Naviguer sur la rivière Li

17 mai 2011
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La rivière Li est peu profonde : on y navigue donc sur des bateaux à fond plat.

Ceux empruntés par les touristes sont plus colorés et plus lourds que ceux utilisés par les riverains. Ceux-ci ont des embarcations plus modestes, généralement non motorisés, qui sont construits dans des matériaux d’origine végétale.

La dernière photo de cette série montre un radeau qui fait exception à cette règle. Il est motorisé et construit majoritairement en tubes de plastique sur le modèle des radeaux traditionnels.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/200 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16 mm
2e photo  : 1/100 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm
3e photo  : 1/80 sec. — F/5,2 — ISO 800 — 29 mm
4e photo  : 1/250 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 25 mm

Note : Cliquez ceci pour voir la vidéo de laquelle ces photos sont extraites.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


The City Limits

15 mai 2011

 

Cette vidéo en accéléré montre principalement des vues nocturnes de Montréal, Québec, Toronto, New York et Chicago. Réalisée par Dominique Boudreault, de la ville de Québec, elle a été visionnée plus d’un million de fois.

On y voit notamment la Fontaine de Tourny devant le parlement du Québec, un concert du festival d’été de la Vieille capitale, le Millenium Park de Chicago, le pont Jacques-Cartier de Montréal, celui de Brooklyn à New York et une vieille goélette échouée près à Baie-Saint-Paul (dans Charlevoix).

Dans ses temps libres, Dominique Boudreault a mis près d’un an à créer cette vidéo. Chaque point de vue a été filmé en accéléré pendant environ une demi-heure.

Le créateur écrit :

J’ai tourné ces images entre la fin de 2010 et le début de 2011. Mon but était de montrer la dualité entre les grandes villes et la nature.

Les lieux de tournage principaux sont :
• Montréal, Québec, Canada
• Québec, Québec, Canada
• Toronto, Ontario, Canada
• Manhattan, New York, USA
• Chicago, Illinois, USA

Je vous invite à visiter mon site web.

Vous pouvez me suivre sur Twitter et sur Instagram.

Pour visionner et acquérir certaines de mes séquences de timelapse, visitez l’agence Getty Images.

Pour me contacter directement : cliquez sur ceci.

Musique : « Time » de Hans Zimmer

Et n’oubliez pas de monter le volume avant d’écouter la vidéo et d’activer le HD !

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Plan Nord : l’œuf de Pâques de Monsieur Charest

14 mai 2011

Après une première annonce en 2008 (accueillie dans l’indifférence et sombrée dans l’oubli depuis), le Plan Nord était annoncé de nouveau lundi dernier par le Premier ministre du Québec.

Comme ces histoires de pèche qui deviennent de plus en plus extraordinaires d’une fois à l’autre, on a jouté des zéros aux montants et le texte s’est garni de quelques superlatifs.

On sait qu’il ne peut y avoir de développement d’un territoire occupé par un des peuples du Québec sans le consentement de celui-ci. Le mérite du Plan Nord, c’est d’avoir recueilli l’assentiment d’une bonne partie des peuples autochtones en faveur d’un cadre vague de développement industriel.

Vague parce que, à y regarder de près, ce Plan Nord a tout sauf de la substance.

Il part de prémices simples. Le territoire au nord du 49e parallèle représente 72% de la superficie du Québec. Or il est inexploité. Évidemment, les autochtones y pratiquent la chasse et la pêche depuis longtemps mais il est inexploité au sens qu’il ne bénéficie pas des lumières civilisatrices de l’industrie minière.

Ce territoire dispose d’une des plus importantes réserves d’eau douce au monde (3% des réserves mondiales) composée de près de 500 000 lacs et de milliers de rivières que nous, Blancs du sud, n’avons pas encore pollués.

Cet immense territoire comprend plus de 200 000 km² de forêts commerciales, ce qui représente plus de 53 % des forêts exploitables de la province. Après avoir dévasté les forêts publiques du Québec — comme le documentaire « L’erreur boréale » en fait la démonstration éloquente — l’industrie forestière pourrait ainsi transformer en papier les tonnes de lichen qui recouvre la toundra québécoise et y faire disparaitre les derniers chicots d’arbres qui défigurent le paysage désertique du Nouveau-Québec.

Le document du gouvernement québécois déclare : « Il renferme des ressources fauniques exceptionnelles et constitue un des derniers potentiels de conservation de vastes territoires naturels intacts au monde. » Mais, entre nous, si ces vastes territoires naturels sont encore intacts, c’est précisément parce que le Plan Nord n’a pas été adopté plus tôt, n’est-ce pas ?

Jusqu’à maintenant, lorsqu’une compagnie voulait exploiter une nouvelle mine, elle devait assumer totalement le coût de la création des routes destinées à relier cette mine au reste du réseau routier québécois.

Or plus on s’éloigne des grands centres, plus on augmente le coût de construction des routes. De plus, le réchauffement climatique occasionne la fonte du pergélisol, ce qui crée des défis nouveaux aux ingénieurs des compagnies minières. Bref, on réduit d’autant la rentabilité des investissements des compagnies.

Le Plan Nord précise : « Le nouveau modèle d’affaires développé pour les projets du Plan Nord vient changer à coup sûr la façon dont le Québec financera les infrastructures et les services publics. À partir d’aujourd’hui, les coûts d’implantation et d’entretien des infrastructures seront partagés, tout au long de leur vie utile, par les entreprises, les communautés concernées, le gouvernement du Québec et les autres utilisateurs. »

En d’autres mots, on transférera aux contribuables le coût des routes, en retour de quoi l’État bénéficiera de redevances parmi les plus faibles au monde. Il n’en fallait pas plus pour susciter l’intérêt des investisseurs pour ce projet.

Or cela tombe bien pour eux. La croissance industrielle de la Chine et son appétit pour les matières premières fait en sorte que leur prix augmente, ce qui rend rentable des projets qui ne l’étaient pas autrefois. Le Québec pourrait donc profiter de cette manne.

Le problème, c’est que le Plan Nord s’étend sur 25 ans. Or le Premier ministre prédit 80 milliards d’investissements (privés ? publics ?) répartis sur un quart de siècle alors que sa boule de cristal ne lui révèle pas ce que tout le monde sait, c’est-à-dire qu’il ne sera plus à la tête de l’État québécois dans deux ans.

La seule certitude absolue que nous ayons, c’est que le coût du pétrole augmentera à l’avenir alors que rien ne permet d’affirmer que le coût des matières premières augmentera ou même se maintiendra aux niveaux élevés actuels.

Au contraire, ce n’est qu’une question de temps pour qu’on découvre la même chose en Sibérie ou dans les pays voisins de la Chine. Entre-temps, le coût du transport de minerai québécois vers l’Asie (même en empruntant l’Arctique plutôt que le canal de Panama) deviendra de plus en plus onéreux. On peut donc prédire avec certitude qu’une bonne partie des mines nées du Plan Nord deviendront non rentables peu d’années après leur mise en opération et fermeront leurs portes, victimes de la concurrence asiatique.

Dans ces villes minières, lorsque le principal employeur cessera ses opérations, la ville toute entière deviendra une ville-fantôme. Payés par nos taxes, les routes, les écoles, les hôpitaux, les systèmes de collecte des ordures, et les égouts deviendront inutiles. Or la courte durabilité des investissements publics ne semble pas avoir été prise en considération dans le document gouvernemental.

En somme, le Plan Nord est comme un œuf de Pâques russe dont la coquille, richement décorée, cache le vide qu’il contient. Il révèle l’avenir que le Parti libéral nous réserve : un peuple de mineurs dont les salaires devront être compétitifs avec ceux versés aux mineurs chinois. Wow !

Référence : Plan Nord

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’augmentation du prix du pétrole : inévitable et nécessaire

13 mai 2011

Imbibée de l’idéologie néo-libérale, l’administration Bush soutenait que l’État n’avait pas à intervenir pour favoriser l’économie d’énergie : au fur et à mesure, disait-elle, que le pétrole deviendra rare, son prix augmentera : automatiquement, cela incitera le public à en consommer moins.

Derrière ce laisser-faire officiel — illustré par le refus de ratifier tout engagement international à ce sujet — se cachait une politique agressive destinée à maintenir bas le prix de pétrole afin d’éviter la restructuration industrielle qu’aurait nécessité un accroissement substantiel du prix des énergies fossiles.

Les États-Unis ont d’abord tenté de déstabiliser le gouvernement d’Hugo Chávez du Venezuela (troisième producteur de pétrole au monde en 2001, devenu le onzième en 2010). Sans succès.

Alors que les réserves pétrolières de l’Irak — les 2e ou 3e plus importantes au Monde — étaient sous-utilisées en raison de l’embargo international de l’ONU contre le régime de Saddam Hussein, l’administration Bush déclencha la guerre contre ce pays (sous de faux prétextes) afin de rendre disponibles ces réserves et inonder le marché mondial. Nouvel échec : en 2008, la production irakienne a retrouvé son niveau du temps de l’embargo, avec 2,4 millions de barils/jour, et à peine plus (2,9 millions prévus) à la fin de cette année.

Les États-Unis sont confrontés à une dure réalité : leur économie est saignée à blanc par un gigantesque déficit commercial dont le tiers est représenté par l’importation de carburant fossile.

Déficit commercial des États-Unis :
• 2004 : 56 milliards $US
• 2005 : 726 milliards $US
• 2006 : 759 milliards $US
• 2007 : 815 milliards $US
• 2008 : 696 milliards $US
• 2009 : 381 milliards $US
• 2010 : 498 milliards $US

En plus de subventionner l’achat d’automobiles par les Américains — les véhicules utilitaires énergivores, plus chers, étant l’objet d’une plus importante subvention — le gouvernement des États-Unis verse annuellement une subvention de deux milliards aux pétrolières. Sans cette subvention, le prix de l’essence augmenterait, ce qui diminuerait la consommation.

C’est en Norvège (pourtant pays producteur de pétrole) qu’on trouve l’essence la plus chère d’Europe. Conséquemment, l’automobile électrique y fait fureur.

Si on veut modifier profondément les habitudes des consommateurs, il faut que cela fasse mal. Malheureusement, la croissance des prix du pétrole depuis une décennie a été insuffisante à empêcher la mode des tanks familiaux que sont les véhicules utilitaires.

Cela doit changer. Le sort de l’humanité dépend de notre respect pour la fragile planète que nous habitons. Conséquemment, on ne se mettra pas à s’apitoyer parce que le litre de pétrole transporté par bateau du Moyen-Orient et raffiné au pays est devenu un peu plus cher que le litre d’eau extraite et embouteillée ici même.

Bref, le prix du pétrole augmentera à l’avenir et c’est une excellente chose.

Références :
Économie des États-Unis
Hugo Chávez
Les pétrolières défendent leurs avantages fiscaux à Washington
Prix de l’essence: quand on regarde leur gazole, on se console
Saddam Hussein
USA: le déficit commercial se creuse
Venezuela

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Batelier au loin

12 mai 2011
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Les Chinois ont passé des milliers d’années à façonner leur territoire si bien que leur pays est aujourd’hui très photogénique.

Il s’agit ici d’un batelier au loin sur un affluent de la rivière Li.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/80 sec. — F/3,7 — ISO 100 — 16 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quand on a de l’argent de trop : l’achat de Skype par Microsoft

11 mai 2011

Depuis le départ de Bill Gates le 14 janvier 2000, Microsoft est dirigé par Steve Balmer. Ce dernier est un homme très intelligent, colérique, et totalement dépourvu de jugement.

Sa gestion lamentable du conflit avec les responsables européens de la lutte contre les abus de position dominante a déjà coûté plus de deux milliards$ à Microsoft en pénalités.

Voilà aujourd’hui qu’il offre de payer 8,5 milliards$ pour Skype, une compagnie offrant aux 660 millions de personnes inscrites à ses services, la possibilité d’effectuer des appels-vidéos par Internet.

Depuis un quart de siècle, Microsoft a accumulé 43 milliards$ de liquidités. Le sixième de cette somme sera donc utilisé pour acheter Skype, une compagnie non rentable. Jamais Microsoft n’aura dépensé autant pour acquérir un logiciel ou une compagnie.

Autrefois, il aurait suffi à Microsoft de créer un logiciel rival pour qu’il soit adopté instantanément, privant Skype de sa clientèle du jour au lendemain. Mais les temps ont changé.

Les Macintosh ont presque doublé leur part du marché depuis 2006. Windows Vista fut un désastre. Wikipédia est venu à bout de l’encyclopédie Encarta (discontinuée en 2009). La part du marché occupée par les lecteurs multimédia Zune — la version microsoftienne des iPods d’Apple — est insignifiante. Les téléphones basés une version miniature de Windows perdent du terrain. De nos jours, Internet Explorer n’est plus utilisé que par 55,9% des internautes.

Bref, Microsoft est devenue une compagnie de perdants, essuyant des échecs ou les demi-succès sur tous les fronts sauf celui des consoles vidéo.

Alors qu’Apple a créé FaceTime, une version améliorée de Skype, Microsoft sait que s’il tentait de faire pareil, les internautes bouderaient sa copie. Microsoft a donc décidé d’acheter la position dominante de Skype pour une somme faramineuse.

Ce faisant elle se prive de milliards de dollars qu’elle aurait pu utiliser de manière plus judicieuse en créant des produits novateurs et en corrigeant les bogues incalculables qui minent sa crédibilité.

Références :
FaceTime
Le déclin de Windows
Microsoft
Skype
Skype vaut-il 8,5 milliards?
Steve Ballmer

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le palmarès des bandits du Québec

10 mai 2011
© 2011 — Gouvernement du Québec

En septembre 2005, la Sûreté du Québec sollicitait la collaboration de divers services de police dans le but d’accroitre la visibilité de des criminels et de favoriser leur arrestation.

En juin 2006, le programme « Les 10 criminels les plus recherchés du Québec » a été mis sur pied. Ce programme utilise différents moyens de communication pour transmettre à la population des informations se rapportant aux criminels recherchés.

La Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec, le Service du renseignement criminel du Québec, de même que les Services de police des villes de Montréal, Laval, Québec, Longueuil et de Gatineau ont donc uni leurs forces pour créer un site web où sont présentés ces bandits.

Pour tout détail susceptible de favoriser leur arrestation : 1-800-659-4264 ou cic@surete.qc.ca

Référence :
Les dix criminels les plus recherchés du Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une révolution scolaire dont on pourrait s’inspirer

9 mai 2011

Les Chinois : unis par l’écrit, divisés par l’oral

Le mandarin (la langue chinoise) requiert couramment la connaissance de 3,000 à 5,000 caractères appelés sinogrammes. C’est beaucoup plus que le nombre de touches sur le clavier d’un ordinateur. Alors comment les Chinois font-ils pour écrire leur langue à l’ordinateur ?

Prenons le mot « brochette » (en français) qui s’écrit avec un seul caractère chinois. Ce caractère se prononce « chuan ».

Sur le clavier, on doit taper son équivalent phonétique (en lettres occidentales), soit « chuan ». Malheureusement, cinq autres sinogrammes se prononcent de la même manière mais ont des sens différents. Ce sont des homophones comme, en français, « pain », « pin » et « peint » ou, pour prende un autre exemple, « vin », « 20 », « vain » et « vainc ».

Les homophones sont très nombreux parce que le mandarin ne compte que 404 unités syllabiques ; en d’autres mots, il n’y a que 404 sons uniques pour prononcer les milliers de caractères chinois.

Dans ce cas-ci, à l’écran, les six homophones de « chuan » apparaissent : on choisit le bon et on passe au mot suivant. Et ainsi de suite pour chacun des autres caractères qu’on doit écrire. Vous l’aurez deviné : c’est un peu long.

La reconnaissance vocale — c’est-à-dire dicter son texte à l’ordinateur — ne résout pas ce problème. Au contraire, elle l’empire puisqu’un caractère chinois qui a le même sens partout en Chine peut se prononcer différemment en mandarin (parlé à Beijing), en wu (parlé à Shanghai) et en cantonais (parlé à Hong Kong). C’est comme si le mot « cheval » était représenté par la silhouette de cet animal. Devant cette silhouette, le Francophone dira « cheval », mais l’Anglais dira « horse » et l’Allemand dira « Pferd ».

Imaginez que les langues occidentales s’écrivent avec des symboles comme dans l’exemple du cheval. Cela aurait pour résultat que tous les Occidentaux pourraient lire les mêmes journaux. Toutefois, lus à voix haute, leurs articles donneraient des résultats complètement différents.

C’est ce qui arrive en Chine; les Pékinois, les Shanghaïens et les Cantonnais se comprennent lorsqu’ils s’écrivent mais pas lorsqu’ils se parlent.

Si on veut éviter de taper l’équivalent phonétique (« chuan », dans l’exemple du début), on pourrait recourir à la reconnaissance optique des caractères écrits : c’est-à-dire qu’un Chinois n’aurait qu’à écrire un sinogramme sur une ardoise électronique (par exemple, un iPad) et l’appareil déchiffrerait instantanément ce qu’il a écrit.

Cette solution est beaucoup plus avantageuse pour eux et c’est pourquoi ils y ont consacré beaucoup de ressources.

Une compagnie chinoise, Hanvon (ou Hanwang en mandarin), est le leader mondial à ce sujet depuis une décennie. Fort de sa suprématie, elle a développé toute une série de produits dérivés dont une ardoise électronique appelée hPad.

Sur un hPad, on peut lire n’importe quel des 150 000 livres électroniques offerts par Hanvon. Car cette compagnie est le deuxième plus important libraire électronique au monde, après Amazon.

La révolution scolaire de Shanghai

Hanvon mène présentement un projet pilote dans des écoles de Shanghai qui risque de révolutionner l’édition de manuels scolaires. Dans cette ville, l’école est gratuite (sauf pour les migrants) et est obligatoire. Les pouvoirs publics dépensent annuellement 300 yuans (50$) pour l’achat de manuels pour chaque collégien. Or les études collégiales durent trois ans.

Dans cette expérience, chaque étudiant reçoit plutôt une ardoise électronique équipée d’un logiciel de reconnaissance de caractères chinois écrits à la main.

En début d’année, l’élève télécharge la version électronique de tous les manuels dont il aura besoin. Il fait ses devoirs dans des cahiers d’exercices électroniques que ses professeurs corrigent le lendemain.

Cette expérience ne fait que commencer. Le tout devrait être opérationnel d’ici deux ou trois ans.

Si l’expérience s’avère concluante, 300 millions d’écoliers chinois pourraient bénéficier de cette révolution. En effet, cela entrainerait rien de moins que la disparition des manuels imprimés, des cahiers d’exercice et des bibliothèques dans les écoles.

Si les Chinois prennent une longueur d’avance sur nous, il nous suffirait de sauter l’étape de la reconnaissance des caractères écrits — puisque taper son texte est beaucoup plus simple en français qu’en mandarin — et nous pourrions les rattraper. Si évidemment nous nous grouillons le derrière…

Référence : Barbier M, Le roi du e-Book reader – Maître chez lui, ChinePlus, 2011; 18: 40-3.

Parus depuis :
Tablet PCs speak kids’ language (2015-04-13)
L’enjeu du numérique à l’école (2016-09-24)
De l’école et des écrans (2019-05-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’élimination d’Osama Ben Laden

6 mai 2011

Dès que la Guerre d’Afghanistan fut gagnée, G.W. Bush donne l’ordre aux services de renseignement américains de se tourner prioritairement vers l’Irak, en préparation de la guerre qu’il voulait y mener.

Ceux-ci réduisent donc de manière importante les moyens mis en œuvre pour trouver Osama Ben Laden et ce dernier en profite pour se réfugier au Pakistan, le pays voisin.

Pour le quotidien français Le Monde, la traque qui devait mener ultimement au décès de Ben Laden commence le 1er mars 2003.

Ce jour-là, le cerveau des attentats du 11 Septembre 2001 et numéro 3 d’Al-Qaida, Khaled Cheikh Mohammed, est capturé. Dans la prison américaine de Guantanamo (à Cuba), il est soumis à différentes formes de torture dont 183 séances de noyade simulée.

À l’une de ces occasions, il livre à ses tortionnaires le pseudonyme ou nom de guerre d’un messager de Ben Laden : « al-Kuwaiti », c’est-à-dire « Le Koweitien ».

Cette information est capitale puisque le chef d’Al-Qaida n’utilise pas de téléphone portable ni aucun autre moyen électronique de communication qui permettrait aux Américains de le retracer. Ben Laden doit donc recourir à des messagers pour communiquer ses volontés à ses lieutenants.

La version du quotidien français est en contradiction avec celle du New York Times. Dans un éditorial publié mercredi, ce dernier soutient que le numéro 3 d’Al-Qaida n’a fourni que des informations trompeuses et contradictoires au cours de ses innombrables séances de torture.

Selon le quotidien américain, ce serait plutôt Hassan Ghul, capturé en Irak en 2004, qui aurait fourni non seulement le pseudonyme du messager de Ben Laden mais aussi qui a fait réaliser l’importance stratégique de ce modeste intermédiaire dans l’organisation d’Al-Qaida. Ce prisonnier, qualifié de coopératif, n’a jamais été soumis à des séances de noyade simulée.

Quant à savoir si ses séances d’interrogation ont toutes été conformes au droit international, on ne le saura sans doute jamais, tant il est difficile de percer l’écran opaque des justifications et contre-vérités des officiels de l’administration Bush afin de s’attribuer le mérite de la découverte du repère de Ben Laden.

Mais quoi qu’il en soit, à ce stade-ci on n’est pas très avancé puisqu’on ignore toujours le nom véritable de ce messager. Grâce à ses espions en Afghanistan et au Pakistan, la CIA finit par récupérer le nom de famille du messager. C’est peu : dans cette partie du Monde, des dizaines de milliers de personnes partagent ce nom de famille.

La National Security Agency, spécialisée dans la collecte et l’analyse des communications, entreprend alors d’intercepter tous les appels téléphoniques et courriels des personnes portant ce nom de famille.

En 2007, on finit par connaître le nom complet du messager.

En juillet dernier, des Pakistanais travaillant pour la CIA repèrent une Suzuki blanche circulant dans les rues de Peshawar, une ville située à proximité des régions tribales abritant les Talibans. Ils notent le numéro de plaque du véhicule.

Dans les registres d’immatriculation du Pakistan, le nom du propriétaire de la Suzuki correspond exactement à celui du messager. Pour la première fois, on peut suivre quelqu’un qui a accès directement à Ben Laden.

En août 2010, le messager finit par mener les services de renseignement américains à Abbottabad, un lieu de villégiature prisé par les anciens gradés de l’armée pakistanaise. Cette ville est située à 50 km au nord de la capitale du pays, loin des zones tribales où se cache — croit-on toujours — Ben Laden.

Le messager y habite dans un bunker construit en 2005 et d’apparence assez austère. À l’origine, l’édifice était plutôt isolé au bout d’un chemin poussiéreux. Depuis, d’autres maisons se sont construites dans les alentours. Il est à noter que le bunker bénéficie de la zone d’exclusion de vol aérien décrétée en faveur de la plus importante académie militaire de Pakistan, située à seulement 300 mètres de là.

Remarque : Depuis plusieurs jours, les médias répètent que le complexe serait luxueux et aurait une valeur dépassant le million de dollars. Ceci vise à discréditer Ben Laden aux yeux de ses partisans. Le père du chef d’Al-Qaida est un multimillionnaire saoudien : son fils aurait les moyens d’une résidence d’une telle valeur, mais en réalité ce bunker est tout sauf luxueux.

Il s’agit d’un complexe assez vaste, huit fois plus grand que les autres demeures du quartier. Il occupe un immense terrain et est entouré de murs de 5,5 mètres de haut surmontés de barbelés. Mais c’est une habitation assez moche. Dans une vidéo publiée sur l’Internet, on y voit le bout d’un lit et des rideaux dans la chambre de Ben Laden : c’est d’une pauvreté qui rappelle la décoration intérieure des maisons de paysans chinois.

L’accès est contrôlé par deux portes et les habitants brulaient leurs déchets sur place plutôt que de les laisser au ramassage comme le font leurs voisins.

Le complexe possède l’électricité mais n’est pas relié à un réseau téléphonique, ni à l’internet. De plus, selon les listes d’abonnés, aucun propriétaire de téléphone portable n’y demeure. Les Américains en viennent donc à la conclusion que cette résidence pourrait bien être celle du chef d’Al-Qaida.

Les familles du messager et de son frère vivent dans ce bunker, de même qu’une troisième famille. La composition de cette dernière, et l’âge de ses membres, correspondent aux proches de Ben Laden : conséquemment, en février 2011, les Américains acquièrent la certitude que cette troisième famille est celle du chef d’Al-Qaida.

Après cinq réunions du Conseil national de sécurité auxquelles assiste le Président américain, celui-ci décide, le vendredi le 29 avril 2011 à 8h20, d’autoriser l’opération visant à éliminer Osama Ben Laden. Pourquoi cet assassinat ? Afin d’éviter le risque d’une multiplication des prises en otage d’Occidentaux pour exiger sa libération.

Suivant la recommandation de ses conseillers, le Président ordonne que l’attaque soit menée au sol par un commando, en dépit des risques plus grands que cela représente en comparaison avec l’attaque aérienne par des bombardiers furtifs ou par des drones. Ce choix se justifie par le désir du Président de minimiser les victimes collatérales et la volonté de prendre possession du corps de Ben Laden pour pouvoir l’identifier avec certitude.

L’opération mobilise quatre hélicoptères, de même qu’un chien et de 79 membres des « Navy SEALs » (des troupes d’élite employées notamment pour des missions antiterroristes, de reconnaissance ou de guerre non conventionnelle). Tenue secrète, l’opération s’effectue dimanche après-midi (heure de Washington) sans l’autorisation du Pakistan de survoler son territoire.

En vidéoconférence, le Directeur de la CIA fait le récit des événements qui se déroulent au même moment au Pakistan. Réunie dans la salle de crise de la Maison Blanche, son assistance est composée du Président, de ses conseillers les plus proches, du Vice-président, et de la Secrétaire d’État (Hillary Clinton).

Au Pakistan, on est déjà dans la nuit du dimanche soir au lundi matin. C’est la nouvelle lune ; il fait particulière sombre. Vers 1h du matin, les quatre hélicoptères décollent de la base américaine de Ghazi située à 50km d’Abbottabad. Dans la version officielle, deux hélicoptères doivent prendre part à l’offensive alors que deux autres sont prévus en cas de problème.

Les commandos fonctionnent en vision infrarouge : idéalement, ils doivent priver l’adversaire de toute source lumineuse afin d’être les seuls à voir distinctement ce qui se passe cette nuit-là, ce qui minimise les pertes au cours de l’assaut.

Du toit de sa maison, le seul témoin Pakistanais décrit la scène : « Après minuit, un grand nombre de commandos ont encerclé le complexe. Trois hélicoptères étaient en survol. Tout à coup, des tirs ont éclaté en provenance du sol et en direction des hélicoptères (…). Il y a eu des échanges de tirs intenses et j’ai vu un hélicoptère chuter. »

Le raid dure quarante minutes. Après avoir coupé l’approvisionnement électrique et défoncé le lourd portail métallique orangé du complexe, les Navy SEALs ne rencontrent qu’une faible résistance.

En effet, durant toute l’opération, un seul coup de feu est tiré contre les membres du commando et ce, dès le début de l’assaut. Les tirs entendus par le voisin sont donc principalement ceux des Américains.

Ben Laden n’a pas été tué dans son sommeil. Un hélicoptère, c’est bruyant. Lorsque trois hélicoptères volent à proximité d’une maison, il faut dormir très dur pour ne pas les entendre. De plus, au moment où Ben Laden est abattu, plusieurs coups de feu ont déjà été tirés.

Selon une version officielle, la femme tuée au cours de l’attaque l’aurait été parce que Ben Laden se serait servi d’elle comme bouclier humain, suggérant ainsi que le chef d’Al-Qaida aurait été lâche, faisant face à la mort en se cachant derrière une femme. Cette information a été démentie depuis mais circule toujours.

En réalité, des trois épouses de Ben Laden présentes dans le complexe, une seule est présente dans la chambre du troisième étage où Ben Laden sera assassiné. Soumise aux volontés de son mari, Amal — c’est son nom — n’a pas quitté cette pièce depuis cinq ans.

Lorsque le commando pénètre dans la chambre, elle reçoit aussitôt une balle dans la jambe et perd connaissance. Puis Ben Laden est tué de deux balles — reçues à la tête et dans le dos — sous les yeux horrifiés de sa fille de 12 ou 13 ans, également présente dans la pièce.

L’opération se solde par la mort de cinq personnes :
• Osama Ben Laden
• Khalid Ben Laden (né en 1989, fils d’Osama)
• Abu Ahmed al-Kuwaiti et son frère (les deux messagers du chef d’Al-Qaida).
• Bouchra, l’épouse du frère d’al-Kuwaiti.

Des dix-sept ou dix-huit survivants, seize sont des femmes et des enfants majoritairement originaires d’Arabie saoudite.

Pendant ce temps, le voisin qui est témoin de l’opération — il se nomme Sohaib Athar — ne sait pas ce qui se passe. Dans une série de messages sur Twitter, il se plaint du bruit des hélicoptères qui l’empêchent de dormir.

Il décrit en temps réel le souffle d’une puissante explosion, le crash d’un hélicoptère, et le bouclage du quartier par des militaires qui perquisitionnent chaque maison. Involontairement, ses messages sur l’Internet valident le raid américain.

Après l’annonce de la mort de Ben Laden, il devient une vedette instantanée, des milliers de personnes veulent devenir ses amis (à son grand désespoir, lui qui n’aspire qu’à une vie tranquille… pour l’instant).

Puis, le corps de Ben Laden est transporté par hélicoptère pour identification puis est déposé sur le porte-avions USS Carl-Vinson, qui croise en mer d’Oman. Allongée sur une planche, sa dépouille est basculée dans les flots afin d’éviter qu’une sépulture terrestre ne devienne un lieu de pèlerinage pour ses partisans.

La Maison blanche a prétendu faussement que jeter à la mer la dépouille de Ben Laden serait conforme à l’Islam. En vérité, à moins d’une noyade, cela n’est permis par cette religion que si un navire ne peut accoster rapidement afin que la dépouille soit enterrée en direction de La Mecque dans un délai maximal de 24h après le décès.

Cette méconnaissance profonde de l’Islam a l’avantage politique de contrer cette légende, soigneusement entretenue par les Républicains, à l’effet que le Président américain serait musulman. S’il l’était, comment aurait-il pu autoriser qu’on viole sa religion ?

De plus, on ne rendra pas public les photos démontrant la mort de Ben Laden. Si ces photos étaient publiées, les partisans du complot crieraient à l’imposture et une rumeur de photos truquées se répandraient aussitôt comme une trainée de poudre.

Mon impression est que la Convention de Genève ne permet que les photos qui respectent la dignité de l’ennemi, ce qui n’est pas le cas des photos macabres obtenues par les Américains. De plus, la longue controverse qui s’annonce à ce sujet a le mérite d’être un rappel que c’est le Président Obama qui a réussi à débarrasser l’Amérique de son pire ennemi. C’est une publicité gratuite dont le Président américain bénéficiera lors du renouvellement de son mandat. Il a donc intérêt à ce qu’on en parle longtemps.

Avec la mort de Ben Laden, l’Égyptien Al-Zawahiri, 59 ans, apparait comme son successeur probable. Dans les faits, il serait déjà le chef du réseau terroriste depuis la maladie de Ben Laden en 2004. Toutefois, il manque totalement de charisme et on peut s’attendre à ce que les revenus importants qu’Al-Qaida obtient d’Arabie saoudite chutent à un niveau qui force cette organisation à réduire le nombre de ses projets terroristes.

Dans un texte publié il y a cinq ans sur mon site Web, j’écrivais : « l’occupation militaire (de l’Afghanistan) vise à prévenir le retour au pouvoir des Talibans. (…) Plutôt que de détruire, à l’aide de missile de croisière par exemple, les camps d’entrainement qui pourraient réapparaitre en Afghanistan, les États-Unis ont choisi une solution plus coûteuse qu’est l’occupation perpétuelle de ce pays. Du strict point de vue de l’analyse des coûts-bénéfices, cette occupation est une aberration. »

Le succès du raid « chirurgical » contre Ben Laden et le fiasco de l’occupation militaire de l’Afghanistan nous obligent à nous interroger sur l’opportunité de la participation des militaires canadiens à l’occupation de ce pays.

Références :
Abu Ahmed al-Kuwaiti
Account Tells of One-Sided Battle in Bin Laden Raid
Bin Laden Raid Revives Debate on Value of Torture
CIA spied on bin Laden from safe house
Des armes dans la chambre de Ben Laden, les détails du raid se précisent
La fin de Ben Laden (1/4) : la traque
La fin de Ben Laden (2/4) : l’assaut
La fin de Ben Laden (3/4) : un mort sans cadavre
La fin de Ben Laden (4/4) : l’image manquante
La mission canadienne en Afghanistan ou La perpétuation de coutumes arriérées
Mort de Ben Laden : un journal saoudien évoque une trahison de Zawahiri
Quatre ans de surveillance avant l’opération contre Ben Laden
Senate Intel Chair: Torture Did Not Lead To Bin Laden In Any Way
The Myth of Bin Laden
The Torture Apologists
“UH OH” – L’homme qui a twitté la mort de Ben Laden en direct

Articles parus depuis :
Pakistan petitioned to release Osama bin Laden’s youngest wife (2012-02-14)
La mort de ben Laden en direct (2012-12-07)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mon Dieu ! Déjà 25,000 requêtes ?

5 mai 2011

Mon blogue s’est fait connaitre lentement. Six mois après sa création, il recevait environ cinq requêtes par jour. Six mois plus tard, ce nombre était multiplié par 10. À peine cinq mois de plus et on frise maintenant les cent requêtes quotidiennes.

Si bien qu’il s’est écoulé à peine un mois et demi pour passer d’un nombre cumulatif de 20 000 requêtes (au 16 mars 2011) à la 25 000e requête, aujourd’hui.

Pour marquer l’événement — et vous remercier pour l’intérêt que vous portez à ce blogue — j’ai décidé de rendre public le dernier diaporama demeuré inédit de mon premier voyage en Chine.

Des dix-sept diaporamas relatifs à ce voyage, effectué à l’automne 2009, celui-ci a toujours été mon préféré.

Il vous suffit donc de cliquer sur la photo ci-dessus (ou sur ceci) pour regarder ce diaporama, dévoilé en primeur aujourd’hui.

Merci donc à vous tous.

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Écrit par Jean-Pierre Martel