La mode éphémère

Publié le 18 août 2025 | Temps de lecture : 3 minutes


 
En 2003, lors de mon premier voyage ‘officieux’ à Paris, une des choses qui m’avait frappé, c’est que toutes les boutiques de chaussures pour dames offraient des souliers aux bouts excessivement pointus.

En les voyant, je m’étais dit : « C’est tellement ridicule. Jamais les Montréalaises n’accepteront de porter des souliers pareils

Et l’été suivant, tous les magasins de la rue Sainte-Catherine n’offraient plus que cela.

Évidemment, deux ans plus tard, on ne voyait plus personne les porter. Et pour cause. Cela faisait tellement Paris 2003. Ou pire : Montréal 2004.

Déjà, deux ans à porter des souliers dans lesquels les orteils sont coincés dans un espace trop petit pour eux, et à acheter des pansements Scholls contre les ampoules au talon, ça suffit.

Voilà pourquoi, à mes oreilles, mode éphémère sonne comme comme un pléonasme.

Évidemment, j’entends parfois des gens parler d’un style qui a traversé le temps. La formule est jolie. Mais quand j’essaie de trouver un exemple de ‘mode qui a traversé le temps’, c’est étrange, rien ne me vient à l’esprit…

Pas mes beaux pantalons à pattes d’éléphant. Pas mes chemises psychédéliques de l’époque hippie. Pas même mes vestons à épaulettes disproportionnées des années 1980.

Portant, ils sont tous là, bien rangés, à attendre que la mode revienne…

Il y a quelques jours, je lisais un article qui visait, à juste titre, à nous conscientiser au sujet du gaspillage vestimentaire. Selon l’article — qui prenait les produits Shein comme un exemple de mode éphèmère — des millions de tonnes de vêtements sont jetés chaque année.

Malheureusement, l’article oubliait de nous préciser le pourcentage de ce gaspillage qui est causé par les boutiques Shein.

Que des boutiques chinoises permettent aux étudiants et aux travailleurs moins fortunés d’accéder à la mode sans se ruiner, cela me semble louable.

Imaginons qu’il soit préférable d’aller dans une boutique chic pour acheter un vêtement beaucoup plus original (mais un peu cher) conçu par un couturier italien et fabriqué par des mains expertes de Florence à partir d’un tissu fait pour durer.

Deux ou trois ans plus tard, lorsque la mode est passée, si on se demande ce qui nous a pris d’acheter une telle horreur, quelle est la différence ?

Un vêtement fait pour durer deux ans et qu’on jette à sa date d’expiration ou un vêtement fait pour durer des décennies mais qu’on a honte de porter deux ans plus tard, c’est la même chose du strict point de vue environnemental.

En somme, dans le pléonasme ‘mode éphémère’ ce n’est pas le qualificatif qui est le problème.

Le véritable problème, c’est notre souci inconscient de témoigner de notre appartenance à la société qui nous entoure en adoptant, notamment, ses codes vestimentaires. Même les plus éphémères.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les vins désalcoolisés ou l’art d’embrouiller le consommateur

Publié le 12 juillet 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

En vue de la visite d’un parent chez moi, je me suis procuré hier une bouteille de vin blanc désalcoolisé. Ces vins sont les seuls qui portent un tableau ‘nutritionnel’.

En entrant dans la succursale de la Société des alcools, justement, un employé proposait la dégustation d’un de ces vins.

Dès la première gorgée, ce qui m’a frappé, c’est que ce vin était sucré.

— « Ah monsieur, les vins désalcoolisés ont toujours un peu de sucre pour compenser la perte d’alcool. Autrement, le tout serait un peu fade.»

En consultant le tableau nutritionnel obligatoire, je lis que ce vin contient dix grammes de sucre. Mais est-ce dix grammes par bouteille ? Plus haut dans ce tableau, j’apprends que c’est dix grammes par trois quarts de tasse de vin.

Mais qui boit du vin à la tasse et surtout qui, au restaurant, demande au serveur :
— « Garçon ! Pourriez-vous m’apporter trois quarts de tasse de vin, s’il vous plait.»

Personne ne fait ça.

Ce qui intéresse le consommateur, c’est le pourcentage de sucre ou, à défaut, la quantité de sucre par bouteille ou par verre de vin (125 ml).

C’est ça qu’on veut savoir. La quantité dans 188 ml n’intéresse personne.

Finalement, j’ai acheté un autre vin dont la teneur est de sept grammes de sucre dans 188 ml (ci-dessus). Je n’ai pas la moindre idée à quel point il est sucré. Mais je sais qu’il l’est moins que l’autre.

D’où la question : quels sont les petits génies à Ottawa qui ont décidé que le tableau nutritionnel des vins sans alcool serait exprimé pour un volume de 188 ml ?

Je soupçonne que c’est la recommandation d’un comité consultatif. À Ottawa, on adore les comités consultatifs. On les aime parce qu’ils n’ont aucun pouvoir décisionnel et que si leurs suggestions ne conviennent pas aux fonctionnaires ou au ministre, le rapport est tabletté pour l’éternité.

Mais de nos jours, former un comité consultatif prend beaucoup de temps. En vertu des politiques fédérales d’ÉDI (Équité, Diversité et Inclusion), il est primordial de s’assurer que parmi les membres du comité, on ait des cis, des trans, des non binaires, des personnes issues de groupes ‘racisés’, des personnes vulnérables et d’autres personnes laissées pour compte dans la société.

S’il reste de la place, on nommera évidemment quelques experts. Mais pas trop parce qu’ils ont tendance à être ces détestables hommes blancs hétérosexuels qui ont tellement fait souffrir le monde au cours des siècles.

En somme, si vous ne comprenez pas comment il se fait que le fédéral, autrefois synonyme d’excellence, et devenu une grosse machine qui fonctionne tout croche, vous le savez maintenant…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


En avoir soupé des taxes américaines à l’importation

Publié le 12 mars 2025 | Temps de lecture : 1 minute
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Écrit par Jean-Pierre Martel


Vive la gestion de l’offre !

Publié le 2 mars 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Le prix des œufs

Chaque année, les Américains consomment 109 milliards d’œufs. Sous forme d’omelettes, de guiches, de mayonnaise, de pâtes, de flan, de pâtisseries, etc.

En dollars canadiens, la douzaine d’œufs se vend actuellement entre 4,09 $ et 5,49 $ dans les épiceries montréalaises. Aux États-Unis, elle coute en moyenne 4,95 $US (7,15 dollars canadiens).

Dans certaines grandes villes comme Chicago, New York et San Francisco, le prix de la douzaine atteint huit à dix dollars américains (soit 11,55 à 14,45 $Can). Dans les marchés d’alimentation où les prix sont encore ‘raisonnables’, les tablettes sont vides.

Pourquoi est-ce si cher aux États-Unis ?

La grippe aviaire

Depuis février 2022, le virus H5N1 fait rage aux États-Unis. Plus de 1 600 fermes avicoles sont atteintes.

L’agriculture américaine reposant sur des bases industrielles, la grande majorité des œufs sont produits dans de gigantesques poulaillers où s’entassent des millions d’oiseaux.

En raison de la contagiosité du virus, dès que l’une d’entre elles est atteinte, toutes ses volailles sont abattues. Jusqu’ici, 160 millions de pondeuses ont été sacrifiées, dont 30 millions depuis deux mois.

La première année de la pandémie, l’administration Biden a dépensé 1,5 milliard pour la combattre.

En raison de l’abattage massif des pondeuses et de la pénurie qui en a résulté, le prix de la douzaine d’œufs est passé de 1,60 $US en février 2021 à 4,10 $US en décembre 2024, puis à 4,95 $US deux mois plus tard.

Le ministère américain de l’Agriculture prévoit que les prix augmenteront encore de 41 pour cent cette année.

Pour combattre la pandémie, l’administration Trump ajoutera encore un milliard de dollars. La moitié sera dépensée pour améliorer la biosécurité des fermes avicoles. Une tranche de 400 millions $US servira à dédommager les exploitations agricoles dont le troupeau à été abattu. Le reste, 100 millions $US, ira à la recherche de nouveaux vaccins.

La gestion de l’offre

Au Canada, la gestion de l’offre prévient l’alternance des épisodes de surproduction et de pénurie qui caractérisent la production agricole lorsqu’elle est totalement libre.

Au cours des phases de surproduction, les prix chutent. Ce qui entraine la faillite des petits producteurs et la concentration de la production aux mains d’un nombre toujours plus restreint d’exploitants.

La stabilité des prix protège donc ‘artificiellement’ les petits producteurs qui, autrement, finiraient par disparaitre au premier effondrement des prix.

Le résultat est que nos fermes avicoles sont de tailles modestes comparativement à celles aux États-Unis et que la propagation de la pandémie est freinée par la distance qui les sépare.

Jusqu’ici, une seule ferme québécoise a été contaminée, grâce à l’effet protecteur indirect de la gestion de l’offre.

Les adversaires de la gestion de l’offre font remarquer (à juste titre) que le marché captif ainsi créé maintient des prix plus élevés qui pénalisent les consommateurs.

Aux États-Unis, où les prix sont habituellement plus bas, c’est l’ensemble des contribuables qui doivent payer pour ‘sauver’ l’industrie à chaque crise.

Finalement, la gestion de l’offre se justifie principalement pour des raisons de sécurité alimentaire; elle nous assure que nos nourrissons ne manqueront pas de lait et que le reste de la population aura accès à des protéines animales de qualité et à bas prix en cas de crise majeure (une guerre mondiale, par exemple).

Référence : What’s in Trump’s $1bn plan to bring egg prices down?

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 — 1/500 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les textos unilingues anglais de Linen Chest

Publié le 5 décembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Je crois en l’importance d’encourager les commerces qui ont pignon sur rue.

Ceux-ci paient des taxes municipales, et des impôts à nos gouvernements supérieurs. Ils embauchent des gens d’ici. De plus, le fait pour le consommateur d’être en présence des articles offerts lui permet de s’assurer de leur qualité.

En raison de la concurrence vive du commerce électronique international, on devrait s’attendre à ce que les commerces d’ici redoublent leurs efforts pour séduire les consommateurs.

Au centre-ville de Montréal, lorsqu’on m’accueille par ‘Bonjour-Hi’, je réponds poliment ‘Bonjour’ et je sors aussitôt poursuivre mes emplettes ailleurs. Là où je me sens chez moi.

Lundi dernier, lorsque j’ai reçu deux textos unilingues anglais d’un magasin montréalais de literie et de décor intérieur, ma première réaction fut de signaler cela à l’entreprise.

Mais celle-ci s’est emmurée de manière à ce que la seule manière de communiquer avec elle est le clavardage. Sur son site web, on n’y trouve aucun numéro de téléphone, aucune adresse de courriel, ni même l’adresse civique de son siège social.

Ne pas avoir la décence de s’adresser à sa clientèle francophone dans sa langue n’est pas seulement une indélicatesse; c’est une insulte.

Toutefois, cette faute n’incombe pas nécessairement à Linen Chest; il est possible que celle-ci fasse affaire avec une compagnie de messagerie qui, dans ce cas-ci, a commis une bévue.

Il ne suffit pas pour Linen Chest de s’excuser et de promettre de ne plus recommencer. Elle doit démontrer son sérieux en cessant de faire affaire avec cette entreprise de messagerie afin que celle-ci apprenne de son erreur.

Par contre, si Linen Chest s’occupe elle-même de l’expédition de ses textos, elle doit congédier l’employé qui a terni sa réputation.

En attente de l’une ou l’autre de ces mesures, j’ai résolu de ne plus jamais magasiner chez Linen Chest.

Alors que l’anglicisation de Montréal se répand de manière inquiétante, il y a des fautes qu’on ne doit pas pardonner.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Personnalisation de la literie

Publié le 22 septembre 2023 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Plus tôt ce mois-ci, j’ai jeté la couette de duvet que j’utilisais depuis très longtemps et dont quelques pochettes usées s’étaient déchirées.

Et justement pour cette raison, j’ai dû jeter également sa housse puisqu’à l’intérieur de celle-ci, beaucoup de duvet s’était répandu.

Pour les remplacer, je me suis acheté une couette de cocon de soie et une nouvelle housse en polyester.

Or parmi les sites chinois consultés, quelques-uns offraient, pour le même prix, une housse personnalisée, c’est-à-dire imprimée par un dessin ou une photo de mon choix

Franchement, je n’y croyais pas vraiment. Mais dans la vie, il faut parfois faire confiance et prendre des risques.

Comme photo, je leur ai soumis celle-ci… et je me suis croisé les doigts.

Deux semaines plus tard, je recevais la housse en question. Surprise ! Celle-ci affichait reativement bien la photo soumise.

Mais est-il possible que tout cela disparaisse au premier lavage ? Pour en avoir le cœur net, j’ai lavé cette housse à l’eau froide, un test que celle-ci a parfaitement réussi.
 

 
Pour la taie d’oreiller, j’ai créé un motif appareillé de ciel étoilé.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/6400 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les enfants torontois souffrent à cause du Québec

Publié le 11 novembre 2022 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Depuis plusieurs mois, les pharmaciens canadiens sont aux prises avec une grave pénurie de médicaments pédiatriques contre la douleur. Non seulement ceux à base d’acétaminophène (Tylenol™), mais également à base d’ibuprofène (Advil™, Motrin™, etc.).

Plus récemment, c’est aussi le cas de l’amoxycilline, un des antibiotiques les plus prescrits chez les enfants.

La mondialisation

Contrairement à la mondialisation en général, la mondialisation de la fabrication des médicaments est un phénomène relativement récent.

Sous l’administration de G.W. Bush, les compagnies pharmaceutiques cherchaient un moyen de transférer la fabrication de médicaments vers des pays où les couts de la main-d’œuvre sont moindres.

Mais les règlements de la FDA (la Régie américaine des médicaments) obligeaient les douaniers à placer en quarantaine les cargaisons importées jusqu’à ce que les analyses prouvent que les médicaments sont conformes aux normes américaines.

À la suite des pressions de l’industrie, la FDA effectue maintenant des inspections afin de vérifier les procédures et le fonctionnement d’usines situées à l’étranger.

Lorsque ces usines répondent aux critères de la FDA, elles sont considérées comme si elles étaient situées en sol américain. Dès lors, le passage aux douanes de leur production devient une simple formalité.

Le résultat, c’est qu’une partie importante des médicaments que nous consommons viennent de Chine ou d’Inde. Non seulement les comprimés ou capsules viennent de ces pays mais la matière première qui a servi à leur fabrication vient également de ces deux pays.

La mondialisation repose sur les contrats à long terme conclus afin de minimiser et de stabiliser les couts de production.

Il suffit d’un problème d’approvisionnement — causé par un conflit inter-ethnique ou inter-religieux, une catastrophe naturelle locale, un conflit ouvrier ou des bris mécaniques — pour provoquer une pénurie de médicaments partout à travers le monde.

De plus, la rupture des chaines d’approvisionnement en raison des sanctions occidentales contre la Russie ont accessoirement compliqué l’approvisionnement de réactifs nécessaires à la synthèse de médicaments et de solvants pour les extraire.

Depuis plusieurs mois, la demande pour l’acétaminophène et l’ibuprofène a explosé dans le monde en raison des pandémies simultanées de trois virus respiratoires.

Souffrir à cause du Québec

Imprimé à près d’un demi-million de copies, le Toronto Star est le plus important quotidien du Canada.

Puisque le Canada semble, selon lui, être le seul pays au monde qui connait une pénurie prolongée d’acétaminophène, le quotidien torontois a cherché à savoir en quoi le Canada se distingue des autres pays.

Pour le Toronto Star, la particularité canadienne, c’est l’étiquetage bilingue obligatoire au pays.

Ailleurs qu’en Amérique du Nord, l’acétaminophène est connu sous le nom de paracétamol. Or le paracétamol est en rupture de stock dans de nombreux pays, dont l’Allemagne, la France, l’Irlande, le Pakistan, et aux Philippines.

Il n’est pas en pénurie aux États-Unis, parce que le prix des médicaments dans ce pays est plus élevé qu’ailleurs.

Lorsqu’il existe une pénurie mondiale, l’industrie pharmaceutique privilégie l’approvisionnement du marché américain parce qu’il est, de loin, le plus lucratif.

Conclusion

Le multiculturalisme est le tribalisme des sociétés anglo-saxonnnes.

Pour l’élite politico-médiatique canadian, dénigrer le Québec est une manière de proclamer la supériorité morale de sa tribu ou, comme dans ce cas-ci, de la présenter comme une victime.

En effet, ce que dit implicitement le Toronto Star, c’est que des milliers d’enfants canadiens souffrent parce qu’Ottawa, pour plaire au Québec, oblige les médicaments à être étiquetés en anglais et en français.

Ce bilinguisme obligatoire se justifiait à l’époque où on concevait le Canada comme un pays né de l’union de deux peuples fondateurs.
 

 
Mais nos jours, au Canada anglais, plus personne ne voit les choses de cette manière. Le Canada est perçu comme un pays multiculturel au sein duquel la minorité francophone perd de son importance démographique au fur que l’anglais progresse au Québec.

Posons-nous la question : parmi toutes les mères qui ne parlent pas anglais au pays, n’est-il pas discriminatoire que seules les mères unilingues françaises disposent d’un étiquetage dans leur langue ?

À deux reprises, par voie référendaire, les Québécois ont choisi de remettre leur sort entre les mains de la majorité anglo-canadienne.

Pour ceux qui savent lire entre les lignes, l’article paru dans le Toronto Star nous donne un aperçu de la place qui nous sera réservée dans le Canada de demain…

Références :
Anglicisation de Montréal depuis quinze ans
Canada’s children’s Tylenol shortage is getting worse — and bilingual labels are part of the problem
Germany sees alarming shortage in medicine
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Les pénuries de médicaments
Santé : les ventes de paracétamol limitées à deux boîtes par personne pour éviter une pénurie
Tylenol et Advil pour enfants : Un média anglophone met la pénurie sur le dos du français

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Acheter des lunettes à verres progressifs sur l’internet

Publié le 2 juillet 2022 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

Après avoir utilisé les mêmes lunettes pendant neuf ans, j’ai passé dernièrement un examen de la vue et acheté deux nouvelles paires de lunettes chez le même opticien d’ordonnance.

La première m’a couté 811 $ (603 €) et la seconde, 354 $ (263 €).

Le mois suivant, j’ai cherché à me procurer une troisième paire sur l’internet, histoire de vérifier si on peut se fier à ces lunettes-là.

Très tôt, je me suis rendu compte que les offres de lunettes à verres progressifs étaient souvent trompeuses; leurs lunettes à bas prix sont en réalité des montures à bas prix. Dès qu’on y ajoute les verres proprement dits, un revêtement antireflet et ainsi de suite, les prix se mettent à grimper.

Ce n’est pas le cas de Zenni Optical. Leurs lunettes sont très économiques. Mais sont-elles de qualité ?

Après avoir acheté auprès de cette entreprise, une paire de lunettes à verres progressifs (ci-dessus) au prix de 154,80 $ (soit 115 €) et après avoir été incapable de trouver une différence avec celles achetées en boutique, j’ai décidé de m’offrir une quatrième paire en notant cette fois les étapes à franchir afin de vous les expliquer.

Deux prérequis

Avant de passer une commande de lunettes à verres progressifs, vous avez besoin de deux choses.

Premièrement, d’une ordonnance d’un optométriste.

Et deuxièmement, vous devez connaitre votre distance interpupillaire. Celle-ci est l’écart (en millimètres) entre les centres de vos yeux. Pour la mesurer, on se place devant un miroir et, à l’aide d’une règle, on mesure cet écart.

Les étapes

Accédez au site web canadien de Zenni Optical.

En haut de la page d’accueil, à la droite du nom ‘ZENNI’, choisissez de voir le catalogue des montures pour homme (Men), pour femme (Women) ou pour enfant (Kids) et, dans le menu déroulant, cliquez sur Progressives pour voir les montures à verres progressifs.

À la page qui apparait, cliquez sur ‘Shop Progressive Frames’.

Une fois que vous avez choisi une monture qui vous intéresse, cliquez sur son image. Ce qui vous donne accès à plus de détails à son sujet.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Au haut de la page, à gauche, vous pouvez choisir de voir la monture de face, de côté ou de biais. À droite, le bouton ‘Try On’ vous montrera cette monture telle que portée par différents modèles. Il est à noter que ce sont ici des images de synthèse, c’est-à-dire des images où la photo de la monture et celle de chaque modèle ont été combinés électroniquement.

Au bas de cette même page, vous avez les dimensions de la monture. À gauche, ‘PD Range’ vous précise, dans ce cas-ci, que cette monture est indiquée pour les personnes dont la distance interpupillaire est comprise entre 56 et 73 mm. De plus, on vous confirme qu’elle peut servir à monter des verres progressifs.

À droite, ‘Lens Width’ est la largeur de chaque verre. ‘Bridge’ est la largeur du pont qui relie les deux verres.

Si vous souhaitez que vos yeux soient au centre de vos lunettes (ce qui est plus esthétique), votre distance interpupillaire doit être très près de la somme de ces deux valeurs (ici, 50 mm + 20 mm, soit 70 mm).

Quant à ‘Lens Height’, c’est la hauteur de chaque verre. Lorsque la hauteur est suffisante, la personne qui porte les lunettes n’a pas besoin de hausser le menton pour passer de la vision éloignée à la vision rapprochée.

Pour terminer, ‘Frame Weight’ est le poids de la monture (donc sans les verres correcteurs).

Si tout vous convient, cliquez sur le bouton ‘Select Lenses’.


 
À la page suivante, cliquez sur ‘Prescription’.


 
À celle d’après, vous vous présentez comme un nouveau client ou un client déjà connu, mais disposant d’une nouvelle ordonnance (bouton du haut), ou comme un client dont l’ordonnance est déjà enregistrée chez Zenni (bouton du bas).

Dans le cas d’un nouveau client, cliquez sur ‘New Customer’.


 
À l’écran suivant, vous aurez à choisir entre ‘Single Vision’ (pour des lunettes à grossissement uniforme), ‘Progressives’ (pour des lunettes à verres progressifs) et ‘Bifocals’ (pour des lunettes à double foyer). Optez pour ‘Progressives’.


 
À l’écran suivant, cliquez sur la flèche pointant vers le bas afin d’ouvrir la liste déroulante qui vous permettra de préciser votre distance interpupillaire.


 
Dès que vous l’aurez précisée, l’écran s’agrandira automatiquement vers le bas afin de vous permettre d’entrer les données de l’ordonnance de votre optométriste.

Au bas, entrez l’année de votre naissance à ‘Birth Year’ et cliquez sur le bouton ‘Submit’.


 
De retour à la paire de lunettes que vous désirez, choisissez entre des verres progressifs :
• incolores,
• très subtilement jaunâtres qui bloquent la lumière bleue des écrans électroniques,
• teintés contre le soleil, ou
• incolores, mais qui s’assombrissent au soleil.


 
Si vous avez choisi des verres incolores, cette page vous offre le choix de verres qui protègent contre les ultraviolets ou des verres d’usage général.


 
Cette page vous suggère de payer un supplément pour des verres plus minces et plus légers. Je suggère de choisir ce qui est recommandé.


 
À cette page, vous pouvez payer un supplément :
• pour un revêtement antireflet,
• pour un revêtement qui laisse moins d’emprise à la pluie,
• pour un revêtement où les marques de doigts sont moins visibles, et
• pour un revêtement anticondensation.


 
Cliquez sur ‘Checkout’ pour passer à la caisse. À moins de vouloir un clip solaire ou de vouloir que votre nom soit gravé sur les branches de la lunette.


 
L’avant-dernière page est pour le paiement. Dans ce cas-ci, Zenni offrait un rabais de 20 %. Ce qui fait que cette quatrième paire de lunettes à verres progressifs m’a couté 123,43 $ (soit 92 €). Un peu lourde, mais pas chère.


 
La dernière page est la confirmation de la commande.

Normalement, les lunettes sont livrées deux semaines plus tard.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


McDonald’s et la culture du bannissement

Publié le 9 mars 2022 | Temps de lecture : 4 minutes

Dans la foulée de la guerre russo-ukrainienne, des dizaines d’entreprises occidentales ont décidé de cesser leurs opérations en Russie.

Certaines l’ont fait de leur propre chef. D’autres, à la suite des pressions exercées par un grand nombre d’internautes sur les médias sociaux.

C’est ainsi que McDonald’s a décidé de fermer ses restaurants en Russie tant que durera la guerre en Ukraine. Concrètement, cela signifie que des dizaines de milliers d’employés russes se retrouveront au chômage.

Les médias occidentaux laissent entendre que le chômage qui résultera du boycottage de la Russie par l’ensemble des sociétés occidentales sera de nature à susciter le mécontentement contre Vladimir Poutine.

Probablement. Mais l’effet devrait être de courte durée.

En réalité, beaucoup de sociétés occidentales se tirent dans le pied.

Qu’arriverait-il si McDonald’s fermait tous ses restaurants au Québec pour une raison ou une autre ?

Les Québécois qui auraient l’envie d’un hamburger iraient en acheter un à La Belle province, chez Lafleur ou dans n’importe quel restaurant populaire de leur quartier.

Parce que ‘fabriquer’ un hamburger, ce n’est pas de la haute technologie américaine; n’importe quel restaurateur peut mettre une rondelle de viande hachée entre deux tranches de pain, y ajouter quelques condiments et le tour est joué.

Les Russes incapables de manger un Big Mac ne décideront pas, à la place, de manger un plat de bœuf Stroganoff; ils iront simplement acheter leurs hamburgers ailleurs.

Et l’accroissement de leur clientèle incitera les restaurateurs russes à embaucher du personnel afin de répondre à la demande. Et bientôt plus personne ne regretta la décision de la chaine américaine de restauration rapide.

En 1978, la compagnie d’assurance Sun Life décidait de déménager son siège social à Toronto pour protester contre la Loi 101. Tous les journalistes anglophones du pays jouissaient en annonçant la nouvelle, anticipant une baisse de popularité du gouvernement de René Lévesque.

À l’époque, plus de 85 % des employés du siège social de cette compagnie à Montréal étaient des unilingues anglais. Parce que cette compagnie exerçait une discrimination à l’embauche contre les Québécois francophones, mêmes bilingues; nous n’étions bons, croyaient-ils, qu’à nettoyer leurs cabinets d’aisances.

Après le départ de cette compagnie, les Québécois se sont tournés vers des compagnies d’assurances d’ici, devenues du jour au lendemain des géants financiers.

Ceux-ci ont embauché des analystes francophones, des courtiers d’assurance francophones, des secrétaires francophones, etc.

Le même phénomène se passera en Russie. En définitive, l’effet le plus probable de la culture du bannissement occidental dans ce pays, c’est la russification de l’économie russe.

Parce que la nature a horreur du vide…

Références :
Cancel culture
Il y a 40 ans : le déménagement surprise de la Sun Life

Parus depuis :
Netflix shares tank 35% after it posts 1st subscriber loss in a decade (2022-04-20)
McDonald’s va revendre ses activités russes à un exploitant local (2022-05-18)
En Russie, le McDonald’s version « Vkousno i totchka » ne désemplit pas dans un pays « coupé du monde » (2022-06-24)
Sanctions occidentales en Russie : pas le choc auquel on s’attendait (2022-07-01)
Pénurie de frites due aux sanctions pour le «McDo russe» (2022-07-08)
Stars Coffee remplace le Starbucks américain à Moscou (2022-08-19)
Bean counters: how Russia’s wealthy profited from exit of western brands (2023-06-14)

Complément de lecture :
The grey Zara market: how ‘parallel imports’ give comfort to Russian consumers (2022-08-12)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Peut-on sauver la planète sans rien sacrifier ?

Publié le 26 octobre 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Il y a bien des années, la chanteuse britannique Petula Clark chantait son grand succès ‘Tout le monde veut aller au Ciel, mais personne ne veut mourir’.

C’est là le nœud de la crise environnementale.

On connait les coupables; ce sont les autres.

Le piéton blâme l’automobiliste quand ce dernier achète un lourd véhicule utilitaire.

Celui qui choisit de s’installer à la campagne pour y élever sa famille est blâmé pour les longs trajets en auto qu’il effectue pour aller et revenir du travail.

Les agriculteurs blâment les citoyens urbanisés pour leur entêtement à manger hors saison des fruits et des légumes produits à l’autre bout du monde.

Le vieillard blâme la manie des jeunes de renouveler trop fréquemment leur garde-robe et leur gamme de produits électroniques (téléphones, tablettes et ordinateurs).

En contrepartie, les jeunes blâment les retraités pour les voyages qu’ils effectuent à l’Étranger, notamment afin de séjourner dans leur résidence secondaire pendant de longs mois.

Et personne ne veut transformer son mode de vie.

Pour sauver la planète, c’est simple; il faudrait (idéalement) cesser de consommer. Sinon, consommer préférablement des produits biodégradables.

Il faudrait se nourrir d’aliments de base produits dans son potager ou, à défaut, chez le producteur le plus près.

Il faudrait acheter un nouveau vêtement seulement lorsque celui qu’on porte est usé à la corde. Et en choisir un fabriqué avec des fibres naturelles.

Il faut laisser sur le bord de la rue ou donner à des organismes de charité les objets encore fonctionnels qui peuvent être utiles à d’autres.

Les magasins d’objets d’occasion devraient être fréquentés par tout le monde. Et non seulement s’adresser aux nécessiteux.

Il faudrait effectuer ses achats localement. Oui, on pourrait acheter en ligne. Mais pour des objets produits à proximité, et vendus par une boutique d’ici plutôt que d’ailleurs.

Il faut accepter de payer un peu plus cher pour des biens de qualité. Par exemple, éviter l’achat de ce sofa pas cher dont le faux cuir se fendillera dans deux ans et qu’on devra alors jeter.

Il faudrait travailler près de son domicile. Si on obtient un emploi dans une ville éloignée, il faudrait y déménager. Et non réclamer la construction d’une route plus rapide pour s’y rendre plus vite.

Il faudrait éviter d’acheter la nouvelle version d’un logiciel si cette version ne fonctionne que sous un système d’exploitation incompatible avec son ordinateur actuel.

Il faudrait accepter comment Dieu (ou la Nature) nous a créé plutôt vouloir nous conformer, par des moyens cosmétiques ou chirurgicaux, aux canons de beauté qu’on veut nous imposer.

Il faudrait que l’urbanisme des villes d’Amérique du Nord ressemble à celui des villes anciennes d’Europe, avec leur multitude de commerces de proximité, plutôt que d’être obligé de prendre la voiture pour acheter un litre de lait.

Il faudrait limiter la croissance de la population mondiale. Paradoxalement, il faudrait augmenter la densité urbaine puisqu’un réseau de transport en commun efficace n’est rentable que lorsqu’on atteint une certaine densité de population.

Il faudrait que le raccord d’une nouvelle maison au réseau municipal d’égouts et d’eau potable soit à la charge de son propriétaire et non à la charge des autres citoyens. Et ce, afin de lutter contre l’étalement urbain.

Il faudrait éviter de faire la guerre sauf pour se défendre d’envahisseurs ou pour protéger un ordre mondial gravement menacé.

Bref, pour sauver la planète, il faudrait vivre différemment.

Et si nous vivions différemment, une bonne partie de l’économie mondiale s’effondrerait parce reposant sur une consommation effrénée destinée à combler des besoins artificiels.

Sommes-nous prêts à en payer le prix ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel