« Les femmes savantes » de Molière au TNM

3 octobre 2012
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Si vous êtes amateur de théâtre et s’il reste des billets disponibles, empressez-vous d’aller voir Les femmes savantes de Molière, à l’affiche jusqu’au 27 octobre 2012 au Théâtre du Nouveau Monde.

Dans cette production qui frise l’absolue perfection, la distribution des rôles est remarquable; quelques acteurs sont bons, la plupart sont excellents et quelques uns sont extraordinaires, livrant ici une de leurs meilleures performances à vie.

Chacun des rôles principaux est défini par un langage corporel spécifique qui va d’un jeu simple et naturel, à la gestuelle la plus extravagante. Au-delà du pittoresque et de l’effet comique, ces différentes manières de jouer servent à accentuer habilement la psychologie des personnages. Loin d’une bouffonnerie, ce Molière est donc à la fois drôle et intelligent.

J’imagine assez facilement le choc des spectateurs européens — qui ont eu droit à cette production avant nous — et qui ont découvert des acteurs nouveaux pour eux mais qui sont pourtant en pleine possession de leur art.

La pièce se déroule sans entracte, dans un décor unique éclairé de manière simple. Toute l’attention des spectateurs est donc portée au texte (récité en français moderne) et au jeu des comédiens.

Si le metteur en scène Denis Marleau s’est déjà intéressé dans le passé à des œuvres hermétiques et plutôt soporifiques, il signe ici un spectacle pétillant qui mérite au plus tôt une captation vidéo et une distribution internationale sur DVD et Blu-Ray.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 23 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’école des femmes, de Molière, au TNM

12 octobre 2011


 
Une des leçons que j’ai apprises de la Droite américaine, c’est qu’on vote avec son argent.

C’est pourquoi je me suis abonné cette année au Théâtre du Nouveau monde (TNM), ayant aimé le courage de ses dirigeants dans l’affaire Cantat.

La première pièce à l’affiche cette année est « L’école des femmes » de Molière, que j’ai vue hier soir.

Beaucoup de personnes s’imaginent que les pièces de Molière ne sont que des prétextes à des bastonnades et de coups de pied au derrière. Au contraire, cet auteur est un observateur fin des comportements humains. Ses textes sont écrits de manière si parfaite qu’ils justifient qu’on dise du français que c’est la langue de…

Le TNM présente donc une production de cette pièce où le texte est mis en vedette par deux moyens. D’abord par des comédiens qui l’articulent parfaitement, ce qui est élémentaire. Puis par un débit plus lent que ne le ferait une troupe française; l’accès à la prose de Molière, lorsque transposée en français moderne, nous est moins naturelle que pour nos cousins du vieux continent.

Tous les comédiens sont excellents. Pas seulement bons : excellents. Et Guy Nadon, dans le rôle principal, est au meilleur de sa forme. Drôle sans bouffonnerie inutile. Donnant vie à chaque ligne de texte de manière variée et imaginative. Une grande leçon de théâtre.

Les costumes rappellent plus le début du XIXe siècle que l’époque de Louis XIV mais toutes les libertés du metteur en scène sont parfaitement compatibles avec l’esprit du texte et par conséquent, sont des choix artistiques indiscutables.

Bref, le TNM débute en beauté les célébrations de son 60e anniversaire.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/40 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Avare au Monument-National

18 juillet 2010

Dans le cadre du festival Juste pour rire, on présente cette année l’Avare de Molière jusqu’au 31 juillet 2010.

Cette production possède la particularité de n’être éclairée que par des bougies. Des centaines de bougies. Pour le spectateur, jamais cela n’est ressenti comme une lacune tant on a pris soin de tirer parti de ce choix artistique : mise en scène frontale, maquillage pâle (donc réfléchissant), etc. Par moments, des comédiens vont jusqu’à jouer étendus sur la scène, le visage près des chandelles, une audace que même Benjamin Lazar — dans sa production éblouissante du Bourgeois gentilhomme, disponible sur DVD zone 2 — n’avait osée.

L’unique décor de la pièce, est simple; un escalier monumental, une table servant aussi de porte, et des lustres. Au lieu des décors métalliques du Bourgeois gentilhomme, l’arrière-fond est noir et mat. En somme, rien qui puisse nous distraire du génie littéraire de Molière.

La mise en scène de Serge Postigo est irréprochable. Par exemple, dans cette pièce (comme dans beaucoup d’autres), souvent les personnages pensent tout haut en s’adressant à l’assistance. Au lieu de gommer cette convention théâtrale, Postigo la souligne par un artifice (que je ne dévoilerai pas) qui la transforme en running gag.

Les défauts? Il y en a deux. L’Avare, incarné par Luc Guérin est toujours drôle mais jamais attachant. Lorsqu’on lui vole sa cassette — qui renferme toute sa fortune — il s’agit d’une occasion unique de faire ressentir le côté pathétique de cet homme dépossédé de tout.

De plus, une scène qui mériterait plus de soin est celle où la marieuse tente de soutirer un peu d’argent à l’avare. À la représentation à laquelle j’ai assisté, cette scène manquait de contraste.

Mais tout cela ne compte que pour moins de 5% de la pièce. Le reste est du bonbon.

Je n’essaierai pas de dresser la liste des comédiens qui méritent mes éloges; ils sont trop nombreux. D’abord, je serais injuste de passer sous silence la performance magistrale de Luc Guérin (malgré mon reproche ci-dessus). De plus, j’avoue avoir grandement apprécié le jeu de Bruno Marcil (le fils de l’avare), probablement le meilleur Cléante que j’ai vu à ce jour.

À moins d’être sourd et aveugle, il est impossible de ne pas rire au cours de cette production inventive où tous les acteurs réussissent à nous faire oublier du début à la fin, nos tracas et nos petits soucis. Chaudement recommandé.

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Écrit par Jean-Pierre Martel