Le désert de l’amour

14 février 2017

Le taux de natalité au Japon est le 224e au monde. Par mille personnes, on y compte plus de morts (9,6) que de naissances (7,8).

En plus, son imperméabilité à l’immigration fait en sorte que son taux de croissance démographique est au 214e rang mondial. Depuis une décennie, sa population décroit.

En 2012, le taux de fertilité avait légèrement augmenté mais le nombre des naissances avait diminué. Ce paradoxe s’explique par la diminution du nombre des femmes en âge d’enfanter (sur lesquelles serait calculé le taux de fertilité); l’âge moyen de la mère à la naissance de son premier enfant est de 30,2 ans.

C’est également en 2012 que pour la première fois au Japon, les ventes de couches pour adulte ont dépassé celles des couches pour bébé.

Le ratio des retraités vs la population active représente une menace pour les finances publiques, de loin les plus endettées au monde (230% du PIB).

Au rythme actuel, sa population actuelle de 126 millions de personnes aura diminué du tiers en 2060.

Dans ce pays, les adolescentes et les femmes de moins de 25 ans adoptent des tenues vestimentaires à l’allure virginale et prépubère, agissant comme un repoussoir auprès des garçons de leur âge.

Comme des moines, les jeunes hommes japonais apprécient la beauté féminine mais ont appris à vivre sans relation sexuelle, la vie de couple étant estimée trop compliquée pour eux.

Des treize millions de célibataires qui vivent chez leurs parents, trois-millions ont plus de 35 ans.

61% des hommes et 49% des femmes y sont non seulement célibataires, mais libres de toute attache sentimentale. Bref, le Japon est le désert de l’amour.

La soumission à l’autorité fait en sorte que les employeurs s’attendent à ce que les employés acceptent toute demande d’heures supplémentaires et toute modification de l’horaire de travail.

Ces contraintes sont lourdes à supporter pour les femmes qui ont des responsabilités familiales. De plus, environ 70% des Japonaises quittent leur emploi à la naissance de leur premier enfant.

Voilà pourquoi, dans les grandes entreprises japonaises, un certain nombre de travailleurs masculins forment le cœur de la force de travail permanente, auquel se greffe une force d’appui temporaire composée de quelques autres travailleurs masculins mais surtout de femmes.

Dans le pays, le taux d’activité professionnelle des femmes est de 50% (comparativement à 78% pour les hommes). Seules 55% des femmes ont un emploi jugé régulier, comparativement à 87% chez les hommes.

Au sein de la société patriarcale japonaise, cette discrimination crée une pression indue chez les femmes soucieuses de conserver leur autonomie financière ou désireuses de poursuivre une vie professionnelle. Celles-ci en viennent donc à considérer sans enthousiasme la perspective d’une vie de famille.

On estime que 40% des jeunes Japonaises ne connaitront jamais la maternité.

Parallèlement à la montée du célibat, les nouveaux appartements sont de plus en plus petits, les restaurants où les clients mangent debout se multiplient, et les portions uniques à l’épicerie deviennent la norme.

Mais j’y pense : quel drôle de texte pour la Saint-Valentin…

Références :
CIA World FactBook: Japan
Japan’s fertility rate logs 16-year high, hitting 1.41
Les mutations du marché du travail au Japon
Why have young people in Japan stopped having sex?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quatre kimonos et un éventail

25 août 2014
Kimono brodé
Détail du premier kimono
Deuxième kimono
Kimono blanc
Kimono teint
Détail du quatrième kimono
Éventail doré

Lorsque je visitais le Jardin botanique de Montréal, j’avais l’habitude d’éviter son Jardin japonais, que je trouvais un peu trop zen à mon goût. Pour être franc, je le trouvais ennuyant.

Mais grâce au mécénat d’entreprises japonaises et à la contribution du Consulat du Japon à Montréal, ce jardin commence à rivaliser sérieusement avec le somptueux Jardin de Chine…

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 17 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 20 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 21 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 22 mm
6e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 40 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 26 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les feux d’artifice du Japon à Montréal, le 30 juin 2012

1 juillet 2012

 

 
Hier soir, le Japon devenait le premier pays participant à l’édition 2012 de la compétition internationale des feux d’artifice Loto-Québec.

Fondé en 1905, l’artificier japonais Aoki Fireworks présentait de 22h00 à 22h35, un spectacle pyromusical devant une foule admirative de curieux réunis au parc d’attraction de l’ile Sainte-Hélène et ses environs.

En voici quelques extraits.

Détails techniques de la vidéo : Appareil photo Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 20mm F/1,7.


Pour accéder au menu des vidéos de tous les feux d’artifice en compétition en 2012, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La radioactivité de certains aliments japonais et nous

23 mars 2011
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Des taux « sécuritaires » d’iode radioactif ?

Depuis aujourd’hui, les autorités de la capitale japonaise déconseillent aux parents de faire boire de l’eau du robinet à leurs bébés. Toutefois, selon ces autorités, la concentration d’iode radioactif ne représenterait pas un risque immédiat pour les adultes.

Évidemment, cela ne tient pas debout ; il n’existe pas de seuil de radioactivité en-deçà duquel un isotope est inoffensif. Donc ce qui est dangereux pour les enfants, l’est aussi — mais une mesure moindre — pour les adultes. La seule différence, c’est que l’accumulation d’iode radioactif dans la thyroïde (une glande qui filtre et concentre tout l’iode qui pénètre dans l’organisme) a des conséquences plus graves dans un organisme en croissance.

L’iode-131 perd la moitié de sa radioactivité en huit jours. Cette demi-vie relativement courte n’en fait pas un isotope sécuritaire. S’il est vrai qu’un aliment radioactif exporté du Japon sera beaucoup moins nocif à son arrivée au Canada, on doit comprendre que cette radioactivité n’aura pas disparu pour autant.

Heureusement, la nature est composée principalement de vide (la solidité de la matière étant liée aux forces électromagnétiques s’exerçant entre les molécules). Si bien qu’une partie des rayons gamma émis par l’iode radioactif pourraient bien traverser toute la cargaison en route vers le Canada sans l’affecter. Cela est moins vrai pour les rayons bêta, moins pénétrants mais plus dommageables localement. Résultat ? Une partie de cette ionisation néfaste restera présente dans l’aliment. C’est pourquoi de nombreux pays (mais pas le Canada) ont décidé de surveiller l’importation d’aliments japonais.

Danger des radiations

La toxicité de l’iode radioactif est liée à l’émission de rayons β et de rayons gamma. Ce sont eux qui provoquent des bris chromosomiques.

La très grande majorité de ces bris n’entraineront que la mort de la cellule dont les chromosomes auront été ainsi endommagés. Toutefois, dans une infime minorité des cas, cela provoquera le développement cancéreux de cette cellule.

Cette cellule cancéreuse sera tuée ou non selon la vigueur et le discernement de notre système immunitaire. Dans les cas où la cellule échappe au radar de notre système immunitaire, elle provoquera le développement d’un cancer ; il suffit d’une seule cellule échappant à ce radar pour qu’un cancer se développe.

L’interdiction de produits alimentaires japonais : la lenteur canadienne

Le gouvernement japonais a interdit la vente de lait et plusieurs variétés de légumes provenant de la préfecture de Fukushima — où se trouve la centrale nucléaire accidentée — et dans trois préfectures voisines.

Les États-Unis ont interdit l’importation du lait, des produits laitiers, des légumes frais et des fruits en provenance de ces quatre préfectures. En Europe, la France a demandé à la Commission européenne de renforcer les contrôles sur les importations de produits frais japonais aux frontières de l’Union européenne. Paris a déjà décidé d’inspecter tous les coquillages et poissons en provenance du Japon.

Que fait le gouvernement canadien ? Rien. L’Agence canadienne d’inspection des aliments ne fait encore aucun test du genre. Pour l’instant, les Canadiens ne courent aucun risque, dit-elle, notamment parce que la catastrophe a stoppé les exportations japonaises vers le Canada. Lorsque celles-ci reprendront, l’Agence compte consulter ses partenaires avant de décider s’il y a lieu de procéder à des tests.

L’importance de la traçabilité

Dans les pays où la traçabilité est obligatoire, les citoyens peuvent pallier eux-mêmes aux lacunes de leurs gouvernements à les protéger ; ils n’ont qu’à lire les étiquettes des aliments qu’ils songent à acheter pour savoir l’origine exacte de ces aliments.

Ce n’est pas le cas au Canada ; rien n’oblige l’importateur d’un produit alimentaire japonais à en indiquer la provenance sur l’étiquette de ce produit.

Les preuves de ce laxiste abondent. C’est ainsi que des tonnes d’aliments sont « Fabriqués pour Briska », sans aucune mention du pays d’origine. Ou alors c’est « Fabriqué au Canada à partir d’ingrédients canadiens et importés », ce qui signifie probablement que le contenant est canadien mais le contenu (c’est-à-dire l’aliment lui-même) vient de quelque part sur Terre.

En conséquence, si vous croyez être en mesure de vous protéger contre la consommation d’aliments radioactifs japonais, abandonnez cet espoir : pourquoi un importateur serait assez stupide pour s’exposer au boycott des consommateurs quand rien ne l’y oblige ?

Bref, non seulement le gouvernement fédéral manque ici tragiquement à sa mission de protéger la population canadienne mais, par son laxisme en matière d’étiquetage, prive les citoyens de ce pays de tout moyen de pallier à ses lacunes.

Références :
L’eau de Tokyo impropre à la consommation pour les nourrissons
Le scandale de la dioxine et le Canada
Un combat d’arrière-garde du gouvernement libéral
5 questions sur la sécurité des aliments irradiés du Japon

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Écrit par Jean-Pierre Martel