La CAQ permettra à Montréal et à Québec de spéculer à la bourse

Publié le 5 novembre 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Introduction

Conformément à sa manie d’imiter l’Ontario, le gouvernement de la CAQ permettra aux deux plus grandes villes du Québec d’investir leurs liquidités sous forme d’actions inscrites en bourse.

Les économies des villes

Le quotidien La Presse écrit : « Que ce soit pour planifier la réfection d’infrastructures, de nouveaux projets ou l’achat de terrains, bon nombre de municipalités ont mis de côté d’importantes sommes au fil du temps.»

En plus, on doit savoir qu’à Montréal, le paiement des taxes municipales peut se faire en un versement (le 3 mars) ou en deux versements (le 3 mars et le 2 juin).

Ce qui signifie qu’au début de juin, la ville a encaissé tout ce qui lui sera nécessaire pour gérer la ville jusqu’à l’année fiscale suivante.

Cette année, ses revenus seront d’environ sept-milliards de dollars.

Les leçons de l’Histoire

Lors de la crise financière de 2007-2008, l’indice Dow Jones chutait de 36,83 %.

Cela signifie que si la ville de Montréal avait reçu le pouvoir de spéculer à la bourse il y a vingt ans, les Montréalais auraient été soumis en 2007-2008 à une cure d’austérité sans précédent puisque la loi interdit aux municipalités de faire un déficit.

Conclusion

La CAQ ne voit jamais plus loin que le bout de son nez.

Lorsqu’elle est arrivée au pouvoir, l’État québécois nageait dans les surplus budgétaires et les surplus d’électricité. En sept ans de pouvoir, la CAQ a gaspillé l’un et l’autre.

Au lieu d’obliger les villes à maintenir la prudence dont elles font actuellement preuve, la CAQ veut leur ouvrir toutes grandes les portes de la spéculation boursière.

Comment peut-on être à ce point imprévoyant ?

Références :
Budget 2025 et PDI 2025-2034 de Montréal
Crise financière mondiale de 2007-2008
Le Fonds des générations ou Quand l’État spécule à la bourse
L’or et les indices boursiers
Montréal et Québec pourront investir en Bourse
Payer son compte de taxes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Élection Montréal 2025 : la grande victoire des indécis

Publié le 3 novembre 2025 | Temps de lecture : 2 minutes
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C’est avec une confortable avance que les indécis ont officieusement remporté hier leurs élections au scrutin municipal de Montréal avec plus de vingt points d’avance sur leur plus proche adversaire, Mme Soraya Martinez-Ferrada (élue officiellement).

Si le vote des francoMontréalais s’est partagé presque également entre Projet Montréal et Ensemble Montréal, c’est le vote des angloMontréalais qui a fait la différence en votant massivement pour l’ex-ministre libérale.

Malgré cela, n’eut été de la concurrence que lui faisait Transition Montréal — idéologiquement presque identique à Projet Montréal — il n’est pas exclu de penser que sans ce schisme, le parti de Valérie Plante aurait peut-être été reporté au pouvoir, de justesse.

À cette élection, le taux de participation ne fut que de 37,5 % (à ne pas confondre avec le taux, identique, des indécis). Ceux qui n’ont pas voté se répartissent dans trois groupes.

Il y a le 37,5 % qui hésitaient entre les candidats en lice. Le reste comprend, d’une part, ceux qui ne s’intéressent pas à la politique municipale et d’autre part, ceux qui — malgré le fait qu’ils soient bien informés — ont décidé de ne voter pour personne, les jugeant tous indignes ou incompétents.

Dans cette élection, chaque électeur recevait trois bulletins de vote; un pour choisir le maire de son arrondissement, un pour le représentant de l’arrondissement à l’hôtel de ville et un troisième pour choisir le maire ou la mairesse de Montréal.

Dans les deux premiers cas, plutôt que vouloir obliger l’électeur à voter pour des gens qui ne lui conviennent pas, il serait préférable d’ajouter au bulletin de vote, une option supplémentaire : ‘Aucun de ces choix’.

Si cette dernière option devait remporter plus de voix qu’aucun des candidats en lice, l’élection devrait être recommencée jusqu’à ce qu’on offre au peuple des candidats qu’il juge dignes de sa confiance, plutôt que de l’obliger à voter pour n’importe qui.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Élections Montréal 2025 : choisir entre la peste, le choléra et la petite vérole (2e partie)

Publié le 31 octobre 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

Ensemble Montréal et les pistes cyclables

A la suite d’une longue série de réaménagements de la voie publique, aucun piéton et aucun cycliste n’est décédé d’un accident de voiture dans les villes d’Oslo (peuplée de 724 300 habitants) et d’Helsinki (peuplée de 674 000 habitants) en 2019.

Montréal est à la traine; seulement pour 2024, deux cyclistes sont morts, de même que vingt piétons (sans compter les 83 qui ont subi des blessures graves).

L’expérience scandinave prouve qu’il est nécessaire de poursuivre le réaménagement actuel de la voie publique : la protection de la vie humaine a préséance sur les inconvénients mineurs que cela comporte.

Trois partis municipaux tiennent un discours qui s’y oppose.

Le plus ‘réactionnaire’ des trois, Action Montréal, veut retirer ou ‘reconfigurer’ les pistes cyclables dites nuisibles ou improvisées.

Ensemble Montréal veut effectuer une pause de 12 à 18 mois dans le déploiement du réseau et repenser le tout.

Et finalement, Futur Montréal (que j’aime bien par ailleurs) s’engage à ne déployer aucune piste cyclable sur les rues commerciales de la ville. Comme si personne en ville n’effectuait ses emplettes à vélo. Dring dring, Futur Montréal !

Seuls Projet Montréal et son clone Transition Montréal s’engagent à poursuivre le déploiement des pistes cyclables prévu par l’administration Plante.

Les handicapés et les pistes cyclables

Selon certains candidats à la mairie, les pistes cyclables seraient un obstacle à franchir pour des handicapés qui ont recours au transport adapté pour aller magasiner ou recevoir des soins médicaux.

Que fait-on lorsqu’une personne en fauteuil roulant veut accéder à un commerce ou à une clinique dont l’entrée n’est pas au niveau du sol ? On place devant elle une plateforme inclinée que son fauteuil gravit pour y accéder.

Cette même plateforme permet au fauteuil roulant de traverser la piste cyclable. Où est le problème ?

En réalité, un grand nombre de personnes en fauteuil roulant aiment les pistes cyclables qu’elles trouvent plus pratiques que les trottoirs et plus sécuritaires que les rues.

Donc, opposer les besoins des handicapés à ceux des cyclistes est un argument démagogique destiné à alimenter les préjugés des ‘antivélos’.

Les pistes cyclables et la livraison de marchadises

Il arrive qu’à l’arrière d’un commerce, il n’y a pas de ruelle et conséquemment, que ce commerce soit obligé d’être approvisionné à l’avant.

De deux choses l’une. Si le camion de livraison peut se stationner entre le trottoir et ce commerce, la piste cyclable ne devrait pas être sécurisée à cet endroit. De manière à ce que ce camion puisse se stationner comme il le fait déjà.

Par contre, si l’édifice est construit le long du trottoir, imaginons le pire, c’est-à-dire qu’il est nécessaire d’utiliser un diable pour livrer la marchandise.

Il suffit alors qu’on évite de sécuriser la piste cyclable devant ce commerce pour que le livreur n’ait qu’à franchir la chaine du trottoir, comme c’est déjà le cas sans piste cyclable.

Conclusion

Dans le Montréal de demain, les piétons d’une part, puis d’autre part les utilisateurs de mobilité individuelle mécanisée (vélo, trottinettes, monoroue, etc.), et enfin les automobilistes et les motocyclettes auront chacun leur couloir de circulation et se partageront harmonieusement la voie publique.

En d’autres mots, le long des voies empruntées par les automobiles, il sera aussi normal d’avoir des pistes cyclables qu’il est normal, de nos jours, d’avoir des trottoirs. C’est ça, le futur.

Sur le chemin évolutif qui nous mène à cela, des résistances apparaitront. Ce qui est normal.

Ce qui l’est moins, ce sont ces politiciens — ceux d’Action Montréal, d’Ensemble Montréal et, dans une moindre mesure, ceux de Futur Montréal — qui n’ont pas le courage de dire aux ‘antivélos’ que leur combat est perdu d’avance et qu’un jour, il y aura des pistes cyclables sécurisées dans toutes les rues de Montréal, qu’ils soient d’accord ou non.

Les promesses de trois partis municipaux — dont celui de la meneuse dans cette course — de freiner ou d’arrêter leur déploiement constituent autant de promesses rétrogrades et, disons-le franchement, criminelles dans la mesure où cela sauve des vies.

Références :
À Oslo, aucun piéton tué en 2019
Hausse du nombre de décès de piétons et de cyclistes en 2024
L’Europe du Nord qu’on envie aussi pour la sécurité des piétons
Martinez Ferrada veut revoir l’ensemble du réseau cyclable
Vision Zero Principles

Paru depuis : Le REV Saint-Denis, une piste cyclable qui atteint des sommets (2025-11-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Élections Montréal 2025 : choisir entre la peste, le choléra et la petite vérole (1re partie)

Publié le 30 octobre 2025 | Temps de lecture : 4 minutes
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Le 16 octobre dernier, un sondage de Radio-Canada révélait que 37 % des Montréalais ne savaient toujours pas pour qui ils voteraient au scrutin municipal du 2 novembre prochain.

Il faut toutefois préciser que ces sondages ne font pas la distinction entre les vrais indécis et ceux qui, bien informés, sont décidés à ne voter pour personne, les jugeant tous indignes ou incompétents.

Dans un domaine comme l’itinérance — qui, dans les sociétés capitalistes, est un reflet de la paupérisation du peuple — ou celui du transport en commun — qui dépend exclusivement du financement par les gouvernements supérieurs — qu’un parti ou un autre soit au pouvoir à Montréal, cela ne changera pas grand-chose.

J’ai donc choisi de m’attarder ici sur les entraves règlementaires à la construction domiciliaire et sur le développement du réseau de pistes cyclables.

Projet Montréal

Comme truc mnémotechnique, pensez que ‘projet’ et ‘Plante’ débutent par la même lettre. Donc Projet Montréal, c’est le parti de Valérie Plante.

Ce parti est la peste de la construction domiciliaire à Montréal.

La crise du logement a une cause profonde; c’est le sous-investissement des gouvernements supérieurs dans le logement social depuis 1959.

Et cette crise a un facteur déclenchant; le déluge migratoire provoqué par un gouvernement fédéral niais, manipulé par des intérêts étrangers (le cabinet-conseil McKinsey).

Donc Valérie Plante n’est pas coupable d’avoir causé cette crise chez nous; elle n’a fait que l’aggraver.

Projet Montréal et son clone Transition Montréal s’entêtent à croire que le ‘bâton règlementaire’ est le bon moyen de forcer les entrepreneurs à construire du logement social ou abordable. En réalité, ce n’est pas leur rôle.

Les Habitations Jeanne-Mance (HJM) sont le plus bel exemple montréalais de logement social. Celles-ci comportent 1 388 unités. En comparaison, à Vienne, les pouvoirs publics (et non l’entreprise privée) ont fait construire l’équivalent de deux HJM par année pendant plus de cinquante ans.

Madame Plante fut élue mairesse en novembre 2017 sous la promesse, entre autres, de construire six-mille logements sociaux. À l’élection suivante, seuls 1 082 logements sociaux étaient habités, soit 18 % des six-mille promis.

À l’élection municipale suivante, Mme Plante en promit encore davantage. Mais après avoir appris que son adversaire en promettait plus qu’elle (50 000 nouveaux logements, dont dix-mille sociaux), la mairesse sortante haussa sa promesse à 60 000 logements ‘abordables’, de manière à être celle qui en promettait le plus.

Quatre ans plus tard, 1,5 % de cette promesse a été réalisée. À ce rythme, Projet Montréal prendra 200 ans à réaliser sa promesse… à la condition de demeurer au pouvoir pendant deux siècles.

Son successeur veut maintenant entamer (notez le verbe) le plus colossal chantier en habitation de l’histoire de Montréal.

Bla-bla-bla.

Par contre, Ensemble Montréal, Futur Montréal et Transition Montréal se proposent, à juste titre, d’abolir le règlement 20-20-20 de Valérie Plante, soit le règlement qui plombe la mise en chantier à Montréal depuis des années.

Ces trois partis ont compris que toute construction résidentielle est de nature à soulager la crise du logement. Voici comment.

Ceux qui emménagent dans de nouveaux appartements de luxe libèrent leurs logements actuels. En retour, ces derniers deviennent disponibles pour d’autres personnes. Et par un jeu de chaises musicales, des logements moins luxueux finissent par devenir disponibles pour des gens dont le revenu est moindre. Et ainsi de suite, jusqu’à profiter, au bout du compte, à la classe moyenne et aux travailleurs à faible revenu.

C’est comme ça qu’on crée des logements qui permettent à tout le monde de se loger.

Pour débloquer la construction domiciliaire à Montréal, le parti de Valérie Plante (Projet Montréal) doit absolument être chassé du pouvoir.

Références :
À Montréal, bloquer la construction domiciliaire est payant
Le logement social à Vienne
«Les indécis sont en train de remporter les élections» à Montréal, dit Stéfanie Tougas

Complément de lecture : Les murales peintes des Habitations Jeanne-Mance

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les principaux partis montréalais contre le droit au sommeil de leurs citoyens

Publié le 11 octobre 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

L’impunité des salles de spectacle

Le 8 octobre dernier, à la Société des arts technologiques se tenait un débat consacré aux grands enjeux culturels de Montréal.

Évidemment, il y fut question du règlement antibruit de Montréal. Les trois partis s’entendirent sur un point; les salles de spectacles devraient être exemptées de facto du règlement antibruit de la ville de Montréal.

Luc Rabouin, chef de Projet Montréal, s’est engagé à exempter les salles de spectacle des amendes prévues par le règlement et fera en sorte que les agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) ignoreront les plaintes des citoyens à ce sujet.

De plus, il a déclaré vouloir…

…créer des ‘Pôles de vie nocturne’, c’est-à-dire des zones où les gens devront s’attendre [à être importunés par le bruit] et où on va faciliter l’organisation d’évènements ’24 heures’ (sic).

Comme si, avec la crise du logement, les familles montréalaises avaient le choix de refuser d’habiter à l’intérieur de ces ‘zones de tapage nocturne’ lorsqu’un logement y sera disponible à un prix abordable.

Soraya Martinez-Ferrada, cheffe d’Ensemble Montréal a déclaré : ‘Non aux amendes. Clairement. Non aux amendes. Non au SPVM pour venir gérer des plaintes contre des salles de spectacle.’

Quand à Craig Sauvé, chef de Transition Montréal, il a renchéri en déclarant vouloir même créer un ‘Maire de nuit’ pour gérer la vie nocturne à Montréal.

Personnellement, j’aurais aimé entendre un candidat à la mairie se présenter comme le ‘maire du peuple’.

C’est-à-dire un candidat qui s’engage à défendre le droit au sommeil du travailleur qui doit être en forme le lendemain matin et qui risque d’être congédié s’il arrive amoché un peu trop souvent au gout de son employeur.

Quelqu’un qui défend le droit à la quiétude de la famille d’une mère monoparentale qui a réussi péniblement à endormir son enfant, mais qui l’entend pleurer deux heures plus tard à cause du tapage du club de nuit d’à côté.

La solution

En commentaire au texte ‘La vie nocturne de Montréal et le cas d’un cabaret de quartier’, j’écrivais :

…tous les lieux de divertissement devraient être insonorisés; ceux qui ne le sont pas doivent cesser leur tapage à 22h30 (comme les feux Loto-Québec).

Après cette heure limite, si vous voulez faire du bruit, insonorisez votre local et vous pourrez faire ce que vous voulez.

Afin de défendre leur droit au sommeil garanti par l’article 6 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne, les citoyens fortunés devront s’adresser aux tribunaux. Comme l’a fait ce propriétaire qui a provoqué la fermeture du Cabaret La Tulippe.

Les autres, ceux qui n’en ont pas les moyens, devront se faire justice eux-mêmes. La liste est longue des lieux incendiés, saccagés, victimes d’appels répétés à la bombe, pour ne pas avoir eu le souci de l’acceptabilité sociale de leurs activités…

Les salles de spectacles irrespectueuses de leur voisins dépenseront en frais juridiques, en assurances et en sécurité ce qu’elles refusent d’assumer pour leur insonorisation.

Voilà à quoi mènent des politiques municipales dignes des années 1950.

Références :
La vie nocturne de Montréal et le cas d’un cabaret de quartier
Un débat sur la culture sans grande envolée

Paru depuis : Un objet incendiaire lancé sur une boîte de nuit du Plateau-Mont-Royal (2025-11-17)

Complément de lecture : Soraya Martinez-Ferrada, candidate décevante à la mairie de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Soraya Martinez-Ferrada, candidate décevante à la mairie de Montréal

Publié le 27 septembre 2025 | Temps de lecture : 7 minutes


 
Introduction

En 2017, à la suite de sa défaite contre Valérie Plante, Denis Coderre annonçait sa décision de quitter la politique municipale.

Son parti, Ensemble Montréal, devenait alors le principal parti d’opposition.

Peu de temps avant l’élection suivante, Denis Coderre sortait de l’ombre et faisait éjecter le chef de ce parti, Lionel Perez, afin de propulser sa formation politique, espérait-il, vers la victoire.

À la suite de ce second échec, Denis Coderre quittait définitivement la politique municipale.

Son parti s’est alors choisi un nouveau chef, Aref Salem, qu’il éjecta à son tour pour accueillir, à cette élection-ci, une autre ancienne ministre libérale, Soraya Martinez-Ferrada.

Les pistes cyclables

Depuis qu’elle a déclaré qu’il « serait temps de faire une petite pause avec les pistes cyclables et d’investir dans les égouts », cette déclaration colle à la peau de Mme Martinez-Ferrada.

Depuis ce temps, elle a évité toutes les occasions qui lui ont été offertes de dissiper le malentendu dont elle se dit victime et qui la fait passer pour une ‘anti-vélo’.

Ce que Mme Martinez-Ferrada devrait dire, c’est que les pistes cyclables, ce n’est pas ce qui permet aux cyclistes de circuler en ville. On circulait en vélo bien avant que les pistes cyclables existent.

Le but premier des pistes cyclables est de sauver des vies. Et par la même occasion, de prévenir des blessures.

A la suite d’une longue série de réaménagements de la voie publique, aucun piéton et aucun cycliste n’est décédé d’un accident de voiture dans les villes d’Oslo (peuplée de 724 300 habitants) et d’Helsinki (peuplée de 674 000 habitants) en 2019.

Donc, les décès de piétons et de cyclistes ne sont pas des fatalités inhérentes au monde moderne. Ce sont les résultats de choix politiques.

Et malheureusement, Mme Martinez-Ferrada semble avoir fait le sien; celui de ne rien entreprendre qui nuirait (même minimalement) à la livraison de marchandise et au stationnement des automobiles.

Si cela n’est pas l’objectif qu’elle poursuit, il serait temps qu’elle précise ce qu’elle veut.

Airbnb

En pleine crise du logement, la location de courte durée devait être totalement interdite, partout au Québec. Il y a suffisamment de chambres d’hôtel pour héberger toutes les personnes qui veulent visiter le Québec.

Pour n’importe quel propriétaire, l’interdiction de la location de courte durée de sa résidence principale le prive de la pleine jouissance de son bien.

Mais n’est-ce pas le cas de toutes les lois ? Une loi qui n’interdit rien est une loi qui ne vaut rien.

En janvier 2025, nous dénoncions la décision de l’administration Plante d’autoriser la location de courte durée dans les résidences principales du 10 juin au 10 septembre. Cette mesure est une passoire.

L’argument en sa faveur est simple; pourquoi, par exemple, ne pas permettre à un travailleur de louer sa résidence pendant les vacances de la construction, plutôt que de la laisser vide ?

Au cours du troisième débat opposant les deux principaux candidats à la mairie, la cheffe d’Ensemble Montréal est allée plus loin et propose de permettre également la location sur Airbnb en hiver.

L’argument qui justifie cela est analogue; pourquoi, ne pas permettre à un propriétaire de louer sa résidence pendant qu’il passe la saison froide sous les tropiques ?

Cela est une mauvaise idée. Voici pourquoi.

Pour distinguer s’il s’agit d’une résidence principale, d’une résidence secondaire ou d’un simple logement locatif, les enquêteurs municipaux — la ville en a sept — devront espionner ses occupants pendant plusieurs mois.

Cela constitue un gaspillage de ressources; une bonne loi est une loi simple d’application. D’où l’idée d’interdire totalement la location de courte durée. Indépendamment du fait que cela constitue une injustice pour une petite minorité de la population.

On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs.

Dans le cas d’une résidence secondaire ou d’un appartement locatif, aucune famille n’acceptera de le louer 9 mois par année et de vivre temporairement dans l’itinérance d’ici à ce qu’il soit de nouveau disponible.

Que ce soit au cours de l’hiver ou de n’importe quelle autre saison, permettre la location à court terme quelques mois par année rend le règlement municipal inapplicable à moins d’y consacrer des ressources considérables. Ce qui n’arrivera pas.

Conclusion

Tout comme le multiculturalisme, le clientélisme politique consiste à voir la société comme un amas de tribus qui coexistent.

Ce clientélisme fragmente l’électorat dans le but de promettre des nananes aux uns et aux autres, plutôt que de définir et de défendre l’intérêt commun.

L’intérêt commun, c’est le partage de la voie publique de manière équitable et sécuritaire pour tous ceux qui l’empruntent. Même si cela doit comporter des inconvénients mineurs pour certains.

L’intérêt commun, c’est de restreindre l’offre locative aux personnes domiciliées au Québec et d’obliger les touristes à loger à l’hôtel. Ce qui maximise les retombées économiques de l’industrie touristique chez nous.

Par-dessous tout, le résultat de ce clientélisme, c’est de ne jamais offrir au peuple le choix des grands enjeux qui le concernent. Bref, c’est une infantilisation de l’électorat.

Parachutée d’Ottawa, Mme Martinez-Ferrada ne connait pas grand-chose aux affaires de Montréal. Elle se prête donc à ce clientélisme, comme tous ces politiciens sans envergure qui aspirent à nous diriger.

Références :
À Oslo, aucun piéton tué en 2019
Clientélisme
Le bannissement partiel d’Airbnb à Montréal
L’Europe du Nord qu’on envie aussi pour la sécurité des piétons
Martinez Ferrada veut revoir l’ensemble du réseau cyclable
Montréal : Martinez Ferrada élargirait la location de type « Airbnb »
Soraya Martinez Ferrada voulait encore plus de pistes cyclables en 2024
Vision Zero Principles

Parus depuis :
L’art de bien vendre les pistes cyclables (2025-10-02)
Airbnb : Des centaines de résidences principales toujours offertes (2025-10-03)
Comment New York est devenu un enfer pour Airbnb (2025-10-24)

Complément de lecture : Les principaux partis montréalais contre le droit au sommeil de leurs citoyens

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 — 1/800 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm

Postscriptum du 30 septembre 2025

Au Téléjournal de Radio-Canada de ce soir, Mme Martinez-Ferrada a déclarée qu’une fois élue, elle s’accorderait une période de réflexion de douze à dix-huit mois, à l’issue de laquelle son administration déciderait de quelle manière se poursuivrait le déploiement du réseau montréalais de pistes cyclables.

D’où la question : N’aurait-il pas mieux valu que Mme Martinez-Ferrada y ait réfléchi avant de se présenter à la mairie et nous arrive aujourd’hui avec quelque chose d’un peu plus concret ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le nom des nouvelles stations de métro de la ligne bleue

Publié le 10 septembre 2025 | Temps de lecture : 8 minutes


 
Introduction

Partout à travers le monde, le nom des stations de métro adopte harmonieusement la toponymie des lieux. La station de métro Berri-UQÀM s’appelle ainsi parce qu’elle débouche sur la rue Berri, près du pavillon principal de l’Université du Québec à Montréal UQÀM).

Il s’agit donc d’un indice donné aux passagers qui désirent de se rendre là. Comme c’est le cas de la station Université de Montréal ou Place Victoria.

Actuellement, l’immense majorité des noms de stations du métro de Montréal font référence aux rues sur lesquelles elles débouchent.

Cette cohérence sera rompue par les recommandations d’un comité formé d’activistes mis sur pied afin de choisir les noms des futures stations de métro de la ligne bleu.

Dans le passé, nous avons souligné sur ce blogue l’incompétence d’Éric-Alan Caldwell, responsable de la mobilité de Projet Montréal, muté à la présidence de la Société de transport de Montréal (STM) après le fiasco des trottinettes Lime (première version), dont il était responsable.

À l’annonce des noms des futures stations, celui-ci déclarait :

Plutôt que de faire comme avant et adopter les noms des rues, ce seront les rues qui adopteront les noms des stations de métro.

Vraiment ?

La station Vertières

À titre d’exemple, la nouvelle station à l’intersection de la rue Jean-Talon et du boulevard Pie-IX portera le nom de Vertières, du nom d’une bataille importante survenue à Haïti.

Si on en croit ce bon M. Caldwell, l’une ou l’autre de ces voies publiques devra changer de nom. Ce qui n’arrivera pas en raison du jeu de dominos qui affecterait notamment les stations Jean-Talon et Pie-IX (qui existent déjà).

Il aurait été plus simple de nommer cette nouvelle station Pie-IX Nord ou Pie-IX – Ligne bleue et d’ajouter au nom de l’actuelle station Pie-IX, le suffixe descriptif Sud ou Ligne verte.

La mairesse sortante, Valérie Plante, a avoué candidement s’être ingérée politiquement dans le travail du comité afin de s’assurer qu’on avait une forte représentation des femmes, sous-représentées dans l’espace public. ‘Je veux continuer à façonner ce Montréal féministe, pluriel et cosmopolite’ a-t-elle déclaré.

Le cosmopolitisme de Mme Plante vise à diluer les caractéristiques propres de la société québécoise, voire à les effacer, au profit d’un internationalisme niais.

Rares sont les stations de métro qui n’ont qu’une seule sortie. Ne pourrait-on pas prétexter la sortie sur une rue secondaire portant le nom d’un saint (ils sont légion à Montréal) pour ‘rebaptiser’ cette rue et du coup, donner ce nom à cette nouvelle station, plutôt que d’honorer une bataille survenue dans un pays étranger ?

À défaut, puisons dans notre riche passé pour honorer les grandes bâtisseuses et les grands bâtisseurs québécois.

La station Mary Two-Axe-Earley

Controversée au sein même de sa communauté, Mary Two-Axe-Earley est une militante mohawk née au Québec qui, de la partie américaine de la réserve de Kahnawake où elle a passé presque toute sa vie, a contesté avec succès l’apartheid juridique du Canada envers les Autochtones.

Cette station sera située à l’intersection de la rue Jean-Talon et de la rue Viau. Ces deux noms doivent demeurer.

Jean Talon (1626-1694) fut une des personnes les plus importantes de l’histoire du Québec.

De son côté, l’entrepreneur montréalais Charles-Théodore Viau fonda en 1867 une biscuiterie à son nom. Il l’a créée à l’époque où le milieu de la finance (les banques en particulier) étaient hostiles à l’entrepreneuriat des francoQuébécois.

Au risque de manquer de rectitude politique, rappelons que ce n’est pas les Mohawks qui paient pour le métro de Montréal. En conséquence, entre nos héros et les leurs, on choisira les nôtres… tout en encourageant les Mohawks à honorer la mémoire de Mary Two-Axe-Earley en donnant son nom à une de leurs rues, une de leurs places publiques ou un de leurs centres communautaires. Ce qu’ils tardent à faire.

L’impérialisme culturel consiste, entre autres, à vouloir imposer aux autres les héros qui correspondent à notre vision de la modernité.


 
Quant à la culpabilisation qu’on tente de susciter chez nous en répétant faussement que la ville Montréal s’est construite sur un territoire volé aux Mohawks, c’est une des inepties que répète une mairesse qui n’a jamais fait la différence entre deux membres différents de la famille linguistique iroquoienne, soit les Iroquoiens du Saint-Laurent (un peuple éteint) et les Iroquois (ou Mohawks, qui vivaient dans le nord de l’État de New York actuel).

La station Césira-Parisotto

Césira-Parisotto (appelée mère Anselme) est une Québécoise qui mérite amplement qu’une station de métro porte son nom.

Puisque la rue Lacordaire (desservie par cette nouvelle station) honore un dominicain français qui n’a jamais œuvré au Québec, je ne serais pas surpris d’apprendre que cette rue a été percée sur des terres appartenant aux Dominicains et que ceux-ci les ont cédées à la condition que la nouvelle rue porte son nom.

Toutefois, si aucun obstacle juridique ne s’y oppose, ce changement de nom est le bienvenu.

La station Madeleine Parent

Marie Parent est une syndicaliste montréalaise qui, elle aussi, mérite qu’une station porte son nom. Celui-ci remplacera le nom du boulevard Langelier.

Ce boulevard honore François Langelier (1838-1915), ministre québécois d’importance secondaire, nommé juge par Ottawa puis représentant la monarchie britannique au Québec. Bref, un collabo du régime colonial canadian. Le reléguer à l’oubli est tout ce qu’il mérite.

Après l’indépendance, nous n’aurons pas à faire disparaitre son nom; ce sera déjà fait.

La station Anjou

Rien à dire.

Conclusion

Les propriétaires des commerces dont la raison sociale indique le nom de la rue sur laquelle leur établissement est situé ont appris la nouvelle hier.

Fidèle à son habitude, l’administration de Projet Montréal ne les a pas consultés.

De plus, la ville n’a pas annoncé de compensation financière à ceux qui se sentiront obligés de changer la raison sociale de leur commerce afin qu’elle demeure signifiante.

Cette manière cavalière d’agir est typique de Projet Montréal, soit d’agir par le moyen d’un comité anonyme d’activistes qu’il a nommés et dont il n’hésite pas à orienter les conclusions.

D’autre part, le multiculturalisme est le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes.

Le clientélisme de Projet Montréal — en promettant des nananes à différentes communautés ethniques — en est l’expression.

L’accent porté à l’origine ethnique contribue à enraciner son importance en tant que facteur identitaire. D’où les affrontements interethniques qui se multiplient en Occident puisque toute diaspora est alors jugée coupable des actes répréhensibles commis par leurs semblables à l’Étranger.

En reconnaissant ouvertement que Vertières a été choisi pour plaire à la communauté haïtienne de Montréal, que Mary Two-Axe-Earley a été choisie parce qu’Autochtone, et Césira-Parisotto pour plaire à la communauté italo-montréalaise, Projet Montréal est fidèle à ce tribalisme multiculturel.

Le nationalisme québécois a le vent dans les voiles. Ce qui entraine qu’un nombre croissant de personnes pensent qu’on doit honorer les personnes méritoires, indépendamment de leurs origines, pour leur contribution à bâtir le Québec, et non pour s’attirer les votes de la communauté ethnique à laquelle ils appartiennent.

Finalement, tout cela doit se faire sans chercher à reléguer à l’oubli ceux dont les noms rappellent ces géants que furent nos ancêtres et qui, depuis la Renaissance, ont façonné ce qui deviendra bientôt, je l’espère, la première république laïque et égalitaire digne du XXIe siècle.

Références :
Boulevard Langelier
La STM dévoile les noms des nouvelles stations de la ligne bleue
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Les noms des cinq futures stations de métro dévoilés
Madeleine Parent, syndicaliste, féministe, citoyenne engagée
Mary Two-Axe Earley

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Montréal veut un ‘Top Gun’ responsable de l’itinérance

Publié le 20 août 2025 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Un peu comme Donald Trump, l’administration Projet Montréal aimerait que les sans-abris disparaissent de sa vue.

Lors de la pandémie au Covid-19, les politiques municipales ont consisté à enfermer les itinérants dans des endroits clos (des motels) où le risque de contamination était considérable.

Dernièrement, ces politiques consistaient à les chasser de leurs campements, à détruire leurs biens, et à les envoyer vers des refuges… où ils sont refusés par manque de place. Résultat : on les voit un peu partout.

Ces jours-ci, sa solution miracle est de nommer un ’Top Gun’, c’est-à-dire un ministre qui serait responsable de l’itinérance au Québec.

La mairesse de Montréal n’en manque jamais une pour proposer des solutions qui, en soi, ne règlent rien. Ici, qui ne font qu’alourdir la fonction publique québécoise.

Selon la mairesse de Montréal :

Je pense que de nommer un ministre responsable de l’itinérance, ça enverrait un message extrêmement fort comme quoi on va travailler sur le maintenant, mais aussi sur l’avenir.

Pour que ce nouveau ministère puisse combattre efficacement l’itinérance, il lui faut des pouvoirs. Et pour les exercer, il lui faut un ou plusieurs sous-ministres, des fonctionnaires, des conseillers juridiques et du personnel administratif.

De plus, on devra aménager des locaux pour leur permettre de fonctionner.

Il faudra également que ce ministère ait la possibilité de consulter des experts. Dont des conseillers en relations publiques, afin que les mesures adoptées soient présentées positivement et ne suscitent pas la controverse sur les médias sociaux.

Comme tous les ministres, cette personne disposera d’une voiture de service.

Bref, au minimum, on parle d’un budget de plusieurs millions de dollars par année.

Chaque million dépensé pour le fonctionnement du ministère représente deux-cent-mille repas à 5$.

Mais ces millions de dollars, pourquoi faut-il les dépenser ? Pour envoyer un message fort.

Un message fort, ça ne corrige pas la faim et cela ne protège pas des intempéries. Mais c’est très important, nous dit la mairesse, après sept ans de réflexion à la tête de la ville.

Aux dernières élections municipales, Projet Montréal (le parti de Valérie Plante) a promis de faire construire 60 000 logements sociaux ou abordables.

De nos jours (soit trois ans plus tard), seulement 1,5 % de cette promesse a été réalisée. À ce rythme, cela prendra 200 ans… si, évidemment, Projet Montréal demeure au pouvoir pendant deux siècles.

De plus, dans l’arrondissement d’Hochelaga-Maisonneuve (détenu par Projet Montréal), cela prend en moyenne 18 mois pour approuver n’importe quel projet de construction domiciliaire. Pas dix-huit semaines (ce qui serait déjà trop) : dix-huit mois.

La crise de l’itinérance n’a pas été causée par Projet Montréal. Toutefois, du fait que cette crise est intimement reliée à celle du logement, ce parti municipal en porte une lourde responsabilité lorsqu’on pense que de nos jours, des travailleurs à faible revenu se retrouvent à la rue parce qu’incapables de trouver un logement qu’ils peuvent se payer.

Et si le parc immobilier de Montréal comptait 60 logements de plus, cela correspondait à des immeubles neufs où les refuges pour sans abris pourraient créer des antennes pour y loger des gens dans le besoin.

Ceci étant dit, entre les petits bourgeois de Projet Montréal — qui se plaisent à manger (à nos frais) des huitres à 300$ à Paris ou à boire du vin à 60$ la bouteille à Vienne — et la haute bourgeoisie libérale d’Ensemble Montréal, il est à parier que cela ne changera grand-chose quant à l’attitude répressive de la ville à l’égard des itinérants.

Références :
À Montréal, bloquer la construction domiciliaire est payant
Les itinérants-campeurs et la gestion du risque
Montréal réclame un « top gun » de l’itinérance à Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La cathophobie de Projet Montréal

Publié le 6 mai 2025 | Temps de lecture : 2 minutes
La Croix du mont Royal

Depuis l’inauguration de la croix du mont Royal en 1924, la coutume veut que les employés municipaux remplacent les ampoules blanches à son pourtour par des ampoules pourpres pour souligner le décès du pape ou celui du roi d’Angleterre.

Conséquemment, le 21 avril dernier, à l’annonce de la mort du pape François, la croix du mont Royal s’est empourprée, comme le veut cette tradition séculaire.

Mais dès le lendemain, l’administration Plante a fait remettre les ampoules blanches.

La version imprimée du Journal de Montréal précise :

Le souci de ne pas heurter la sensibilité des non-catholiques et des non-croyants explique la décision de la ville.

Dans la version électronique du même article, cette précision a disparu au profit de la justification suivante :

La Ville de Montréal suit la recommandation du Conseil du patrimoine de Montréal selon laquelle l’éclairage de la croix du Mont-Royal doit demeurer blanc en tout temps.

Ce qui revient au même puisque la recommandation du Conseil du patrimoine a été prise par des gens nommés par l’administration Plante, des gens soucieux de donner à la métropole canadienne un visage plus inclusif…

Référence : Montréal abolit sa tradition de la croix du mont Royal pourpre lors d’une mort de pape après l’avoir respectée par accident la nuit suivant le décès de François

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le bannissement partiel d’Airbnb à Montréal

Publié le 31 janvier 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

L’administration Plante annonçait hier que la location de courte durée serait interdite dans les résidences principales du 10 juin au 10 septembre de chaque année.

Le 6 aout 2021, Barcelone devenait la première ville européenne à interdire la location d’une chambre pour moins d’un mois. Trois ans plus tard, la ville annonçait son intention de bannir toute location d’appartement touristique dès 2028, invoquant la crise du logement et la flambée du prix de l’immobilier.

À ce jour, une cinquantaine de villes à travers le monde ont, plus ou moins, imité Barcelone.

Le surtourisme

Le tourisme de masse a été rendu possible par l’abaissement du prix du transport international (notamment aérien) et celui du prix de la location de courte durée.

Se sont alors généralisées, ces hordes de touristes qui viennent faire la fête dans une ville avec l’intention d’y dépenser le moins possible.

Face au surtourisme qui en a résulté, les villes atteintes ont rendu plus onéreux le séjour sur leur territoire.

Le but de leurs mesures est d’offrir une ‘expérience client’ plus agréable à ceux qui sont prêts à dépenser davantage au cours de leur séjour et à laisser davantage d’argent dans l’économie locale.

La crise du logement

À l’heure actuelle, la ville de Montréal n’est pas encore atteinte par le surtourisme. Mais elle fait face à deux fléaux.

Premièrement, à une grave crise du logement provoquée par un déluge migratoire dont seul Ottawa porte la responsabilité.

Et deuxièmement, à un investissement public en matière de logement social insuffisant depuis plus d’un demi-siècle. Un sous-investissement chronique dont tous paliers de gouvernements sont responsables.

Bref, le problème est : trop de besoins locatifs et pas assez d’offres.

Une mesure insuffisante

Augmenter l’offre de logement locatif auprès des Montréalais est une excellente idée.

Mais quelle famille d’ici aménagera dans un logement sachant qu’elle en sera expulsée dès l’été venu pour faire place à des touristes ?

En voyant la mesure que veut adopter la ville, on se demande s’il y a une personne qui a du jugement à Projet Montréal (le parti municipal de Valérie Plante).

En réalité, pour combattre la grave pénurie de logements, les résidences (principales ou non) doivent être offertes aux Montréalais, exclusivement, toute l’année.

De leur côté, les touristes iront à l’hôtel, au motel ou dans les auberges jeunesse : ceux qui n’en ont pas les moyens iront économiser ailleurs.

Évidemment, cela entraine une perte financière pour ceux qui ont l’habitude de louer leur résidence principale pendant qu’ils sont en voyage. Toutefois, il faut s’enlever de l’idée qu’il existe des crises qu’on peut combattre avec des moyens qui ne pénalisent personne. Cela n’existe pas.

Bref, c’est dommage pour ces locateurs, mais c’est ça qui est ça.

Une mesure inutilement compliquée

La nouvelle règlementation municipale sera adoptée le 24 mars prochain.

Elle ne s’appliquera que dans les arrondissements où la location de courte durée est déjà permise. Ce qui n’est pas le cas du centre-ville et du Vieux-Montréal (où les infractions sont généralisées).

Pour appliquer la nouvelle règlementation, le nombre d’inspecteurs passera de trois à sept.

Mais la loi provinciale adoptée par la CAQ au sujet de la location de courte durée est beaucoup trop lourde puisque les procédures intentées par la ville en vertu de cette loi peuvent durer un an. Et ce, sans compter le temps de l’enquête des inspecteurs.

Pour parvenir simplement au même résultat, il suffirait d’imposer une taxe élevée sur les honoraires que prend Airbnb sur chaque location à Montréal. Et de prévoir une amende colossale si Airbnb néglige de respecter la loi.

Plus besoin d’inspections : sans quitter leurs bureaux, les inspecteurs n’auraient qu’à offrir en location de courte durée des locaux vacants qui appartiennent à la ville, de simuler une location, et de voir si Airbnb a fait payer la taxe au locataire. Sinon, elle est poursuivie pour des millions de dollars pour chaque infraction.

L’idée est simple; rendre la location par des entreprises comme Airbnb plus onéreuse que loger à l’hôtel. Le reste en découlera.

Références :
« Le commerce illégal sur le dos des locataires, c’est fini », dit Valérie Plante
Les 51 villes interdites de Airbnb en 2023
Le Québec, Dollarama des études postsecondaires ?
Logement : comment la ville de Barcelone veut mettre fin aux appartements Airbnb
Victime du “surtourisme”, Barcelone s’attaque à Airbnb

Paru depuis : Comment New York est devenu un enfer pour Airbnb (2025-10-24)

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Écrit par Jean-Pierre Martel