La nouvelle Théorie des dominos

28 mars 2024

Introduction

En 1954, à l’occasion d’une conférence de presse, le président américain Eisenhower justifiait la nécessité pour les États-Unis de guerroyer au Vietnam par la crainte d’un effet domino, c’est-à-dire d’une contagion du communisme dans tout le Sud-Est asiatique si le Vietnam en venait à tomber entre les mains du Vietcong.

Effectivement, en 1975, l’année de la défaite américaine au Vietnam, les Khmers rouges (communistes) prirent le pouvoir dans le pays voisin, le Cambodge. Ce qui tendait à prouver la validité de cette théorie.

Toutefois, cette contagion n’alla pas au-delà.

À plusieurs reprises, cette théorie fut invoquée par différentes administrations américaines pour justifier leurs interventions dans le monde.

Depuis l’effondrement du Rideau de fer en 1989, c’est, au contraire, le capitalisme qui s’est répandu. Au point que, de nos jours, les seuls pays communistes sont la Chine, la Corée du Nord, Cuba, le Vietnam et la Russie, de même que quelques anciennes républiques soviétiques du Caucase et d’Asie centrale.

Implicitement, la Théorie des dominos refait surface ces temps-ci alors qu’on affirme que la sécurité européenne serait compromise si la Russie devait gagner la guerre en Ukraine.

Les cassandres de la Troisième Guerre mondiale

De tous les chefs d’État européens, c’est l’ex-premier ministre polonais qui fut le plus ardent défenseur de la nouvelle Théorie des dominos.

Son argumentation était très simple. Un grand écrivain polonais avait prédit que la Russie envahirait l’Ukraine. Il prédit maintenant que la Russie ne s’arrêtera pas là. Or s’il avait raison dans sa première prédiction, il ne peut qu’avoir raison quant à la deuxième.

Peut-être ai-je mal compris son argumentaire. Mais si c’est effectivement ce qu’il disait, sa démonstration est un peu simpliste.

Plus étoffées furent les raisons invoquées par le président français lors d’une entrevue accordée il y a deux semaines à la télévision de son pays.

Une guerre existentielle pour l’Europe

Puisque le continent européen existe depuis des millions d’années, cette affirmation n’a du sens que si ‘Europe’ veut dire l’Union européenne.

L’Europe ainsi définie a survécu aux guerres de la Russie en Tchétchénie et en Géorgie, et a également survécu à la guerre de l’URSS en Afghanistan.

Il aurait été utile qu’on nous précise pourquoi il en serait autrement en Ukraine.

La crédibilité de l’Europe serait réduite à zéro

La défaite probable de l’Ukraine serait, effectivement, une humiliation pour la réputation d’invincibilité des forces occidentales.

Mais l’Europe s’en remettra comme les États-Unis s’en sont remis après avoir perdu au Vietnam, en Syrie et en Afghanistan.

La vie des Français changerait

De toute évidence, l’engagement volontaire des pays de l’Otan de dépenser au moins deux pour cent de leur PIB en armement ne suffit pas. Pour gagner une Troisième Guerre mondiale, il leur faudrait dépenser bien davantage.

En 2023, le PIB de la France était de 2 763 milliards d’euros. Faire passer, par exemple, les dépenses militaires de 2 % à 4 ou à 6 % du PIB, c’est y consacrer entre 55 et 83 milliards d’euros de plus, annuellement.

Or la réforme des retraites ne rapportera qu’environ vingt-milliards d’euros pour l’État français. À cela s’ajoutent les économies de dix-milliards d’euros annoncées en juin dernier en coupant dans les domaines de la santé, des aides au logement et à l’emploi, de même que la fin progressive des avantages fiscaux pour les énergies fossiles.

On est encore loin du compte.

Ce qui changera la vie des Français, ce n’est pas la défaite de l’Ukraine. C’est plutôt l’affaiblissement du filet de protection sociale nécessité par l’accroissement important des dépenses militaires.

La paix, ce n’est pas capitulation de l’Ukraine

Vraiment ? Comment Emmanuel Macron voit-il la fin des hostilités, si ce n’est pas la capitulation du plus faible au plus fort ?

Le recours aux emprunts pour financer l’aide à l’Ukraine

Puisque l’Ukraine ne peut pas gagner la guerre et que la Russie ne doit pas la gagner, que veut le président de la République française ?

Quel est son objectif ?

Désire-t-il que les contribuables français financent cette guerre pour l’éternité ? À quel moment dit-on que cela suffit ?

Conclusion

À l’heure actuelle, l’État ukrainien est en faillite. Sans le financement occidental, Kyiv serait incapable de payer les fonctionnaires, les soldats, les enseignants, les travailleurs de la Santé, etc.

Jusqu’ici, Washington a principalement payé la note. Mais une proportion croissante de l’électorat américain veut que leur pays se désengage de cette guerre dont il ne voit pas d’issue heureuse.

Or ça tombe bien; Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen et d’autres dirigeants du Vieux Continent jugent important de prendre la relève.

D’où l’idée, croissante aux États-Unis, de leur refiler la patate chaude.

Emmanuel Macron peut bien soutenir la nouvelle Théorie des dominos. Mais, comme nous l’avons dit plus tôt, celle-ci ne s’est pas vérifiée après la victoire de la Russie en Tchétchénie et en Géorgie. Alors sur quoi se base-t-il pour présumer qu’une victoire en l’Ukraine ferait toute la différence…

Si le passé est garant du futur, il y a lieu d’être rassuré.

Ceci étant dit, nous dirigeons-nous vers une Troisième Guerre Mondiale ? C’est possible. Mais celle-ci n’aura lieu que si les va-t-en-guerre comme Macron font tout pour que cela arrive.

Il serait opportun que le président de la République française agisse conformément à la dignité de ses fonctions, plutôt que de se comporter comme un boxeur de fond de ruelle.

S’il est vrai que notre consommation effrénée est une menace à long terme quant à la survie de notre espèce, le danger d’une guerre thermonucléaire déclenchée par l’irresponsabilité de nos chefs d’État est une menace beaucoup plus immédiate…

Références :
Aide à l’Ukraine : la ligne de crête d’Emmanuel Macron
Interview d’Emmanuel Macron : « Nous n’aurons plus de sécurité » en Europe si la Russie « venait à gagner » en Ukraine
Khmers rouges
Le gouvernement veut faire 10 milliards d’euros d’économies
Réforme des retraites : combien va-t-elle rapporter, combien va-t-elle coûter ?
Théorie des dominos

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Méthone confuse

24 mars 2024
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La Méthone confuse (Methona confusa) est un papillon qu’on trouve du Panama au bassin amazonien.

D’une envergure de 72 à 80 mm, ses ailes sont transparentes, striées de veines noires. La bordure des ailes est noire mouchetée de blanc.

Également noir, l’abdomen est décoré de pointillés blancs. Seul le bout des antennes, d’un beau jaune brillant, ajoute une touche de couleur à l’ensemble.

La femelle adulte pond ses œufs exclusivement sur des feuilles de Brunfelsias. Il s’agit de plantes toxiques auxquelles les chenilles de la Méthone confuse sont résistantes. En accumulant leurs toxines, les chenilles et le papillon adulte deviennent non comestibles et échappent ainsi à leurs prédateurs.

Les œufs de la Méthone confuse mettent environ six jours à éclore.

Alors que ses chenilles sont rayées transversalement de bandes noires et jaunes, leurs chrysalides jaunâtres portent çà et là de fines stries de noir dans le sens inverse et, dorsalement, deux rangées de traits noirs qui vont s’amincissant de la tête à la queue.

La Méthone confuse passe onze ou douze jours à l’état de chrysalide avant d’éclore sous sa forme adulte.

Détails techniques de la première photo : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 — 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 1000 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Gaza : les mots qui comptent

22 mars 2024

Au cours des semaines qui ont suivi l’attaque du Hamas et la réplique israélienne, le Canada s’est opposé à la fois à une trêve et à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Puis en décembre 2023, Ottawa a semblé faire volteface en se déclarant favorable à un cessez-le-feu durable.

L’adjectif durable était important puisque le cessez-le-feu dont parlait Ottawa concernait un arrêt des hostilités au cours duquel le Hamas aurait déposé les armes et libéré tous ses otages et ses prisonniers israéliens.

En réalité, ce qu’Ottawa appelait ‘cessez-le-feu durable’, c’était la capitulation du Hamas; un belligérant qui dépose les armes et libère ses otages est un belligérant qui capitule.

Depuis ce temps à l’Onu, les États-Unis n’ont cessé de bloquer les résolutions présentées par d’autres pays ou de proposer des amendements dont le but était de modifier implicitement le Droit international dans le but de faire reconnaitre à Israël un droit de se défendre.

Dans le langage courant, le ‘droit de se défendre’ est le droit légitime de répliquer contre n’importe quelle agression.

Toutefois, dans le contexte d’une guerre coloniale, le colonisé — ici, le peuple palestinien — a non seulement le droit de se défendre, mais également celui d’attaquer par les armes son colonisateur… du moment où il le fait en respectant le Droit de la guerre.

En pareil cas, le colonisateur ne possède pas, légalement, le droit de répliquer. Sinon, le Droit international reconnaitrait le droit de réprimer ceux qui s’opposent à leur dépossession et conséquemment, cautionnerait le droit de coloniser.

Voilà pourquoi toutes les initiatives américaines à l’Onu ont échoué jusqu’ici.

Ce matin, les États-Unis ont présenté au Conseil de sécurité de l’Onu un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Cette résolution aurait été adoptée à 11 contre 3 (et une abstention) n’eût été les vétos de la Chine et de la Russie.

Pourquoi ces deux pays s’y sont-ils opposés ?

Ce projet de résolution comportait deux exigences.

La première concernait le Hamas. Celui-ci devait libérer tous ses otages israéliens. Précisons qu’en vertu du Droit international, seuls les civils peuvent être considérés comme des otages; les soldats ennemis sont des prisonniers de guerre (et non des otages).

La deuxième exigence s’adressait au Hamas et à Israël. Les deux étaient sommés d’entamer une négociation en vue d’un cessez-le-feu sans, toutefois, d’obligation de réussite.

Cette dernière est facile à respecter puisque, jusqu’ici, les deux parties ont procédé à d’innombrables séances officieuses de négociation, notamment grâce aux efforts diplomatiques des Émirats arabes unis.

Par contre, la première exigence des États-Unis transformait leur résolution en marché de dupe. Si le Hamas ne la respectait pas, il se retrouvait en violation du Droit international. Par contre, s’il la respectait, il perdait tout pouvoir de négociation avec Israël lors de négociations que ce dernier avait toute la latitude de faire échouer.

Références :
Cessez-le-feu dans la bande de Gaza : la Russie et la Chine mettent leur veto au projet de résolution des Etats-Unis
Droit international et géopolitique (deuxième partie)
Guerre Israël-Hamas : pourquoi Ottawa refuse-t-il de demander un cessez-le-feu?
Immédiat ou durable? Les subtilités du «cessez-le-feu» demandé par le Canada
What did the US’s vetoed Gaza ceasefire resolution say?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mi-février au Jardin botanique en infrarouge

21 mars 2024
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Ombres +13
Hautes lumières -40, Blancs +13
Exposition +0,2, Hautes lumières -100, Ombres +17
Ombres +75
Hautes lumières -52, Blancs -32

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3)
Post-traitement : Topaz Sharpen AI.
1re photo : 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm
2e  photo : 1/40 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm
3e  photo : 1/50 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm
4e  photo : 1/50 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm
6e  photo : 1/25 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 16,6 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le rôle écologique des chauvesouris

21 mars 2024
Sérotine boréale (Eptesicus nilssonii)

Les chauvesouris sont un important réservoir de coronavirus. Les recherches évolutives ont démontré que le virus du Covid-19 est un lointain descendant d’une souche de coronavirus transmis il y a plusieurs décennies d’une chauvesouris à un animal intermédiaire (possiblement le pangolin) qui, par la suite, l’a transmis à l’espèce humaine en 2019.

Stigmatisés par les accusations d’être responsables de la pandémie au Covid-19, la réputation des chauvesouris mérite d’être réhabilitée.

Ces mammifères — les seuls capables de voler (et non de seulement planer) — consomment en moyenne 850 insectes volants par nuit de quatre heures, soit trois à quatre insectes à la minute.

Dans les pays tropicaux, la diète des chauvesouris comprend les moustiques qui transmettent la dengue et la malaria.

Un peu moins du tiers des quatorze-mille espèces de chauvesouris sont frugivores. Ils le sont parce qu’ils sont incapables de fabriquer de la vitamine C (un handicap partagé par les primates et une poignée d’autres animaux).

Les graines qu’ils avalent tout rond se retrouvent dans leurs selles. Par le biais de leurs déjections, les chauvesouris dispersent deux fois plus de graines que les oiseaux, contribuant ainsi à façonner la nature.

Dans beaucoup de pays du Sud global, les chauvesouris augmentent le rendement agricole en dévorant les papillons de nuit dont les chenilles, le jour, ravagent les cultures.

On imagine mal les chauvesouris jouer le rôle de pollinisateurs. Et pourtant…

Ces animaux pollinisent plus de 500 espèces de plantes, dont les bananiers, les cocotiers, les avocats et les agaves.

Le Leptonycteris nivalis possède une langue longue de 9 mm dont il se sert pour aspirer le nectar des fleurs d’agave (qui fleurissent le soir).

En somme, ces mammifères mal-aimés rendent d’immenses services en tant qu’épandeurs de semences, de pollinisateurs, et d’agents antiparasitaires.

Références :
Bats are in trouble. That’s not good for anyone who likes mezcal, rice or avocado
Chiroptera
Les chauves-souris propagent-elles le coronavirus ?

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 32 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le 200e anniversaire du défilé de la Saint-Patrick à Montréal (2e partie)

19 mars 2024









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Même s’il célèbre le saint patron catholique de l’Irlande, le défilé de la Saint-Patrick est dépourvu de caractère religieux.

C’est une fête populaire (au meilleur sens du terme) où la communauté anglo-montréalaise se met en scène.

Sans ordre apparent, on y voit se succéder des danseurs et des musiciens issus de divers groupes ethniques (irlandais, écossais, jamaïcains, et ukrainiens), de même que des représentants de l’armée canadienne, de la caserne de pompiers de Lachine, de plusieurs médias (radios et télévision), de clubs de danse, de pubs et de restaurants, etc.

Bref, il s’agit d’une fête joyeuse qui annonce le printemps.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 35 mm
2e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
5e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm
6e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm
7e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
8e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
9e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le 200e anniversaire du défilé de la Saint-Patrick à Montréal (1re partie)

18 mars 2024










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C’est le 17 mars 1824 qu’avait lieu à Montréal le premier défilé canadien de la Saint-Patrick. Depuis deux siècles, le défilé montréalais se tient annuellement, sauf en 2020 et en 2021 (en raison de la pandémie).

D’abord limité au quartier de Griffintown (où logeaient les Québécois d’origine irlandaise), le défilé s’est par la suite déplacé au centre-ville (où il rencontre un grand succès populaire).

Signalons que la présence irlandaise au Québec est attestée depuis plus de trois siècles. C’est en effet en 1661 que Tadhg-Cornelius O’Brennan s’établit à Ville-Marie (l’ancien nom de Montréal).

Il ne fut pas le premier angloQuébécois puisqu’avant la Grande Famine, les Irlandais parlaient le gaeilge (le gaélique irlandais, une langue celte).

D’abord émigré en France (où il a appris de français), il fut un de ces pionniers qui ont répondu à l’appel de Jeanne Mance, lancé en 1653, de venir s’établir à Ville-Marie.

C’est en raison de leur présence séculaire que les Irlandais sont symbolisés par un trèfle sur les armoiries et le drapeau de la ville de Montréal.

Références :
L’époque troublée du premier Irlandais au Canada
1653, l’année où Jeanne Mance sauva le Canada

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
  1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  2e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 18 mm
  3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  4e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 29 mm
  5e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 30 mm
  6e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm
  7e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 38 mm
  8e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  9e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 30 mm
10e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Radio-Canada à la défense du wokisme à la Cour suprême du Canada

17 mars 2024
Cour suprême du Canada

Dans un jugement rendu le 8 mars dernier, le plus haut tribunal du pays a utilisé 67 fois le mot femme et une fois la périphrase personne ayant un vagin à titre de synonyme.

Dans la catégorie de ce qu’il considère être de fausses nouvelles,
le site web de Radio-Canada publiait vendredi le texte Non, la Cour suprême du Canada ne préfère pas « personne ayant un vagin » à « femme ».

Dans son article, le journaliste de Radio-Canada déclare qu’il est faux de dire que la Cour suprême préfère cette périphrase. Ici, le verbe est important.

La motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec ne reproche pas à la Cour suprême de préférer cette périphrase. Personne ne peut lire dans la tête des juges pour savoir ce qu’ils préfèrent.

Le parlement québécois reproche aux juges d’avoir utilisé cette périphrase découlant de la théorie du genre, créant ainsi un précédent regrettable.

Une femme ne se résume pas à sa fonction reproductrice ni à la présence d’un vagin. Le plus haut tribunal du pays fait preuve de mépris en estimant interchangeables le mot femme et la périphrase qu’il a utilisée.

Rappelons-nous qu’avant 1929, les femmes ne pouvaient pas être nommées au Sénat canadien. Même si la constitution du pays reconnaissait que toute personne pouvait l’être, la Cour suprême estimait que cela ne s’appliquait pas aux femmes puisque celles-ci n’étaient pas des personnes…

Il a fallu qu’une décision en ce sens soit renversée en appel devant le Comité judiciaire du Conseil privé de Londres — auprès duquel on pouvait, à l’époque, faire appel d’un jugement de la Cour suprême — pour qu’enfin, les femmes soient considérées comme des personnes et puissent accéder au Sénat.

Près d’un siècle plus tard, la Cour suprême estime qu’une femme est une personne ayant un vagin.

On demeure sans voix devant les immenses progrès accomplis depuis un siècle par la cause des femmes à la Cour suprême du Canada…

Références :
Depuis 1929: les femmes sont reconnues comme des personnes au Canada
«Personne ayant un vagin»: le choix de mots de la Cour suprême dénoncé par l’Assemblée nationale

Compléments de lecture :
La dysphorie de genre chez l’enfant
La théorie du genre et ses excès

Postscriptum du 23 mars 2024 : Au Canada, les juges à la Cour suprême sont nommés par le Conseil des ministres.

Normalement, le processus de nomination débute par la création d’un comité non-partisan, formé de juristes respectés, qui a le mandat de lancer un appel de candidatures et de choisir la ou le candidat le plus compétent.

Dans le but de respecter l’indépendance de la profession juridique, le ministère de la Justice se contente de transmettre cette recommandation au Conseil des ministres, qui l’entérine.

Le jugement de la Cour suprême dans l’affaire dont il est question ci-dessus a été écrit par la juge Sheilah-L. Martin. En 2017, celle-ci a été nommée au plus haut tribunal du pays à la suite d’une intervention politique dans le processus de sélection.

Dans son cas, la ministre de la Justice avait transmis au Conseil des ministre le nom du juge Glen Joyal, puisque c’est lui qui avait été choisi le comité de sélection.

Mais le Cabinet fédéral a rejeté ce choix, préférant arbitrairement nommer Sheilah-L. Martin, jugée idéologiquement plus proche de la vision ‘trudeauiste’ de la Charte canadienne des droits et libertés.

Référence : Enquête sur une fuite liée à la nomination d’un juge à la Cour suprême
Glenn Joyal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lorsqu’on ne croit pas ce qu’on dit

16 mars 2024
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Plus tôt cette semaine, le président de la République française accordait une entrevue télévisée au cours de laquelle il défendait l’appui de son gouvernement à l’Ukraine dans le conflit qui l’oppose à la Russie.

Dans le résumé qu’en a fait le quotidien Le Monde, on voit Emmanuel Macron osciller constamment la tête à droite et à gauche, se toucher le nez, fuir du regard la ou le journaliste auquel il répond, et cligner des yeux (ou les baisser) quand il devrait paraitre le plus déterminé.

Comme d’autres dirigeants européens, le président français y soutient la nouvelle Théorie des dominos, une thèse selon laquelle si l’Ukraine tombe, le reste de l’Europe tombera bientôt entre les mains de la Russie.

Nous aurons l’occasion d’analyser cette thèse plus en détail dans les jours qui viennent. Pour l’instant, soulignons que si Emmanuel Macron voulait galvaniser les Français à se préparer à la guerre, c’est raté; exprimant le doute, son langage corporel est l’antithèse de ce qu’il affirme.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La naturalisation humaine par Crispr

15 mars 2024


 
Découverte par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier, Crispr — qu’on prononce ‘crispeur’ — est une technologie génétique qui permet de chercher/remplacer du bagage génétique au sein des chromosomes comme le font les traitements de texte dans un document.

Dans le cas d’un organe, la difficulté provient de la nécessité d’atteindre toutes les cellules dont le bagage génétique doit être modifié.

Depuis des années, on utilise Crispr pour corriger certaines tares génétiques.

Aujourd’hui, le quotidien South China Morning Post (SCMP) rapporte une percée thérapeutique importante; une équipe médicale de Xi’an (en Chine) a procédé dimanche dernier à une transplantation réussie d’un foie de porc entier chez l’humain.

La transplantation cardiaque ou rénale provenant d’autres espèces animales se pratique déjà depuis des années. Mais la transplantation hépatique, beaucoup plus délicate, n’avait jamais été tentée jusqu’ici.

Préalablement à la transplantation, ce foie avait été débarrassé d’un certain nombre de gènes associés au rejet par l’humain. Par mesure de prudence, on a effectué cette première chez un patient en état de mort cérébrale.

Or 96 heures après l’opération, les médecins n’ont trouvé aucun signe de rejet. Tout comme un foie humain, ce foie de porc ‘naturalisé’ est maintenant irrigué par la circulation sanguine, détoxifie l’organisme et produit de la bile.

D’après ce que je comprends de l’article du SMCP, on n’a pas substitué le foie de porc au foie du patient; on lui a plutôt ajouté un foie étranger.

Cette opération ouvre donc la voie à une procédure de substitution que pourra tenter une autre équipe chez un autre patient.

Chaque année, deux-millions de personnes décèdent à travers le monde de diverses maladies du foie, dont un demi-million en Chine par insuffisante hépatique.

Dans le cas de ces derniers, leur seul traitement est la transplantation. Malheureusement, il y a une pénurie de donneurs. Si bien qu’un grand nombre de receveurs potentiels décèdent dans l’attente d’un nouveau foie.

La transplantation de foie naturalisée permettrait donc de pallier cette pénurie.

Références :
Chinese patient receives world’s first gene-edited pig liver transplant
Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats
CRISPR: un scalpel génétique tout-puissant

Paru depuis : Aux Etats-Unis, un rein de porc a été transplanté pour la première fois sur un patient vivant (2024-03-21)

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