L’accès à la propriété et les réductions d’impôt libérales

16 juin 2022

Introduction

Dans le texte ‘Le derrière miraculeux de la ministre’, j’ai eu l’occasion de critiquer les politiques économiques du gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Depuis, sa ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation est devenue cheffe de l’opposition.

Désespérée devant les sondages qui prédisent un avenir sombre à sa formation politique, Dominique Anglade a pris les grands moyens en dévoilant deux mesures phares de son programme électoral.

Favoriser l’achat d’une première maison

Afin d’aider les nombreux jeunes ménages qui rêvent d’acquérir une première maison, le Parti libéral promet d’abolir la taxe de bienvenue — qui peut s’élever à plusieurs milliers de dollars — que tout nouvel acheteur d’un immeuble ou d’un terrain doit verser à sa municipalité.

De plus, le Parti libéral hausserait le plafond des sommes que l’on peut investir dans un régime d’accès à la propriété.

Ceci est une mauvaise idée pour deux raisons.

Premièrement, la crise actuelle du logement est liée à un déséquilibre entre l’offre et la demande.

Toute mesure qui a pour effet d’augmenter la demande de logements aggrave cette crise. En d’autres mots, plus nombreux seront ceux qui veulent acquérir une propriété en vente (ou acheter une nouvelle maison unifamiliale), plus on accroit la valeur spéculative des maisons offertes.

Deuxièmement, en raison des problèmes d’approvisionnement sur les marchés internationaux et des pénuries qui en découlent, l’indice des prix à la consommation augmente plus rapidement de nos jours qu’au cours des quarante dernières années.

Ce qui oblige les banques centrales à hausser les taux d’intérêt.

Officieusement, cette hausse a également pour but de provoquer un ralentissement économique afin de réduire la consommation mondiale d’hydrocarbures et ainsi diminuer les revenus qu’en tire la Russie (et qui lui servent à financer la guerre russo-ukrainienne).

L’effet combiné des hausses du loyer de l’argent et des pertes d’emplois occasionnés par ce ralentissement économique provoquera des saisies immobilières pour incapacité de payer.

Bref, ces promesses libérales consistent à faire miroiter un rêve voué à se transformer en cauchemar et à plonger dans la misère une bonne partie de ceux qui y auront cru.

La baisse d’impôts

Les réductions d’impôts promises par Jean Charest, associées au pillage du Trésor public survenu au cours de son règne, ont conduit quelques années plus tard le gouvernement libéral de Philippe Couillard à sabrer les dépenses de l’État afin de rétablir les finances publiques.

Ce qui a fragilisé notre système de Santé et nos écoles en plus de prolonger le sous-investissement dans le logement social.

Samedi dernier, la cheffe du Parti libéral promettait qu’un gouvernement dirigé par elle réduirait de 1,5 % l’impôt payé par les contribuables qui gagnent moins de 92 000 dollars par année.

Modeste au premier regard, ce pourcentage représente une perte annuelle de revenus de deux-milliards de dollars pour l’État québécois.

Il y a un temps pour chaque chose.

Simplement décarboniser l’économie nécessitera des transformations radicales que seul un gouvernement doté de ressources financières importantes pourra entreprendre et réussir.

Alors que se dessine la perspective d’une récession, alors que se multiplient les pénuries et les désordres économiques, et alors que nous sommes peut-être même au bord d’une Troisième guerre mondiale, nous avons besoin d’un gouvernement fort capable de naviguer sur une mer houleuse.

La dernière chose dont nous avons besoin, c’est une formation politique peureuse à l’idée d’abolir le serment à la reine et qui ne trouve rien de mieux, pour se faire élire, que de renoncer volontairement à une partie de ses revenus fiscaux et donc, à ses moyens d’agir.

Références :
Dominique Anglade promet une baisse d’impôt
Jean Charest promet de baisser les impôts
Le PLQ à la rescousse du serment à la Reine
Le PLQ veut abolir la « taxe de bienvenue » pour les premiers acheteurs

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le gouvernement Couillard accorde le droit d’expropriation aux pétrolières

12 décembre 2016

Introduction

Le 10 décembre 2016, sous le bâillon, l’Assemblée nationale du Québec adoptait la loi 106. Celle-ci donne aux pétrolières le droit d’expropriation.

Normalement, l’expropriation crée une obligation d’abandonner à l’État la propriété d’un bien, moyennant une indemnité, quand l’intérêt public l’exige.

Au début des années 1970, deux grands projets ont nécessité des expropriations massives : la création de l’aéroport de Mirabel (392 km²) et la création du parc national de Forillon (245 km²).

Dans son livre ‘L’expropriation du territoire de Forillon : les décisions politiques au détriment des citoyens’, l’historienne Aryane Babin explique que des centaines de familles vivaient en autarcie sur le territoire de Forillon avant la création de ce parc.

Ces familles ont été réduites à la misère par le gouvernement québécois, recevant pour leur terre à bois, leur potager, les animaux de la ferme et leur bâti (ferme et maison) une somme qui ne dépassait pas 30 000$ en dollars d’aujourd’hui.

Cette dépossession a été condamnée par tous les tribunaux auxquels les expropriés se sont adressés. Si bien que depuis, on a mis en place un certain nombre de mesures qui visent à éviter la répétition d’une telle tragédie.

En décidant de déléguer à l’entreprise privée le soin d’exproprier les territoires sur le passage du pipeline Énergie Est, le gouvernement Couillard ne fait pas que de se décharger de l’odieux d’une expropriation réalisée au bénéfice d’intérêts étrangers; il court-circuite toutes les mesures mises en place depuis Forillon.

En effet, la loi 106 ne prévoit rien qui soit destiné à encadrer le conflit d’intérêts des pétrolières, à la fois évaluatrices de la valeur d’un terrain et bénéficiaires des économies réalisées lors de son acquisition.

Concrètement, ce nouveau pouvoir accordé aux pétrolières signifie que si un citoyen refuse de vendre son terrain ou s’il demande un prix jugé excessif par la compagnie, celle-ci pourra s’en emparer de force et l’obtenir pour presque rien.

La loi 106 n’est rien de moins que la capitulation de l’État qui, au lieu de défendre le territoire national, l’offre à la convoitise irrépressible d’intérêts étrangers.

Grâce à cette loi, Trans-Canada pourra faire main basse sur tout territoire convoité et obliger leurs propriétaires à le lui céder — sous la menace d’expropriation — au plus faible prix possible.

En somme, il s’agit d’un pouvoir d’extorsion accordé légalement aux pétrolières.

Le boycottage

Le Printemps érable ne s’est terminé qu’à la suite de l’accession au pouvoir de Mme Marois.

Cette crise sociale a démontré l’inefficacité de marches de protestation contre un gouvernement libéral déterminé à parvenir à ses fins.

Voilà pourquoi je suggère un moyen nouveau, d’autant plus efficace qu’il tient compte de la vulnérabilité des partis politiques, encadrés au Québec par de strictes règles de financement.

Ce moyen nouveau, c’est le boycottage du financement populaire.

On n’a pas pris conscience de l’impact révolutionnaire de la loi sur le financement des partis politiques : celle-ci place les politiciens à la merci du peuple. Le peuple n’a plus le pouvoir uniquement au moment du scrutin : il a ce pouvoir en tout temps.

Dans ce cas-ci, il s’agit de faire cesser immédiatement toute contribution financière au Parti Libéral du Québec tant qu’il n’aura pas retiré la loi 106.

Ce qu’il faut, c’est que le mot d’ordre de boycottage se répande sur les médias sociaux, les blogues et les courriers des lecteurs, comme le feu sur une flaque de pétrole.

Le premier ministre et son cabinet ne sont que la façade derrière laquelle se cachent les véritables dirigeants du PLQ. Ceux qui mènent cette formation politique, ce sont les collecteurs de fonds. C’est à eux qu’il faut nous adresser.

Ce boycottage est le moyen ultime pour nous faire entendre d’eux.

J’invite donc les lecteurs de ce blogue à répandre le court clip vidéo ci-dessous dans les médias sociaux. À cette fin, il suffit de cliquer sur la flèche qui apparaitra dans le coin supérieur droit de la vidéo à la fin du visionnement.

Merci à l’avance.
 

 

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Écrit par Jean-Pierre Martel