,6 % 936 870 50,3 %
Français + LNO 34 395 1,9 % 59 940 3,2 %
Anglais 436 260 23,9 % 435 675 23,4 %
Anglais + LNO 19 950 1,1 % 31 595 1,7 %
Français et anglais 20 340 1,1 % 27 670 1,5 %
Français + anglais + LNO 8 245 0,5 % 18 410 1,0 %
Langue non officielle 346 065 19,0 % 352 040 18,9 %
Total 1 823 905 100,0 % 1 862 200 100,0 %

Données linguistiques pour la région métropolitaine en 2006 et en 2011
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2006 % en 2006 Nombre en 2011 % en 2011
         
Français 2 435 650 67,9 % 2 502 410 66,1 %
Français + LNO 47 340 1,3 % 87 330 2,3 %
Anglais 592 130 16,5 % 606 910 16,0 %
Anglais + LNO 25 005 0,7 % 41 050 1,1 %
Français et anglais 35 205 1,0 % 48 610 1,3 %
Français + anglais + LNO 11 115 0,3 % 27 120 0,7 %
Langue non officielle 442 080 12,3 % 472 485 12,5 %
Total 3 588 520 100,0 % 3 785 915 100,0 %


 
Lorsqu’on combine les pourcentages des personnes qui ne parlent que français à la maison avec ceux qui parlent le français et une langue non officielle, on obtient pour Montréal 54,5% en 2006 vs 53,5% en 2011, soit un déclin d’un pour cent en cinq ans. Pour l’ensemble de la région montréalaise, c’est 69,2% en 2006 vs 68,4% en 2011, soit un déclin semblable.

C’est donc à dire que le déclin du français à Montréal n’est pas causé par une migration des Francophones montréalais vers la banlieue (comme le prétendait l’Office de la langue française pour justifier son laxisme). Au contraire, il s’agit d’un déclin généralisé.

Lorsqu’on effectue la même opération mathématique pour l’anglais, c’est 25,0% vs 25,1% à Montréal et 17,1% vs 17,1% pour la région métropolitaine. Donc, à toutes fins pratiques, l’anglais aurait maintenu son importance secondaire depuis cinq ans.

La grande inconnue concerne le 19% des foyers à Montréal (12% en banlieue) au sein desquelles ni le français, ni l’anglais n’est parlé. Il s’agit de familles dont les deux conjoints ont une langue maternelle qui n’est aucune des deux langues officielles.

Leur assimilation sera fortement dépendante des politiques linguistiques qui influencent la langue au travail des parents (donc perçue comme étant essentielle à la réussite matérielle au Québec) et la langue apprise à l’école par les enfants.

En présence du déclin du français dans la région métropolitaine, rien ne justifie un quelconque affaiblissement de la Loi 101, comme le réclament certains extrémistes anglophones et la Coalition avenir Québec.

Pour terminer, je me dois de préciser ce qui suit. Les recensements de Statistique Canada sont à l’effet que seulement le quart ou le tiers des Montréalais parlent anglais. Si je me fie à ce que j’entends quotidiennement à Montréal, l’anglais est beaucoup plus présent que ce que suggèrent les données obtenues des recensements canadiens. Donc, ou bien j’hallucine ou bien il y a quelque chose qui cloche dans ces données.

Je ne veux pas laisser entendre que les recensements de Statistique Canada soient mal faits. Bien au contraire, je suis absolument convaincu du caractère irréprochable de leur méthodologie et de l’intégrité de ceux qui les font.

Toutefois, ce ne sont que des sondages. Je me suis déjà exprimé en faveur de la création d’un Registre national de la population québécoise, destiné à donner à l’État un outil scientifique lui permettant de connaitre en tout temps la démographie linguistique du Québec.

D’ici à ce que ce registre soit créé, les données de statistiques Canada révèlent un déclin du français dans la région métropolitaine, contrairement aux manchettes trompeuses du plus grand quotidien fédéraliste du Québec.

Références :
Pour une réforme majeure de l’Office québécois de la langue française
Données du recensement de 2006 : Montréal
Données du recensement de 2006 : région métropolitaine
Données du recensement de 2011

Sur le même sujet :
La situation du français au Québec : l’étude Paillé
Le doux sommeil de l’Office de la langue française
Pour la francisation de toutes les entreprises québécoises de plus de cinq employés

Parus depuis :
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Le français, non merci (2016-01-27)
L’intégration des immigrants en Grande-Bretagne (2017-01-05)
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Pour consulter l’analyse des données obtenues lors du recensement de 2016, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel