L’ouest du quartier de Hradčany

20 décembre 2022
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Autour de la place Hradčany

Le Château de Prague adopte la forme d’un « A » couché le long d’un plateau abrupt dominant la ville.

Si de nombreux nobles ont choisi de construire leurs palais sur les flancs de ce plateau, d’autres ont préféré ériger les leurs sur le dessus, plus précisément autour de la place Hradčany (qui se trouve devant l’entrée principale du château).

Dans le sens des aiguilles d’une montre à partir du château, on trouve d’abord (à 0:04) le palais Salm, érigé de 1795 à 1810 par l’architecte František Pavíček.

À la suite du feu qui détruisit une partie du château de Prague et de ses environs en 1541, on construisit de 1545 à 1563 le palais Schwarzenberg-Lobkowicz (de 0:06 à 0:41).

L’édifice porte le nom de son premier propriétaire, Jan de Lobkowicz et de la famille Schwarzenberg (qui l’acheta en 1719).

L’Italien Agostino Galli, à la fois architecte et décorateur, revêtit son extérieur d’un faux bossage en pointe de diamant réalisé en sgraffites.

Son côté sud, également recouvert de sgraffites, offre une vue splendide sur la ville (0:16 à 0:19).

Les plafonds peints du deuxième étage (de 0:24 à 0:27) datent des années 1580.

L’édifice abrite une partie des œuvres de la Galerie Nationale. Il est à noter que celle-ci redistribue de temps en temps ses collections à travers ses divers musées. C’est ainsi qu’au moment de ma visite, on pouvait y voir (à 0:28) L’Épitaphe de l’orfèvre Mikuláš Müller, de Bartholomeus Spranger, trouvé quelques années plus tôt au couvent Saint-Georges du château de Prague.

Le côté ouest de la place Hradčany est principalement occupé par le palais Thun-Hohenstein (1689-1691), attribué à l’architecte Jean-Baptiste Mathey (de 0:42 à 0:53).

Il est surnommé ‘palais Toscan’ en raison du fait que les grands-ducs de Toscane en firent l’acquisition en 1718.

Les sept statues qui décorent la balustrade du toit sont de Jan Brokof; elles représentent les arts libéraux : la grammaire, la dialectique, la rhétorique, l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie.

À l’angle de la rue Loretánská, la façade de cet édifice présente un Saint-Michel (à 0:46), sculpté en 1691 par Ottavio Mosto.

À 0:56 et à 1:00, il s’agit de deux anciennes résidences de chanoines. La première, appartenant à Géraldine Mucha (belle-fille du peintre), fut le lieu de tournage de quelques scènes du film Amadeus de Miloš Forman.

Le coin nord-ouest de la place Hradčany est occupé par le palais Martinic, reconstruit vers 1583 (de 1:02 à 1:27). Sa façade est ornée de sgraffites représentant des scènes bibliques et mythologiques.

De 1:28 à 1:31, nous apercevons le palais de Saxe-Lauenbourg.

Puis, on a un aperçu du restaurant U Labuti (ou restaurant Au Cygne, de 1:32 à 1:37).

De 1:38 à 1:41, nous voyons la Colonne mariale de la peste, sculptée par Ferdinand Brokof en 1726 pour célébrer la fin de l’épidémie de peste qui frappa Prague en 1679.

Notre tour de la place Hradčany se termine devant le Palais archiépiscopal (à 1:44), construit entre 1562 et 1564 par Ultrico Avostalis sur les plans de Bonifác Wohlmut. Sa façade fut baroquisée en 1763 par Jan-Josef Wirch.

La porte à sa gauche donne accès au palais Šternberk (de 1:46 à 2:05). Celui-ci abrite une partie importante des œuvres de la Galerie nationale. Notamment, on y voit ce Christ (vers 1590) d’El Greco (à 1:52), Don Miguel de Lardizábal (1815) de Francisco Goya (à 1:54), Le Savant dans son cabinet (1634) par Rembrandt (à 2:02), et Le Martyre de saint Thomas (1636) de Rubens (à 2:04)

Les environs de Notre-Dame-de-Lorette

Après un aperçu l’église Sant-Jean-Népomucène (2:07 à 2:09), nous empruntons la rue Kanovnícká — qui débute au coin nord-ouest de la place Hradčany — on accède à la rue Nový Svět (ou rue du Nouveau Monde).

Celle-ci est bordée par de modestes maisons construites à l’époque baroque pour loger le personnel du château. Lorsqu’aucune voiture n’y circule, on se croirait téléporté au XVIIIe siècle.

Autrefois, les maisons ne portaient pas d’adresse civique (ex.- 100 rue Principale); une enseigne décorative servait à les désigner. C’est ainsi qu’à 2:13, le numéro 3 de cette rue est la Maison à la Poire d’or et qu’à 2:15, le numéro 19 est l’entrée (modernisée) de la Maison à l’Agneau doré.

En tournant à gauche à son embouchure occidentale, on grimpe la rue Černínská (de 2:19 à 2:24) pour accéder au sanctuaire de Notre-Dame-de-Lorette.

Au XIIIe siècle, alors que la Terre Sainte allait tomber entre les mains des ‘infidèles’, la légende veut que des anges aient soulevé la maison de Nazareth (la Santa Casa) où l’archange Gabriel avait annoncé à la Vierge Marie qu’elle était enceinte du Christ, pour la transporter dans la ville italienne de Loreto.

En peu de temps, cette ville devint un important centre de pèlerinage.

En 1626, Katařina de Lobkovic finança la construction à Hradčany d’une réplique de la Santa Casa, telle qu’on pouvait la voir à Loreto, c’est-à-dire gainé d’un riche revêtement sculpté en marbre de Carrare (à 2:35). Œuvre de Giovanni-Domenico Orsi, cette réplique fut placée dans la cour centrale de ce centre liturgique.

Or bientôt, dans toute la Bohème, on rapporta la nouvelle de miracles qui rendaient superflu le voyage à Loreto. Le clergé catholique était d’autant plus enclin à rapporter ces nouvelles merveilleuses que cela incitait les fidèles tentés par le hussisme — le pré-protestantisme prêché par Jan Hus — à revenir vers la ‘vraie’ religion, celle de Rome.

Six décennies après sa construction, la façade du sanctuaire fut baroquisée par Kryštof et Kilián-Ignác Dientzenhofer (père et fils étant les plus grands architectes de Prague).

De part et d’autre du balcon de sa façade (à 2:29), les statues de saint Joseph et de saint Jean Baptiste ont été réalisées par Ondřej Quitainer.

La ville d’Amsterdam étant renommée entre autres pour les charmants carillons de ses églises, on y vit venir un carillon de 27 cloches réalisé par Claude Fremy (à 2:31) tandis que l’horloge fut confiée à Petr Neumann.

Aussi somptueux que soit son extérieur, l’intérieur de la réplique de la Santa Casa tchèque est décevant. Toutefois, le sanctuaire de Notre-Dame-de-Lorette doit absolument être visité, notamment pour la splendeur de son trésor.

Les dons reçus de toute la noblesse catholique de Bohème firent de ce sanctuaire le plus riche d’Europe centrale.

De nos jours, on demeure émerveillé par ce trésor, logé dans un vaste coffre-fort aussi impressionnant que celui des plus grandes banques mondiales.

On ne compte plus les objets liturgiques parés de diamants, de perles, de pierres précieuses, de grenats de Bohème (évidemment) qu’on y trouve. À titre d’exemple, l’ostensoir surnommé Le Soleil de Prague (à 2:41), réalisée à Vienne entre 1696 et 1699, est serti de 6 222 diamants.

Pour des raisons de sécurité, il est interdit de photographier l’intérieur de ce sanctuaire. Les quelques images que le diaporama présente (de 2:35 à 2:42) sont des photos de cartes postales.

Poursuivant notre visite, nous apercevons à 2:43 le palais Černín. Long de 150 mètres, c’est le plus grand palais baroque de Prague. Œuvre de Francesco Caratti, il fut construit à partir de 1668 pour le comte Černín de Chudenice (qui ne l’habita jamais).

De nos jours, l’édifice abrite le ministère des Affaires étrangères de la République Tchèque.

De 2:45 à 2:48, il s’agit du Loretánské Náměstí 1, soit la Maison à saint Luc. On y trouve une auberge.

Les environs du couvent Strahov

À 2:50, il s’agit d’un lieu de prière sur la rue Loretánská. À 2:52, c’est l’enseigne du Pohořelec 3 (la Maison aux Étoiles d’or).

L’ancien hôpital du monastère Strahov est aujourd’hui l’hôtel Questenberk (de 2:56 à 2:59).

De 3:00 à 3:03, on voit l’enseigne du restaurant Nad U Vozem, situé au Loretánská 15, de même qu’un de ses plats.

De 3:04 à 3:27, nous sommes au couvent de Strahov.

On y voit :
• de 3:10 à 3:13, l’Église de l’Assomption de la Vierge,
• de 3:14 à 3:17, la Salle philosophique, construire pour recevoir les livres du couvent de Louka, fermé en 1782. La fresque de sa voute représente La Lutte de l’humanité pour la connaissance et la vraie sagesse (1792) de Franz Maulbertsch,
• entre les deux salles, le cabinet des curiosités renferme le seul dodo complet au monde (complet mais déplumé),
• de 3:20 à 3:25, la Salle théologique, aménagée de 1671 à 1679 par Giovanni-Domenico Orsi. Au fond, une armoire verrouillée renferme les livres à l’index. Ses fresques sont sur le thème de l’amour du savoir. Ses globes astronomiques ont été réalisés au XVIIIe siècle par William Blaeu. Le bijou de sa collection est l’évangéliaire de Stahov, écrit au IXe siècle et dont la reliure actuelle date du XIIe siècle.

Plusieurs fois pillées, les deux bibliothèques du couvent comptent encore 130 000 livres, 2 000 manuscrits et 2 600 incunables.

Détails techniques : Ce diaporama est composé de 98 photos prises avec un appareil Canon Powershot G6 et de quatre reproductions de cartes postales.

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Écrit par Jean-Pierre Martel