Covid-19 à l’école : le CO₂ et la senteur des pieds

Publié le 12 janvier 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

En réponse aux inquiétudes des parents au sujet de la propagation aérienne du Covid-19 dans les écoles, le ministère de l’Éducation a entrepris de faire mesurer la teneur de CO₂ dans 1 369 classes du Québec.

Dans celles-ci, on a mesuré les taux de gaz carbonique à trois reprises, dont la première alors que la classe est vide, c’est-à-dire alors qu’aucun humain n’émet de gaz carbonique.

On a compilé les résultats, on a fait des moyennes et tout indique que dans l’immense majorité des classes du Québec, tout est beau.

De manière analogue, on aurait pu utiliser des chiens renifleurs qui aboient plus ou moins selon l’intensité de l’odeur des pieds dans une classe que tout cela aurait la même valeur scientifique.

Dans le cas du CO₂, on connait les taux qui sont inoffensifs. On connait ceux qui sont élevés. Et ceux qui sont inacceptables. Il existe des normes.

Dans le cas du Covid-19, existe-t-il des taux sécuritaires de virus dans l’air comme il en existe pour le CO₂ ? Pas vraiment.

Évidemment, si aucun élève n’est atteint par la pandémie dans une classe, les taux de gaz carbonique, même élevés, ne veulent rien dire.

Bref, ce qu’il faut déterminer dans une classe, c’est le nombre d’écoliers malades et non la quantité de gaz carbonique dégagée par des élèves en santé.

En conclusion, l’étude du ministère de l’Éducation est certainement utile et très intéressante. Mais elle ne peut servir de guide pour la lutte sanitaire contre le Covid-19 à l’école.

Parce que le CO₂, l’odeur des pieds, et le Covid-19 n’ont pas de rapport.

Référence : La ventilation dans les classes est adéquate, selon Québec

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5 commentaires à Covid-19 à l’école : le CO₂ et la senteur des pieds

  1. Marsolais dit :

    Je me posais justement cette question: pourquoi mesurer le CO₂ alors que l’on veut savoir s’il y a peu, moyen ou trop de particules COVID dans l’air des classes ?

    Puisqu’il n’existe aucun lien connu entre les deux, je suppose qu’en mesurant la quantité de CO₂ des classes, le ministère conclura que si les classes sont bien ventilées, par ricochet, s’il y a des particules virales dans l’air, elles seront bien éliminées/diluées. Par contre, on ne connaît pas la quantité de particules COVID/volume d’air requise pour engendrer la maladie alors ventiler/aérer, on veut bien, mais combien ??

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Si on avait mesuré les taux de CO₂ dans la roseraie de la Maison-Blanche à l’occasion de la réception offerte pour célébrer l’accession de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême des États-Unis, on aurait trouvé des taux plus faibles que dans n’importe quelle classe du Québec.

      Et pourtant, cette réception extérieure fut un évènement superpropagateur; plusieurs invités y attrapèrent le Covid-19 quand même.

      Il n’existe donc pas de relation entre les taux de CO₂ dans l’air et le danger d’attraper le Covid-19.

      Le vrai danger, ce sont les personnes atteintes. Or on ne procède pas au dépistage systématique du Covid-19 dans nos écoles (contrairement à ma suggestion du mois d’aout 2020).

      Pour revenir à l’étude du ministère, permettez-moi, Mme Marsolais, de vous en citer un extrait :

      Pour chacune des classes, les taux de CO₂ devaient être mesurés à trois reprises durant une période de cours, soit avant le début du cours, au milieu du cours et avant la fin du cours.

      On a également demandé aux responsables de la mesure d’ouvrir la fenêtre pendant 20 minutes avant de prendre la troisième mesure dans les classes ventilées naturellement.

      Toutefois, les fenêtres sont restées fermées dans 100 classes ventilées naturellement, pour diverses raisons, incluant des facteurs humains et climatiques.

      Les classes dans lesquelles les fenêtres n’ont pas été ouvertes ont été exclues pour le calcul des résultats moyens…

      De toute évidence, l’étude a été conçue pour en arriver à des résultats rassurants.

  2. Louise Bernier dit :

    Ça m’a bien fait rire la comparaison de l’efficacité du test au CO₂ et l’odeur des pieds.
    En effet on a fait une étude pour justifier la recommandation de simplement faire aérer les classes entre les cours. Verrons-nous dans quelques mois, un revirement de position, comme on a vécu avec le port du masque? Pour les masques, on savait qu’il y avait une pénurie importante, dans ce cas-ci manque de fond? Systèmes d’aération dans nos écoles désuets? Sachant que dans certaines écoles, on tolère les moisissures, on a peut-être peur de les propager…

  3. Marsolais dit :

    L’exemple de la réception dans la roseraie de la Maison Blanche est percutant …

    Mais où sont donc les journalistes scientifiques ??
    Heureusement que tu es là, Jean-Pierre !

    • Jean-Pierre Martel dit :

      (rougissant) Merci pour ce commentaire. J’essaie de faire de mon mieux. Et suis donc heureux que cela vous plaise.

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