Pollution atmosphérique : London, Montréal et Londres

Publié le 9 avril 2012 | Temps de lecture : 5 minutes

London, Ontario

La région de London est la plus polluée de l’Ontario. Annuellement, 160 332 tonnes de polluants, dont 8 050 tonnes de substances toxiques, y sont crachées par année, sans compter ceux que le vent apporte des industries américaines.

Au 2e rang ontarien, on trouve la région de Toronto avec 57 987 tonnes de polluants dont 5 750 tonnes de substances toxiques.

La liste des polluants est assez longue et comprend notamment des gaz à effet de serre et des gaz qui contribuent aux pluies acides. Toutefois, si on ne considère que les produits chimiques, dans l’ensemble des Grands Lacs, le Canada rejette annuellement dans l’atmosphère :
 • Xylène est ses isomères : 2 056,9 tonnes
 • Toluène : 1 906,6 tonnes
 • Benzène : 309,1 tonnes
 • Formaldéhyde : 208,5 tonnes
 • Plomb : 42,0 tonnes
 • Arsenic : 12,8 tonnes
 • Total de tous les produits chimiques : 32 583,6 tonnes

Montréal

Il y a peu d’industrie lourde dans la région montréalaise. La pollution qu’on y trouve provient principalement de la combustion de l’essence par les véhicules et de la pollution apportée par le vent en provenance des grands lacs.

Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Montréal est la deuxième grande ville canadienne où la pollution atmosphérique est la plus importante, tout juste derrière Sarnia, en Ontario. Comment expliquer cela ?

Il faut préciser que le palmarès de l’OMS ne tient pas compte de la composition chimique du « smog », mais se base exclusivement sur la concentration des particules en suspension dans l’air.

Dans le cas de Montréal, environ 30% de cette pollution est apportée par le vent en provenance de Toronto et autant des zones industrielles américaines du Midwest américain.

Pour ce type précis de pollution, la qualité de l’air à Montréal se compare avantageusement à celle de nombreuses autres villes à travers le monde.

Concentration — en microgrammes par mètre cube d’air ambiant — des particules de 2,5 microns ou moins :
 • Ottawa : 5,2
 • Toronto : 7,1
 • Québec : 7,3
 • Stockholm : 10,6
 • Montréal : 11,2
 • Sarnia : 11,4
 • New York : 12,7
 • Londres : 13,5
 • Zurich : 14,7
 • Copenhague : 14,8
 • Salzburg : 16,7
 • Prague : 17,3
 • Rotterdam : 17,9
 • Rome : 19,7
 • Berlin : 20,8
 • Paris : 22,9
 • Beijing : 121 particules de 10 microns ou moins
 • Bombay : 132 particules de 10 microns ou moins

Globalement, la pollution serait à l’origine de plus de 4 000 décès chaque année au Canada, dont 1 500 dans la région de Montréal.

Londres, Grande-Bretagne

Au Royaume-Uni, la pollution cause annuellement 29 000 morts, dont 4 300 seulement pour la capitale britannique (soit autant que tout le Canada).

Selon un comité gouvernemental, la pollution atmosphérique serait un facteur contributif, parmi d’autres, dans le décès de 200 000 personnes dans ce pays en 2008. Les coûts sur le système de santé seraient de l’ordre de 12,7 à 27 milliards$ par année.

Depuis la révolution industrielle, basée en Angleterre sur la force motrice libérée par la combustion du charbon, Londres a toujours été une ville polluée. Aussi récemment que les années 1940, environ 90% de la production électrique du Royaume-Uni provient du charbon, le pétrole fournissant le reste.

Même de nos jours, ce pays dépend du charbon de manière appréciable. En 2007, la production d’énergie se partageait entre le pétrole à 38%, le gaz naturel à 37,7%, le charbon à 16,7%, l’énergie nucléaire à 5,8% et les énergies renouvelables à seulement 1,8%.

Depuis quelques années, on s’est employé à soulager la circulation automobile dans le centre de Londres. Indirectement, cela a eu des répercussions positives au niveau de la pollution. Mais la qualité de l’air et elle-même constitue une priorité secondaire des divers gouvernements en Angleterre, ces dernières étant préoccupées à réduire les déficits publics.

Parmi les mesures mises en œuvre afin de réduire la pollution à Londres, la plus farfelue a consisté en l’application d’un enduit collant sur la chaussée de plusieurs voies rapides dans le but de séquestrer les particules en suspension. Avec un succès très limité.

Normalement la pluie lave l’air d’une partie de sa pollution. Mais le mois dernier, un système de haute pression a recouvert le nord-ouest de l’Europe. Ce système a fait en sorte que la pluie a été rare. De plus, l’air pollué des centres industriels s’est accumulé et a circulé en vase clos au-dessus des Pays-Bas, de la Belgique, du nord de la France, et du Royaume-Uni. Si bien que les taux londoniens les plus élevés de pollution atmosphérique depuis trois ans y ont été enregistrés le mois dernier.

On doit donc prévoir la possibilité que les athlètes canadiens qui participeront aux Jeux olympiques de Londres aient à performer, comme les autres participants, en dépit des inconvénients des lieux, comme cela fut le cas aux Jeux olympiques de Beijing en 2004.

Références :
Air quality: A followup report
Énergie au Royaume-Uni
London air pollution worst in Ontario
Pollutionwatch: UK experienced top levels of air pollution in March
Protecting the Great Lakes – St. Lawrence River Basinand Drinking Water Sources
Qualité de l’air à Londres de 1993 à 2012
Qualité de l’air : Montréal au deuxième rang des villes canadiennes les plus polluées
Qualité de l’air – Montréal mal classée au bilan de l’OMS
Which mayoral candidate will tackle London’s air pollution?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le recyclage à la chinoise

Publié le 13 novembre 2011 | Temps de lecture : 1 minute
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Les médias occidentaux nous parlent souvent, à juste titre, de la pollution chinoise mais rarement du recyclage qu’on y pratique.

Il ne s’agit pas du recyclage à l’occidentale avec ces bacs verts le long des trottoirs, une ou deux fois par semaine, mais du recyclage à la chinoise.

Lorsque des quartiers entiers sont détruits pour faire place à des immeubles modernes, comme c’est le cas à Shanghai, on trie tout ce qui peut être réutilisé. On accumulera ici les poutres ou les planches de bois, là les portes et les fenêtres, ailleurs les escaliers en tire-bouchon (qui relient les étages), etc.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif 14-45mm
1re photo : 1/400 sec. — F/9,0 — ISO 100 — 18 mm
2e photo  : 1/250 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 19 mm
3e photo  : 1/500 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 14 mm
4e photo  : 1/60 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 20 mm

Note : Cliquez ceci pour voir le diaporama duquel ces photos sont extraites.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Énergie éolienne : l’avantage québécois

Publié le 3 novembre 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

L’énergie éolienne est l’énergie du vent. Habituellement, l’air est plutôt immobile la nuit. Mais dès que le soleil se lève, il réchauffe le sol, ce qui crée des mouvements d’air. L’énergie éolienne est donc généralement plus abondante le jour, précisément lorsque la demande d’énergie est plus importante.

Malgré cela, les propriétaires d’éoliennes en Allemagne sont de plus en plus souvent obligés de les mettre à l’arrêt en raison des carences du réseau électrique. Dans ce pays, la distribution de l’électricité n’est pas parfaitement intégrée. Or l’énergie éolienne est produite dans le nord et l’est du pays alors que l’activité économique est davantage située dans le sud.

Les jours de grand vent, lorsque la demande locale est faible, on doit arrêter les éoliennes pour ne pas surcharger le réseau. En 2009, on comptait 285 arrêts forcés : ce nombre a bondi à 1,085 arrêts en 2010. Cela correspond respectivement à 50% et à 69% de sous-utilisation de la capacité productrice des éoliennes du pays. C’est énorme. Et on s’attend à ce que cette situation s’aggrave au cours des prochaines années.

La solution est évidemment de construire de nouvelles lignes à haute tension afin d’acheminer l’électricité du nord vers le sud de l’Allemagne. Malheureusement, on se heurte à la résistance des citoyens vivant dans les zones que devraient traverser les pylônes.

Le Québec possède l’avantage d’un réseau électrique parfaitement intégré. Selon la demande, il nous suffit de fermer (ou d’ouvrir) les vannes de nos barrages pour que s’accumule (ou s’écoule) l’eau de nos gigantesques bassins hydro-électriques. En effet, ceux-ci qui agissent comme des réservoirs d’énergie potentielle.

Pour cette raison, on pourra construire ici autant d’éoliennes qu’on voudra sans jamais être obligés de les mettre en chômage, comme c’est le cas en Allemagne.

Références :
Les éoliennes allemandes de plus en plus souvent au chômage technique
Vent

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La cathédrale Saint-Paul Inc.

Publié le 28 octobre 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

L’Église d’Angleterre (ou Église anglicane) possède plusieurs lieux de culte très importants dont la cathédrale Saint-Paul de Londres.

Celle-ci a été construite de 1675 à 1710. Sa coupole domine la vue sur la City (soit le quartier des affaires de la capitale britannique).

Il s’agit d’un site touristique apprécié qui génère des revenus annuels de près de dix millions de dollars.

Mais voilà que depuis deux semaines, le parvis de cette église sert de campement à Occupy London Stock Exchange, l’équivalent londonien du mouvement Occupons Wall Street.

Les tentes des protestataires y ont poussé comme des champignons, passant en une semaine de soixante-dix à quelque deux cents tentes, ce qui a incité les autorités religieuses à fermer temporairement la cathédrale au public, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale. Cette fermeture — qui devrait se terminer aujourd’hui — occasionne donc des pertes quotidiennes de 25,500$, soit 18,300 euros.

Le clergé anglican est profondément divisé sur l’attitude à prendre à l’égard des manifestants.

Alors que le doyen de la cathédrale annonçait envisager la possibilité d’une action en justice afin de déloger les manifestants, le chanoine-chancelier Giles Fraser manifestait son désaccord en démissionnant de son poste.

Au début de l’occupation, ce dernier avait exprimé sa sympathie avec les protestataires anticapitalistes en demandant à la police de quitter les marches de la cathédrale.

Dans une entrevue exclusive accordée hier au quotidien The Guardian, le démissionnaire a déclaré: « Jésus de Nazareth est né dans une étable. S’il avait décidé de naître de nos jours, je l’imagine très bien naître dans ce campement.»

Références :
Canon of St Paul’s: church cannot answer peaceful protest with violence
Église d’Angleterre
Giles Fraser resignation: ‘I couldn’t face Dale Farm on the steps of St Paul’s’
Dean of St Paul’s Cathedral resigns over Occupy London protest row
Un révérend démissionne en solidarité avec les indignés de Londres

Photo : © 2004 — Andrew Dunn

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les biocarburants et la famine

Publié le 10 juin 2011 | Temps de lecture : 1 minute


 
Il faut détruire un quart de tonne de maïs pour produire les 100 litres d’éthanol dont un véhicule utilitaire a besoin pour faire le plein.

Pour chaque kilo de blé récolté, il aura fallu arroser les plants avec 1,500 litres d’eau. Pour produire 1 kg de boeuf, il faut utiliser en dix fois plus, soit 15,000 litres (en partie pour arroser les plantes dont il se sera nourri et le reste pour étancher sa soif).

De manière générale, il faut une tonne d’eau pour produire l’alimentation dont un végétarien a besoin quotidiennement tandis qu’il en faut six fois plus pour produire ce qu’un carnivore consomme chaque jour.

Référence : Faujas A, L’humanité pourra-t-elle éviter la famine ?, La Revue, 2011; 13: 64-70.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Norvège, championne de l’hydroélectricité

Publié le 30 mai 2011 | Temps de lecture : 2 minutes

Les Norvégiens disposent d’un des niveaux de vie parmi les plus élevés au monde. Cette prospérité, la Norvège la doit à ses richesses naturelles, dont le pétrole et le gaz naturel.

À lui seul, le secteur pétrolier compte pour la moitié des exportations du pays; la Norvège est le 14e plus important producteur — et le 9e plus important exportateur — de pétrole au Monde. Quant au gaz naturel, la Norvège se classe au deuxième rang des pays exportateurs.

Afin de dissuader sa consommation intérieure (et de maximiser ses exportations), la Norvège taxe le pétrole destiné à ses citoyens au point qu’il y est le plus cher d’Europe : le litre d’essence sans plomb s’y vend — en dollars canadiens — 2,52$ alors qu’il est de 2,20$ en Allemagne et de 2,23$ en France.

Conséquemment, l’automobile électrique y fait fureur. De plus, l’électricité est y produite principalement à partir de la force motrice des eaux.


Pourcentage de l’hydrolique dans la production nationale d’électricité

Références :
Anonyme, Quelles énergies propres en 2020 ?, La Revue, 2011; 12: 52.
Norvège
Norway
Prix de l’essence: quand on regarde leur gazole, on se console

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Verdir les toits de Montréal

Publié le 18 mai 2011 | Temps de lecture : 3 minutes
© 2011 — DigitalGlobe et Google

Montréal a ceci de particulier : la grande majorité des maisons y ont des toits plats. C’est tout le contraire d’une ville comme Amsterdam où les toits sont pentus.

Les toits plats permettent de profiter des propriétés isolantes de la neige qui s’y accumule durant l’hiver. Toutefois le revêtement de goudron qui imperméabilise ces toits accumule de la chaleur l’été et contribue à augmenter les frais de climatisation. Une solution est de verdir les toits, ce qui signifie y ajouter une membrane imperméable et une couche de terre, puis de laisser des plantes y pousser avec ou sans arrosage.

Comme travail de maîtrise à l’École de technologie supérieure, l’ingénieur Sébastien Jacquet a étudié l’effet du verdissement du toit d’un duplex centenaire typique de Montréal, situé sur la rue Jeanne-Mance. Cette transformation a coûté 80 000$, dont la moitié pour renforcer la structure.

En été, l’entrée de chaleur par le toit a été réduite de 99% dans le cas du couvert végétal irrigué, et de 91% dans le cas du toit non irrigué. L’installation d’un climatiseur dans ces conditions devient presque inutile. En hiver, inversement, les pertes de chaleur par le toit ont diminué respectivement de 38% et 27%.

Il est à noter que d’autres études, effectuées à Ottawa, à Toronto et à Vancouver, ne démontrent pas que la végétalisation des toits réduit les coûts de chauffage l’hiver.

Dans le cas des maisons neuves, le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) estime qu’il en coûterait très peu de plus pour construire un édifice au toit plus robuste, capable d’accueillir éventuellement un couvert végétal et, par le fait même, d’abondantes neiges en hiver. C’est pourquoi cet organisme presse la Ville d’exiger, pour les constructions neuves, des toits aptes à supporter cette charge supplémentaire.

Dans le cas des maisons existantes, dont les propriétaires hésiteraient à assumer les coûts de verdissement des toits, ou dans les cas où l’analyse des coûts-bénéfices ne justifient pas une telle transformation, le CEUM propose des formes plus abordables de verdissement, comme par exemple, le recours à la vigne, une plante rampante qui permet de verdir les murs extérieurs de manière économique.

Référence : Toit vert: bye-bye clim!

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’augmentation du prix du pétrole : inévitable et nécessaire

Publié le 13 mai 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Imbibée de l’idéologie néo-libérale, l’administration Bush soutenait que l’État n’avait pas à intervenir pour favoriser l’économie d’énergie : au fur et à mesure, disait-elle, que le pétrole deviendra rare, son prix augmentera : automatiquement, cela incitera le public à en consommer moins.

Derrière ce laisser-faire officiel — illustré par le refus de ratifier tout engagement international à ce sujet — se cachait une politique agressive destinée à maintenir bas le prix de pétrole afin d’éviter la restructuration industrielle qu’aurait nécessité un accroissement substantiel du prix des énergies fossiles.

Les États-Unis ont d’abord tenté de déstabiliser le gouvernement d’Hugo Chávez du Venezuela (troisième producteur de pétrole au monde en 2001, devenu le onzième en 2010). Sans succès.

Alors que les réserves pétrolières de l’Irak — les 2e ou 3e plus importantes au Monde — étaient sous-utilisées en raison de l’embargo international de l’ONU contre le régime de Saddam Hussein, l’administration Bush déclencha la guerre contre ce pays (sous de faux prétextes) afin de rendre disponibles ces réserves et inonder le marché mondial. Nouvel échec : en 2008, la production irakienne a retrouvé son niveau du temps de l’embargo, avec 2,4 millions de barils/jour, et à peine plus (2,9 millions prévus) à la fin de cette année.

Les États-Unis sont confrontés à une dure réalité : leur économie est saignée à blanc par un gigantesque déficit commercial dont le tiers est représenté par l’importation de carburant fossile.

Déficit commercial des États-Unis :
• 2004 : 56 milliards $US
• 2005 : 726 milliards $US
• 2006 : 759 milliards $US
• 2007 : 815 milliards $US
• 2008 : 696 milliards $US
• 2009 : 381 milliards $US
• 2010 : 498 milliards $US

En plus de subventionner l’achat d’automobiles par les Américains — les véhicules utilitaires énergivores, plus chers, étant l’objet d’une plus importante subvention — le gouvernement des États-Unis verse annuellement une subvention de deux milliards aux pétrolières. Sans cette subvention, le prix de l’essence augmenterait, ce qui diminuerait la consommation.

C’est en Norvège (pourtant pays producteur de pétrole) qu’on trouve l’essence la plus chère d’Europe. Conséquemment, l’automobile électrique y fait fureur.

Si on veut modifier profondément les habitudes des consommateurs, il faut que cela fasse mal. Malheureusement, la croissance des prix du pétrole depuis une décennie a été insuffisante à empêcher la mode des tanks familiaux que sont les véhicules utilitaires.

Cela doit changer. Le sort de l’humanité dépend de notre respect pour la fragile planète que nous habitons. Conséquemment, on ne se mettra pas à s’apitoyer parce que le litre de pétrole transporté par bateau du Moyen-Orient et raffiné au pays est devenu un peu plus cher que le litre d’eau extraite et embouteillée ici même.

Bref, le prix du pétrole augmentera à l’avenir et c’est une excellente chose.

Références :
Économie des États-Unis
Hugo Chávez
Les pétrolières défendent leurs avantages fiscaux à Washington
Prix de l’essence: quand on regarde leur gazole, on se console
Saddam Hussein
USA: le déficit commercial se creuse
Venezuela

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La radioactivité de certains aliments japonais et nous

Publié le 23 mars 2011 | Temps de lecture : 5 minutes
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Des taux « sécuritaires » d’iode radioactif ?

Depuis aujourd’hui, les autorités de la capitale japonaise déconseillent aux parents de faire boire de l’eau du robinet à leurs bébés. Toutefois, selon ces autorités, la concentration d’iode radioactif ne représenterait pas un risque immédiat pour les adultes.

Évidemment, cela ne tient pas debout ; il n’existe pas de seuil de radioactivité en-deçà duquel un isotope est inoffensif. Donc ce qui est dangereux pour les enfants, l’est aussi — mais une mesure moindre — pour les adultes. La seule différence, c’est que l’accumulation d’iode radioactif dans la thyroïde (une glande qui filtre et concentre tout l’iode qui pénètre dans l’organisme) a des conséquences plus graves dans un organisme en croissance.

L’iode-131 perd la moitié de sa radioactivité en huit jours. Cette demi-vie relativement courte n’en fait pas un isotope sécuritaire. S’il est vrai qu’un aliment radioactif exporté du Japon sera beaucoup moins nocif à son arrivée au Canada, on doit comprendre que cette radioactivité n’aura pas disparu pour autant.

Heureusement, la nature est composée principalement de vide (la solidité de la matière étant liée aux forces électromagnétiques s’exerçant entre les molécules). Si bien qu’une partie des rayons gamma émis par l’iode radioactif pourraient bien traverser toute la cargaison en route vers le Canada sans l’affecter. Cela est moins vrai pour les rayons bêta, moins pénétrants mais plus dommageables localement. Résultat ? Une partie de cette ionisation néfaste restera présente dans l’aliment. C’est pourquoi de nombreux pays (mais pas le Canada) ont décidé de surveiller l’importation d’aliments japonais.

Danger des radiations

La toxicité de l’iode radioactif est liée à l’émission de rayons β et de rayons gamma. Ce sont eux qui provoquent des bris chromosomiques.

La très grande majorité de ces bris n’entraineront que la mort de la cellule dont les chromosomes auront été ainsi endommagés. Toutefois, dans une infime minorité des cas, cela provoquera le développement cancéreux de cette cellule.

Cette cellule cancéreuse sera tuée ou non selon la vigueur et le discernement de notre système immunitaire. Dans les cas où la cellule échappe au radar de notre système immunitaire, elle provoquera le développement d’un cancer ; il suffit d’une seule cellule échappant à ce radar pour qu’un cancer se développe.

L’interdiction de produits alimentaires japonais : la lenteur canadienne

Le gouvernement japonais a interdit la vente de lait et plusieurs variétés de légumes provenant de la préfecture de Fukushima — où se trouve la centrale nucléaire accidentée — et dans trois préfectures voisines.

Les États-Unis ont interdit l’importation du lait, des produits laitiers, des légumes frais et des fruits en provenance de ces quatre préfectures. En Europe, la France a demandé à la Commission européenne de renforcer les contrôles sur les importations de produits frais japonais aux frontières de l’Union européenne. Paris a déjà décidé d’inspecter tous les coquillages et poissons en provenance du Japon.

Que fait le gouvernement canadien ? Rien. L’Agence canadienne d’inspection des aliments ne fait encore aucun test du genre. Pour l’instant, les Canadiens ne courent aucun risque, dit-elle, notamment parce que la catastrophe a stoppé les exportations japonaises vers le Canada. Lorsque celles-ci reprendront, l’Agence compte consulter ses partenaires avant de décider s’il y a lieu de procéder à des tests.

L’importance de la traçabilité

Dans les pays où la traçabilité est obligatoire, les citoyens peuvent pallier eux-mêmes aux lacunes de leurs gouvernements à les protéger ; ils n’ont qu’à lire les étiquettes des aliments qu’ils songent à acheter pour savoir l’origine exacte de ces aliments.

Ce n’est pas le cas au Canada ; rien n’oblige l’importateur d’un produit alimentaire japonais à en indiquer la provenance sur l’étiquette de ce produit.

Les preuves de ce laxiste abondent. C’est ainsi que des tonnes d’aliments sont « Fabriqués pour Briska », sans aucune mention du pays d’origine. Ou alors c’est « Fabriqué au Canada à partir d’ingrédients canadiens et importés », ce qui signifie probablement que le contenant est canadien mais le contenu (c’est-à-dire l’aliment lui-même) vient de quelque part sur Terre.

En conséquence, si vous croyez être en mesure de vous protéger contre la consommation d’aliments radioactifs japonais, abandonnez cet espoir : pourquoi un importateur serait assez stupide pour s’exposer au boycott des consommateurs quand rien ne l’y oblige ?

Bref, non seulement le gouvernement fédéral manque ici tragiquement à sa mission de protéger la population canadienne mais, par son laxisme en matière d’étiquetage, prive les citoyens de ce pays de tout moyen de pallier à ses lacunes.

Références :
L’eau de Tokyo impropre à la consommation pour les nourrissons
Le scandale de la dioxine et le Canada
Un combat d’arrière-garde du gouvernement libéral
5 questions sur la sécurité des aliments irradiés du Japon

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La culture des OGM en Europe

Publié le 23 février 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Seulement deux organismes génétiquement modifiés (OGM) sont cultivés en Europe : le maïs MON810 (de Monsanto) et la patate Amflora (de BASF).

Huit pays de l’Union européenne autorisent ces plantations : l’Allemagne, l’Espagne (80% de la culture d’OGM), la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, et la Suède. Dans le cas de l’Allemagne, elle n’autorise que l’Amflora (développé par BASF, une compagnie allemande).

Dans le cas du maïs, il est interdit dans sept pays : l’Allemagne, l’Autriche, Bulgarie, la France, la Grèce, la Hongrie et le Luxembourg.

Ces deux types de culture couvraient 106 739 hectares en 2008 mais seulement 82 254 hectares en 2010, une diminution de 23% en deux ans.

Selon Inf’OGM, une partie de l’abandon de la culture du maïs transgénique s’explique par le refus des Européens d’en consommer. De plus, plusieurs agriculteurs ont réalisé que les promesses de Monsanto de rendements accrus ne s’étaient pas réalisées dans leur cas.

Les consommateurs québécois réticents à consommer ces produits ne peuvent exercer de discernement puisqu’au Canada, rien n’oblige l’étiquetage des produits alimentaires contenant des OGM. Pourtant, 83 % des Québécois estiment que la présence d’OGM dans les aliments devrait être obligatoirement indiquée sur l’emballage.

Les cinq principaux pays producteurs d’OGM sont les suivants :
   • les États-Unis (66,8 millions d’hectares)
   • le Brésil (25,4 millions d’hectares)
   • l’Argentine (22,9 millions d’hectares)
   • l’Inde (9,4 millions d’hectares) et
   • le Canada (8,8 millions d’hectares)

Environ 90% du soya cultivé en Amérique du Nord est transgénique.

Quant au canola transgénique, il en existe quatorze variétés sur le marché canadien : elles représentent environ 80% du canola cultivé au pays.

Au Québec, des variétés de maïs génétiquement modifiées poussent dans la moitié des champs de maïs. Selon Statistique Canada, il s’agit d’un bond de 6% pour 2006 et de 24% depuis 3 ans.

Le maïs transgénique n’est pas destiné à la consommation humaine, mais plutôt à l’alimentation du bétail et à la fabrication de carburant. Toutefois, il serait réduit en poudre et utilisé dans l’alimentation humaine que personne ne le saurait.

Références :
Les OGM reculent-ils vraiment en Europe ?
Étude – Les OGM sont encore plus nombreux et variés en 2010
Who benefits from GM crops? An industry built on myths

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Écrit par Jean-Pierre Martel