La vaccination au stade Olympique : à éviter

17 décembre 2021
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S’il vous est possible de prendre rendez-vous ailleurs, évitez la vaccination au stade Olympique de Montréal.

Partout au Québec, le protocole élaboré par les autorités sanitaires prévoit l’obligation pour chaque personne de retirer le masque qu’elle porte afin d’en enfiler un neuf, fourni gratuitement.

À Cowansville, par exemple, la file d’attente se trouve à l’extérieur du centre de vaccination. Et c’est à l’extérieur, plus précisément à l’entrée, qu’un préposé offre un masque neuf à l’aide d’une pince.

Parfois, pour prendre un peu d’avance, ce préposé remonte dans la file plutôt que de rester à la porte. Dans tous les cas, le changement de masque s’effectue à l’extérieur, au grand air.

Ce n’est pas le cas au stade Olympique.

Après avoir fait la file dans un large couloir intérieur relié au métro, on franchit une porte. Et c’est là, dans un passage de quelques mètres de large — toujours à l’intérieur — que les gens sont obligés de retirer leur masque pour en mettre un neuf.

Pendant quelques secondes, à visage découvert, chaque personne respire quelques-unes des gouttelettes respiratoires laissées par les centaines ou les milliers de personnes qui l’ont précédé à cet endroit précis, dont quelque-uns sont nécessairement des porteurs asymptomatiques du virus.

Actuellement, le taux de positivité au Covid-19 est d’environ 5 % pour la région de Montréal. De plus, la proportion des contagions causées par le variant Omicron est d’une personne sur cinq.

Donc, sur cent Montréalais, quatre sont actuellement atteints par le variant Delta et un est atteint par l’Omicron. Et parmi ces gens, une proportion inconnue est constituée de porteurs asymptomatiques.

Le 6 avril 2021, je devais recevoir ma première dose de vaccin au stade Olympique. Mais j’ai rebroussé chemin parce qu’on m’obligeait de retirer mon masque N95 pour mettre un simple masque de procédure. J’ai plutôt choisi de me faire vacciner en pharmacie.

Les pharmaciens n’obligent le changement de masque qu’aux gens qui se présentent avec des masques non sécuritaires. C’est ainsi que je n’ai pas eu à retirer le mien.

Ce matin, j’avais de nouveau pris rendez-vous au stade Olympique afin de recevoir ma troisième dose. J’espérais que les choses s’étaient améliorées.

Cette fois, mon masque était un N99. En somme, la crème de la crème.

Mais j’ai de nouveau rebroussé chemin après qu’on ait exigé que je le retire afin de me conformer ‘au protocole’.

Lorsque les autorités sanitaires révisent leurs procédures, jamais on ne demande l’avis des préposés afin de découvrir les problèmes qu’ils ont rencontrés dans l’accomplissement de leurs tâches.

Seuls les cadres sont consultés. L’opinion d’un ‘vulgaire’ préposé n’intéresse personne.

Ceci étant dit, si un préposé a pris l’initiative de rapporter un problème, on en tiendra compte si le cadre a fait remonter l’information jusqu’au sommet de la pyramide décisionnelle. Sinon, on n’en entend jamais parler.

Voilà pourquoi j’en parle publiquement. Parce que huit mois après le 6 avril, rien n’a changé.

Faire changer de masque à tout le monde est un risque inutile. Comme les millions de risques inutiles auxquels la Santé publique a soumis la population en déconseillant le port du masque pendant des mois.

En réalité, seules les personnes qui se présentent avec des masques non sécuritaires (les masques à valve, ceux abimés, ceux tricotés en Phentex™, etc.) devaient être obligées de changer de masque.

Et même dans ces cas, jamais dans un espace clos.

Au stade Olympique, la Santé publique devrait embaucher deux préposés de plus dont la tâche serait de déceler, dans la file d’attente, les porteurs de masques inadéquats.

Lorsqu’un changement serait nécessaire, un préposé devrait retenir la place de la personne concernée dans la file d’attente, tandis que l’autre l’accompagne à l’extérieur pour le changement de masque.

Voilà comment on fait les choses correctement.

Compte tenu de la contagiosité fulgurante des plus récents variants du Covid-19, cette faille dans le protocole sanitaire devrait être corrigé dans les plus brefs délais.

D’ici là, évitez si possible la vaccination au stade Olympique.

Références :
État de la situation – ile de Montréal
La première vaccinée du Canada a contracté la COVID-19
Le N95 protège mieux que le masque médical, selon une experte des aérosols

Paru depuis :
Le CSSDM autorise le port du masque N95 à la demande du ministère (2022-01-18)

Postscriptum du 21 décembre 2021 : Dans les deux pharmacies Pharmaprix où j’ai reçu mes trois doses de vaccin, on n’oblige les gens à changer de masque que s’il est sale ou inadéquat. Je présume que dans toutes les pharmacies du Québec, on fait preuve d’autant de jugement.

Ceci étant dit, comme à Cowansville, on peut aller dans un des centres de vaccination mis sur pied par la Santé publique. Mais absolument pas dans ceux où on oblige tout le monde à retirer son masque ailleurs qu’au grand air.

Donc n’hésitez pas à rebrousser chemin et à prendre rendez-vous dans une pharmacie s’il s’avère que la Santé publique vous oblige à changer de masque dans un endroit clos, comme c’est le cas au stade Olympique.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La vaccination déjà obligatoire des professionnels de la Santé

30 août 2021

La vaccination en général

À l’Université d’Ottawa, personne ne peut entamer des stages cliniques de médecine sans fournir une preuve immunologique négative d’exposition à la tuberculose, de même qu’une preuve de vaccination contre un grand nombre d’agents infectieux :
• coqueluche
• diphtérie
• hépatite B,
• oreillons,
• polio,
• rougeole,
• rubéole,
• tétanos, et
• varicelle.

Aucune exemption n’est accordée sur une base d’ordre personnel ou philosophique (c’est-à-dire religieuse); seules les exemptions d’ordre médical seront acceptées.

À la faculté de médecine de l’Université de Montréal, de même qu’à la faculté de médecine et des sciences de la Santé de l’Université McGill, c’est pareil. Sauf que cette preuve doit être faite avant le début des cours.

À la faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, les exigences vaccinales sont presque identiques à celles de la faculté de médecine.

La vaccination contre le Covid-19

Le 25 aout dernier, le recteur l’Université de Montréal faisait parvenir à tous ses étudiants un communiqué dans lequel il affirme :

En tant qu’établissement autonome, l’Université de Montréal jouit de la marge de manœuvre nécessaire pour mettre en place des mesures sanitaires qui vont au-delà de celles que le gouvernement impose.
(…)
La double vaccination sera exigée pour les locataires de nos résidences. Les membres du personnel et du corps étudiant qui travaillent dans nos cliniques universitaires de santé humaine (…) devront aussi avoir reçu leurs deux doses de vaccin, de même que le personnel de recherche en contact avec des populations vulnérables.

Concrètement, cela signifie que tous les étudiants en sciences de la Santé (dentistes, infirmières, médecins et pharmaciens) ne pourront poursuivre d’ici peu leur formation (et exercer ultérieurement leur profession) à moins d’être complètement immunisés contre le Covid-19.

Références :
Exigences d’immunisations en vue de l’admission à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa
Faculté de médecine – Immunisation
Info COVID-19 : La vaccination à l’Université de Montréal
Normes de vaccination/d’immunisation à McGill
Politique de vaccination pour les étudiants en pharmacie

Complément de lecture : Vaccination en milieu scolaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Rapprocher les doses d’AstraZeneca : prudence

6 juin 2021

Dans les jours qui viennent, les personnes qui ont déjà reçu une première dose d’un vaccin contre le Covid-19 pourront faire devancer la date prévue pour leur deuxième dose.

Dans le cas de ceux qui ont reçu une première dose du vaccin de Pfizer/BioNTech ou de Moderna, il s’agit d’une excellente nouvelle.

L’homologation de ces deux vaccins est basée sur des études au cours desquelles les doses de ces deux vaccins étaient espacées de trois ou de quatre semaines.

Les espacer bien au-delà était un risque que prenait la Santé publique du Québec lié à des problèmes d’approvisionnement. Par contre, rapprocher cet écart vers ce qui est prouvé scientifiquement est évidemment souhaitable.

Dans le cas du vaccin d’AstraZeneca, c’est différent.

Celui-ci a été homologué à partir d’études au cours desquelles les deux doses étaient espacées de douze semaines.


 
Une étude britannique publiée le 4 mars dernier a prouvé qu’on obtient une protection vaccinale utile (mais très variable) même quand les doses sont plus rapprochées.

Désireuse de profiter d’un approvisionnement bien meilleur en vaccins, la Santé publique a décidé d’accélérer sa campagne de vaccination.

Ignorant un fois de plus le principe de précaution, les autorités sanitaires voulaient qu’on administre la deuxième dose du vaccin d’AstraZeneca aussi précocement que quatre semaines après la première.

Cette recommandation n’était pas basée sur la science, mais seulement sur l’avis d’experts (sic), plus précisément sur les membres du comité d’immunisation du Québec.

Soyons francs : des experts en Covid-19, cela n’existe pas. Personne n’est détenteur d’un baccalauréat en Covid décerné par une université québécoise. Tout ce qu’on a, ce sont des épidémiologistes ou de simples médecins qui font de leur mieux pour comprendre un phénomène nouveau pour nous tous.

“Valider” une recommandation sanitaire en recueillant les préjugés de personnes réunies autour d’une table n’est pas un substitut à la science.

Très sagement, le ministre Christian Dubé, a estimé qu’en l’absence de base scientifique, il valait mieux être plus prudent et de laisser un écart minimal de huit semaines entre les doses du vaccin d’AstraZeneca.

Cet écart offre une protection vaccinale plus évidente.

Néanmoins, on ignore les risques d’effets secondaires graves de doses plus rapprochées que ce qui est recommandé.

Les études cliniques qui ont prouvé l’efficacité des vaccins ont porté sur des dizaines de milliers de personnes. Toutefois, ces études n’ont pas la taille suffisante pour déceler des effets secondaires qui surviennent à une fréquence très rare (de l’ordre d’une personne sur cent-mille).

Voilà pourquoi, tout ce qui peut nous guider, c’est l’expérience de pays qui ont vacciné des millions de personnes avant nous, plus précisément Israël, la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Malheureusement, on ne peut pas tenir compte de leur expérience.

Premièrement, parce qu’en Israël, on a administré du Pfizer/BioNTech. Deuxièmement parce qu’en Grande-Bretagne — où on a administré de l’AstraZeneca — on a respecté sa posologie. Et dernièrement, parce que les États-Unis n’ont pas encore homologué ce vaccin et donc, n’ont aucune expérience à son sujet.

Retarder l’administration de la deuxième dose des vaccins à ARN messager afin de vacciner le plus de gens possible a été une imprudence qui s’est avérée positive; les nouveaux cas, les hospitalisations et les décès ont chuté de manière importante au Québec.

Mais jouer à la roulette russe finit toujours par avoir des conséquences graves.

L’atténuation des mesures sanitaires lors de la rentrée scolaire en septembre dernier était une autre imprudence qui elle, s’est avérée malheureuse, comme prévu.

Dans ce cas-ci, rapprocher les doses du vaccin d’AstraZeneca ne tient pas compte de l’augmentation possible de ses effets secondaires graves.

En conséquence, ma recommandation est simple.

Pour toutes les personnes qui ont reçu une première dose du vaccin de Pfizer ou de Moderna, n’hésitez pas à faire devancer le rendez-vous pour recevoir votre deuxième dose.

Mais ceux qui ont reçu celui d’AstraZeneca, attendez de voir ce que donne le rapprochement des doses chez les autres.

Jusqu’ici, les sites web de Radio-Canada et de La Presse ont été d’excellentes sources d’information sur les ratés de la lutte sanitaire du Québec.

Si le rapprochement excessif des doses du vaccin d’AstraZeneca provoque une hausse importante des accidents secondaires graves, on le verra dans les trois semaines qui suivront le nouveau protocole de vaccination.

D’ici là, laissez votre rendez-vous tel quel que prévu.

Références :
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale
Mourir en attendant sa deuxième dose
Québec clarifie sa position quant à la 2e dose du vaccin d’AstraZeneca
Single-dose administration and the influence of the timing of the booster dose on immunogenicity and efficacy of ChAdOx1 nCoV-19 (AZD1222) vaccine: a pooled analysis of four randomised trials

Paru depuis :
Devancement de la dose que pour les vaccinés Pfizer pour le moment (2021-06-07)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vaccination et bal des finissants

4 juin 2021

Des 136 textes publiés jusqu’ici au sujet du Covid-19, les seuls où mes prédictions se sont avérées erronées sont ceux dans lesquels je prédisais l’échec de la vaccination au Québec.

En dépit de sa lenteur initiale, ma crainte de l’apparition d’un mutant résistant aux vaccins ne s’est pas réalisée.

Je suis très heureux d’avoir eu tort.

Toutefois, ce qui se réalise aux États-Unis, c’est cette autre prédiction selon laquelle il faut vacciner rapidement la population consentante, à défaut de quoi la motivation des gens à recevoir le vaccin diminue avec le temps, notamment lorsque la pandémie ne fait presque plus de victimes.

En somme, il ne faut pas rater les occasions.

En Israël, le ‘truc’ a été de ne permettre l’accès aux restaurants et aux bars qu’aux détenteurs d’une passe vaccinale. Une passe accordée à ceux qui ont reçu leurs deux doses de vaccin.

Au Québec, les taux de vaccination avec une seule dose sont actuellement de 43 % chez les adolescents de 12 à 17 ans, et de 62 % chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans.

Règle générale, les jeunes Québécois souhaitent se faire vacciner.

Pour les inciter à passer à l’action, ma suggestion est de mettre sur pied une campagne de vaccination dans chaque lycée visant à y atteindre un taux de vaccination (avec une dose) de 70 % chez les élèves.

Imaginez, bien à la vue à l’entrée de l’édifice, l’illustration d’un thermomètre surdimensionné semblable à celui qu’on utilise lors de campagnes de financement. Sauf qu’ici, la colonne de mercure est le pourcentage de vaccination dans cette école.

Et dès qu’un taux de vaccination avec une dose atteint 70 %, les élèves de ce lycée sont autorisés à tenir leur bal des finissants…

Références :
Bals de finissants interdits: le Dr Arruda s’engage à refaire des analyses
Covid-19 : doit-on s’inquiéter de la réticence aux vaccins ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la vaccination des enseignants

27 avril 2021

Introduction

À l’Assemblée nationale, il y a deux types de questions qui se distinguent par leur longueur.

Les questions principales peuvent durer jusqu’à 90 secondes. Chacune d’elles peut être suivie d’un maximum de deux questions complémentaires portant sur le même sujet : leur durée est limitée à 45 secondes.

L’extrait ci-dessous, survenu le 20 avril dernier, est à la fois instructif et caractéristique du dialogue de sourds qu’on peut souvent observer entre les parlementaires.

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La question principale

À sa question principale, le porte-parole de Québec Solidaire en matière de Santé expose les difficultés rencontrées par les enseignants à se faire vacciner.

Comme tous les travailleurs à plein temps, ils peinent à trouver un rendez-vous. D’où l’idée de sa formation politique d’offrir une pause-vaccin à tous les travailleurs (dont les professeurs) afin de leur permettre de se faire vacciner durant leurs heures de travail.

À juste titre, le ministre de la Santé lui répond que des pauses-vaccin ne règleraient pas le problème des professeurs puisque la pénurie d’enseignants est telle qu’ils seraient incapables de trouver un remplaçant.

Voilà pourquoi il est heureux d’annoncer que bientôt plus de plages horaires seront offertes le soir et les fins de semaine, permettant ainsi aux enseignants de trouver le temps de se faire vacciner.

La première question complémentaire

Le député profite alors du temps alloué pour sa première question complémentaire pour reprocher au gouvernement de prétexter une pénurie qu’il n’a pas su corriger pour ne pas vacciner les enseignants le plus tôt possible.

Visé par le reproche du député, le ministre de l’Éducation lui répond qu’une pénurie comme celle qui frappe depuis des années le milieu de l’éducation du Québec, cela ne se corrige pas du jour au lendemain.

La deuxième question complémentaire

C’est alors que le député de Québec Solidaire sort de sa manche un argument-choc; pourquoi le gouvernement accepte que des grandes entreprises privées vaccinent leurs employés au travail alors qu’il est incapable, en tant qu’employeur, d’offrir le même service à ses propres employés, notamment ses enseignants ?

Pris de court, le ministre de la Santé lui offre une réponse technocratique; le Comité d’immunisation du Québec (CIQ) a fixé des priorités. Les professeurs sont dans la catégorie 9. On les vaccinera lorsqu’on sera rendu là.

Commentaire

Si le ministre avait eu plus de temps pour y penser, il aurait pu répondre que si on envoyait des infirmières faire le tour des écoles, chaque infirmière pourrait vacciner tous les enseignants et le personnel de soutien en quelques heures.

Toutefois, sa productivité serait moindre puisqu’une partie de son temps serait occupée à se déplacer d’une école à l’autre. Alors que lorsqu’elle travaille dans un centre de vaccination, elle vaccine à répétition du matin au soir.

En d’autres mots, la suggestion de Québec Solidaire, excellent au premier coup d’œil, correspondrait à un ralentissement de la vaccination pour l’ensemble de la population.

Mais si le ministre avait répondu cela, on pourrait lui faire remarquer que si son ministère avait fait adopter un règlement de délégation d’actes qui autorise de simples préposés — formés rapidement mais adéquatement — à procéder à la vaccination, on n’aurait pas ce dilemme entre décider d’avoir une infirmière au centre de vaccination ou décider de l’avoir sur les lieux de travail.

On pourrait même déployer des équipes de vaccination sur l’ensemble du territoire plutôt que de les réserver aux grands centres urbains.

Je sais que le gouvernement déteste les ‘on-aurait-donc-dû’. Sauf qu’il s’agit ici d’une suggestion émise sur ce blogue voilà des mois, qui lui a été transmise, dont il a accusé réception, et qu’il a choisi d’ignorer.

Références :
Covid-19 : un plan d’éradication du virus
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale

Complément de lecture :
Hommage aux professeurs d’école primaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : où en est la vaccination au 24 avril 2021 ?

25 avril 2021

En ordre décroissant, voici les pays dont la population est la mieux protégée par la vaccination. Sous le Canada sont représentés quelques pays partiellement ou totalement francophones.

Puisque les vaccins présentement homologués sont principalement des vaccins à deux doses, on ne devrait pas s’étonner que nombre de vaccins administrés par tranche de cent personnes dépasse parfois le chiffre de cent.

Ce tableau est complété par le nombre cumulatif de morts par million d’habitants.

Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.


Tableau comparatif des populations les plus vaccinées

Pays Vaccins pour cent Morts par million
Israël 119,9 690
Émirats arabes unis 103,1 157
Chili 73,8 1 337
Bahreïn 66,4 354
États-Unis 67,5 1 762
Royaume-Uni 67,1 1 869
Hongrie 53,1 2 762
Qatar 48,4 149
Serbie 47,5 711
Uruguay 46,1 655
Singapour 37,8 5
Islande 33,2 85
Lithuanie 32,2 1 430
Canada 31,3 629
     
Belgique 29,4 2 063
France 28,2 1 571
Suisse 26,3 1 217
Maroc 24,2 241
Liban 5,5 1 047
Algérie 0,2 72


Références :
Cumulative COVID-19 vaccinations per 100 people
Covid-19 Coronavirus Pandemic

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : les trois premiers mois de la vaccination au Québec

14 mars 2021

Introduction

Le 14 décembre 2020, il y a donc trois mois, une première personne au Canada était vaccinée contre le Covid-19.

Sous l’œil des caméras de tout le pays, Gisèle Lévesque, 89 ans, recevait la première de ses deux doses du vaccin de Pfizer/BioNTech. Prévue trois mois plus tard, sa deuxième dose lui a finalement été administrée le 5 mars dernier.

Un mauvais présage

Dès le départ, les autorités sanitaires du Québec ont choisi d’espacer de trois mois les deux doses du vaccin de Pfizer alors que ce dernier a été homologué pour être utilisé à raison de deux doses espacées de trois semaines et non de trois mois.

Dans l’hospice où demeure Mme Lévesque, sur les 230 résidents, 202 ont accepté d’être vaccinés, tout comme 125 membres du personnel.

Le 14 janvier 2021, soit un mois plus tard, Radio-Canada rapportait : “ La COVID-19 continue de se propager au CHSLD Saint-Antoine, malgré l’opération de vaccination de la mi-décembre. (…) Depuis décembre, 37 résidents du CHSLD Saint-Antoine sont décédés de la maladie et 95 travailleurs de l’établissement l’ont contracté…” …soit 76 % du personnel.

De toute évidence, cette première séance de vaccination fut un évènement super-propagateur. On ne saura jamais si le virus a été apporté par les équipes de vaccination ou par les journalistes invités à couvrir l’évènement.

Mme Lévesque contracta le Covid-19 deux semaines après avoir reçu sa première dose : heureusement, elle y survécut.

Immunité modeste et immunité robuste

Au moment de la mise en marché de son vaccin, Pfizer soutenait qu’il protégeait 89 % des vaccinés après une première dose et 95 % des vaccinés après leur deuxième dose.

En se basant sur cette différence minime, la Santé publique a décidé de différer l’administration de la deuxième dose afin de vacciner le maximum de personnes avec les vaccins disponibles.

Toutefois, cette décision ne tenait pas compte du fait que le fabricant qualifiait de modeste l’immunité conférée par une première dose et de robuste celle résultant d’une deuxième dose.

Depuis, les résultats des campagnes de vaccination démontrent qu’on obtient une réponse immunitaire robuste dès la première dose du vaccin de Pfizer chez ceux qui ont déjà contracté l’infection puisque dans leur cas, le vaccin sert de rappel (comme la deuxième dose chez ceux qui n’ont jamais contracté l’infection).

De plus, dans une autre étude réalisée auprès de douze-mille vaccinés, celle-ci a démontré que le vaccin de Pfizer prévient 57 % des infections symptomatiques dès la première dose et 88 % après la deuxième dose.

Si une dose vaccin protège à 57 %, cela veut dire que la vaccination échoue dans le reste, soit 43 % de ceux qui ne reçoivent qu’une seule dose.

Qu’en est-il de l’expérience atypique du Québec ?

À part une étude très mal faite dont nous avons parlé sur ce blogue, la Santé publique n’a publié aucune donnée à ce sujet.

Quel est le pourcentage d’échec vaccinal au Québec ? On ne sait pas. Combien de vaccinés ont attrapé l’infection d’une manière suffisamment sévère pour être hospitalisés ? On l’ignore. Et quel est le pourcentage des vaccinés qui sont morts quand même du Covid-19 ? On l’ignore aussi.

Bref, si la Santé publique effectue un suivi de sa campagne de vaccination, elle est demeurée complètement opaque à ce sujet.

Ce qui n’augure rien de bon.

Par contre, lorsque la vaccination s’effectue conformément à la science, les études scientifiques ont démontré qu’aucun décès et aucune hospitalisation ne résulte de l’échec de la vaccination.

En d’autres mots, les personnes chez qui la vaccination échoue peuvent de nouveau attraper le Covid-19. Toutefois, ils l’attraperont sans s’en rendre compte ou de manière tellement faible qu’ils ne sentiront pas le besoin de se rendre à l’urgence d’un hôpital.

Ceci étant dit, une fois le vaccin administré à des millions de personnes, on pourrait se rendre compte que la probabilité d’effets graves à la suite d’un échec vaccinal n’est pas totalement nulle. Toutefois, on peut présumer que ces cas seront rarissimes.

Une vaccination à pas de tortue

La population américaine est de 330 millions d’habitants. Au moment où ces lignes sont écrites, 107 millions de doses du vaccin de Pfizer et de Moderna ont été administrées aux États-Unis.

Plus précisément, dix pour cent des gens y ont reçu une seule dose, et un autre dix pour cent ont reçu leur deuxième dose (et sont donc complètement vaccinés). En d’autres mots, un cinquième des Américains sont vaccinés, dont la moitié de ceux-ci, parfaitement.

Le président Biden s’est fixé comme objectif de faire en sorte que tous les habitants du pays qui le veulent soient vaccinés au 4 juillet prochain (le jour de la Fête nationale américaine).

Avant même que le Canada éprouve des difficultés d’approvisionnement en vaccins, les autorités sanitaires du Québec avaient comme objectif de vacciner 650 000 personnes d’ici la fin du mois de mars.

À ce jour, 648 663 doses de vaccin ont été administrées au Québec. Depuis le 5 mars, Mme Gisèle Lévesque fait partie des rares personnes qui ont reçu leur deuxième dose.

Pour atteindre l’immunité grégaire, 70 % de la population québécoise doit être complètement immunisée au virus.

Au rythme de 650 000 vaccins en trois mois, l’immunité grégaire sera atteinte dans vingt-huit mois, c’est-à-dire dans plus de deux ans, s’il suffit de recevoir une seule dose pour l’atteindre. S’il en faut deux, il faudra patienter plus de quatre ans… si l’immunité conférée dure aussi longtemps. Sinon, il faudra recommencer et vacciner perpétuellement.

Calcul détaillé

Le calcul est simple. En trois mois, administrer 650 000 doses, cela correspond à une moyenne mensuelle de 217 000 injections. C’est le rythme actuel de la campagne ‘massive’ (sic) de vaccination du Québec.

Pour atteindre l’immunité grégaire, il faut que 70 % des Québécois soient complètement immunisés au Covid-19. Or 70 %, c’est six-millions de personnes.

Divisons six-millions d’injections d’un vaccin à une dose ou douze-millions d’injections d’un vaccin à deux doses par le rythme actuel de vaccination et cela prendra respectivement 27,6 mois et 55,3 mois.

C’est un rythme sept à quatorze fois plus lent qu’aux États-Unis, sans parler d’Israël et de la Grande-Bretagne.

Conclusion

À moins d’accélérer la cadence de manière substantielle, le Québec aura donc été soumis à l’alternance incessante des confinements et des déconfinements lorsque surviendront les prochaines élections québécoises, prévues en octobre 2022.

D’une fois à l’autre aura augmenté le nombre des personnes exaspérées par les mesures sanitaires.

Pendant ce temps, aux États-Unis, les restaurants, les cinémas, et les endroits de villégiature seront noirs de gens souriants et décontractés célébrant l’éradication de la pandémie en sol américain.

Peut-être y a-t-il là matière à inquiétude pour nos dirigeants politiques.

En effet, l’heure des explications approche…

Références :
COVID-19 : Gisèle Lévesque devient la première personne vaccinée au Canada
Covid-19 : vaccination vs immunisation
Données de vaccination contre la COVID-19 au Québec
La première vaccinée du Canada a contracté la COVID-19
Sept résidents vaccinés du Centre Maimonides contractent la COVID-19
Single Pfizer vaccine shot provides strong protection for those who’ve had Covid-19, UK studies suggest
UK study finds one dose of Pfizer/BioNTech vaccine reduces risk of infection by 72%

Parus depuis
La moitié des soignants de première ligne ne sont toujours pas vaccinés dans le Grand Montréal (2021-03-17)
Même vaccinée, une femme de 50 ans est sous oxygène à cause d’un variant (2021-04-08)
St. Mary’s Hospital installs air purifiers in ER after staff outbreak (2021-05-07)
Mourir en attendant sa deuxième dose (2021-05-25)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : vaccination vs immunisation

9 janvier 2021

Le but de la vaccination contre le Covid-19 est de protéger les gens. Cette protection s’obtient en stimulant le développement d’anticorps par l’organisme. Et lorsque celui-ci en a développé suffisamment, on le dit immunisé.

L’immunisation n’est pas immédiate; cela prend quelques jours avant que l’organisme ait produit suffisamment d’anticorps en réponse à la vaccination.

Si le statut de ‘vacciné’ est permanent, l’immunité ne l’est pas.

Au moment où ces lignes sont écrites, personne ne connait la durée de la protection offerte par les vaccins anticovids. Les experts américains l’estiment à environ huit mois.

De plus, la réponse immunitaire est variable.

C’est ainsi que le vaccin de Pfizer provoque une réponse immunitaire modeste chez 89 % des vaccinés après une première dose. Et une réponse immunitaire robuste chez 95 % des vaccinés après une deuxième dose.

La différence est telle que le manufacturier déconseille l’administration d’une seule dose.

Le texte Le fiasco prévisible de la vaccination québécoise contre le Covid-19 a été écrit alors que les autorités sanitaires du Québec prévoyaient vacciner 650 000 personnes d’ici la fin du mois de mars.

Depuis ce temps, ceux-ci ont décidé de remettre à plus tard l’administration de la deuxième dose afin de vacciner le plus de gens possible avec une première dose.

Si tout va bien — c’est-à-dire si on ne manque ni de vaccins ni de personnes pour l’administrer — la Santé publique prévoit maintenant de vacciner 900 000 personnes d’ici trois mois, plutôt que 650 000.

Au premier coup d’œil, cela semble beaucoup. En réalité, cela est grossièrement insuffisant.

Pour atteindre l’immunité grégaire, au moins 70 % de la population québécoise doit être réfractaire au virus, c’est-à-dire immunisée (et non seulement vaccinée).

En d’autres mots, l’effet de la vaccination doit encore être présent de manière importante chez 70 % des gens.

Au rythme de 900 000 vaccinés en trois mois, on devrait avoir vacciné environ 6 millions de personnes — 70 % des 8,5 millions de Québécois — en vingt mois.

Ce qui veut dire qu’à la fin de la campagne de vaccination, les 2,4 millions de vaccinés au cours des huit derniers mois seront encore protégées par la dose reçue. Par contre, les 3,6 millions de vaccinés depuis au-delà de huit mois ne seront plus protégés.

Le résultat, c’est qu’au bout de vingt mois, la pandémie continuera de faire des victimes parmi les 3,6 millions de vaccinés dont l’immunité aura disparu, auxquels s’ajouteront les 2,5 millions de Québécois qui n’auront pas encore été vaccinés en raison de la lenteur de la campagne de vaccination. Soit un total de 6,1 millions de personnes.

Bref, au lieu d’avoir atteint l’immunité grégaire — quand 70 % de la population est réfractaire au virus — ce sera plutôt l’inverse; 72 % des 8,5 millions de Québécois seront redevenus vulnérables à la pandémie.

Après vingt mois d’une campagne de vaccination, il faudra recommencer. On aura ainsi gaspillé des centaines de millions$ et fait perdre le temps à des milliers de préposés à la vaccination.

Bref, avec une certitude absolue, on peut déjà prédire que la campagne de vaccination sera un fiasco. Comme tout ce qu’ont entrepris jusqu’ici ceux qui dirigent la lutte sanitaire contre la pandémie au Québec.

Référence : INSP : Report de la 2e dose en contexte de pénurie

Parus depuis : Sept résidents vaccinés du Centre Maimonides contractent la COVID-19 (2021-01-13)
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)

Postscriptum : Un mois après la publication de ce texte, plus précisément à partir du 18 février 2021, la campagne de vaccination du Québec s’est considérablement accélérée, ce qui a évité l’échec prévisible vers lequel elle se dirigeait.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : doit-on s’inquiéter de la réticence aux vaccins ?

7 janvier 2021

Enfant, quand j’exprimais mon déplaisir à manger des choux de Bruxelles — un légume que j’ai toujours détesté — mon père disait : « Si t’en veux pas, ça en fera plus pour les autres…».

Avant d’ajouter : «…Mais t’auras pas de dessert avant d’avoir fini ton assiette.»

De manière analogue, dans un contexte où le nombre de personnes qui veulent être vaccinées contre le Covid-19 est considérablement supérieur au nombre de doses disponibles, si quelqu’un veut passer son tour… ça en fera plus pour les autres.

En Amérique du Nord, le pourcentage des irréductibles antivaccins est de l’ordre de 14 %. Ce qui veut dire qu’il est possible d’atteindre l’immunité grégaire sans eux.

À cela s’ajoutent ceux qui pourraient se faire se vacciner mais qui craignent que les vaccins adoptés à la hâte soient moins sécuritaires qu’on le dit.

On peut s’attendre à ce que leur nombre diminue au fur et à mesure où des millions de gens auront été vaccinés avant eux. Sans autre problème qu’une réaction allergique importante, mais non mortelle, chez une personne sur cent-mille.

En Europe occidentale, c’est en France où l’hésitation vaccinale est la plus élevée, atteignant environ 60 % de la population. Ce qui veut dire qu’à l’inverse, 40 % des Français veulent être vaccinés.

Au Québec, l’hésitation vaccinale est moins fréquente.

Chez nous, l’objectif de la Santé publique est de vacciner 7,6 % des Québécois d’ici trois mois. Si tout va bien.

À ce rythme, même dans un an, on sera loin d’avoir vacciné toutes les personnes consentantes. Voilà pourquoi la réticence à se faire vacciner n’a aucune importance. Pour l’instant.

Une des raisons pour lesquelles il faut vacciner rapidement la population consentante, c’est que la motivation des gens à se faire vacciner diminuera avec le temps.

La raison en est simple.

À juste titre, on a commencé à vacciner prioritairement les personnes les plus susceptibles d’en mourir.

Conséquemment, le nombre de morts diminuera au fil des mois puisque les personnes qui n’auront pas encore été vaccinées seront éventuellement comprises dans des groupes d’âge qui en décèdent rarement.

Alors que l’on compte 1,7 million de morts du Covid-19 à travers le monde, beaucoup de personnes en Occident nient la dangerosité de la pandémie. En dépit de toutes les preuves du contraire, ces gens croient que le Covid-19 n’est pas plus dangereux que la grippe annuelle. Leur nombre augmentera sans doute quand presque plus personne n’en mourra.

Même chez les personnes consentantes à se faire vacciner, plusieurs perdront leur motivation liée à la peur de la mort.

D’où l’importance de mener promptement une campagne généralisée de vaccination. À défaut de quoi on risque de rendre permanent le bourbier laissé par toute campagne de vaccination ‘broche à foin’ comme celle qui s’annonce au Québec.

Références :
Québec sommé d’offrir une 2e dose de vaccin aux résidents du CHSLD Maimonides
Vaccins : la France championne du monde du scepticisme

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le fiasco prévisible de la vaccination québécoise contre le Covid-19

4 janvier 2021

Sous le régime d’austérité du gouvernement libéral de Philippe Couillard, notre système de santé a souffert d’importantes restrictions budgétaires.

Ces coupures ont affecté la Santé publique du Québec; son budget d’exploitation de 72 millions$ a été amputé de 23,7 millions$. Essentiellement, ce que la Santé publique a perdu, c’est une partie de son expertise.

Et cela parait.

Avant même le déclenchement de la pandémie actuelle, elle n’avait déjà plus l’envergure nécessaire pour faire face à une telle catastrophe. C’est alors que le Covid-19 est arrivé.

Depuis des mois, nous assistons au fiasco de la lutte québécoise contre cette pandémie.

Mais nous en sommes aujourd’hui à l’étape de la vaccination. Et cette étape est l’occasion unique pour la Santé publique de se reprendre. Puisque la vaccination, c’est sa spécialité.

Chaque année depuis longtemps, la Santé publique orchestre la vaccination contre la grippe saisonnière. Elle sait le nombre de vaccins à acheter. Où les obtenir. À quel prix les payer. Les endroits où les acheminer. Etc.

Bref, tout cela roule habituellement sur des roulettes. Or vacciner contre le Covid-19 ou contre le virus de la grippe, c’est pareil.

La seule différence, c’est qu’on doit vacciner presque toute la population. Ce qui est plus que d’habitude, mais pas la mer à boire.

La vaccination en est à ses débuts. Comme toute opération d’envergure, il est normal d’observer du cafouillage aux premiers jours. Par la suite, tout devrait rentrer dans l’ordre.

Toutefois, il y a un problème majeur; l’objectif de la Santé publique est de vacciner (avec deux doses) 650 000 personnes d’ici le 1er avril 2021.

Cela veut dire que si tout va bien — en d’autres mots, si on manque ni de vaccins ni de personnel pour l’administrer — seulement 7,6 % des Québécois auront été vaccinés dans trois mois. À ce rythme, il faudra plus de deux ans pour vacciner 70 % de la population et atteindre ainsi l’immunité grégaire.

Malheureusement, on ne peut pas accélérer ce rythme. Pourquoi ?

Parce que faire pénétrer une seringue dans le bras de quelqu’un d’autre est un acte médical. Ce qui n’a été délégué qu’à d’autres professionnels de la Santé.

Dans le cas des infirmières, on ne peut pas les déplacer massivement à faire de la vaccination quand les hôpitaux débordent.

Quant aux pharmaciens, ils ont déjà d’autres tâches professionnelles à accomplir. Ils ne peuvent pas vacciner du matin jusqu’au soir.

Il aurait été souhaitable que la direction de la Santé publique réclame un règlement de délégation d’acte autorisant de simples techniciens, formés adéquatement, à procéder à cette campagne de vaccination généralisée.

Mais on n’a pas jugé bon exiger un tel règlement.

Au moment où ces lignes sont écrites, on ne sait pas la durée de la protection offerte par les vaccins contre le Covid-19. Les experts américains estiment que cette protection pourrait durer huit mois.

Ce qui veut dire que toute campagne de vaccination qui prend plus de temps que la durée de cette protection est perpétuellement à recommencer.

À l’issue de la protection offerte, si on doit attendre la fin de la première campagne de vaccination (des mois plus tard) avant d’être vacciné de nouveau, que fait-on d’ici là ? C’est quoi le plan ? A-t-on même un plan ?

Face aux critiques, la Santé publique peut bien adopter une cible de vaccination plus ambitieuse : mais s’est-elle donné les moyens de l’atteindre ?

Ce qui est certain, c’est qu’au rythme actuel, la campagne de vaccination au Québec est vouée à l’échec.

Références :
Covid-19 : évolution en neuf mois
COVID-19 : le gouvernement atteindra-t-il sa cible de vaccination?

Parus depuis :
Single Covid vaccine dose in Israel ‘less effective than we thought’ (2021-01-19)
Québec cherche 6,4 millions de seringues (2021-01-27)
La Santé publique « sous-financée » pendant plus de 15 ans au Québec (2021-04-29)

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Écrit par Jean-Pierre Martel