Le pitaya

Publié le 30 septembre 2012 | Temps de lecture : 2 minutes
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Le pitaya est le fruit comestible d’un cactus.

Ce dernier — dont le nom scientifique est l’Hylocereus undatus — ne pousse pas en terre mais se sert de ses racines aériennes pour se développer sur d’autres plantes, utilisées comme support. Il ne s’agit pas d’un parasite puisqu’il ne prélève pas de nourriture de son hôte.

Originaire probablement des zones sèches d’Amérique centrale, il a été introduit en Chine en 1645 et au Vietnam au XIXe siècle.

Sa fleur, qui ne s’ouvre que la nuit, est une des plus grosses fleurs de cactus. Comestible également, elle mesure 35 cm de long et 25 cm de diamètre. Son odeur rappelle celle de la vanille.

Pouvant peser jusqu’à 700g, son fruit donne l’impression d’être recouvert de grosses écailles roses se terminant par des bouts verts recourbés. Sa chair blanche est mouchetée de petites graines noires, faisant ainsi penser à la chair d’un autre fruit très connu…

Peu sucré (seulement 50 calories par 100 g) et presque pas acide (contrairement au kiwi), ce fruit — au goût peu prononcé — se mange très facilement puisque sa chair est tendre comme du melon d’eau (appelé pastèque en France) alors que sa pelure est très caoutchouteuse. On le consomme donc à la petite cuillère, coupé en deux, directement sorti du réfrigérateur.

On peut y ajouter quelques gouttes de jus de citron afin d’en relever le goût. On peut également le couper en cubes et le mélanger à de la crème glacée afin de l’alléger et en faire un dessert rafraîchissant.

Références :
Hylocereus undatus
Pitaya

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 31 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pour un registre des semences de maïs transgénique

Publié le 20 avril 2012 | Temps de lecture : 4 minutes

Pour la première fois cet été, on consommera du maïs frais produit au Québec sans savoir qu’il s’agit ou non d’une céréale génétiquement modifiée.

Après des essais concluants réalisés l’an dernier en Montérégie, Monsanto a décidé d’offrir cette année des semences de trois variétés de maïs transgénique : Tentation2, Obsession2 et Passion2. Il est à noter que le chiffre 2 permet de distinguer ces organismes génétiquement modifiés (OGM) de leur équivalent naturel.

La majorité du maïs québécois destiné à l’alimentation animale est déjà transgénique. Toutefois, des semences de maïs transgénique destiné aux humains sont commercialisées aux États-Unis depuis quatre ou cinq ans mais n’avaient pas été offertes jusqu’ici aux producteurs canadiens.

Selon une source généralement bien informée, citée par le quotidien Le Soleil le maïs frais transgénique américain est déjà vendu au Québec hors saison, de même qu’une bonne partie des courges américaines qui se retrouvent dans nos épiceries plusieurs mois par année.

Puisque l’immense majorité des Québécois attachent la plus haute importance à savoir ce qu’ils mangent, je suggère que toute personne qui vend ou achète des semences de maïs transgénique au Québec — que ce soit un fabricant, un grossiste, un distributeur ou un cultivateur — soit tenu d’inscrire toute transaction de semence de maïs transgénique (y compris toute utilisation) dans un registre qu’il devra mettre gratuitement à la disposition d’inspecteurs gouvernementaux et, moyennement des frais raisonnables, à la disposition de toute personne qui en fera la demande.

Chaque entrée dans ce registre devra préciser les coordonnées précises du fournisseur ou du client concerné par cet achat ou cette vente.

De plus, il devrait être interdit à quiconque d’acheminer du maïs frais transgénique à un distributeur de produits alimentaires en gros ou au détail (ce qui inclus toute épicerie ou marché public) sans que ce maïs soit préalablement conditionné de manière à ce que l’emballage porte en lettres rouges la mention « Maïs transgénique », représentant au moins 20% de la surface de l’emballage.

Quant au maïs frais et tous les aliments contenant de la farine de maïs importés de pays où du maïs transgénique est commercialisé sans déclaration obligatoire — par exemple, des croustilles américaines — ces aliments devront porter la mention « Peut contenir des OGM », en lettres rouges, représentant au moins 20% de la surface de l’emballage.

Toute tentative d’enlever cette mention, à quelque niveau que ce soit dans la chaine de distribution, devrait être passible de peines dissuasives.

Pour terminer, la vente en vrac (c’est-à-dire non emballé) de maïs frais transgénique devrait être interdite.

Ces mesures peuvent être implantée rapidement, sont peu coûteuses, et éviteraient aux consommateurs d’être incités à s’abstenir de consommer tout maïs frais en raison de l’impossibilité actuelle de distinguer le maïs naturel de celui qui ne l’est pas.

On doit avoir à l’esprit que toutes les études qui prouvent l’innocuité du maïs transgénique ont été effectuées par Monsanto et que cette compagnie n’a cessé de menacer de poursuite pour diffamation tous les chercheurs qui ont mis en doute la véracité de ces études.

Le 16 février 2012, on a déposé à l’Assemblée nationale une pétition ayant recueilli 14 454 signatures de citoyens préoccupés par la présence d’OGM dans les aliments. Les signataires ont essuyé une fin de non-recevoir de la part du ministre libéral de l’agriculture du Québec; ce dernier estime que l’étiquetage des OGM serait trop compliqué à instaurer. Signalons que cela est déjà obligatoire dans quarante pays.

Références :
Appel aux producteurs de maïs sucré «non OGM»
Du maïs sucré génétiquement modifié dans nos champs
On a le droit de savoir ce que l’on mange

Sur le même sujet :
La culture des OGM en Europe
Le maïs transgénique est-il inoffensif ?
Les OGM en Europe : ajustements législatifs
L’étiquetage obligatoire des OGM ou la quadrature du cercle
Un combat d’arrière-garde du gouvernement libéral

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’origine des boissons énergisantes

Publié le 19 mars 2012 | Temps de lecture : 2 minutes
L’auto promotionnelle Red Bull sur la rue Sainte-Catherine, à Montréal

Les boissons énergisantes — qu’on ne doit pas confondre avec les boissons énergétiques comme Gatorade qui sont utilisées par les sportifs — sont nées en Thaïlande.

Dans les années 1960, Chaleo Yoovidhya (fils d’une mère thaïlandaise et d’un père chinois) fonde T.C. Pharmaceuticals dans le but de produire originellement des antibiotiques, puis une boisson stimulante à base de caféine, de taurine et de glucuronolactone. Celle-ci devient rapidement populaire auprès des camioneurs et ouvriers du pays. Avec les années, la notoriété du produit se répand aux autres pays d’Extême-Orient mais pas au-delà.

En 1982, Dietrich Mateschitz, un entrepreneur autrichien, est assis au bar de l’hôtel Mandarin de Hong Kong. Intrigué, il remarque la bouteille colorée d’une boisson non-alcoolisée vendue par l’établissement. Il apprend que cette boisson à la caféine est très populaire en Asie. Pourtant, lui qui a beaucoup voyagé, n’en a jamais entendu parler.

Flairant la bonne affaire, il entre en contact avec Chaleo Yoovidhya et lui offre de commercialiser sa boisson en Occident à la condition que le nom thaïlandais du produit soit traduit en anglais : cette boisson sera donc connue chez nous sous le nom de Red Bull.

Un quart de siècle plus tard, Red Bull occupait environ les deux tiers du marché des boissons énergisantes. La fortune de son créateur, évaluée à cinq milliards$, fait de lui la troisième plus riche personne de Thaïlande et la 205e au monde.

Il y a deux jours, soit le 17 mars, Chaleo Yoovidhya est décédé dans la capitale thaïlandaise à l’âge de 80 ans.

Références :
Chaleo Yoovidhya
Dietrich Mateschitz
Thai billionaire who invented Red Bull energy drink dies in Bangkok, aged 89

Sur le même sujet :
Deux canettes de Red Bull : épilepsie
Teneur en caféine des boissons énergisantes

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 30 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le danger du lait cru

Publié le 22 février 2012 | Temps de lecture : 3 minutes

Aux États-Unis, trente États permettent la vente de lait cru sur leur territoire : la loi fédérale américaine en interdit toutefois le transport entre les états et la vente d’un état à l’autre.

Selon une étude du Centers for Disease Control and Prevention (CDCP), l’incidence d’intoxications alimentaires causées par le lait cru est 150 fois plus élevée que celles causées par le lait pasteurisé. De même, l’incidence d’hospitalisation est treize fois plus élevée.

Entre 1993 et 2006, le CDCP a dénombré 121 épisodes d’intoxication alimentaire dans lesquels des produits laitiers — pasteurisés ou non — étaient impliqués aux États-Unis, affectant 4 400 personnes et provoquant 240 hospitalisations (dont trois morts) : 35,7% des personnes atteintes, 84% des hospitalisations et deux des trois morts, l’ont été par du lait non-pasteurisé ou des fromages au lait cru.

Des fromages ont été impliqués dans 54% des épisodes : la lait dans le reste. Des 65 épisodes reliés à la consommation de fromages, 41,5% ont été causés par des fromages au lait cru alors que 82% des 56 épisodes reliés au lait, l’ont été par du lait cru.

Or probablement moins de 1% des produits laitiers consommés aux États-Unis ne sont pas pasteurisés.

Rappelons que la pasteurisation consiste à chauffer le lait à 72 degrés Celsius pendant 15 secondes. Cela détruit les bactéries pathogènes en affectant minimalement la qualité nutritive du lait.

Alors comment se fait-il que le lait pasteurisé ait quand même causé une partie appréciable des cas observés ? C’est que dans cette étude, lorsque le lait destiné à être pasteurisé ne l’a pas été conformément aux normes, les conséquences ont quand même été imputées à du lait pasteurisé. Dans tous les cas où la pasteurisation s’est faite correctement, les causes sont la contamination après la pasteurisation, de même que le non respect des chaines de froid.

Références :
Majority of dairy-related disease outbreaks linked to raw milk
Nonpasteurized Dairy Products, Disease Outbreaks, and State Laws—United States, 1993–2006 (PDF)
Ontario court rules against raw milk farmer
Raw milk more likely to cause illness: study
35 cases of illness tied to Pa. farm’s raw milk

Parus depuis :
Fromage contaminé à l’E. coli : 7 nouveaux cas d’infection (2013-09-24)
Bactérie « E. Coli » : le ministère recommande de ne pas donner de lait cru aux enfants de moins de cinq ans (2019-04-30)
Grippe aviaire dans le lait américain Le Canada doit-il s’alarmer ? (2024-04-27)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les OGM en Europe : ajustements législatifs

Publié le 6 décembre 2011 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Pollen et miel biologiques en danger

Le maïs Mon810 est un organisme génétiquement modifié (OGM) créé par Monsanto et commercialisé sous la marque « YieldGard ».

Sa particularité est que toutes ses cellules (dont les épis et le pollen) fabriquent artificiellement la protéine Cry1Ab, grâce à des gènes de la bactérie Bacillus thuringiensis insérés par Monsanto dans le code génétique de ce maïs. Cette protéine est toxique pour la pyrale européenne, un papillon dont les larves sont le principal ravageur des cultures de maïs.

Karl Heinz Bablok est un apiculteur allemand dont certaines ruches sont situées à moins de 500 m d’une ferme de l’État de Bavière où le Mon810 est cultivé à des fins de recherche.

En 2005, M. Bablok constate que son miel et le pollen qu’il vend comme supplément alimentaire, sont contaminés par des traces de pollen de Mon810. Considérant sa production impropre à la consommation humaine, l’apiculteur poursuit l’État de Bavière auquel il réclame un dédommagement.

Le 6 septembre 2011, la Cour de justice de l’Union européenne donne raison à l’apiculteur. Le tribunal déclare que le Mon810 a été autorisé à être commercialisé uniquement pour la farine, le gluten, la semoule, l’amidon, le glucose et l’huile de maïs. Le pollen de maïs Mon810 n’est donc pas couvert par l’autorisation européenne.

Le miel contenant ce pollen doit donc disposer d’une autorisation spécifique de mise sur le marché, indépendamment de la quantité d’OGM contenue dans le produit litigieux.

Selon le tribunal, l’apiculteur est donc en droit d’obtenir réparation pour le préjudice qu’il subit.

Depuis, Monsanto a demandé que l’autorisation de commercialisation s’étende au pollen. Les décideurs publics auront donc à décider des modalités de voisinage entre apiculteurs et cultivateurs d’OGM. Puisque ces derniers sont beaucoup plus puissants que les premiers, on s’inquiète donc de l’avenir de l’apiculture biologique en Europe.

Les semences de ferme taxées en France

Pendant des siècles, les cultivateurs ont réservé une partie de leur production céréalière à l’ensemencement de leurs champs l’année suivante. Ces graines étaient appelées « semences de ferme ».

Au cours des dernières décennies, les agriculteurs français ont pris l’habitude de cultiver des plantes protégées par un Certificat d’obtention végétale (COV) : en France, c’est une alternative au brevet sur le vivant en vigueur aux États-Unis et le Canada.

Ces certificats garantissent aux semenciers le monopole quasi exclusif sur la vente de leurs semences pendant une durée de vingt à trente ans. Contrairement aux semences d’OGM, le COV laisse le droit à l’agriculteur de prélever une partie de sa récolte pour la ressemer, à la condition de payer un montant réduit au semencier. Dans les faits, le paiement de ces redevances était très souvent ignoré.

Le 28 novembre dernier, le Parlement français décidait de rendre obligatoire le paiement de ces redevances dans tous les cas sauf pour les petits agriculteurs produisant moins de 92 tonnes de céréales. Pour la moitié des espèces cultivées — le soja, les fruits et les légumes — il est interdit de réutiliser ses propres graines, et pour l’autre moitié — céréales et plantes fourragères — il faut payer une redevance, même si on n’utilise pas de semences commerciales.

Références :
L’Assemblée taxe l’utilisation des semences
Judgment in Case C-442/09 Karl Heinz Bablok and Others v Freistaat Bayern
UE : Le miel contaminé par des OGM ne peut être mis sur le marché sans autorisation spécifique
L’incroyable histoire du maïs Mon810
OGM : pétition de 17 associations pour protéger l’apiculture européenne
Pour les agriculteurs, ressemer sa propre récolte sera interdit ou taxé

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Teneur en caféine des boissons énergisantes

Publié le 5 décembre 2011 | Temps de lecture : 3 minutes



Prenez note que cet article, publié en 2011, pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les propriétés stimulantes des boissons énergisantes ne sont pas liées exclusivement à leur teneur en caféine puisque d’autres produits stimulants entrent dans leur composition, comme la taurine. Or à moins d’être pharmacologue, il est impossible de comparer ces produits entre eux.

Alors que notre alimentation contient quotidiennement de 40 à 400 mg de taurine, la quantité retrouvée dans les boissons énergisantes peut varier de 1,000 à 3,000 mg.

Pour ce qui est de la caféine, une tasse de café-filtre en contient environ 100 mg. D’où la suggestion de créer un « Indice excitatoire », dont l’étalon, soit 100%, serait la teneur en caféine de 250ml de café-filtre ordinaire.

Cet indice apparaitrait sur les étiquettes de toutes les boissons énergisantes, en plus de la composition détaillée. Il devrait tenir compte de toutes les substances stimulantes présentes dans le breuvage et donc, ne serait donc pas basé exclusivement sur la teneur en caféine.

D’ici à ce qu’un tel indice soit créé, voici la teneur en caféine de quelques breuvages.

Boissons gazeuses
   •   34 mg dans 355 ml de Coca-cola
   •   46 mg dans 355 ml de Coke diète
   •   38 mg dans 355 ml de Pepsi
   •     0 mg dans 355 ml de Sprite

Cafés ou thés
   • 108 mg dans 250 ml de café filtre
   •   77 mg dans   50 ml de café expresso
   •   57 mg dans 250 ml de café instantanné
   •   50 mg dans 250 ml de thé noir
   •   25 mg dans 250 ml de thé vert
   •   15 mg dans 250 ml de thé blanc

Boissons énergisantes
   • 141 mg dans 473 ml de Full Throttle
   • 164 mg dans 473 ml de Monster Assault
   • 136 mg dans 473 ml de Monster Energy
   • 194 mg dans 473 ml de NOS
   • 114 mg dans 473 ml de Red Bull

Pour terminer, signalons que certaines boissons contiennent jusqu’à 300 calories par canette, soit plus qu’une tablette de chocolat. Ce donc donc des facteurs contributifs à l’épidémie d’obésité chez les adolescents Nord-Américains.

Références :
Caffeine In Energy Drinks – How Much Caffeine Is In Your Energy Drink?
Young athletes and energy drinks: A bad mix?

Paru depuis : La taurine donne des ailes… aux leucémies (2025-06-22)

Sur le même sujet :
Deux canettes de Red Bull : épilepsie
L’origine des boissons énergisantes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les biocarburants et la famine

Publié le 10 juin 2011 | Temps de lecture : 1 minute


 
Il faut détruire un quart de tonne de maïs pour produire les 100 litres d’éthanol dont un véhicule utilitaire a besoin pour faire le plein.

Pour chaque kilo de blé récolté, il aura fallu arroser les plants avec 1,500 litres d’eau. Pour produire 1 kg de boeuf, il faut utiliser en dix fois plus, soit 15,000 litres (en partie pour arroser les plantes dont il se sera nourri et le reste pour étancher sa soif).

De manière générale, il faut une tonne d’eau pour produire l’alimentation dont un végétarien a besoin quotidiennement tandis qu’il en faut six fois plus pour produire ce qu’un carnivore consomme chaque jour.

Référence : Faujas A, L’humanité pourra-t-elle éviter la famine ?, La Revue, 2011; 13: 64-70.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le fructose fait grossir

Publié le 20 avril 2011 | Temps de lecture : 5 minutes
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Ce que nous appelons du sucre — le sucre blanc ordinaire — porte le nom scientifique de saccharose. Il est formé à part égale de glucose et de fructose.

Le seul carburant du cerveau est le glucose. À l’opposé, les spermatozoïdes se rendent à l’ovule grâce au fructose.

Littéralement, « fructose » signifie « sucre de fruit ». Effectivement, tous les fruits en contiennent : pendant des millénaires, ceux-ci ont constitué la principale source alimentaire de fructose, avec le miel en seconde place.

Depuis le milieu des années ’70, ce n’est plus vrai : les sirops de maïs à haute teneur en fructose sont devenus la source la plus importante de ce sucre. Sur les étiquettes de produits alimentaires, on les appelle aussi sirop de glucose-fructose et, en France, isoglucose.

Au Canada, l’industrie utilise environ vingt fois plus de sirop de glucose-fructose que de sucre ordinaire pour sucrer les boissons gazeuses. En 2005, l’adulte moyen américain consommait annuellement 5,5 kg de fructose de fruits et 35,4 kg — soit sept fois plus — provenant de sirop de maïs riche en fructose.

Ces sirops sont partout. On les trouve dans des boissons gazeuses (Coke, 7up, etc.), les boissons aux fruits, les desserts, les substituts des repas (Ensure, Boost, etc,), et jusqu’aux pains.

Contrairement au glucose, le fructose n’a pas besoin d’insuline pour pénétrer dans les cellules. On a donc cru longtemps qu’il était préférable pour les diabétiques de consommer du fructose plutôt que du glucose.

Dans une petite étude portant sur sept volontaires, il a suffi d’une dose quotidienne de 3g/kg de fructose pendant six jours pour augmenter par six la fabrication de graisses par le foie.

Dans une étude réalisée sur 32 volontaires obèses, ceux-ci ont pris le quart de leurs calories sous forme de boissons contenant soit du glucose (15 personnes) ou du fructose (17 personnes). Après dix semaines, les triglycérides avaient augmenté de 30% dans le groupe du glucose et de 95% dans le groupe du fructose. Le gras viscéral — en d’autres mots, le gras abdominal — avait augmenté de 2,5% dans le groupe du glucose et de 14% (!!!) dans le groupe du fructose et ce, en seulement dix semaines.

L’augmentation de la consommation du fructose coïncide avec l’épidémie d’obésité qui frappe présentement l’Occident.

Pendant des centaines de milliers d’années, l’abondance d’aliments riches en fructose — à l’automne dans l’hémisphère nord — précédait une période de disette, soit l’hiver dans les pays tempérés et la saison sèche dans les pays désertiques. L’abondance du fructose permettait donc au corps de faire des réserves en prévision des temps difficiles à venir.

Dans l’évolution des espèces, les humains qui ont développé l’aptitude à accumuler des réserves de graisse au signal du fructose ont eu un avantage quant à la suivie par comparaison avec ceux qui ignorait cet avertissement. En d’autres mots, après des millénaires d’évolution, le fructose est devenu un signal biologique : le signal d’engraisser.

Alors que le glucose est une source d’énergie métabolisée par tout le corps, le fructose est surtout transformé par le foie. Après avoir consommé une source riche en fructose — un verre de jus de fruit, par exemple — le foie reçoit un tsunami de fructose qu’il convertit en gras puisque, contrairement au muscle, il ne peut bruler ce sucre.

De nos jours, les aliments riches en fructose sont disponibles à l’année longue, donc on engraisse continuellement.

Les principales sources alimentaires de fructose sont le sucre ordinaire, le miel, les desserts, les fruits, les jus de fruits et les breuvages sucrés.

Références :
Consuming fructose-sweetened, not glucose-sweetened, beverages increases visceral adiposity and lipids and decreases insulin sensitivity in overweight/obese humans
Effect of fructose overfeeding and fish oil administration on hepatic de novo lipogenesis and insulin sensitivity in healthy men
Foods highest in Fructose
Fructose
Fructose consumption: recent results and their potential implications
Fructose: ennemi public numéro 1
Le fructose au banc des accusés
Sirop de maïs à haute teneur en fructose

Articles parus depuis la publication de ce billet :
Trop de sucre nuit gravement à la santé (2012-02-02)
The toxic truth about sugar (2012-02-02)
Sucré, donc toxique? (2012-02-04)
Le fructose, cause de l’obésité? (2013-01-03)
Smoothies and fruit juices are a new risk to health, US scientists warn (2013-09-07)
Le sucre toxique (2014-02-09)
Le jus n’est pas un fruit (2014-05-06)
La Fondation des maladies du cœur s’attaque au sucre (2014-09-10)
Le fructose, plus toxique que le sucre ordinaire (2015-01-06)
Mangez-vous trop de sucre? (2015-08-08)
Comment le Mexique, pays de l’obésité, s’attaque au sucre (2016-03-17)
Consuming too much fructose during pregnancy raises the child’s risk for heart disease (2016-07-20)
Amsterdam’s solution to the obesity crisis: no fruit juice and enough sleep (2017-04-14)
Le fructose: un sucre qui favorise l’obésité (2022-04-25)
Un excès de fructose accélère le développement du cancer (2025-01-19)
Trop de sucre nuit au développement du cerveau de l’enfant (2025-07-20)

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 320 — 21 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les gâteaux de lune

Publié le 11 avril 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
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En Chine, les gâteaux de lune sont des pâtisseries rondes (mais parfois rectangulaires) que parents et amis s’offrent à l’occasion de la Fête de la mi-automne, appelée aussi « Fête de la lune » : c’est l’une des quatre plus importantes festivités du calendrier chinois.

Selon la région, leur garniture varie. Celle-ci peut être composée d’une pâte de graines de lotus, d’haricots rouges, de noix ou de fruits confits. Celles que j’ai mangées étaient bonnes et relativement peu sucrées pour un dessert.

L’utilisation de jaunes d’œufs de caille ou de cane confèrent une couleur jaunâtre à la mince croute moulée qui enveloppe la garniture. Celle-ci est toujours décorée de motifs : les plus souvent rencontrés sont la lune, la déesse lunaire de l’immortalité, des fleurs ou des feuilles, et surtout les caractères chinois qui signifient « longévité » et « harmonie ».

Les gâteaux de lune constituent une tradition séculaire des Han (l’ethnie qui forme aujourd’hui 92% de la population chinoise).

Au XIVe siècle, sous la dynastie mongole des Yuan, les révolutionnaires Ming firent courir la rumeur qu’une épidémie de peste menaçait le pays et que la seule manière de s’en protéger était de consommer des gâteaux de lune. Or parmi les pâtisseries qui se mirent à circuler massivement, certaines renfermaient des messages codés. Ces messages avaient pour but de coordonner le soulèvement des révolutionnaires ; celui-ci eut lieu le 15e jour du huitième mois lunaire et provoqua la chute de le dynastie mongole.

De nos jours, afin de séduire le marché chinois, certaines compagnies étrangères fabriquent des desserts qui rappellent la forme de ces pâtisseries.

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Références :
Gâteau de lune
Mooncake

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/200 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 14 mm
3e photo  : 1/30 sec. — F/3,8 — ISO 400 — 17 mm
4e photo  : 1/25 sec. — F/3,8 — ISO 400 — 17 mm
5e photo  : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La radioactivité de certains aliments japonais et nous

Publié le 23 mars 2011 | Temps de lecture : 5 minutes
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Des taux « sécuritaires » d’iode radioactif ?

Depuis aujourd’hui, les autorités de la capitale japonaise déconseillent aux parents de faire boire de l’eau du robinet à leurs bébés. Toutefois, selon ces autorités, la concentration d’iode radioactif ne représenterait pas un risque immédiat pour les adultes.

Évidemment, cela ne tient pas debout ; il n’existe pas de seuil de radioactivité en-deçà duquel un isotope est inoffensif. Donc ce qui est dangereux pour les enfants, l’est aussi — mais une mesure moindre — pour les adultes. La seule différence, c’est que l’accumulation d’iode radioactif dans la thyroïde (une glande qui filtre et concentre tout l’iode qui pénètre dans l’organisme) a des conséquences plus graves dans un organisme en croissance.

L’iode-131 perd la moitié de sa radioactivité en huit jours. Cette demi-vie relativement courte n’en fait pas un isotope sécuritaire. S’il est vrai qu’un aliment radioactif exporté du Japon sera beaucoup moins nocif à son arrivée au Canada, on doit comprendre que cette radioactivité n’aura pas disparu pour autant.

Heureusement, la nature est composée principalement de vide (la solidité de la matière étant liée aux forces électromagnétiques s’exerçant entre les molécules). Si bien qu’une partie des rayons gamma émis par l’iode radioactif pourraient bien traverser toute la cargaison en route vers le Canada sans l’affecter. Cela est moins vrai pour les rayons bêta, moins pénétrants mais plus dommageables localement. Résultat ? Une partie de cette ionisation néfaste restera présente dans l’aliment. C’est pourquoi de nombreux pays (mais pas le Canada) ont décidé de surveiller l’importation d’aliments japonais.

Danger des radiations

La toxicité de l’iode radioactif est liée à l’émission de rayons β et de rayons gamma. Ce sont eux qui provoquent des bris chromosomiques.

La très grande majorité de ces bris n’entraineront que la mort de la cellule dont les chromosomes auront été ainsi endommagés. Toutefois, dans une infime minorité des cas, cela provoquera le développement cancéreux de cette cellule.

Cette cellule cancéreuse sera tuée ou non selon la vigueur et le discernement de notre système immunitaire. Dans les cas où la cellule échappe au radar de notre système immunitaire, elle provoquera le développement d’un cancer ; il suffit d’une seule cellule échappant à ce radar pour qu’un cancer se développe.

L’interdiction de produits alimentaires japonais : la lenteur canadienne

Le gouvernement japonais a interdit la vente de lait et plusieurs variétés de légumes provenant de la préfecture de Fukushima — où se trouve la centrale nucléaire accidentée — et dans trois préfectures voisines.

Les États-Unis ont interdit l’importation du lait, des produits laitiers, des légumes frais et des fruits en provenance de ces quatre préfectures. En Europe, la France a demandé à la Commission européenne de renforcer les contrôles sur les importations de produits frais japonais aux frontières de l’Union européenne. Paris a déjà décidé d’inspecter tous les coquillages et poissons en provenance du Japon.

Que fait le gouvernement canadien ? Rien. L’Agence canadienne d’inspection des aliments ne fait encore aucun test du genre. Pour l’instant, les Canadiens ne courent aucun risque, dit-elle, notamment parce que la catastrophe a stoppé les exportations japonaises vers le Canada. Lorsque celles-ci reprendront, l’Agence compte consulter ses partenaires avant de décider s’il y a lieu de procéder à des tests.

L’importance de la traçabilité

Dans les pays où la traçabilité est obligatoire, les citoyens peuvent pallier eux-mêmes aux lacunes de leurs gouvernements à les protéger ; ils n’ont qu’à lire les étiquettes des aliments qu’ils songent à acheter pour savoir l’origine exacte de ces aliments.

Ce n’est pas le cas au Canada ; rien n’oblige l’importateur d’un produit alimentaire japonais à en indiquer la provenance sur l’étiquette de ce produit.

Les preuves de ce laxiste abondent. C’est ainsi que des tonnes d’aliments sont « Fabriqués pour Briska », sans aucune mention du pays d’origine. Ou alors c’est « Fabriqué au Canada à partir d’ingrédients canadiens et importés », ce qui signifie probablement que le contenant est canadien mais le contenu (c’est-à-dire l’aliment lui-même) vient de quelque part sur Terre.

En conséquence, si vous croyez être en mesure de vous protéger contre la consommation d’aliments radioactifs japonais, abandonnez cet espoir : pourquoi un importateur serait assez stupide pour s’exposer au boycott des consommateurs quand rien ne l’y oblige ?

Bref, non seulement le gouvernement fédéral manque ici tragiquement à sa mission de protéger la population canadienne mais, par son laxisme en matière d’étiquetage, prive les citoyens de ce pays de tout moyen de pallier à ses lacunes.

Références :
L’eau de Tokyo impropre à la consommation pour les nourrissons
Le scandale de la dioxine et le Canada
Un combat d’arrière-garde du gouvernement libéral
5 questions sur la sécurité des aliments irradiés du Japon

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Écrit par Jean-Pierre Martel