La sixième saison du télé-crochet Révolution

Publié le 30 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute

Il y a trois ans sur ce blogue, j’avais présenté le concours de danse télévisée ‘Révolution’.

La série en est à sa sixième saison.

Ont été invités à participer à la série de cette année, vingt-quatre danseurs ou groupes de danseurs qui se sont illustrés au cours des cinq premières saisons.

Les trois premiers épisodes ont consisté à faire le tri entre eux afin de retenir la crème de la crème, celle qui s’affrontera au cours du reste de la saison.

L’épisode de dimanche soir fut exceptionnel. Rarement a-t-on vu autant de créativité, d’audace et de talents présentés en une heure.

Ceux qui l’ont raté peuvent se reprendre pour un temps limité sur l’internet ou grâce à l’application TVA+ pour appareils mobiles (une application disponible sur l’Apple Store).

Sinon, l’article paru dimanche soir sur le site du Journal de Montréal en donne un aperçu (sans la captation à 360° de l’instant le plus spectaculaire des performances).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La renaissance de Pignon sur rue

Publié le 9 septembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes


 
Introduction

Après Real World, créée aux États-Unis en 1992, Pignon sur rue fut la deuxième téléréalité au monde.

Diffusée de 1995 à 1999 sur les ondes de Télé-Québec, celle-ci fut donc la première téléréalité québécoise.

De nos jours, le concept de la ‘téléréalité’ est devenu n’importe quoi.

Il comprend des concours où on suit de jeunes adultes, transposés oisivement dans une villa sous les tropiques, qui sont pressés de tomber amoureux avant le dernier épisode.

Il comprend également des compétitions où, pour éviter l’élimination, les participants doivent former des alliances qu’ils seront obligés de trahir s’ils veulent se rendre en finale.

Dans un cas comme dans l’autre, on fait intervenir fréquemment un deus ex machina qui relance l’action lorsqu’elle s’enlise.

Le concept comprend même un concours semblable au premier exemple que nous avons donné, mais où les participants sont nus à la campagne, mais où leurs parties génitales sont brouillées à l’écran pour ne pas choquer les âmes sensibles qui ne peuvent résister à l’envie de l’écouter quand même…

Bref, tout cela est autant de la ’téléréalité’ que de filmer les rats de laboratoire d’une compagnie pharmaceutique.

Avant cette dérive décadente, il y a eu donc la première vraie téléréalité québécoise.

Le Pignon sur rue originel

Cette série consistait à présenter, sous forme d’épisodes hebdomadaires, le quotidien de sept jeunes partis des régions du Québec pour étudier à Montréal et qui avaient accepté d’être colocataires d’un même grand appartement sous l’œil de la caméra.

Offerte depuis sur YouTube, la série originelle demeure un document sociologique exceptionnel au sujet de la génération X québécoise et ce, à une époque où les médias sociaux n’existaient pas.

Le nouveau Pignon sur rue

Dernièrement, on pouvait voir les trois premiers épisodes de la nouvelle mouture de Pignon sur rue sur les ondes de Télé-Québec.

La série est présentée du lundi au jeudi à 18h30. Et chaque épisode est repris le soir même à 23h, puis le lendemain à 11h et à 16h.

De nouveau, on y met en vedette de jeunes adultes provenant de diverses régions du Québec qu’on suit dans leurs déplacements quotidiens. Le tout entrecoupé de vues du quartier de Pointe-Saint-Charles où se trouve la maison qu’ils habitent.

Des sept (trois filles et quatre gars, âgés de 18 à 25 ans), ma préférée est Maureen. En plus d’être attachante, elle répond très bien à mes trois critères d’évaluation : la qualité du français, sa diction et le débit de son élocution.

En deuxième place, Jean-Gabriel — un gaillard qui aimerait être journaliste ou attaché politique (si j’ai bien compris) — est celui qui possède clairement le meilleur vocabulaire, sans les clichés (les ‘genre’ et les ‘Oh my God’) de sa génération.

Des cinq autres participants, deux méritent également de bonnes notes tandis que les trois autres ont des lacunes.

Puisque la force de Pignon sur rue, c’est son aspect sociologique, cette série reflète les préoccupations actuelles de notre société.

Non seulement par les propos des participants, mais également par les choix des créatrices de cette série, qu’elles ont voulue scrupuleusement inclusive; en plus d’un représentant de la diversité quant à l’orientation sexuelle, on y trouve notamment un autiste très léger et une personne atteinte minimalement du trouble de l’attention.

En vue de la troisième mouture de cette série, j’attacherais plus d’importance à l’élocution des participants.

Au départ, j’avais mis les écouteurs intra-auriculaires qui accentuent les graves et dont je me sers pour écouter de la musique. Mais comme je ne comprenais à peu près rien de ce que disait un des participants, j’ai changé pour un casque à la sonorité plus sèche.

Peine perdue; ce participant n’articule pas; on ne comprend pas la moitié de ce qu’il dit. En plus, il parle vite, ce qui n’arrange rien.

Ces deux défauts, on les trouve aussi, dans une mesure plutôt acceptable, chez une participante.

Pour avoir une idée du français parlée par nos jeunes en région, il est essentiel de comprendre ce qu’ils disent. En raison de l’aspect sociologique de la série, il ne s’agit pas ici de choisir des participants exemplaires quant à la qualité de leur français, mais de choisir des gens qui articulent.

Parmi les participants, il aurait été utile d’avoir une musulmane voilée (c’est-à-dire portant le hijab). L’excellente série télévisée Immigrants de souche nous présente des néoQuébécois qui ont fait leur place en région et dont l’ethnicité dépasse le cadre étroit de la pigmentation de la peau, chère à tous ceux qui se targuent d’inclusivité.

J’aurais aimé entendre la voix de cette participante musulmane et voir la dynamique qu’elle aurait instaurée par sa différence vestimentaire.

En dépit de sa distribution ‘catholique blanche marbrée de brun’, cette série s’annonce tout aussi passionnante que sa célèbre mouture précédente, devenue historique, et qui nous permet de comparer l’évolution des mentalités depuis.

J’attends déjà avec impatience les prochains épisodes et je n’ai aucun doute que cette série deviendra une mine d’or pour les sociologues et pour tous ceux qui veulent comprendre la société québécoise actuelle.

Ceux qui ont manqué les premiers épisodes peuvent se reprendre grâce à la vidéo sur demande sur le site de Radio-Québec.

Référence : Nouvelle mouture de «Pignon sur rue»: sept jeunes aux horizons différents débarquent à Montréal

Complément de lecture : 25 ans de téléréalité au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Terminus pour STAT

Publié le 28 avril 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

J’aime bien écouter certains téléromans québécois. Mais j’évite habituellement les quotidiennes, par manque de temps.

Cette année, je me suis intéressé à la série télévisée STAT, sans doute en raison du fait qu’elle se déroule en milieu hospitalier. Un milieu dans lequel j’ai brièvement travaillé.

Comme tous les téléromans québécois, on y admire la direction artistique, le travail des techniciens, les moyens mis en œuvre par les producteurs et surtout, le talent de ces comédiens qui réussissent à rendre plus vrais que vrais des personnages parfois à la limite de la vraisemblance. C’est le cas de STAT.

Alors oui, dans ce petit village qu’est un hôpital, il y a parfois des intrigues et des conflits de personnalités. Mais il y a surtout une foule de gens dévoués à prodiguer des soins.

Dans STAT, tout le monde couche avec tout le monde. Évidemment, les médecins entre eux. Mais aussi entre chirurgienne et infirmier, entre cadre hospitalier et enquêteuse du ministère venue enquêter sur lui, etc.

De plus, dès que les couples sortent du lit, tout l’hôpital est au courant.

On se demande comment ces gens peuvent respecter le secret professionnel quand ils sont si prompts à révéler les détails croustillants de tout ce qu’ils savent.

Et bravo pour avoir imaginé un chirurgien hyperbavard qui opère en récitant de savantes statistiques médicales. Alors que ce qu’il fait mériterait toute son attention.

À mon avis, STAT aurait dû s’appeler Les commères en jaquettes. Ou mieux : Le bistouri de l’Amour.

Même s’il ne s’agit pas d’une série policière, il y a des forces de l’ordre à chaque épisode. Non seulement pour intervenir lorsqu’un patient devient violent ou lorsque les médecins découvrent un cas de maltraitance parentale, mais pour tout et pour rien.

Afin de découvrir qui est coupable d’un accident, l’enquêteur n’attendra pas que les blessés soient remis sur pied. Même quand le sang gicle de partout, il doit le savoir tout de suite. À peine l’empêchera-t-on d’interroger le patient sur la table d’opération.

Grâce au Ciel, on n’a pas essayé de nous présenter une scène où on dépose le masque anesthésiant sur le nez du patient avant que le policier ait fini de poser sa question. Et où on devine que le patient est endormi quand il laisse tomber le doigt qu’il avait dressé pour apporter une précision.

Évidemment, les docteures (ou doctoresses, c’est selon) ne peuvent résister à la tentation de découvrir les bijoux de famille qui se cachent sous n’importe quel uniforme militaire. Comme si elles espéraient y voir quelque chose de différent.

Mais sait-on jamais. De nos jours…

Quant à la finale de cette année, ce fut pour moi la goutte qui a fait déborder le verre.

Alors suivez-moi bien…

Au dernier épisode de l’année, on apprend avec stupéfaction que c’est le beau docteur machin qui est le responsable d’un accident qui a couté la vie au conjoint de la cheffe de l’urgence. C’est un secret qu’il a caché jusqu’ici.

À sa sortie d’université, on lui avait offert de travailler dans un hôpital universitaire. Mais, pour des raisons jusqu’ici mystérieuses — et qu’on découvrira sans doute un jour — il a préféré travailler à Saint-Vincent, moins prestigieux et conséquemment, où ses chances d’avancement sont moindres.

Ce faisant, il s’est retrouvé à travailler sous les ordres de l’urgentologue endeuillée par sa faute.

Durant tous ces épisodes, jamais son sentiment de culpabilité n’a transpiré à l’écran. Et dès son entrée en fonction à l’hôpital, il a suscité d’innombrables conflits avec cette urgentologue.

On se demande aujourd’hui pourquoi.

Accablé par un si lourd secret, n’importe qui aurait demandé d’être muté ailleurs. Mais pas lui.

Alors bravo au talent de tous ces comédiens qui ont su nous faire avaler les couleuvres d’un scénario trop souvent invraisemblable.

Il y a probablement des téléspectateurs pour croire que cette série reflétait ce qui se passe réellement dans nos hôpitaux. On comprend pourquoi tant de gens préfèrent les éviter…

La série se poursuivra sans doute l’an prochain. Mais pour moi, c’est assez. Trop, c’est trop.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La magie des vapeurs

Publié le 19 juin 2022 | Temps de lecture : 1 minute
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Âgé de 21 ans et originaire de République dominicaine (ou de Madrid, selon les sources), Jaxell Frias s’est fait connaitre en 2019 en participant au télé-crochet ‘Romania Got Talent’.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le télé-crochet ‘Révolution’

Publié le 22 novembre 2021 | Temps de lecture : 2 minutes
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Ouvert aux danseurs de tout âge et de tout style, ‘Révolution’ est un concours de danse télévisée.

Vu pour la première fois en 2018-2019, ce concept né au Québec a depuis été exporté dans quelques pays, dont la Chine (sous le nom occidentalisé de Dance Smash, ci-dessous).

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Chez nous, il en est donc à sa troisième année.

Sa particularité est que les danseurs (en nombre d’un à dix) s’exécutent sur une scène circulaire de onze mètres de diamètre entourée de 128 caméras Sony RXO 4K UHD. Ces dernières sont destinées à capter à 360° l’instant le plus spectaculaire de leur performance.

Ce sont les artistes qui choisissent au préalable le moment destiné à être capté et qui, généralement, est le ‘clou’ de leur numéro de danse.

Le jury se compose de quatre experts provenant de différentes disciplines : Lydia Bouchard (classique), le duo Les Twins (hip-hop) et Jean-Marc Généreux (danse sociale professionnelle).

L’évaluation des juges est basée à moitié sur la performance des exécutants tandis que l’autre moitié porte sur le ‘moment révolution’.

Composé de 11 épisodes de 90 minutes, ce télé-crochet est proposé le dimanche soir aux heures de grande écoute sur TVA.

Le gagnant (solo ou groupe) empoche une récompense de 100 000 $ alors que les meilleurs talents partent ensuite en tournée à travers le Québec.

On peut revoir quelques-uns des numéros en cliquant sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


25 ans de téléréalité au Québec

Publié le 17 décembre 2019 | Temps de lecture : 2 minutes


 
L’émission Pignon sur rue, présentée hebdomadairement sur les ondes de Télé-Québec, fut la première série de téléréalité au Québec.

Selon certaines sources, son premier épisode fut diffusé en 1994. On célèbrerait donc cette année son vingt-cinquième anniversaire.

L’idée était simple; on présentait le quotidien de sept jeunes partis des régions du Québec pour étudier à Montréal et qui avaient accepté d’être colocataires d’un même grand appartement sous l’œil de la caméra.

Chaque épisode présentait les faits saillants vécus par cette communauté virtuelle durant les sept derniers jours.

Les spectateurs assistaient au rituel de leur quotidien, les repas pris en commun, les conflits quant au partage des tâches domestiques, les sorties dans les bars ou les discothèques, les déceptions amoureuses, la recherche d’un emploi à temps partiel, le retour après les classes, etc.

J’ai conservé longtemps à l’esprit cette scène (de la quatorzième émission) où, à l’écart, Chrystian raconte comment son père a toujours été derrière lui à l’encourager. S’arrêtant pour y penser, il réalise l’amour inconditionnel de son père pour lui, un amour dont il prend soudainement conscience au moment même où les mots lui sortent de la bouche… et se met à pleurer.

On accèdera aux émissions de la première année en cliquant sur ceci. Elles sont disponibles sur YouTube en résolution maximale de 640 x 480 pixels.

Pour célébrer ce 25e anniversaire, il serait intéressant de réaliser une émission spéciale qui nous présenterait ce qu’ils sont devenus.

Tel quel, Pignon sur rue demeure un document sociologique exceptionnel au sujet de la génération X québécoise.

Références :
Pignon sur rue
Vingt-cinq ans de téléréalité

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Téléromans : s’adapter à tous les formats

Publié le 18 janvier 2019 | Temps de lecture : 2 minutes
À l’hôtel de Délima Poudrier

C’est qui le réalisateur ?

Voilà la question que je me suis immédiatement posée lundi dernier en regardant le deuxième épisode de la quatrième saison du téléroman ‘Les Pays d’en haut’.

Le lendemain, en cherchant sur l’internet, j’ai appris que cette année, le réalisateur Yan Lanouette-Turgeon remplace Sylvain Archambault.

Le premier épisode de la saison ressemblait aux épisodes précédents; mêmes personnages, mêmes décors et mêmes costumes, le tout filmé dans des tonalités chaudes.

Le désespoir de Séraphin Poudrier

Toutefois, ce nouvel épisode se distingue par ses nombreux gros plans à la profondeur de champ minimale dans lesquels le visage des acteurs est sculpté par la lumière.

Le pardon à Donalda

Dans les deux premiers épisodes de la 4e saison, des objets inanimés, filmés également en gros plan, prennent à plusieurs reprises une signification symbolique; un pistolet sur le coin d’une table (au premier épisode), l’anneau de mariage que Séraphin s’est retiré du doigt, et les lunettes héritées de sa mère qu’il confie à Donalda.

Autre caractéristique : l’expressionnisme de la bande sonore.

Parmi les plus importantes, plusieurs séquences sont muettes. Ou, pour être plus précis, celles-ci sont sonores. Comme par exemple, lorsque l’idée de tuer sa femme traverse l’esprit d’un personnage, rien n’est dit et seul le bruit de sa respiration trahit ses pensées.

L’évanouissement de Pâquerette Deschamps

Et parmi tout cela, des séquences qui insufflent une bonne dose d’ironie qui vient alléger le propos.

Bref, cet épisode est un régal pour les cinéphiles. Il fait penser à un croisement entre le meilleur de Podz (dans Minuit, le soir, entre autres) et le meilleur de Friedrich-Wilhelm Murneau (dans ‘Sunrise’).

Je soupçonne que ce style répond à une nécessité; faire en sorte que les téléspectateurs puissent écouter ‘Les Pays d’en haut’ sur tous les types d’écrans actuels. Du téléviseur géant (qui profite de la haute résolution des images) au minuscule écran de téléphone multifonctionnel (où les gros plans font merveille).


Captures d’écran : © 2019 – Sovimage et Encore Télévision.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Grande traversée

Publié le 14 mai 2017 | Temps de lecture : 6 minutes
Le voilier L’Espérance

Depuis le 11 avril, la télévision de Radio-Canada présente la série hebdomadaire La Grande traversée.

Il s’agit d’une téléréalité dont le but est de montrer la traversée de l’Atlantique par dix jeunes volontaires dans des conditions proches de celle effectuée par les colons français venus s’installer au Canada au XVIIe siècle.

La série à la fois pédagogique et divertissante a été conçue par les Productions Rivard de Winnipeg et Zone3 de Montréal, auxquels se sont joints des télédiffuseurs.

La mise au point de cette série a été soigneusement planifiée. N’ont été choisis que des participants — six hommes et quatre femmes — qui descendent de colons français.

À la première émission, le participant consulte avec beaucoup d’émotion l’original du contrat signé par son ancêtre s’engageant à effectuer ce trajet de La Rochelle à Québec, il y a presque quatre-cents ans.

De plus, au cours du voyage, certains participants auront la surprise de recevoir des messages — de joyeux anniversaire, par exemple — écrits par des proches. Puisque le courrier, même de nos jours, n’est pas livré aux navires en mer, ces messages ont évidemment été écrits d’avance et conservés secrètement à bord jusqu’à la remise à leur destinataire.

Après avoir revêtu des habits neufs analogues à ceux portés par les gens du XVIIe siècle, les participants se procurent les vivres dont se nourrissaient les marins et colons du temps.

Ils s’embarquent sur un trois-mâts nommé L’Espérance. Étant donné que les bateaux de l’époque étaient moins sécuritaires que les navires d’aujourd’hui, on a évité de soumettre les participants aux risques d’un naufrage à bord d’un véritable voilier du XVIIe siècle.

Le bateau utilisé par nos jeunes voyageurs n’a porté le nom de L’Espérance qu’au cours de cette série.

Son véritable nom est le Picton Castle. Construit en 1928, c’était d’abord un chalutier à moteur britannique. Après avoir été utilisé comme démineur au cours de la Seconde Guerre mondiale et comme cargo après ce conflit, il est finalement vendu en 1993 à son propriétaire actuel qui en fera un navire-école canadien après l’avoir transformé en trois-mâts barque au cours d’une rénovation qui aura couté deux-millions de dollars.

On voit une représentation du Picton Castle à la 26e minute du troisième épisode.

Tout comme les colons français du XVIIe siècle, les participants de l’émission ne sont pas de simples passagers; ils doivent aider les véritables matelots du voilier et participer à des corvées comme le nettoyage du pont supérieur et de la cale.

On a donc deux classes de personnes à bord qui habitent des parties différentes du bateau.

Il y a l’équipe professionnelle, habillée normalement, qui mange de la nourriture fraiche, habite des cabines chauffées, et qui a accès à toutes les commodités modernes. Cette équipe est composée d’officiers supérieurs unilingues anglais et de matelots francophones bilingues. Leur langue de travail est l’anglais.

Puis il y a nos dix participants francophones — un du Manitoba, une d’origine acadienne et les huit autres Québécois — qui vivent en commun dans la cale non chauffée et éclairée la nuit à la chandelle. Leur l’hygiène corporelle est celle du XVIIe siècle (la crasse sous leurs ongles en témoigne). Ils se nourrissent de portions insuffisantes de pain sec, d’ognions, de carottes, de lard et de légumineuses, de trois œufs par jour (à eux dix) et d’une poule ou deux abattues chaque semaine (ce qui diminuera inévitablement leur portion quotidienne d’œufs).

Et comme plusieurs de ces jeunes sont des citadins habitués à voir les poulets sous cellophane, la mise à mort des volailles est perçue comme une tragédie grecque.

Non seulement vivent-ils affamés (comme leurs ancêtres), mais ils doivent s’accommoder du mal de tête causé par le jeûne, le mal de mer et les vomissements qui diminuent encore plus leur apport calorique.

L’intérêt de cette série découle non seulement de son originalité et de son aspect éducatif, mais également du soin qu’on a pris à caractériser chaque participant et à mettre en valeur ses talents — de leadeurship, de navigateur, de cuisinier, de débrouillardise, etc.— ce qui accentue l’impact des moments d’émotion qu’il éprouve et que partagent alors les téléspectateurs qui s’en seront attachés.

Le seul irritant (mineur) de cette série vient du commanditaire principal — une banque fondée en 1867 — et qui, trois fois par émission, se dira «…fière de célébrer le 150e anniversaire du Canada…» alors que toute cette série prouve que le monde n’est pas né avec cette banque; le Canada lui est bien antérieur.

Née durant la Renaissance, la Nouvelle-France était formée de trois parties; l’Acadie, le Canada et la Louisiane. Le Canada correspondait alors à la vallée du Saint-Laurent.

Et c’est ce Canada qui, s’étendant vers l’ouest et vers l’est au cours des siècles, deviendra le Canada tel que nous le connaissons aujourd’hui avec l’adhésion de Terre-Neuve en 1949.

Conçue pour célébrer le 150e anniversaire d’une des formes politiques adoptée par le Canada au cours de son histoire (la confédération de 1867), la série est aussi le reflet actuel du pays dans la mesure où on y met en présence des officiers anglophones qui ont autorité sur des passagers-matelots francophones, une domination qui — il fallait s’y attendre — ne sera pas sans incident au cours de cette Grande traversée.

Références :
Picton Castle Crew
History of the Barque Picton Castle
La grande traversée : l’aventure commence dès le 11 avril à la télé
Picton Castle

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ce soir-là, il y a 50 ans…

Publié le 9 février 2014 | Temps de lecture : 1 minute
Guitare Epiphone Casio Revolution comme celle utilisée au Ed Sullivan Show

Coïncidence, il y a cinquante ans comme aujourd’hui, le 9 février tombait un dimanche. Et comme à tous les dimanche soirs, l’Ed Sullivan Show présentait live les solistes et groupes populaires de l’heure à son auditoire de 73 millions de personnes.

Ce 9 février là, un nouveau groupe britannique faisait sa première apparition à la télévision américaine : les Beatles.

Un soudain vent de fraicheur s’élevait sur la musique pop américaine. Et plus rien ne fut comme avant…

Jusqu’au 30 mars 2014, le Musée Pointe-à-Callière présente l’exposition célébrant le cinquantième anniversaire des deux concerts qu’ont donnés les Beatles à Montréal, sept mois après leur premier passage à la télévision américaine.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Visiteur du Futur

Publié le 23 avril 2013 | Temps de lecture : 1 minute
Liste des épisodes des trois saisons

La série la plus populaire du Web francophone est « Le Visiteur du Futur ».

Il s’agit d’une série fantastico-comique originaire de France dont chaque épisode dure environ cinq minutes. Elle est construite autour de deux personnages principaux : le personnage-titre (qui n’a pas de nom) et Raphaël (ou Raph, incarné par le créateur de la série). Autour d’eux gravitent une kyrielle de personnages secondaires.

Je me suis tapé ce matin l’intégrale de la saison 1. À part l’épisode 6 (en panne d’inspiration) et l’avant-dernier (excessivement bavard), l’ensemble constitue un divertissement amusant, réalisé avec des moyens limités par de jeunes talents. À voir.

Référence : Le Visiteur du futur

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Écrit par Jean-Pierre Martel