Bouleversements en photographie numérique

Publié le 29 janvier 2010 | Temps de lecture : 2 minutes

(Note : ce billet fait suite à celui du 26 janvier 2010)

L’industrie de la photo numérique haut de gamme est en train de vivre les mêmes bouleversements que ceux vécus par le monde de l’informatique avec l’arrivée des micro-ordinateurs au début des années ’80. Je prédis que des compagnies comme Nikon subiront le même sort qu’IBM : elles devront s’adapter ou disparaitre.

Alors que les fabricants d’appareils-photo compacts à objectif interchangeable (APCOI) leur glisseront le tapis sous les pieds, les géants actuels de la photographie haut de gamme qui refuseront de créer leurs propres APCOI verront leur part du marché se rétrécir, seront obligés de hausser leurs prix (afin de maintenir leurs profits) au point de rendre leurs produits inabordables, accélérant ainsi la chute de leurs ventes et leur disparition.

Les compagnies qui voudront s’adapter entreront alors dans un marché déjà occupé par Olympus et Panasonic. Elles devront alors rivaliser d’ingéniosité avec cette dernière : or celle-ci a clairement manifesté son désir de maintenir son hégémonie sur les APCOI par des prouesses technologiques comme cet obturateur électronique à venir possiblement dès cette année, créant ainsi les premiers appareils-photo à objectif interchangeable totalement silencieux.

Quel monde extraordinaire que celui dans lequel nous vivons…

Paru depuis :
Camera Market Tracking for Increases in 2017 (2017-11-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Engouement pour les appareils photo Micro quatre tiers

Publié le 26 janvier 2010 | Temps de lecture : 11 minutes

Jusque récemment, les appareils photo numériques se divisaient en deux groupes : les appareils compacts et ceux à objectif interchangeable.

Immensément populaires, les premiers sont ces petits appareils légers qu’il suffit de pointer vers le sujet à photographier et d’appuyer sur le déclencheur pour prendre une photo.

Plus dispendieux et plus lourds, les deuxièmes se caractérisent par la gamme parfois étendue d’objectifs qu’on peut visser sur leurs boîtiers. Chaque objectif étant conçu pour un type particulier d’appareil, les objectifs ne sont interchangeables que pour une même famille d’appareils.

Au fil des ans, les compacts se sont miniaturisés, en dépit de leur puissance croissante. Tout en devenant elles aussi de plus en plus puissantes, les appareils reflex haut de gamme sont devenues de taille impressionnante, du moins en comparaison avec leurs ancêtres, les 35mm. Si bien qu’aujourd’hui l’acheteur d’un appareil dispendieux s’attend à ce qu’il ait l’« air professionnel », c’est-à-dire qu’il soit encombrant et lourd. De la même manière, on n’imagine pas le professionnel d’un studio photographique embauché à l’occasion d’un mariage, prendre des photos avec un appareil de la taille d’une carte de crédit : cela ne ferait pas sérieux…

Les appareils photo Micro quatre tiers


 
Depuis quelques années, deux compagnies — Olympus et Panasonic — se sont associées pour mettre au point des modèles intermédiaires qui, tout en étant beaucoup plus petits que les modèles professionnels, rivaliseraient avec eux quant à la qualité du résultat. Ces efforts ont ultimement donné naissance à une nouvelle famille d’appareils appelée « Micro quatre tiers » (µ4/3), une appellation qui fait allusion aux proportions du premier capteur développé pour eux.

Les µ4/3 existent depuis moins de deux ans. Salués favorablement par la critique, ils ont connu un succès commercial instantané; au Japon, en 2009, leur vente représentait près du sixième du marché de toutes les appareils (compacts ou non) à objectif interchangeable. Alors que les ventes japonaises de compacts chutaient de 12,8% et que les modèles professionnels connaissaient presque le même sort (la croissance des prix atténuant la dégringolade), les ventes de Micro quatre tiers connurent une croissance spectaculaire.

Ce succès n’est pas passé inaperçu. Déjà Samsung a annoncé la commercialisation d’un modèle — le NX10 — rival des µ4/3 et incompatible avec eux. De plus, des fabricants d’appareils photographiques ont déposé des brevets qui indiquent clairement leur désir de concurrencer les Micro quatre tiers. Si bien qu’on parle maintenant de « appareils photo compacts à objectif interchangeable » (COI) pour désigner à la fois les µ4/3 et leurs rivaux.

Au moment où ces lignes sont écrites, il existe cinq appareils Micro quatre tiers :

  • le Panasonic G1
  • l’Olympus EP-1
  • le Panasonic GH1 (l’appareil rouge illustré ci-dessus)
  • l’Olympus EP-2
  • le Panasonic GF1 (l’appareil noir illustré ci-dessus)

À l’exception du GH1, tous sont basés sur le même capteur de 12,1 méga pixels fabriqué par Panasonic. De son côté, le GH1 est basé sur un capteur multi format qui crée des images ayant à peu près la même résolution (10,6 à 12,0 méga pixels) peu importent les proportions de l’image (16:9, 4:3, ou 3:2).

Avantages

  1. Taille de l’appareil
     
    Une spécification qui est déterminante quant à la taille d’un appareil est la distance entre l’arrière de l’objectif et le capteur. Dans les Micro quatre tiers, cette distance est la plus courte de tous les appareils photo à objectif interchangeable. C’est une des raisons qui ont permis à Olympus et Panasonic de créer les plus petits appareils photo à objectif interchangeable de l’histoire de la photographie.
     
    Conséquemment, il suffit de créer des espaceurs (pour donner aux autres objectifs la distance plus grande qui leur est nécessaire) et les Micro quatre tiers deviennent compatibles avec tous ces objectifs. C’est ainsi que, grâce à l’un de ces adaptateurs, j’ai pu donner une seconde vie à tous les objectifs destinés à mon Olympus OM-1 (vendu depuis sur eBay) qui dormaient dans un placard depuis plus de vingt ans.
     
    Le 9 septembre 2001, Ahmad-Shah Massoud était assassiné par des Talibans qui s’étaient fait passer pour des journalistes et qui avaient caché une bombe dans leur appareil vidéo. À mon avis, c’est une question de temps pour que la taille des appareils photo soit limitée à bord des avions. Il se pourrait même qu’un jour, toutes les appareils photo soient interdits, peu importe leurs dimensions. Dans l’éventualité d’une interdiction partielle, les COI offrent l’avantage d’une qualité photographique inégalée pour leur taille.
  2. Taille du capteur
     
    Il existe la même relation entre la taille du capteur et la qualité de la photo obtenue, qu’entre la taille du négatif (35mm, 16mm ou 8mm) et la qualité de l’image d’un film. En somme, plus le capteur est grand, meilleure est la qualité des photos.
     
    Or les µ4/3 sont construits autour d’un capteur (à droite, en rouge) plus petit que ceux qui équipent les modèles haut de gamme (en bleu), mais sensiblement plus grand — neuf fois plus grand, en moyenne — que celui des compacts ordinaires (en jaune).
     
    Le résultat, c’est que la saturation des couleurs est plus grande et que le grain est nettement moindre dans les photos prises avec des Micro quatre tiers qu’avec n’importe quel appareil photo compact ordinaire.
     
    Comparativement aux modèles haut de gamme, ces derniers l’emportent haut la main au-delà d’un ISO de 800. Toutefois sous des conditions normales d’éclairage, les µ4/3 rivalisent très bien avec leurs grands frères, sauf pour ce qui est des sujets qui exigent une réponse instantanée de l’appareil (photos de sport ou d’ornithologie, par exemple).
  3. Le poids de la caméra
     
    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le boitier des Micro quatre tiers n’est pas aussi léger que leur taille le suggère. C’est que ces appareils contiennent moins d’espace mort que les autres appareils à objectif interchangeable. Toutefois, ce qui fait la grande différence, ce sont leurs objectifs.
     
    En effet, la distance entre l’arrière de l’objectif et le capteur détermine non seulement les dimensions des boitiers, mais également la taille — donc le poids — des objectifs. Ceux-ci sont nettement plus légers que ceux des modèles haut de gamme.
     
    En voyage, cela fait toute la différence. Transporter à la journée longue, plusieurs kilos de matériel photographique est une corvée que les µ4/3 permettent d’éviter.
  4. Absence de miroir
     
    Tout comme la plupart des appareils photo compacts, les Micro quatre tiers n’ont pas de miroir et de pentaprisme (dont le rôle est de dévier vers le viseur, la lumière provenant de l’objectif). Le cadrage et la mise au point se fait par l’écran à cristaux liquides au dos de l’appareil et, s’il existe, par un viseur électronique connecté directement sur le capteur de l’appareil.
     
    Lors de la prise d’une photo, on évite le claquement résultant de la rétractation soudaine du miroir et la vibration qui en est la conséquence inéluctable. D’où le prise de photos parfaitement nettes malgré des temps d’exposition prolongés. On trouvera sur ce blogue, de nombreux exemples de photos prises à main levée avec des temps d’exposition inférieurs à un trentième de seconde.
  5. Objectif à puce
     
    Les objectifs µ4/3 sont dotées d’une puce qui permet de corriger leurs défauts. Les puces des objectifs d’Olympus fournissent l’information nécessaire à la correction des aberrations optiques tandis que celles de Panasonic fournissent, en plus, l’information nécessaire à la correction des aberrations chromatiques de l’objectif.
     
    De nos jours, les appareils photo numériques sont en réalité des micro-ordinateurs ultra-spécialisés. Lorsqu’on met sous tension l’appareil, une des premières choses qu’il fait est de lire les informations contenues dans la puce de l’objectif.
     
    Le logiciel du boitier des appareils photo d’Olympus utilise cette information pour corriger les aberrations optiques (mais pas chromatiques) de n’importe quel objectif Micro quatre tiers vissé sur ce boitier.

    Les boitiers de Panasonic, quant à eux, tirent profit de toutes les informations qui leur sont transmises; en d’autres mots, ils corrigent les aberrations optiques et chromatiques des objectifs de cette compagnie mais, dans le cas des objectifs d’Olympus, ils n’en corrige que les aberrations optiques (puisque celles-ci ne leur transmettent rien d’autre). Le tableau ci-dessus résume cette question. Ici, A.O. signifie aberration optique, tandis que A.C. signifie aberration chromatique.
     
    Ceci est vrai au moment où ces lignes sont écrites. Rien n’empêche Olympus de faire comme Panasonic. Les programmeurs d’Olympus n’ont qu’à écrire le code nécessaire et rendre leur travail disponible sous forme d’une mise à niveau logicielle des objectifs et des boitiers de cette compagnie pour que, soudainement, ceux-ci performent comme ceux de Panasonic et corrigent dorénavant les aberrations chromatiques de n’importe quelle objectif µ4/3.
     
    Entre l’instant où l’utilisateur appuie sur le déclencheur et le moment de l’enregistrement de l’image sous forme de fichier JPEG, l’appareil utilise les algorithmes de la puce pour corriger les défauts de l’image résultant des lacunes de l’objectif. Depuis des années, on peut utiliser des logiciels afin de corriger ces défauts : avec les appareils dotées d’objectifs à puce, c’est le boitier qui fait tout ce travail. Le résultat est un JPEG d’une qualité exceptionnelle qui rend superflu une partie du travail de retouche photographique.
     
    Dans le cas des photos sauvegardées sous forme de fichiers bruts, les choses se compliquent. En principe, un fichier RAW, c’est sacré. Ce dernier renferme l’ensemble des données brutes du capteur lors de la prise de la photo. Le format propriétaire RAW de ces appareils contient donc ces données et, en annexe, les algorithmes de la puce.
     
    Olympus et Panasonic comptaient sur les éditeurs de logiciels de retouche photographique pour appliquer ces algorithmes au moment de la lecture des fichiers bruts. C’est ce que font tous les logiciels livrés avec ces appareils, de même que Photoshop et Lightroom. Toutefois, dans le cas des autres, leurs éditeurs se sont parfois contentés de l’essentiel, soit décoder les fichiers RAW sans appliquer les algorithmes. Selon les logiciels utilisés, on obtiendra donc de meilleurs résultats en sauvegardant les photos sous forme de fichiers JPEG que RAW, ou l’inverse.
     
    La plus récente version de Photoshop que je possède (la CS3), ne lit pas les fichiers RAW de mon Panasonic GH1. Je me sers donc de Lightroom pour « développer » mes photos. Or, si je n’ai pas observé d’aberration chromatique sur les 3 000 photos que j’ai prises à l’aide de cet appareil jusqu’ici : par contre, j’ai dû corriger de légères aberrations optiques dans le cas d’un petit nombre de mes photos.

Conclusion

Alors que des millions d’appareils Micro quatre tiers ont été vendues — et que des millions d’autres l’auraient été sans les ruptures d’inventaire qui ont caractérisé les débuts hésitants des COI — il est clair que les µ4/3 correspondent à un besoin inassouvi de nombreux photographes.

Les amateurs qui ne souhaitent pas s’encombrer d’appareils lourds ont le choix entre des compacts ou des COI. Ces derniers (dont les µ4/3 sont les seuls représentants pour l’instant) offrent une qualité photographique impossible à obtenir avec les appareils compacts ordinaires.

Quant aux professionnels, il n’existe pas de différence de qualité entre les appareils conventionnels à objectif interchangeable les plus légers et les Micro quatre tiers qui sont encore plus légers qu’eux, à objectif équivalent. Pour les professionnels qui croient que leur renommée tient plus à leur talent et à leur expertise qu’à leur attirail, les µ4/3 évitent la corvée de traîner un appareil lourd.

Pour l’instant, la supériorité indéniable des appareils photographiques haut de gamme tient à leurs performances dans les conditions de très faible luminosité et leur temps de réponse ultra rapide, précieux en ornithologie et pour couvrir des événements sportifs, par exemple.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pagode de la Cité fantôme

Publié le 18 janvier 2010 | Temps de lecture : 1 minute
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Au programme du troisième jour de notre croisière sur le Yangzi, une escale dans la « Cité fantôme ». Il s’agit d’un complexe religieux saccagé sous la Révolution culturelle et qu’on s’affaire aujourd’hui à restaurer. Le tout est pour l’instant d’un intérêt limité. Sauf pour cette pagode, spectaculairement belle, derrière laquelle un escalier dissimulé permet de gravir ce temple et d’avoir une vue imprenable sur le Yangzi.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/160 sec. — F/4,5 — ISO 125 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Émerveillement…

Publié le 15 janvier 2010 | Temps de lecture : 1 minute
Ciel de l'Opéra royal de VersaillesCliquez sur l’image pour l’agrandir

L’Opéra royal de Versailles a été construit sous Louis XV. Il vient d’être restauré après deux ans de travaux qui ont coûté 13,5 millions d’euros.

Voici le plafond de cette salle d’opéra, tel que cette fresque s’est offerte à mes yeux émerveillés. Elle fut peinte en 1769-70 par Louis-Jean-Jacques Durameau (1733-96).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chien mouillé à Luzhi

Publié le 15 janvier 2010 | Temps de lecture : 1 minute
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Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/15 sec. — F/5,2 — ISO 400 — 29 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chez le Maitre des filets, à Suzhou

Publié le 15 janvier 2010 | Temps de lecture : 1 minute
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Le plan d’eau du Jardin du Maitre des filets est plutôt quelconque.

À l’opposé, l’intérieur du palais est renommé pour son mobilier et pour le raffinement de sa décoration. Ces qualités font de ce palais, un des plus beaux de Suzhou.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/5 sec. — F/3,9 — ISO 400 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Impressions de Chine (1re partie) : Les Chinois

Publié le 11 janvier 2010 | Temps de lecture : 3 minutes


 
Ce qui m’a le plus surpris dans mon voyage en Chine, c’est l’amabilité des Chinois. Quelqu’un m’avait dit qu’ils étaient xénophobes. S’ils l’ont déjà été (sous Mao peut-être), ils ne le sont plus. Partout, ceux que j’ai rencontrés furent particulièrement aimables, non seulement dans les hôtels et les restaurants, mais également sur la rue. Moi qui voulais photographier des gens (ce qui est légalement très difficile au Québec et en France), des ados et des enfants m’arrêtaient pour me demander de les prendre en photo.

Les citadins ont notre taille, que ce soit les jeunes adultes, leurs parents et leurs grands-parents. Cela signifie que les Chinois mangent à leur faim depuis au moins trois générations. Par contre, de toute ma vie, je n’ai jamais vu autant de bossus et de gens courbés qu’à la campagne chinoise. Tout comme les haltérophiles sont plus petits en raison de la compression de leurs vertèbres, les paysans qui transportent bois de chauffage et récoltes sur leurs épaules sont plus petits que nous.

Je n’ai pas vu de perçage au cours de mon voyage. De plus, en raison de la température froide, les chinois que j’ai rencontré étaient chaudement vêtus : je ne peux donc pas certifier que le tatouage est inexistant, mais seulement que je n’en ai pas vu. Par contre, j’ai rencontré quelques personnes dont la chevelure était teinte en brun, ce qui se remarque facilement dans une foule où toutes les autres personnes l’ont noire.

Il souffle en Chine un vent d’optimisme. Les gens ne se promènent pas avec un sourire imprimé au visage mais dégagent néanmoins une confiance en l’avenir. La croissance annuelle de 8,5% dont bénéficie la Chine n’atteint probablement pas toutes les classes sociales de manière égale; les paysans ont certainement moins, ceux des villes d’avantage et ceux des grands ports d’exportation encore plus. Bref, les jeunes, tout spécialement, envisagent généralement l’avenir avec optimisme. Regardez-les dans mes vidéos sur la Chine : celles-ci sont éloquentes.

Y a-t-il un problème d’obésité dans ce pays ? Non, il y a un problème d’obésité au Québec, pas en Chine. Et non, les Chinois ne crachent pas par terre : il y en a sûrement qui le font, mais je n’en ai pas vu.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Impressions de Chine (2e partie) : La Chine et l’Occident

Publié le 11 janvier 2010 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Les Chinois sont fascinés par l’Occident. Depuis des années, la Chine est engagée dans un processus d’occidentalisation. Depuis trente ans, les textes chinois sont imprimés de gauche à droite — tout comme les nôtres — et non plus de haut en bas, comme ce fut le cas pendant des millénaires.

Depuis cinq ans, on enseigne l’anglais dans les écoles chinoises. Cette politique est-elle suivie jusque dans le fin fond de la Chine? J’en doute, mais c’est probablement le cas dans toutes les grandes villes. La Chine se prépare donc le mieux possible à la mondialisation des échanges commerciaux.

Partout, dans les villes que nous avons visitées, les ados et les jeunes adultes s’habillent à l’occidentale. Les copies de vêtements griffés sont dans toutes les boutiques à la mode et les rues commerciales sont noires de monde.

Lors de notre croisière sur le Yangzi, je me suis amusé à regarder la télévision chinoise. Aux heures de grande écoute, tout ce que j’ai vu s’apparente à nos émissions, comme par exemple les versions chinoises d’American Idol, d’Entertainment Tonight et de Deux filles le matin (en fait, ce sont plutôt vingt filles le matin, là-bas). Quant aux réclames télévisées, elles sont colorées, vivantes, et mettent en vedette des acteurs beaux et souriants. Vous pouvez en juger par vous-même en regardant la fin de mon vidéo « Chine 08 à 10 : Croisière sur le Yanzi ».

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Impressions de Chine (3e partie) : La pollution

Publié le 11 janvier 2010 | Temps de lecture : 4 minutes
Parc olympique de Beijing, le 7 octobre 2009 à 11h04

Quel choc ! Je savais que Beijing était pollué mais rien jusqu’ici dans ma vie ne m’avait préparé à ce que j’allais voir dans la capitale chinoise : un smog inodore, laiteux, qui laisse un film de poussière sur les voitures, sur la végétation et sur toute surface plate, qui permet de regarder le soleil de face pendant plusieurs secondes sans empreinte sur la rétine, et qui prive presque les gens de leur ombre.

À titre d’exemple, la photo ci-dessus n’a pas été prise peu après la levée du jour (alors que le soleil n’aurait pas eu le temps de dissiper les brumes de l’aurore), mais plutôt à 11h05 du matin.

À mon retour, si on m’avait prêté une Bible, j’aurais juré avoir connu trois jours de smog continu à Beijing. Lorsque je regarde mes photos et mes vidéos, elles me contredisent : il semble que le soleil a percé ça et là mais je n’en ai conservé aucun souvenir. En fait, l’air n’est véritablement devenu propre qu’au sixième jour de mon voyage, le matin du départ de Xi’an : cette nuit-là, un vent de Sibérie a fait chuter les températures et a nettoyé l’air.

Aux actualités, lorsqu’on nous montre des Chinois portant un masque, nous pensons qu’ils sont atteints de la grippe ou, au contraire, qu’ils souhaitent s’en protéger. Il ne nous vient pas à l’esprit que ce puisse être dans le but de se protéger de la pollution. Mais lorsqu’on est sur les lieux, la raison paraît évidente. Ceci étant dit, moins de 5% des Pékinois portent un masque.

Notre guide de Chongqing nous a déclaré que certains citoyens de cette ville n’ont jamais vu de ciel bleu de leur vie.

Au sujet de la pollution spectaculaire de Beijing, ce qui me rassure, c’est que les dirigeants chinois et leurs familles la respirent. Je ne vois pas de meilleure motivation que l’état de santé de leurs enfants pour les inciter à travailler à améliorer la qualité de l’air de leur ville.

La montée des eaux du Yangzi, causée par le Barrage des Trois gorges, a englouti des centaines de villages riverains. Des millions de tonnes de matière organique sont en suspension dans l’eau de ce fleuve et de ses affluents. Dans quelques années, toutes ces particules se seront déposées au fond du fleuve, mais pour l’instant l’eau du Yangzi est vert laiteux.

Par contre, des parties de la Chine m’ont apparues comme des paradis inviolés. Lors d’une croisière sur la rivière Li, on pouvait voir des bateliers faire la récolte d’algues. Non pas ces algues laineuses brunes verdâtres comme celles des rivières polluées du Québec, mais des algues lustrées filiformes qu’on nous sert au restaurant. Je vous invite à voir la vidéo Chine16 — La rivière Li qui montre la pureté exceptionnelle des eaux de ce cours d’eau.

Compléments de lecture :
Des millions d’internautes chinois se rebiffent contre la pollution
Pollution record à Pékin

Parus depuis :
La Chine injecte 275 milliards pour combattre la pollution de l’air (2013-05-25)
En Chine, la mégalopole Harbin paralysée par la pollution (2013-10-21)
Schoolchildren ordered indoors as air pollution cloaks Shanghai (2013-12-06)
Nouvel épisode d’«airpocalypse» à Pékin (2014-01-16)
Pourquoi l’action climatique de la Chine nous concerne tous (2021-11-01)

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 16 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Impressions de Chine (4e partie) : Les problèmes sociaux

Publié le 11 janvier 2010 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Dans toutes les grandes villes, de très nombreux appartements (des premiers étages, essentiellement) ont leur balcon protégé par une grille, suggérant la crainte du vol par effraction. Parfois les blocs appartements de quadrilatères entiers sont ainsi protégés. De plus, j’ai vu quelques sans-abris lors de mon voyage.

Malgré cela, voyager en Chine est très sécuritaire. Lorsqu’une région ne l’est pas, le gouvernement chinois y interdit le tourisme. Au cours de mes trois semaines dans ce pays, je me suis offert des bains de foule, j’ai côtoyé des milliers de Chinois, je me suis promené le soir dans des rues mal éclairées et pourtant, jamais je ne me suis senti en danger. Et ce, en dépit du fait que j’avais toujours en ma possession un appareil photo voyant — un Panasonic GH1 — qui vaut à lui seul, trois mois de salaire d’un travailleur moyen en Chine.

Dans cette section consacrée aux problèmes sociaux, je me dois d’aborder les conditions de vie pénibles des paysans et des retraités.

De manière générale, les maisons des paysans ne sont pas chauffées. En annexe, la cuisine l’est lorsqu’on y prépare des aliments. L’électricité sert à alimenter une petite télévision cathodique, une ampoule électrique par pièce et à une petite chaufferette qu’on allume lorsqu’on en a assez du froid.

Le thé qu’on offre au visiteur ou au membre de la famille qui arrive à la maison, est une coutume autant qu’une nécessité évidente durant la saison froide. Quant aux retraités, ils occupent les vieilles maisons exiguës que nous, touristes, trouvons si pittoresques mais qui sont dépourvus de confort moderne.

Paru depuis : Chine – Une lutte des classes à refaire (2013-01-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel