Covid-19 : les trois premiers mois de la vaccination au Québec

14 mars 2021

Introduction

Le 14 décembre 2020, il y a donc trois mois, une première personne au Canada était vaccinée contre le Covid-19.

Sous l’œil des caméras de tout le pays, Gisèle Lévesque, 89 ans, recevait la première de ses deux doses du vaccin de Pfizer/BioNTech. Prévue trois mois plus tard, sa deuxième dose lui a finalement été administrée le 5 mars dernier.

Un mauvais présage

Dès le départ, les autorités sanitaires du Québec ont choisi d’espacer de trois mois les deux doses du vaccin de Pfizer alors que ce dernier a été homologué pour être utilisé à raison de deux doses espacées de trois semaines et non de trois mois.

Dans l’hospice où demeure Mme Lévesque, sur les 230 résidents, 202 ont accepté d’être vaccinés, tout comme 125 membres du personnel.

Le 14 janvier 2021, soit un mois plus tard, Radio-Canada rapportait : “ La COVID-19 continue de se propager au CHSLD Saint-Antoine, malgré l’opération de vaccination de la mi-décembre. (…) Depuis décembre, 37 résidents du CHSLD Saint-Antoine sont décédés de la maladie et 95 travailleurs de l’établissement l’ont contracté…” …soit 76 % du personnel.

De toute évidence, cette première séance de vaccination fut un évènement super-propagateur. On ne saura jamais si le virus a été apporté par les équipes de vaccination ou par les journalistes invités à couvrir l’évènement.

Mme Lévesque contracta le Covid-19 deux semaines après avoir reçu sa première dose : heureusement, elle y survécut.

Immunité modeste et immunité robuste

Au moment de la mise en marché de son vaccin, Pfizer soutenait qu’il protégeait 89 % des vaccinés après une première dose et 95 % des vaccinés après leur deuxième dose.

En se basant sur cette différence minime, la Santé publique a décidé de différer l’administration de la deuxième dose afin de vacciner le maximum de personnes avec les vaccins disponibles.

Toutefois, cette décision ne tenait pas compte du fait que le fabricant qualifiait de modeste l’immunité conférée par une première dose et de robuste celle résultant d’une deuxième dose.

Depuis, les résultats des campagnes de vaccination démontrent qu’on obtient une réponse immunitaire robuste dès la première dose du vaccin de Pfizer chez ceux qui ont déjà contracté l’infection puisque dans leur cas, le vaccin sert de rappel (comme la deuxième dose chez ceux qui n’ont jamais contracté l’infection).

De plus, dans une autre étude réalisée auprès de douze-mille vaccinés, celle-ci a démontré que le vaccin de Pfizer prévient 57 % des infections symptomatiques dès la première dose et 88 % après la deuxième dose.

Si une dose vaccin protège à 57 %, cela veut dire que la vaccination échoue dans le reste, soit 43 % de ceux qui ne reçoivent qu’une seule dose.

Qu’en est-il de l’expérience atypique du Québec ?

À part une étude très mal faite dont nous avons parlé sur ce blogue, la Santé publique n’a publié aucune donnée à ce sujet.

Quel est le pourcentage d’échec vaccinal au Québec ? On ne sait pas. Combien de vaccinés ont attrapé l’infection d’une manière suffisamment sévère pour être hospitalisés ? On l’ignore. Et quel est le pourcentage des vaccinés qui sont morts quand même du Covid-19 ? On l’ignore aussi.

Bref, si la Santé publique effectue un suivi de sa campagne de vaccination, elle est demeurée complètement opaque à ce sujet.

Ce qui n’augure rien de bon.

Par contre, lorsque la vaccination s’effectue conformément à la science, les études scientifiques ont démontré qu’aucun décès et aucune hospitalisation ne résulte de l’échec de la vaccination.

En d’autres mots, les personnes chez qui la vaccination échoue peuvent de nouveau attraper le Covid-19. Toutefois, ils l’attraperont sans s’en rendre compte ou de manière tellement faible qu’ils ne sentiront pas le besoin de se rendre à l’urgence d’un hôpital.

Ceci étant dit, une fois le vaccin administré à des millions de personnes, on pourrait se rendre compte que la probabilité d’effets graves à la suite d’un échec vaccinal n’est pas totalement nulle. Toutefois, on peut présumer que ces cas seront rarissimes.

Une vaccination à pas de tortue

La population américaine est de 330 millions d’habitants. Au moment où ces lignes sont écrites, 107 millions de doses du vaccin de Pfizer et de Moderna ont été administrées aux États-Unis.

Plus précisément, dix pour cent des gens y ont reçu une seule dose, et un autre dix pour cent ont reçu leur deuxième dose (et sont donc complètement vaccinés). En d’autres mots, un cinquième des Américains sont vaccinés, dont la moitié de ceux-ci, parfaitement.

Le président Biden s’est fixé comme objectif de faire en sorte que tous les habitants du pays qui le veulent soient vaccinés au 4 juillet prochain (le jour de la Fête nationale américaine).

Avant même que le Canada éprouve des difficultés d’approvisionnement en vaccins, les autorités sanitaires du Québec avaient comme objectif de vacciner 650 000 personnes d’ici la fin du mois de mars.

À ce jour, 648 663 doses de vaccin ont été administrées au Québec. Depuis le 5 mars, Mme Gisèle Lévesque fait partie des rares personnes qui ont reçu leur deuxième dose.

Pour atteindre l’immunité grégaire, 70 % de la population québécoise doit être complètement immunisée au virus.

Au rythme de 650 000 vaccins en trois mois, l’immunité grégaire sera atteinte dans vingt-huit mois, c’est-à-dire dans plus de deux ans, s’il suffit de recevoir une seule dose pour l’atteindre. S’il en faut deux, il faudra patienter plus de quatre ans… si l’immunité conférée dure aussi longtemps. Sinon, il faudra recommencer et vacciner perpétuellement.

Calcul détaillé

Le calcul est simple. En trois mois, administrer 650 000 doses, cela correspond à une moyenne mensuelle de 217 000 injections. C’est le rythme actuel de la campagne ‘massive’ (sic) de vaccination du Québec.

Pour atteindre l’immunité grégaire, il faut que 70 % des Québécois soient complètement immunisés au Covid-19. Or 70 %, c’est six-millions de personnes.

Divisons six-millions d’injections d’un vaccin à une dose ou douze-millions d’injections d’un vaccin à deux doses par le rythme actuel de vaccination et cela prendra respectivement 27,6 mois et 55,3 mois.

C’est un rythme sept à quatorze fois plus lent qu’aux États-Unis, sans parler d’Israël et de la Grande-Bretagne.

Conclusion

À moins d’accélérer la cadence de manière substantielle, le Québec aura donc été soumis à l’alternance incessante des confinements et des déconfinements lorsque surviendront les prochaines élections québécoises, prévues en octobre 2022.

D’une fois à l’autre aura augmenté le nombre des personnes exaspérées par les mesures sanitaires.

Pendant ce temps, aux États-Unis, les restaurants, les cinémas, et les endroits de villégiature seront noirs de gens souriants et décontractés célébrant l’éradication de la pandémie en sol américain.

Peut-être y a-t-il là matière à inquiétude pour nos dirigeants politiques.

En effet, l’heure des explications approche…

Références :
COVID-19 : Gisèle Lévesque devient la première personne vaccinée au Canada
Covid-19 : vaccination vs immunisation
Données de vaccination contre la COVID-19 au Québec
La première vaccinée du Canada a contracté la COVID-19
Sept résidents vaccinés du Centre Maimonides contractent la COVID-19
Single Pfizer vaccine shot provides strong protection for those who’ve had Covid-19, UK studies suggest
UK study finds one dose of Pfizer/BioNTech vaccine reduces risk of infection by 72%

Parus depuis
La moitié des soignants de première ligne ne sont toujours pas vaccinés dans le Grand Montréal (2021-03-17)
Même vaccinée, une femme de 50 ans est sous oxygène à cause d’un variant (2021-04-08)
St. Mary’s Hospital installs air purifiers in ER after staff outbreak (2021-05-07)
Mourir en attendant sa deuxième dose (2021-05-25)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : le poker et la saignée

5 octobre 2020

Introduction

Au début de la pandémie au Covid-19, on pouvait blâmer le gouvernement fédéral d’avoir tardé à fermer les frontières.

On pouvait affirmer que si le Québec était plus atteint par la pandémie que le reste du Canada, c’était parce que les vieillards y ont une importance démographique plus grande que dans le reste du pays.

On pouvait accuser l’austérité libérale d’avoir fragilisé notre système de la Santé.

Et on pouvait estimer que la relâche scolaire, survenue plus tôt au Québec que dans les autres provinces, était tombée à un bien mauvais moment.

Tout cela est vrai.

Mais oublions le passé; les autorités sanitaires nous assurent avoir appris leur leçon et se disent déterminées à faire mieux.

Un premier coup de poker

Après un confinement réussi (grâce à l’adhésion de sa population), le Québec est devenu en juin la première province canadienne à se déconfiner. À l’étonnement du reste du pays.

Car à ce moment-là, c’est chez nous qu’on dénombrait le plus grand nombre de nouveaux cas positifs.

En déconfinant prématurément l’économie québécoise, les autorités prenaient un risque.

Entre le premier juillet et le premier octobre, le nombre cumulatif de morts au Québec par million d’habitants est passé de 651 à 689, soit une différence de 38.

Au cours de la même période, ce nombre est passé de 106 à 120 au Canada anglais, soit une progression 2,7 fois moindre.

Cette fois-ci, personne ne peut blâmer le fédéral, le gouvernement précédent, ou une malencontreuse relâche scolaire.

Un deuxième coup de poker

Le pourcentage de tests positifs au Covid-19 est l’indice le plus fiable de la prévalence du virus au sein de la population.

Lorsqu’on réduit le nombre de tests, on réduit le nombre de cas positifs. Mais cela ne change pas leur pourcentage.

Pour prendre un exemple fictif, si la moitié du Québec était contaminé et qu’on effectuait seulement dix tests dans toute la province, on trouverait seulement cinq personnes atteintes (la moitié). Mais le pourcentage de tests positifs demeurerait à 50 %, comme si on en faisait des milliers.

Le 20 aout dernier, le pourcentage positivité était à son plus bas depuis des mois.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, on peut rouvrir les écoles quand, depuis au moins deux semaines, le pourcentage de tests positifs au Covid-19 parmi la population est moins de 5 %.

Certaines autorités sanitaires sont plus exigeantes et estiment que le taux de positivité maximale doit plutôt être de 3 %. C’est le cas de la ville de New York.

Dans tous les cas, le Québec répondait à ces critères.

Malheureusement, la Santé publique décidait de jouer au poker encore une fois.

Première imprudence; la réduction de la distance sanitaire en classe.

Puisqu’un mètre était probablement la distance entre les pupitres avant la pandémie, réduire la distance sanitaire de deux mètres à un seul est l’équivalent d’abolir de facto la distanciation sociale à l’école.

Deuxième imprudence : l’abolition du port du masque avant la cinquième année du primaire et son abolition partielle (et changeante d’un jour à l’autre) chez les adolescents.

Ces deux imprudences auraient été acceptables si on les avait compensées par des mesures tout aussi efficaces pour combattre la pandémie :
• tester tous les élèves du Québec chaque semaine pour les trois premières semaines de la rentrée,
• communiquer les résultats en 24 heures, et
• effectuer la recherche de contacts pour chaque cas positif décelé.

Une fois de plus, la Santé publique a simplement décidé de ‘prendre une chance’.

En décidant de ne tester que les personnes symptomatiques, une bonne partie des enfants atteints passent sous le radar de la Santé publique parce qu’asymptomatiques.

Quant aux mineurs qui ont des symptômes de Covid-19, on demande aux parents de les garder 24 h à la maison.

Si les symptômes persistent, les enfants sont placés en quatorzaine à étudier sur l’internet à partir de la maison. Personne ne sait si la Santé publique les ajoute au nombre de cas positifs. Tout indique que non.

En dépit de ce camouflage, le nombre de cas explose. Les équipes de dépistage sont débordées. Et les responsables de la recherche de contact sont incapables d’effectuer leur travail parce que le dévoilement des résultats positifs prend trop de temps.

Au 5 octobre, 22 % des écoles du Québec sont des lieux d’éclosion du Covid-19 et 822 classes sont fermées. L’Ontario, qui teste davantage que nous, n’a que 7 % des écoles contaminées et toutes les classes y sont opérationnelles.
 

 
Si bien que le taux de positivité dans l’ensemble du Québec a grimpé à 5,34 %. Selon les normes internationales, on devrait fermer nos écoles.

C’est exactement ce que prédisait mon texte ‘Covid-19 : une rentrée scolaire idéale’, publié il y a presque deux mois.


Note : ci-dessus, la courbe en orange est la positivité des tests en incluant ceux effectués plusieurs fois chez la même personne (les travailleurs de la Santé, par exemple). La courbe en bleue représente cas positifs uniques.

Face à ce fiasco, la Santé publique a évidemment blâmé les autres.

Elle a ordonné la fermeture de milliers d’établissements (bars, restaurants, cinémas, salles de spectacles, gyms, etc.) qui n’ont rien à voir avec cette résurgence de la pandémie et qui sont sacrifiés à l’autel de son incompétence.

Fait à noter, on a imposé le port du masque en tout temps à l’école secondaire en zone rouge (là où tout le Québec se dirige).

Toutefois, le Dr Richard Massé — conseiller médical stratégique de la direction générale de la Santé publique du Québec — déclarait plus tôt aujourd’hui :

«  [Il ne] Faut pas voir ça comme ‘En premier lieu le masque’. En premier lieu, on met toutes les autres mesures. Puis là, maintenant, on rajoute le masque aussi. En dernier lieu viennent les équipements de protection personnelle. (…) Donc on ne voulait pas introduire ça [plus tôt] parce qu’en classe, vous voyez que ça a un impact sur la vie étudiante, sur les relations que les jeunes vont avoir entre eux. Etc. On s’est résolu à faire ça parce que là, vraiment, la situation se détériorait.»

Après six mois de pandémie, les dirigeants de la Santé publique placent encore les équipements de protection personnelle au dernier rang des mesures à prendre pour combattre cette pandémie.

On compte sur le lavage des mains et sur un rétablissement temporaire de la distanciation sociale en classe.

Ce que les autorités sanitaires s’entêtent à ne pas voir, c’est que la distanciation sociale est inappropriée chez les enfants (selon tous les pédagogues) et inapplicable chez les adolescents sauf lorsqu’ils sont pensionnaires dans une maison d’enseignement privé.

Maintenant que la population a adopté le port du masque, la balle est dans le camp des autorités sanitaires.

Ceux-ci doivent s’inspirer des pays gagnants contre le Covid-19 et entamer un combat de précision contre la pandémie. Cela signifie trouver et éteindre les foyers d’infection plutôt qu’utiliser aveuglément des moyens brutaux et injustes qui mènent à la faillite d’innombrables petites et moyennes entreprises.

Conclusion

À l’époque de Molière, les médecins croyaient que la saignée guérissait tous les maux.

Alors on saignait les malades. Et quand ce traitement échouait, on les saignait une deuxième fois. Et ainsi de suite.

Et quand le patient finissait par mourir au bout de son sang, c’était la preuve que la saignée n’avait pas été pratiquée suffisamment tôt.

Quatre siècles plus tard, les médecins de la Santé publique sont incapables de voir que le bilan désastreux de la pandémie au Québec est le résultat de leur aveuglément et de leur suffisance.

Exactement comme les médecins à l’époque de Molière.

Références :
Compte Twitter de Patrick Déry
Covid-19 : évolution en six mois
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale

Parus depuis :
Des élèves sans suivi en attente d’un test de dépistage (2020-10-06)
Jusqu’à 10 jours d’attente pour un résultat de test dans la région de Québec (2020-10-06)
Combien coûte votre test de COVID-19? (2020-10-29)
Raccourcir à 72 heures le temps entre le dépistage et l’isolement des contacts (2020-11-14)
We are over-cleaning in response to covid-19 (2020-12-11)
Des tests automatisés bloqués par une exigence de dernière minute (2021-03-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la cigale québécoise

28 septembre 2020
La Cigale et la Fourmi (gravure de Gustave Doré)

Masques : la cigale et la fourmi

Avant même l’arrivée de la pandémie au Québec, la santé publique faisait campagne contre le port du masque dans les établissements de Santé.

Pendant ce temps — comme la fourmi de la fable de La Fontaine — l’Alberta se hâtait de faire des provisions de matériel de protection en prévision de ce qui allait suivre.

Deux jours avant l’apparition du premier cas de Covid-19 au Québec, le directeur de la Santé publique — comme la cigale de la même fable — partait en vacances au Maroc pour deux semaines (du 26 février au 8 mars).

À son retour, c’était la panique; pas moyen de se procurer des masques sur le marché international. Heureusement, le gouvernement albertain a généreusement offert des gants et des masques au Québec, pris au dépourvu.

En dépit de cette générosité, les réserves québécoises de matériel de protection sont rapidement devenus insuffisants.

D’où la décision, en fin mars, de rationner les masques N95 et les masques chirurgicaux, et de les réserver aux professionnels de la santé qui travaillaient au front à lutter contre le virus.

Parallèlement à ce rationnement, on menaçait de sanctions les employés ‘subalternes’ des établissements de Santé qui réussissaient à procurer du matériel de protection à leurs frais ou qui se fabriquaient un masque artisanal.

Compter sur l’immunité ‘naturelle’

En avril dernier, la Santé publique du Québec annonçait son intention de laisser se développer l’immunité ‘naturelle’ au sein de la population québécoise.

Évidemment, le but n’a jamais été que les gens en décèdent, mais que le maximum de gens l’attrapent et en deviennent immunisés… tout en se croisant les doigts pour que cela n’entraine pas trop de morts.

Dès le 22 avril, sur le site du quotidien Le Devoir, j’écrivais le commentaire intitulé ‘Doit-on s’empresser à faire 250 000 morts ?’.

Une semaine plus tard, je réitérais sur ce blogue cette même critique sévère contre l’immunité grégaire.

Ce qui n’a pas empêché la Santé publique de poursuivre cette politique désastreuse… avec les résultats qu’on sait.

La cigale des tests

Les études scientifiques au sujet du Covid-19 ont prouvé hors de tout doute qu’une bonne partie des personnes contagieuses n’en sont pas conscientes car elles n’en éprouvent aucun symptôme.

On apprend ce matin que le ministère de la Santé a décidé d’optimiser le dépistage.

Que veut-on dire par là ?

Cette ‘optimisation’ des tests consistera à les rationner au bénéfice des personnes symptomatiques et de leurs contacts.

Dorénavant, on laissera les personnes contagieuses qui n’éprouvent pas de symptômes continuer de répandre involontairement l’infection.

Dans toute guerre, le renseignement est la première étape de la stratégie. Et dans une guerre sanitaire, le renseignement c’est le dépistage et la recherche de contacts.

En laissant la moitié des personnes contagieuses passer sous le radar des autorités sanitaires, on effectue un dépistage de façade qui n’a pas la moindre chance de réussir à vaincre la pandémie.

En raison du caractère explosif de la ‘deuxième vague’, on peut anticiper une aggravation des pénuries qui nécessitera une optimisation maximale des tests, réservés aux personnes déjà symptomatiques, en laissant faire leurs contacts.

Puis, lorsqu’il y aura encore trop de monde pour le nombre de tests disponibles, on optimisera à mort (sic) en restreignant encore davantage ceux qui y auront droit.

En avril dernier, le réputé Harvard Global Health Institute recommandait qu’en juillet, les États-Unis en soient rendus à effectuer vingt-millions de tests par jour.

De son côté, The Rockefeller Foundation suggérait aux autorités sanitaires américaines une cible plus facile à atteindre dès novembre 2020, soit six-millions de tests par jour (ou trente-millions de tests par semaine).

Toutes proportions gardées, pour le Québec, cela correspond à effectuer quotidiennement entre 155 000 et 517 000 tests, selon qu’on suit les recommandations de la Rockefeller Foundation ou d’Harvard.

Les autorités de Santé publique ont eu cinq mois pour se préparer à une ‘deuxième vague’ et n’ont rien fait. Si bien qu’aujourd’hui on rationne les tests comme on rationnait les masques au début de la ‘première vague’.

Cela fait pitié.

La cigale de la recherche de contacts

Selon les critères internationaux, les pays doivent consacrer à la recherche de contacts environ mille enquêteurs par million d’habitants.

Au Québec, la santé publique ne dispose que de 750 personnes à cette fin au lieu de 8 500.

La semaine dernière, la journaliste Mélanie Meloche-Holubowsi de Radio-Canada écrivait : « À Laval, les enquêteurs réalisaient 5 à 6 enquêtes par jour durant la première vague. Désormais, ils réussissent à en effectuer seulement 1 à 2 par jour, puisqu’il faut désormais contacter jusqu’à 75 personnes par personne infectée.»

Le nombre actuel de cas positifs au Québec est de 72 651 personnes, soit 97 cas par enquêteur.

Pourtant, la santé publique a eu des mois pour embaucher tout le personnel nécessaire. Elle ne l’a pas fait probablement dans l’espoir chimérique que bientôt les téléphones multifonctionnels feraient ce travail automatiquement.

Dès le début du mois de juin, j’expliquais sur ce blogue que jamais les applications téléphoniques ne seraient capables d’effectuer ce travail de manière fiable.

Quatre mois plus tard, il n’existe pas la moindre preuve de leur efficacité; aucune étude n’a mesuré leur pourcentage de faux positifs et de faux négatifs. On sait seulement qu’ils finissent par signaler des contacts, sans savoir si c’est vrai.

Conclusion

Jusqu’à tout récemment, la santé publique du Québec faisait campagne contre le port du masque en dépit de son efficacité.

Sept mois après la découverte du premier cas de Covid-19 au Québec, on en est rendu à restreindre le nombre de personnes qui peuvent être testées en raison de pénuries.

Quant à la recherche de contacts, la plupart du temps elle est impossible à effectuer à cause du manque de personnel et des délais excessifs à obtenir le résultat des tests.

Presque tous les pays du monde ont eu moins de morts par million d’habitants que le Québec. Cela n’est pas une coïncidence; c’est la conséquence d’une volonté officielle de laisser se développer l’immunité grégaire.

Au début du mois d’aout, notre immunité collective en était à 2,25 %. Et ce, après plus de six-mille morts.

Jusqu’ici, la fourmie albertaine a eu à déplorer 60,6 morts par million de personnes au sein de sa population. La cigale québécoise en a eu onze fois plus, soit 684 morts par million…

Pour savoir ce qui nous attend au cours des prochaines semaines, il suffit de lire La Fontaine : « La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise — c’est-à-dire le vent froid — fut venue

Références :
Covid-19 et l’hôpital chinois de Montréal
Covid-19 : les outils de recherche de contacts
Covid-19 : l’utilisation ‘judicieuse’ des masques
Doit-on s’empresser à faire 250 000 morts ?
Legault mise sur l’«immunité naturelle» des Québécois
Les Montréalais infectés devront appeler eux-mêmes certains contacts
Près de 3% des adultes auraient contracté la COVID-19 au Québec
Québec modifie ses priorités de dépistage
« Qui avez-vous côtoyé? » 6000 traceurs pour retrouver les contacts des personnes infectées
Tests Covid-19: l’embouteillage se confirme dans le monde
Traçage : le quart des contacts refusent de collaborer
US needs to conduct 20 million coronavirus tests per day to reopen fully, Harvard report says
Voyage au Maroc : le Dr Arruda s’est absenté 12 jours au début de la crise

Parus depuis :
Le Québec tarde à prévenir les personnes infectées par le coronavirus (2020-09-30)
Jusqu’à 10 jours d’attente pour un résultat de test dans la région de Québec (2020-10-06)
COVID-19 : l’immunité « diminue assez rapidement », selon une étude (2020-10-27)
Raccourcir à 72 heures le temps entre le dépistage et l’isolement des contacts (2020-11-14)
Des tests automatisés bloqués par une exigence de dernière minute (2021-03-01)
Ottawa a payé 924 millions pour des tests rapides sous-utilisés par les provinces (2021-07-08)
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)
Le cercle vicieux des vagues de COVID-19 à répétition (2022-07-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : statistiques régionales au 18 septembre

19 septembre 2020
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Quelques chiffres :
• le 18 septembre, il y a eu 297 nouveaux cas au Québec,
• la moyenne quotidienne des nouveaux cas au cours des sept derniers jours a été de 36,6 cas par million d’habitants,
• à 72,6 nouveaux cas par million, la région de Québec dépasse le seuil de reconfinement en Allemagne.

Référence : Compte Twitter de Patrick Déry

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Isoler les régions en temps de pandémie : l’exemple chinois

29 mars 2020

Introduction

Le gouvernement québécois a annoncé hier l’interdiction de tout déplacement non essentiel entrant ou sortant de huit régions québécoises dites ‘vulnérables’ afin de les protéger de la contamination plus importante ailleurs.

Les politiques néolibérales appliquées depuis des années au secteur de la santé font en sorte que le nombre de lits et les effectifs du personnel soignant suffisent à peine en temps normal. Les ressources deviennent donc insuffisantes en période de crise.

De plus, certaines des régions du Québec peinent à conserver leur population jeune, attirée par les opportunités offertes par les grands centres urbains.

Si bien que les régions éloignées du Québec souffrent d’un vieillissement de la population. C’est ainsi que le quart de la population de la Gaspésie–Côte-Nord est âgé de 65 ans ou plus.

Leurs hôpitaux risquent d’être plus débordés qu’ailleurs par le Covid-19. D’où leur ‘vulnérabilité’.

Le cloisonnement en Chine

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On ignore généralement à quel point la société chinoise est cloisonnée.

Sous Mao Zedong, toute personne née dans une commune y demeurait en principe toute sa vie. Un producteur pouvait aller vendre ses produits dans la commune voisine, mais pas y déménager.

En raison du boum économique des villes côtières de l’Est du pays, la demande en main-d’œuvre a nécessité un assouplissement de ce cloisonnement.

On permet donc au chef de famille d’aller travailler au loin. Mais pour éviter que toute sa famille le suive, on réserve l’école publique d’une ville comme Shanghai aux seuls résidents officiels de la ville. Et c’est par le biais d’une lenteur administrative voulue qu’on décourage la migration familiale.

Voilà pourquoi des centaines de millions de travailleurs chinois envoient de l’argent à leur famille au loin plutôt que de la faire déménager près d’eux. Ces travailleurs ne voient femmes et enfants qu’à l’occasion de la semaine des festivités du Nouvel An.

Ce cloisonnement est valable pour toutes les régions sauf le Tibet, que Beijing veut coloniser.

Déjà, il est évident que la Chine sortira moins meurtrie par la pandémie que n’importe quel pays occidental.

Cela tient en partie à la compétence de son gouvernement basé sur une méritocratie séculaire, mais également à deux facteurs qui sont propres à ce pays : un cloisonnement régional qui fait partie de l’ADN du pays et l’habitude du port du masque, normal pour des millions de Chinois.

On peut donc s’inspirer de l’expérience chinoise, mais on ne doit pas s’attendre à obtenir d’aussi bons résultats.

Références :
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Déplacements contrôlés dans certaines régions du Québec
Report of the WHO-China Joint Mission on Coronavirus Disease 2019

Parus depuis :
Le confinement chinois a possiblement évité 700 000 cas de coronavirus (2020-03-31)
Xi Jinping Is a ‘Good Emperor’ (2020-05-14)


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pétrole traversant le Québec: l’anesthésie péquiste

3 juin 2019
Puits de pétrole

Introduction

En vertu de la Canadian Constitution de 1982, le transport interprovincial de marchandise est un domaine de compétence constitutionnelle du fédéral.

Depuis 2015, c’est un des messages que ce blogue répète inlassablement.

Selon le British North America Act de 1867 — et la constitution de 1982 qui en découle — les provinces n’ont que des pouvoirs locaux alors que tout ce qui est transprovincial tombe sous l’autorité exclusive du gouvernement central.

C’est logique.

L’intérêt du Canada

Pour bien comprendre quelqu’un, il faut se mettre à sa place.

Après l’Arabie saoudite et le Venezuela, le Canada occupe le troisième rang mondial quant aux réserves exploitables de pétrole (173 milliards de barils).

Dans cinquante ans, il est possible que l’économie mondiale soit devenue postpétrolière et que cette ressource n’ait plus aucune valeur.

D’ici là, indépendamment de toute considération environnementale, l’intérêt économique du pays est de s’enrichir en vendant le pétrole pendant que cette ressource naturelle vaut encore quelque chose.

Voilà ce que pensent massivement les angloCanadiens. De plus, l’immense majorité des automobilistes québécois préfèrent même carburer au pétrole de l’Ouest, de préférence à n’importe quel autre.

Bref, la production pétrolière au Canada augmentera inexorablement, que cela nous plaise ou non.

Le déni des politiciens québécois

En 2016, Jean-François Lisée soutenait que le Québec possédait les moyens d’empêcher la construction d’oléoducs traversant son territoire, un bluff que j’avais aussitôt critiqué.

J’écrivais : «…les seules manières d’empêcher la construction d’Énergie-Est, ce sont soit l’indépendance du Québec ou des cours pétroliers tellement bas qu’ils rendent cette construction non rentable.»

Et au sujet de ce bluff, je précisais :

« La principale faille idéologique du PQ, c’est de faire croire aux Québécois qu’on peut obtenir à peu près tous les avantages de l’indépendance sans avoir besoin de la faire.»

C’est ce message que j’ai livré à la plénière du XVIIe Congrès national du PQ, suscitant un profond malaise.

La fin des illusions

La Cour d’appel de la Colombie-Britannique est la plus haute instance juridique de cette province; seule la Cour suprême du Canada peut casser ses décisions.

Ses juges sont nommés par le gouvernement de cette province.

Dans une décision unanime rendue le 24 mai dernier, les cinq juges de ce tribunal ont tranché; la province ne possède aucun pouvoir de bloquer le passage d’oléoducs sur son territoire.

La Colombie-Britannique se propose de porter cette cause en appel.

La Cour suprême du Canada est le bras judiciaire de l’État canadien; elle a intérêt à refuser d’entendre l’appel puisque l’odieux de la décision repose alors sur les épaules d’une cour provinciale.

La résurrection d’Énergie Est

Vers 2030, l’augmentation prévue de la production pétrolière canadienne dépassera les capacités des pipelines Trans-Mountain et Keystone.

Dans les années qui précèderont cette date fatidique, il faudra envisager la construction d’un troisième pipeline afin d’éviter la saturation du réseau.

Après un pipeline vers l’Ouest débouchant sur l’océan Pacifique (Trans-Mountain), après un pipeline vers les États-Unis (Keystone), on complétera le dispositif par l’ajout d’un troisième pipeline vers l’Est, jusqu’à l’océan Atlantique. En clair, on ressuscita le projet Énergie Est, possiblement sous un autre nom.

Si le gouvernement canadien a eu l’audace de faire adopter une nouvelle constitution sans le Québec en 1982, il faut être naïf pour croire que l’opposition du gouvernement québécois empêchera Ottawa de nous passer ce pipeline sur le corps.

Un dernier aveuglement

Le député péquiste Sylvain Gaudreau est très fier d’avoir été à l’origine d’une résolution adoptée unanimement par l’Assemblée nationale du Québec le 28 mai dernier, soit quatre jours après la décision de la Cour d’appel de Colombie-Britannique.

Essentiellement, cette résolution est un appui du Québec à la lutte juridique que mène cette province contre le projet Trans-Mountain.

En préambule, la résolution réitère que l’Assemblée nationale est souveraine sur son territoire et rappelle que tout projet pouvant avoir un impact environnemental — notamment ceux ayant trait au transport d’hydrocarbures — ne peut aller de l’avant sans l’accord du gouvernement du Québec.

De toute évidence, les députés de l’Assemblée nationale vivent dans le déni.

Conclusion

Le doute ou le déni est souvent la première réaction qu’on éprouve lorsqu’on apprend une nouvelle qui ne nous convient pas.

Cela est vrai des particuliers comme des peuples.

Si le PQ prêchait depuis des années que seul un Québec indépendant peut empêcher un pipeline de traverser son territoire, la décision de la Cour d’appel de Colombie-Britannique serait une preuve susceptible de réveiller les sceptiques.

Au lieu de cela, cette décision juridique est sans effet sur l’opinion publique québécoise puisque la résolution péquiste à l’Assemblée nationale a pour effet de nous aveugler.

En réalité, du point de vue environnemental, le choix entre le fédéralisme et l’indépendantisme se résume entre le financement obligatoire (par nos impôts) du Nation Building de l’État pétrolier canadien ou la création d’un pays moderne, respectueux de l’environnement et conforme à ce que nous aspirons à être.

Il serait temps que le PQ nous parle comme à des adultes.

Références :
Décision de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique (en anglais)
La Colombie-Britannique ne peut pas bloquer Trans Mountain
La sainte citation
Le PQ et Énergie-Est
Pétrole et élections : un rendez-vous manqué avec le destin
Procès-verbal de l’Assemblée nationale
Sondage : des Québécois préfèrent le pétrole de l’Ouest

Au sujet de la dangerosité environnementale des pipelines :
Keystone pipeline raises concerns after third major spill in five years (2022-12-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les peuples autochtones du Québec

16 octobre 2018

Le territoire québécois est habité par treize peuples : les francoQuébécois, les angloQuébécois et onze peuples autochtones.

Ces derniers comptent environ cent-mille personnes, soit 1,5% de la population québécoise.

Ils sont plus nombreux au Canada anglais. Leur importance démographique est de l’ordre de cinq pour cent dans les provinces anglophones du pays, pour une moyenne canadienne (incluant donc le Québec) de quatre pour cent.

Dix peuples autochtones ont été reconnus par l’Assemblée nationale sous René Lévesque en 1985. Un onzième s’est ajouté quatre ans plus tard sous le gouvernement péquiste de Pierre-Marc Johnson.

En ordre alphabétique, ces onze peuples autochtones sont :
• les Abénaquis (près de Trois-Rivières)
  les Algonquins -> voir les Anishnabés
• les Anishnabés (en Abitibi et en Outaouais)
• les Attikameks (en Haute-Mauricie)
• les Cris (région de la Baie-James)
  les Hurons -> voir les Wandats
• les Innus (au Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord et à Schefferville)
• les Inuits (au Nunavik)
• les Malécites (Bas-du-Fleuve)
• les Micmacs (en Gaspésie)
• les Mohawks (près de Montréal)
• les Naskapis (à Schefferville)
• les Wandats (à Québec).

Leur population varie beaucoup d’un peuple autochtone à l’autre, passant de vingt-mille Cris à quelques centaines d’Abénaquis, de Malécites et de Naskapis.

Si on exclut le cas particulier de l’ile de Montréal, seule l’Estrie était complètement inhabitée à l’arrivée de Champlain car cette région était le théâtre d’une longue guerre que se livraient les Innus et les Anishnabés (qui vivaient au nord du Saint-Laurent) contre les Mohawks (qui habitaient le nord de l’État de New York actuel).

Juridiquement, les peuples autochtones se divisent en trois catégories.

Le premier groupe comprend les signataires des traités modernes que sont la Convention de la Baie-James (les Cris et les Inuits) et la Convention de Nord-Est québécois (les Naskapis).

En échange de la renonciation à leurs droits ancestraux, ces peuples ont reçu d’importantes compensations financières qui leur assurent un niveau de vie plus élevé que la plupart des autres peuples autochtones au Canada.

Ils jouissent également d’une autonomie exceptionnelle qui leur permet de gouverner, par le biais d’institutions publiques où ils sont majoritaires, de vastes territoires à l’extérieur de leurs villages. Ces territoires représentent environ le tiers du Québec.

Contrairement à la loi fédérale sur les Indiens, basée sur la race, les traités québécois sont conformes aux Droits de la personne; rien ne s’oppose, par exemple, à ce que des citoyens non autochtones soient élus à la tête des institutions autonomes de ces territoires si ce n’est que les Autochtones forment 90% de la population.

Un deuxième groupe comprend des peuples autochtones qui étaient présents sur leurs territoires actuels, mais qui n’ont pas signé de traité avec le gouvernement du Québec : les Anishnabés, les Attikameks, les Innus, les Malécites et les Micmacs.

Le dernier groupe est celui des Abénaquis, des Mohawks et des Wendats. Ceux-ci n’étaient pas présents au Québec à l’arrivée des colonisateurs français.

Originaires des États-Unis actuels, certains Mohawks se sont établis près de Montréal en fuyant l’hostilité des autres Mohawks après leur conversion au catholicisme.

De manière analogue, les Wendats se sont réfugiés au Québec après avoir fui l’Ontario.

Les Abénaquis sont originaires de la Nouvelle-Angleterre.

Les droits de ces peuples découlent des chartes seigneuriales accordées à des communautés religieuses qui leur ont permis de s’installer au Québec.

Il est donc inexact de croire que le territoire montréalais est un territoire mohawk non cédé.

Références :
Binette A. Le droit des peuples autochtones et l’indépendance du Québec. L’Action Nationale 2017; vol 57 no 9: 24-50.
Droits ancestraux et issus de traités à Montréal
Montréal n’est pas un territoire mohawk non cédé
Montréal, un territoire mohawk ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Au Québec, hydroélectricité ou énergie solaire ?

9 août 2017

Introduction

À l’émission Y’a du monde à ’messe du 14 juillet 2017, deux invités (Yves Desgagné et Yann Perreau) ont reproché à François Legault (chef de la CAQ) de défendre l’hydroélectricité de préférence à l’énergie solaire.

Loin de moi l’idée de m’attaquer à l’énergie solaire. Toutefois, on doit comprendre que si le Québec a autant investi dans l’hydroélectricité, ce n’est pas parce que cette forme d’énergie était plus propre mais plutôt en raison de son abondance sur place. Ce qui donnait un avantage compétitif à l’économie québécoise.

En d’autres mots, le Québec a développé l’hydroélectricité chez lui pour les mêmes raisons que l’Arabie saoudite a développé son pétrole, le Qatar ses réserves gazières et le Dakota du Nord son pétrole de schiste.

Remplacer au Québec l’hydroélectricité par l’énergie solaire

Idéalement, la Terre reçoit du soleil un kW d’énergie par m². Après une heure, ce mètre carré a reçu un kW-heure (kWh). Après cent heures, 100 kWh. Après mille heures, 1 000 kWh. Et ainsi de suite.

Toutefois, selon les techniques actuelles, les panneaux solaires captent au maximum le quart de l’énergie qu’elles reçoivent.

Selon Wikipédia, une surface de 100 000 km², recouverte de panneaux solaires, suffirait à assurer les besoins mondiaux en électricité. En 2010, ces besoins étaient de 18 806 TWh.

En 1989, la production hydroélectrique du Québec était de 191,5 TWh. Par règle de trois, pour produire la même quantité d’électricité, il faudrait couvrir 1 018 km² de territoire québécois de panneaux solaires. Cela correspond à deux fois la superficie de l’ile de Montréal.

Il faudrait donc qu’à Montréal, tous les toits, cours arrière, voies de circulation, et espaces verts, soient recouverts de panneaux solaires. Multipliez cela par deux. Et ça, dans des conditions idéales d’ensoleillement… ce qui n’est pas le cas de ces temps-ci.

Pourquoi faut-il autant de surface ? Imaginez l’impact d’une colonne d’eau d’un mètre carré de coupe en chute libre sur des turbines installées à 150 mètres plus bas. C’est comme cela qu’est produite l’électricité au barrage Daniel-Johnson.

L’impact est tel que n’importe quel humain serait tué en une fraction de seconde. Par contre, l’exposition au soleil peut être mortelle, mais cela prend beaucoup plus de temps.

Bref, l’énergie cinétique de l’eau d’un barrage est considérablement plus puissante que celle d’un rayonnement électromagnétique capté par des panneaux solaires.

Le solaire au Québec et dans le monde

On peut installer des panneaux solaires partout.

L’Ontario a adopté des politiques fiscales qui ont encouragé les citoyens à devenir des producteurs privés d’énergie solaire. Conséquemment, on a installé des panneaux solaires sur les toits des maisons et des bâtisses agricoles. Ceci est bien.

Mais on a aussi créé des fermes solaires — c’est à dire des champs couverts de panneaux solaires — sur des exploitations agricoles à faible rendement, les détournant de leur vocation agricole, moins payante. Est-ce cela que nous voulons ?

Ferme de panneaux solaires et d’éoliennes près de Lisbonne

L’an dernier, en survolant le Portugal, je me suis rendu compte que ce pays avait installé ses fermes solaires sur des sols rocailleux impropres à l’agriculture.

Dans des pays très ensoleillés, le développement de l’énergie solaire correspond à une mise en valeur d’une partie du territoire inexploité.

Au Québec, je ne connais pas de vastes étendues de sol rocailleux et désertique. Même dans la toundra québécoise, on trouve des lichens et des plantes rares qu’il serait inapproprié de condamner à disparaitre en les recouvrant de panneaux solaires.

Bref, la place du solaire dans l’économie québécoise est celle d’une source énergétique d’appoint pour alimenter du matériel urbain (des parcomètres, par exemple), ou des maisons (comme en Allemagne), mais certainement pas comme remplacement à l’énergie hydroélectrique.

Conclusion

M. François Legault avait raison.

Je pense que vous l’aviez deviné avant que je le dise…

Références :
Énergie au Québec
Énergie solaire photovoltaïque
Production d’électricité

Parus depuis :
Dans les Alpes du Sud, les parcs solaires rongent les forêts (2022-08-21)
Prévoir une deuxième vie pour les 800 000 tonnes de panneaux solaires destinés au dépotoir (2022-11-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La gestion économique catastrophique des Libéraux québécois

16 mars 2017
Le Petit pain de Gérard Sénécal (1940)

Introduction

Le quotidien Le Devoir publiait hier un éditorial basé sur le dévoilement des dernières données de l’Institut de la statistique du Québec.

Celles-ci révèlent que le Québec est passé au dernier rang canadien du revenu disponible par personne.

Rappelons que le Québec était au 4e rang sous les administrations péquistes de Parizeau, Bouchard et Landry.

La gestion économique du PQ avait été tellement bonne que le fédéral avait diminué la péréquation au Québec, ce qui est normal. La péréquation, c’est pour les provinces pauvres. Quand on est moins pauvre, on reçoit moins de péréquation.

Dès 2005, nous étions tombés au 7e rang. De manière générale, dans l’ensemble du régime Charest, le Québec tomba de 4e au 9e rang canadien.

Cet appauvrissement avait permis au premier ministre de se vanter que, grâce à son gouvernement, le Québec avait obtenu plus d’argent du fédéral que sous les gouvernements péquistes… ce qui rigoureusement vrai.

En effet, appauvri, le Québec avait droit à davantage de péréquation canadienne. L’audace du premier ministre consistait donc à présenter avantageusement cet appauvrissement. Comme une grande réalisation de son gouvernement.

Mais le gouvernement Couillard a surpassé celui de Jean Charest; nous voilà derrière toutes les provinces canadiennes. Grâce au PLQ, seuls les Esquimaux sont maintenant plus pauvres que nous… pour l’instant.

L’explication du Devoir se divise en trois parties. Premièrement la structure industrielle du Québec dépend trop de la petite entreprise. Deuxièmement, notre revenu disponible est moindre parce que nous nous offrons un filet de protection sociale plus onéreux. Et troisièmement, parce que nous choisissons de moins travailler.

D’entrée de jeu, je ne vous cacherai pas que je suis ulcéré de lire dans Le Devoir — un journal qui se veut nationaliste et intellectuel — les explications simplistes dont le Parti libéral du Québec a besoin pour justifier sa gestion catastrophique de l’économie québécoise.

Voyons en détail les justifications du quotidien.

Première raison : une structure industrielle déficiente

La moins bonne performance du Québec est liée au fait que son économie est composée d’une plus grande proportion de petites entreprises.

Mais pourquoi donc ? Ce peut-il qu’en laissant filer les sièges sociaux à l’Étranger (un argument mineur, je le reconnais) et surtout en l’absence totale de stratégie industrielle, notre économie s’en va chez le diable ?

Une économie basée essentiellement sur des petites unités de production, c’est la caractéristique des pays pauvres et plus précisément des pays du Tiers-Monde.

La question à se poser est simple. Quelle est la stratégie industrielle des gouvernements libéraux ?

Sous le gouvernement Charest, la stratégie de développement industriel du Québec, c’était le Plan Nord; un programme colossal de soixante-milliards$ (excusez du peu) pour transformer le Québec en un peuple de mineurs.

Je n’ai rien contre les mineurs, mais est-ce la meilleure façon d’employer nos diplômés universitaires ? À casser de la roche dans la toundra québécoise ? Apparemment, oui.

Voyons maintenant la stratégie de développement industriel du gouvernement Couillard : réitérer notre attachement au Canada et créer ainsi un climat favorable à l’établissement du grand capital. Puis, attendre béatement que ce dernier y réponde.

Comme c’est beau. Et surtout, comme ce n’est pas forçant. Voyez le résultat; le dernier rang des provinces canadiennes. Bravo Philippe !

Sous Couillard, le Plan Nord s’est rétréci à treize ou vingt-milliards$ (selon l’humeur du Premier ministre) et on lui a ajouté une ‘stratégie maritime’ nébuleuse, et ce dans un domaine fédéral exclusif de compétence constitutionnelle.

Alors on coupe dans les domaines de compétence provinciale mais on veut dépenser dans ceux du fédéral, ce qui allège la tâche du fédéral qui peut alors dépenser plus en envahissant les domaines de compétence provinciale.

Comme c’est étrange, cette fédération où tout le monde rêve d’être à la place de l’autre…

Une stratégie maritime dont les seules manifestations concrètes sont de jolis clips publicitaires à la télévision et, de temps en temps, un Panamax pétrolier qui s’aventure à gratter le fond de sa cale jusqu’à Sorel… et à tasser quelques bélougas au passage.

À bien y penser, M. Couillard a peut-être raison; il est peut-être mieux d’être matelots ou débardeurs que mineurs.

Deuxième raison : le filet troué de la protection sociale

Si notre revenu disponible est moindre, c’est aussi parce que nous nous payons un filet de protection sociale plus onéreux.

Mais pourquoi l’immense majorité des Québécois sont-ils attachés à des mesures sociales qui nous appauvrissent ?

Parce qu’elles ne nous appauvrissent pas, justement.

À titre d’exemple, le cout réel d’une place en garderie est d’environ 37$ par jour (la partie déboursée par les parents + la partie payée par les contribuables). Mais si chaque parent choisissait de faire appel à une gardienne privée, cela couterait beaucoup plus cher.

Ceci étant dit, quelle est donc cette mesure sociale ruineuse qui aurait fait chuter notre revenu disponible du 4e au 10e rang canadien depuis que les Libéraux sont au pouvoir ?

À ma connaissance, toutes les mesures sociales dont nous bénéficions sont antérieures aux gouvernements Charest et Couillard.

Donc cet argument ne tient pas debout.

Troisième raison : le farniente

Nous sommes plus pauvres parce que nous travaillons moins. Mais pourquoi au juste travaillons-nous moins ? Ah, on ne sait pas.

Depuis vingt ans, le taux de chômage diminue dans toutes les provinces canadiennes. C’est le cas au Québec, ce qui permet au gouvernement Couillard de se péter les bretelles sur le dos.

Mais à la différence des autres provinces, depuis l’arrivée au pouvoir des Libéraux, les emplois offerts aux Québécois sont de plus en plus des emplois précaires, moins bien payés, où le nombre d’heures offert est moindre.

Voilà pourquoi le nombre d’heures travaillées diminue. Mais cela est beaucoup trop compliqué à dire. Alors on y va d’une citation : les Québécois choisissent volontairement de travailler moins.

Donc, résumons : les Québécois travaillent plus d’heures quand ils sont gouvernés par le PQ et, conséquemment, montent au 4e rang canadien du revenu par personne sous les gouvernements péquistes de Parizeau, Bouchard, et Landry.

Mais ils redescendent au dernier rang sous les gouvernements de Charest et Couillard parce qu’ils choisissent volontairement d’avoir plus de temps libre pour apprécier la belle vie que nous offrent les Libéraux.

Pourquoi n’y avais-je pas pensé ?

Conclusion

De nos jours, la grande majorité des chroniqueurs économistes basent leurs articles sur des communiqués émis par des institutions financières ou des agences de presse.

Contrairement aux instituts de recherche ou aux groupes de réflexion, les agences de presse sont des moulins à nouvelles. Leur but est d’alimenter rapidement, le mieux possible, les quotidiens qui leur sont abonnés sur ce qui se passe dans le monde.

Dans le domaine économique, ces agences n’ont pas de perspective. Toute variation du produit intérieur brut, du taux de chômage, du taux d’intérêt, et des indices boursiers est présentée telle quelle. Au mieux, ce changement sera analysé sur une courte période de référence; en comparaison avec la semaine précédente, le mois dernier ou — tout au plus — avec l’année passée.

Dans le cas du revenu disponible par personne, le Québec n’est passé que du 9e au 10e rang depuis l’an dernier. Bref, rien d’anormal.

Il suffit donc pour l’éditorialiste du Devoir de justifier la place occupée par le Québec. Comme s’il en avait toujours été ainsi. Comme une fatalité à laquelle nous ne pouvions pas échapper.

Et c’est alors que la myopie du chroniqueur l’amène à devenir l’avocat du défaitisme, le chantre du petit pain pour lequel nous sommes nés et l’avocat de la gestion économique désastreuse du gouvernement actuel.

Dans un sondage récent, 66% des Québécois se disent d’accord pour dire que les médias sont complices du pouvoir et de l’establishment au pays. Doit-on s’en étonner ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lettre à Jean-François Lisée au sujet des Québécois musulmans

4 février 2017

Aux funérailles montréalaises de trois des victimes de l’attentat antimusulman de Québec, tenues à l’aréna Maurice-Richard, les ministres du gouvernement Couillard et les chefs des partis d’opposition n’ont pas été invités à prendre la parole.

Si on vous avait permis de la faire, je ne suis pas convaincu que l’accueil de la foule à votre égard — où à l’égard de M. Legault, s’il y avait été présent — aurait été plus chaleureux que celui accordé aux premiers ministres du Canada et du Québec.

En effet, même s’il est de bon ton aujourd’hui pour les dirigeants du Parti québécois de prendre leurs distances à l’égard de la Charte de la laïcité, ce projet leur a aliéné de nombreux Québécois de religion musulmane.

C’est ce que soutiennent aujourd’hui MM. Gérard Bouchard et Charles Taylor dans une entrevue au Devoir.

Ceux-ci déclarent : « Les musulmans, ce qui leur a fait le plus mal, c’est la charte des valeurs. Ça les a blessés, humiliés et dressés contre la majorité. C’était une erreur magistrale de ce point de vue là.»

Je suis de cet avis.

Afin de rétablir les ponts avec la communauté musulmane du Québec, j’aimerais que le PQ s’illustre contre la xénophobie de la Droite québécoise. Une Droite que se disputent la CAQ et le PLQ. Et que le PQ a courtisée en vain sous Mme Marois.

Sur les médias sociaux et dans les commentaires publiés sur les sites web de différents quotidiens, il est jugé acceptable d’insinuer que les Musulmans sont en train de prendre le contrôle du Québec; que les Musulmans veulent pervertir nos valeurs fondamentales; que les Musulmans sont tous des cellules dormantes de groupes terroristes; ou que les Musulmans se réjouissent tous secrètement des attentats commis par leurs coreligionnaires à l’Étranger. Jamais un commentaire dans ce sens n’est censuré.

Dans tous ces cas, il s’agit d’une stigmatisation. Or cette stigmatisation est au cœur de la propagande haineuse de la Droite québécoise; ces Québécois sont présentés d’abord comme des Musulmans (ce qui insinue des ‘étrangers’) et non comme des concitoyens.

Il m’est arrivé moi-même d’utiliser l’expression ‘Musulmans d’ici’ pour parler d’eux : je me rends compte que j’ai eu tort et je m’en excuse publiquement.

Je suggère donc que dans toutes ses communications écrites et, si possible, dans les discours de ses élus, le PQ s’engage à utiliser l’expression ‘Québécois musulmans’ et non ‘Musulmans’ ni ‘Musulmans du Québec’. Ici, l’accent est mis sur ‘Québécois’ et non sur ‘Musulmans’. Parce que nous sommes tous des Québécois.

Une telle mesure suscitera évidemment les accusations de récupération politique et l’hostilité de ceux qui sont déjà acquis à d’autres formations politiques.

Mais les membres de la communauté musulmane, eux, y seront sensibles.

De plus, je suggère que le Parti québécois promette, s’il est élu, de consacrer des sommes d’argent aux cimetières du Québec qui voudront devenir multiconfessionnels, sous réserve de différents critères, dont celui de l’acceptabilité sociale dans leurs milieux respectifs. Cela les obligera à travailler eux-mêmes à cette acceptabilité s’il veulent bénéficier de cette subvention.

Pour terminer, les pratiques funéraires musulmanes sont interdites au Québec puisque seuls l’incinération ou l’ensevelissement à la suite d’un embaumement sont permis. Je suggère que cela soit corrigé.

Il s’agit de trois mesures simples que ni la CAQ ni le PLQ ne peuvent adopter sans indisposer une partie de leur base électorale. Tout au plus, le PQ pourrait s’attirer les foudres de ceux qui, de toute façon, ne voteraient pas pour lui, en contrepartie de l’appui massif des Québécois musulmans, heureux de constater que le PQ est dans de meilleures dispositions à leur égard.

Travailler à la cohésion sociale du Québec exige un peu d’effort de chacun d’entre nous et je crois que ces trois mesures iraient dans la bonne direction.

Sur le même sujet :
La Charte de la laïcité : un mauvais départ

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Écrit par Jean-Pierre Martel