Verdir les toits de Montréal

18 mai 2011
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Montréal a ceci de particulier : la grande majorité des maisons y ont des toits plats. C’est tout le contraire d’une ville comme Amsterdam où les toits sont pentus.

Les toits plats permettent de profiter des propriétés isolantes de la neige qui s’y accumule durant l’hiver. Toutefois le revêtement de goudron qui imperméabilise ces toits accumule de la chaleur l’été et contribue à augmenter les frais de climatisation. Une solution est de verdir les toits, ce qui signifie y ajouter une membrane imperméable et une couche de terre, puis de laisser des plantes y pousser avec ou sans arrosage.

Comme travail de maîtrise à l’École de technologie supérieure, l’ingénieur Sébastien Jacquet a étudié l’effet du verdissement du toit d’un duplex centenaire typique de Montréal, situé sur la rue Jeanne-Mance. Cette transformation a coûté 80 000$, dont la moitié pour renforcer la structure.

En été, l’entrée de chaleur par le toit a été réduite de 99% dans le cas du couvert végétal irrigué, et de 91% dans le cas du toit non irrigué. L’installation d’un climatiseur dans ces conditions devient presque inutile. En hiver, inversement, les pertes de chaleur par le toit ont diminué respectivement de 38% et 27%.

Il est à noter que d’autres études, effectuées à Ottawa, à Toronto et à Vancouver, ne démontrent pas que la végétalisation des toits réduit les coûts de chauffage l’hiver.

Dans le cas des maisons neuves, le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) estime qu’il en coûterait très peu de plus pour construire un édifice au toit plus robuste, capable d’accueillir éventuellement un couvert végétal et, par le fait même, d’abondantes neiges en hiver. C’est pourquoi cet organisme presse la Ville d’exiger, pour les constructions neuves, des toits aptes à supporter cette charge supplémentaire.

Dans le cas des maisons existantes, dont les propriétaires hésiteraient à assumer les coûts de verdissement des toits, ou dans les cas où l’analyse des coûts-bénéfices ne justifient pas une telle transformation, le CEUM propose des formes plus abordables de verdissement, comme par exemple, le recours à la vigne, une plante rampante qui permet de verdir les murs extérieurs de manière économique.

Référence : Toit vert: bye-bye clim!

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Écrit par Jean-Pierre Martel