Hier je lisais une entrevue réalisée par une journaliste du quotidien Métro auprès de William Raymond, auteur du livre « Toxic Food » (publié par Flammarion). Au cours de l’entrevue, l’auteur déclarait : « …le principal problème, c’est tout ce que l’industrie agroalimentaire va rajouter dans les plats. (…) Tous ces ingrédients chimiques nous rendent malades.»
Jamais, au cours de l’entrevue, la journaliste ne remettra en question les dires de l’auteur, comme si tout ce que disait ce dernier était évident.
La bactérie responsable des trous dans l’emmental, sécrète une substance appelée acide benzoïque. On en trouve aussi naturellement dans des fruits (myrtilles, mûres, framboises, raisins). Cette substance est également un préservateur alimentaire. Une once d’emmental contient suffisamment d’acide benzoïque pour préserver trois pains de la moisissure.
Est-ce quelqu’un pourrait m’expliquer comment la méchante industrie agroalimentaire peut me rendre malade en ajoutant de l’acide benzoïque dans mes pains alors que la Nature — cette bonne déesse païenne — peut vouloir mon mieux-être et ma longévité en ajoutant naturellement cette même substance au fromage suisse et dans mes bleuets ?
Loin de moi l’idée de défendre la malbouffe. Nous mangeons trop salé, trop gras et trop sucré. Mais parler d’alimentation toxique est une surenchère qui ne tient pas debout. En somme, est-ce que notre espérance de vie serait ce qu’elle est si nos aliments étaient empoisonnés ?
Vous avez tout faux ; l’espérance de vie est due avant tout aux progrès de la médecine.
Si vous lisez mon billet intitulé «Évolution de l’espérance de vie depuis 1810», vous verrez que nos points de vue ne sont pas très différents.