Une rentrée scolaire sans dépistage (ou presque) au primaire

Publié le 24 août 2021 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

C’est décidé; le port du masque sera obligatoire en tout temps dans les écoles d’une partie du Québec, alors qu’il ne sera obligatoire que dans les aires communes ailleurs.

Mais on n’utilisera pas de scanneurs thermiques à l’entrée des écoles, contrairement à ce que le Japon faisait récemment à ses Jeux olympiques d’été.

On nous dit que la Santé publique ‘songe’ à utiliser des tests salivaires rapides. Elle y songe. Ce qui veut dire qu’elle n’a pas décidé quoi que ce soit. Elle est à l’étape de la réflexion.

S’agit-il des tests rapides à 5$US (dont le taux d’efficacité est d’environ 70 %) ou des nouveaux tests rapides à environ 15$US (dont l’efficacité s’approche de 94 %) ? Apparemment, c’est ni l’un ni l’autre.

À l’écoute attentive de la conférence de presse du Dr Arruda, on finit par comprendre que chez les enfants du primaire, plutôt que de procéder à des prélèvements intimidants par écouvillons dans le nez, on privilégierait de simples prélèvements par gargarisme, plus conviviaux, mais tout aussi lents que des tests PCR parce ces prélèvements par gargarisme ne peuvent être analysés eux aussi qu’en laboratoire.

Or ces tests par gargarisme, on ne les a pas encore en quantité suffisante pour se lancer dès la rentrée dans une campagne généralisée de dépistage.

Tant qu’on en manquera, la Santé publique les réservera là où elle jugera la situation épidémiologique plus préoccupante.

À partir de quand une situation est-elle préoccupante ?

En début de pandémie, le Dr Arruda déclarait qu’il fallait plus craindre la grippe ordinaire que le Covid-19.

Il en était tellement convaincu que quelques semaines plus tard, alors que l’iceberg du Covid s’approchait du Titanic québécois, le capitaine Arruda quittait le navire en chaloupe pour prendre ses vacances personnelles au Maroc.

Et à son retour, quand la ministre de la Santé de l’époque s’inquiétait de savoir si notre provision de masques pour les travailleurs de la Santé était suffisante, le Dr Arruda lui répondait qu’on en avait pour deux ans. Ce qui était vrai si le Covid-19 n’était qu’une gripette. En réalité, on n’en avait que pour 5 à 6 jours.

À partir de l’expérience passée, on peut présumer que la situation sera jugée préoccupante lorsqu’elle sera catastrophique. C’est alors que la Santé publique songera à utiliser des tests salivaires qu’elle dit rapides.

Du songe à la réalité

Lorsqu’elle en aura suffisamment, la Santé publique utilisera ces tests… à la condition d’avoir obtenu le consentement préalable de chaque parent.

Le dépistage systématique du Covid-19 devrait être obligatoire et systématique deux fois par semaine. Les parents qui s’y opposent en ont le droit. Sauf que leur enfant devrait alors faire ses classes à la maison.

L’hypercontagiosité du variant Delta fait qu’il ne faut qu’une journée pour qu’un enfant contagieux contamine toute sa classe.

La contrôlite

En tant que sous-ministre ou de sous-ministre adjoint, le Dr Arruda a été le bras droit de Gaétan Barrette à l’occasion de sa réforme centralisatrice des soins de santé. Et comme lui, il souffre de contrôlite.

D’où sa manie d’interdire ou de rendre impossible toute mesure sanitaire qui va au-delà de ce qu’il a décidé. Comme le fait le gouverneur Ron DeSantis en Floride.

Or, la réactivité est la pierre d’assise d’une lutte efficace contre le variant Delta.

Les écoles ne sont pas autorisées à effectuer elles-mêmes le dépistage du Covid-19; lorsqu’un directeur d’école soupçonnera une éclosion dans son établissement, il devra en aviser la Santé publique de sa région.

Mais la réponse de la Santé publique ne sera pas automatique.

Selon Radio-Canada, la Santé publique prévoit de moduler, voire d’adapter ses enquêtes en fonction de nouveaux critères soit le nombre de cas dans cette région, le fait que les élèves portent ou non le masque ou encore le taux de vaccination des adolescents dans l’établissement concerné lors d’éclosions ou de cas positifs.

Que d’empressement…

Si elle n’est pas débordée par le nombre de foyers d’éclosion qui surgiront un peu partout, celle-ci dépêchera une ou plusieurs infirmières pour évaluer la situation.

Tant qu’on ne disposera pas des tests par gargarisme, seules des infirmières dépêchées par la Santé publique effectueront les prélèvements chez les élèves du primaire.

De plus, comme on l’a vu, il est hors de question pour elles de faire passer un test de Covid-19 à un élève sans avoir obtenu l’autorisation préalable de ses parents.

À mettre des bâtons dans les roues du dépistage à l’école, le fait-on exprès pour que tous les écoliers du primaire attrapent le Covid-19 et, de retour à la maison, contaminent leurs familles respectives ?

En début de pandémie, la Santé publique soutenait qu’il fallait ‘laisser se développer l’immunité naturelle’. En d’autres mots, on devait laisser les gens attraper le Covid-19 pour qu’ils s’en immunisent à la dure. Cette capitulation à la pandémie faisait office de doctrine sanitaire.

C’est la même doctrine qu’on applique aujourd’hui à l’école primaire.

Avec le variant Delta, la charge virale chez les personnes atteintes est 1 260 fois plus élevée que chez les personnes atteintes par les souches ancestrales du Covid-19. Du coup, n’est pas nécessaire de passer l’écouvillon dans la gorge pour effectuer in prélèvement; un frottis strictement buccal suffit.

N’importe quel enfant capable de se brosser les dents peut tout autant passer un écouvillon à l’intérieur de ses joues et de le donner à son professeur. Et il ne faudra que quelques minutes à ce dernier pour savoir si l’enfant est atteint du Covid-19… s’il dispose de vrais tests rapides.

Et si cet enfant est atteint, celui-ci passe la journée dans une salle d’isolement dans l’école en attendant le retour de ses parents à la maison, plutôt que d’aller en classe contaminer tous ses camarades.

Voilà comment mener une lutte sanitaire caractérisée par la réactivité.

Jusqu’ici, la lutte sanitaire au Québec a été un fiasco; il y a eu 2,5 fois plus de morts par million d’habitants au Québec que dans les provinces anglophones du pays.

Et ça continue. On se demande pourquoi…

Références :
Au Québec, la grippe saisonnière est plus à craindre que le coronavirus
Legault mise sur l’«immunité naturelle» des Québécois
Le masque en classe obligatoire dans neuf régions
Le variant Delta ou l’accélération de la vague
Panique à Québec : dans les coulisses de la course aux masques
Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille
Retour du masque en classe dans neuf régions du Québec
Voyage au Maroc : le Dr Arruda s’est absenté 12 jours au début de la crise

Parus depuis :
Tests rapides – « Nous avons manqué le bateau », estime un virologue (2022-01-14)
Cinq fois plus d’élèves infectés au Québec par rapport à la rentrée de janvier 2021 (2022-01-25)
« Maman, je pense que je vais mourir » (2022-01-26)
« L’école ne nous dit plus rien » (2022-01-28)
« Autant d’enfants hospitalisés d’un coup, c’est préoccupant » (2022-02-04)
Un enfant sur trois a récemment été en contact avec la COVID-19 (2022-02-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : l’utilité d’un vaccin d’appoint sous forme de vaporisateur nasal

Publié le 20 août 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Six semaines après l’arrivée du Covid-19 au Québec, le deuxième volet du texte Les mystères du Covid-19 répondait à la question que tous se posaient : comment et quand ce virus se propage-t-il ?

Ce texte soutenait que le Covid-19 s’attrapait en respirant les gouttelettes respiratoires de personnes contagieuses et que le nez de même que la gorge constituaient les sites d’incubation du virus.

Alors que les petites gouttelettes respiratoires (appelées aérosols) peuvent se déposer partout dans l’arbre respiratoire, les grosses gouttelettes (appelées postillons) ne vont pas au-delà du nez et de la gorge.

Or si les unes et les autres contiennent la même concentration de virus par millilitre lorsqu’ils proviennent d’une même personne contagieuse, les postillons, en raison de leur taille, en contiennent plus par gouttelette.

Cela entraine deux corollaires :
• le rôle prépondérant (mais non exclusif) des postillons dans la propagation de la pandémie, et
• l’efficacité des masques liée à leur capacité de bloquer totalement les postillons (en dépit de leur efficacité moindre à bloquer les aérosols).

Deux études récentes complètent nos connaissances au sujet de la transmission de l’épidémie.

L’étude de Cape Cod

Au début du mois, l’étude de Cape Cod révélait que la quantité de virus dans le nez et la gorge des personnes atteintes par le variant Delta était analogue, qu’on soit vacciné ou non.

Puisqu’il n’y avait pas d’analyse statistique dans cette étude, on doit éviter de prendre ses résultats à la lettre. Ce qu’il faut retenir, c’est que la vaccination n’empêche pas la colonisation rapide du nez en début de contamination.

En d’autres mots, la colonisation du variant Delta dans le nez est tellement rapide que même lorsque le système immunitaire se met en branle après avoir détecté le virus, celui-ci a eu le temps d’envahir un grand nombre de cellules épithéliales du nez et de fabriquer des millions de copies.

L’étude de Berlin

L’humain se protège contre le Covid-19 à l’aide d’une multitude de cellules immunitaires spécialisées.

Une équipe de chercheurs de Berlin et de Leipzig ont étudié en quoi les muqueuses du nez des adultes et des mineurs pouvaient se distinguer, notamment quant à leur composition en cellules immunitaires.

Pour ce qui est des récepteurs à Covid-19 (les récepteurs ACE2a), ils étaient aussi nombreux chez les adultes que chez les mineurs. Donc la plus grande vulnérabilité des adultes ne dépendait pas de leur concentration.

L’étude portait sur 86 personnes de 4 à 77 ans réparties en quatre groupes presque égaux : 18 mineurs et 23 adultes qui n’étaient pas atteints par le Covid-19, puis 24 mineurs et 21 adultes atteints légèrement ou modérément.

Chez les mineurs, qu’ils soient atteints du Covid-19 ou non, on observe, dans leur muqueuse nasale, une grande quantité des trente-trois types de cellules immunitaires mesurés par les chercheurs, particulièrement des neutrophiles (une sorte de globules blancs).

Au contraire, dans la muqueuse du nez des adultes sains, on trouve rarement des cellules immunitaires. Mais dès qu’ils étaient infectés, le nez de ces adultes recevait en renfort de grandes quantités de cellules immunitaires.

Un vaccin nasal

Contre les virus respiratoires (l’influenza, par exemple), on possède déjà des vaccins qu’on administre par vaporisation nasale.

Contre le virus du SRAS (apparenté à celui du Covid-19), on avait déjà commencé à mettre au point un vaccin par voie nasale. Effectuées chez la souris, ces recherches ont été interrompues avec la fin de la pandémie au SRAS.

Il aurait lieu de reprendre ces recherches dans le but de mettre au point un vaccin d’appoint aux vaccins actuels.

Un vaccin nasal ne remplacerait pas les vaccins intramusculaires, mais servirait exclusivement à rendre la muqueuse nasale des adultes totalement réfractaire au Covid-19. Et ce dans le but de permettre au système immunitaire d’avoir le temps de se mettre en branle en cas de contagion.

Or une des raisons qui expliquent l’extrême contagiosité du variant Delta est la rapidité de sa propagation; entre l’instant où une personne attrape le Covid-19 et le moment où elle se met à contaminer les autres, il ne s’écoule que 2,6 jours alors qu’il faut 5,7 jours avec le Covid-19 ‘classique’.

Puisque le nez est presque toujours l’incubateur du Covid-19 avant que le virus se lance à l’assaut des poumons, tout ce qui retarde sa prolifération dans le nez est capital dans la lutte contre ce virus.

D’où l’intérêt d’un vaccin en vaporisateur nasal.

Références :
Covid-19 : le secret de la contagiosité du variant Delta
Les mystères du Covid-19 (2e partie)
Le variant Delta ou l’accélération de la vague
Mucosal immunization with surface-displayed severe acute respiratory syndrome coronavirus spike protein on Lactobacillus casei induces neutralizing antibodies in mice
Nasal ciliated cells are primary targets for SARS-CoV-2 replication in the early stage of COVID-19
Pre-activated antiviral innate immunity in the upper airways controls early SARS-CoV-2 infection in children
Transmission Dynamics of an Outbreak of the COVID-19 Delta Variant B.1.617.2 — Guangdong Province, China, May–June 2021
Vaccin contre la grippe : injectable ou nasal?

Parus depuis :
Les vaccins par voie nasale, une arme prometteuse pour lutter contre le Covid-19 (2021-09-15)
L’acide tannique interférerait avec le SRAS-CoV-2 (2022-03-09)
German Startup With Ties to Gates Foundation Awarded $5 Million to Develop Nasal mRNA Vaccine (2025-02-11)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une personne sur 159 atteinte par le variant Delta en Angleterre

Publié le 14 août 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

La semaine dernière, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) publiait la version définitive d’une étude au sujet du variant Delta réalisée à Cape Cod.

Cette étude a fait sensation parce qu’elle révélait que vacciné ou non, on est autant la cible du variant Delta. De plus, l’étude suggérait que l’immunité grégaire était impossible à atteindre avec ce variant.

Mais cette étude possède deux défauts.

Le premier est que les chercheurs n’ont pas expliqué comment ils ont trouvé les 469 cas sur lesquels l’étude est basée. Le second est qu’aucun de ses résultats n’est statistiquement significatif pour la simple et bonne raison que l’étude n’a pas fait l’objet d’une analyse statistique.

Ces lacunes sont compensées par une étude anglaise réalisée par l’Imperial College de Londres. Il est à noter, dans celle-ci, le vaccin le plus utilisé fut celui d’AstraZeneca (non homologué aux États-Unis).

Résultats de l’étude de Londres

REACT-1 (ou REal-time Assessment of Community Transmission of coronavirus) est une série d’études prospectives réalisées par l’Imperial College.

Chaque mois, 150 000 Anglais de plus de cinq ans sont invités à participer à l’étude. Ceux-ci sont choisis aléatoirement.

Chacun d’eux reçoit à domicile un nécessaire destiné à prélever un peu de salive et à retourner l’échantillon dans les plus brefs délais aux autorités sanitaires.

Entre le 24 juin et le 12 juillet 2021, 98 233 prélèvements furent retournés, dont 527 s’avérèrent positifs (au variant Delta dans tous les cas). Soit une prévalence pondérée — c’est-à-dire un taux d’infection parmi la population générale — de 0,63 %.

En d’autres mots, un Anglais sur 159 est actuellement atteint par le Covid-19.

Selon l’âge, le taux d’infection fut de :
• 1,02 % chez les 5 à 12 ans,
• 1,56 % chez les 13 à 17 ans,
• 1,56 % chez les 18 à 24 ans,
• 0,72 % chez les 25 à 34 ans,
• 0,61 % chez les 35 à 44 ans,
• 0,46 % chez les 45 à 54 ans,
• 0,31 % chez les 55 à 64 ans.
• 0,25 % chez les 65 à 74 ans, et
• 0,17 % chez les 75 ans et plus.

À part les 5 à 12 ans (pour lesquels aucun vaccin n’est homologué), cette contamination au Covid-19 est inversement proportionnelle aux taux de vaccination.

Chez les jeunes de 5 à 12 ans — en gros, l’âge des élèves du primaire — la prévalence pondérée était presque le double de la population en général, soit 1,02 %.

De tous les groupes d’âge, le taux de contamination le plus élevé fut trouvé chez les 13 à 24 ans.

La moitié des personnes infectées avaient entre 5 et 24 ans alors que ce groupe d’âge ne représente que le quart de la population anglaise.

Selon les auteurs :

« En période de rapide propagation de l’infection, toute intervention qui cible les jeunes aurait un impact [positif] disproportionné dans le ralentissement de la pandémie.»

La proportion des personnes atteintes par le Covid-19 était trois fois moins importante chez ceux qui étaient vaccinés en comparaison avec ceux qui ne l’étaient pas (0,40 % vs 1,21 %).

Cela protection du vaccin n’est pas de 100 %. Si tel était le cas, tous les prélèvements réalisés chez des vaccinés auraient été négatifs. Et au contraire, si le vaccin était inefficace, on aurait trouvé la même proportion de prélèvements positifs chez les vaccinés que chez les non-vaccinés.


 
En tenant compte cela, on a calculé qu’au cours des trois semaines de l’étude anglaise, 44 % des cas concernaient des personnes complètement vaccinées. Ce qui correspond à une sous-représentation des vaccinés puisque le taux de vaccination complète dans ce pays est de 59,2 % (au 12 aout 2021).

Cette protection diffère selon la sévérité de l’infection. Heureusement, elle est de plus de 90 % contre les effets graves de la pandémie. Cette protection diminue à 59 % lorsqu’on inclut les cas légers. Et elle tombe à 49 % lorsqu’on considère tous les cas, y compris les asymptomatiques.

Discussion

Au début de la pandémie, lorsqu’on disait qu’un vaccin était efficace à moins de 100 %, mais qu’il ne causait aucun mort ni aucune hospitalisation, cela signifiait que ce vaccin, lorsqu’il échouait, ne causait que des symptômes légers ou pas de symptômes du tout.

Depuis l’apparition du variant Delta, dans certains États américains, toutes les personnes qui décèdent du Covid-19 et toutes celles qui sont aux soins intensifs sont des non-vaccinés.

Sur les milliards de doses administrées à travers le monde, on a trouvé des cas extrêmement rares de personnes complètement vaccinées qui décédèrent quand même du Covid-19.

Mais l’étude de Cape Cod, de même que celle de l’Imperial College de Londres, démontrent qu’avec le variant Delta, les vaccins actuels protègent moins contre une contamination légère ou anodine du Covid-19.

Quant à savoir si les vaccinés qui attrapent ce variant peuvent le transmettre aux autres, il est raisonnable de le présumer même si ces deux études n’en apportent pas la preuve formelle.

Références :
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Le variant Delta ou l’accélération de la vague
REACT-1 round 13 final report: exponential growth, high prevalence of SARS-CoV-2 and vaccine effectiveness associated with Delta variant in England during May to July 2021
Share of people vaccinated against COVID-19
The REACT 1 programme

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le variant Delta ou l’accélération de la vague

Publié le 7 août 2021 | Temps de lecture : 9 minutes

La contamination post-vaccinale

En Israël, la vaccination complète par le vaccin de Pfizer/BioNTech a diminué de 91,5 % les infections asymptomatiques, de 97,0 % les infections symptomatiques, de 97,2 % les hospitalisations (dont 97,5 % les hospitalisations sévères) et de 96,7 % les décès.

Seuls 5 % des vaccinés attrapaient le virus de nouveau. Lorsque cela arrivait, dans la presque totalité de ces cas, les personnes atteintes n’avaient aucun symptôme ou éprouvaient des symptômes légers.

En résumé, voilà ce que révélait l’expérience israélienne à l’époque où la souche virale était le variant ‘britannique’ (le B.1.1.7).

L’édition d’hier du Guardian révèle que depuis le 1er mai 2021, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ne compile plus aucune donnée sur les échecs vaccinaux sauf lorsqu’ils mènent à des hospitalisations ou à des décès.

Au début de la campagne de vaccination américaine, plus précisément du 1er janvier au 31 avril 2021, la CDC avait compilé 10 262 cas de contamination post-vaccinale. Ce qui est peu. Tellement qu’on peut présumer qu’il s’agissait d’une sous-évaluation.

De nos jours, lorsque les autorités américaines déclarent que la pandémie actuelle ne s’attaque plus qu’aux non-vaccinés, cela n’est vrai qu’en ce qui concerne les hospitalisations et les décès. Pour ce qui est des cas légers, on n’en a pas la moindre idée.

Ceci étant dit, qu’en est-il depuis que la souche virale dominante aux États-Unis est devenue le variant Delta ?

Une étude récente nous permet de répondre à cette question.

L’étude de Cape Cod

Cape Cod est une péninsule située dans l’État américain du Massachusetts.

Le 6 aout dernier, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), publiait la version définitive d’une étude réalisée dans une ville de cette péninsule. Le nom de cette ville n’a pas été précisé. Tout ce qu’on sait, c’est que c’est un endroit de villégiature.

Du 3 au 17 juillet derniers, plusieurs évènements s’y sont déroulés, attirant des milliers de touristes venus d’un peu partout aux États-Unis.

À partir du 10 juillet, les autorités sanitaires du Massachusetts ont reçu différents rapports qui suggéraient une augmentation importante de la contagion au Covid-19.

Au cours des deux semaines qui ont précédé le 3 juillet, l’incidence de Covid-19 parmi les résidents de cette ville était nulle. Il faut dire que le Massachusetts est un des États américains où le taux de vaccination est le plus élevé (69 %).

Mais au 17 juillet, l’incidence au cours des deux semaines précédentes avait grimpé à 177 cas par cent-mille habitants.

C’est alors qu’on a entrepris une étude au sujet de cette éclosion.

Au 26 juillet, on avait trouvé 469 cas parmi les résidents de l’État — parmi lesquels 199 citoyens de cette ville — dont 346 (73,8 %) étaient symptomatiques.

Cent-trente-trois échantillons furent l’objet d’un séquençage génétique; on trouva le variant Delta dans 89,4 % de ces prélèvements.


Résumé des résultats de l’étude de Cape Cod

Vaccinés Non-vaccinés
Asymptomatiques 72 51
Symptomatiques 274 72
• Hospitalisations 4 1
• Décès 0 0
Total : 346 123

La première surprise de cette étude, c’est que 73,8 % des cas étaient des gens complètement vaccinés. Ce qui correspond en gros au taux de vaccination dans cet État.

Donc, qu’on soit vacciné ou non, on est autant la cible du variant Delta. Dit autrement, les vaccins actuels protègent, de manière générale, contre le Covid-19 ‘classique’. Mais ils n’empêchent pas la contamination par le variant Delta; ce qu’ils font, c’est de protéger remarquablement les vaccinés contre ses effets les plus graves. Nuance.

Paradoxalement, dans cette étude de petite taille, les symptômes furent plus fréquents chez les vaccinés que chez les non-vaccinés.

Ce qui est très douteux.

À la suite de la vaccination de milliards de personnes, l’expérience prouve sans l’ombre d’un doute que les vaccins disponibles en Occident protègent contre toutes les conséquences de l’infection au Covid-19, des effets les plus graves aux plus légers.

Après la contamination post-vaccinale, l’autre surprise de cette étude fut la quantité de virus dans le nez et la gorge des personnes atteintes. C’est ce qu’on appelle la charge virale.

Deux-cent-onze prélèvements eurent pour but de mesurer cette charge virale.

À la surprise des chercheurs, elle était similaire chez personnes atteintes, qu’elles aient été vaccinées ou non.

L’immunité grégaire, un mirage ?

On a toujours cru qu’en cas de contamination post-vaccinale, les personnes vaccinées étaient moins contagieuses ou ne l’étaient pas du tout.

Si les résultats de cette étude sont confirmés par des études de plus grande envergure, cela signifie que l’immunité grégaire est impossible à atteindre.

En effet, on atteint cette immunité lorsque le pourcentage des personnes vaccinées est tel que ces derniers brisent la chaine de transmission du virus.

En d’autres mots, c’est lorsque les vaccinés servent de boucliers aux non-vaccinés.

Si ce n’est pas le cas, les non-vaccinés ne peuvent plus compter sur la vaccination des autres pour se protéger du virus.

En effet, si les vaccinés, au lieu d’être leurs protecteurs, servent eux-mêmes à propager le virus, les non-vaccinés sont faits comme des rats; il leur sera impossible d’échapper à la contamination.

Voilà pourquoi les autorités sanitaires américaines recommandent maintenant le port généralisé du masque dans les lieux publics intérieurs situés dans les régions où la pandémie fait rage.

Alors que l’imposition du port du masque a suscité préalablement la vive opposition d’une partie de la population américaine, des sondages récents montrent que la majorité des gens, de guerre lasse, sont plutôt d’accord avec cette mesure.

Une vague brutale et éphémère

Deux études chinoises récentes nous permettent de comprendre l’extrême contagiosité du variant Delta.

En premier lieu, cette contagiosité est liée à la vitesse de contamination de la personne atteinte. Au lieu d’être contagieuse quatre jours après avoir contracté le Covid-19 ‘classique’ — soit la veille de l’apparition des symptômes — la personne atteinte par le variant Delta le devient au bout de seulement deux jours, soit bien avant de devenir symptomatique.

De plus, la charge virale des personnes atteintes par ce variant est 1 260 fois plus élevée que ce qui est mesuré lorsqu’on est atteint par le Covid-19 ‘classique’.

Ce que ne contredit pas l’étude américaine puisque cette dernière comparait la charge virale provoquée par une même souche (le variant Delta) chez deux populations différentes; l’une vaccinée et l’autre qui ne l’est pas. Alors que l’étude chinoise comparait la charge virale lors des contaminations par deux souches différentes de Covid-19.

Dans un autre ordre d’idée, le mois passé, le Québec se trouvait dans l’œil de la tornade; partout autour de nous — au Canada anglais, aux États-Unis et en Europe — on assistait à une augmentation fulgurante des cas.

Cette flambée des cas s’est accompagnée de très peu de morts en raison du taux très élevé de vaccination chez les vieillards. Ce qui prouve bien l’efficacité des vaccins.

Mais dans les autres tranches d’âge, on assiste à une augmentation importante des hospitalisations, dont celles aux soins intensifs. Ces admissions concernent essentiellement de jeunes adultes et des adolescents, les uns et les autres parmi les non-vaccinés.


 
On peut anticiper que dès que le variant Delta manquera de combustible, ce feu de brousse sanitaire, aussi violent qu’éphémère, s’estompera comme ce fut le cas en Inde.

D’ici là, la contamination massive des écoles primaires — où aucune mesure sérieuse de mitigation n’est prévue au Québec — devrait faire en sorte que les jeunes écoliers serviront de chevaux de Troie pour amener la pandémie dans l’intimité même de toutes les familles insuffisamment immunisées.

Le véritable choix des non-vaccinés n’est pas entre recevoir ou non le vaccin, mais plutôt entre être immunisés par le biais d’une vaccination généralement inoffensive ou d’être immunisés ‘naturellement’ en attrapant un virus potentiellement mortel.

Références :
Le Covid-19 à l’école primaire : la CAQ met en péril la santé de nos enfants
Covid-19 : le secret de la contagiosité du variant Delta
Covid-19 : résultats des quatre premiers mois de la vaccination en Israël
Outbreak of SARS-CoV-2 Infections, Including COVID-19 Vaccine Breakthrough Infections, Associated with Large Public Gatherings — Barnstable County, Massachusetts, July 2021
Why has the CDC stopped collecting data on breakthrough Covid cases?

Parus depuis :
L’éphémère retour à la normale de Provincetown (2021-08-08)
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)

Postscriptum du 21 aout 2021 : Trois jours après la publication de ce texte, Andrew Pollard — directeur de l’Oxford Vaccine Group, responsable du développement du vaccin d’AstraZeneca — a déclaré au parlement britannique : « Avec ce variant [Delta], nous sommes dans une situation où l’immunité collective n’est pas possible à atteindre, car il infecte toujours les individus vaccinés.»

Référence : Peut-on encore espérer atteindre l’immunité collective avec le variant Delta ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : évolution au cours des sept premiers mois de 2021

Publié le 1 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Voici la liste des pays les plus durement affectés par la pandémie au Covid-19.

À titre comparatif, cette liste est complétée par le cas de quelques pays d’Extrême-Orient.

Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.

Tableau comparatif des pays les plus atteints au premier jour du mois, en nombre de morts par million d’habitants

Pays Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Aout
Pérou 1136 1239 1403 1561 1843 2077 5753 5869
Hongrie 1002 1304 1561 2177 2874 3088 3113 3117
Bosnie-Herzég. 1249 1445 1552 2044 2620 2842 2965 2973
Rép. Tchèque 1093 1529 1909 2479 2733 2808 2825 2831
Bulgarie 1099 1322 1491 1927 2382 2569 2620 2643
Macédoine du N. 1205 1376 1509 1829 2348 2603 2633 2637
Brésil 916 1055 1198 1523 1901 2175 2430 2600
Colombie 850 1060 1168 1240 1446 1738 2083 2351
Argentine 954 1062 1145 1229 1407 1728 2078 2317
Slovaquie 412 863 1331 1793 2148 2262 2290 2296
Belgique 1681 1815 1899 1979 2083 2145 2163 2168
Slovénie 1312 1694 1854 1950 2048 2105 2125 2130
Italie 1235 1471 1622 1819 2004 2090 2113 2122
Paraguay 315 380 445 590 899 1274 1786 2081
Croatie 968 1236 1354 1460 1746 1968 2012 2026
Pologne 766 984 1158 1419 1796 1953 1985 1991
Royaume-Uni 1089 1565 1805 1860 1870 1873 1878 1900
États-Unis 1074 1367 1586 1704 1776 1834 1864 1889
Mexique 971 1222 1430 1567 1668 1717 1789 1848
Chili 868 965 1075 1213 1374 1523 1690 1841
Roumanie 826 960 1065 1237 1474 1588 1772 1795
Équateur 790 837 888 946 1048 1153 1206 1764
Espagne 1087 1263 1488 1615 1672 1710 1729 1742
Uruguay 55 127 175 288 766 1246 1612 1711
France 991 1171 1328 1468 1601 1677 1698 1710
Portugal 685 1253 1607 1657 1669 1674 1682 1709
Tunisie 398 572 674 742 907 1066 1262 1661
Lithuanie 588 1046 1199 1330 1463 1591 1633 1647
Panama 935 1216 1341 1402 1426 1456 1493 1557
Arménie 953 1040 1077 1191 1391 1497 1522 1556
Moldavie 746 855 987 1242 1447 1519 1539 1555
Bolivie 780 882 989 1041 1099 1229 1417 1506
Géorgie 634 802 884 950 1037 1206 1338 1470
Suède 861 1144 1265 1330 1384 1419 1436 1438
Lettonie 343 641 866 1023 1145 1274 1351 1372
Québec 958 1157 1214 1246 1276 1311 1321 1324
Suisse 882 1087 1148 1189 1221 1243 1250 1250
Grèce 469 561 629 786 1007 1168 1224 1249
Ukraine 428 522 598 764 1021 1166 1205 1219
Afrique du Sud 484 743 836 884 908 943 1016 1201
Autriche 693 861 948 1036 1131 1172 1182 1185
Namibie 80 136 165 204 248 330 601 1180
Liban 240 462 697 924 1074 1138 1156 1164
Allemagne 410 696 845 920 996 1063 1089 1096
Russie 394 504 592 680 757 835 931 1091
Iran 655 686 710 740 849 945 992 1069
Pays-Bas 672 817 908 965 1000 1027 1033 1038
Irlande 453 667 868 945 984 991 1001 1008
Costa Rica 427 514 546 577 629 793 909 978
Jordanie 376 422 460 675 862 920 947 974
Estonie 180 324 451 684 878 948 956 958
Albanie 411 484 631 779 833 853 854 855
Serbie 373 463 512 614 733 789 810 818
Bahreïn 201 214 257 297 368 575 769 784
Honduras 315 361 415 459 526 632 696 778
Trinité-et-Tobago 91 96 99 104 122 362 610 772
Oman 286 292 300 320 383 449 598 734
Israël 365 524 626 676 692 688 689 695
Palestine 273 354 396 510 625 672 683 689
Eswatini 185 492 558 571 573 575 578 680
Botswana 18 66 150 268 323 386 483 653
Turquie 248 307 337 374 476 560 584 603
Guatemala 263 310 350 375 412 446 507 570
Koweït 218 223 252 307 365 413 460 537
RoC* 256 354 401 426 461 495 518 527
                 
Japon 27,4 45,3 62,5 72,7 81,1 103,6 117,3 120,6
Corée du Sud 17,9 27,8 31,3 33,8 35,7 38,3 39,4 40,9
Hong Kong 19,7 24,3 26,7 27,3 27,8 27,8 27,9 28,0
Taïwan 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 5,7 27,7 33,1
Vietnam 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,8 13,3
Singapour 4,9 4,9 4,9 5,1 5,3 6,0 6,1 6,3
Chine 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2

*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.

En juillet, les augmentations les plus importantes ont été rapportées en Namibie (+579), en Équateur (+558), en Tunisie (+399) et au Paraguay (+295).

Mentionnons que la situation se dégrade légèrement (toutes proportions gardées) au Vietnam.

La vaccination a commencé au Canada à la mi-décembre 2020. Depuis le 1er janvier 2021, dans les provinces anglophones du Canada — où la vaccination respecta généralement la posologie des fabricants — il y eut 26 % moins de morts supplémentaires par million d’habitants (271 vs 366) qu’au Québec, où on a plutôt privilégié l’administration d’une première dose au plus grand nombre de gens possible.

Références :
Covid-19 : le nombre de cas en temps réel
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Données COVID-19 au Québec

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| Covid-19, Santé | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Covid-19 à l’école primaire : la CAQ met en péril la santé de nos enfants

Publié le 15 juillet 2021 | Temps de lecture : 12 minutes

Vaccination selon l’âge 1 dose 2 doses
de 0 à 11 ans 0 % 0 %
de 12 à 17 ans 77 % 5 %
de 18 à 29 ans 68 % 20 %
de 30 à 39 ans 73 % 27 %
de 40 à 49 ans 80 % 39 %
de 50 à 59 ans 85 % 54 %
60 ans et + 92 % 77 %


 
Introduction

Le ministère de l’Éducation a rendu publiques les mesures sanitaires qu’il compte mettre en place pour la rentrée scolaire prévue dans quelques semaines.

À l’école primaire, les enfants sont dans une situation d’extrême vulnérabilité parce qu’aucun vaccin n’est encore homologué pour eux.

Il est donc légitime de se demander quelles sont les mesures prévues par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour les protéger.

Les trois axes qui guideront la rentrée scolaire

Selon les documents dévoilés par le ministère de l’Éducation, la rentrée scolaire s’articulera autour de trois ‘axes’.

Axe 1 : Une rentrée scolaire la plus normale possible

Ce que la CAQ appelle une ‘rentrée scolaire normale’, c’est une rentrée comme si le Covid-19 n’avait jamais existé; aucun masque ni couvre-visage pour les élèves ou le personnel, transport scolaire sans restriction de distanciation, organisation habituelle des cafétérias et salles de dineurs.

L’an dernier, le masque était obligatoire au secondaire : il ne le sera plus cette année au primaire ni au secondaire.

Axe 2 : Le maintien des mesures sanitaires et d’une vigilance sur le plan de la qualité de l’air

Les seules mesures sanitaires maintenues seront liées à la désinfection des surfaces et au lavage des mains.

Le lavage des mains, tout comme l’hygiène corporelle en général, est une bonne habitude à prendre. Mais le manque d’hygiène ne prédispose pas à la contagion par le Covid-19; dans les premières semaines de cette pandémie, des centaines de médecins italiens sont morts du virus les mains parfaitement propres. Pourquoi ? On manquait de masques.

Les autorités sanitaires américaines estiment que moins d’une personne sur dix-mille (et probablement moins d’une personne sur vingt-mille) attrape le Covid-19 par le toucher.

Dans les faits, sur les quatre-millions de morts du Covid-19 à travers le monde, on n’a trouvé personne qui avait contracté le virus par le toucher.

Essentiellement, pour la CAQ, protéger nos écoliers consistera à surveiller les taux de CO₂ dans chaque classe du Québec.

Lors de la réception donnée à la Maison-Blanche en honneur de la nomination d’une juge conservatrice à la Cour Suprême des États-Unis, si on avait testé les taux de CO₂ dans la roseraie, on aurait trouvé la qualité de l’air excellente. Pourtant cette réception fut un évènement superpropagateur.

Au cours d’une pandémie, la qualité de l’air se mesure par l’absence de l’agent pathogène et non par la teneur en gaz carbonique.

L’accent mis par la CAQ sur le CO₂ est une tactique de diversion qui lui évite de dépenser des millions$ pour combattre efficacement la pandémie.

Axe 3 : Des mesures d’appoint si nécessaire seulement

Si la situation dégénère — et croyez-moi, elle dégénèrera — la CAQ envisage l’adoption de mesures particulières : accroitre la distance sanitaire au cours des repas ou des récréations, assigner des sièges dans les autobus scolaires, le port du masque dans les autobus et les aires communes des écoles et ultimement, la fermeture temporaire des classes infectées.

Les conséquences de la contagiosité accrue des variants

Lorsqu’on dit qu’un variant est plus contagieux, cela signifie que les mesures qui permettaient autrefois de se protéger contre le Covid-19 ‘classique’ sont moins efficaces contre ce variant.

Le lavage des mains

Le lavage des mains n’a jamais été efficace contre la contagion par le Covid-19 ‘classique’. Il ne l’est pas plus contre ses variants.

La distance sanitaire

Une distance sanitaire de deux mètres protège contre les grosses gouttelettes (les postillons) émises par une personne contagieuse, mais pas contre ses fines gouttelettes respiratoires (les aérosols).

Ces fines gouttelettes sont encore plus contagieuses lorsqu’elles contiennent des copies d’un variant, en comparaison avec celles qui contiennent du Covid-19 ‘classique’.

Donc la réduction de la distance sanitaire à un mètre ou son abolition totale est une aberration quand se propagent des variants particulièrement contagieux.

Le masque

À des degrés divers, tous les types de masques protégeaient contre le Covid-19 ‘classique’. Cela n’est plus vrai avec les variants les plus récents.

Très précisément, une contagiosité accrue signifie que la quantité de particules virales nécessaire à transmettre l’infection est moindre.

Puisque tous les écoliers (les enfants comme les adolescents) seront à la fois dispensés du port du masque et du respect d’une distance sanitaire, cela signifie que les variants les plus contagieux pourront se répandre librement à l’école.

D’autant plus facilement que les purificateurs d’air de type HEPA sont interdits (dans les faits) dans les classes des écoles francophones alors que les simples ventilateurs — qui ne font que ‘brasser les microbes’ et les répartir à toute la classe — y seront permis.

Les vaccins

Tous les vaccins homologués au Canada sont très efficaces contre le Covid-19, même contre ses variants.

Malheureusement, la vaccination n’est pas autorisée pour l’instant chez les écoliers du primaire.

Le principe de précaution

La vulnérabilité aux variants

Dans une pandémie, l’agent causal s’attaque toujours au maillon le plus faible, c’est-à-dire aux gens qui ne sont pas immunisés. Si bien que présentement, partout en Occident, cette pandémie est devenue une pandémie des non-vaccinés. Or au Québec, au cours des mois qui viennent, ses victimes seront les écoliers du primaire.

Les parents confient leurs enfants au système scolaire présumant que celui-ci en prendra soin. Il est donc du devoir de l’État de protéger ceux qui sont vulnérables parce qu’aucun vaccin n’est encore homologué pour les protéger.

Au contraire, la CAQ a décidé que le laisser-faire décrété pour l’ensemble de la population s’appliquerait également aux étudiants du primaire.

C’est une erreur dont la gravité est inconnue; personne ne sait si les enfants qui auront contracté le Covid-19 à l’enfance se rendront à l’âge adulte normalement, c’est-à-dire sans éprouver de séquelles.

La meilleure attitude à avoir au sujet de la pandémie est d’éviter de l’attraper. Ce qui sera impossible au primaire à cause de la CAQ.

Le retard pédagogique

La conséquence de ce laisser-faire, c’est que la contagion des écoles sera pire qu’au cours de l’année scolaire précédente en raison de la contagiosité accrue des variants.

Ce qui veut dire qu’un plus grand nombre de classes deviendront des foyers d’infection. Du coup, on devra fermer plus d’entre elles afin de placer leurs écoliers en quarantaine.

Or partout en Occident, on constate que l’école en ligne entraine une diminution de la motivation à apprendre et une chute de la transmission des connaissances et du développement des aptitudes.

Bref, le laisser-faire de la CAQ dans nos écoles accentuera le retard pédagogique que le confinement généralisé (et approprié) a créé en début de pandémie.

Les écoles, pouponnières à variants

Au cours de sa maladie, l’humain infecté par le Covid-19 produit entre un et cent-milliards de copies du virus.

Les mécanismes de contrôle de la réplication virale sont tellement grossiers que leur matériel génétique peut être qualifié d’instable. Si bien que parmi les milliards de copies produites par un seul malade, celui-ci donnera naissance à des dizaines, voire des centaines de mutants, dont la presque totalité d’entre eux ne sont pas viables.

Et du très petit nombre de mutants viables, seuls s’imposeront ceux qui s’avèreront plus aptes à se propager. Les supermutants sont appelés ‘variants’.

Lorsqu’on laisse une épidémie virale se propager à sa guise au sein d’une population, on transforme cette population en pouponnière à variants. Ce fut le cas en Inde et au Brésil.

En effet, le virus du Covid-19 ne peut pas muter s’il ne se reproduit pas. Plus une pandémie virale dure, plus des mutants dangereux ont le temps d’apparaitre.

La seule manière d’empêcher cela, c’est d’arrêter la contagion.

L’absence de mesure de mitigation au cours de la prochaine année scolaire créera les conditions optimales pour que la sélection naturelle favorise l’émergence d’un mutant spécialement adapté aux enfants.

Conclusion

La CAQ est un parti de droite. Et comme pour tous les partis de droite, ce qui compte vraiment, c’est d’éviter d’alourdir le fardeau fiscal des contribuables. Aux États-Unis, les gouverneurs républicains — leur source d’inspiration — font pareil.

Au Québec comme partout ailleurs en Occident, la lutte sanitaire contre le Covid-19 a été un fiasco. Jusqu’ici, le nombre cumulatif du nombre de morts par million d’habitants fut 2,5 fois plus élevé au Québec que dans les provinces anglophones du pays.

Dans le cas particulier du réseau scolaire, l’année scolaire 2019-2020 s’est arrêtée lors du confinement décrété en début de pandémie.

Avant même l’ouverture des classes lors de l’année scolaire suivante (celle de 2020-2021), la seule mesure qu’il fallait prendre pour compenser l’abolition de la distanciation sociale et l’absence des masques au primaire, c’était le dépistage systématique et fréquent du Covid-19 à l’école. Ce que la CAQ n’a pas fait.

Le résultat, c’est qu’au 3 mai 2021 — donc vers la fin de cette année-là — les écoliers et le personnel scolaire représentaient 38,4 % de toutes les personnes officiellement atteintes au Québec par le Covid-19.

Sur les 3 200 établissements d’enseignement (publics ou privés), le tiers ont été des foyers d’éclosion de la pandémie. Et sur les 1 126 écoles atteintes, 460 ont été complètement ou partiellement fermées, soit une école sur sept.

Bref, ce fut là encore un fiasco.

En dépit de cela, le gouvernement de la CAQ a réussi à sauver la face en détournant l’attention vers des tests de CO₂. Or ceux-ci n’ont pas de rapport avec la pandémie qui, rappelons-le, est une pandémie au coronavirus et non au gaz carbonique.

La rentrée scolaire qui approche s’opèrera de manière analogue sauf pour deux choses. Premièrement, plus de 77 % des adolescents auront été partiellement vaccinés. Et deuxièmement, si un écolier rapporte à la maison le virus attrapé en classe, les conséquences seront moindres puisque plus des deux tiers des parents sont partiellement immunisés eux aussi.

En contrepartie, parce qu’ils seront vaccinés, les parents auront un risque beaucoup plus faible d’attraper le Covid-19 en vaguant à leurs activités quotidiennes, à transmettre l’infection à leurs enfants et, par ricochet, d’infecter l’école fréquentée par ceux-ci.

Cela devrait ralentir la contamination du milieu scolaire sans toutefois l’empêcher.

Malheureusement, on ne pourra pas avoir l’heure juste de la part du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Ce dernier est un remarquable communicateur. Mais contrairement à ses collègues Christian Dubé (ministre de la Santé), Lionel Calmant (ministre délégué à la Santé), et Mathieu Lacombe (ministre de la Famille), c’est un ministre froid et totalement dépourvu d’empathie.

Ses mensonges répétés à l’Assemblée nationale font qu’on ne peut plus lui accorder le bénéfice du doute quand, la main sur le cœur, il nous assure de son dévouement à protéger nos enfants. On doit donc le juger à ses actes et non à ce qu’il promet.

L’année scolaire passée fut un fiasco par sa faute. Et sa détermination présente à laisser les variants les plus contagieux se propager librement dans le milieu scolaire au cours des prochains mois — sous le couvert du dépistage niais du gaz carbonique — fait que ce ministre brillant serait plus utile à un autre poste ministériel.

Références :
Covid-19 : évolution au cours des six premiers mois de 2021
Covid-19 : les mutants
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale en 2020
Delta surge ‘could leave hundreds of thousands with long Covid’
Le Covid-19 à l’école
Mass infection is not an option: we must do more to protect our young
Orientations en vue de la rentrée scolaire 2021
Plan pour la rentrée scolaire 2021-2022
Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille
Risk factors for long COVID: analyses of 10 longitudinal studies and electronic health records in the UK

Parus depuis :
England’s Covid unlocking is threat to world, say 1,200 scientists (2021-07-16)
Cinq fois plus d’élèves infectés au Québec par rapport à la rentrée de janvier 2021 (2022-01-25)
« Maman, je pense que je vais mourir » (2022-01-26)
« L’école ne nous dit plus rien » (2022-01-28)
« Autant d’enfants hospitalisés d’un coup, c’est préoccupant » (2022-02-04)
Un enfant sur trois a récemment été en contact avec la COVID-19 (2022-02-23)

Complément de lecture :
Covid-19 : le secret de la contagiosité du variant Delta

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la responsabilisation individuelle

Publié le 8 juillet 2021 | Temps de lecture : 9 minutes

La levée des mesures sanitaires obligatoires

Vers le 25 juin 2020, le Québec avait été la première province canadienne à se déconfiner alors qu’elle était encore la plus atteinte par la pandémie.

De nombreux experts avaient alors accusé d’imprudence les autorités sanitaires du Québec. Toutefois, durant l’été qui a suivi, ce coup à la roulette russe n’a pas entrainé les conséquences graves qu’on craignait.

Cette fois-ci, la levée presque complète des mesures s’effectue dans un contexte différent.


État de la pandémie au Québec durant la semaine du 27 juin 2020 comparativement à la semaine dernière

  27 juin 2020 28 juin 2021
Nombre de cas 538 530
Nombre des hospitalisations totales 80 22
Hospitalisations aux soins intensifs 10 6
Nombre des décès 45 5

Le nombre de cas est semblable. Toutefois en raison de la vaccination complète des tranches de la population les plus susceptibles d’en être gravement atteintes, le nombre d’hospitalisations (dont celles aux soins intensifs) a beaucoup diminué. Quant aux décès, ils ont chuté considérablement.

À moins d’un renversement dramatique de la situation, le ministre de la Santé a fait savoir que la levée actuelle des mesures sanitaires était essentiellement irréversible.

En raison de l’abondance des vaccins, de leur efficacité et de leur gratuité, la protection contre le virus est dorénavant une responsabilité individuelle.

En d’autres mots, le gouvernement encourage la vaccination à tous ceux qui sont en âge de la recevoir. Mais, de manière générale, il ne se battra pas contre ceux qui, à tort ou à raison, la refusent.

La vaccination obligatoire des travailleurs de la Santé

Jusqu’à tout récemment, le protocole de vaccination suivi par le Québec était expérimental puisqu’il était contraire à la posologie officielle des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna. En plus, il ne reposait sur aucune donnée scientifique.

En conséquence, l’État québécois n’avait pas le pouvoir légal d’obliger le personnel hospitalier à se faire vacciner puisque le droit international exige que tout traitement expérimental reçoive le consentement libre et éclairé des personnes participantes.

En février de cette année, la Santé publique avait publié une première étude, particulièrement mal faite, qui tentait de justifier à postériori l’espacement des doses du vaccin de Pfizer.

Cette étude révélait plutôt l’abyssal manque de rigueur scientifique des autorités sanitaires du Québec.

Depuis, ceux-ci ont fait appel à l’expertise de chercheurs qui ont réalisé une étude convaincante (publiée le 8 juin dernier) qui prouve hors de tout doute l’efficacité du protocole suivi jusqu’à tout récemment par le Québec.

Fort de cette preuve scientifique, l’État québécois peut maintenant imposer la vaccination à ses travailleurs de la Santé. Non seulement le peut-il, mais il en a le devoir.

Dans un établissement de Santé, la contagion par le Covid-19 constitue une infection dite ‘nosocomiale’ (c’est-à-dire contractée lors d’un séjour à l’hôpital). Son risque doit être minimisé à défaut de quoi l’État s’expose à des poursuites devant les tribunaux.

Aux États-Unis, les employés qui refusaient la vaccination dans certains hôpitaux privés ont été congédiés. Même si ces congédiements font l’objet de poursuites intentées par ces ex-employés, les experts consultés par la chaine de nouvelles CNN sont unanimes à affirmer que les employés congédiés perdront leur cause.

Évidemment, les droits des travailleurs aux États-Unis ne sont pas les mêmes qu’au Québec. Mais ce qui ne change pas, c’est le droit à la vie; le Covid-19 est une infection potentiellement mortelle et le droit pour une personne hospitalisée d’en être protégée a préséance sur tout droit syndical.

En dépit du fait que rien n’indique l’intention du ministre Christian Dubé d’imposer la vaccination obligatoire aux travailleurs de la Santé, il est à prévoir qu’il le fera.

À l’heure actuelle, les travailleurs de la santé du Québec ont le choix entre se faire vacciner ou être testés trois fois par semaine.

Or le temps entre le prélèvement et le dévoilement d’un résultat positif, c’est le temps au cours duquel le travailleur contagieux, même masqué, disperse ses fines gouttelettes respiratoires et contamine son milieu de travail.

Variants et mesures de précaution

Hier, le Dr Arrida annonçait la décision de la Santé publique de faire en sorte qu’à compter de lundi prochain, la distance à préserver entre nous passera de deux mètres à un mètre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Si je n’étais pas déjà convaincu depuis longtemps de la profonde incompétence de ce pauvre type, je commencerais à le soupçonner.

Lorsqu’on dit qu’un variant est plus contagieux, cela signifie que les mesures qui permettaient autrefois de se protéger contre le Covid-19 ‘classique’ sont moins efficaces aujourd’hui contre ce variant. Voilà pourquoi on l’attrape plus facilement.

Parce qu’un virus plus contagieux est toujours un virus qui s’attrape plus facilement.

Au point qu’en Grande-Bretagne, ce variant est responsable de la presque totalité des nouvelles infections. S’il est prouvé que ce variant est plus contagieux, il n’est pas prouvé qu’il est plus virulent.

En d’autres mots, ce variant provoque une augmentation des cas. Mais il n’est pas prouvé que sur mille personnes qui l’attrapent, plus de gens en mourront que mille personnes qui attrapent le Covid-19 ‘classique’.

La distance sanitaire de deux mètres n’a jamais été efficace à 100 %. Puisque le variant Delta est plus contagieux, cela signifie que le degré de protection d’une distance de deux mètres est moindre avec ce variant qu’avec le Covid-19 ‘classique’.

Alors imaginez à un mètre.

Compte tenu des assouplissements probablement irréversibles décidés par le ministre de la Santé, il est du devoir de la santé publique d’informer correctement le public.

Ce qu’il faut lui dire aux citoyens, c’est qu’à partir de maintenant, ils sont libres. Toutefois, dans l’éventualité où ils seraient en contact avec une personne contagieuse, plus ils sont près d’elle, plus leur risque d’attraper le virus augmente.

Dès les premiers mois de la pandémie, la Santé publique avait jeté cartes sur table; son objectif était de laisser se développer l’immunité ‘naturelle’. Ce qui veut dire laisser les gens attraper le virus tant que le système hospitalier n’est pas débordé.

Conséquemment, elle a fait campagne contre tout ce qui aurait permis de nous protéger. Campagne contre le port du masque. Contre les tests de dépistage rapide en industrie. Contre les purificateurs d’air HEPA dans les écoles. Etc.

Et voilà pourquoi elle prétend faussement qu’une distance sanitaire d’un mètre suffit dorénavant.

Mes recommandations sanitaires

La pandémie n’est pas terminée. Et nous sommes encore loin de l’immunité grégaire; à l’heure actuelle, seulement 36 % des Québécois de douze ans et plus sont doublement vaccinés.

Or l’immunité grégaire sera atteinte lorsque 70 % de l’ensemble de la population (ce qui inclut les enfants) seront convenablement immunisés. Nous en sommes loin.

De nos jours en Grande-Bretagne, 99 % des décès causés par le Covid-19 surviennent chez des gens qui ne sont pas suffisamment vaccinés. Dans certains États américains, cette proportion est de 100 %.

D’ici l’atteinte de l’immunité grégaire, ne faites pas moins que ce que recommandent les autorités sanitaires. Toutefois, protégez-vous davantage que ce qu’elles suggèrent.

Tant que la pandémie n’aura pas disparu ou presque, portez le masque dans les lieux clos. Même si ce n’est pas obligatoire. À cette fin, équipez-vous de masques N95.

Évitez la proximité des inconnus. Et si vous décidez de serrer un être aimé dans vos bras, vous pouvez le faire; mais sachez qu’il vous faudra en assumer les risques.

Au sujet de la prochaine rentrée scolaire, si vos enfants vont dans une école où on effectue périodiquement le dépistage systématique du Covid-19 — comme le recommande maintenant l’OMS — c’est parfait.

Toutefois, si on ne le fait pas, vous devez savoir que personne ne connait les conséquences à long terme d’une infection au Covid-19 chez l’enfant ou l’adolescent.

Or tant que les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas autorisés chez les personnes de moins de douze ans, les écoles primaires seront des lieux propices à sa propagation.

Ce fut le cas au cours de l’année scolaire 2020-2021. Et ce sera le cas au cours de l’année qui vient partout où on fera fi du principe de précaution, c’est-à-dire là où on ne testera pas systématiquement les élèves.

Références :
Covid-19 : justifier à postériori l’espacement des doses du vaccin de Pfizer
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale
Données COVID-19 au Québec
Efficacité du vaccin contre la COVID-19 chez les travailleurs de la santé du Québec
La distanciation passera de deux à un mètre au Québec à compter de lundi
Le Covid-19 à l’école
Mass infection is not an option: we must do more to protect our young
Une protection « excellente » après une seule dose
Voici comment tirer profit des millions de tests rapides inutilisés au Québec

Parus depuis :
Covid-19 : quels pays ont choisi d’imposer la vaccination ? (2021-07-13)
Delta surge ‘could leave hundreds of thousands with long Covid’ (2021-07-13)
Pfizer vaccine second dose has ‘sweet spot’ after eight weeks, UK scientists say (2021-07-23)
Le N95 protège mieux que le masque médical, selon une experte des aérosols (2022-01-17)
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille

Publié le 4 juillet 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Vendredi dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Unicef et l’Unesco ont conjointement pris position en faveur du dépistage systématique du Covid-19 dans les écoles, même là où aucun cas n’a été rapporté.

Selon ces trois organismes, cette mesure est nécessaire afin d’éviter les séquelles causées par l’école à distance.

Selon le Dr Hans Kluge, porte-parole de l’OMS, la saison estivale offre une occasion aux gouvernements de mettre en place les mesures qui minimiseront les taux d’infection chez les écoliers et éviteront d’avoir recours éventuellement à la fermeture temporaire des classes.

Pour l’OMS, ces fermetures sont préjudiciables à l’éducation et au bienêtre tant social que psychologique des enfants et des adolescents. Il s’agit d’une solution à laquelle on ne devrait recourir que dans des cas extrêmes, lorsqu’aucune autre mesure n’arrive donner des résultats.

Cette prise de position rejoint parfaitement celle exprimée sur ce blogue en aout de l’an dernier.

D’ici la rentée scolaire de cette année, la Santé publique du Québec a donc devant elle un mois et demi pour se préparer. Cela signifie :
• acheter la quantité massive de tests de dépistage qui sera nécessaire,
• élaborer les procédures de dépistage que les commissions scolaires devront suivre, et
• former les professeurs à effectuer les tests et à consigner les résultats.

Références :
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale
WHO recommends Covid tests in schools

Paru depuis :
Ottawa a payé 924 millions pour des tests rapides sous-utilisés par les provinces (2021-07-08)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : évolution au cours des six premiers mois de 2021

Publié le 1 juillet 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Voici la liste des pays les plus durement affectés par la pandémie au Covid-19.

À titre comparatif, cette liste est complétée par le cas de quelques pays d’Extrême-Orient.

Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.

Tableau comparatif des pays les plus atteints au premier jour du mois, en nombre de morts par million d’habitants

Pays Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil.
Pérou 1136 1239 1403 1561 1843 2077 5753
Hongrie 1002 1304 1561 2177 2874 3088 3113
Bosnie-Herzég. 1249 1445 1552 2044 2620 2842 2965
Rép. Tchèque 1093 1529 1909 2479 2733 2808 2825
Macédoine du N. 1205 1376 1509 1829 2348 2603 2633
Bulgarie 1099 1322 1491 1927 2382 2569 2620
Brésil 916 1055 1198 1523 1901 2175 2430
Slovaquie 412 863 1331 1793 2148 2262 2290
Belgique 1681 1815 1899 1979 2083 2145 2163
Slovénie 1312 1694 1854 1950 2048 2105 2125
Italie 1235 1471 1622 1819 2004 2090 2113
Colombie 850 1060 1168 1240 1446 1738 2083
Argentine 954 1062 1145 1229 1407 1728 2078
Croatie 968 1236 1354 1460 1746 1968 2012
Pologne 766 984 1158 1419 1796 1953 1985
Royaume-Uni 1089 1565 1805 1860 1870 1873 1878
États-Unis 1074 1367 1586 1704 1776 1834 1864
Mexique 971 1222 1430 1567 1668 1717 1789
Paraguay 315 380 445 590 899 1274 1786
Roumanie 826 960 1065 1237 1474 1588 1772
Espagne 1087 1263 1488 1615 1672 1710 1729
France 991 1171 1328 1468 1601 1677 1698
Chili 868 965 1075 1213 1374 1523 1690
Portugal 685 1253 1607 1657 1669 1674 1682
Lithuanie 588 1046 1199 1330 1463 1591 1633
Uruguay 55 127 175 288 766 1246 1612
Moldavie 746 855 987 1242 1447 1519 1539
Arménie 953 1040 1077 1191 1391 1497 1522
Panama 935 1216 1341 1402 1426 1456 1493
Suède 861 1144 1265 1330 1384 1419 1436
Bolivie 780 882 989 1041 1099 1229 1417
Lettonie 343 641 866 1023 1145 1274 1351
Géorgie 634 802 884 950 1037 1206 1338
Québec 958 1157 1214 1246 1276 1311 1321
Tunisie 398 572 674 742 907 1066 1262
Suisse 882 1087 1148 1189 1221 1243 1250
Grèce 469 561 629 786 1007 1168 1224
Équateur 790 837 888 946 1048 1153 1206
Ukraine 428 522 598 764 1021 1166 1205
Autriche 693 861 948 1036 1131 1172 1182
Liban 240 462 697 924 1074 1138 1156
Allemagne 410 696 845 920 996 1063 1089
Pays-Bas 672 817 908 965 1000 1027 1033
Afrique du Sud 484 743 836 884 908 943 1016
Irlande 453 667 868 945 984 991 1001
Iran 655 686 710 740 849 945 992
Estonie 180 324 451 684 878 948 956
Jordanie 376 422 460 675 862 920 947
Russie 394 504 592 680 757 835 931
Costa Rica 427 514 546 577 629 793 909
Albanie 411 484 631 779 833 853 854
Serbie 373 463 512 614 733 789 810
Bahreïn 201 214 257 297 368 575 769
Honduras 315 361 415 459 526 632 696
Israël 365 524 626 676 692 688 689
Palestine 273 354 396 510 625 672 683
Trinité-et-Tobago 91 96 99 104 122 362 610
Turquie 248 307 337 374 476 560 584
Eswatini 185 492 558 571 573 575 578
RoC* 256 354 401 426 461 495 518
               
Japon 27,4 45,3 62,5 72,7 81,1 103,6 117,3
Corée du Sud 17,9 27,8 31,3 33,8 35,7 38,3 39,4
Hong Kong 19,7 24,3 26,7 27,3 27,8 27,8 27,9
Taïwan 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 5,7 27,7
Singapour 4,9 4,9 4,9 5,1 5,3 6,0 6,1
Chine 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2
Vietnam 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,8

*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.

En juin, les augmentations les plus importantes ont été rapportées en Amérique du Sud, particulièrement dans les pays suivants : au Pérou (+3676), au Paraguay (+512), en Uruguay (+366), en Argentine (+350), en Colombie (+350), et au Brésil (+255).

Dans le cas du Pérou, cela est dû principalement à un changement dans la méthode de calcul des morts. Pour l’ensemble de ces pays, cela s’explique par le fait que dans l’hémisphère sud, c’est la saison froide. Donc les gens vivent davantage à l’intérieur. De plus, ces pays ont soit peu vacciné ou administré des vaccins beaucoup moins efficaces.

Mentionnons que la situation se dégrade depuis deux mois à Trinité-et-Tobago, dans les Caraïbes.

Les pays où la vaccination va bon train, on note une augmentation des cas due à des variants plus contagieux, mais très peu de décès supplémentaires, notamment en Israël et au Royaume-Uni.

La vaccination a commencé au Canada à la mi-décembre 2020. Depuis le 1er janvier 2021, il y a eu 363 morts supplémentaires par million d’habitants au Québec — qui a privilégié l’administration d’une première dose au plus grand nombre de gens possible — en comparaison avec 262 morts supplémentaires par million d’habitants dans les provinces anglophones du Canada, soit 28 % de moins.

Références :
Covid-19 : le nombre de cas en temps réel
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Données COVID-19 au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Dominique Ducharme vs le Covid-19 : questions et réponses

Publié le 19 juin 2021 | Temps de lecture : 6 minutes

Comment l’entraineur-chef du club de hockey Canadien a-t-il attrapé le virus ?

Dans plus de 99,9 % des cas, le Covid-19 s’attrape en respirant les gouttelettes respiratoires d’une personne contagieuse.

Lorsqu’elle parle, crie, tousse, chante ou éternue, toute personne contagieuse est une fontaine à Covid; elle émet alors de grosses gouttelettes respiratoires qui tombent généralement à moins de deux mètres d’elle — d’où la distance sanitaire fixée à cette distance — et tout un panache de minuscules gouttelettes invisibles qui, comme un nuage de fumée de cigarette, reste en suspension dans l’air et sont entrainées un peu avec elle lorsqu’elle se déplace dans un endroit clos.

Le respect de la distance sanitaire de deux mètres protège contre les grosses gouttelettes mais n’offre aucune protection contre les petites, particulièrement avec les variants, renommés pour être plus contagieux.

L’idée soutenue par la Santé publique du Québec selon laquelle seules les grosses gouttelettes sont contagieuses ne repose sur aucune base scientifique.

Toutes les gouttelettes respiratoires, les grosses comme les petites, naissent de la fragmentation du liquide qui baigne notre bouche, notre gorge et notre nez. Les gros fragments sont les grosses gouttelettes et le petits fragments sont les petites gouttelettes.

Donc un millilitre de grosses gouttelettes et un millilitre de petites gouttelettes contiennent exactement le même nombre de virus si toutes ces gouttelettes ont été prélevées chez la même personne contagieuse.

Un masque retient les grosses gouttelettes, mais ne retient pas les petites qui s’échappent le long des joues et de chaque côté du nez.

Quiconque porte un masque par temps froid a bientôt les lunettes embuées; c’est signe que le masque ne retient pas tout. Mais c’est mieux que rien et notamment, mieux de simplement se laver les main et garder la distance sanitaire.

Toutefois, en inspirant, le masque se colle au visage et retient toutes les grosses gouttelettes. Depuis l’apparition des variants, ma recommandation est de porter un masque N95 dans des endroits clos tant qu’on n’est pas complètement immunisé.

On devient positif un peu avant l’apparition des symptômes (environ cinq jours après le contact). Donc l’entraineur-chef s’est retrouvé à respirer des gouttelettes respiratoires contaminés il y quelques jours, très probablement dans un local clos; aréna, ascenseur, avion, taxi à l’air climatisé, etc.

Dominique Ducharme, était-il été vacciné ?

Oui, il avait reçu sa deuxième dose de vaccin le 9 juin dernier. Ni le Canadien ni M. Ducharme lui-même n’ont jugé bon préciser le nom du fabricant des vaccins reçus.

Comment peut-il avoir attrapé le Covid-19 s’il a été vacciné ?

On est complètement vacciné dès l’instant où on reçoit la deuxième dose d’un vaccin à deux doses. Mais on ne devient complètement immunisé qu’entre trois et six semaines (selon l’âge) plus tard. Ce qui n’était pas le cas de l’entraineur-chef.

Même lorsqu’on est complètement immunisé, les vaccins ne sont pas efficaces à 100 %. Ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna sont efficaces à environ 94 % tandis que celui d’AstaZeneca est efficace à environ 60 %.

Toutefois, dans le cas de Pfizer et de Moderna, le taux d’efficacité est connu seulement lorsque les deux doses sont espacées trois ou quatre semaines (comme dans les études scientifiques financées par le fabricant).

Toutefois, en raison de la pénurie de vaccins reçus par Ottawa, on a jugé bon au Québec d’espacer les doses de trois mois, ce qui est valable pour le vaccin d’AstraZeneca, mais contraire à la posologie officielle des vaccins de Pfizer et de Moderna.

Donc il est certain que ces deux vaccins sont efficaces quand même. Mais personne ne sait précisément le taux d’efficacité en suivant ce protocole de vaccination ‘déviant’.

Lorsqu’on soustrait 100 % moins le taux d’efficacité, on obtient le taux d’échec vaccinal.

Ce taux d’échec est le pourcentage des personnes qui attrapent le Covid-19 même si elles sont vaccinées. Dominique Ducharme en fait partie.

Alors qu’est-ce que ça donne de recevoir un vaccin si on peut attraper le Covid-19 quand même ?

Lorsqu’on n’est pas vacciné et qu’on respire les gouttelettes respiratoires d’une personne contagieuse, le risque d’attraper le Covid-19 est de 100 %.

Après avoir été immunisé par une ou deux doses de vaccin, ce risque est moindre.

Plus important encore est le fait que les conséquences graves de la pandémie sont considérablement réduites lorsqu’on est immunisé.

En cas d’échec vaccinal, une partie des vaccinés qui attrapent le Covid-19 quand même ne s’en rendent même pas compte, tandis que le reste développe habituellement des symptômes mineurs qui ne justifient pas leur hospitalisation.

Même dans le cas des variants plus contagieux, les deux doses du vaccin de Pfizer préviennent 94 % des hospitalisations alors que celles d’AstraZeneca les préviennent à 92 %. Donc, c’est pareil… lorsqu’on suit la posologie du fabricant.

Quant aux morts chez les vaccinés, dans le cadre des études réalisées chez environ trente-mille volontaires, personne ne mourait du Covid-19 en cas d’échec vaccinal.

Dans la vraie vie, cela est très rare; on a eu un décès chez une Québécoise âgée de 87 ans en attente de recevoir sa deuxième dose. Mais sans vaccination du tout, rappelons-nous de l’hécatombe dans nos hospices au cours de la première vague…

Donc oui, il faut se faire vacciner même s’ils ne nous protègent pas à 100 % contre les formes mineures de la pandémie.

Doit-on s’inquiéter du sort de Dominique Ducharme ?

Lorsqu’on attrape le Covid-19 même vacciné, on est contagieux. Voilà pourquoi l’entraineur-chef s’est mis en retrait.

Mais la charge virale — c’est-à-dire la quantité de virus dans sa gorge — est beaucoup moindre que s’il n’était pas vacciné.

Donc il est contagieux, mais moins dangereux grâce à la vaccination.

Dans sept à dix jours, il secrètera encore des débris de virus morts mais il ne sera plus contagieux. Donc on devrait le revoir bientôt derrière le banc des Canadiens.


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Écrit par Jean-Pierre Martel